S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]

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MessageSujet: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyDim 29 Mai - 18:34

Il y a des choses indispensables à tout sorcier digne de ce nom et l'une de ces choses, ou plutôt catégorie de choses, c'est une bonne réserve d'ingrédients pour potions. Parmi ces ingrédients, celui dont Nathaniel avait attendu l'arrivée prévue pendant deux semaine venait d'être livré à la boutique d'apothicaire de Bourg-en-Bière.
La poudre issue des cornes de Bicornes était, en effet, un ingrédient rare et précieux, malheureusement absent de ses réserves depuis quelques temps, suite à une préparation qui en avait consommé les derniers grammes. Certes, il aurait du prévoir le coup longtemps à l'avance, mais son peu d'affinité avec l'art des potions le rendait quelque peu négligent avec ses ingrédients.

S'étant levé de bonne heure, ce matin là. Il s'était préparé, avait contemplé rapidement le rendu de sa tenue (une tenue presque uniformément noire si on exceptait la chemise gris-argenté qui lui donnait l'impression de porter les couleurs du blason familial, caprice du destin puisque les autres étaient au nettoyage) et avait transplané directement sur place dès l'heure d'ouverture afin de ne prendre aucun risque. Les chance qu'un importun ait acheté l'ingrédient en question avant lui étaient ainsi réduites au minimum.

Quel ne fut pas son étonnement lorsqu'il remarqua que, d'une part, il n'était pas le seul client de la boutique à cette heure si matinale, mais qu'en plus la seconde personne était en train d'acheter sa poudre de corne de Bicorne !

Il émit tout d'abord une sorte de toussotement pour attirer l'attention, obtenant l'effet désiré lorsque le vendeur le salua d'un "Mr Blake" et lui demanda les raisons de sa présence. Ce à quoi Nathaniel répondit :


- J'aimerais que vous interrompiez la transaction en cours, j’attends cette poudre depuis deux semaines...

Conciliant, il ajouta même :

- Je suis prêt à vous en donner le double du prix habituel.

Après tout, que représentaient pour lui quelques galions de plus ? Tant qu'il obtenait ce qu'il désirait, le prix n'avait aucune importance.
Il savait être également un client régulier et le digne héritier d'une ancienne famille de l'aristocratie sorcière, ces deux éléments combinés au fait qu'il venait d'offrir un prix des plus intéressants à l’apothicaire auraient du suffire.
Alors pourquoi l'homme se tortillait-il nerveusement derrière son comptoir ?

Accordant seulement un regard à l'autre client, il remarqua qu'il s'agissait en fait d'une cliente, d'à peu près son âge, peut-être un peu moins. Sûrement une étudiante de SWYN.
Les étudiants normaux n'étaient-ils pas censés faire la grasse matinée, à cette heure ?
Si les bases de la vie estudiantine finissaient par se perdre, où allions-nous ?!
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Anne Pattinson
A.C.A.I.I
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Anne Pattinson



 
▌Né(e) le: 18 Novembre
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyVen 3 Juin - 18:26

La poudre de cornes de Bicornes. Un ingrédient assez rare. Dispendieux aussi. Essentiellement utilisé dans la préparation de polynectar, pour ses propriétés magiques favorisant la métamorphose. Boire une telle potion ne lui servirait en rien car Anne possédait un don lui exemptant une telle nécessité. Pourtant, elle attendait avec impatiente l’ouverture de la boutique, dans le but très précis de se procurer la poudre en question, ses jambes se balançant dans le vide sous le banc installé devant la vitrine de l’apothicaire. Le marchand arriva avec cinq minutes d’avance, les bras chargés de marchandises. Anne se leva et le suivit à l’intérieur après l’avoir poliment salué. Jusqu’à l’été dernier, passer le seuil de cette porte ne lui vint jamais à l’esprit. De son vivant, son grand-père gérait une affaire semblable en plein cœur de l’Allée des Embrumes, à Londres. Suite à son décès, la succession revenait à Anne, seule héritière de la famille. La poudre de cornes de Bicornes étant très en demande ces temps-ci, impossible de mettre la main dessus malgré ses quelques contacts fiables. Une forte amertume en découla puisqu’elle savait pertinemment que son aïeul serait parvenu à dénicher le précieux ingrédient.

« Je voudrais procéder à l’achat de la poudre de cornes de Bicornes que vous venez de recevoir. »

Le marchand acquiesça d’un signe de tête entendu et fouilla derrière le comptoir dans la caisse arrivée ce matin même. Il revint vers Anne en lui tendant une fiole qu’elle saisit du bout des doigts. Ça y était, elle la tenait enfin. Une lueur traversa son regard alors qu’un jeune homme manifesta soudain sa présence d’un léger toussotement. Anne n’y fit pas attention jusqu’à ce que ce dernier vienne compromettre l’acquisition de son article. Il proposa le double de sa valeur, provoquant ainsi un haussement de sourcils de la part du commerçant, visiblement intéressé, mais hésitant.

« Ce n’est pas possible. »

Pour appuyer ses dires, et sans quitter du regard celui qu’elle supposait être un étudiant en M.U.M. de l’université, Anne déposa le triple du montant sur le comptoir. Elle ne projetait pas de retarder la préparation de son philtre de concentration. L’option n’était pas envisageable. Il disait attendre depuis deux semaines. Espérait-il que ce fait puisse lui servir d’argument ? Si Anne pensait que non, le marchand semblait en proie à un dilemme. Il n’avait pas fait un geste vers les galions ayant le pouvoir de mettre un terme à cette interruption. La jeune anglaise reconsidéra un instant le jeune homme devant elle. Le blason qu’il portait ne lui était pas étranger. À quelle famille de sorciers appartenait-il ? Le marchand ne l’avait-il pas interpelé lorsqu’il passa sur le seuil de la porte ? Blake, voilà ! Le renard d’argent. Anne se rappelait, maintenant. Les Blake étaient cette famille influente de sangs purs opportunistes. L’image qui lui vint à l’esprit remontait à plusieurs années.

À cette époque, Jack Pattinson, ministre de la justice magique, récemment divorcé, enchaînait les réceptions mondaines des meilleurs cercles anglais du pays afin de redorer la réputation familiale. Il ne permettrait pas qu’on la ternisse, encore moins à cause des agissements irréfléchis d’une ex-femme trop crédule. Les journaux n’en disaient pas beaucoup sur les raisons de leur séparation, sinon que l’influence de Jack Pattinson au tribunal de la magie condamna celle qui fut son épouse à dix ans d’enfermement à Azkaban avec remise de peine possible. Il se présentait à ces réceptions en compagnie de sa fille, à peine âgée de cinq ans. Les gens se montraient compréhensifs à la vue de la détermination de ce père prêt à garder la tête haute pour ne pas que son unique enfant souffre des fautes d’une mère aussi indigne que dangereuse. C’est parmi les silhouettes présentes à ces soirées de la haute aristocratie anglaise qu’Anne repéra le souvenir de l’héritier des Blake. Les croire amis par le passé tenait de l’erreur. Si peu d’enfants assistaient à ce genre de réception qu’Anne pouvait les compter sur ses dix doigts. Nathaniel Blake. Elle lui avait parlé à plus d’une reprise, pour la forme, pour plaire à son père. Par envie aussi, peut-être. À cet âge, on ne trouvait que trop peu d’intérêt à écouter les conversations des adultes.


« Peut-être pourriez-vous séparer le contenu de la fiole en deux ? »

Partager, en d’autres termes. Anne quitta ses réminiscences pour soupirer d’agacement face à une telle suggestion.

« Je ne puis me le permettre. La quantité est à peine suffisante pour l’usage dont je veux en faire. »

Le marchand se frotta nerveusement les mains, de plus en plus mal à l’aise.

« Mademoiselle Pattinson, ne pouvez-vous pas reconsidérer ? »

Par ces paroles, elle devinait que Nathaniel comptait parmi les clients réguliers. Un malencontreux désavantage. Qui plus est, le marchand ne savait clairement pas comment négocier. Ils n’allaient pas pouvoir régler la question avec l’argent. L’un d’eux devait céder, et l'autre se montrer persuasif.
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyVen 3 Juin - 20:04

Parfois, le destin s'acharne contre vous. Parfois, la main de Tyché peut également peser en votre faveur. Pour sa part, Nathaniel ne mentionnait le destin qu'avec humour, sans réellement y croire. La chance ou la malchance n'existaient pas réellement, personne ne pouvait influer sur le hasard.
Étrange coïncidence, cependant, que celle qui les avaient amenés ici, Anne et lui. Car il n'y avait aucun doute sur l'identité de la jeune femme qui lui tenait tête dans la récupération de son bien. La famille Pattinson était l'une des quelques familles de l'aristocratie sorcière anglaise que Nathaniel jugeait digne de considération. Et il se targuait d'être au courant de tout les évènements intéressants ainsi que de connaître toutes les lignées encore présentes sur le territoire anglais, c'était la moindre des choses. Mais revenons quelques secondes en arrière.

Le commerçant était visiblement hésitant et cela pouvait se comprendre, être pris entre deux héritiers de grandes familles sorcières était une situation peu enviable. Bien qu'il ait tenté, plutôt inutilement de partager la poudre entre eux, ce qui restait une solution presque viable si ce n'était qu'elle ne désirait pas céder et lui non plus, ce qu'il fit savoir.


- Inutile de partager, j'ai malheureusement besoin de toute la poudre que vous avez en stock.

Néanmoins le nom que le commerçant avait employé pour s'adresser à celle qui était devenue sa "rivale d'enchères" lui rappelait des souvenirs issus d'une période parmi les plus agréables de sa vie. Celle où il n'était qu'un enfant insouciant et débordant de vie...

Une quinzaine d'années plus tôt.
La salle résonnait du brouhaha des discussions, la soirée touchait visiblement à sa fin, tout comme le repas organisé pour fêter le mariage de deux êtres dont le jeune Nathaniel n'avait que faire. Plus absorbé dans la contemplation envieuse de la dernière part de gâteau au chocolat qu'il savait lui être destinée, il avait attendu ce que la bienséance réclamait avant de songer à se resservir cette part de délice sucré qui avait été mise à sa disposition.
Le moment était venu et il fit signe à l'un des serviteurs, certainement embauché pour l'occasion, de la lui apporter, s'apprêtant à savourer son dû.
Quelle ne fut pas sa surprise, rapidement remplacée par un air outré lorsqu'une petite fille blonde aux allures de poupée de porcelaine le devança en dérobant la soucoupe que portait le serveur, le spoliant de son bien.


- Hey !

Une réplique qui fit se retourner instantanément la mère de Nathaniel, assise à côté de lui. Lorsqu'elle lui demanda la raison de ce cri. Celui-ci n'eut pour seule réaction, guidé par la colère enfantine que provoquait cette injustice flagrante, de désigner la fillette du doigt en marmonnant :

- Elle m'a volé ma part de gâteau.

Célia Blake, amusée par la situation, entreprit d'expliquer à son fils qu'il devait pardonner à cette jeune fille cette petite incartade. Elle était plus jeune et son comportement encore frivole était excusable. Et puis, il eu droit à un nouveau petit sermon sur la galanterie.
Inutile de dire que cela n’empêcha pas le garçon de passer le reste de la soirée à bouder.


Retour au présent.

Revenant à la situation présente, il se rendit compte qu'il ne possédait, dans ce souvenir, qu'un bien faible argument pour justifier que la poudre lui revenait. Néanmoins, une idée tout aussi intéressante commença à se dessiner doucement dans son esprit. L'opportunisme était peut-être un caractère génétique chez les Blake, tout compte fait.

- Hum. En souvenir du bon vieux temps, j'accepte de céder cette poudre à Miss Pattinson. Cependant, c'est une faveur accordée et nous savons tous deux qu'elles ne sont jamais gratuites. Néanmoins, si elle l'accepte, ce sera mon unique exigence dans cette affaire.

Cela lui demanderait du temps et quelques efforts pour retrouver un tel ingrédient, mais il avait l'intuition qu'au final, il n'aurait pas réellement perdu au change. Étrange sensation, tout de même, que celle d'avancer en aveugle, sans plan parfaitement définit, uniquement sur une idée et une intuition. S'adressant à l'intéressée, il ajouta :

- Je tiens également à te présenter mes excuses pour cette interruption, ce n'était pas très charitable de ma part... Même si je crois me souvenir d'une histoire de gâteau où tu ne le fus pas non plus avec moi, mais peut-être est-il temps de tirer un trait sur certaines choses ?

Il laissa un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, ajoutant à son attitude bienveillante. Qui fut quelque peu mise à mal par le discret gargouillement que laissa échapper son estomac. Détail à prendre en compte : il avait totalement négligé de déjeuner avant de venir. Pas étonnant que son corps lui fasse sentir son mécontentement de la sorte. Sautant sur l'occasion, il proposa :

- Je ne sais pas si tu as déjà pris ton petit déjeuner, mais si ce n'est pas le cas, que dirais-tu de le faire en ma compagnie ? Je connais une excellente pâtisserie qui fait aussi salon de dégustations et cela nous permettra d'évoquer quelques souvenirs de ce "bon vieux temps" dont je parlais plus tôt.

L'art de joindre l'utile à l'agréable, bien que son intérêt personnel dans tout cela soit encore un peu flou, à vrai dire.
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyDim 5 Juin - 4:48

La notion de partage ne fut jamais à l’ordre du jour, dans l’éducation d’Anne Pattinson. D’aussi loin qu’elle se souvienne, son père cédait à tous ses caprices, tandis que son grand-père lui apprenait à se battre pour ce qu’elle désirait obtenir. Fille unique, il n’y en avait que pour elle, parce qu’en contrepartie, la tâche à accomplir exigeait d’elle la perfection. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle ne bénéficia pas d’une enfance dorée. Chaque famille possédait son squelette dans le placard, surtout au sein de l’aristocratie, là où réputation et image primaient sur tout. Il fallait à la fois vivre avec ses secrets, et faire comme s’ils n’existaient pas. Anne ne demandait pas mieux. Elle fit très tôt honneur à son statut d’héritière. Elle devait tout avoir pour elle, toujours, même la poudre de cornes de Bicorne. C’était ce qu’on lui avait apprit. Une vive détermination se lisait dans ses yeux couleur émeraude, se muant progressivement en expression interdite. Nathaniel lui cédait le précieux ingrédient, vraiment ? Le marchand cessa de s’agiter derrière son comptoir, apparemment soulagé. Anne, pour sa part, releva le menton à la mention d’une faveur, méfiante. Qu’espérait-il tirer d’elle, exactement ? Un sourire narquois se dessina sur son visage.

« Tu te rappelles cette histoire de gâteau ? Amusant. »

Sans quitter Nathaniel du regard, elle prit les pièces de monnaie et les tendit en direction du vendeur qui, cette fois, ouvrit les mains pour récolter la triple somme pour son article.

« Tu es parti sans dire au revoir, ce soir-là. »

Typique de la rancune des enfants. Un léger ton de reproche se fraya au travers de sa moquerie. La petite Anne de cinq ans comprit pourquoi il s’en alla sans la saluer, mais n’en ressenti alors qu’injuste frustration. S’il voulait la dernière part de gâteau, il n’avait qu’à le dire avant qu’elle s’en empare. Premier arrivé, premier servi, voilà tout. Lors des réceptions qui suivirent, elle ne revint jamais sur cet épisode. Anne ignorait aujourd’hui pourquoi elle ne l’avait pas oublié. Cela remontait à si longtemps, et Merlin savait qu’elle préférait laisser le passé derrière. Pourtant, Nathaniel parlait de cela comme du « bon vieux temps ». Façon de parler, sans doute.

Le sorcier en face d’elle n’avait plus rien de ce garçon qu’elle côtoyait lors des soirées mondaines. Pas étonnant, au fond, sauf qu’Anne ne croyait pas être bien différente d’alors. Avait-elle un peu changé, ou la petite fille ne fit que grandir et élargir son éventail de sortilèges ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, son orgueil l’empêcha d’accepter ouvertement les excuses de Nathaniel. Elle se contenta de soutenir son regard avant de lui adresser un signe de tête entendu suite à ses paroles qu’elle approuvait en silence. Anne rangea la fiole dans une poche, satisfaite de la conclusion de cette affaire. Elle s’apprêta à prendre congé lorsqu’un faible gargouillement en provenance de l’estomac de Nathaniel incita ce dernier à l’inviter à déjeuner en sa compagnie. N’ayant encore rien mangé depuis son réveil, peu de temps avant l’aube, Anne considéra l’offre un court instant. Encore ce « bon vieux temps », décidément.


« Très bien, allons-y. »

À bien y réfléchir, deux ou trois ans plus tard, Anne ne vit plus Nathaniel aux réceptions, mariages ou anniversaires de la haute société anglaise, que ses parents. Elle ne s’intéressa pas outre-mesure de cette absence. Par politesse, elle disait à Célia et Lionel Blake de transmettre ses salutations à leur fils, ce à quoi ces derniers répondaient par l’affirmative. Fin des usages. À présent, ce détail l’intriguait. Peut-être aurait-elle l’occasion d’assouvir sa curiosité en conversant autour d’un repas. Anne adressa un dernier regard au marchand et emboita le pas de Nathaniel jusqu’à l’extérieur, jetant un regard circulaire sur les commerces environnants.

« Où est-ce ? »

Anne ignorait l’existence d’une pâtisserie à Bourg-en-bière. Elle ne venait pas souvent au village, sinon pour faire quelques achats occasionnels comme aujourd’hui. La boutique de l’apothicaire et la librairie constituaient ses lieux de prédilection. La route principale se trouvait encore empreint du calme matinal, ce qui n’était pas pour déplaire à la Cinnacrow.
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyLun 6 Juin - 6:28

Le problème quand on est un caméléon social, capable de s'adapter à ses interlocuteurs pour obtenir un meilleur pouvoir de persuasion, c'est de tomber sur une personne dont on ne sait presque rien. Il faut alors faire une étude empirique des réactions de l'autre et tenter de s'en tenir à des choses facilement rattrapables en cas de souci.
Certes, Nathaniel avait connu Anne, à une époque, mais cela remontait à la petite enfance, une période dont il n'avait conservé que peu de souvenirs. Et il était bien placé pour savoir que les gens changeaient avec le temps. Dans le pire des cas, il pouvait certainement considérer qu'elle réagirait comme la plupart des gens de sa caste et qu'il y avait des sujets ou des attitudes à éviter afin de ne pas la froisser inutilement.
C'était ce genre de cheminement mental qui l'avait mené à utiliser l'excuse du "bon vieux temps", un choix plutôt neutre et qui passait assez bien, en général. Et à propos de ce "bon vieux temps", justement, il ne tarda pas à remarquer qu'elle avait, elle aussi, conservé quelques souvenirs de la réception qu'il avait mentionnée plus tôt.
Réagissant à sa seconde réplique, il répondit :


- Si j'avais su que mon 'au revoir' comptait autant à tes yeux, peut-être aurais-je agi autrement.

En réalité, il ne l'aurait certainement pas fait, il était sous le coup de la frustration de s'être fait chiper ce qu'il considérait comme sien et donc bien moins courtois qu'à l’accoutumée et sa maîtrise encore parcellaire des usages l'excusait un peu sur ce point. On attendait pas la même maîtrise des convenances d'un enfant que d'un adulte, après tout.
Mais le fait qu'elle mentionne cela l'avait intrigué, était-ce une façon de lui renvoyer la balle parce qu'il avait cité l'affaire du gâteau ?
Chassant ces réflexions qui pouvaient être remises à plus tard, il attendit qu'elle eut terminé son achat et la guida ensuite vers la pâtisserie dont il avait parlé un instant plus tôt.

« Le Baba Aurum », pour donner, au moins une fois, le nom de cet endroit où il aimait prendre son petit déjeuner lorsqu'il en avait le temps, était une petite affaire familiale, ayant appartenu autrefois à un alchimiste reconverti en pâtissier après avoir fait la découverte d'une pâte à gâteau tout à fait exceptionnelle alors qu'il travaillait sur une quelconque mixture. La boutique était décorée dans un style mélangeant allègrement art victorien et éléments de laboratoire clichés à souhait. On y trouvait, entre autre, un portrait grandeur nature de Nicolas Flamel, mais c'était surtout pour les choses consommables que cet endroit était réputé.

Une fois entrés et installés à l'une des tables misent à disposition des clients voulant consommer sur place, un serveur vint prendre leur commande et Nathaniel décida d’entamer réellement la conversation alors que l'employé s'en retournait chercher de quoi satisfaire leurs demandes.


- Alors, que penses-tu de cet endroit ?

C'était un peu une question bateau, mais il était difficile de commencer par des choses plus sérieuses avec une personne que l'on avait plus revu depuis une quinzaine d'années. Cependant, il y avait au moins une question qui le taraudait depuis un moment. Une rapide réflexion l'avait mené à considérer qu'Anne était une étudiante de S.W.Y.N. Si elle avait juste voulu acheter de la poudre de corne de bicorne, il existait d'autres lieux qu'un pauvre village situé dans un coin perdu de l'Irlande. Ce qui menait à une question d'un certain intérêt :

- Tu vas trouver le sujet d'une originalité sans égale, mais je me demandais justement quelle filière parmi celles de SWYN avait retenu ton attention.

Cette 'question' lui permettrait surtout de connaître au moins l'un des centres d'intérêt de son interlocutrice et de pouvoir ensuite dévier la conversation vers des sujets un peu plus fascinants que les études. Même si, de son point de vue, les études étaient un excellent sujet de discussion, il comprenait très bien que ce n'était pas vraiment le cas pour la majorité des étudiants.

Entre temps, le serveur était revenu avec leurs commandes. Une fois n'était pas coutume, Nathaniel n'avait pu résister à l'attrait de commander une part de gâteau au chocolat. L'ironie de la chose était trop belle pour être évitée.
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyMar 7 Juin - 1:52

Convenance et clarté, deux qualités indispensables au domaine de l’élocution mondaine. Issue de ce milieu, Anne s’efforçait d’appliquer ces principes en tout temps. Néanmoins très impulsive, il lui fallait davantage de maîtrise d’elle-même pour dissimuler toute forme de raillerie dans sa voix. Réagir au quart de tour, une jeune fille digne de ce nom ne devait pas se le permettre. La remarque de Nathaniel n’était pas aussi innocente qu’il n’y paraissait, et Anne se mordit la lèvre inférieure pour ne pas répondre d’un sarcasme bien placé. Intéressant, tout de même, de constater la répartie dont Nathaniel savait faire preuve. Tant d’aristocrates entretenaient un esprit aussi fermé qu’un coffre fort de chez Gringotts. Inutile de spécifier qu’un tel cas ne s’appliquait pas aux Pattinson. S’il recommençait, Nathaniel se rendrait rapidement compte qu’Anne possédait un caractère un peu plus trempé que la majorité des jeunes héritières de bonnes familles. Si elle n’avait rien répondu à sa remarque, c’était avant tout parce qu’il s’était montré courtois, et ce, malgré la faveur exigée dans cette affaire. Quoi qu’on en dise, Anne savait se montrer bonne joueuse.

Elle le suivit d’un pas assuré jusqu’à destination. L’enseigne accrochée à la corniche indiquait « Le Baba Aurum » en lettres de fer forgé. L’endroit portait bien son nom, dans le sens où aucun autre commerce qu’une pâtisserie ne pouvait se l’approprier. L’intérieur affichait une décoration qui plût aussitôt à la jeune anglaise. Tapisserie et mobilier de style victorien, chaleureux, alternant entre le pourpre et l’or. Sur un mur, Anne reconnut un célèbre portrait de Nicolas Flamel. Elle s’assied à une table à la suite de Nathaniel et remarqua soudain, près du comptoir, un arsenal scientifique dans lequel tourbillonnaient différents arômes de café. Un serveur quitta aussitôt son poste pour venir à leur rencontre afin de prendre leur commande. Sans regarder le menu, Anne demanda un café et une viennoiserie avant de le regarder s’éloigner.


« Leur façon de faire est… hors du commun. »

Le serveur actionna un levier doré et on entendit les graines de café se faire moudre. Une vapeur s’échappa sans bruit d’un tube alors que le café se mélangeait à l’eau bouillante dans une spirale de verre. Le liquide serpenta quelques secondes supplémentaire pour être fouetté, puis s’écoula dans une tasse à café à la fin du parcours. C’était se donner beaucoup de mal pour faire un café. Le serveur s’affaira à préparer le reste tandis que mentalement, Anne ne parvenait pas à décider si un tel échafaudage tenait de l’ingéniosité ou de la frivolité. Sceptique, en somme.

« Le décor ressemble à l’intérieur du manoir que possèdent ma tante et mon oncle dans le Derbyshire. Les couloirs sont ornés de portraits et de miroirs aux cadres ouvragés. J’y ai passé quelques étés. »

Très peu, en vérité, et il y a très longtemps. Anne s’y rendait pour visiter ses cousines à la campagne. L’une d’elles s’apprêtait d’ailleurs à y célébrer ses noces prochaines. Leurs parents, très respectables, préféraient ne pas mêler leurs quatre filles à la société. Dans leur univers, les hommes récoltaient toute la gloire, et les femmes existaient et étudiaient dans le but de se dénicher un bon parti. Anne n’appréciait pas ce côté très axé sur la tradition, et évitait soigneusement de répondre aux questions de son oncle lorsque celui-ci prenait la peine de lui écrire pour demander de ses nouvelles, c’est-à-dire une fois tous les six mois. Ceci étant dit, Anne joignit les mains sur la table, quittant enfin les murs des yeux pour poser son regard sur Nathaniel qui, sans grande difficulté, devina que si elle se trouvait ici, elle étudiait à Swyn.

« Une originalité sans égale, oui. » confirma-t-elle malicieusement. « Je suis en deuxième année en Relations Internationales, et avant que tu ne me le demandes, j’ai choisi cette filière par élimination. Tu es plus âgé que moi, je me rappelle. Maîtrise universitaire magique ? »

Questions futiles, mais nécessaires. Anne ne savait si Nathaniel y voyait un véritable intérêt. Elle n’en avait pour sa part très peu pour les relations internationales, mais il fallait bien étudier quelque chose, non ? Lors de son inscription, elle raya un à un les programmes de sa plume jusqu'à ce qu'il ne reste que les Relations Internationales à la toute fin. Son père étudia la même branche, raison de plus, si raison il en était. Le serveur arriva avec un plateau chargé de leur commande respective. Il déposa le café et la viennoiserie devant Anne, et… un morceau de gâteau au chocolat devant Nathaniel ?! Anne attendit que le serveur soit reparti pour lui lancer un regard moqueur.

« Tu n’es pas sérieux ? Tu m’avises de ce que je risque, cette fois ? Il y a des chances que tu partes sans un mot, si j’y touche ? »

Pure provocation appuyée d’un sourire confiant ne dissimulant pas l’amusement qu’y prenait la jeune anglaise. Elle se saisit de sa cuillère à café sans tenter un mouvement ni vers le café, ni vers la part de gâteau. Anne la tenait suspendue innocemment du bout des doigts, le sourire aux lèvres. Il s’avérait tout aussi efficace de mieux connaître les gens en examinant leur réaction.

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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyMer 8 Juin - 6:12

C'est endroit était atypique, c'était l'une des choses faisant son attrait, aux yeux de Nathaniel. Le jeune homme avait passé de nombreux déjeuners ici, travaillant sur la théorie de base d'un projet ou l'autre et révisant parfois un peu. La majorité des étudiant ne venait à Bourg-en-Bière que pour s'amuser, lui y venait pour être un peu à l'écart de l'agitation qui régnait (surtout en période d'examens) à l'université.
Coupant court à cette légère introspection, la Cinnacrow émit un commentaire sur la façon qu'ils avaient de faire les choses ici, auquel il répondit par :


- J'aime les choses qui sortent du moule, qu'il soit social ou juste destiné à faire des pâtisseries.

Les choses parfaitement conformes aux traditions, règles, convenances, etc. étaient prévisibles et donc d'un ennui mortel pour le Dorelly. En cela, Anne semblait moins "coincée" que la plupart, c'était plutôt rafraichissant.
Elle poursuivit en mentionnant le manoir de son oncle et il enchaîna, plus par politesse que réellement par intérêt.


- Ce doit être un endroit charmant.

Les manoirs des sangs-purs étaient souvent prétexte à une débauche d’œuvres d'art et un plaisir pour les décorateurs d'intérieur en herbe, ce qui donnait des résultats assez variés et dépendant essentiellement du sens du bon goût des résidents. C'était parfois horrible, parfois harmonieux. Dans tous les cas, cela restait un spectacle digne d'intérêt si l'on avait rien de mieux à faire.
Mais le sujet s'était réorienté vers les études à SWYN, quelque chose qu'il considérait maîtriser un peu mieux que la vie mondaine.


- Les relations internationales ? Tu as des projets liés à ce domaine ? Pour ma part, je fais effectivement un MUM, dans la recherche magique. Un domaine que je qualifierais d'amusant, même si tout le monde ne partage pas mon point de vue de ce côté.

Il était le genre de garçon à pouvoir lire un essai sur des théorèmes complexes avant de s'endormir, là où la plupart préféraient un bon roman. Et il comprenait la magie d'une façon presque instinctive, tout cela n'était qu'une sorte de jeu, à ses yeux. Qu'il trouve cela amusant tombait donc sous le sens.

Le serveur vint les interrompre en apportant leurs commandes, provoquant une réaction quelque peu inattendue chez la jeune femme.
« Amusant. » C'était le premier terme qui lui était venu à l'esprit pour décrire ce comportement. Comme il l'avait pensé plus tôt, elle sortait un peu du moule par cet aspect et c'était une excellente chose, au moins cette matinée ne serait pas bercée par l'ennui qui était souvent la marque de ses interactions avec les gens de sa caste.
Décidant de tenter un peu le sort, il plongea son regard dans les pupilles émeraudes de sa compagne de dégustation et murmura :


- Essaye et tu verras.

La tentation, selon ce livre moldu qui racontait une version de la création du monde et l'histoire du sorcier nommé Jésus, c'était ce qui avait chassé l'humanité naissante de l'Eden. Mais quelles seraient les conséquences de cette tentation présente ?
Il s'était contenté d'adopter le rôle du serpent, offrant la pomme de la connaissance sur un plateau d'argent, sans bien sûr mentionner le prix à payer.
Même s'il n'y avait pas grand-chose à craindre d'un morceau de gâteau, en dehors de quelques calories, à vrai dire.
Peu importe, pour la première fois depuis longtemps, Nathaniel s'amusait réellement et sainement au point de laisser échapper un petit sourire, témoignant de sa satisfaction présente.
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Anne Pattinson
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▌Né(e) le: 18 Novembre
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▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyVen 10 Juin - 19:00

Il n’y a pas si longtemps Anne entretenait non pas des projets, mais de nombreuses options possibles. En quelques mois, le décès de son grand-père et l’attaque de l’Ouroboros vinrent changer la donne, l’obligeant à revoir son avenir sous un nouvel angle. Un manoir vide l’attendait à Londres, peuplé seulement de ses deux elfes de maison. Ceux-ci faisaient en sorte que la demeure reste impeccable. Anne s’y rendait parfois, un jour ou deux, et passait toutes les pièces en revue. Dernièrement, elle remplaça le lustre de l’entrée par un modèle plus récent. Un ordre certain se maintenait, et pourtant, sans être dépourvue de sens, quelque chose manquait cruelle à son existence. Son ambition était telle qu’Anne ne pourrait se satisfaire à reprendre l’affaire de son grand-père sans viser plus haut. Si un flambeau s’éteignait, Anne vivait avec la conviction que comme pour les têtes d’une hydre, trois autres apparaitraient.

« Rien de lié aux Relations Internationales, non. Je prévois poursuivre mes études en MUM Objet et transports magiques, une spécialisation commune pour un usage qui ne le sera pas. »

L’Histoire de la magie constituait le seul cours digne d’intérêt de sa filière. Connaître le passé permettait de prévoir le futur d’un œil avisé.

« Que fais-tu de si… amusant, en Recherche ? »

Le mot lui évoquait une série d’expérimentations, de théories, de calculs. Qui dit recherche exige découverte. Intriguée, elle se demandait ce qui pouvait bien retenir l’attention d’un Blake. Quel domaine de la sorcellerie méritait qu’il s’y intéresse, et pourquoi ? La jeune anglaise ne doutait pas de l’intérêt que pouvait receler une telle spécialisation. Elle passait le plus clair de son temps à la bibliothèque, à consulter de vieux grimoires pour mieux comprendre certaines subtilités de la magie. Il n’y avait d’ailleurs que là qu’elle pouvait lire en toute tranquillité sans être dérangée. La pâtisserie paraissait aussi relativement calme. Près de la porte, un quinquagénaire venait de s’asseoir à une table pour y lire son journal derrière une paire de lunettes lui tombant sur l’extrémité du nez. Il était encore tôt, mais Anne pensait savoir apprécier l’ambiance du lieu si tous les clients ressemblaient à celui-ci.

Au murmure de Nathaniel, Anne immobilisa la cuillère qui se balançait entre ses doigts, soutenant son regard. Elle rit doucement à la provocation.


« Je ne redoute aucune de tes réactions, Blake. »

Sans l’ombre d’une hésitation, elle planta la cuillère dans le gâteau au chocolat et ramena la bouchée vers elle, défiant Nathaniel du regard. Avait-il prévu qu’elle le prenne au sérieux et essaye réellement ou Anne venait-elle de le prendre au dépourvu ? Dans les deux cas, persuadée qu’il n’aurait pas le même comportement d’il y a quinze ans, elle mangea la bouchée de gâteau et sirota une gorgée de café.

« Le gâteau de mariage des Baker avait meilleur goût, tu peux avoir le reste de cette part. »

Il n’en était rien. Anne ne se rappelait absolument pas le goût du gâteau au chocolat de ce vieux souvenir. De même, elle ne reprochait rien à celui du Baba Aurum. La Cinnacrow ne faisait qu’ajouter une nouvelle pique à l’ironie lancée par Nathaniel. Il y avait des conditions où le jeu méritait qu’on s’y attarde et participe malgré le risque. Le sort en était jeté, à présent, et il ne restait à Anne qu’à attendre ce que Nathaniel envisageait comme conséquences pour ses actes. Impassible face à lui, elle se contentait de croiser les jambes sous la table, déposant sa cuillère dans l’assiette où reposait sagement sa viennoiserie, curieuse, patiente, et surtout amusée.
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptySam 25 Juin - 17:45

La vie est parfois pleine de surprises. Depuis qu'il était entré à SWYN, Nathaniel avait fait quelques découvertes surprenantes et celles qu'il qualifiait comme les plus intéressantes n'étaient pas liées à la magie, mais à la nature de l'être humain.
Dans ce sens, la réponse de la jeune femme était une découverte intéressante.


- Quel genre d'usage comptes-tu en faire ?

Mêler un fait qui attise la curiosité avec la magie, soit c'était une façon de présenter les choses calculée à son attention, soit c'était un pur hasard. Dans tous les cas, il désirait en savoir plus.
Quant à ses propres travaux en recherche et ce qu'il leur trouvait d'amusant, c'était poser une question qui risquait de mener sur des heures et des heures de discussion à sens unique.


- Je laisse libre court à ma créativité. Apprendre à façonner de nouveaux sorts, préparer des potions inédites, tout cela est assez amusant quand on aime pousser la magie dans ses limites. Dernièrement, je m'intéresse aussi à la création d'objets magiques à vocations diverses, j'ai dû avancer par moi-même dans ce domaine, mais je progresse honorablement.

"Honorablement", c'était pure modestie. Son projet actuel, répondant au doux nom de P.E.R.L.E. avançait à une vitesse fulgurante, mais l'idée de base étant d'une grande simplicité, ce n'était pas très étonnant. Améliorer sa compréhension de la magie chaque jour un peu plus était presque devenu une habitude. Cela trompait l'ennui et lui permettrait, il l'espérait, de pouvoir en repousser les limites.

Mais la tentation du gâteau était venue mettre un terme à un discours qui aurait pu devenir bien trop long. Il s'était montré provocateur, elle lui avait rendu sa provocation. Ainsi, elle ne redoutait pas ses réactions ? Elle aurait peut-être dû, mais il était d'humeur conciliante ce matin.


- Si tu brises les convenances en me dérobant un morceau de gâteau sous mon nez, va donc jusqu'au bout et appelle-moi Nathaniel. A moins que tu ne craignes cela plus que mes réactions ?

Le jeu des petites provocations se poursuivait et lorsqu'elle compara cette part à celle qu'elle lui avait dérobée une quinzaine d'années plus tôt, il répondit sur un ton neutre :

- J'aurais bien du mal à te donner mon avis sur le sujet, puisque tu m'as empêché de l'apprécier pleinement... Tu étais une enfant égoïste, à l'époque.
Enfin... Il semblerait que tu aies fait quelques progrès, tu sais te contenter d'un morceau, aujourd'hui. Voir de rien du tout...


Il hocha brièvement la tête pour attirer l'attention d'Anne vers la table ou reposait une part de gâteau totalement intacte, puis désigna la cuillère qu'elle avait employée, totalement dépourvue de la moindre trace de chocolat. Nouveau détail, par contre, la baguette qui reposait juste à côté de l'assiette du jeune homme. Malicieux, à son tour, il expliqua simplement :

- Voilà le genre de chose que j'étudie en recherche.

Souriant de son petit tour, il s'attendait à de l'étonnement sur la méthode employée. C'était d'une simplicité effarante, pourtant. Tout ce qu'il avait fait, c'était de mêler un peu de vraie magie à une technique de magicien de cabaret.
Le tout avait été de détourner l'attention de la jeune femme tandis qu'il lançait son sort, ce qu'il avait fait en la regardant droit dans les yeux et en prononçant son "essaye et tu verras", attirant le regard d'Anne vers le sien. Il s'était alors contenté de lancer un sort informulé sous la table. Le sort en lui-même avait fait disparaître la part de gâteau réelle à la vue et en avait créé une illusion donnant une impression de texture et de saveur équivalente, juste à côté.
Bon joueur, il fit avancer son assiette vers elle et ajouta :


- Les illusions ont tendance à être encore un peu fades par rapport aux originaux, tu devrais y regoûter. Je ne tricherai pas, cette fois, promis.

Sa baguette étant en évidence et ses deux mains sur la table, il était peu probable qu'il parvienne à rejouer ce tour sans qu'elle ne le remarque. Et lancer un sortilège sans baguette était une chose que Nathaniel considérait comme bien trop dangereuse pour s'y essayer.
Néanmoins, une légère vague de doute le submergea, refuserait-elle de lui faire confiance sur base de ses dons dans ce domaine ? Après tout, s'il était capable de tromper ses sens pour la part de gâteau, il était facile de se dire qu'il pouvait le faire pour tout un tas d'autres choses... C'était le souci avec sa forme de magie favorite, les gens devenaient paranoïaques lorsqu'ils apprenaient que quelqu'un pouvait jouer avec leur esprit et ils en venaient à douter de tout ce qui était lié au mentaliste.


- Rassure-toi, ce genre de magie est extrêmement difficile à utiliser à un niveau plus complexe que les petits tours de ce genre.
Et puis, je n'aime pas jouer avec le libre arbitre d'autrui, cela finirait par devenir ennuyeux.


On peut se dire que contrôler les perceptions d'autrui, ses émotions ou son comportement est un don intéressant, c'est faux. Si tout est sous contrôle, on perd tout le plaisir de la découverte, des surprises et de la nouveauté. Il y a quelques années, Nathaniel aurait pu penser l'inverse, mais certaines expériences lui avaient prouvé qu'exercer un contrôle complet sur son environnement était lassant, bien que rassurant. Ne pas utiliser le pouvoir alors qu'on en dispose est souvent plus sage.
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyDim 17 Juil - 16:25

Le talent sollicite des heures de recherches et de travail acharné. On ne nait pas doué, on le devient. La magie la fascinait depuis qu’elle en connaissait l’existence. Alors que les autres enfants se plongeaient dans l’univers des fables et des contes, elle feuilletait les encyclopédies de sortilèges. Anne voulait comprendre les rouages de chaque sphère de la magie, savoir de quoi chacune étant capable. Elle apprit par cœur le nom d’une quantité phénoménale de plantes, l’endroit où elles poussaient, ainsi que leurs propriétés. Lorsqu’elle s’attaqua aux grimoires de sortilèges, elle se mit à attendre impatiemment le jour où elle pourrait tenir une baguette entre ses doigts. Depuis, beaucoup de sciences magiques recelaient plus aucun mystère pour elle. À présent, ce qui captait son intérêt tenait de l’inconnu du commun des sorciers. Elle voulait découvrir ce qui lui permettrait d’appartenir à une élite, un savoir peu répandu.

« Je m’intéresse aux objets magiques, à leur fabrication, leur mécanisme, leur pouvoir. »

Elle caressait l’espoir de pouvoir mettre la main sur un Retourneur de temps. Non, pas pour l’utiliser. Elle le démonterait, pièce par pièce, pour en comprendre chaque engrenage. Si les moldus cherchaient encore le moyen de remonter dans le passé, les sorciers le savaient. Qu’en était-il du futur ? Personne ne pouvait l’entrevoir en s’y déplaçant, seulement le prédire.

« Les limites de la magie, oui… Il est intéressant de voir jusqu’où elles peuvent s’étendre. L’expérimentation est un terrain risqué, c’est pourquoi la découverte n’en devient que plus grande. Tes recherches ont-elles porté fruit ? »

Il n’en parlait que vaguement, peut-être était-il encore trop encore pour un résultat concret. Anne savait aussi que cela ne la regardait pas. Ce n’était pas parce leur famille respective fréquentait les mêmes cercles depuis des années qu’il lui devait une réponse. La curiosité d’Anne franchissait souvent le raisonnable. Son grand-père ne chercha jamais à corriger ce trait de caractère qu’il considérait comme une marque d’intelligence. « Sans interrogation, sans questionnement, tes connaissances ne dépasseront jamais celles des livres » disait son aïeul de son regard perçant. Ainsi les convenances se nuançaient, et Anne se permettait d’oser au-delà de certaines d’entre elles. Son interlocuteur en souleva une parmi tant d’autres.

« Craindre de t’appeler par ton prénom ? Ne me sous-estime pas. »

Elle aurait pu ponctuer sa phrase de ce dernier, mais ne le fit pas. Son regard ne laissait pourtant transparaître aucune hésitation quant à la véracité de ses paroles. Peut-être venait-il de viser juste, que malgré le comportement bien trempé de la Cinnacrow, le prénom du jeune homme s’étranglerait dans sa gorge tel un mot interdit. Possible aussi qu’elle se refusait à lui donner pleine satisfaction, préférant choisir son moment où le mot tomberait contre tout attente, d’un naturel frappant, presque familier, laissant impossible à croire que quinze années séparaient leur dernière rencontre.

« Égoïste ? Pourquoi aurais-je dû partager cette part avec toi ? »

Anne possédait un esprit bien trop calculateur pour faire preuve de générosité gratuite. Partager sans rien avoir en retour lui paraissait tout aussi inutile qu’absurde, d'autant plus qu'ils n'étaient pas amis. Incitée par Nathaniel à porter un nouveau regard sur la part de gâteau trônant sur la table, ce qu’elle fit avec méfiance, et constata que cette dernière était entière. À côté, la cuillère, propre, étincelait. Se moquait-il d’elle ? Anne releva la tête avec orgueil, et suite aux explications de Nathaniel, elle repoussa une nouvelle fois l’assiette vers lui.

« Exécuter deux fois le même tour serait de mauvais goût, je ne m’en inquiète pas. »

Elle lui adressa un mince sourire en coin, se saisissant de l’assiette contenant sa viennoiserie à pâte feuilletée.


« Si j’avais voulu une part de gâteau au chocolat, c’est ce que j’aurais commandé. »

Qui plus est, quel intérêt y avait-il maintenant à goûter au gâteau ? Anne prit une bouchée de sa brioche aux pralines, enchaînant avec une gorgée de café. À ce moment précis, n’importe qui aurait pu deviner, à ses gestes, qu’elle appartenait au monde de la haute société. Reposant sa tasse dans l’assiette prévue à cet effet, elle reconsidéra Nathaniel d’un œil intrigué.

« Dis-moi, que comptais-tu faire de la poudre de Bicornes ? »

Et s’il y avait trouvé une utilité qu’elle ignorait ? Encore une fois, elle se mêlait des affaires des autres, mais cette fois avec moins de provocation, et davantage de ce discours intéressé dont elle ne pouvait que trop peu user, les discussions captivantes se faisant chose rare dans cette université.
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MessageSujet: Re: "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé]   "C'était ma part de gâteau", 15 ans après. [Réservé] EmptyJeu 20 Oct - 0:07

"Les objets magiques ne sont que des béquilles visant à compenser les nombreux défauts de mages médiocres." C'est le genre de chose qu'il aurait pu penser si sa santé ne reposait pas sur un cocktail de potions et s'il n'effectuait pas des recherches dans ce domaine dans le seul but de compenser ses propres faiblesses.
La vie lui avait donné une sévère leçon bien trop tôt, mais cet enseignement avait été mis à profit efficacement. Apprendre l'humilité en reconnaissant que tout sorcier qu'on soit, on n'en reste pas moins un être humain avec des forces et faiblesses, c'était une preuve de maturité. Néanmoins, avouer qu'on dispose de faiblesses ou se comporter comme si tel était le cas, ce n'est pas une conduite digne d'un sang-pur. Pour les plus traditionalistes, l'orgueil est quasiment une qualité.
Tout cela pour dire que lorsqu'elle mentionna son intérêt pour les objets magiques, il ne jugea pas utile de répondre. Il n'avait absolument rien à en dire.

Néanmoins, la question sur ses recherches titilla suffisamment son esprit scientifique pour qu'il daigne mentionner le sujet principal de ses travaux en matière de sortilèges. L'une des raisons de sa spécialisation dans la magie mentale.


- Elles avancent à grand pas, la plupart portent sur la modélisation et la conception de Constructs Psychiques, c'est un domaine complexe touchant à une forme hybride de sortilège et d'objet magique. Enfin, ce serait un peu long à expliquer...

En réalité, cette discipline était si récente qu'elle n'existait actuellement que sous forme de théories non-vérifiées. Les mettre en place et leur donner une dimension tangible était le projet de thèse du sorcier. Projet sur lequel il avait pris de l'avance, sachant pertinemment que les deux années dédiées ne seraient pas suffisantes.
La création de P.E.R.L.E. s'apparentait d'ailleurs vaguement aux Constructs Psychiques, bien qu'il s'agisse surtout d'un petit travail réalisé "à la va-vite" afin de le soulager d'un détail stressant.

Après le petit tour du gâteau, elle avait joué la demoiselle détachée, faisant mine de n'être ni affectée, ni impressionnée. C'était bien joué, des réflexes conditionnés par les années, certainement. Il balaya tout cela d'un revers de la main. S'il avait fait cela, c'était par jeu, par curiosité aussi, surtout. Il savait désormais à quoi s'en tenir.

La question sur la poudre le surprit, cependant. Il s'attendait à l'entendre plus tôt. Répondant à une question par une autre, il enchaîna :


- Je ne sais pas, que comptes-tu en faire, toi ? N'est-ce pas ça l'important, maintenant que tu es en possession de cet ingrédient ?

La poudre servait essentiellement dans le polynectar, une potion très connue et mentionner ouvertement qu'on concevait du polynectar n'était pas la chose la plus indiquée. Encore moins dans un lieu public. Sans même prendre en compte l'actualité. Les gens étaient à cran suite aux manifestations tonitruantes de l'Ouroboros, aussi ne valait-il mieux pas attirer l'attention sur soi.
Enfin, il doutait qu'elle lui fournisse une réponse honnête à se question. A peu près pour les mêmes raisons qui l'avaient poussé à ne pas répondre directement. Mais cette réflexion intérieure avait fait naître une nouvelle question.


- Dis-moi, quel est ton point de vue sur le prétendu Ordre de l'Ouroboros et les attentats perpétrés ces dernières années ? C'est une simple question, n'y cherche aucun sens caché. Je ne te jugerai pas là-dessus, je suis simplement curieux.

Il mentait, il la jugerait là-dessus. Elle le savait certainement, puisqu'il n'avait pas vraiment fait preuve de subtilité. C'était voulu. Le raisonnement derrière cette façon de faire était quelque peu tordu, mais il fallait l'être pour interagir avec les gens de sa caste. Et le jeune homme savait suffisamment bien jouer ses cartes pour que même les choses en apparence bancales ou insignifiantes aient une réelle utilité.
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