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 [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.

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Kélian Avenor
M.U.M
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Kélian Avenor



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MessageSujet: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyVen 8 Avr - 13:43

[PV miss Thèdes]

Avril, le mois d’Aphrodite paraît-il. Ou peut-être bien de Venus, c’était un peu les deux même au fond. Enfin... ouais. Ça ne lui inspiraît pas grand chose de particulier de toutes façons comme réfléxion même s’il aurait bien voulu la rencontrer, l’Aphrodite. Déesse de l’amour et du plaisir hein? C’est sûr que y’avais pas de quoi partir en courant mais encore fallait-il qu’elle existe et ça il n’en savait absolument rien. D’ailleurs, la possible réalité des Dieux était bien loin de ses préoccupations de toute façon. Lui, il avait plutôt retenu qu’on était vendredi et ça c’était bien plus notable que le fait d’être au quatrième mois de l’année. Qui dit vendredi, dit week end et qui dit week end dit bon temps. Bon temps faisant lui même écho à soirée, fête, boissons, filles... Et filles... bref nous pourrions continuer longtemps ainsi.

Nous disions donc vendredi, en pleine après-midi. Ce qui est bien avec les études supérieures c’est que ça ne prend pas tout votre temps. Finie l’histoire des huits mois sur dix vacances exeptées, des six jours sur sept où vous risquiez de finir par élever le dimanche au rang de divinité tellement vous êtiez crevé du reste de la semaine et surtout, finies les journées de huit à dix-huit heures. Certes, à swyn, le travail personnel à fournir à côté est plus important mais au moins il est possible de gérer ses horraires.

Ainsi au lieu de s’endormir en cours, Kélian s’était décidé pour une sortie à Bourg-en-bière. Mieux encore, pour la pimentine. Lieu de paresse et de bon temps par exellence. Le ciel couvert avait également motivé son choix. Voir autant de gris le mettait à la limite de la déprime. C’était d’un ennui et d’une tristesse... ne pouvait-on pas laisser le bleu du ciel de façon permanante? Aller, une bonne bière pour se remonter le moral, il n’y a rien de tel.

Avant de se mettre en route, il déposa ses affaires des cours du matin dans son dortoir et entreprit de se changer. A ce niveau, il lui arrivait d’être une vrai nana. Un petit changement de temps, d’humeur et op le voilà presque nu à chercher autre chose à se mettre. Enfin comprenez, ce matin il était dans les vapes. Comme tout les matins. Alors il a même pas eu l’étincelle de bon sens de jeter un oeil à la fenêtre pour voir le temps. Résultat, il était à la limite de se les geler habillé comme il l’était et s’il pleuvait - ce qui serait sans doute le cas- il ne tenait pas à être trempé. Tout en gardant son jean noir, il troqua sa chemise contre un tee-shirt manche longue bleu et une longue veste partiellement de même couleur et de blanc. Il glissa son portefeuille dans sa poche et entreprit enfin de rejoindre le pub.

Parvenu à destination après quelques minutes de marche -Dieu, Aphrodite ou qu’importe merci, sans pluie- il poussa la porte de la pimentine, un resplendissant sourire aux lèvres. Refermant derrière lui pour stopper le courant d’air froid qui s’était glissé à même temps de lui, il marcha directement vers le comptoir. Une petite voix en son fort intérieur lui murmura qu’il était encore tôt tout de même pour boire.

- Salut, une Smithwick’s.


Depuis quand on écoutait les voix venus de sa conscience hein? Une bière ça n’avait jamais tué personne, que ce soit le matin, le soir ou à n’importe quelle heure de la journée. Fallait pas abuser non plus. Déjà que le temps était aussi beau que le prof de quidditch était net, il allait pas en plus se refuser une bonne rousse(*). Une fois servis, il leva la tête pour jeter un oeil sur les tables autours. Il y reconnu quelques habitués, même s’il ne leur avait jamais adressé la parole ils étaient difficilement oubliables vu le chaos qu'ils mettaient parfois, ainsi que deux-trois jeunes de swyn. Pareil pour eux, déjà vu, jamais fréquenté. Non pas qu’ils le méritaient pas, non ça Kélian s’en fichait un peu, c’était juste qu’ils avaient aucun cours ou quoi en commun et que chercher l’amitié, c’était pas trop son truc.

Alors qu’il se levait, sa Smithwick’s en main, pour regagner une table vide, ses yeux bleu s’attardèrent sur une silhouette frêle, assise seule. Un nouveau sourire sur les lèvres, il se dirigea vers la jeune femme sans prendre le risque de la dévisager pour le moment. Il ne s’agissait pas non plus de passer pour un type louche. S’arrêtant à son niveau il lâcha:

- Salut. Tu m’as tout l’air d’être une étudiante toi mais je t’ai encore jamais vu à swyn.

Ton calme, posé et amical. Comme souvent. A part le fait qu'il soit un peu trop direct, un peu trop bleu peut-être, il n'avait rien de bizarre. Cela dit, pourquoi passer à côté d'une éventuelle bonne compagnie hein? Désignant une chaise vide en face d’elle il poursuivit:

- Je peux?


Et sans attendre la réponse, il s'assit en riant.



(*): L'auteur tenait à signaler qu'on parle bien d'une bière, pas d'une femme.


Dernière édition par Kélian Avenor le Mar 10 Mai - 13:36, édité 1 fois
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Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
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Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyDim 10 Avr - 17:53

Ce matin-là, Thèdes avait travaillé pendant presque cinq heures sans relâche. Aucune pause. Il fallait qu'elle soit excellente, sinon, aucune raison d'être, ici, c'était évident. La jeune fille se plaisait beaucoup en médicomagie pour savoir parfaitement que cela l'aiderait dans sa vie. Déjà, elle aurait le métier de ses rêves mais aussi, et ceci était un détail qui ne pouvait être négligé, ses parents seraient vraiment fiers d'elle. Sa mère peut-être plus que son père, mais peu importait. C'était devenu moins essentiel avec le temps et, puis, Thèdes savait bien que son père serait content de sa réussite et ce même s'il ne le montrait ni par des mots, ni par des gestes. Elle espérait, tout du moins, que, de son père, elle sentirait une petite once de fierté à son égard lorsqu'elle sera devenue, dans le métier, quelqu'un de très réputé. Bien sûr, il était clair qu'elle le deviendrait : Thèdes s'en donnait les moyens en étudiant autant, mais elle aimait ça aussi, donc aucun mérite. Lire, écrire, tenter de comprendre chaque paragraphe de son manuel, apprendre des formules toutes aussi époustouflantes les unes que les autres lui plaisait énormément. Un temps, la brune pensait être faite davantage pour les études que pour le travail. C'était peut-être vrai. Jamais elle n'avait accordé son temps à travailler pour gagner sa vie. Elle n'en avait jamais eu besoin puisque, son père, bien que froid, avait toujours donné à sa fille une qualité de vie excellente.

Mais la jeune femme était décidée. Bientôt, elle ne serait plus dépendante de quelqu'un. Elle réglerait tout, toute seule. Ca relevait carrément du défi, c’était certain, mais elle était déterminée et il semblait que cela suffisait pour que son plan marche à merveille.

Vers treize heures, elle en eut assez de relire le même paragraphe qu’elle connaissait par cœur à présent et se décida à ranger ses affaires et à quitter la bibliothèque pour un repos bien mérité.

Cela faisait plusieurs jours qu’elle avait du mal à dormir ou qu’elle ne dormait plus tout court. N’ayant jamais eu besoin de beaucoup de sommeil, elle s’en moquait mais la situation se dégradait petit à petit. Insomnie. « With insomnia, you’re never really asleep, you’re never really awake » Elle savait bien que ça ne servirait à rien d’aller dans sa chambre pour faire une sieste. Elle était certaine qu’elle ne fermerait pas l’œil. Alors, plutôt que de ne rien faire, elle se décida à sortir un peu histoire de boire un verre. Elle avait besoin de se vider la tête et pour ça, rien de mieux qu’un alcool fort. Cette fois-ci, elle se promit de ne pas boire de trop, déjà parce qu’elle voulait faire une sortie décente lorsqu’elle partirait du bar mais aussi car elle rentrerait seule. Être seule ne lui avait jamais posé problème auparavant, mais, maintenant qu’elle était si loin de sa famille, elle avait de plus en plus de mal avec la solitude. Plus elle restait en Irlande, et plus celle-ci s’amplifiait. Ca la mettait sur les nerfs, en plus, et elle en avait conscience. Mais, c’était surtout lorsqu’elle avait bu, que la solitude atteignait des sommets.

En Norvège, Thèdes n’était jamais vraiment seule. Toujours collée à ses deux cousines, Karren et Erikka, les filles de Velte, un de ses deux oncles. Les trois jeunes filles avaient fait les quatre cents coups ensemble, et, lorsqu’une des trois étaient un peu triste, les cousines avaient l’habitude de se retrouver dans le sous-sol de la maison de leurs grands-parents où se trouvait une gigantesque cave à vins. Karren, la plus casse-cou des trois, buvait toujours trop et Erikka, sa grande sœur, devait toujours inventer de nombreux prétextes pour expliquer à leurs parents pourquoi la jeune fille de dix sept ans était dans un tel état. Une fois, c’était Thèdes, qui, après avoir reçu une réponse positive quant à sa demande d’entrée à l’université magique d’Irlande et qui s’était rendue compte qu’elle allait devoir quitter son pays natal, avait bu à presque elle toute seule l’équivalent de cinq bouteilles de vins. L’histoire avait mal tourné lorsque son grand père s’était rendu compte des bouteilles de grands crues manquantes mais surtout lorsque la jeune demoiselle, à peine majeure, était rentrée chez elle dans un piteux état, accompagnée d’Erikka qui n’avait pas voulue la laisser rentrer seule. Son père, moins conciliant que son oncle, lui avait montré sa façon de penser à coup d’injures et d’offenses. Lorsque le dernier jour chez elle arriva, elle dut dire au revoir à ses cousines, qui, moldues, ne pouvaient l’accompagner en Irlande.

Tout en pensant aux deux merveilleuses personnes qu’elle avait quittées pour atterrir ici, elle ne se rendit pas compte qu’elle était déjà devant la Pimentine. Elle rentra sans problème et s’assit seule à une table. Thèdes commanda un verre de whisky pur feu et attendit patiemment sa boisson en sortant de son sac un livre qu’elle avait acheté il y a quelques semaines et qui décrivait les différents paysages d’Irlande. Non pas qu’elle ait l’intention de visiter le pays, mais, après avoir dit à sa mère que c’était le plus bel endroit du monde et qu’il lui arrivait souvent d’aller de contrée en contrée pour mieux apprendre à connaître ce si beau pays, elle se devait d’en savoir un peu plus sur les lieux qu’elle sillonnait…

Lorsqu’on lui apporta sa boisson, elle fit en sorte de ne pas tout boire d’un coup, se concentrant sur son bouquin ennuyant à mourir. Heureusement pour elle, Thèdes sentit une présence à côté d’elle et s’empressa de leva les yeux pour voir la personne qui se présentait. C’était un garçon qu’elle n’avait jamais vu auparavant, habillé pratiquement tout de bleu (les cheveux et les yeux compris) et une bière à la main. La brune lui fit un sourire.

« Salut. Tu m’as tout l’air d’être une étudiante toi mais je t’ai encore jamais vu à swyn. »

Elle acquiesça en hochant la tête pour signifier qu’en effet, elle était bien une étudiante de SWYN.

« Je suis en première année. C’est peut-être pour ça qu’on ne s’est jamais croisés. »

À peine après lui avoir demandée s’il pouvait s’asseoir, il se posa sur la chaise en face de la jeune fille sans attendre aucune réponse. Thèdes sourit face à la spontanéité du garçon et le regarda quelques instants. Elle aurait bien aimé lui demander pourtant autant de bleu mais elle se retint au dernier moment. D’accord, une jeune fille dans un pub seule, ce n’était pas quelque chose de très commode, mais elle avait quand même reçu une éducation.

La brune prit une gorgée de son verre et ouvrit la bouche.

« Tu es donc à SWYN, toi aussi. J’ai du mal à comprendre pourquoi je ne t’ai jamais croisé. Après tout, tu ne passes pas vraiment inaperçu. »

En oubliant ses promesses, elle finit cul sec sa boisson et rangea le livre dans son sac pendant que sa gorge la piquait incroyablement. Elle n’y pensa plus et recommanda un verre.

« Tu en veux un, aussi ? Allez, je t’offre la première tournée, mais attend de finir ta bière avant de toucher à l’alcool fort, d’accord ? »

Taquine, elle l’était. Une bière… Elle en avait bu beaucoup il fut un temps, trop d’ailleurs, jusqu’à tomber malade et avoir fait la promesse de ne plus jamais y toucher. C’était bien la seule promesse qu’elle avait respectée, jusque là. Non, à la différence de la bière, le whisky était un vrai alcool.

Elle ne savait pas combien de temps elle allait rester au pub à boire en compagnie du garçon tout de bleu vêtu, mais quitte à bien faire les choses, autant se mettre bien aussi. La jeune fille sourit à cette pensée et, sans attendre la réponse du jeune homme, commanda pour lui aussi du whisky.

En attendant sa collation, elle détailla le jeune garçon. Elle avait remarqué, de prime abord, ses yeux bleus mais se rendit compte qu’ils étaient teintés d’une couleur azur, plus douce, en soit. D’ailleurs, son visage lui même était plutôt fin. C’était étrange qu’elle ne l’ait jamais remarqué ou jamais croisé à l’université. Sans doute que le jeune homme n’était pas très friand des bibliothèques, sinon, Thèdes l’aurait vu à coup sûr. Histoire de ne pas boire avec n’importe qui, elle lui demanda :


« Alors, quel est ton nom ? »


Dernière édition par Thèdes Konstonhalu le Jeu 14 Avr - 16:36, édité 1 fois
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Kélian Avenor
M.U.M
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Kélian Avenor



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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyMar 12 Avr - 17:52

Kélian s’était assis et elle n’avait émit ni réfléxion ni contestation, là où bien d’autres auraient sauté au plafond. Un sourire avait même gagné les lèvres de la jeune femme tandis que lui n’avait pas quitté le sien. Un sourire léger, un peu discret, qui lui donnait un air heureux. Devant cette réaction peu farouche, il s’autorisa à la regarder plus en détail. De long cheveux noirs encadraient son visage, assortit à des yeux tout aussi sombre bien qu’elle eut un regard assez doux. Etant assis, tout comme elle, il ne put voir grand chose d’autre.

« Je suis en première année. C’est peut-être pour ça qu’on ne s’est jamais croisés. »

Elle était donc plus jeune que lui. L’irlandais s’étonna quelque peu du fait qu’elle soit, malgré sa récente arrivée à swyn, déjà attirée par la fréquentation des pub. Décidemment ces étudiantes ne perdaient plus leur temps. Cela dit il ne jugea pas cela comme un mal. Il baissa le regard sur le verre que la demoiselle avait en main. Whisky ? Vu la couleur de la boisson, il ne s’agissait pas d’un alcool de mauvaise qualité. Elle sirotait son verre comme si de rien n’était, seule, en pleine après midi. Près du verre, un livre était ouvert. Texte et surtout photos s’alternaient mais il n’eut pas le temps de poursuivre son observation car l’étudiante lui adressait à nouveau la parole.

« Tu es donc à SWYN, toi aussi. J’ai du mal à comprendre pourquoi je ne t’ai jamais croisé. Après tout, tu ne passes pas vraiment inaperçu. »

Il sourit, encore. Elle n’avait pas tord après tout, il était tout à fait conscient qu’il y avait plus discret personnage que lui. Généralement, c’était surtout ses cheveux qui attiraient le regard et en le regardant dans son ensemble, il n’était pas rare que tout ce que l’on retienne de lui était le bleu. Simplement, il s'en moquait. Pour lui, c'était la couleur de la sérénité, de la tolérance et pour certaines religions moldues, de la vérité et la justice. Qu'on se serve d'une telle chose pour le qualifier n'avait rien de négatif.

« Nous ne devons pas fréquenter les même endroits, ça expliquerait pourquoi nous ne nous étions jamais vu jusqu’ici. Je dois dire que je suis plutôt du genre à traîner sur le terrain de quidditch que dans les batiments eux même.»

Même lorsqu’il s’agissait de travailler, il préfèrait être dehors autant que possible. S’il ne jouait pas à longueur de journée au sport sorcier, il y traînait tout de même à sa majorité du temps, s’installant dans les tribunes pour réviser, rédiger tout en profitant de la vue des entraînements d’autres personnes.

« Tu en veux un, aussi ? Allez, je t’offre la première tournée, mais attend de finir ta bière avant de toucher à l’alcool fort, d’accord ? »

Il n’eut pas le temps de réagir qu’elle avait déjà recommandé deux verres. S’il y avait bien une chose qu’il n’appréciait pas c’était qu’une fille l’invite. Bien qu’étant loin d’être machiste, il avait été elevé avec certaines idées et l’éducation qu’il avait reçu aussi bien de son père que de sa mère lui disait que c’était à l’homme d’inviter et de payer. Il reteint un air contrit mais rectifia tout de même le tir d’un ton qui ne laissait pas entendre de possible contradictions:

«Tu commandes ce que tu veux mais hors de question que tu payes maintenant que je suis assis avec toi et ne t’en fais pas, ça ne t’engage à rien.»


Il ne fallait pas non plus qu’elle pense qu’il faisait ça avec une idée derrière la tête, simplement qu’il puisse en être autrement lui était inconcevable. Espérant qu’elle ne le prendrait pas mal il lui lança un regard doux et s’empressa d’ajouta sur un ton rieur:

« Alcool fort hein? Tu n’as pas peur de boire ça entouré de gens aux intentions peu louables et en compagnie d’un inconnu? Je ne voudrais pas que tu me tombes dans les bras totalement ivre, je ferai quoi de toi après... »


Levant les yeux au ciel dans un air faussement dramatique, il répondit à la question qu’elle avait posée juste avant.

«Je me nomme Kélian Avenor et pour faire ça dans les règles, 4ème année, Police Magique. Et toi? Pouvoir mettre un nom sur un visage, c’est toujours mieux.»


Réfléchissant quelques secondes, il porta sa Smithwick’s à ses lèvres malgré la provocation de la jeune femme à ce sujet. Le goût lui était agréable et bien que le temps n’y fut pas propice, il appréciait de boire frais. En été, il ne supportait aucune boisson à température ambiante. Il avait toujours l’impression qu’elles étaient chaude et donc imbuvables. Il fallait un froid mordant pour lui faire apprécier un élément chaud dans sa gorge, alcool exepté. N’oubliant cependant pas la présence de la demoiselle dont il ignorait encore le prénom il demanda:

«Si ce n’est pas trop indiscret, que fais-tu seule ici? »


C’était une personne assez curieuse dans son genre. Il avait tendance à vouloir tout connaître et à essayer de cerner des détails pourtant infimes. Tout ce qu’elle pouvait dire ou faire, il s’en servait pour tenter de la connaître et l’analyser, ce dernier point un peu malgré lui. Poursuivant dans sa lancée il demanda également:

«J’ai vaguement vu le bouquin que tu as rangé, que lisais-tu? Ca avait l'air de te passionner à un point... J'ai été étonné que tu t'aperçoives de ma présence face à l'intérêt que tu portais à cet ouvrage!»

Fin de phrase sur un ton légèrement ironique et rieur, il se demandait si elle était venue tuer l’ennui dont le livre n’avait pas donné l’impression de l’en sortir. Un doute le gagna soudainement. Il était également possible qu’elle fut entrain d’attendre une personne. Il ne le demanda pas, se doutant que dans le cas où cette hypothèse serait juste, elle ne se gênerait pas pour le lui dire.
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Thèdes Konstonhalu
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▌Né(e) le: 27 juillet
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyMer 13 Avr - 13:54

« Nous ne devons pas fréquenter les même endroits, ça expliquerait pourquoi nous ne nous étions jamais vu jusqu’ici. Je dois dire que je suis plutôt du genre à traîner sur le terrain de quidditch que dans les bâtiments eux même.
- Il y avait donc une raison tout à fait logique au fait qu'on ne se soit jamais croisés : Je passe la plupart de mes journées à la bibliothèque. Tout s'explique.
»

Thèdes vouait un réel culte à la bibliothèque, lieu de travail, de concentration et de calme. Tout ce qu'elle cherchait quand elle avait décidé de réviser les matières qu'elle devait travailler cette année. Bien entendu, la jeune fille n'avait rien contre l'environnement extérieur, bien au contraire, mais il lui fallait beaucoup de calme pour travailler, histoire d'être bien concentrée et de ne rien rater.

Le garçon en bleu montra un air petit contrit lorsque Thèdes prit l'initiative de commander un whisky pour lui. Elle sourit quand il s'expliqua sur le fait qu'il s'engageait à payer tout ce que les deux prendraient par la suite. Thèdes se mit à rire ouvertement et lui dit sur le ton de la confidence :

« Fais attention à ton portefeuille, dans ce cas, j'ai une bonne descente. »

La brune pianotait sur la table tout en regardant le garçon tout en continuant de sourire. Elle espérait qu'il soit aussi gentil qu'il le montrait. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'un jeune homme venait la voir pour lui dire de boire tout ce qu'elle voulait et que c'était offert par la maison...

« Peur de quoi ? Sincèrement, ils auraient trop peur de m'approcher ! Tu as vu le morceau que je suis, quand même ? »

Elle fit un grand sourire en montrant ses muscles inexistants sur les bras. Oui, elle était longissime en plus d'être très mince. Elle se savait d'ailleurs à la portée de tous les crétins qui avaient l'intention de la mettre dans leur lit avec son consentement ou sans. Elle en avait conscience. Mais elle savait se défendre, elle connaissait les sorts de base et mieux encore, elle savait courir plus vite que son ombre encore, et ça, c'était un avantage. De toute façon, les personnes aux mauvaises intentions se trouvant partout, Thèdes n'avait pas envie de s'arrêter de vivre pour des gens qu'elle ne connaissait pas - et qu'elle n'avait pas l'intention de connaître, d'ailleurs - Elle avait un plan de base : Lorsqu'une situation (quelle qu'elle soit) dégénérait, la brune était censée prendre les jambes à son cou et courir le plus vite possible vers un lieu sûr. Courageuse, elle l'était, c'était un fait, mais elle n'était pas non plus stupide. Se mettre seule dans une mauvaise situation, elle l'avait déjà fait et elle s'en était tirée, avec difficulté, certes mais tout de même. C'était le même procédé que la première année utilisait encore, tout en essayant cette fois de ne plus s'enfoncer dans de nombreux problèmes comme elle en avait l'habitude avant, par exemple.

« Je ne voudrais pas que tu me tombes dans les bras totalement ivre, je ferai quoi de toi après... »

Thèdes éclata de rire tout en regardant le jeune homme faire un air dramatique en face d'elle. Elle pensa un instant qu'elle allait se taire sur le fait qu'elle buvait toujours de trop pour son propre bien. L'idée de le voir s'étonner à chaque fois qu'elle prendrait un nouveau verre lui plaisait assez. Et puis, après tout, peut-être qu'il se mettrait à boire autant qu'elle.

Contrairement à ce que ses parents pensaient, boire autant n'était un jeu du tout pour Thèdes. En fait, elle avait souvent envie de se donner des gifles lorsqu'elle buvait autant. Il n'y avait pas de petite voix dans sa tête pour lui dire de s'arrêter de boire maintenant et, de toute façon, après quelques verres, même si elle avait vraiment une voix de la raison, elle ne l'écouterait plus. Le résultat était toujours très mauvais mais Thèdes avait l'impression de se sortir de toutes les situations dans lesquelles elle s'était mise seule lorsqu'elle avait un peu d'alcool dans le sang. Il lui semblait qu'elle était une autre personne après une bouteille ingérée à une vitesse vertigineuse. Et puis, cela l'empêchait de penser aussi, ce qui était un point non négligeable.

« Qu'est-ce que tu ferais de moi ? Je te laisse décider, tiens. C'est toi qui offres après tout. »

Et elle continuait à le taquiner. Ce n'était pas méchant. Juste histoire de voir comment le garçon allait réagir. D'ailleurs, celui-ci se présenta. Kélian Avenor. Ca ne lui disait rien, mais après tout, l'université était grande, elle ne connaissait pas tout le monde et c'était normal d'ailleurs (surtout pour elle, d'ailleurs, qui ne se mêlait pas souvent aux autres), cependant, quelqu'un comme le garçon en face d'elle. Il sautait aux yeux, quand même. Donc, soit elle était assez distraite à chaque fois qu'il passait pour ne jamais le remarquer, soit ils ne s'étaient vraiment jamais croisés. Thèdes opta pour la deuxième solution, elle s'interdisait d'être distraite, la plupart du temps, de toute façon. Au même moment où elle allait ouvrir la bouche pour lui dire son prénom, les deux whiskies arrivèrent. Thèdes s'empara de son verre en le regardant tranquillement. Il fallait qu'elle fasse bonne impression, tout de même. Elle n'allait pas boire ce verre cul-sec, non plus. D'accord, c'était Kélian qui offrait, mais quand même, ça ne se faisait pas.

« Je suis Thèdes Konstonhalu. Première année en santé magique. »

Les présentations faites, Thèdes se permit un petit écart de conduite et but un peu de son verre. Elle avait remarqué qu'avec le temps, la brûlure que lui laissait l'alcool dans la gorge s'amenuisait un peu. La brune avait peur de penser que cela pouvait très bien être l'habitude. En fait, elle en était terrifiée. Elle savait qu'elle faisait tout avec excès, mais se rendre compte que boire autant était devenu une habitude presque normale l'effrayait un peu. Soudainement, elle lâcha le verre et le reposa sur la table. Elle n'allait plus y toucher pendant disons... cinq minutes.

Thèdes lança un regard rassurant à Kélian et répondit à sa question.

« J'avais fini de travailler mes cours à l'université et puis l'idée d'aller boire un verre me trottait un peu dans la tête et je suis donc venue ici. »

Pourquoi est-ce que seuls les garçons pouvaient aller se détendre un peu dans un bar alors que chez les filles, cela était limite considéré comme un sacrilège ? Se justifier toujours. Pourquoi tu es seule ? Pourquoi tu bois seule ? Pourquoi t'es venue ici alors que tu n'aimes pas l'Irlande ? Des questions qui l'énervaient. Elle n'en connaissait pas les réponses, c'était peut-être pour ça.

« Et toi, pourquoi t'es venu tout seul ? Pour chasser les jeunes filles de SWYN toutes seules à la pimentine ? Désolée pour toi, mais il n'y a vraisemblablement que moi qui ait eu l'idée de venir ici cette après-midi... »

Et elle avait raison. Elle regarda par ci par là histoire de trouver des des gens qu'elle était susceptible de bien connaître dans le pub. Juste des personnes qu'elle croisait de temps au temps à l'université. Rien de nouveau, en soit. Elle était d'ailleurs une des seules filles présentes cette après-midi. Elle fit une moue. Était-elle une des seules à venir ici boire un verre seule pour se reposer un peu ? Décidément, les filles de son âge l'énervaient de plus en plus. Rester entre filles était d'ailleurs une activité exécrable. Inutile d'imaginer lorsque ce même groupe de filles était dans un bar à bavasser, couiner et pouffer. Oh et, pire cette fois, lorsque ce groupe faisait les magasins. Thèdes eut un frisson en y pensant. Elle était bien mieux ici à boire un peu, c'était clair et net.

« Ce que je lis ? Les différents paysages d'Irlande. Passionnant, je ne te le fais pas dire ! Ce livre est un vrai chef d’œuvre. Toujours dans mon sac au cas où j'aurais besoin de relire certains passage. Rien que le voir me donne des papillons dans le ventre. Une sorte de porte bonheur, tu vois ? Non, plus sérieusement, disons que j'ai un modifié la réalité... J'ai dit à mes parents qu'il m'arrivait souvent de voyager en Irlande. Sauf que tu imagines bien que ce n'est pas vrai... Donc quitte à continuer à mentir, autant mentir bien, et avec des références... »

Le genre de problèmes dans lesquels elle se mettait quotidiennement. Non mais franchement, n'aurait-elle pas pu s'arrêter en disant que oui, bien entendu, elle appréciait L'Irlande, c'était joli tout plein, mais que bon, elle n'allait pas non plus visité toutes les contrées du pays. Et bien si. Voilà, elle n'avait pas réfléchi à sa phrase. "Oui Maman, l'Irlande est vraiment un pays magique. Il m'arrive d'ailleurs souvent de transplaner pour découvrir de nouveaux endroits féeriques." Foutaises. Elle détestait l'Irlande. Les paysages ne l'attiraient pas non, d'ailleurs. Elle avait du dépenser des sous pour ce stupide bouquin avec un contenu tout aussi stupide. Agaçant. C'était le mot.

« Et puis, dirons-nous que j'aurais une sorte de souvenir de l'Irlande lorsque je rentrerai chez moi. »

Nostalgique. N'importe quoi. Nostalgique de quoi, de toute façon ?

« Dis-moi, tu viens d'où ? Ah et peu importe d'où tu viens, ils ont tous les cheveux comme toi là-bas ? »

Thèdes fit un clin d’œil à Kélian pour lui montrer qu'elle ne se moquait pas de lui. Ou pas entièrement en tout cas. Elle n'avait pas envie de se recevoir une bière dans la figure tout de même. Elle n'avait pas de vêtements de rechange en plus. Après ce petit pique, elle s'autorisa de nouveau à boire un peu.


Dernière édition par Thèdes Konstonhalu le Jeu 14 Avr - 16:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyMer 13 Avr - 22:15

Elle fréquentait donc la bibliothèque. Étant donné la distance qui séparait cette dernière du terrain de quidditch, sans compter les murs épais et divers autres obstacles il n’était guère étonnant qu’ils ne soient jamais vu. Le jeune homme n’était pas du style à s’enfermer dans ce genre d’endroit. Il appréciait lire, de temps en temps, des œuvres qui lui permettaient de fuir la réalité ou simplement de rêver un peu. Même dans un monde de sorcier, on pouvait trouver des histoires plus farfelues encore que la réalité dans laquelle on vivait. Dans certaines histoires, écrites par des moldus, il aurait pu jurer que l’écrivain avait eu à faire à leur monde et que l’imagination avait achevé le travail. Dans d’autres cas, il était réellement admiratif face aux choses inventées, sorties toutes droits de l’esprit de ces moldus. L’un d’entre eux l’avait beaucoup marqué. Un certains John Ronald Reuel Tolkien. Tenez, il se souvient même de son nom, c’est dire! Inventer un monde, de A à Z, sa création, son peuplement, son évolution. Où diable cet auteur était-il allé pêcher tout ça ? Ce n’était même pas un sorcier!

Cela dit, outre ces livres dit de merveilleux ou de fantastiques, il n’ouvrait jamais un ouvrage autre que ceux achetés pour les cours et il n’avait donc pas de raison de se trouver dans une bibliothèque. Ce grand mystère résolu, il nota le rire qu’avait eu la demoiselle suite à sa déclaration concernant le paiement des consommations. Elle avait à ce moment, un rire bien loin des gloussements surfaits de beaucoup d’étudiantes de cette âge que l’on devinait aisément surjoués, amplifiés bien plus que la normale et très souvent sans origines réelles. Comme si leurs espèces d’hilarités apeurantes allait les rendre plus attirante. Kélian s’était souvent demander si elles se rendaient compte d’à quel point elles se trompaient mais de toutes évidences, non, elles n’en avaient pas idées.
Pour en revenir à l’origine du rire et à la phrase qui en suivie, il ne s’inquiétait absolument pas de ce que cela allait lui coûter. Premièrement, il ne proposait pas cela tout les jours. Rencontrer des personnes qui lui donnaient envie de se comporter de la sorte était tout de même assez rare. Secondement, ses parents avaient toujours travaillé et gagné plutôt bien leurs vies. Les parents d’Eliens étaient mort lorsque Kélian était encore bébé, lui léguant suffisamment d’argent pour acheter une petite maison sans frais supplémentaire et lorsque les parents de l’étudiant étaient partis dans l’au-delà à leur tour, ils avaient légué bien plus que nécessaire à leurs deux enfants. Une partie de cet argent servait à payer les factures, les choses vitales et les frais divers concernant leur scolarité, le reste était surtout utilisés pour leurs loisirs. De plus, Kélian et Lyséa travaillaient en dehors de leurs périodes scolaires afin de limiter l’usage de leur héritage pour des choses futiles.

« Peur de quoi ? Sincèrement, ils auraient trop peur de m'approcher ! Tu as vu le morceau que je suis, quand même ? »

Il ne put s’empêcher de rire à l’image de la demoiselle jouant de ses muscles invisibles. Au moins, elle avait de l’humour, il appréciait beaucoup ça. Il tenta de l’imaginer avec un air féroce, face à de potentiels agresseurs, en vain. Non pas qu’il douta qu’elle en fut capable mais dans le contexte actuel, il ne pouvait pas visualiser une telle chose. Lorsqu’elle poursuivit sur sa lancée en lui disant que ce serait à lui de décider que faire de sa personne en cas d’une trop grande absorption d’alcool, il salua intérieurement, malgré la plaisanterie, la bravoure de l’étudiante. Bravoure ou folie d’ailleurs il n’était pas sûr de pouvoir choisir. Après tout, il aurait réellement pu être quelqu’un de mal intentionné.

«Quelle offre! Prend garde, tu me tenterai presque à te pousser à boire d’avantage... bien qu’entre nous, tu sois plutôt bien partie de toi même!»

Grand sourire à nouveau. Elle n’avait effectivement pas besoin qu’on l’encourage à consommer. Même si elle semblait avoir un peu freiné dans les dernières minutes, elle avait quand même finit cul sec son verre précédent, sous le regard mi-étonné mi-amusé de son interlocuteur. La laissant poursuivre, il put enfin entendre son identité. Il ne se faisait pas d’illusions, il y avait peu de chance pour que le nom de la jeune femme reste dans sa mémoire, surtout s’ils enchaînaient sur quelques verres. En revanche, Thèdes était un plutôt joli prénom, peu ordinaire, qu’il parviendrait aisément à retenir. Bien qu’ayant tendance à penser un peu trop, il n’en restait pas moins très attentif à tout ce qui se passait. Il eut l’impression qu’un discret et bref trouble était passé dans les yeux de la jeune femme lorsqu’elle avait bu mais son cerveau lui jouait peut-être des tours, à lui aussi.

A la raison de sa présence, elle répondit que l’envie de boire un verre l’avait motivé à venir. Tout simplement, commenta-t’il intérieurement. Après tout pourquoi pas, lui non plus n’avait guère de raisons beaucoup plus valables pour s’être retrouvé ici. L’ennuie, l’envie, le pourquoi pas. Fallait-il toujours une raison à tout, au fond?

« Et toi, pourquoi t'es venu tout seul ? Pour chasser les jeunes filles de SWYN toutes seules à la pimentine ? Désolée pour toi, mais il n'y a vraisemblablement que moi qui ait eu l'idée de venir ici cette après-midi... »

Posant son coude sur la table et appuyant sa tête sur sa main pendant quelques secondes, il fit mine de réfléchir sérieusement à la question. Ou plutôt, aux questions. Reprenant sa position initiale avec l’air d’un type venant de recevoir la réponse à une question existentielle, il déclara:

«Seul, parce que je ne suis un psychopathe à la recherche de nouvelles victimes. J’ai tué mes amis. Ma fiancée, aussi. Alors oui, je suis venu chasser mes futures proies. Tu vois, je prend d’abord le temps de les repérer. Ensuite j’essais de les cerner, de connaître leurs habitudes afin de pouvoir les coincer un soir, quand elles sont seules.»

L’espace de ses dires, il avait abandonné son expression précédente pour arborer sur le visage un air des plus effrayants. Sans le rire qui avait suivis presque aussitôt, les gens auraient pu le prendre au sérieux.

«Non, réellement, je suis venu seul car il n’y avait personne dans mon entourage qui avait envie de venir. Enfin, je leur ai pas proposé mais je connaissais d’avance la réponse. Sans doute quelque chose du style de "on doit travailler pour l’exam de lundi". Quand à ta seconde question, ça aurait presque pu être le cas bien que chasser ne soit pas le terme que j’aurai employé. Je ne nies pas apprécier la compagnie de la gente féminine mais pas au point de les traquer non plus. Disons plutôt que j’avais des heures de libres et qu’une bière ou deux à la pimentine me paraissaient être une bonne idée.»


Il n’avait en effet, pas prévu de trouver une compagnie quelconque cette après-midi. Il était juste venu dans le but de se changer les idées, de profiter au mieux de sa journée. Seulement puisqu’une jolie étudiant seule était apparue juste sous son nez... il ne se serait pas contenté de l’ignorer. Poursuivant la conversation, il sourit à l’histoire des paysages d’Irlande qu’elle avait soit disant visité et au mensonge proféré à ses parents. Malgré lui, il regretta de ne plus pouvoir partager ce genre de chose avec les siens... même le fait de mentir lui apparaissait comme une interaction souhaitable. Étouffant un soupir à sa dernière pensée, il rétorqua:

«Et tu penses sincèrement que les visiter de façon réelle serait encore plus ennuyant que de lire ce truc? C’est pas comme si c’était long pour nous sorcier, de nous déplacer.»

Quitte à perdre du temps sur quelque chose qui ne lui donnait pas envie, autant le faire correctement non?

«Tu sais, en Irlande malgré ce qu’on peut croire et voir au premier abord, y’a pas que des prés non plus. Certaines choses méritent qu’on les voit de ses propres yeux, un dessin ou un appareil ne saurait pas retranscrire la subtilité des nuances de couleurs et l’infinité de détails. Après si tu n’es absolument pas branchée paysage, c’est sûr que ça limite...»

En achevant sa phrase il entreprit de finir également sa bière qui commençait à réchauffer. Non parce que c’était bien beau de blablater mais la boisson, elle n’attendait pas à l’infini qu’on daigne enfin s’occuper d’elle. L’écartant un peu plus sur le bord de la table, il se saisit de son verre de whisky. Il appréciait cette couleur ambré qui variait parfois selon les bouteilles.

« Dis-moi, tu viens d'où ? Ah et peu importe d'où tu viens, ils ont tous les cheveux comme toi là-bas ? »


Kélian posa son regard sur Thèdes, avec un air amusé sur le visage. Comment ça, elle osait insinuer qu’ils étaient bizarre ses cheveux? Ah, elle n’avait pas tord après tout.

«Figure-toi que je viens du pays que tu n’as pas envie de visiter. Tu sais l’Irlande là... il paraît même qu’il y a une université sorcière là-bas. Enfin, c’est p’têtre que des rumeurs, qui sait...»

Il avait cette manie de raconter un peu n’importe quoi parfois. Ayant du mal à s’en empêcher, il avait fini par renoncer et laisser parler ce côté de lui-même malgré le fait que ça puisse éveiller des regards étonnés ou lassés. Passant une main dans ses cheveux il poursuivit:

« Pour mes cheveux non, je crois que je suis le seul. Enfin j’ai pas encore croisé d’homme dans le même cas. Une fille dans swyn un jour mais entre nous, le bleu était pas aussi beau.»

Lui rendant son clin d’oeil sur les derniers mots, il marqua un temps d’arrêt. Cela faisait si longtemps qu’il avait teint ses cheveux grâce à la magie maintenant... il n’était même plus sûr de se rappeler ce qui avait motivé cette décision. Embêter ses parents, ses professeurs et compléter son style peut-être. Cela important peu, il aimait toujours autant cet aspect de lui. Il porta son verre à ses lèvres, guettant une éventuelle réaction de la part de la première année. Celle-ci ne venant pas immédiatement, il reprit:

«Maintenant que tu sais tout ça... tu es d’où toi? Pourquoi avoir choisit d’étudier à swyn si tu n’aimes pas le pays sur lequel elle est implanté? Il y a d’autres universités dans le monde, tu avais des motivations particulière pour rejoindre celle-ci?»

Beaucoup n’en avait pas, lui y comprit. Swyn ou une autre... il avait fait ce choix à cause de la proximité de sa maison mais au fond... qu’il soit ici ou ailleurs il ne lui fallait guère plus de temps pour la rejoindre. Secrètement, il savait sa sœur attachée au pays et avait donc espérait que lorsqu’elle serait en âge elle viendrait aussi ici. C’aurait été le moyen pour tenter de renouer les liens. Seulement, elle était entrée à l’université cette année et en avait choisit une autre. Bien entendu, elle souhaitait éviter son frère. Il l’avait regretté pendant quelques mois puis s’était dis que lorsqu’elle s’en sentirait prête, elle changerait bien d’avis. Ramenant son attention sur Thèdes, il la scruta un moment, comme s’il cherchait quelques choses. Ce qui sortit de ses lèvres ne fut pourtant que banalités.

«Tu disais être en santé magique, quels sont tes projets d’avenir?»

Une fois de plus il ignorait lui même partiellement la réponse à ses propres questions. Il était cependant conscient que tout le monde n’était pas aussi peu prévoyant que lui et que certaines personnes faisaient tout pour se construire une voix bien particulière. Cela dit, que la jeune femme soit en mesure de lui répondre ou non, entre son rire et ses plaisanteries, Kélian commençait à se dire qu’il était tombé par hasard, sur une personne très intéressante.
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Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyVen 15 Avr - 13:07

« Quelle offre! Prend garde, tu me tenterai presque à te pousser à boire d’avantage... bien qu’entre nous, tu sois plutôt bien partie de toi même!
- Et bien dis-donc! Moi qui pensais que tu avais de bonnes intentions à mon égard... Mais tu as raison, je n'ai pas besoin de toi pour boire autant.
»

C'était le problème récurrent. Bouton bouton bouton. Quelque chose capable de la stopper, elle ne l'avait pas encore trouvée, elle essayait pourtant, elle y mettait du cœur à l'ouvrage. Il lui fallait vraiment quelque chose de fort pour qu'elle arrête un jour. Elle ne voulait plus boire. Elle y pensait sans arrêt, ces temps-ci. Elle n'en avait plus envie. Le soucis sans doute se trouvait dans le fait que lorsqu'elle achetait une bouteille ou la buvait, toute pensée cohérente avait disparue. C'était un problème logé au niveau du cerveau. Un truc qu'elle ne pouvait enlever seule, ou pas avec si peu de volonté en tout cas. Pourtant, elle en avait, de la volonté, elle avait foi en tout ce qu'elle entreprenait d'ailleurs, mais sa volonté était sélective, un peu trop à son goût d'ailleurs. Kélian, en face, semblait presque avoir oublié les boissons en face de lui. Thèdes aurait voulu faire de même. Sans succès. Le verre la narguait, il était plus fort qu'elle, peut-être.

Lorsque le garçon bleu (oui c'était un nouveau surnom qui était rentré dans sa tête et qui ne semblait plus vouloir en sortir) lui avait expliqué qu'il venait ici afin de trouver une nouvelle victime à tuer, Thèdes éclata de rire. Au moins, il lui changeait les idées. Sincèrement, la brune ne pensa pas qu'il était capable de faire une telle chose, pas avec un visage aussi doux. Il lui expliqua alors les réelles raisons. "Untel ne voulait pas venir." Au moins, c'était un avantage pour Thèdes qui ne demandait que très rarement aux personnes de l'accompagner boire un verre. En effet, Ennis était bien la seule à l'accompagner lorsque la jeune fille voulait s'amuser un peu. Toutefois, il était bien, de temps en temps, de se sortir la tête de tout ça, de se rendre compte qu'elle n'avait pas besoin de grand monde pour se distraire. Déjà parce qu'elle se distrayait très bien toute seule mais aussi qu'elle adorait voir les effets que l'alcool avait sur elle lorsqu'elle était calme. Son rôle semblait protecteur. Elle voulait penser à son frère. Non! Elle ne pouvait pas. L'alcool agissait déjà. Elle voulait penser à sa mère. Non encore. Le liquide avait déjà fait immersion dans son cerveau, prenant une autre voix plus conseillée pour elle.

Kélian lui parla de visiter l'Irlande en vrai. Pourquoi faire ? Ca ne l'intéressait pas. Elle n'y avait pas pensé, non plus. Bien sûr que ça devait être beau, comme pays, Thèdes n'en doutait pas. Mais à quoi bon ? D'ici six ou sept ans, la brune retournerait chez elle, relativement fière de s'être passée de ses parents. Prête à travailler, et à vivre de sa passion. Et puis, Thèdes aimait bien lire. Certes, ce n'était pas le plus intéressant des bouquins du monde, mais elle en avait feuilletés des bien pires. Les paysages mis en valeur étaient clairs et beaux, en plus. Les explications étaient concises. Tout ce qu'il fallait pour que chaque détail lui rentre dans la tête pour ne plus jamais en sortir. De toute façon, Thèdes n'avait pas le temps de visiter un pays. Elle avait trop de travail. La brune avait fait son choix : Mentir ou travailler. Bon, d'accord, elle avait choisi les deux mais elle mettait plus d'entrain à travailler qu'à mentir, tout de même. La première proposition était en quelques sortes une option facultative.

« Je n'en ai tout simplement pas le temps. Mes journées sont courtes et mes études me prennent toutes mes heures... Un jour, peut-être que je retournerai ici et que j'aurais très envie de visiter les endroits dont j'ai longuement parlé à mes parents. »

Peut-être. Elle n'en savait rien. L'avenir le lui dirait, de toute façon. Elle avait les moyens de voyager. Pas elle proprement, d'accord, mais lorsqu'elle commencerait à travailler, la jeune fille était persuadée de pouvoir faire les nombreuses choses dont elle avait envie, petite.

Kélian lui apprit qu'il venait d'Irlande. Oups. Peut-être avait-elle fait une gaffe ? Vu le regard confiant et le ton plaisant qu'il avait, il ne l'avait sans doute pas mal pris. Tant mieux, Thèdes n'aurait pas eu la foi de s'excuser.

« Oui, il paraîtrait en effet qu'il y ait une université. Je suis persuadée que ce ne sont pas des rumeurs ! Je l'ai lu dans plusieurs livres, tu sais ! »

Elle préférait continuer sur la lancée du garçon. Elle évitait de cette manière de parler de choses sérieuses. Des choses dont elle n'avait pas forcément envie de dire.

Ah, il était donc le seul garçon à avoir les cheveux bleus, dans le coin. Tant mieux, la diversité, c'était plutôt une idée sympa, quand même. Ca changeait des autres. Elle jeta un rapide coup d’œil à la couleur de ses cheveux. Noir de jais. Elle n'avait jamais fait de couleur, magique ou non. Elle aimait sa couleur de cheveux. Sa mère avait la même. Sa mère était plus belle mais Thèdes avait tout de même hérité de la couleur de sa chevelure et cela lui parût plus que tout l'or du monde.

« Moi, je viens de Norvège, de Drammen plus précisément. C'est un bon coin, je te le conseille. Et puis, je ne te raconte pas le Drammen magique... C'est parfait. »

Une nuit, elle y avait emmené sa cousine Erikka. Elle avait attendu que les parents partent pour une rencontre diplomatique en Islande pour aller courir la chercher chez elle et l'emmener dans l'endroit le plus branché du Drammen magique. Là-bas, elle y avait noté les yeux brillants de sa cousine moldue. Elle lui avait faite goûter la bierraubeurre norvégienne. Les magasins étaient fermés à cette heure-ci mais elles avaient quand même longuement regardé les vitrines encore illuminées. Thèdes aurait voulu avoir le même air époustouflé qu'Erikka à chaque fois qu'elle rentrait dans cette partie de la ville inconnue. Cependant, elle n'était plus surprise par ce que la magie pouvait faire. Ce qui était dommage.

« Pourquoi SWYN ? Bonne question. Il y avait une bonne université de médicomagie à Drøbak. En fait, ma mère voulait que j'aille à SWYN. Me demande pas pourquoi j'en ai aucune idée... »

Elle savait, en fait. Elle savait très bien. Sa mère, poussée par son mari, avait voulu éloigner sa fille le plus possible de Norvège. Pendant de longues années, Aradan Konstonhalu avait prouvé à de nombreuses reprises que Thèdes n'était pas prête de grandir, qu'il allait donc falloir la pousser à s'en aller. Inno ne voulait pas. À vrai dire, elle ne voulait pas que sa fille s'en aille tout court. Mais elle avait été obligée. C'était la meilleure solution pour elle et pour Thèdes. S'éloigner, couper le cordon qui les unissait, et qui sait, peut-être se rapprocher encore plus lorsque la petite fille qu'elle avait quittée reviendrait en une femme totalement accomplie. Thèdes ne connaissait pas les réelles raisons. Elle ne les avait pas demandées. Son père lui avait dit qu'elle irait en Irlande. La jeune fille qu'elle était avait acquiescé doucement, tentant un regard vers sa mère qui ne lui rendit pas. Ca s'arrêtait là. Des non-dits.

« J'ai l'intention de devenir la médicomage la plus réputée du pays... Ou du monde sorcier. Je verrai bien sur le moment. »

La vocation de sa vie. Quelque chose à quoi elle pensait jour et nuit.

« Et toi, tu es là pour quoi ? Pourquoi être resté au pays ? »

'Parce qu'il aime son pays comme tu aimes le tien, peut-être' se dit-elle. Probable. Visiblement, il n'avait pas de père tyrannique qui le poussait à le quitter, en tout cas. Un coup de chance pour lui.

Elle finit son verre. À l'alcool de faire son boulot, maintenant. Elle en avait assez de penser à eux. Thèdes ne fit pas attention à la douleur provoquée dans sa gorge. Elle ne voulait pas être une fois de plus troublée. Elle était assez mal en point comme ça.

« Tu en commandes un autre ou tu vas me laisser payer, maintenant que tu t'es rendu compte que j'allais te ruiner ? »

Grand sourire. La brune ne voulait pas lui montrait quoi que ce soit. C'était bien pour lui qu'elle disait ça. Pour son bien, non, c'était clair et net. Mais Thèdes ne voulait pas qu'il croit qu'elle se servait de lui pour boire plus que de raison. La brune ne voulait pas le froisser. Il avait l'air d'être quelqu'un de bien. De mieux qu'elle, en tout cas, mais ça, ce n'était pas bien difficile à trouver. Elle attendit sa réponse en regardant son verre vide, prise de remords. La jeune fille se mordit la lèvre doucement, elle leva les yeux vers Kélian. Elle espérait qu'il n'ait rien vu. Pour changer la donne, elle lui refit un large sourire. Plus faux, cette fois-ci. Ce n'était pas voulu. Thèdes aurait aimé être plus sincère. Elle trouva alors une alternative.

« Dis-moi, toi et moi, nous avons du temps à tuer, non ? Alors on a qu'à jouer à un jeu. Je te pose une question sur ta vie personnelle, si tu ne veux pas y répondre, tu bois un verre entier de whisky. Ca te va ? »

Elle sourit, il allait dire oui, c'était clair !

« Ah, et je jure que je répondrai au maximum de questions et que tu ne sortiras pas ici sans un sou ! »

Elle se mit à rire. Oui, elle allait répondre à des questions personnelles, d'accord, mais il ne fallait pas abuser non plus. Prise dans son élan, elle posa ses coudes sur la table.

« Je commence ! Et avec une facile, alors t'as plutôt pas intérêt à boire ! Célibataire ? »
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Kélian Avenor
M.U.M
M.U.M
Kélian Avenor



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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyMar 19 Avr - 20:18

Kélian écoutait toujours les gens de manière attentive. A partir du moment où il faisait acte de présence physique, son esprit était concentré sur les personnes qui l'entouraient. Le contraire lui était impensable. Il avait connu la solitude et dans sa période transitoire entre l'enfant agité voir insupportable et l'adulte posé, il avait manqué d'une oreille attentive qui aurait pu l'aider à se trouver plus rapidement, à comprendre pourquoi son passé était tel qu'il était. A part dans le cas où son interlocuteur avait énoncé une chose particulièrement troublante qui l'envoyait dans ses propres pensés à lui, il ne laissait rien passer et lorsque Thèdes nota de son propre chef qu’elle buvait «autant» il y vit une grande différence entre le fait de le dire ainsi et la plaisanterie que lui avait prononcé.

Avait-elle un problème de boisson? Cela lui parut peu probable mais il sentait que c’était dû à de nouveaux clichés: pas les femmes, pas si jeune, pas de ce genre. Non, au fond, il n’y avait pas de catégorie définie dans quoi que ce soit ni pour quoi que ce soit mais la société montrait toujours les même chose, qui avaient pour conséquence de toujours relier certains éléments entre eux, à tord. Dans certains cas, ce pouvait être amusant ou sans conséquences réelles, comme lorsqu’on liait les gâteaux aux anniversaires ou les sapins à noël. Qui s’en serait plaint? Hélas dans d’autres situations les retombées pouvaient être tout autres... associer la délinquance à un style vestimentaire particulier, mettre dans une même idée les femmes et le sexe faible... Qui n’avait jamais souffert -ne serait-ce qu’un peu- de ces raisonnements préconçus et erronés?

« Je n'en ai tout simplement pas le temps. Mes journées sont courtes et mes études me prennent toutes mes heures... Un jour, peut-être que je retournerai ici et que j'aurais très envie de visiter les endroits dont j'ai longuement parlé à mes parents. »

Ah, elle en revenait donc à leurs moutons. Cela tombait bien d’ailleurs, vu le sujet car des moutons, en Irlande, ce n’était vraiment pas ce qui manquait! A tout les coins de villages, dans tout les champs, moutons, vaches, chevaux, moutons, cochons. Quel beau pays. Vraiment. D’ailleurs, on disait de ce pays qu’il y avait plus de moutons que d’habitants. Kélian n’était pas allé vérifié. Objectivement, même s’il s’ennuyait parfois, il trouvait tout de même mieux à faire que d’aller compter ça. Qui était d’ailleurs l’homme qui avait perdu son temps la dedans? Ce ne pouvait être qu’un moldu, en tout cas, pour chercher à savoir des trucs aussi inutiles. Bref, ainsi la jolie brune n’aimait vraiment pas l’Irlande? C’était dommage, en un sens. Non pas pour cet endroit en particulier mais quitte à étudier quelque part, autant le faire dans un endroit plaisant. Enfin, à chacun ses visions des choses. Au fond, avec leurs études, ils passaient tout de même beaucoup plus de temps à Swyn qu’ailleurs. La laissant parler sans l’interrompre à nouveau sur le sujet, il apprécia qu’elle ait poursuivie dans la lancée blagueuse qu’il avait eu sur la fameuse université. La plupart du temps les gens avaient vraiment du mal avec sa façon d’être à ce niveau. Il s’en moquait mais aimait bien lorsque l’inverse avait lieu.

« Moi, je viens de Norvège, de Drammen plus précisément. C'est un bon coin, je te le conseille. Et puis, je ne te raconte pas le Drammen magique... C'est parfait. »

La Norvège. Il n’y était jamais allé et n’avait pas souvenir que l’école des quatre vents y soient passés de façon suffisamment longue pour qu’il le remarque. Il ne savait d’ailleurs pas grand chose sur ce pays, si ce n’était qu’il devait y faire plus froid encore que sur les bonnes vieilles terres irlandaises et qu’on y parlait une des langues propre à ces pays scandinaves. Il s’y était un peu intéressé, aimant la mythologie lié à ces endroits mais sans plus. Ah, il connaissait également le nom de la capitale. Rien de bien spectaculaire en somme.


« J'ai l'intention de devenir la médicomage la plus réputée du pays... Ou du monde sorcier. Je verrai bien sur le moment. »

Si ses choix concernant l’intégration de swyn n’étaient visiblement pas issus d’une longue réflexion, elle avait au moins un but bien précis. Et quelle ambition! Devenir médicomage ne semblait pas lui suffire, non, mademoiselle escomptée être la plus reconnue, rien que ça. L’auteur irlandais Oscar Wilde disait bien «Il faut toujours viser la lune car en même en cas d'échec on atterrit au milieu des étoiles...» Kélian sourit. Il la voyait bien, la belle étudiante au milieu des étoiles. Là, assez haute pour être admirée par tous. Pour beaucoup de gens, un ciel étoilé était un bon présage et une belle chose à regarder, ça remontait le moral parfois. Alors oui, elle serait bien perchée là mais il lui manquerait quelque chose, encore. Elle ne voulait pas qu’être connue, elle voulait être la première à ce niveau. Peut-être valait-il mieux pour elle qu’elle n’échoue pas, alors. Elle serait au sommet, ainsi. Elle pourrait se poser sur cette lune, seule. Elle serait au dessus de tout ces autres éléments brillant. Ce serait elle qu’on verrait le plus et en premier. La cinnacrow, tenant compagnie à l’astre avec un verre de whisky à la main... pourquoi pas.

«C’est bien, d’avoir un projet concret. Seulement admettons... que tu y mettes tout ton coeur, ton âme, tout tes efforts, ton maximum et que ça ne suffise pas. S’il y a meilleur que toi? Avoir une telle envie à coeur, c’est aussi être exposé au regret. Et, en m’égarant quelques secondes dans mes pensées, je me demandais comment supporter de ne pas être en haut de l’échelle quand c’est ce qu’on a toujours désiré.»

Il marque une pause, le temps de penser à la prochaine réponse qu'il allait lui apporter. Il n'avait pas envie de tomber dans du drama... Un léger soupir trahis cependant ses pensées mais il enchaîna peut-être assez vite pour que celui-ci passe inaperçu.

« L’irlande avait un côté pratique pour moi, ce n’est pas loin et puis... je suis partis longtemps, ne rentrant que pour les quelques vacances. C’est vrai que ça me manquait... un peu. Après... pour tout te dire... j’ai l’impression que si j’abandonne ce pays, j’y laisserai aussi tout mes souvenirs et j’ai pas envie de perdre ça. C’est pas facile de tirer un trait sur son passé tu sais... »


Non, elle ne comprenait sans doute pas, il le savait. En même temps, il ne faisait rien pour l’aider... Son regard se noya dans le verre de whisky sans y toucher. Pourquoi devrait-il le lui dire? Parce qu’elle s’en moquerait, qu’elle avait autre chose en tête que de le prendre en pitié ou de le juger sur ça, parce qu’ils avaient passé l’âge de ces réactions, aussi.

«C’est à dire que, j’ai perdu mes parents ici et j’aurai l’impression de les trahir en laissant tout derrière. Je sais, c'est bête... »

Sans compter sa soeur mais il en avait déjà bien assez dit à ce niveau là.

« Pour le reste... je sais pas encore ce que je veux faire plus tard. Je me laisse le temps d’y penser encore un peu.»

Il avait reprit ce ton joyeux, comme si de rien n’était. Comme toujours. Il se cachait derrière ça et s’en moquait. Certains dirait qu’il est mal de fuir, lui se dit qu’il a déjà bien trop montré, bien trop souffert. Alors oui, l’alcool, les filles, les soirées et les blagues lui permettaient de continuer à vivre. Peu importait. Le jeune homme savait quand même être heureux. Il n’était d’ailleurs pas mal, à parler avec cette demoiselle. Demoiselle ayant d’ailleurs à nouveau terminé son verre.

« Tu en commandes un autre ou tu vas me laisser payer, maintenant que tu t'es rendu compte que j'allais te ruiner ? »


« Je n’ai qu’une parole.»

Et il commanda deux whisky à nouveau, finissant son premier avant que les autres n’arrivent. Il n’allait pas la laisser boire seule et ne comptait pas envahir la table de verre plein de son côté. Il lui rendit son sourire mais une chose semblait la troubler. Il aurait aimé savoir, curieux. S’il la connaissait mieux, il aurait demandé. S’il l’avait rencontré en position de faiblesse, visiblement triste ou peinée par quoique ce soit, il l’aurait abordé pour la réconforter de son mieux, tout grand sensible et bien attentionné qu’il était. Seulement ce n’était pas le cas. Il avait croisé une fille qui buvait tranquillement, à la pimentine et qui n’était sûrement pas venue ici pour parler de ses tourments, si tourments il y avait. Il se retint donc, pour le moment d’ajouter quoique ce soit. Il aviserait. Peut-être, si elle montrait d’autre signes qu’il ne pourrait pas faire autrement qu’endosser le rôle du type un peu pénible qui se croyait en droit de s’immiscer dans la vie des gens... peut-être.

« Dis-moi, toi et moi, nous avons du temps à tuer, non ? Alors on a qu'à jouer à un jeu. Je te pose une question sur ta vie personnelle, si tu ne veux pas y répondre, tu bois un verre entier de whisky. Ca te va ? Je commence ! Et avec une facile, alors t'as plutôt pas intérêt à boire ! Célibataire ? »

Un jeu? Il aimait jouer. C’était sans prise de tête, en général. Associé à l’alcool, souvent. Les règles le firent d’ailleurs sourire. Un verre de whisky entier? S’il ne pouvait pas rentrer totalement ivre, ou plutôt s’il voulait rentrer tout court il avait plutôt intérêt à répondre souvent!

«Si tu n’avais pas juré, je t’aurai presque imposé une règle différente pour toi, quand tu ne voulais pas répondre tu aurai été condamnée à boire de l’eau! Tu as de la chance, pour cette fois, je te laisse fixer les décisions.»


Il rit, ayant volontairement employé le «pour cette fois». Vu comme l’après midi était partis, il espérait qu’il aurait la chance de recroiser Thèdes, un autre jour. Reprennant un air faussement sérieux il poursuivit.

«Si par célibataire tu sous entends le contraire d’une relation fixe et exclusive alors oui, je le suis. Je ne suis pas totalement du style à me poser avec quelqu’un... tout du moins, je n’ai pas encore rencontré la personne qui m’en donnera envie.»


C’était une question facile en effet et légère qui plus est. D’ailleurs la jeune femme semblait avoir effacé l’air soucieux qu’elle avait prise quelques secondes auparavant. Il préférait cela, elle était plutôt mignonne, le rire aux lèvres... comme tout homme, il ne pouvait pas manquer ce genre de détails. Il réfléchit quelque instants avant de continuer dans la lancé du jeu:

«Puisque tu as choisis les règles, je me permets deux questions pour cette fois uniquement. Premièrement, je te retourne donc ta propre interrogation. Deuxièmement, d’où te viens une telle descente?»


Sujet sensible? Il l’ignorait, il s’en moquait, il plaisantait. Quelque soit la réponse, elle choisirait de ne dire que ce qu’elle voudrait vraiment. Ce n’était pas grave... il n’y avait pas de mensonges, dans ces jeux là et il n’y avait pas de vérité non plus. De toutes façons, dans de telles circonstances qui pourraient envisager d’être sérieux? Un pub, deux jeunes de sexe opposés, des verres. Hé, non, je vous vois venir avec vos idées perverses. Je ne parlais pas de ça mais avouons le, c’est un cadre léger, propice à des sujets sans prises de tête. Cessant de fixer son verre, il reprocha dans un sourire:

«Au passage, c’est pas totalement sympa comme jeu. Comme je n’ai que peu de chose à cacher, si je ne peux boire que dans le cas où je refuse de répondre, je vais mourir déshydrater moi!»

Et bien quoi? Ce n’était pas tout à faux. Il y croyait lui en tout cas. Enfin, presque... presque un peu.
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Thèdes Konstonhalu
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Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyMer 20 Avr - 13:10

«C’est bien, d’avoir un projet concret. Seulement admettons... que tu y mettes tout ton coeur, ton âme, tout tes efforts, ton maximum et que ça ne suffise pas. S’il y a meilleur que toi? Avoir une telle envie à coeur, c’est aussi être exposé au regret. Et, en m’égarant quelques secondes dans mes pensées, je me demandais comment supporter de ne pas être en haut de l’échelle quand c’est ce qu’on a toujours désiré.
- Oses-tu mettre en doute ma capacité à réussir ?, dit-elle en souriant. Non, à vrai dire, je n’y ai jamais pensé. Pourquoi je ne réussirai pas ? Je suis la meilleure dans mon milieu, il n’y a pas de raison que cela arrive. Il ne faut pas penser aux différentes possibilités : On se fixe un but, on le suit, et on fait tout pour y arriver. Sinon, nous ne sommes rien que des incapables.
»

Aradan Konstonhalu avait toujours mis en doute les capacités de sa fille si bien que Thèdes avait été la plus douée pour lui prouver qu’il se trompait. En faisait cela, elle s’était alors donnée elle-même l’amour du travail en apprenant toujours plus. Les différentes éventualités ne comptaient évidemment pas. Thèdes réussirait, point à la ligne. Il n’y avait, de tout façon, pas d’autres alternatives. Cela faisait des années qu’elle en avait décidé ainsi. Là où beaucoup d’étudiants hésitaient entre de nombreuses filières, de nombreux postes, Thèdes savait. Elle était convaincue que c’était sa voie. Sur ce point, il était clair que personne ne la ferait changer d’avis et la jeune fille était heureuse de savoir qu’elle était inflexible au moins sur le sujet de son avenir.

Kélian fit un petit soupir que Thèdes remarqua immédiatement. Elle se demanda si elle pouvait ou non lui demander pourquoi une telle réaction. Avant qu’il ne reprenne la parole, elle ouvrit la bouche.

« Pourquoi tu me dis ça ? C’est quoi, ton rêve brisé, à toi ? »

Bien sûr que Thèdes en avait aussi et être une Konstonhalu ne résolvait pas tous les problèmes, malheureusement. Son père était d’ailleurs le premier d’une longue lignée de rêves qui ne se réaliseraient jamais. La brune espérait qu’un jour elle verrait de la fierté dans les yeux d’un père si froid en réalité. Elle n’en démordait pas, elle devait y arriver. Son second, plus grave, était son frère. Elle avait eu neuf mois pour se l’imaginer, pour savoir comment l’aimer, pour réfléchir à comment faire pour que sa vie soit toujours plus agréable que celle de sa grande sœur. Oui, cela lui avait pris neuf mois. Neuf longs mois. Il n’avait fallu que six jours pour que toutes ces pensées s’envolent en fumée. Celui là, de rêve brisé, était irrémédiable. Personne ne pourrait le ramener à la vie. Malheureusement.

Le jeune homme lui expliqua longuement les raisons pour lesquelles il était resté dans son pays. Au fond, Thèdes pouvait bien comprendre. À elle aussi, sa vie en Norvège lui manquait. Elle avait hâte de rentrer au pays, fière, avec son petit papier dans les mains qui dirait qu’une fois de plus, la jeune femme avait réussi à être la meilleure de sa promotion.

Des souvenirs. Thèdes en avait tant, chez elle. Le manoir dans lequel elle vivait, par exemple, en était rempli. Des photographies de son frère, d’elle, de ses oncles, cousins et cousines. La brune avait l’impression que pour mieux vivre, elle devait rester au près d’eux.

Kélian sembla face à un dilemme et Thèdes se mit à l’écouter encore plus attentivement qu’avant. Quand il réfléchissait, il était encore plus agréable à regarder, ce qui ne gâchait rien.

Il avait perdu ses parents. Ses parents étaient morts. Comment Thèdes pourrait-elle réagir si cela avait été son cas ? Malgré le caractère exécrable de son père envers elle, la jeune femme l’aimait d’un amour profond et contre toute attente plus fort que la normale. Elle le respectait pour ce qu’il avait fait, pour ce qu’il faisait en ce moment et ce qu’il ferait plus tard. Il en était tout autre pour sa mère qui était sa raison de vivre, sans autre forme de procès. Inno était un ange tombé du ciel, la meilleure mère que l’on puisse trouver sur terre et Thèdes se sentit mal de savoir qu’elle lui ressemblait si peu.

La brune posa sa main sur celle de son interlocuteur.

« Je suis désolée pour tes parents. Cela fait parti des blessures qui ne cicatrisent jamais. »

Inutile d’en dire plus, de son côté. Thèdes savait. Elle aimait Tejho plus que ses propres parents et il était mort. Mort. La cicatrise laissée était encore là, béante, et, pendant un temps, Thèdes aimait à penser qu’elle n’avait plus de cœur. Au fil des mois, des années, elle s’était rendue compte qu’elle l’avait toujours, finalement, mais qu’elle en avait perdu l’usage pendant un certain temps. On disait de la petite fille qu’elle était à l’époque qu’elle avait hérité d’une caractéristique de la famille Konstonhalu : La détermination. Il lui sembla qu’elle avait perdu cette qualité lorsque le petit était décédé. Il n’en était rien. Elle avait été déterminée dans son chagrin, afin de rendre son cœur toujours plus lourd, s’empêcher d’être heureuse pour un enfant mort-né. Donner sa vie pour la sienne.

Thèdes se rendit compte qu’elle avait toujours sa main sur celle de Kélian et l’enleva doucement.

Le garçon faisait donc parti des gens indécis quant à leur avenir. Thèdes savait que cela existait, et, contrairement à son père qui, énervé contre eux, trouvait que ces personnes ne pensaient pas assez au futur, Thèdes avait plutôt tendance à être mal à l’aise face à eux, après tout, c’était un choix décisif à faire, donc à ne pas prendre à la légère et la brune savait que tarder sur celui-ci était dangereux : La vie passait si vite que chaque décision mûrement réfléchie devait se faire rapidement, malheureusement.

Bien entendu, comme Thèdes le pensait, Kélian accepta le jeu. Bien entendu, le garçon se moqua d’elle et la brune se mit à rire de bon cœur. Il fixerait les règles une prochaine fois ? Cela voulait alors qu’il était intéressé de la revoir. Thèdes sourit tranquillement à cette phrase. Il n’y avait pas de problème, elle était toute ouïe à chacune des propositions qu’il avait à lui faire. Cela ferait passer le temps et puis la compagnie du jeune homme était loin d’être désagréable.

Il répondit à la question sans boire et lui retourna alors la question et en posa une nouvelle. Thèdes ne se renfrogna pas à la dernière, ce sujet n’était pas sensible, mais peu avait l’occasion d’en parler avec la jeune femme.

« Pour répondre à ta première question : Je suis célibataire. Je ne dois pas encore avoir trouvé chaussure à mon pied… J’en sais rien. Pour la deuxième… D’où me vient cette descente ? Mais c’est naturel, jeune homme ! N’oublie pas que je viens de Norvège et qu’il fait froid là-bas, il faut savoir se réchauffer comme on peut ! Non, plus sincèrement, le goût de l’alcool est plaisant, pour ma part. »

Elle n’avait pas menti. C’était la vérité. Elle appréciait l’odeur et le goût. Ces temps-ci, elle se mettait des bâtons dans les roues pour boire moins, et elle n’y pensait presque plus, mais lorsque l’envie était présente, elle ne pouvait rien contre. Pire encore, elle était heureuse de la savoir là et faisait en sorte de combler cette envie tout de suite.

« Va ! Tu ne vas pas te déshydrater, j’ai là une question dont je doute que tu voudras me donner une réponse : C’est quoi ta couleur de cheveux naturelle ? »

Thèdes se mit à rire doucement. Elle était persuadée qu’il n’allait pas répondre à cette interrogation.
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Kélian Avenor
M.U.M
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Kélian Avenor



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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyJeu 28 Avr - 19:20

[Désolé de t'avoir fait attendre!]

« Oses-tu mettre en doute ma capacité à réussir ?, dit-elle en souriant. Non, à vrai dire, je n’y ai jamais pensé. Pourquoi je ne réussirai pas ? Je suis la meilleure dans mon milieu, il n’y a pas de raison que cela arrive. Il ne faut pas penser aux différentes possibilités : On se fixe un but, on le suit, et on fait tout pour y arriver. Sinon, nous ne sommes rien que des incapables. »

Oh, cette jeune femme n’était pas du style à faire une overdose de modestie apparemment. C’était amusant, cette confiance en soi... pas dans le sens moqueur, il était admiratif face à une chose qu’il avait tant de mal à avoir. En un sens elle n’avait pas tord, si l’on était pas capable d’atteindre les buts que l’on se fixait... alors c’était sûrement que nous étions mauvais. Cela dit un rêve, un objectif comme le sien était un peu particulier, du fait qu’elle ne devait pas être la seule à souhaiter être la meilleure et que les autres résonnaient peut-être pareillement. Malgré ce qu’il pensa, il n’eut pas le cœur à enfoncer d’avantage le couteau dans cette faille car ce dernier avait été à la fois plongé dans le réalisme et le pessimisme et sa nouvelle rencontre n’avait sans doute pas besoin de telles choses.

« Pourquoi tu me dis ça ? C’est quoi, ton rêve brisé, à toi ? »


Un rêve, un espoir anéantis? Tout le monde en avait vu, en voyait et en verrait sans doutes encore partir en fumée. Tout les enfants avaient eu des rêves irréalisables, certains adultes les poursuivaient toujours et d’autre en avaient créer de nouveaux qui leur avaient échappés entre les deux. Kélian avait souvent eu cette impression de toucher enfin au but, d’apercevoir ce qu’il avait longtemps cherché et pourtant il n’avait jamais rien pu saisir de ses rêves. Rien, aucun. Ces illusions qu’ont tout gamins étaient partie avec le temps et la maturité. S’en était suivis les projets d’avenir mais ils avaient rejoint la tombe en même temps que ses parents. Ses espoirs de bonheur liés à sa sœur, elle les avait étouffés avant même qu’il ne les ais formulés. Aujourd’hui ils n’avaient plus de sens, aucun d’entre eux. La seule chose qui le maintenait et le tirait vers l’avant était la seule promesse qu’il s’était faite, de vivre la vie dont ses géniteurs avaient été privés. Peut-être devenir Auror s’il y parvenait, membre de la police sinon. Lorsqu’on lui demandait, il disait qu’il voulait être garde du corps pour une jolie sorcière. Ce n’était pas tout à fait faux, ce rôle l’amuserait mais rien ne lui tenait à cœur comme cela semblait être le cas pour la cinnacrow.

«J’en ai aucun en particulier mais on a tous vécu ça.»

Tant de pensées et si peu de mots. Les gens jugeaient sur ces derniers à torts, à se baser sur ça beaucoup passeraient pour simples d’esprits. Lui, parlait trop ou pas assez, selon les gens, le moment, le sujet. Souvent il blablatait là où il n’y en avait pas besoin et se taisait dans les cas où il aurait été bon de s’exprimer.

« Je suis désolée pour tes parents. Cela fait parti des blessures qui ne cicatrisent jamais. »


L’irlandais fronça légèrement les sourcils. Oui, tout le monde était toujours désolé mais personne n’y pouvait rien. Il l’avait été assez, il n’en avait plus envie même si au fond ce n’était pas si simple. Il acquiesça vaguement, n’ayant rien à ajouter. La jolie brune avait la peau douce et son contact était chaud, léger. Il sourit lorsqu’elle enleva sa main, un peu comme si l’espace d’un instant elle l’avait oublié. Il cessa de penser à des choses sérieuses: il jouait à présent.


« Pour répondre à ta première question : Je suis célibataire. Je ne dois pas encore avoir trouvé chaussure à mon pied… J’en sais rien. Pour la deuxième… D’où me vient cette descente ? Mais c’est naturel, jeune homme ! N’oublie pas que je viens de Norvège et qu’il fait froid là-bas, il faut savoir se réchauffer comme on peut ! Non, plus sincèrement, le goût de l’alcool est plaisant, pour ma part. »


Il rit. Bien sûr il aurait du y penser immédiatement. Une fille du froid ne pouvait répondre sans évoquer un tel argument. Cela dit, elle aimait l’alcool pour autre chose que ses aptitudes à réchauffer les corps et les coeurs. Pourquoi pas? Lui même aimait le goût, d’autre aussi sûrement. Mieux valait avoir cette raison que boire pour oublier ou se complaire dans ses malheurs. Il en avait vu, des pauvres gens, sorciers ou moldus devenir l’ombre d’eux même avec la boisson. L’alcool n’était pas un remède sur le long terme. C’était au mieux un passe temps agréable, au pire la solution d’un soir.

«Tu marques un point à ce niveau, l'alcool a bon goût. A même temps c'est commercial tout ça, si c'était mauvais ce serait pas bien rentable... et puis y'a pas mal de genre différents, presque tout le monde y trouve ce qu'il lui plaît.

Lorsqu'il lui fit part de ses inquiétudes tout à fait réelles -si, si-, elle posa une des seules questions auxquelles il n'avait jamais accepté de répondre.

« Va ! Tu ne vas pas te déshydrater, j’ai là une question dont je doute que tu voudras me donner une réponse : C’est quoi ta couleur de cheveux naturelle ? »


Ses cheveux? Il aurait bien fait mine de ne pas s’en souvenir, lui qui les teintaient depuis qu’il avait appris l’usage de la magie... d’abord avec des potions trouvés dans les livres de sa mère, puis avec sa baguette lorsqu’il sut l’utiliser correctement. Jamais il n’oublierait la tête de sa mère lorsqu’à la veille de son entrée à l’école des quatre vents il était sortit de sa chambre avec les cheveux entièrement bleu. Ils étaient beaucoup plus long, à l’époque. Nessa était passée par toute les couleurs de l’arc-en-ciel mais face à son fils entêté, elle finit par accepter ce changement. Les gens lui demandaient souvent si la couleur était de naissance ou si c’était artificiel, il souriait, répondait que le bleu, c’était beau.

«Qui te dis que je suis pas né comme ça hein? Ca se pourrait... venant d’une famille de sorcier, c’est le genre de cas qui se produisent de temps à autre. Cela dit, t’as raison sur deux points, c’est pas ma vrai couleur et je ne te répondrai pas! »


Il fit un clin d’oeil à l’étudiante et, le sourire jusqu’aux oreilles, bu son verre de whisky cul-sec. Il ne cacha pas une légère grimace. Il tenait bien l’alcool mais cela n’empêchait pas que bu comme ça, c’était quand même pas du jus de pomme. Il fit un signe à un des serveurs lui demandant de ramener deux verres. Un pour lui, l’autre en prévision du prochain verre vidé, qu’il soit sien ou pas. Reportant son regard bleu sur Thèdes, il demanda:

«Entre nous, tu dirais que c’est quoi toi, ma couleur d’origine? »


Ca ne faisait pas partis du jeu, il ne comptait pas se restreindre niveau parlote. Dans un contexte comme celui-ci, ça n’était pas du tout son style. Faisant référence à sa possible déshydratation il poursuivit:

« Tu es trop aimable, de penser ainsi à ma survie. Donc, puisque tu m’as accordé quelques instants supplémentaire dans cette terre... Tu es célibataire du style cliché cinnacrow frigide, tu me touches le bras je pars en hurlant au viol ou tu profites quand même?»

Se ravisant soudainement il ajouta un peu gêné:

«Enfin, je dis pas que toutes les cinna sont comme ça mais depuis que je suis ici, j’en ai connue quelqu’une qui étaient assez salées dans leur genre et comme la réputation d’une maison repose sur une poignée d’individus...»


Il avait parlé un peu vite. Si elle faisait partis de la première catégorie, car il existait quand même une chance que ce fut le cas, elle risquait de ne guère apprécier les termes qu’il avait employé.

« Je dis pas non plus que c’est mal hein, d’être sur ses gardes ou les histoires de rester vierge jusqu’au mariage... enfin ça les regarde quoi mais après... Puis pour ma maison, c’est pas beaucoup mieux tu me dira, faut voir ce qu’on dit de nous. Ouais bon, je suis entrain de m'enfoncer comme un crétin là. Tu permets que je pries vite fait pour que tu fasses pas partie de ces filles? Histoire que je rentre en un seul morceau tu vois ? »

Il sourit, encore. L’alcool commençait à lui monter doucement, surtout le fait d’avoir bu si vite. Il avait laissé sa langue se mouvoir plus vite que sa pensée sur sa première formulation. Cela dit, dans tout les cas, il avait ce petit air innocent et charmeur qui en faisaient craquer plus d’une et qui pouvait le sortir de ce genre de situation délicate. Il la regarda ainsi, un peu confus mais amusé.
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Thèdes Konstonhalu
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Thèdes Konstonhalu



 
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyVen 29 Avr - 21:20

« Quelle couleur de cheveux veux-tu que je te donne ? J’imagine brun. C’est une couleur forte qui l’emporte sur le blond. C’est pour ça, d’ailleurs, qu’il y a plus de bruns que de blonds dans ce bas monde. »

Thèdes avait lu cela dans de nombreux magasines moldus qui expliquaient le pourquoi du comment le blond était la teinture préférée des gens vivant sur cette terre. C’était naturel de toujours vouloir ce qui était rare et ce que l’on n’avait pas. De ce fait, il était d’autant plus naturel de vouloir être blond lorsque l’on était brun, et vice versa. Curieusement, jamais Thèdes n’avait eu l’idée de toucher ou colorer ses cheveux. Le noir, c’était bien après tout, et elle ne s’en plaignait pas. D’ailleurs, la jeune fille aimait à penser qu’il était tout aussi rare d’avoir les cheveux noir corbeau que de les avoir blond couleur du blé. De là où elle venait surtout, il n’était pas rare de voir des blonds courir dans les rues et les gens avaient souvent tendance à se retourner lorsqu’elle passait son cheveux, avec son air majestueux que lui procuraient sa peau blanche et ses cheveux noirs.

Lorsque la nouvelle question fut posée, elle éclata de rire en entendant Kélian déblatérer de telles âneries au point de ne plus vouloir l’arrêter tant c’était risible. Non, Thèdes préférait de loin le regarder avec un petit sourire énigmatique pendant qu’il semblait ne plus vouloir arrêter avec son long discours. Visiblement, l’alcool avait un effet assez puissant sur lui.

« Et si je te dis que j’ai déjà couché avec quelques garçons, ça répond à ta question ? »

Quelques… Il y en avait eu, des garçons qui lui avaient plu, comme ça, pour telle ou telle raison : Parce qu’ils étaient drôles, parce qu’ils savaient séduire, parce qu’ils avaient du charmer et qu’ils savaient en jouer… Avec qui elle était restée quelque temps, pour tuer l’ennui, le temps, le monotone. Souvent à Seattle, où elle avait clairement plus de liberté qu’à Drammen, mais aussi, lorsque l’occasion se présentait et qu’un beau norvégien tentait de la séduire, Thèdes se laissait faire. Après tout, ce n’était qu’un passe-temps comme un autre. Tant que cela n’interfèrerait pas dans les études, la brune continuait son train de vie comme elle en avait eu l’habitude.

De temps en temps, elle riait doucement, tentant de se faire discrète pour ne pas le vexer, rien qu’en pensant aux tournures de phrase qu’il avait utilisées lorsqu’il s’était embrouillé « Je ne dis pas non plus que c’est mal hein » « C’est pas beaucoup mieux. » Il avait sans doute raison, il était tellement en train de s’enfoncer comme un crétin que ça en devenait ridicule mais, un point pour lui, il avait eu le mérite d’être drôle.

Depuis le début du jeu, elle n’avait pas encore touché à son verre et cela ne lui manquait pas. Lorsqu’elle était occupée, ce qu’elle faisait sur l’instant était toujours plus intéressant que l’environnement qui l’entourait. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il fallait qu’elle soit toujours en train de faire quelque chose, de s’occuper, pour empêcher ses pensées de vaquer vers des horizons qui n’étaient plus très fréquentables, surtout depuis qu’elle avait quitté son pays natal et tout le soutien qui s’y trouvait. Non vraiment, c’était nécessaire, il fallait qu’on meuble les coins de son cerveau où pouvaient, de temps à autre, se trouver des idées bien trop noires pour être dites à haute voix.

« À moi. »

Difficile de trouver une question. Elle regarda un peu autour d’elle, histoire de se donner des idées. Rien. Alors, elle regarda plus consciencieusement Kélian en face d’elle. Il disait supporter l’alcool, Thèdes n’y croyait que trop peu en voyant dans quel état il pouvait être après un cul-sec. Elle se demanda alors, qui ramènerait l’autre dans un état pitoyable, lorsqu’ils rentreraient à l’université, cette pensée la fit sourire. En fait, Thèdes osait espérer que ce ne serait pas elle. Avec un peu de détermination, il était aisé de ne pas boire et elle en avait conscience. La jeune femme était d’ailleurs assez fière d’elle lorsqu’elle baissa les yeux pour regarder son verre, toujours plein à rabord que lui avait amené il y a peu la serveuse.

« Que je sois une Cinnacrow frigide comme tu dis te poserait un problème ? Je veux dire, en quoi est-ce important surtout, que tu saches cela en fait ? »

Faire partie des Cinnacrow avait ses bons et des mauvais côtés. Bons, parce que selon son père, c’était bien la maison la plus respectable de l’université et puis, même si l’ambiance n’était pas très festive, elle était propice au travail et Thèdes y trouvait son compte à moitié en tout cas, mais elle préférait parler de verre à moitié plein que de verre à moitié vide. Mauvais, parce que bien entendu, il y avait des préjugés qui persistaient encore et toujours. Thèdes n’étaient pas une sainte nitouche. Elle testait. Elle n’avait pas froid aux yeux, d’ailleurs, si on pouvait dire quelque chose de véridique sur Thèdes, c’était bien qu’elle était courageuse. Elle avait besoin de vivre, elle était sur terre pour ça, non ? Alors oui, il lui était arrivé à de nombreuses reprises de s’être demandée si elle était vraiment faite pour cette maison, elle y avait réfléchi longuement pour en venir à la conclusion que oui, certainement, elle y avait sa place, et cela intégralement. Peut-être que oui, d’accord, elle n’était pas la parfaite Cinna que l’on s’attendait à voir, mais elle avait ses côtés. L’impulsivité, sa nervosité, entre autres.

« Vraiment, je t’assure, ça m’intéresserait de savoir pourquoi tu penses une telle chose. Je veux dire après tout, que je ne sois pas une Cinnacrow frigide qui crie au viol sans arrêt comme tu dis, t’y gagnes quoi ? »

Avec l’alcool qui commençait doucement à endormir ses gardes, Thèdes était presque sûre que le jeune homme répondrait sincèrement. À moins qu’il ne décide encore de boire, mais c’était comme reculer pour mieux sauter. Le pire, dans ce jeu, c’était peut-être qu’au final, plus on évitait les questions et on buvait, plus on est inoffensif lorsqu’il est question de choses vraiment importantes. Thèdes n’était plus une novice, et elle avait appris, au fur et à mesure, à apprendre à jouer à ces jeux d’alcool tous plus vicieux les uns que les autres. Elle ne voulait pas répondre à une question stupide ? Le mensonge était de mise. Après tout, elle mentait si bien, si parfaitement qu’il était trop difficile de se rendre compte sur le moment que ce n’était pas vrai. Une seule et unique fois, Thèdes avait hésité pour au final boire, à ce même jeu d’ailleurs. Dans la salle commune, accompagné d’Andrew McAllen. Elle aurait pu mentir, elle en aurait été capable, d’ailleurs, mais le jeune homme avait déjà été trop honnête avec elle pour faire une telle bêtise. Lui montrer qu’elle ne lui mentirait pas, lui prouver, pire, avait peut-être été la déclaration la plus vive de cette soirée, en fait. Curieusement fière de ne pas avoir été malhonnête, il arrivait de temps à autre à Thèdes de repenser à ce moment comme une réussite. Une bataille qu’elle avait réussie contre elle-même.

Sortant de ses pensées, elle se remit à fixer Kélian tout en attendant une réponse. Il n’allait pas la laisser là, maintenant ? Le jeu commençait sérieusement à être drôle, et, s’il décidait d’arrêter le jeu (ou de reboire), Thèdes serait bien capable de lui en avoir, à défaut de ne pas le faire lorsqu’il avait presqu’insulté sa maison. Cependant, elle avait décidé de ne pas en faire cas, il n’était presque plus dans son état normal, après tout.
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Kélian Avenor
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Kélian Avenor



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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyDim 1 Mai - 22:10

« Quelle couleur de cheveux veux-tu que je te donne ? J’imagine brun. C’est une couleur forte qui l’emporte sur le blond. C’est pour ça, d’ailleurs, qu’il y a plus de bruns que de blonds dans ce bas monde. »

Brun... peut-être, pourquoi pas. Cela dit ce n’était guère là une réponse originale puisque tout le monde la donnait. D’autre part, il reconnaissait qu’il n’existait dans les couleurs basiques qu’une gamme de possibilités restreinte. Il trouvait dommage de se limiter au banal quand la magie ou certains produits moldu extravaguant permettaient d’y couper et de s’en extraire. Quitte à modifier des choses sûr soi, autant le faire jusqu’au bout, s’était-il dit.

Reprenant sa concentration suite à sa petite perte de sang froid, il écouta de nouveau la demoiselle.

« Et si je te dis que j’ai déjà couché avec quelques garçons, ça répond à ta question ? »

Les extrémités de ses lèvres s’étirèrent. Il ne serait pas aller jusqu’à poser la question de cette façon et n’attendait pas réponse si indiscrète. Si curieux, il l’était, il restait néanmoins respectueux sur ce sujet... peut-être le fait de se dire qu’il aimerait que les hommes abordant sa petite sœur aient cette même discrétion respectueuse, ou alors était-il naturellement ainsi, au début. En l’occurrence il lui sembla que la demoiselle était encore plus ouverte qu’elle ne le paraissait. Même s’il n’y avait aucune honte à coucher, nombreuses étaient les femmes qui éviter ce genre de discussion et s’emportaient à la moindre allusions ou à contrario, il y avait celles qui ne cessaient de s’en vanter. Autant dire que la deuxième catégorie avait tendance à le faire fuir. Non pas par crainte mais se retrouver au lit avec une fille passée par cinquante personne dans l’année, non merci. Le juste milieu était donc plutôt rare mais visiblement pas inexistant. Il nota tout de même que ‘quelques’ était un terme particulièrement vague.

«Je suppose que oui, cela répond.»

S’il y avait un avantage à son rapport avec l’alcool, c’est que dans les premiers verres il descendait aussi vite qu’il était monté. Passés un certain nombres de verres il atteignait cela dit un point de non retour suite auxquels il devenait vraiment lourd avec des avances exagérées et le réveil d’un caractère peu gratifiant. Il ne comptait plus les fois où il s’était battu sous l’emprise de l’alcool lors de ses deux premières années à Swyn, ni celles où il avait faillis briser des amitiés à cause de cette même boisson. Il évitait, depuis, de dépasser le stade joyeux et juste un peu perdu. Il y avait toujours beaucoup à perdre et trop peu à gagner, s’il sentait qu’il approchait cette limite, il cesserait le jeu. Son attention toujours rivée sur la cinnacrow, il attendit la suite.

« Que je sois une Cinnacrow frigide comme tu dis te poserait un problème ? Je veux dire, en quoi est-ce important surtout, que tu saches cela en fait ? »


Il haussa les épaules, premier signe de sa future réponse. Si ça posait un problème? Non, cela lui permettait juste de s’adapter en fonction de la personne qu’il avait en face. Ajuster ses sujets de conversation, surtout, puisque son comportement lui était un automatisme. Il pouvait être très calme et posé comme joyeux et fêtard. En revanche les thèmes de discussion méritaient un peu plus de réflexion, ne serait-ce pour que ni l’un ni l’autre ne s’ennuie dans l’échange. Il avait souvent supporter ce genre de situations et même s’il le faisait de bonne grâce pour ne pas paraître rustre ou impoli, autant se le dire, il préférait les éviter. Quand à l’importance qu’il attachait à sa réponse... Une fois de plus il y en avait peu. Ça ne l’empêcherait pas de passer une bonne après-midi, même mieux que ce qu’il avait prévu puisqu’il trouvait en la norvégienne une compagnie agréable. Il avait fallu une question, celle-ci était venue seule, sans arrière pensée. Après... il était honnête avec lui même. Si elle avait répondu être une de ces filles incapables de s’amuser il n’aurait peut-être pas cherché à la revoir d’emblée, selon la tournure de la journée. Malgré cela certaines de ces étudiantes avaient tout de même le mérite d’avoir du répondant, du talent et de savoir faire la conversation alors qu’importe ce qu’elle aurait répondu, il y aurait quand eu un après même si très changeant.

« Vraiment, je t’assure, ça m’intéresserait de savoir pourquoi tu penses une telle chose. Je veux dire après tout, que je ne sois pas une Cinnacrow frigide qui crie au viol sans arrêt comme tu dis, t’y gagnes quoi ? »

«Ce que j’y gagne? A priori, rien. Que veux-tu que je te réponde? L’éventualité de te faire connaître mon lit? C’est pas vraiment mon style, pas comme ça. Ça me permet simplement de savoir un peu plus de quel genre tu es et donc de pouvoir adapter propositions et situations en fonction de ça.»

Il se posa quelques instants afin de réfléchir à la suite de sa réponse. Qu’est-ce qui avait pu le pousser à cette interrogation? Comme il se l’était dit, rien elle était passée par sa tête tout bêtement.

«Je ne nies donc pas que j’aurai pu adopter un rôle un peu plus sérieux si tu m’avais répondu différemment. Je m’adapte facilement selon les personnes dont je suis en présence... On peut parler de choses nécessitant connaissances et longues réflexions ça ne me gênerait pas. Maintenant, nous jouons et pour moi ce n’est pas synonyme de sérieux, tu sais.»

Il n’y avait rien à ajouter de plus à ses yeux. Si cela ne lui convenait pas ou si elle avait d’autres questions, qu’elle ne se gêne pas il y répondrait sans soucis. Quelque peu fatigué de sa semaine, il se dit que s’il restait à se taire et à ne rien faire, cela allait le rattraper. Songeant à une nouvelle question, il tenta donc de ne pas faire de nouveau faux pas bien que ça ne l’aurait pas empêché de dormir sur ses deux oreilles. Il se remémora les paroles échangées, cherchant dans ce que la demoiselle aurait dit une chose qui aurait pu susciter une question mais rien ne lui apparut sur le moment.

«C’est dommage de se priver de boire à côté. Tu veux quelque chose de non alcoolisé pour le reste du temps?»

Il n’aimait pas rester dans un pub sans pouvoir siroter un verre en fonction de son bon vouloir. Même s’il ne s’agissait que d’eau ou autre contenu du même genre, ça ferait pour lui l’affaire. Histoire de ne pas retarder le jeu trop longtemps, il hasarda:

«Tout à l’heure, tu m’as demandé quel était mon rêve brisé alors que nous parlions de ton rêve qui avait à tes yeux tout de réalisable... alors... as-tu un songe définitivement perdu?»

C’était personnel, un peu trop peut-être mais en même temps elle n’était pas forcé de répondre et elle le savait. Il aurait pu continuer sur des banalités, lui demander quel était son style de littérature ou si elle préférait se baigner dans l’eau douce ou l’eau salé mais ça n’aurait pas eu grand intérêt. Pour ce genre de chose, elle aurait peut-être l’occasion d’y répondre plus tard, dans un autre cadre que ce vieux pub à l’ambiance peu propice. A moins qu’en n’étant trop direct précédemment il lui ait fait faire une croix sur la possibilité de se voir à nouveau...

*L’avenir seul le dira.*

Il avait mieux à faire que de se torturer l’esprit avec ce qui allait être ou non. Le présent seul comptait pour le moment. Tout en faisant de nouveau signe à un serveur, il soutint le regard de Thèdes en attente de sa réaction, bien plus sérieux qu’il ne l’avait été jusqu’à présent.
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Thèdes Konstonhalu
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Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyLun 2 Mai - 19:17

« Je ne nies donc pas que j’aurai pu adopter un rôle un peu plus sérieux si tu m’avais répondu différemment. Je m’adapte facilement selon les personnes dont je suis en présence... On peut parler de choses nécessitant connaissances et longues réflexions ça ne me gênerait pas. Maintenant, nous jouons et pour moi ce n’est pas synonyme de sérieux, tu sais. »

Sourire en le regardant dans les yeux. Non, rien de sérieux. Rien ne l’était jamais, c’était comme ça. Pourquoi ? Parce qu’elle en avait envie, parce qu’elle le voulait, parce que c’était comme ça. Ne jamais plus rien changer à partir de maintenant, la tournure des évènements étaient parfaite. Comment elle l’avait attendue.

Elle n’avait plus soif. D’alcool peut-être, mais c’était tout, mais elle savait sa pensée peu sérieuse, surtout si elle voulait que son plan marche à la perfection. Alors, elle préféra refuser l’invitation, bien qu’honorable et aimable. Elle accompagna l’action d’un joli sourire.

« Non merci, mais prend quelque chose pour toi, je goûterai peut-être. »

Le sourire encore plus grand, elle attendit la prochaine question, heureuse de savoir que ce serait bientôt son tour, elle avait déjà une idée merveilleuse. Ou pas. Enfin, ça dépendait des points de vue. De son propre point de vue, c’était fabuleux. De celui de Mani, peut-être que, oui, ce serait quelque chose de bien.

Lui prouver qu’elle était meilleure que toutes les autres allaient enfin pouvoir se montrer cette après-midi. Enfin, tout dépendait que Kélian… Elle verrait. Quoi qu’il arrive, elle lui montrerait que c’était elle, la meilleure, que les autres n’avaient rien à faire ici, à vouloir entrer dans le jeu de la sorte. Ceci dit, il était vrai que si Kélian y mettait un peu du sien, la tâche serait plus aisée.

Rêve brisé. Impossibilité d’en parler, c’était un fait. Pas dans de telles circonstances. Elle aurait pu en parler à Andrew, à Ennis, à Kamilja. Le sujet était trop douloureux, trop prenant. Et puis, il fallait aussi se dire que ce n’était pas possible, pas maintenant, pas dans de telles circonstances, c’était clair, ça n’irait certainement pas avec la suite de la conversation. Les rêves brisés… Oui, c’était en effet un sujet qu’elle pouvait aborder avec Kamilja avec beaucoup de facilité. La polonaise l’aurait écoutée, sans rien dire. Elle disait être faite pour ça. Thèdes lui aurait rie au nez, comme d’habitude. En parler à Ennis… Elles n’étaient pas assez proches, encore. Copines de boisson, rien de plus, c’était déjà bien, mais pas assez travaillé pour pouvoir parler de son père, de Tejho. Andrew. Pourquoi pas, elle savait être honnête avec lui, contre toute attente. Elle s’était empêchée de mentir avec lui, alors, elle avait eu l’idée de faire en sorte de ne jamais parler de ça. De toute façon, le sujet n’était jamais venu de lui même. Tant mis que ce ne soit jamais arrivé sur la table, d’ailleurs. Peut-être que si cela arrivait un jour, elle en parlerait. Contre toute attente, elle l’imaginait sérieux avec elle, peut-être était-ce faux, elle aimerait que ce soit, vrai, pourquoi la situation dans laquelle les deux personnes étaient lui plaisait assez pour ne pas vouloir la changer.

Suivi d’un clin d’œil, Thèdes finit son verre à une vitesse hallucinante. L’alcool aidait, la brune se mit à penser à des choses plus extravagantes, laissant loin, très loin, derrière elle les souvenirs, la Norvège, ses parents, son frère, sa famille en somme pour des pensées agréables tels qu’un présent facile et un futur merveilleux.

« Tout à l’heure, tu m’as demandé quel était mon rêve brisé alors que nous parlions de ton rêve qui avait à tes yeux tout de réalisable... alors... as-tu un songe définitivement perdu?
-Rêve brisé ? Je ne vois pas de quoi tu parles, je préfère boire mon verre, ça nous évitera un ennui extrême ! »

À lui peut-être, à elle, un malaise profond qui se serait déplacé de son ventre jusqu’à sa tête, pour ne plus la quitter avant longtemps.

« Mon tour, Kélian. J’espère que tu sauras répondre à ma prochaine question comme je le veux. »

Ca commençait enfin. Elle mit quelques secondes pour se demander comment poser exactement la question. Avec tact, ou pas. Il fallait savoir. Tournant ses yeux vers le bar non loin d’elle, elle regarda le barman se pressait pour servir des boissons. Le pub était presque plein à présent, elle regarda l’heure sur sa montre achetée il y a peu à Bourg-en-bière, dix-huit heures. Déjà. Le temps passait incroyablement vite en bonne compagnie, se dit-elle.

« Tu comptes m’inviter, ce soir et cette nuit, ou je vais devoir le faire moi ? »

On ne peut plus sérieuse, elle continua de fixer le plumentine dans les yeux. Le serveur revint vers les deux jeunes gens et ils prirent commande.

Voilà, elle avait pris les devants. Autant il n’allait pas apprécier et se renfermer comme pour les verres offerts pas Thèdes ou il allait être ravi. La brune préférait bien entendu la deuxième solution et continua à lui sourire en attendant sa réponse. Il fallait qu’il dise oui. Pour deux raisons, en fait. La première, parce que cela briserait la monotonie de son existence depuis son entrée ici, la seconde parce que Mani en avait décidé ainsi, et qu’il fallait le faire. Quitte à lier l’utile à l’agréable, Thèdes trouvait que Kélian était un excellent compromis. Et puis, la norvégienne était belle, elle le savait. En plus d’être intelligente et pleine d’esprit. Au fil des secondes qui passaient, la jeune fille ne pensait même plus à ce qu’il réponde négativement à la question posée. Prise d’une extrême confiance en elle, elle se coiffa les cheveux, entremêlant les mèches doucement avec ses doigts, et ce toujours sans le lâcher du regard. Allez, il allait bien finir par lâcher une réponse, c’était quelque chose qui se faisait après tout, après une question.


Dernière édition par Thèdes Konstonhalu le Mer 4 Mai - 21:17, édité 1 fois
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Kélian Avenor
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyMer 4 Mai - 20:02

« Non merci, mais prend quelque chose pour toi, je goûterai peut-être. »

Haussant les épaules et lui rendant son sourire, Kélian fit signe au serveur, une fois de plus.
Le plumentine leva les yeux au ciel. La pimentine c’était vraiment bien pour venir seul, entre potes à la limite. Pour les rencontres, il valait mieux passer chemin. Enfin, en l’occurrence, il faisait avec ce qu’il avait sous la main... lieu parlant bien sûr. L’irlandais doutait encore un peu de cette rencontre, cette Thèdes quand même, c’était une drôle de femme. Elle bue son verre, en guise de réponse. Il s’en doutait, c’était personnel, trop peut-être. Lui n’avait presque jamais rien eu à cacher et son mental lui permettait de parler facilement de toute chose à la plupart des gens même si l’envie n’y était pas toujours. Ce n’était pas le cas de tout le monde, il en était bien conscient. Cela dit cette non réponse attisa tout de même sa curiosité, un peu malgré lui, il aurait aimé savoir. Trouver une faille sur cette belle cinnacrow amatrice de boisson et débordante d’ambitions.

« Rêve brisé ? Je ne vois pas de quoi tu parles, je préfère boire mon verre, ça nous évitera un ennui extrême ! »


Un ennui extrême ou une gêne de même rang? Lorsqu’on ne voulait pas ennuyer quelqu’un, on prenait des raccourcis, on allait droit au but, vite fait, vite oublié afin de passer à autre chose de plus intéressant. Tout du moins était-ce là sa vision de chose, alors il pencha plutôt pour l’autre option... A chacun ses secrets, vilaine, vilaine curiosité... Depuis petit, les gens le lui disait, le disait à ses amis. «La curiosité est un vilain défaut.» Oh que oui elle l’était, parfois. A cet instant, il ne niait pas cette association de terme et pourtant elle lui avait maintes fois servie. La curiosité le poussait un peu dans ses études, lui avait permis de découvrir des types de magie qu’il ignorait avant et bien d’autres choses encore.

Les règles étaient les règles et il n’avait rien à redire sur la réaction de l’étudiante. Ce n’était qu’un jeu, ils se connaissaient à peine il ne pouvait se permettre de s’aventurer sur la pente glissante de la vie privé. Un jour, peut-être. Peut-être pas, aussi.

« Mon tour, Kélian. J’espère que tu sauras répondre à ma prochaine question comme je le veux. »


Il sourit amusé. Ce souhait d’avoir une réponse plutôt qu’une autre montrait de la part de son interlocutrice une certaines attentes. Elle n’aurait pas du en avoir, pas avec lui. C’était inutile, il aimait jouer. Ce n’était pas possible si tout aller toujours dans le sens voulu. Elle regarda sa montre, il haussa un sourcil. S’ennuyait-elle en sa présence ou avait-elle autre chose à faire? Une fois de plus cela n’avait que peu d’importance. S’il ne passait pas la soirée avec elle, ce serait avec d’autres, ici ou ailleurs, à boire ou à parler, tant qu’il s’amusait. Bien que cela l’aurait un peu vexé qu’elle se lasse déjà, il ne posa pas de question. C’était d’ailleurs à elle, de le faire. Il attendit la fameuse interrogation, serein.

« Tu comptes m’inviter, ce soir et cette nuit, ou je vais devoir le faire moi ? »

Bien avant qu’il n’eut le temps de réfléchir et plus encore d’analyser la question, le serveur arriva. Il laissa Thèdes choisir si elle souhaitait quelque chose et commanda un verre de limonade. Le serveur commençait à être visiblement agacé d’être sollicité toutes les cinq minutes par de vulgaires étudiants. D’habitude en après midi, les trois quarts des clients se levaient et allaient au bar, pour avoir leurs verres et lui était plus tranquille. Pourquoi devait-il toujours y avoir un gêneur dans le coin? Certes il commençait à être plus tard mais ils l’avaient appelés toute l’après midi. Ils avaient des jambes, les gosses... si jeune et déjà fatigués? On ne lui ferait pas avaler ça, oh que non! Il servit tout de même la table avec une mauvaise grâce palpable. Le sourire ironique qu’il lâcha lors du dépôt de commandes indiqua clairement qu’il valait mieux éviter de le gêner à nouveau.

Chose faite, le jeune homme put enfin réfléchir à la question. Elle ne manquait pas de culot, c’était le moins qu’on puisse dire. Très rare était les demoiselles prenant les devant. Qui était-elle donc? Elle avait, de plus, signaler attendre une réponse bien précise et lui persistait dans ses envies joueuses. Il n’était pas particulièrement friands de facilité mais il fallait avouer que Thèdes avait un charme certains bien qu’il douta que boire des verres seule fut le meilleur moyen de l’employer... Ainsi, elle souhaitait être invitée et n’y aller pas par quatre chemin. Certes, c’était tout à son honneur cependant...

*Une telle proposition, ça se refuse pas mon vieux...*

Non, en effet on ne pouvait que satisfaire une telle demande et pourtant. Il ne cilla pas plus qu’elle. Les grands yeux sombres qu’elle possédait étaient semblable à un abysse dans lequel il paraissait aisé de se perdre au rythme de l’écoulement des secondes. Elle souriait toujours, charmante, sans parler des gestes mêlés à ses cheveux qui n’avait pas échappé à Kélian. Désirable, certes. Presque irrésistible, sûrement. Penchant très légèrement la tête en avant sans la lâcher du regard, il finit par se décider à ébaucher une réponse:

« Tu es bien impatiente, jeune femme. La plupart des étudiantes attendent au moins un rapprochement pour espérer une telle invitation.»

Il n’était pas parfait, son obsession pour le bleu ne plaisait pas à tous mais il n’était pas aveugle pour autant. Il plaisait, tant par son côté simple et bon vivant que par l’aspect fragile et sentimental qu’il pouvait dégager. Il n’en était pas à sa première conquête et ne verrait pas la dernière de si tôt. Sans aller jusqu’au bout à chaque fois, il passait de bon moment avec diverses jeunes femmes, rire, drague... Il prenait son temps. Elles ne fuyaient pas devant l’attente raisonnable qu’il mettait à chaque fois. Être pris de court comme il venait de l’être n’était vraiment pas dans ses habitudes.

«Je t’invite pour ce soir, la nuit dépendra de la soirée.»

Il lui fit un léger clin d'oeil, rieur. Allons, pourquoi précipiter les choses? Si ça ne lui allait pas, elle dirait non. Il offrait un compromis, il n’était pas désespéré pour sauter sur les gens comme elle en émettait l’idée. Bien sûr, qu’il y avait de fortes chances pour qu’ils finissent dans une intimité physique si elle en avait envie mais ce n’était pas une raison pour en mettre de côté le reste. Il réfléchit quelques instants puis ajouta:

«Donc, souhaites-tu manger quelque part avec moi et faire un tour après?»

Rester ici n’était pas envisageable, vu l’heure qui avançait l’endroit serait vite occupés par des gens moins fréquentables ou ayant forcé sur l’alcool. Si elle souhaitait rester à Boug-en-bière, il y avait le lys blanc ainsi que quelqu’autres restaurants de moindres importances. Sinon, en transplanant ils avaient presque le monde entier. C’était ça, l’avantage d’être sorcier. Pour la suite, l’enceinte même de l’université offrait des endroits plaisant à voir, surtout en soirée à cette période de l’année ou les nuits commençait à se faire plus douce. Thèdes n’avait l’air qu’à demi ravie... c’était à prendre ou à laisser mais si elle était aussi maligne qu’elle le semblait, elle aurait compris qu’implicitement, elle avait presque obtenu ses invitations. Il se souvint cependant que «presque» ne paraissait pas être dans son vocabulaire, lorsqu’il s’agissait de ses voeux.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.    [Terminé] Dans la vie, il faut tuer le temps avant que ce soit lui qui le fasse.  EmptyJeu 5 Mai - 20:14

« Tu es bien impatiente, jeune femme. La plupart des étudiantes attendent au moins un rapprochement pour espérer une telle invitation. »

Thèdes haussa les épaules. La plupart des étudiantes ? Elle n’était pas comme la plupart, c’était sans doute pour ça. Pourquoi se fondre dans la masse ? Pourquoi vouloir toujours être comme les autres ? Thèdes aspirait à plus, de toute façon. C’était totalement insensé de toujours agir comme tout le monde. Ca servait à quoi, d’abord ? Non, il valait mieux encore montrer quelque chose de nouveau, prouver à tout le monde que l’on est différent, qu’on change des gens ordinaires et ennuyeux. Thèdes sourit. Bientôt, tout cela sera de l’histoire ancienne, avec Mani. Elle mettait d’ailleurs beaucoup d’espoir dans l’accomplissement de son projet. Quitte à ne pas être l’enfant que son père rêvait d’avoir, autant pousser la chose au maximum. Quitte à faire mal. Quitte à tout perdre.

Tout perdre ? Non. Elle espérait aussi qu’il resterait l’amour de sa mère, de ses cousines et cousins, de ses deux oncles aussi. Six personnes à l’estime non négligeable, en soit. La brune n’avait pas le droit de leur faire ça. En même temps, elle n’avait pas le droit de faire ça à son père non plus. Mais lui ne s’était pas gêné, non ? La haïr pour un acte qu’elle n’avait pas commis, pour un accident malheureux dont elle n’était pas responsable. Oui, d’accord, c’était triste et surtout extrêmement ancré dans l’esprit de Thèdes, mais ça n’en donnait pas la raison tout de même. Alors, quitte à se faire détester, autant qu’il ait une bonne raison. Bon, il fallait qu’il soit au courant aussi. Détail non négligeable qui ne se produirait sans doute jamais. C’était pour ça qu’elle en avait décidé ainsi, parce que s’il fallait trouver une vraie raison d’être en Irlande, autant changer. Être quelqu’un de nouveau. L’idée lui plaisait pour faire à son interlocuteur un énorme gigantesque sourire.

« Je ne suis pas tout le monde, répondit-elle sans en rajouter.
- Je t’invite pour ce soir, la nuit dépendra de la soirée. »

Bon, un compromis respectable. De toute façon, il ne résisterait pas longtemps, c’était clair. Sûre d’elle, Thèdes l’était, peut-être pas pour tout, mais dès qu’il s’agissait d’elle, à défaut de savoir ce que son père pensait d’elle, Thèdes, elle, elle savait. Kélian lui fit un clin d’œil. Rien que ça. C’était comme qui dirait déjà acquis avant d’avoir fait quoi que ce soit. Le désir qu’elle avait depuis quelques temps de changer son moi intérieur était en train de s’accomplir et en plus avec l’aide de Kélian. Elle se disait, quelques jours auparavant, qu’elle allait mettre du temps avant de finir sa mission, mais c’était en fait pour plus facile que prévu. Elle croyait qu’elle allait atteindre son but doucement mais sûrement, mais ce soir, elle se disait qu’en réalité, c’était bien plus sûrement que doucement. Elle fit un sourire et rajouta.

« Bien. »

C’était suffisant et il n’y avait rien à dire de plus par la suite.

« Donc, souhaites-tu faire un manger avec moi et faire un tour après ? »

Sans rien dire, elle hocha la tête doucement, regardant le verre vide posée en face d’elle.

La limonade à peine entamée, les deux quittèrent la pimentine pour aller manger dans un restaurant pas loin. La nuit était à eux, mais, en y repensant, elle était surtout à Thèdes. En riant sans aucune raison particulière, elle agrippa le bras de Kélian et le poussa presque jusqu’à la sortie, à peine pressée du reste de la soirée.
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