Livres abîmés, feuillets dérobés, nouvelles publications ... Pour être vivante, une bibliothèque qui se respecte se doit de renouveler régulièrement ses fonds. Et si votre bibliothécaire promet de se démener pour trouver les dernières publications dans le monde de la recherche, elle n'est pas non plus omnisciente. Pourquoi ne pas solliciter alors la participation des étudiants ?

En accord avec Celyn Creedpeur, je vous propose donc un petit formulaire de présentation à remplir, où il s'agira de donner le titre, l'auteur et le contenu approximatif de l'ouvrage qui vous intéresse. Sachez également que tout effort mérite salaire et que 10 points seront accordés à la maison des étudiants zélés qui participeraient à l'enrichissement de notre fond livresque ...

Voici donc la teneur du formulaire à remplir :

Code:

(Champs obligatoires)
[b]Titre :[/b]
[b]Nom de l'auteur :[/b]
[b]Genre de l'œuvre et/ou matière concernée : [/b]
[b]Contenu du livre :[/b]
(Champs facultatifs)
[b]Un petit extrait ?  :[/b]
[b]Votre appréciation si vous l'avez déjà lu :[/b]

Qu'il s'agisse de livres purement scolaires (formulaires d'exercices, livres reprenant des cours, livrets explicatifs, manuels en tous genres ...) ou d'ouvrages d'art et de littérature sorcière (recueils de textes, études sur un auteur, anthologies ciblées), en passant par les ouvrages de critiques et les études inouïes (De l'influence du mythe du Ronflak cornu sur les mœurs sorcières ou que sais-je encore), toutes les suggestions sont les bienvenues. Nous ferons cependant remarquer qu'un livre prônant la violence à l'égard des autres créatures de la communauté magique ou donnant accès à des pratiques magiques jugées dangereuses risque fort de se voir rangé dans un coin perdu des archives, à l'abri des mains naïves des plus jeunes étudiants. (Ce qui ne veut pas dire qu'il ne sera pas validé.)

Je vous recommande à présent de consulter un peu la presse éditoriale sorcière ... Et de laisser aller votre imagination. Pour ma part, je publierai sans doute quelques suggestions d'ici peu. Les propositions sont à poster juste après ce message.

Comme annoncé ci-dessus, je me permets de poster deux petits exemples, pour le plaisir. Il s'agit de deux essais qu'Octavie avait emportés dans sa valise ; elle s'est fait un plaisir, une fois réalisés les quelques sortilèges d'usage pour faire entrer un livre dans la bibliothèque , de les intégrer au catalogue ...



Titre : Procès en sorcellerie, une philosophie de la persécution.

Nom de l'auteur : Jehan O'Brien

Genre de l'œuvre et/ou matière concernée : Un pamphlet qui concernera surtout les historiens de la Magie ainsi que les élèves en Étude des Moldus.

Contenu du livre :
L'auteur s'avance ici sur un terrain miné. Aux livres d'histoires qui tendent souvent vers l'hagiographie, à la multiplication des études portant sur le thème des persécutions perpétrées sur les sorciers, il répond par un ouvrage marquant, exposant des thèmes plus que provocatrices : en effet, Jehan O'Brien se propose d'analyser le discours tenu par les Sorciers sur cette part de leur histoire afin de montrer la propension de ce peuple à se présenter comme martyre ; les agissements passés des Moldus apparaissant alors comme une habile justification de la vie autarcique de la communauté magique. Véritable pavé dans la mare, cet essai est agrémenté de nombreux exemples tirés de l'histoire de la Magie abondamment commentés. Au final, s'il ne nie pas les incompréhensions qui se multiplièrent entre les deux mondes, l'auteur démontre que le récit des persécutions qui nous est parvenu est davantage une construction faite a posteriori, nous invitant à plus de relativisme quant à notre Histoire.

Votre appréciation si vous l'avez déjà lu :
Un ouvrage à la fois brillant et provocateur ? Je ne pouvais que le dévorer ! Les exemples intelligemment développés, le choix judicieux des périodes historiques abordées sont autant d'éléments qui m'ont fait apprécier cette analyse. D'autant plus que les thèses soutenues, si elles apparaissent contestables au premier abord, sont appuyées par un matériau solide et de bons arguments. Correspondant particulièrement bien à mes propres intérêts, à mes propres réflexions épistémologiques, ce livre sérieux appelant au relativisme et à la remise en question ne pouvait que me plaire !"




Titre : Sorciers, sorcières, sorcellerie : un thème de prédilection chez les Moldus.

Nom de l'auteur : Célestine Shandy

Genre de l'œuvre et/ou matière concernée : Intéressera, outre les curieux, les étudiants en Etude des Moldus.

Contenu du livre :
Une énième étude sur le regard que portent et ont porté les Moldus sur les sorciers : ici, Célestine Shandy, toute jeune diplômée en CAM, présente les différents aspects de l'image de la sorcellerie dans la société et la culture moldue. Outre des analyses sur la vie de tous les jours et les expressions langagières, on trouvera dans ce livre des chapitres sur l’image de la sorcellerie dans l’art moldu. Célestine Shandy a visualisé bon nombre de « films » (pour tout problème de vocabulaire, voir glossaire du livre) ou lu de nombreux livres traitant, de près ou de loin, de la sorcellerie. A travers cet ouvrage, Célestine Shandy participe à la compréhension des fantasmes moldus, à travers les fictions qu'ils imaginent où il est question de pouvoirs qu'ils n'ont pas. Découvrez à présent cette étude largement documentée sur un sujet encore peu traité.

Plan de cette étude :
Partie I : Histoire de la représentation des sorcières et sorciers chez les Moldus.
Partie II : De l’apparition de la sorcière dans la vie de tous les jours. (Chapitres sur la sorcellerie dans la publicité et le commerce moldu, sur les expressions toutes faites, insultes et jurons.)
Partie III : Sorcières, mages et enchanteurs dans la vie culturelle moldue (Chapitres sur les films, la littérature, la mythologie et la peinture moldue. Un chapitre particulier est dédié à la figure mythologique de Circé)
Partie IV : Eléments pour expliquer la fortune du mythe de la sorcière dans la société moldue.)

Un petit extrait ? :
(Extrait du chapitre sur le cinéma Moldu)

Citation :

Mentionnons encore un film* présentant l’intéressante figure d’un enchanteur adepte de feux d’artifice et mettant en scène le procès d’une sorcière que les villageois brulent (c’est le cas de le dire) d’emmener au bûcher. Il s’agit d’un long-métrage* réalisé et joué par une troupe d’acteurs moldus se faisant appeler "les Monty Pythons". Sacré Graal est un film parodique, jouant sur les codes de la mythologie arthurienne, mythologie qui, nous l’avons vu précédemment, se caractérise par un recours au merveilleux et au thème de la magie. La scène qui nous intéresse est celle du faux procès attenté à une sorcière : un groupe de villageois crasseux amène au chevalier Bédévère une femme grimée en sorcière qu’ils souhaitent brûler comme il se doit. Le chevalier, représentant de la raison raisonnante, va les amener à suivre des déductions plus que fantaisistes afin de prouver que l’accusée est bien une magicienne avant de l’exécuter. Le raisonnement qui nous est alors présenté mérite de figurer dans les annales de l’absurde. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le film (et ils sont sans doute nombreux), rappelons rapidement les termes du raisonnement :
Les sorcières brûlent, or le bois brûle aussi, donc les sorcières sont en bois. Comment prouver que cette femme est en bois ? Le bois flotte, les canards flottent également … Il faut donc que la jeune femme pèse le même poids qu’un canard : elle serait alors en bois et donc elle serait une sorcière.

Devant un discours aussi absurde, l'on peut voir que le procès attenté à la sorcière (qui se dit démasquée !) est l’occasion d’accuser la confiance aveugle en la raison et le facile recours aux syllogismes. Dans Sacré Graal, chaque personnage récolte sa part de ridicule et les acteurs de la troupe semblent tout particulièrement s’attacher à la démystification d’un bon nombre de choses : mythologie arthurienne, foi en la raison, comportement à l'égard d'autrui, etc. Rappelons que plus tard dans le film apparaîtra un enchanteur impressionnant que la plupart des gens appellent … Tim, et que les chevaliers de la Table Ronde ne croiront pas lorsqu'il les avertira de la férocité du monstre gardien de la caverne de Caerbannog (qui, il est vrai, ressemble à un lapin blanc). Plus aucune grandeur épique, mais une farce joyeuse à partir des anciens mythes. Le procès pour sorcellerie n'apparaissant ici que comme un prétexte, exposant l'absurdité des sophismes tout en montrant la bêtise d'un peuple prêt à tout pour exécuter quelqu'un. Les sorciers les plus réfractaires se délecteront d’une œuvre où la rationalité moldue est autant mise à mal, tandis que d'autres souriront de voir que c'est la foi universelle en la raison qui est, peut-être, interrogée..

Votre appréciation si vous l'avez déjà lu :
Une porte d'ouverture intéressante vers la culture moldue. De par mon origine, j'ai tout de même trouvé que cette étude s'appliquait un peu trop à décrire la moindre occurrence de la figure de la sorcière, sans forcément faire assez le tri. Ce gros livre est une somme qu'il serait sans doute difficile de lire cursivement. L'ouvrage, bien écrit et longuement expliqué, semble avoir une visée pédagogique certaine, et s'il contient des éléments intéressants, des références très riches, il gagnerait sans doute à un peu plus de synthèse. Les chapitres sur les mythes arthuriens, sur la figure de Circé demeurent cependant fort plaisants. Après, je trouve que ce genre d'études montre, en creux, combien les sorciers sont ethnocentristes : il est toujours assez étrange de voir la culture moldue est traitée d'un point de vue étranger, alors que pour beaucoup, elle n'est pas si lointaine que ça ...



Voilà pour ces deux fiches. Ce n'est qu'une façon de faire parmi d'autres, et vous pouvez tout à fait les rédiger dans un autre style si celui-ci ne vous convient pas. D'ailleurs, si j'ai choisi des ouvrages de type très universitaire, tous les types de livres sont acceptés. En espérant vous encourager ainsi à imaginer de nouvelles références.

Littérairement,

Octavie.

Merci Wilven de t'être lancé ! Comme tu le sais déjà, tu as fait gagner 10 points à Plumentine. Je me permets de rajouter un nouvel ouvrage ce soir.

Titre : Les charmes et enchantements.

Nom de l'auteur : Clemens de Phocaz

Genre de l'œuvre et/ou matière concernée : Littérature, recueil de poésie / A la limite, les étudiants en Histoire de la Magie ?

Contenu du livre :
Les charmes et enchantements constituent un recueil de poésies d'inspiration galante, inventées ou compilées par un mystérieux Clemens de Phocaz. Le titre joue sur les deux sens du mot "charme", faisant référence bien entendu au monde de la sorcellerie, mais convoquant également le sens premier du mot qui était lié à la passion amoureuse, vécue comme un enchantement. Titre qui joue bien des tours aux naïfs étudiants qui ne s'en tiennent qu'au titre : cherchant un manuel de sortilèges, ils se retrouvent avec un recueil de poésie amoureuse ! Quant à la datation de ces poésies, elle est sujette à caution. Certains affirment qu'elles datent du XVIème ou XVIIème siècle, mais plusieurs spécialistes ont considéré qu'il s'agissait de pastiches écrits plutôt aux alentours du XIXème. Reste que Clemens de Phocaz est l'un des uniques représentants de la poésie sorcière et qu'en cela, il ne pouvait que figurer parmi les rayons de la bibliothèque.

Un petit extrait ? :

Citation :

Poème 62.
Ode à la citrouille

Étrange objet de mes fols pensers
Antique symbole de la sorcellerie
Plus j’entends, plus je vois ton drôle de ris
Plus je songe à me perdre, m’égarer.

Une main habile t’a évidé
Et ores les flammes dansent en ton sein
Sorcières nubiles et filles de rien
Perdent leur âme en ton masque ridé.

Est-il idiot sans doute, de penser voir
En ton inhumain sarcasme, bel artifice
Le geste de l’aimée, ô désespoir !

Et dans mes imaginaires sacrifices,
Rêvant souvent à nos folâtres soirs
Je te contemple, seuil de mes vices.

Votre appréciation si vous l'avez déjà lu :
La poésie amoureuse, ce n'est pas trop mon truc. On oscille souvent entre artifice rhétorique et sentimentalisme dépassé. Ce recueil est amusant, sans plus. Pour les amateurs du genre, certains moldus comme Ronsard ou du Bellay ont multiplié les sonnets amoureux, et ils étaient de bien meilleure facture ! Reste que ça peut faire une réserve à poésies pour les étudiants en mal de séduction. A noter, quelques poèmes d'inspiration grivoise qui ne sont pas déplaisants ! Et puis historiquement, étudier un des avatars de la poésie sorcière (si peu représentée ! si rare ! si ... pauvre ?) n'est pas inintéressant. Que peut-on finalement reprocher à ce brave Clemens, alors qu'il a tenté le tout pour le tout, et qu'il s'est essayé au difficile exercice des vers et des rimes ? Un ouvrage à faire figurer sur les étalages donc, ne serait-ce que pour le geste. Et puis bon, ceux qui se penchent sur la culture sorcière et l'histoire ne peuvent passer à côté. Les origines mystérieuses du recueil ajoutent d'ailleurs à son intérêt : découvrira-t-on un jour la vérité ? Un ouvrage jugé incontournable, mais qui m'a laissé une impression mitigée.

Je me permets un petit UP pour vous inviter, nouveaux-venus, revenants et habitués, à proposer un livre ou deux si cela vous tente.
Je rappelle que tous les types de livres sont acceptés.
~ Livres sérieux, de divertissement, littérature de tout type, revues aussi (pourquoi pas ?).
Bref sentez-vous libre à ce niveau-là.
Ça peut être une autre façon de gagner quelques points. =)

Titre : Entre crocs et griffes

Nom de l'auteur : Justin Lutyak

Genre de l'œuvre et/ou matière concernée : Documentaire sur l'éthologie

Contenu du livre :
Entre crocs et griffes relate du comportement inné des créatures magiques que l'on considère comme "Dangereuses" et "peu enclines à être éduquées", telles que les Sombrals, Basilics, Scrout à Pétard, Licornes, Arachnéennes, ou encore Dragons.
C'est un livre d'études, dans lequel l'auteur a noté avec application toutes les activités, habitudes de vie et alimentaire, et comportement en société de ces animaux que peu osent approcher et encore moins toucher. Grâce à Entre crocs et griffes le comportement de ces animaux, en matière éthologique et aussi par la suite en matière d'éducation pour les dresseurs un peu fous, devient moins inexpliqué car mis à jour d'une manière très particulière et troublante, relevant même parfois de la gentillesse et de la générosité.
Les illustrations complètent parfaitement l'ouvrage, avec les animaux en questions qui ont été pris dans les moments où on ne peut les voir habituellement, en train de dormir, manger, se laver, ou s'amuser !

(Champs facultatifs)
Un petit extrait ? :

Citation :

Le Balisic
Le basilic, cet immense serpent qui hante tant de cauchemars est avant tout une création magique, et il n'y en a que très peu qui puissent se reproduire naturellement, et encore plus qui s'en sortent vivants. C'est pourquoi l'étude du comportement de tels animaux peut devenir très vite difficile, car conçu par l'homme, les instincts et réflexes ne sont pas toujours exactement les mêmes que ceux d'animaux qui auraient vécu sans.
Néanmoins, lorsqu'ils se reproduisent, la danse entre les deux futurs amants est quelque chose à ne pas rater, et vraiment magnifique : une myriade de couleur, dans le tourbillons de leurs corps mobiles.

[Illustration]

[...]
Le basilic est un serpent avant tout, descendant des serpents caméléons, et sont donc vivipares : les petits sortent de leur mère non pas dans un oeuf, mais dans une poche qu'ils percent immédiatement. Dès leur naissance, les petits basilics commencent à manger des animaux de taille conséquentes, comme des agneaux ou des chevreaux. Leur mère a tendance à tuer les plus forts, mais aussi les plus faibles, ceci sans doute pour garder une population moyenne. Mais ici, on pourrait rapporter ce comportement aux dons faits par la Magie, qui contrôlerait une partie de la population pour ne pas en être débordé. Pauvres animaux, conditionnés par des réflexes qui ne sont pas leurs... [...]

Votre appréciation si vous l'avez déjà lu :
Je l'ai feuilleté sans plus, il faut dire. Mais les illustrations, de ces moments que l'on ne voit jamais chez ces animaux si particuliers, m'ont touchée au coeur, et grâce à ce livre, je sais désormais que je pourrais un jour parvenir à faire ce dont je rêve depuis si petite. Les informations que l'on y trouve sont passionnantes, bien sûr pour les passionnés d'animaux, magiques ou non (mais de toute manière, aucun Moldu ne pourra le lire).
Pour ceux, par contre, que les descriptions font piquer du nez, je ne le conseille pas : après tout, cela n'est presque que cela tout le long !