S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 [Mystères enfouis] Le cirque

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MessageSujet: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyDim 9 Mai - 1:42

Le cirque
Les mystères enfouis

Les tunnels de Cinnacrow avaient perdu toute leur grandeur.

Autrefois, ils étaient sinistres, sombres, humides, et ressemblaient de manière quasi historique à une vieille mine de charbon. De vieux wagonnets grinçants et pourrissants se croisaient dans les tunnels, emmenant magiquement les étudiants entre la tour des Cinnacrows, les Serres et le reste de l’Université. Il n’était pas rare d’y croiser araignées et autres créatures des profondeurs, et la plupart des étudiants connaissaient les zones de sureté et les grands axes à suivre pour rester en bon état. Les tunnels restaient dangereux, mais les réels incidents n’étaient qu’épisodiques et pas vraiment méchant.

Depuis l’attaque et l’éboulement de la tour, les lieux avaient grandement changés. Il était bien plus sûr désormais de passer par la surface pour atteindre ce qu’il restait de l’ancienne tour et les tunnels avaient perdu leur seule raison de vivre. Les lieux étaient désertés, vides, et les rares zones encore accessibles étaient devenus le repaire des créatures, fuyant les tunnels effondrés, noyés ou simplement devenus trop dangereux pour y habiter. Les tristes restes de l’ancien réseau ferroviaire apparaissaient de temps en temps aux grés des décombres et l’on pouvait presque sentir l’agonie du vieux métal, tordu et plié par la pierre. Laissé à l’abandon et en l’absence de maintenance, les poutres supportant les tunnels commençaient à souffrir de la pression plus aussi constante qu’auparavant. Le sol tremblait parfois, synonymes de tunnels s’effondrant les uns après les autres, dans une sorte de lent, gigantesque et traumatisant jeu de dominos. C’était comme si la Terre reprenait progressivement sa nature sauvage, engloutissant progressivement toutes traces de manifestations humaines.

Réaction naturelle, d’une manière, lorsque l’on se remémorait ce qui s’était passé ici. Un nombre considérable d’entités avaient trouvés la mort dans ces tunnels et il planait dans l’atmosphère des lieux leur funeste empreinte. Malgré le travail des sauveteurs, un nombre considérable de corps n’avaient jamais été retrouvés. Et la sombre atrocité de la plupart des morts survenues ici avaient laissés des séquelles spirituelles impressionnantes et suffisamment fraiches pour être dangereuse. Les cris de rages, de douleur, de tristesse des morts hantaient chaque mur, chaque vestige, chaque son, chaque ombre. Le moindre craquement du bois se faisait écho de quelque chose de plus sordide, l’odeur de la noyade hantait chaque flaque et le simple fait de marcher dans les tunnels suffisait à ressentir les grattements des enterrés vivants. Pour une population aussi sensible que les sorciers, ces tunnels puaient tellement la mort, la souffrance et la douleur qu’ils en devenaient quasi répulsifs. Aussi n’était-il pas étonnant que les avertissements et interdictions d’entrée placés à chaque ouverture des tunnels soient respectés plus qu’à la lettre par l’ensemble de l’Université.

Et pourtant, c’était bien une forme humaine qui attendait à l’entrée des tunnels, enfouie dans un manteau rigide, et bricolant entre ses doigts une petite boule de fer dorée qui frémissait sous les gestes du personnage. L’individu était adossé contre le mur, un sac de randonné bien rempli posé au sol, à ses pieds. Dans la quasi obscurité de l’endroit, on pouvait discerner la forme de son profil, comme recouverts de tâches bleu luminescentes. Les contours d’un masque brillaient légèrement et un faible faisceau de couleur bleuté s’échappait de l’œil. Un dernier effleurement et la petite boule dorée pris vie, s’illuminant d’une lumière jaune orangée, chaude, douce et puissante à la fois, illuminant l’homme et les lieux dévastés d’une lueur accueillante, presque étrange dans ce lieu de souffrance. Deux ailes se détachèrent et s’étirèrent doucement, avant de frémir et de battre frénétiquement, permettant à l’étrange petite boule de prendre son envol. Celle-ci fit une petite valse en l’air, cherchant quelque chose, puis commença à tourner de manière désordonnée autour de la tête du mage. Celui-ci la regarda évoluer un instant d’un œil critique avant de se désintéresser d’elle et de reporter son attention sur le tunnel. La petite boule dorée, au bruit d’aile caractéristique, voletait et s’arrêtait, tournant autour de la tête, suivant les courbes des murs ou simplement partant dans des directions aléatoires. Sa lumière dorée semblait faire oublier le malheur de l’endroit, mais on sentait comme une résistance, comme une ombre qui résistait à la lumière avant de fuir à la dernière seconde. La courageuse petite luciole faisait du bon travail, mais on ne peut pas effacer toute trace de malheur aussi facilement. Surtout quand il était aussi important.

Le professeur soupira, ses yeux regardant la roue d’un wagonnet à moitié défonçé qui tournait doucement, comme agitée par les courants d’airs. Il avait fait parti de l’équipe des nettoyeurs du tunnel. Recherchant corps, possessions, zones encore accessibles, survivants miraculeux… Ils avaient nettoyés la totalité des tunnels accessibles. Ce qui donnait à peine un tiers de l’ensemble du labyrinthe. Durant des jours, ils avaient sondés, capter, creusés, excavés des corps, des débris. Ils avaient consolidés ce qu’il était possible de consolider. Ils avaient exorcisés ce qu’il était possible d’exorciser. Ils avaient cherchés, encore et sans relâche, jusqu’à ce que le découragement les abattent tous, accompagné de la certitude qu’il était désormais trop tard pour de potentiels survivants. Et les recherches avaient cessés, chacun repartant à sa propre vie. En soi, il n’y avait plus qu’une chose qui retenait le professeur ici : La curiosité. Encore et toujours cette curiosité, celle qui posait toujours la même question : Pourquoi ?

Pourquoi, alors que les tunnels étaient d’une conception purement miniére, pouvait-on trouver des zones de tunnels partiellement construites ? Pourquoi, parmi ces zones construites, certains de ces « murs » étaient manifestement là depuis longtemps ? Pourquoi, enfin, personne ne les avait jamais mis à jour avant l’attaque, comme si quelque chose repoussait l’attention des mages eux-mêmes de ces endroits ? Alexander avait fait cette découverte par hasard, à un moment où il avait été séparé de son équipe de sauveteurs par un éboulement subit. Une portion de mur s’était révélées à lui, un mur de pierres taillées, superbement construit, et bien plus ancien que ce à quoi on pourrait s’y attendre. Le professeur n’avait eu que le temps de graver une balise avant que ses collègues ne viennent le secourir. Il n’était pas retourné à l’endroit avant la fin des travaux de secourisme et de restauration. Puis il avait été pris par de nouveaux impératifs scolaires. Aujourd’hui, il avait le temps, et avait passé une annonce pour trouver des étudiants intéressés par une petite exploration. En temps normal, il y serait allé tout seul, mais plusieurs petites recherches préalables sur les plans de l’université l’avaient conduit à la conclusion que l’édifice était plutôt grand. Et puis, peut être que l’atmosphère scolaire déteignait sur lui, mais autant faire profiter quelques personnes de son travail. En attendant… Ils étaient en retard.

Le professeur tourna son regard bleuté vers l’escalier menant vers l’intérieur de l’université. Trois personnes devaient normalement se présenter. Le sac de marche à ses pieds contenait tout le nécessaire à cette excursion, mais il espérait un minimum de rigueur de la part de ces étudiants. Le professeur leur avait bien signalé de se préparer comme il fallait, ils n’allaient pas à la chasse aux champignons.

Bien au dessus de toutes ces préoccupations, la luciole sphérique voletait joyeusement.
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyVen 11 Juin - 21:42

« On va s'amuser … On va s'amuser. On va s'amuser ! »

Les jours ne semblaient jamais finir. La fin de l'année lui paraissait être une utopie. Mener un quotidien tranquille, un vie sans aléas, voilà qui était peu ordinaire à Swyn. Et malgré toute sa volonté à ne pas vouloir faire comme les autres, il était aussi rentré dans le mouvement. En quelques mois, il avait vu sa vie basculer. Des expériences, pleins d'expériences. Sentiments, Magies, Jeux. Il avait éprouvé ce dernier semestre plus de sensations que dans toute son existence. Et ça, c'était divertissant.

Enveloppés dans leur léger carcan de tissu sombre, des doigts glissaient le long des murs réguliers. Leur propriétaire n'arrivait pas à contenir son excitation. Les rares élèves qu'il croisait sur son chemin jugeait avoir affaire à un fou. Il souriait, penchait la tête d'un angle étrange, s'esclaffait. Ses yeux rayonnaient de joie et de fantaisie. Son corps frémissait sous l'attente. Si on passait outre sa taille, on l'aurait confondu avec un enfant se rendant pour la première fois à la foire. Mais il était sorcier, pour qui la cour de récréation se trouvait au cœur du plus grand mausolée qui naquit lors de l'Attaque, parmi les décombres de Cinnacrow.

Il était certain qu'Alexander – ou Mr Bernhardt – attendait déjà à l'entrée des ruines. Tout comme il savait que les deux autres élèves n'étaient pas encore prêt. Deux gamins particulièrement inintéressants. Voilà ce qui lui servirait de partenaires. Non. Voilà ce qui aurait dû lui servir de partenaires. On aurait entendu qu'ils ne seraient pas de la partie. Trop dangereux. Les rumeurs n'étaient pas tendre sur les secrets que pouvaient recéler les entrailles du bâtiment. Les bruits de couloir, voilà ce qui les avaient surement dissuadés. Il rit. Il avait encore bien joué ses cartes. Il est très facile de répandre ragots et légendes entre ces murs, comme une traînée de poudre, tout se propage. Et il lui suffit d'allumer l'étincelle pour que s'enflamme les élèves. Un professeur insouciant, un élève de mauvaise compagnie et de vilaines bestioles. Il n'en fallait pas plus pour que les rouages s'actionnent. Valek devait venir. Et il viendrait. Une jeune japonaise répondant au nom de Yume viendrait aussi. Ekzael s'y intéressait, depuis quelques temps. Il en était certain, tout cela allait être très distrayant !

Il arriva devant les marches qui le mènerait vers l'objet de toutes ses intentions, depuis qu'il avait accepté de venir. L'atmosphère était glacée. Il ferma sa longue cape noire par automatisme. Ce n'était pas pour se protéger du froid. Il aimait le froid. Mais simplement pour rajouter un obstacle supplémentaire, bien qu'inutile, entre les traces intangibles de souffrances et son corps. Nul ne pouvait être indifférent à l'aura qui s'échappait des lieux, imperméable à ces griffes immatérielles, faites de cris et de sang. Une larme se laissa choir jusqu'au sol. Son impact sembla résonner dans les couloirs désormais vide. Son visage était transi dans un rictus incongru. Il pleurait d'admiration. L'emprunte magique qui s'étendait devant lui semblait être née pour satisfaire ses désirs de curiosité. L'ivresse avait pris la place de son engouement. Là où d'autres se saouleraient à l'alcool, il savait que rester ainsi, à inhaler ces vapeurs résiduelles suffirait à le rendre inconscient. Il prit sur lui pour se ressaisir. Il n'avait pas encore descendu l'escalier que déjà il savait qu'il avait fait le bon choix.

Pas à pas, il s'avançait vers les profondeurs envoutantes et ténébreuses. S'il en avait connu de telles, il aurait sans doute pu aisément comparer ses abysses à de mystérieuses conquêtes, des femmes aux charmes subtils et sombres. Un nom lui vint en tête. Il secoua sa tête l'instant suivant pour s'ôter l'image qui lui apparaissait. Il se contentera de laisser cette sensation telle qu'elle est réellement. Un puits d'entêtantes effluves éthérées. Il aurait tant aimé se retrouver aux milieux de l'ambiance noire qu'il prévoyait, mais une lueur perturba ses estimations. Un phare au milieu de l'océan d’âmes trépassées. Il virevoltait gaiement, comme pour s'assurer qu'aucune ombre ne cherchait à s'infiltrer près de son maître. Le Professeur Alexander Bernhardt. Pour beaucoup, il ne que l'une des étranges personnes qui peuplent le cadre enseignant de Swyn. Il enseigne aux Symbolismes, des trucs sur des dessins bizarres. Pour l'élève de Quatrième année, il représentait bien plus. Prof' d'une de ses matières favorites – s'il en est – et homme à attiser rapidement la curiosité du gamin. Il n'utilise pas de baguette, son corps est son outil. Il a dépassé les frontières du corps humain. En admettant que cela soit possible, on pourrait dire qu'Ekzael l'admire, ou tout du moins, le jalouse.


« Haha ! J'l'ai eu ! J'ai toujours eu envie de le faire. »

Un gosse. Il pouvait, d'un instant à l'autre, passer de l'étrange arrogant à l'innocent môme. Une dualité dans son comportement qu'on ne pouvait réellement comprendre. Même en le connaissant, on aurait toujours ce doute entre tromperie et sincérité. La réponse se trouvait surement entre les deux. Sans doute se servait-il d'une de ses facettes pour légitimer l'autre. Là, l'engouement de sa voix ne laissait pourtant pas de doute. L'éclat dans ses yeux reflétait la vive lumière qu'il tenait entre ses mains. Un Vif d'Or. Symbole de victoire par excellence. Même si le Quidditch était loin d'être un sport qu'il pouvait reconnaître comme intéressant, ce petit objet restait la métaphore de l'ambition, la réussite, la supériorité sur l'adversité. Il n'aurait pu se trouver entre meilleures mains.

Il ne s'était pas trompé. Quand il relâcha l'être magique, il prit le temps de regarder autour de lui, dans le peu de lumière que lui laissait son ex-proie. Adossé à un mur, il refit un rapide inventaire de ce qu'il avait pris. Sa baguette était toujours à la même place. Maintenue par deux bracelets de cuir sous son avant-bras droit, d'un simple mouvement sec du poignet, elle se retrouverait dans sa main. Mais ce n'était là qu'un instrument parmi d'autres. Il vérifia une nouvelle fois qu'il avait emporter assez de parchemins, d'encre, et d'informations. Puis, pour passer le temps, le Joueur se munit de ses lames. Point de métal, point de tranchant. De simples cartes, qui portaient pourtant bien leur nom. Il n'avait pas encore eu l'occasion de les tester en situation réelles, cela ne saurait tarder. En attendant, ses yeux oscillaient entre l'entrée et la sortie. Agitant frénétiquement son deck, il patientait. Les cartes joueraient bientôt aux côtés de leur créateur. Valek allait arriver. La partie allait commencer.

Il allait enfin pouvoir s'amuser.
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Yume Egashi
A.C.A.I.I
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Yume Egashi



 
▌Né(e) le: 17/01/1991
▌Pays d'origine: Japon
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyDim 20 Juin - 12:42

C'était une journée ensoleillée mais douce, le genre de temps à donner envie de sortir même aux plus réticents... C'est ce à quoi pensait Yume lorsqu'elle se souvint que malheureusement, ce n'était pas au programme actuellement. Non, à la place elle s'était engagée pour une petite virée dans les souterrains, de quoi mettre de charmante humeur une élève aussi passionnée que la japonaise. Enfin, pas réellement. La demoiselle avait passé une grosse partie de son temps de préparation à se morfondre... explorer un endroit pareil en kimono, ce ne serait pas très pratique... Elle serait gênée dans ses mouvements, et puis c'était sans doutes poussiéreux, sale, avec des tas de chose auxquelles le tissus pouvait s'accrocher. Revêtir ses affaires traditionnelles n'étaient par conséquent pas une bonne idée, elle le concevait. Elle avait bien quelques vêtements plus "occidentaux" mais elle détestait tellement les mettre qu'elle était à ce jour la seule à s'être vue dedans. L'idée ne l'enchantait donc guère mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle avait, comme chaque jour, maquillé ses yeux en vitesse puis avec regrets avait plongé sa main dans sa valise et cherché, fouillé, vidé pour en sortir un jean souple qui ne gênerait pas ses mouvements et un débardeur noir.

*Si mes parents me voyaient ils ne s'en remettraient pas je crois.*


Elle enfila rapidement les vêtements, essayant de ne pas penser à la tête que feraient ses géniteurs et prit soin par la suite de ne pas faire glisser son regard vers un miroir, sous peine de faire demi tour vers son dortoir en courant afin de retrouver le confort de ses habits habituels, ainsi qu'une apparence décente. Décidément difficile de bousculer les habitudes d'une personne comme elle, le changement ce n'était pas trop pour la jeune femme. Assez paradoxal d'ailleurs pour quelqu'un passant son temps à rêver sa vie différemment.

Pourquoi y allait-elle déjà explorer les tunnels de Cinnacrow? Ah oui, ça devait être intéressant... Ça avait été le mot qui lui était venu à l'esprit quand le professeur en avait parlé, attirant assez l'attention pour qu'elle sorte de ses rêveries. Intéressant et enrichissant, de la pratique enfin. Sortir des heures théoriques afin d'appliquer sur des cas concrets ce qui avait été durement acquis (ou non, il faut voir) au prix de migraines dues à l'écoute et de crampes offertes en cadeau suite aux tartines non comestibles d'encre sur le papier. Autrement dit, c'était censé être appréciable. Enfin... si ça n'avait pas été dans les tunnels. Elle en avait entendu tellement de rumeur dès son arrivée qu'elle se demandait encore pourquoi elle s'y rendait. D'une part, elle n'aimait pas les insectes comme toutes les filles sûrement mais elle se dit que cela ce n'était pas grand chose, juste un élément un peu gênant dans la quête du savoir... D'autre part, son problème venait en réalité d'une toute autre chose, de moins superficiel sans doutes.

* Inutile je suppose, de m'apitoyer sur cela, je verrai bien...*


Dans un sourire intérieur qui ne transparaissait pas, Egashi attrapa son sac contenant ses affaires habituelles; les livres de cours en moins, des accessoires qu'elle avait jugés utiles en plus et son carnet à dessin auquel était venu s'ajouter une dizaine d'encre de différentes couleurs ainsi que des pinceaux. Qui avait dit qu'on aurait pas le temps de griffonner là bas? Ce n'était pas pour la place que ça prenait, après tout. Rechignant à laisser sa baguette ailleurs qu'à portée de main et n'ayant guère d'endroit correct où la glisser, elle choisit de la garder dans sa main gauche, inclinée vers le bas. Elle glissa ensuite son éventail dans une des poches du jean, même s'il n'y rentrait qu'à moitié, elle ne pouvait s'en séparer. Enfin, elle s'élança vers le point de rendez vous. Quelques minutes lui furent nécessaire mais lorsqu'elles furent passées, Yume s'engouffra enfin dans les tunnels de Cinnacrow.

Sombre.


Ce fut le premier mot qui lui vint à l'esprit concernant l'endroit. Sombre mais pas noir. Obscur, l'endroit l'était. On ne pouvait la contredire puisque la lumière naturelle n'était probablement jamais venue jusqu'ici et les installations magiques ou manuelles qui avaient dû un jour exister n'étaient à présent plus visibles. Cependant, ce n'était pas des ténèbres impénétrable. Une source de clarté certaine les déchirait. En effet, une petite... une quoi d'ailleurs? Yume ne voyait pas de loin, c'était une lueur en tout cas, dansant dans le noir, comme pour le défier. Elle n'avait pas l'air à sa place ici, mais elle était agréable à regarder. L'étudiante détourna les yeux pour revenir à son observation.

Étouffant, mais glacial.

Le premier car elle ne voyait pas bien autours d'elle et avait l'impression que les parois allaient se rapprocher, l'emprisonner, l'engloutir. Le manque d'espace visible donnait cette impression de suffoquer, et pourtant elle ne manquait pas d'air, au sens propre. En effet, un courant frais caressait sa peau blanche, la faisant presque frissonner. Pas de froid... c'était autre chose qu'elle ne parvenait pas à déterminer.

Oppressant.


Ce fut l'ultime impression de son tourbillon de sensation. Quelque chose la gênait, une aura désagréable qui donnait envie de fuir, une illusion que tout autours d'elle l'observait, la surveillait, la jugeait, guettait un faux pas afin de l'anéantir. Ses doigts fins se crispèrent avec force sur sa baguette en merisier, comme si elle cherchait à surtout ne pas rompre ce contact rassurant. Elle se sentait mal, mais rien ne transparaissait. Yume était un formidable masque forgé dans l'inexpression... Dans ce qui était remarquable, tout était contrôlé et tout était joué. En l'occurrence son malaise n'était devinable que par les coups d'œils furtifs qu'elle jetait autours d'elle, son visage en lui même ne montrait rien.

Elle n'aimait pas l'endroit. Ça ne faisait pas rêver, ce n'était pas le genre de lieu qui ornait son esprit quand Morphée la prenait dans ses bras rassurants, ni qui ornait son carnet de dessins souvent inachevés. C'était... comme ces endroits dans lesquels elle avait déjà eu traîné il y a deux ans, comme ceux qui apparaissaient dans ses cauchemars aux élans d'angoisse et de trépas.

*Cessera-tu de te plaindre?*


Elle se reprit. Non ce n'était pas vraiment pareil, c'était pire. Elle sortit de ses pensées et de ses contemplations en voyant son professeur un peu plus bas. Une vie réelle, une humanité certaine au milieu de ce lieu qui la faisait sentir la mort jusqu'au plus profond de son être, la poussant presque à s'en remettre à la grande faucheuse. Yume secoua légèrement la tête. Elle était presque contente de le voir au fond, même s'il faut dire que M. Bernhardt aussi lui faisait ressentir un certain malaise en temps habituel, dans cet endroit c'était... autre chose. Elle glissa son sac sur ses épaules frêles et acheva de descendre les marches, s'arrêtant à quelques pas du professeur. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle aperçut Ekzael Ahnkïr. Fidèle à lui même, sûrement. Il allait presque bien avec l'ombre, se dit-elle. Elle les salua poliment mais distraitement, trop concentrée à surveiller ce qui l'entourait. Elle mit quelques secondes avant de s'apaiser et se dit que pour une fois, on ne pourrait pas dire que les filles étaient toujours celles qu'on devait attendre le plus longtemps.
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Valek Eldor
A.C.A.I.I
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Valek Eldor



 
▌Né(e) le: 14 Mai
▌Pays d'origine: Islande / France
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyMar 29 Juin - 17:25

Tout n’est qu’un, Un est tout.

Valek referma sa main sur trois bagues. Certainement les objets les plus précieux qu’il possédait hormis sa pensine. Balançant sa tête vers l’arrière il se sentit partir, partir ailleurs. Si seulement cela était possible, s’enfermer dans cette pensée. Là ou il ne risquait rien, là ou il était libre d’agir comme il le voulait, de réfléchir sur ce qu’il était et qui il était pendant autant de temps qu’il le souhaitait. Si seulement …
Sa main le faisait souffrir, à serrer si fort les trois anneaux, les métaux s’enfonçaient dans sa peau. Sa poigne se desserra et il reposa les bagues sur la petite table devant lui. Il prit la première à sa portée. La seule dorée du lot. Il la soupesa puis la passa à son annulaire droit. Elle était l’élément le plus important, venait ensuite les deux autres, les bagues argentés qui épaulaient la dorée. Il passa dans la foulée justement les deux autres, comme pour oublier leur existence, l’une au pouce droit l’autre a l’index droit. Puis il se leva de sa chaise. Un pivotement, et il disparait de la pièce.

Marchant des les couloirs, vides a cette heure, il se laissa porter par ses souvenirs. Aujourd’hui l’expédition … se préparer efficacement … Bernhardt attendait les trois. Un sourire apparut sur ses lèvres. Prêt ? Il l’était. Prêt a tout affronter, n’importe quel danger, n’importe quelle situation. Rien actuellement ne pouvait l’effrayer. Du moins pas avec ce qu’il avait apporté. Personne n’aurait put deviner à sa simple apparence la puissance des quelques éléments qu’il avait emmené avec lui. Rien n’était différent sur lui qu’hier. Rien en apparence et pourtant.

Sa baguette, hier, avait enclenché des sorts aussi puissants que son propre potentiel magique maximal. Tout d’abord le secret des trois anneaux, l’élément de secours primordial : le doré. Un simple métal contenant un sort mortel. Un simple souffle suffisait à l’activer. Un sort de glace, son sort de glace. Son sortilège le plus puissant et aussi le plus méconnu. Jamais il ne l’avait utilisé en public. Et une seule fois, seulement, à l’université lors de l’attaque. Pris entre deux mages et acculé à un mur, il était seul. Personne ne pouvait lui venir en aide, personne ne pouvait le voir. Il en avait été heureux. Son sourire aurait dû alerter les mages noirs. Mais leur envie certaine de détruire avait surement été plus forte. Le premier mage frappa, un doloris droit vers le cœur. La lumière verte jaillit et frappa Valek, pourtant rien ne se passa juste une vive douleur a la main droite pour ce dernier. Une des deux bagues argentées commençait à chauffer. Le métal avait encaissé le choc à la place du corps, le sort contenu dans la bague pouvait en effet encaisser un sort majeur, une technique de protego améliorée. C’est ce moment que choisit Valek pour frapper à son tour. Devant l’incompréhension des deux mages, il leva sa main droite vers sa bouche. Il souffla doucement sur la bague dorée, un souffle glacé entoura alors quasi instantanément les deux sorciers en face de lui. Une étreinte de glace était en train de les briser. Chaque seconde comptait à présent. Chaque petit instant les mages perdaient peu à peu leur vie. D’abord l’incapacité de bouger, venait ensuite la sensation de froid, l’impression de perdre petit à petit les extrémités de ses membres, enfin le lâché de baguette. Le moment fatidique. Lorsque les deux mages les lâchaient cela prouvait que le souffle de mort avait atteint leur tête. Encore une seconde et la vie leur échappait.

Pourtant tout ne se passa pas ainsi. Lors du lâché de baguette la deuxième bague argentée se mit à rougir et le sort contenu s’échappa, libérant une chaleur douve et revigorante. L’enchantement était mal réglé, la bague n’était censée s’activer que si son sort était retourné contre lui. Rien d’autre. Les deux mages tombèrent par terre, puis profitèrent le temps que Valek stoppe le sort de la bague d’argent pour s’enfuir. Il aurait pu les arrêter, les deux couards étaient tellement engourdis et frigorifiés par le froid précédent qu’ils n’avaient aucune réelle vitesse dans leur fuite. Un simple sort aurait suffit et pourtant il ne fit rien. Il les avait ratés par son meilleur sort, mais il avait également prouvé qu’il pouvait stopper même des pantins maitrisant la magie noire. Un simple réglage de la deuxième bague et tout serait parfait. La prochaine fois la mort de la cible était assurée.

Il fut sortit de ses pensées par son arrivé devant l’escalier qui devait le conduire au lieu de rendez vous. Il regarda sa main droite. Tout était vraiment parfait. Il était cette fois ci préparé. Et de plus il cachait encore une nouvelle surprise, sa main se porta a son piercing à l’oreille. Les expériences avec Ekzael n’avaient pas été infructueuses. Il reporta sa main a son bras en pensant a cela. Comme il avait du souffrir. Quel imbécile avait il été d’avoir accepté. Il aurait pu en mourir et pourtant il voulait continuer coute que coute. Ce jour la, ce fou avait réellement impressionné Valek. C’est aussi ce qui le rassura sur son cadeau du deck enchanté par ses soins. Il saurait l’utiliser comme il fallait. Valek trouva deux hommes et une femme au bas des escaliers. Berhardt, Ekzael et Egashi. Il était le dernier prévu pour l’expédition. Il était surement en retard. Au moins ils l’avaient attendu, c’était déjà ça. Il se surprit à humer l’air ambiant. Il était malsain. Ici régnait quelque chose de dangereux. Pourtant il ne pris pas peur. Non. Son nouvel objet enchanté fonctionnait à merveille. Inhiber la peur. Quelle magnifique idée. Quelle folie aussi. Pas même un frisson. Aucune inquiétude pour le paralyser. Il ne faisait plus qu’un avec sa magie. Il était devenu une simple Arme. Il aimait ça. Il ne vivait désormais que pour l’instant d’un combat.

Il avança un peu plus que là ou se trouvait Egashi, saluant ceux présents par un signe de tête, rien de plus. Le visage fermé, il fixait la zone à explorer. Ce lieu devait être magnifique à l’époque de la création de l’université. Plein de grandeur, même au stade de ruines, tout autour de lui inspirait le respect. Il soupira, sa main droite glissant lentement vers sa cuisse. Lors du dernier duel d’entrainement avec Ekzael il s’était blessé. D’abord il avait cru que ce n’était rien. Une flammèche de sortilège qui avait dérapé et s’était fixé sur sa cuisse. Mais depuis deux jours, la blessure s’aggravait. Le problème c’est qu’il ne savait pas quel type de sortilège avait pu déraper. Maintenant il avait mal lorsqu’il marchait. Un sourire apparut sur ses lèvres. Peut être aurait il dû plutôt créer un enchantement contre la douleur. Mais la peur ne le gênerait plus. Plus … jamais. Ne forçant pas trop sur sa jambe il balança son poids sur l’autre. Il frissonna. Il avait froid. L’inaction très certainement. Il lança alors une phrase presque imperceptible tout en fixant le noir qui s’étalait devant lui.


« Qu’attendons-nous ? »
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyVen 23 Juil - 0:15

Le professeur ne disait mot, perdu dans des réflexions ne concernant personne d’autre que lui-même. Son corps adossé au mur était resté immobile à l’arrivée d’Ekzael. On aurait dit qu’il s’était enfoncé dans le mur à l’arrivée de Yume. Il se fondait presque dans le décor à l’arrivée, finale et hautement attendue de Valek. Dans toute cette rigidité digne des pierres, seule la tête semblait encore vivante, les yeux pulsant par intermittence d’une lueur minérale, fantomatique, irréelle. De forme humaine, il était difficile à cet instant de ne pas comparer Alexander a une gargouille, la difformité du corps en moins.

Ce n’était pas vraiment ça non plus. Comprendre la nature de ce qu’était devenu le professeur requérait plus de connaissance qu’il en avait lui-même sur l’incident qui l’avait changé. A l’heure actuelle, le professeur n’en comprenait que le résultat. Il savait que progressivement, son état évoluait. Ses capacités augmentaient, sa psyché évoluait. Il ne savait pas si cela était bien ou non. Comprendre certaines choses, aussi intuitives et cachées qu’elles pouvaient être n’était pas forcément suffisant pour comprendre toute une situation. Le professeur se sentait partir, corps et âme, dans une direction dont il ignorait la finalité. Ce n’était encore que le début, il le sentait, mais quoi qu’il puisse lui arriver, seul son contrôle lui permettrait de rester lui-même. En tout cas, c’était ce qu’il espérait. Il y avait tout de même quelques avantages. Le professeur possédait une relation privilégiée avec la roche, avec la pierre, quelque chose d’incompréhensible, comme un nouveau sens. Sans être son alliée, elle lui donnait les solutions à ses problèmes, elle l’instruisait, elle le nourrissait. A son contact, Alexander ressentait un sentiment d’appartenance. Elle était là, plus puissante, plus grande que tout ce qu’il était possible d’imaginer. Elle les entourait, leur donnait sa force, sans jamais rien demander en retour. Elle vivait sans vivre, pensait sans conscience, savait sans savoir, une énergie primitive et sans commune mesure, mais également sans limites… Sans contrôle. Cela lui faisait peur. Cela le rassurait.

Le professeur s’arracha plus du mur qu’il ne se redressa, de la poussière tombant en fines volutes de son manteau rude. Enfermé dans son immobilisme, il avait eu tout le temps d’apprécier les trois étudiants. Ses yeux se plissèrent, brillant d’une lueur bleu électrique.

« Jeunesse… Ne vous avais-je pas demandé de vous préparer ? »

Sa voix était lourde et rugueuse comme un éboulement de rocher. L’intonation métallique était grinçante, agressive. Le professeur n’était pas content. Son regard se posa tel un faisceau de mauvaise augure sur les deux jeunes garçon.

« Pas de sacs. Pas d’accessoires d’urgences. Même pas de bonnes chaussures de marches… Où vous croyez vous ? En vacances ?! »

La question était rhétorique, le ton du professeur faisait clairement comprendre qu’il n’admettrait aucune réponse.

« Seule miss Egashi s’est préparée « correctement », certainement la seule d’entre vous à avoir eu la maturité suffisante pour prendre en compte mes recommandations… Si je n’avais pas besoin de vous, je vous aurais déjà renvoyé dans votre dortoir. Vous et vos pathétiques gadgets… »

Cassant, son regard darda d’une colère irradiante les mains des deux étudiants. D’un seul coup d’œil, le professeur avait mis à jour les artefacts. Sans s’en rendre compte, les deux gamins lui mettaient sous le nez le reflet de ses propres erreurs. Trop orgueilleux, trop fier d’une puissance factice pour éviter sa propre destruction. Jeunes et arrogants, il espérait que le Destin ne leur jouerait pas trop vite des tours.

« J’attendais des étudiants capables. Des trois, il semblerait que je n’ai à me contenter que d’un seul… Allons y. »

Le professeur pénétra d’un pas rageur dans les profondeurs de la mine, suivi par une petite luciole guillerette. Au bout de cinq pas, il s’immobilisa :

« Les deux rigolos… Occupez vous du sac. »

Sans autre forme de procès, il reprit sa marche. Laissant le gros sac de provisions d’urgence aux deux jeunes garçons…

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Cela faisait un quart d’heure qu’ils avançaient lentement à travers les tunnels. Le professeur ouvrait la marche mais s’arrêtait à chaque carrefour pour sonder le sol, parfois partant sans un mot dans un recoin sombre avant de revenir et de prendre un autre chemin. Il ne semblait pas perdu, il cherchait plutôt le chemin le plus sur. La luciole entourait constamment les trois étudiants, les baignant d’une lueur jaune orangée qui tout en éclairant bien permettait de faire fuir les ombres particulièrement tenaces des tunnels. Depuis quelques minutes, ils arpentaient un tunnel étroit, à peine renforcé par des étais en bois vermoulu. Le professeur qui n’avait pas dit un mot depuis le début de l’escapade s’arrêta soudain, pour regarder d’un œil perçant une ombre se faufilant sur le mur.

« Je n’aime pas ça… »

Il posa sa main difforme dans une zone sombre et la ressorti, tenant une ombre métamorphe qui s’enroulait autour de son bras.

« L’ombre d’une souffrance… On doit être tout prêt d’un charnier… Restez bien dans la lumière. »


Le professeur serra le poing, faisant blanchir ses cicatrices bleues. L’ombre se craquela et se volatilisa, ne laissant que fumée blanchâtre. Avisant les regards curieux des étudiants, le professeur marqua un temps.

« Ces ombres sont moins que des fantômes, mais restent tout de même dangereuse. Elles sont les résidus des émotions ressentis par les mourants. Plus la mort est lente et douloureuse, plus l’ombre est vivace. Leur seul but d’existence est de transmettre cette émotion. Prises séparément, ce n’est qu’une gêne, un peu de sueur froide dans le dos, exorcisés d’un seul petit sortilège... En grand nombre, et suffisamment puissantes, elles submergent n’importe quoi et peuvent rendre fou. La lumière les fait fuir et vous en protège, restez bien à l’intérieur…

Je pars en éclaireur, histoire de purifier la source de ces ombres. Suivez moi de loin… »


Sa leçon terminée, le professeur s’engouffra dans la noirceur du tunnel. De temps en temps, une lumière blanchâtre apparaissait, le dévoilant au travail. Ceci continua un moment. Jusqu’à ce que l’on n’entende plus rien, plus un sort, plus un bruit, plus de professeur. Il n’y avait plus que les bruits de craquement du bois et le crissement du sol autour des étudiants… Le silence était oppressant, même si ce n’était pas vraiment du silence. Ca roulait, ca vivait, comme si la terre…

« Attention ! »

En écho à la voix lointaine du professeur, un craquement effroyable se fit entendre. Le corridor trembla un moment, de la poussière et des gravats dégringolant du plafond et des murs. Quelque part, un tunnel venait de s’écrouler. La terre roulait encore et se propageait en écho tout autour de vous. Le plus dur semblait être passé.

« Seulement un éboulement ! Vous allez bien ? »

Le professeur se rapprochait. Les étudiants n’eurent pas le temps de le voir. Une poutre craqua. Un gros rocher tomba. Le sol s’ouvrit d’un coup sous leur pied. Dans un rugissement d’apocalypse, ils suivirent des mètres cubes de planches, de poutre, de sable et de rocaille qui vinrent se déverser dans une galerie à peine plus grande que la précédente, immergé sous un demi mètre d’eau. Plus de peur que de mal…

Plus de lumière non plus… Et chaque étudiant commençait à sentir « quelque chose » s’insinuer autour d’eux.

Seulement un éboulement.
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyMer 28 Juil - 21:52

Ce n’était pas dans ses habitudes de répondre à une annonce. Faire équipe encore moins. Pourtant Anne comptait participer aux recherches du professeur Bernhardt. Elle avait envoyé le hibou machinalement, et à peine quelques heures plus tard, elle reçue une réponse affirmative. Néanmoins, si assister le professeur était ce qu’elle voulait, ce dernier exigeait d’elle qu’elle soit préparée. En lisant les instructions, elle esquissa un sourire narquois en déposant la lettre sous le calendrier lui indiquant qu’elle avait approximativement trois semaines avant le jour de l’expédition dans les tunnels de Cinnacrow. C’était parfait. Depuis l’attaque, les tunnels n’étaient plus ce qu’ils étaient. D’ailleurs, aucun étudiant n’était autorisé à y pénétrer. L’endroit était soi-disant trop dangereux. Pour Anne, il s’agissait d’une question d’approche vis-à-vis du danger. Lorsqu’elle demanda au professeur Bernhardt à quoi elle devait s’attendre, il mentionna une forte possibilité de créatures immatérielles et de froid intense.

La semaine suivante, Anne fit le va-et-vient entre la bibliothèque et son dortoir où elle occupait la majorité de ses temps libres à lire. Le vendredi soir, sa chouette effraie vint lui livrer, accompagnée de deux hiboux grand-duc, une pile de vieux bouquins en provenance de Londres. Le mardi suivant, elle ne quitta le laboratoire de potions que pour aller en cours. Personne ne remarqua vraiment tous ces changements puisqu’à l’inverse de certains Cinnacrow, Anne ne faisait pas partie de ceux qui attiraient l’attention. Quand il ne resta plus qu’une semaine avant la descente dans les tunnels, elle fit une sortie au village de Bourg-en-bière et disparue dans le phare à hiboux de nombreuses heures chaque jour pour enfin, la veille, mettre une partie de ce qu’elle avait préparé dans son sac à bandoulière, et une autre dans un petit sac en velours noir autour de son cou. Troquant son uniforme scolaire dont elle ne se séparait que très rarement contre une paire de pantalon noir et une longue veste à capuchon soutenue par une ceinture où elle rangeait sa baguette magique, tout était fin prêt. Sur son front, elle portait une paire de lunettes de taille moyenne et dont le verre couvrait tout le champ de vision de l’œil. Tout autour, un mince tuyau dans lequel circulait un liquide phosphorescent de couleur argent.

En chemin vers les tunnels, non loin de l’entrée, un courant d’air faisait osciller les flammes des bougies sur les murs suintants d’humidité. Anne, qui par le passé empruntait ce couloir chaque jour, trouvait l’endroit étrangement plus calme. Elle jeta un coup d’œil circulaire devant elle. Un trou noir béant se dressait, obscur, incertain, non loin d’un vieux wagon rouillé abandonné sur ce qu’il restait de l’ancienne voie ferrée. En approchant davantage, la Cinnacrow huma une odeur s’apparentant de près à celle du sang. Il s’agissait du métal, froid et tenace, que l’air poussiéreux atténuait à peine. Devant l’entrée, l’oxygène semblait manquer, comme oppressée par une force de l’au-delà. Rien d’étonnant puisque ce lieu devint le tombeau de plusieurs lors de l’attaque. Si pour certains les tunnels étaient synonymes d’angoisse, le sentiment inverse imprégnait Anne tout au long de son échine. Peut-être parce qu’elle croyait ne plus rien avoir à perdre, ou parce qu’elle avait trop souvent vue la mort de près, ce cimetière de pierres et de ferraille lui apparaissait comme familier. Attirée par cette curieuse impression et son inébranlable détermination à fouiller les nouvelles profondeurs des tunnels, Anne se mit à observer les ténèbres sous ses yeux. L’épaisseur de l’obscurité débutait si près de l’entrée qu’on pouvait en voir l’ombre sur le sol.

Lorsqu’elle fit un pas devant, un bruit, semblable à un frottement. C’était près, quelques mètres à peine. Anne regarda sa montre. Les autres devaient arriver dans moins de dix minutes. Aussi impatiente que curieuse, ne voulant pas laisser une occasion lui passer sous le nez, elle sortie de sa ceinture une petite balle dorée à laquelle elle accrocha un bout de parchemin sur l’aile droite afin de signifier au premier individu à se présenter au rendez-vous qu’elle serait de retour sous peu. De toute manière, les traces de pas qu’elle laissait derrière elle sur le sol poussiéreux étaient suffisamment explicites, mais sait-on jamais, Anne ne connaissait personnellement ni le professeur Bernhardt, ni les trois autres à l’accompagner. Le vif d’or volant en surplace près de l’entrée, Anne s’engouffra dans les tunnels, le regard alerte, baguette parée.

Elle chercha la source du bruit pendant vingt minutes avant de retourner sur ses pas, convaincue que la chose, quelle qu’elle fut, n’était plus là. Ses lunettes n’avaient rien capté non plus. Ce dédale souterrain était indéniablement trop calme pour que la direction en vienne à demander aux élèves de ne pas s’y aventurer. Voulant aller trouver les autres, Anne se dirigea à nouveau vers l’entrée quand, au tournant d’un tunnel, elle entendit à nouveau un bruit, plus fort cette fois. Un éboulement sûrement. Et des voix. Le professeur Bernhardt devait être sur place avec le reste de l’équipe de recherche. Anne s’en approcha, l’extrémité de sa baguette éclairant son chemin. Arrivant à leur hauteur, elle reconnue, de la même maison qu’elle, Yume Egashi dont les kimonos ne passaient que trop rarement inaperçus, deux Dorelly dont elle ignorait l’identité, et… C’était tout ? Anne fronça des sourcils.


" Où est le professeur Bernhardt ? "

Personne n’eut le temps de lui répondre. Sans prévenir, une poutre céda dans un grand fracas assourdissant, et le sol se déroba sous leurs pieds. Anne sentie son corps chuter violemment avant d’atterrir dans ce qui lui apparaissait comme une galerie inférieure que la rivière souterraine avait inondée. Des restes de cailloux et de poussière sale tombaient encore d’en haut quand, s’assoyant, Anne porta la main à son front pour se protéger des débris et constata que ses lunettes n’étaient plus là. Se levant dans le noir le plus total, elle se mit à la recherche de la lueur argentée qui devait émaner de ses lunettes lorsque, venue de nulle part, une présence supplémentaire se fit sentir dans le tunnel englouti, et Anne était prête à mettre sa main au feu qu’il ne s’agissait pas du professeur Bernhardt...
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyDim 19 Sep - 19:30

Blessant. Bernhardt sous-estimait ses élèves. Il ne voyait en eux que les reflets d’arrogance dont ils s’enrobaient. Il avait raison, il n’avait pas trois étudiants devant lui. Si Egashi n’était pas encore assez familière des habitudes des deux Dorellys, il était certain qu’Eldor et Ahnkïr représentaient plus une même entité sous deux faces qu’un duo d’individus quelconques. Si l’un uniquement s’était présenté devant le professeur, sa remarque aurait alors pu être fondée. Mais il se trompait. Il les sous-estimait. Ekzael soupira. Il le pensait pourtant plus agréable. Son jeu de carte prit place dans un revers de sa cape. Le Joueur s’approcha du sac. Comme si le blessé dans son orgueil ne suffisait pas, voilà qu’il lui était assigné cette tâche ingrate. Il n’eut même pas besoin de se tourner vers son acolyte qu’ils avaient déjà eu le même réflexe. Bras tendu, Baguette virevoltante, Flammèches jaillissantes. Sans qu’ils eurent à toucher au sac, celui-ci se trouvait déjà flottant à quelques centimètres du sol. Il était supporté par l’association de vent, brume, et nuage. Il n’était pas simple de définir le résultat, mais cette composition leur permettrait sans effort d’avancer dans le dédale se présentant à eux.

Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’ils erraient le long des tunnels. Leur guide paraissait sûr de son pas, mais changeait fréquemment de chemin. Ekzael tentait de retenir le plus d’informations qu’il pouvait accumuler sur ces lieux, mais une constante revenait, récurrente. Cette sensation inconnue des sens. Ce même relent de magie insaisissable, inépuisable. A chaque fois que le groupe devait changer d’itinéraire, le visage du jeune Dorelly accusait de sa déception. On aurait dit que le professeur évitait instinctivement d’avancer vers cette source enivrante. Mais la patience de l’élève allait être bientôt récompensée. Car même s’ils esquivaient tout centre d’intérêt, chacun de leur pas les approchaient un peu plus de ces trésors que convoitaient maintenant Ekzael. Il voyait qu’il était le seul des trois à ressentir cette omniprésence. Il était le seul à porter cette marque. Ce stigmate de son échec, ce symbole de sa volonté. Cette rune imprimée dans sa chair qui le faisait ressentir la magie plus que ce que les mages moyens pouvaient assimiler. Même réfréné par l’artefact de tissu qui ornait sa main, il ne pouvait contenir son nouveau sens pour ce délicieux nectar de sorcellerie.

Les parois s’étaient rapprochées sans qu’il n’eut le temps de le comprendre. Il se rendait compte que son corps était trop perturbé pour tout analyser. Il n’avait même pas encore noté que son camarade marchait avec difficulté. Ce duel en était la cause. Leurs loisirs ont toujours été dangereux. En voilà une seconde preuve. Si les enseignants avaient écho de ces activités, sans doute seraient ils séparés. Expérimenter de nouveaux sorts, des combinaisons de runes simplement pour avoir le plaisir de s’améliorer, de montrer que même s’ils sont tous deux différents, Science et Puissance se valent. A regret, l’auteur de cette étincelle ne put dire à sa victime de quoi elle était constituée. Voilà maintenant que l’accident prenait trop d’importance. Il espérait simplement que ceci ne l’handicapera pas pour le périple qui commençait juste. Ils s’arrêtèrent. Il manqua, perdu dans ses réflexions, de percuter le sac, et donc, de tomber. Il était peu probable que ses deux compagnons n’aient pas remarqué son état. Il en vint presque à s’en vouloir d’avoir un corps si faible. Mais il n’en eut pas le temps. L’une d’elle était là.

Une ombre. De la souffrance tangible. De la douleur matérielle. Une substance spirituelle qui était l’origine de ses bouleversements. Il en était convaincu. Ses yeux grenat irradiaient de son inextinguible curiosité. Lorsqu’elle vint à disparaître, Ekzael prit sur lui de ne pas aller inhaler cette exhalaison livide. Valek n’aurait pas apprécié. Yume l’aurait trouvé fou, s’il était possible qu’elle ne s’en soit pas déjà rendu compte. Et il ne devait pas sortir de ce halo lumineux. Il resta donc à sa limite, il pensait voir, au pied des murs, d’autres de ces congénères ténébreuses. Il tendit sa main comme pour les inviter à se vider de leur souffrance. Une expérience qu’il voulait faire, qu’il devait faire. Puis un fracas assourdissant, suivant une alerte inattendue. Une silhouette familière de retour. Une autre, inconnue, arrivant. Puis cette sensation de voler. Ce vide les absorbant. Le néant.

Noir. Froid. Immobile. Silencieux. Ses yeux sont ouverts mais ne captent aucune lueur. Il ne parvient pas à bouger son corps. Trop engourdi. Un liquide froid coule le long de son corps. Ce n’est pas du sang, une chance. Seul le toucher répond aux appels de son esprit. Sa bouche s’entrouvre, mais aucun cri ne parvient à briser le calme lugubre. La mort ne peut pas ressembler à ça. Une pulsation. Sans doute son cœur qu’il ressent. Ses membres se réchauffent. Mais pas la trace d’un éclat lumineux. Il se redresse difficilement. Ses mains lui indiquent qu’il est sur un morceau de pierre polie. Surement le sol du couloir qu’il arpentait. Il se souvient, la chute. Son dos lui rappelle le dernier instant avant qu’il ne s’assoupisse sous le choc. A voir l’état de son corps, il n’est pas tombé que d’un étage, deux tout au plus. De l’eau recouvre le fond du boyau. Mais cette sensation glaciale ne vient pas du fluide. Elles sont proches. Elles se rapprochent. Il va recevoir sa dose. Une d’elle est là. Comme une émissaire chargée de guider ses semblables. Elle l’a remarqué, ce sorcier isolé. Une proie facile pour décharger ses émotions. Elle se glisse alors jusqu’à lui. Il la sent glisser jusqu’à son bras. Elle s’enroule, agile, entre ses doigts. Elle s’essaie à traverser le gant enchanté, mais rien n’y fait. Elle remonte alors, comme une flaque de mercure vivante, un corps ni solide ni liquide. Elle se faufile presque sensuellement jusqu’à l’épaule nue du jeune homme. Comme une seringue, elle se plante et décharge toute son essence dans l’âme de sa victime. Elle disparaît, satisfaite.

Avant cette année, Ekzael n’avait pas vécu. Il n’avait été qu’un instrument, un pantin, accomplissant ce pour quoi il avait été programmé. Il n’en était pas conscient. Il n’a sans doute pas changé. Seulement, maintenant, il ressent. Amour, Peur, Plaisir, Douleur. Ce sont encore des mots trop forts pour évoquer ce que ses sens lui envoient. Il ne sait comment les interpréter. Les cours ne lui ont jamais enseigné tout cela. Sa solitude non plus. Eleiakin a changé les choses, surement. Valek aussi. Toute l’université, en un sens, depuis qu’il s’est ouvert à elle. Mais la tristesse, le malheur, il ne sait pas ce que c’est. Il n’a pas de considération pour les autres. Pas assez pour pleurer leur mort. Cette vermine a comblé une partie du puzzle du Joueur. Lorsque cet amas d’émotion traverse sa peau, directement pour saisir son cœur, il voit des images défilées. Des larmes coulent. Son visage se crispe. Le silence est remplacé par des cris de terreur. Il ressent des blessures, des déchirures, des griffes qui l’attaquent de partout. Il repense à son expérience ratée. Il parvient à sourire. Il vient de voir la mort d’une personne, au travers de ses propres yeux. La faiblesse des gens face à la fin. Il rit. L’écho du couloir lui renvoie son absurde et malsaine attitude. D’autres arrivent. Il en veut encore. Elles suivent la même voie que leur éclaireur. Une grimpe déjà le long de sa main blessée. Encore une pulsation. Ce n’est pas son cœur. Cela vient de ses affaires. Sa cape. Son jeu. Il ne doit pas céder à ses pulsions. Une carte. Sa baguette tendue vers celle-ci. Arcane XIX. Le Soleil.


« Spero Patronum. »

La carte rayonne sur les alentours. Comme une fontaine de lumière, elle semble faire couler des gouttes de soleil. Ces gouttes colorées s’amassent dans le vide. Elles s’accumulent en une forme d’abord peu précise. Des lignes bleues, vertes, orange. Un ensemble acidulé qui se mut en un être ailé. Une grande hirondelle aux couleurs chatoyantes. Son patronus, amélioré par le talent de son ami. Il est l’image même de l’arrogance, la curiosité satisfaite, l’impassible supériorité qu’il s’estime acquise. Une touche d’excentricité. Banal, désormais. Elle illumine les alentours de son corps et son chant. Elle se rue vers les ombres pour les faire fuir, mais n’ose pas les toucher, de peur de disparaître. Elle maintient un équilibre nécessaire pour protéger son invocateur. Elle est comme un être à part entière, une entité magique composée des sentiments les plus réjouissants de son sorcier. L’exact opposé de ces créatures. Le prochain sujet d’étude d’Ekzael. S’il parvient à sortir d’ici.
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Yume Egashi
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyMer 19 Jan - 11:12

Elle avait prévu qu’ils marcheraient longuement. Elle s’était douté que cela prendrait du temps, qu’il faudrait de la patience et beaucoup de calme. Mais comment rester paisible avec une atmosphère aussi oppressante? Yume n’avait jamais supportée de rester enfermée. Enfant, elle fuyait dès que sa nourrice détournait le regard. Elle fuyait l’enfermement, elle fuyait ces fausses lumières et cette chaleur artificielle. Seules valaient les rayons du soleil à travers les cerisiers fleurit, les éclats de la lune sur les écailles brillantes des créatures du bassin. Tout le reste sonnait faux, tout le reste n’était que tromperie des sens... Comme ici.
Elle ne pouvait s’empêcher de se répéter que l’endroit sonnait faux. Pas sa construction, mais cet amas spirituel de résidus négatifs. Même l’air qui s’insinuait entre ses lèvres écarlate pour glisser vers ses poumons lui paraissait impur, indésirable. Psychologiquement, cet endroit pesait sur son état. Elle avait besoin d’avancer, toujours, sans s’arrêter, comme si elle fuyait chaque trace de pas qu’ils laissaient derrière, chaque remous dans l’obscurité ambiante. Si elle laissait l’émotion l’envahir, elle se mettrait sans doute à courir, comme pour instaurer un peu plus de distance avec ce qui était franchis, quitte à se jeter droit dans la source de son malaise. Seulement Yume contrôlait ses émotions, un peu trop même à cet instant, car même son instinct et ses sens qui l’incitaient habituellement à la prudence étaient bloqués.

*Je me demande réellement où tout cela va nous mener.*


Alors que le professeur s’était une fois de plus éloignée, une voix nouvelle retentit dans le silence. La japonaise se tourna pour en trouver la source. Une étudiante cinnacrow, déjà croisé, vaguement. Ne devaient-ils pas n’être que quatre? Peu importe, la fille était là. Au moins elle ne semblait pas faire partie de ce clan d’idiote finie de l’université dont le nombril parait plus important à leurs yeux que le sort du monde. Elle ne devait pas être gênante. Alors que la jeune femme allait répondre, un craquement assourdissant résonna tout près d’eux, et sans même qu’elle ait eu le temps d’analyser l’événement, elle se sentit tomber dans les noirceurs des souterrains. La chute ne fut pas longue, le choc loin d’être mortel.

Le premier réflexe qu’elle eut fut de bouger doucement chaque partie de son corps. Une légère douleur à la cheville, sans doutes une bonne dizaine de bleu à venir mais rien de grave. Plus de surprise que de mal. La panique faillit la gagner lorsqu’elle ne sentit pas de différence de vision une fois ses yeux ouverts. La logique l’apaisa, ce n’était pas elle qui ne voyait pas, il ne devait rien avoir à observer. Ils étaient dans le noir total. Il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour saisir l’origine de ses mouvements entravés. Ils étaient tombés dans l’eau, une eau plus glaciale encore que l’air qu’elle côtoyait. Yume apaisa au mieux les battements de son cœur, pour se concentrer sur la situation. Alors qu’elle se remémorait la scène, elle se rendit compte qu’il y avait une présence, autours d’eux. Ce n’était pas des esprits à part entière, pas de revenants au sens propre, comme elle les aurait sentis. Ces... choses, n’avaient rien de conscient, ou en tout cas, n’avait plus rien de conscient. Le professeur devait avoir raison quant à l’hypothèse d’un charnier...

La jeune femme éleva des barrières autours de son esprit. Même si ces choses ne cherchaient pas le contact avec elle, elles n’étaient peut-être pas seule, et prise toutes ensembles, elles étaient sûrement dangereuse. Les autres ne devaient pas être loin, étant tous au même endroit au moment de la chute. Elle incanta un «lumos» à voix basse, et sa baguette de mit à luire faiblement. Était-ce le contrecoup qui l’empêchait de se concentrer totalement pour obtenir un éclat plus vif, le lieu qui oppressait la magie ou bien ces choses autours? Elle n’en savait rien, toujours était-il qu’il allait falloir trouver une solution rapidement. Elle put apercevoir les étudiants. Un spectre lumineux tournoyait autours d’Ekzael, et tous avaient l’air d’aller bien.. mais pour combien de temps?

Yume se redressa prudemment, elle sentait les choses moins proche d’elle que quelques secondes auparavant, mais elles étaient également plus vivace. Il était difficile voir impossible de déterminer leur nombre, mais si elles se décidaient à toutes approcher en même temps...


*Mieux vaut ne pas y penser. On devrait déjà se regrouper afin de voir ce que l’on pourrait faire. Ensemble ce sera plus simple de les tenir à l'écart.*

Joignant le geste à la pensée, elle se dirigea doucement vers Anne, qui était la plus près. Autant y aller progressivement, si les entités réagissaient à l’instinct, la prudence était encore plus de mise. L’une d’elle frôla Yume, sans avoir le temps de vraiment la toucher à cause de la lumière. L’impact fut léger mais déjà trop familier pour la japonaise. Rien ne parut, mais intérieurement elle était à deux doigts de céder à la panique. Elle était trop réceptive à tout ce qui touchait aux esprits... le contact avec l’un d’eux avait suffit à fissurer ses défenses, qu’en serait-il s’ils étaient attaqués en masse?
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Valek Eldor
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptySam 29 Jan - 15:45

Le noir et la sensation de l’eau. L’eau si froide. Était-il revenu chez lui ? Dans son doux pays ? Il n’y avait que là bas que les eaux pouvaient être froides comme la mort. Il se sentit apaisé. Il était revenu. Ces années d’exil. Tout cela enfin terminé … Il n’y aurait plus besoin de fuir. Ses parents à nouveau heureux et avec l’envie de vivre, de récupérer leur rang parmi ce monde. Et lui, simplement lui, contemplant le paysage, son pays, le soleil tapant sur sa peau et chassant l’air froid du matin. Ses vallées, ses collines, ses montagnes. Tout cela lui appartenait de droit. Il était le seul héritier Eldor. Le seul. Galead … Jamais il ne pourrait lui pardonner. Jamais. Un sourire se dessina sur son visage et le liquide s’infiltra en partie dans sa bouche. Le temps de recracher et de tenter d’ouvrir ses yeux que le rêve avait pris fin.

Ce dernier devint cauchemar, les paysages se mirent à couler comme une peinture sous la pluie, le soleil tourna au noir. Les tunnels. La chute. Le professeur, Egashi, la retardataire et bien sur Ahnkïr. Sa mâchoire se resserra. Réussissant à ouvrir ses paupières il essaya de se lever pour émerger de l’eau sale et glacée, sa jambe blessée ne lui faisait étrangement pas plus mal qu’à « l’habitude ». Bien, la chute n’avait rien aggravé. Debout il plissa les yeux pour essayer de distinguer les formes qui semblaient se mouver prés de lui. Nombreuses et rapides, trop rapides pour lui à cet instant de flottement mental.

Soudain une forme noire percuta de plein fouet son visage, il fit un pas en arrière, se tenant le visage d’une main. L’autre sur sa baguette. Une légère lueur apparue à l’extrémité du bout de bois magique. Un simple lumos, pour le moment était suffisant. Les formes se pressaient autour de lui, comme des sangsues assoiffées de sang. Il n’y avait pourtant aucune peur qui s’émanait de lui. Ces créatures ne lui feraient rien. Elles n’étaient pas assez puissantes. Leur bête pouvoir d’insuffler une peur incontrôlable à l’adversaire était simplement vouer à l’échec et déjouer par l’artéfact que l’homme du froid possédait. Il ne ressentait absolument rien. Deux créatures longèrent son échine dorsale. Elles étaient si prés. Leur contact si envoutant. Les créatures s’immobilisèrent, insufflant un nouveau sentiment à Valek. La douleur. Il tomba à genoux. Les éclaboussures produites, frappèrent son visage et réveillèrent l’ego de l’homme. Deux créatures l’avaient jeté à terre par leur simple souffrance. Il réalisa son erreur. Elles étaient bien plus que de la simple peur. Quel abruti, il avait encore beaucoup à apprendre. Elles souffraient et elles voulaient partager pour se libérer. De telles choses ne pouvaient pas s’approcher. Non. Elles pouvaient tous les faire devenir fous. Rien que par la douleur et les images que celle-ci évoquait. La douce lueur du lumos se transforma en une petite lumière bleue. Il se remit debout, les créatures s’étaient rassembler devant lui. L’une tentât une nouvelle approche, le long du bras armé. Valek et son sourire sadique laissa la chose approcher au plus près de sa tête. Au dernier moment lorsqu’il put sentir le souffle de la créature sur son visage il replia le bras et agita sa baguette. La créature sembla craindre la lumière bleue. Instantanément elle s’écarta de plusieurs mètres. Lui aussi pouvait faire mal ? Encore plus de mal que ce qu’elles souffraient déjà ?

Il n’était pas n’importe qui, il ne se laissera pas avoir par ce genre de créatures. Surtout que maintenant elles savaient à qui elles avaient à faire. Elles ne s’approchaient plus autant qu’à sa chute. Il était trop puissant pour elles, pour le moment elles n’étaient pas assez nombreuses. Elles attendaient la moindre faille pour se glisser et décharger leur douleur, leur peur, leur vie perdue. Mais le regard de Valek n’était plus focalisé sur elles. Elles n’étaient maintenant que secondaire par rapport a ce qui s’approchait. Au loin il eut la sensation de sentir une « autre » présence. Quelque chose de plus grand, plus dangereux ? Non ce n’était pas la peur qui le guidait. Simplement quelque chose de plus intéressant, de plus excitant à combattre. Cet artefact le rendrait fou. Certainement, un fou de guerre. Il se préparait à l’arrivée de l’être à la forte aura quand soudain un flash. Il reconnaissait cette lumière caractéristique, puisque c’était la sienne. Sa marque de fabrique. Le Deck, il ne pouvait y avoir que cela. Derrière lui se dressait maintenant une hirondelle. Le patronus d’Ahnkïr électrisé par la puissance du Deck. La puissance de son jeu, Sa puissance matérialisée. Il reporta son regard au loin, bien plus loin que les créatures vicieuses qui le guettaient. L’aura se dissipait. Ce n’était pas maintenant qu’elle allait frapper. Ramenant sa baguette le long de son corps il se tourna pour rejoindre le groupe. Il voyait déjà Ahnkïr, comment ne pas le rater avec son patronus. Il avait dû réellement souffrir pour employer ce genre de moyen. Il se dirigea vers lui, calmement et prudemment. Les créatures le suivaient, à chaque pas il sentait qu’elles étaient plus nombreuses. Comme attirées par la promesse de se vider de leur supplice.

Presque arrivé près d’Ahnkïr, Valek se retourna pour frapper quelques créatures de la lumière bleue. La baguette s’agita et des petits points bleus scintillèrent tout à coté de lui et des créatures, les forçant à reculer. Il fut bientôt à porter de main d’Ahnkïr. Mais il ne lui portât pas plus d’attention que cela. Il avait l’air d’aller bien. Tant mieux. Il se demandait surtout ou pouvait bien être le professeur. Qu’attendait-il pour éloigner les créatures. Était-ce une sorte de test ? Ou bien lui était il arrivé quelque chose ? Il se posait surement trop de question. Et pourtant, si celui-ci ne réapparaissait pas il ne pouvait surement pas garantir la sécurité du groupe à lui seul. Ils fuiraient. Oui, leur exploration tournerait court … Pour le moment il se tenait là, côte à côte de celui qui avait précédemment utilisé son Deck, son propre pouvoir. Oui, là, fier et droit. Jusqu'à la mort, comme un Eldor.
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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyDim 30 Jan - 14:44

Ensevelie parmi les décombres, une petite luciole mécanique clignotait par intermittence. Petit artifice sans conscience, la chute avait suffisamment endommagé sa surface pour déséquilibrer légèrement son circuit de rune. Elle ne pouvait pas être d’une grande aide, captant à peine les ondes d’émotion provenant des étudiants autour d’elle. Sa lumière faiblissante attira une créature qui, avide de chaleur, gratta la terre avec ses petites griffes. Une poignée de seconde plus tard, la créature toucha de sa substance la petite boule. Une rune s’alluma, en alerte, au contact hostile, puis une autre, puis toute une phrase, s’illuminant tout autour de la boule à la vitesse de la magie. Ces instructions d’urgences déclenchèrent la libération d’une colossale décharge d’énergie, à nouveau captées par d’autres runes qui s’activèrent, produisant qui d’un grand éclat de lumière, qui d’un champ répulsif, qui d’une réparation des moteurs, le retour de la joyeuse luciole dans la fête.

Telle une héroïne ayant gagné un surplus de courage, la vaillante luciole sortie dans une explosion de lumière du tas de débris qui la recouvrait. Après quelques tours sur elle-même pour se familiariser à son nouvel environnement, elle repéra le petit groupe d’étudiant, qui ne l’avaient pas attendu pour se rassembler. Voletant vers eux avec toute la vitesse de ses petites ailes, elle se plaça en hauteur au centre du cercle, et s’alluma avec une intensité fulgurante, éclaboussant étudiants et zone alentour d’une lumière chaude et réconfortante. Cela mis la plupart des ombres en déroute, formes sans substances sinuant avec vigueur hors de la zone de lumière, mais dévoila également une toute autre horreur.

La caverne dans laquelle les étudiants avaient chût était littéralement remplis de ces abominations, transformant mur, sol, plafond, colonnes et décors en un grand noir grouillant aux arêtes intermittentes de relief. Il y en avait tant, en tellement grande quantité, qu’elles se brisaient contre le cône de lumière, avançant jusqu’à sa limite, attardant une appendice, avant de s’échapper précipitamment vers la sécurité des ombres. Pire encore elles avaient, semble-t-il, pris possession des petits animaux des profondeurs. Rats, araignées, et d’autres irreconnaissables, se précipitaient à l’assaut de la barrière, traversaient en fureur dans la lumière, avant que les ombres ne quittent leur monture organique pour se mettre à l’abri, laissant derrières elles les créatures agonisantes. Toutes ces bestioles rendues folles par les effluves de désespoir regardaient les étudiants de partout, les yeux des plus grosse luisant de folie dans la lumière.

Pour rajouter à l’horreur, les étudiants avaient chut sur un monticule de poutre et de métal. Le choc et l’agitation avaient été tels qu’ils n’avaient pas encore assimilé les informations olfactives de leurs alentours. Pourtant, montait entre eux, douceâtre et lancinante, l’odeur des chairs en décomposition. Un mouvement de la luciole fit bouger suffisamment la lumière pour dévoiler une main décharnée et à moitié dévorée, seule vestige visible d’un corps enseveli sous les décombres. Le professeur avait peut être vu juste, mais la vérité n’en était pas moins effrayante. La caverne où ils étaient tombés… C’était le charnier.

Entourés par l’ennemi en plein milieu de sa tanière, les chances de survies semblaient bien minces. Il y avait bien une ouverture au fond, un tunnel non encore effondré. Mais fallait-il encore descendre du monticule, affronter les ombres, se frayer un passage à travers ces monstruosités, et avoir suffisamment de chances pour que ce tunnel salvateur ne soit pas un cul de sac.

Et voila que les tunnels étaient de nouveau secoués de tremblements.
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Anne Pattinson
A.C.A.I.I
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Anne Pattinson



 
▌Né(e) le: 18 Novembre
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: [Mystères enfouis] Le cirque   [Mystères enfouis] Le cirque EmptyVen 29 Avr - 21:12

Dos à Yume Egashi, Anne plaqua une main sur son front pour se protéger de la puissance du patronus d’Ekzael Ahnkïr. Ses iris mirent quelques secondes pour gérer le violent contraste d’ombre et de lumière. Elle replongea son regard dans l’eau noire et lança en vain un sortilège d’attraction sur ses lunettes magiques. Ces dernières devaient être ensevelies quelque part sous une roche, ou alors le courant s’était chargé de les emporter au loin, hors de portée de son sortilège. Un silence de plomb alourdissait l’air, brisé par le bruit de la rivière qui s’écoulait aux pieds des étudiants. Pour la première fois depuis qu’elle se trouvait la caverne, Anne leva la tête pour affronter cette sombre aura qui les tétanisait sur place. Face à la menace, sa main glacée resserra sa prise sur sa baguette magique. Il y en avait tant. Leur silhouette, obscure comme les ténèbres, rendait leur nombre impossible à identifier dans cet environnement baigné d’encre. Le lumos de la Cinnacrow à ses côtés s’avérait d’ailleurs très peu utile. Anne soupira d’exaspération, s’octroyant le soin d’éclairer la caverne, mais son lumos n’éclaira pas plus loin que le bout de son nez. Voilà qui était inhabituel. Anne lança à nouveau le même sortilège, pour un résultat identique. Quelque chose n’allait pas.

* Quelle magie peut étouffer la nôtre ? *

Ces choses les cernaient de toute part. Anne croyait même en voir près d’elle, sous l’eau, se mouvoir sournoisement pour mieux les encercler. Prudemment, Anne recula quand son talon se cogna contre quelque chose. Ce n’était pas assez solide pour être une roche, mais puisqu’il n’y avait normalement rien d’autre dans l’eau, la situation ne lui disait rien qui vaille. Elle baissa sa baguette magique vers la surface afin d’éclairer, du mieux qu’elle le pouvait, les profondeurs de cette eau noire. Ses yeux se figèrent à la vue d’un bout de tissu couvrant un morceau de chair en lambeaux. Par le passé, ces restes de peau humaine furent autrefois une jambe. Quelle horreur que ces cadavres perdus puis abandonnés... Anne ne connaissait pas beaucoup de gens au sein de cette université, mais deux personnes de son entourage étaient tombées lors de l’attaque massive de l’Ordre de l’Ouroboros, l’automne dernier. L’idée que cette jambe puisse appartenir à l’un d’eux l’empêcha de détourner son regard. S’ils voulaient tous sortir de là, il leur faudrait un plan, et un bon, pour ne pas finir comme ce cadavre pourrissant, mort avant l’âge.

La lueur d’une luciole l’alerta, mais en proie à une chaleur irradiante, Anne devinait qu’il s’agissait là de l’œuvre du professeur Bernhardt non loin d’eux. Les entités reculèrent sous l’effet de la magie runique, mais il en faudrait plus pour les vaincre. La lumière de la luciole dévoila clairement le charnier environnant, ou plutôt, ce qu’il restait des dépouilles. L’odeur frappa la jeune anglaise comme un coup de fouet tandis que les créatures à proximité perdaient la raison. Une araignée de la taille d’un chat descendait du trou du plafond, là où ils se trouvaient tous avant leur chute. L’arachnide s’arrêta à un mètre du visage d’Anne leva aussitôt sa baguette vers la créature, croisant une multitude de paires d’yeux en proie à une psychose de nature maléfique. Anne ne lui laissa pas le temps de sortir son dard.


" Sectumsempra ! "

Le corps velu de l’araignée fut brutalement projeté au sol sous la force du sortilège. Prise de soubresauts, elle poussa un cri terrible, et ses pattes se tortillèrent dans tous les sens pendant que des plaies sanguinolentes faisaient leur apparition. Un liquide visqueux, jaunâtre et teinté d’un rouge inquiétant, s’écoula de l’araignée qui s’agita encore un bref moment sous la douleur avant de succomber à ses blessures dans une immobilité morbide. Une telle attaque ne pouvait tuer un être humain adulte, néanmoins l’effet était tout autre sur un plus petit être. Ce n’était malheureusement qu’une créature parmi Merlin savait combien d’autres encore. Comment pouvaient-ils sortir de là s’ils étaient incertains de l’efficacité d’un sortilège ? Une seule erreur pouvait leur coûter la vie, à tous. Anne possédait l’aptitude de se métamorphoser à volonté, mais dans le cas présent, elle n’en voyait pas l’utilité. Les choses qui les entouraient ne devaient pas se laisser impressionner par une quelconque forme animale ou humaine. Il fallait puiser au-delà de la magie standard, et user de protections magiques avec le discernement le plus complet. Surtout s’il était question des créatures immatérielles mentionnées par le professeur Bernhardt. Le regard émeraude d’Anne fixa tout-à-coup le sac qu’avaient apporté les deux Dorelly.

" Qu’y a-t-il, dans le sac ? "

S’il leur avait demandé de se préparer pour l’expédition, le professeur Bernhardt devait avoir fait de même. Anne se refusait à croire qu’il trimballait des outils de jardinage ou autre fantaisie quelconque, auquel cas, pareille erreur de jugement leur coûterait la vie, ou pire, la raison.
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