Vous écrivez des sujets, vous lisez des sujets. Alors, voilà l'endroit où vous pourrez partager vos coups de coeur avec les autres membres du forum. N'hésitez pas à y citer les passages qui vous font sourire, vous touchent, vous interpellent.

Je me lance, avec quelques passages qui m'ont amusée, d'abord :

Prédictions enneigées, la Roulotte d'Agatha, Agatha/Enzo Lozano

" Tu dois hocher la tête de droite à gauche si c'est non, et de haut en bas si c'est oui. Commençons ! Un A ? " finit-elle avec un large sourire jusqu'aux oreilles, laissant ainsi apparaitre ses dents jaunes, voire noircies à quelques endroits, toute usées; des dents que personne n'aimerait avoir.

Ca sentait déjà l'arnaque à plein fouet.

Des parasites, encore et toujours, la Grande Salle, Astrid Augwitz/Mélite d'Orcy

Après avoir passé en revue les couples qui avaient rompu cette semaine, puis les couples qui s'étaient formés, et ceux qui allaient très certainement se faire, on dévia sur les on-dits, et les couples improbables.

- Puisque je vous dis que Mani Leverenz et Jihel Sideris sortent enfin ensemble. Ça s'est bien vu au bal quand même...
- Tu plaisantes ? Ils ne font que flirter, ça fait un moment que ça dure, il n'y a rien de sérieux entre ces deux-là.
- Et puis, le Sideris, il est à moi je vous dis !
- Je préfère Ezechiel, personnellement.
- Tu n'as aucun goût Cindy !
- C'est plutôt toi qui es aveugle.

Et ça repartait de plus bel. Jusqu'à ce que la dénommée Cindy, en troisième année à Dorelly ajoute, sur le ton de la confession :

- Au fait, il paraitrait que la d'Orcy ait fait des siennes, au bal.
- Ah bon ? Elle n'y était pas pourtant, du moins, je ne l'ai pas vu.
- Mais justement ! Elle avait tout le champ libre aux étages pour faire ses p'tites affaires.
- Il semblerait qu'on l'ai vu avec deux garçons différents, aux alentours du troisième étage.
- Ah ? Moi j'ai entendu autre chose, comme quoi l'autre jour, près de la clairière de la forêt... disons qu'elle était pas mal décoiffée, la d'Orcy, quand elle en est partie, soi-disant seule.
- J'suis certaine qu'en réalité c'est une vraie croqueuse d'hommes, celle-là.

Un autre, mettant en scène, encore une fois, notre chère et rose Astrid

INTRIGUE N°1 : Nettoyer, balayer, astiquer... , amphithéâtre Viridian

Bougeant lentement trèèès lentement son balai, elle s'approcha un peu de lui, et finit par l'interpeler avec un grand sourire.

- Tiens, Allister !

Comme si elle ne l'avait pas déjà remarqué depuis quelques minutes... mais feindre la surprise était toujours une bonne technique. Et l'air de rien, elle alla directement vers lui, et lui embrassa la joue.

- Voilà un bisou de motivation. Il faut bien s'entre-aider dans cette tâche, n'est-ce pas ?

Et hop, un clin d'œil, un demi-tour, un déhanché appuyé, et un retour au point de départ.

Dans un autre genre :

Jusqu'à ce que l'orage passe, le Placard à Balais, Andràs Eberfeld/Csilla Winterl

Etre une goutte de pluie, elle y avait déjà songé. Une dans la masse, une dans la puissance de cette armée liquide... une, mais unique. Celle qui fait débordait le vase. Celle qui passe à travers la veste et tombe le long du dos en vous faisant frissonner. La dernière de la gouttière, qui vous tombe sur la tête, pile au moment où vous passez. Ou bien encore, celle qui choisit votre oeil, bien entendu, pour s'étaler. On peut être goutte, et fière de l'être.

Dans le genre romantico-gothico-romanesque, j'ai coupé deux passages du sujet Réminiscences, l'Observatoire, Irina Yu Titanov/Anne Pattinson, mais je vous invite fortement à aller lire le topic entier. C'est presque un crime de le découper ^^

Maculée d'un noir d'encre, flambant d'une robe rouge sang, Irina claqua une mèche de cheveux sombres sous la pluie battante en esquissant un étrange sourire carnassier où se réflétait effroi et un brin de folie quasi-meurtrière. Sans doute, après toutes les fois où Anne s'était retrouvée en compagnie d'Irina, était-ce là l'instant où la jeune russe avait été la plus inquiétante, la plus dérangée et inhumaine, mêlant dans un seul regard et une attitude désarticulée de pantin, l'ensemble de peine trop peu exhalée et de vengeance mûrement réfléchie dès qu'il s'agissait de prononcer le nom ou un attrait de sa mère.

Peu à peu, alors qu'Anne s'était déjà dirigée vers la sortie pensant sans doute aux paroles démentielles d'Irina, la jeune russe glissa vers le Pierrot que la Cinnacrow avait rejeté et le prit dans ses bras comme une mère protectrice en le couvrant d'un regard doux mais également déterminé à détruire quiconque oserait s'en approcher pour lui faire du mal.
Puis, lentement, elle posa la poupée sous le rebord de pierre alors que celui-ci pleurait toujours son unique larme noire figée sur sa tête de porcelaine qui tintait. Ainsi assis et à l'abri du vent, Irina lissa les plis de la petite combinaison qu'elle avait confectionné elle-même au Pierrot et lui adressa un sourire empli de folie douce.

" N'aie pas peur, elle reviendra te chercher "

Et enfin, parce que les étudiants peuvent s'intéresser à la politique, je vous laisse admirer le discours pour le moins musclé de notre anarchiste personnel :

Jamais deux sans trois, amphithéâtre Viridan, Sebastian T.Bymeeth/Elias Jensen

La remarque que lui fit Sebastian à propos du Ministère le remotiva, et il répondit au quart de tour :

- Ce que je leur reproche ? La liste serait longue, disons que pour ceux que j'ai pu en voir au Ministère danois, ce sont des personnes peu scrupuleuses qui ne recherchent que leur propre intérêt dans des actes qu'ils dissimulent sous couvert d'intérêt public. Ils ne se soucient absolument pas de l'ensemble des classes sociales sorcières, et ne s'arrêtent qu'à ce qu'ils ont sous leurs yeux. En matière d'innovation, ils brident l'imagination à grand renfort de sécurité et de règlementation. Quand on vient leur exposer des projets en matière d'équité et d'égalité, de réintégration de certaines personnes que des traditions poussiéreuses sont venues mettre en marge de la société, ils font la sourde oreille. Ils ne cherchent qu'à conforter leurs places qu'ils doivent trouver très agréables. Quoi d'étonnant que de vouloir renverser tout ça ?

Parce que ce bout de RP de Jude me transcende et parce que rien que lire une de ses lignes, ça détend.

Jude Okamoto a écrit:

Haricots verts.

« Hm. »

Hm, haricots verts, soit. Une petite dizaine de corps verts se retrouvèrent dans l'assiette de Jude après que celui-ci les ai libérés, du bout de l'index, de l'empalement de sa fourchette. L'opération se répéta avec les carottes, puis se fut au tour de la cuillère, de se mettre en scène, afin de venir cueillir une petite montagne de grains de riz. Ainsi trois couleurs se côtoyaient dans l'assiette, sous le regard de celui qui s'apprêtait à les manger. « Quelle couleur on mange pour dîner, maman? » Chez lui, quand il était enfant, on mangeait des couleurs et on se servait par des moyens mécaniques, comme disait son père. L'habitude lui était restée.
Sans plus tarder, Jude entreprit d'alléger son assiette de cette esquisse d'arc-en-ciel, retenant une grimace lorsque ses lèvres se refermèrent sur les dents métalliques de son ustensile. Il n'aimait pas les fourchettes et tolérait les cuillères pour les soupes. Il avait bien une paire de baguettes dans la poche intérieure de son vieux veston posé sur le dossier de sa chaise, mais n'osait pas s'en servir. Pour ça il faudrait se retourner, et donc s'excuser à sa voisine de table pour le coup de coude, puis chercher les baguettes, s'en emparer, se retourner, s'armer des baguettes en question, et tout ça, il faudrait le faire sans oublier de respirer. Tant pis, se dit Jude, il prendrait le dessert avec ses baguettes, dans son bureau, à l'abri des regards.

Jude Okamoto a écrit:

J'ai cru que vous vous entendriez bien. Il est aussi tranquille et ennuyant que toi! Je plaisante. Mais ne le mange pas. Je ne plaisante pas.
Lili.
P.S. Il n'aime pas l'eau propre et se nourrit de ses semblables.

Ce n'était pas de la soupe, mais l'habitat d'un poisson. Et quel poisson. Lorsqu'il lui vit la tête, Jude haussa non pas un, mais bien les deux sourcils dont la nature l'avait heureusement doté. La créature, en plus des deux troublants yeux qu'elles portaient de chaque côté de sa tête, en possédait un troisième, et un quatrième, de part et d'autre de l'épais aileron qui lui barrait le dos. Troublant, ce quatuor de yeux, pour la ressemblance avec le regard humain. Le spécimen avait regardé Jude et lentement cligné de ses quatre paires de paupières, un oeil à la fois. Puis avait replongé dans son petit aquarium, pour reprendre son manège et tourner en rond. Jude l'avait observé un moment, les mains sur le bureau, la tête au-dessus de la niche de son nouveau compagnon. Cependant on n'y voyait rien qu'une silhouette floue. Et il songea, bientôt, qu'il faudrait se procurer de quoi le nourrir, ce beau présent. La pensée suffit à le décourager. Il se leva et quitta le bureau pour rejoindre la fenêtre.
Il faisait un temps à libérer les poissons.

Tout simplement.

Jude, quoi.