S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 III. Se mêler à la population [Libre]

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Niki Okamoto
A.C.A.I.I
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Niki Okamoto



 
▌Né(e) le: 21 Mai.
▌Pays d'origine: Royaume-Uni
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: III. Se mêler à la population [Libre]   III. Se mêler à la population [Libre] EmptySam 15 Oct - 16:46

Il n'est pas encore tout à fait midi quand Niki entre dans la grande salle, les cheveux emmêlés par le vent et sa robe froissée à force de marcher à grandes enjambées dans les couloirs de l'université. Elle aurait bien aimé utiliser le sortilège de Pointeaunord, mais pour ça il faudrait qu'elle ait retenu la disposition générale de l'université et c'est loin d'être le cas pour le moment.

Elle repense à toutes les fois ou elle s'est perdue dans les couloirs de Poudlard pendant sa prmière année et songe qu'à l'époque au moins, elle pouvait se repérer à l'odeur: l'avantage d'être dans une salle commune située tout près des cuisines. Elle se souvient qu'à l'époque, entendre parler Anglais autour d'elle était la chose la plus naturelle du monde, et qu'elle n'y pensait jamais.
Aujourd'hui cependant, les accents pronincés du japonais lui manque, et elle se surprend à tendre l'oreille à l'affut des consonnantes aggressives de la langue qui a été la sienne pendant deux ans. C'est sans doute idiot d'être si dépendante d'une langue, d'un simple amas de sons, mais elle a besoin de stabilité en ce moment, et passer du Japon à l'Irlande n'est pas un acte anodin.

Etre ici si tôt après le décès de sa mère, c'est comme d'essayer de marcher en ligne droite en étant ivre: on peu le faire, mais ça demande plus de concentration, plus d'énergie, ça demande plus de volonté et de force de caractère, et Niki, quoi qu'elle se sache parfaitement capable de s'adapter, aimerais quand même bien ne pas en avoir besoin.
KAPPA n'était pas parfaite, c'est vrai. Niki était un peu trop blanche, un peu trop garçon manqué, un peu trop moldue, un peu trop européenne... Elle se souvient que la bas, elle passait plus de temps avec les demi-sang qu'avec n'importe qui d'autre, mais c'étaient ses amis, c'était sa routine, son univers, et perdre tout ça d'un coup après deux ans au milieu d'eux, c'est déstabilisant, au mieux.

Et tout ça sans même mentionner son père.

Niki soupire et secoue la tête, quelques mèches ondulées s'échappant de sa queue de cheval assez brouilllonne. Ce n'est pas le moment de se laisser retomber dans des pensées négatives, que diable! Elle a des études à poursuivre, des petits frères dont elle doit prendre soin et des Grands-Parents à satisfaire avec autant d'anecdotes que possible. Ce n'est pas en s'appitoyant sur elle-même qu'elle arrivera à quoi que ce soit!

Elle prend une grande inspiration, réajuste la sangle de sa besace sur son épaule et, une fois assurée que Mabel ne tomberas pas de sa poche, s'avance avec décision vers celle des tables qui semble appartenir aux Cinnacrow, à en juger par les couleurs cannelles et argent du linge de table.

Evidement, ça serait certainement plus facile à faire si elle ne cognait pas quelqu'un au passage, mais on ne peu pas tout avoir. Et puis bon, au moins ça lui donnera l'occasion de parler à quelqu'un.


"Désolée. Je ne regardais pas ou j'allais... je ne t'ai pas fait mal, j'espère?"
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Calliope D'Eluage
M.U.M
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Calliope D'Eluage



 
▌Né(e) le: 23 Mars
▌Pays d'origine: France
▌Statut: 6ème année

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MessageSujet: Re: III. Se mêler à la population [Libre]   III. Se mêler à la population [Libre] EmptyLun 17 Oct - 11:34

L'éducation tout entière se réduit à ces deux enseignements :
apprendre à supporter l'injustice et apprendre à souffrir l'ennui.
[Ferdinando Galiani]

Soyons honnête, le premier enseignement Calliope s’en moquait bien et le second elle ne l’avait visiblement pas appris ou bien ne comptait pas l’appliquer. Lorsque l’ennui la prenait et qu’elle ne parvenait pas à l’éradiquer, elle se tournait vers deux uniques options: être amorphe ou être insupportable. La deuxième, sa favorite consistait au moins à ennuyer les autres. Ainsi compatissaient-ils involontairement à son mal aise. Assise dans la salle commune, elle s’appliquait à mettre en œuvre ses talents de capricieuse en exposant ô combien il était inadmissible qu’on refuse de lui attribuer une chambre individuelle. Ses amis, trop intelligent pour s’opposer à elle - à moins que ce ne fut de la lâcheté, attendaient patiemment qu’elle finisse son manège. Tous savaient qu’au fond, elle s’en moquait bien d’être dans un dortoir même si l’adaptation n’avait pas été de tout repos. Elle avait besoin de passer le temps et comme personne n’avait su lui proposer quelque chose, elle leur faisait comprendre qu’ils avaient eu tord.
L’un d’entre eux, la connaissant depuis quelques années, la regardait faire amusé. Elle n’était pas mauvaise au fond mais quel caractère... passer de feu à glace sans prévenir et se laisser étouffer par sa fierté... elle était si fatiguante.

«Calliope...»
«Qu’y a t’il?»
«Ca te dirais pas de faire une cure de silence la?»

Regard assassin, lèvres pincées. Il l’avait vexée, bien sûr. Il savait qu’elle réagirait ainsi, comme il savait que si personne n’osait le lui dire elle pourrait continuer des heures. Et puis, elle ne ferait pas la tête bien longtemps, puisque leurs familles se connaissaient.

«Bien.»


Calliope envoya sa longue chevelure valser derrière ses épaules, lissa un pli sur sa robe noire puis quitta sa chaise, très droite, la tête à peine relevée dans sa fierté blessée. Enfin... pas tant que ça au final. Elle prenait cela pour un jeu et feignait l’émotion. Elle s’était occupée pendant un temps, il ne lui restait plus qu’à faire une simple sortie et à rejoindre ses bouquins attendant sagement sur son lit qu’elle vienne les honorer de sa présence. A peine avait-elle fait deux pas qu’elle sentit son corps se heurter à une masse humaine. Reculant d’un mètre, elle toisa l’inconnue après s’être rapidement assurée de l’absence de dommages.

"Désolée. Je ne regardais pas ou j'allais... je ne t'ai pas fait mal, j'espère?"

Elle prit le temps d’observer la demoiselle avant de réagir à la question. Un bref examen lui suffit pour affirmer qu’elle ne la connaissait pas. Peut-être déjà croisée mais rien de marquant tout du moins. Soupirant faiblement, elle posa une main sur sa hanche gauche dans une posture non chalente tout en répondant d’un ton mi amusé mi ironique:

«Il semblerait que non. Cela dit il paraît qu’il est utile d’ouvrir les yeux quand on se déplace et tu viens de gâcher ma sortie.»

Un regard discret envers la table de ses amis le lui confirma. Celui qui l’avait faite partir affichait un agaçant sourire effronté. Elle se retourna vers l’inconnue afin de poursuivre de façon plus amicale:

«Enfin je suppose que cela arrive à tout le monde au moins une fois. Toi non plus tu ne t’ai pas fait mal?»

Autant le prendre bien, elle n'allait pas non plus entamer un procès pour un instant d'inattention et puis, même si elle ne risquait pas de le reconnaître, elle n'avait pas été très prudente non plus dans sa précipitation à s'en aller. Souriant et sans se préoccuper du fait que la jeune femme était peut-être pressée et avait des choses à faire elle ajouta:

«Je ne penses pas que nous ayons déjà été présentée. Je suis Calliope D’Eluage de la maison Dorelly. A qui ai-je l’honneur?»

S
on identité déclinée, elle attendit la réaction de la rouquine. Après tout peu étaient les sorciers chez qui ce nom n’évoquait rien et si elle était assez maligne, elle n’oserait pas l’esquiver publiquement. Regardant l’heure affichée sur l’horloge principale, la française s’aperçut que midi approchait. Les livres pourraient bien attendre un peu, malgré son côté très orgueilleux et ses entrées en la matière peu encourageante, Calli adorait rencontrer de nouvelles personnes... ces dernières trouvant toujours leur utilité un jour ou l’autre. Ses yeux gris valsant sur son environnement à cette pensée, elle s’arrêta sur un jeune homme visiblement trop vieux pour être en première année et qui pourtant ne lui disait strictement rien... Étrange. Sans gêne aucune, sourire aux lèvres, elle ne cessa pas de le détailler, même quand leurs regards se croisèrent.


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Abel Weil
Abel Weil



 
▌Né(e) le: 1 janvier 1985
▌Pays d'origine: Israël
▌Statut: 7ème année

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MessageSujet: Re: III. Se mêler à la population [Libre]   III. Se mêler à la population [Libre] EmptyMar 18 Oct - 16:54

Abel n’était pas précisément ce que l’on pouvait appeler un sybarite : tout au contraire, il menait à SWYN une vie qui pouvait paraître, aux yeux de ses camarades, quasi monacale, tant il était vrai qu’il ne semblait jamais quitter ses livres que pour mener des expériences et ses expériences que pour dormir une poignée d’heures ou se volatiliser dans la nature pendant quelques jours ¬— sans doute pour trouver d’autres livres et mener d’autres expériences.

C’était qu’Abel ne tenait pas particulièrement à exposer sa vie privée et il préférait de loin qu’on ne lui en supposât aucune plutôt que des rumeurs se missent à courir sur son compte, à propos de tel ou tel établissement un peu osé qu’il pouvait fréquenter à l’occasion, de telle ou telle personne peu recommandable avec laquelle il pouvait échanger, de tel ou tel groupuscule anarchiste dont il aurait été un vif sympathisant. Une réputation d’austérité lui ménageait un jardin secret qui avait des allures de jungle tropicale.

Donc, comme à son habitude, Abel avait passé une partie de la matinée dans les livres et une autre partie à analyser des sorts anciens et à en concevoir de nouveaux. Il s’était levé aux aurores, avec déjeuné un peu, fait de l’exercice et s’était faufilé dans la bibliothèque déserte et glacée. Il faisait un peu partie du décor. Puis il avait rejoint une partie isolée du parc et s’était livré à ses recherches.

Mais, quelque profonde que fût sa dévotion à la recherche scientifique, il ne pouvait s’abstraire complètement des nécessités de l’existence terrestre et son ventre, après des heures de travaux intenses, ne prit aucun détour pour se rappeler à lui par des grognements vindicatifs : il fallait se nourrir. Quelques coups de baguette plus tard, Abel avait replié ses affaires et s’acheminait vers la Grande Salle.

Il était suivant, comme souvent, par un parchemin qui flottait dans les airs près de lui, accompagné par une Plume à Papote, à laquelle il dictait d’une voix rapide des remarques diverses, que l’objet prenait consciencieusement en note. De temps à autre, le jeune homme s’arrêtait brusquement, se retournait vers le parchemin, y jetait un coup d’œil, sortait sa baguette pour effacer quelques lignes et les corrigeait de sa propre main, afin de repartir d’un pas plus vif encore.

Le visage à moitié dissimulé par ses capes, les mains enfoncées dans les poches, le regard perdu dans le vague, il avait l’air de ne pas prêter la moindre attention au monde qui l’entourait, de sorte que les gens qui le croisaient dans les couloirs prenaient généralement le parti de lui céder la place pour ne pas se faire heurter ; de temps à autre cependant, il rentrait dans une plante verte, à laquelle il murmurait de vagues excuses, que la Plume à Papote prenait en notes également, ce qui l’obligeait à procéder à de nouvelles corrections.

Malgré sa distraction, il parvint à retrouver le chemin de la Grande Salle et, doué d’une sorte de prescience peut-être, ou bien plus attentif à son environnement que son attitude rêveuse le laissait croire, il évitait soigneusement les élèves qui entraient et sortaient, glissant, parfois, quelques vagues salutations à ceux qu’il pouvait connaître et qui ne s’arrêtaient pas, trop conscients qu’il eût été vain de tenter de le tirer de ses réflexions.

Il s’était finalement arrêté près de la porte et, parcourant machinalement des yeux la salle et les gens qui déjeunaient, faisait partager à la Plume quelques commentaires sur un mécanisme particulièrement complexe qui, depuis quelques jours, lui donnait un peu de fil à retordre. Il finit par saisir le parchemin et la plume pour tracer lui-même un schéma.

Quand il releva la tête, il constata qu’une jeune femme dont l’aspect ne lui était pas totalement étranger le considérait avec une insistance dont il n’avait pas l’habitude. La connaissait-il ? Ce devrait être une Dorelly car, sans qu’il fût capable de mettre un nom sur ce visage, il était à peu près certain de l’avoir vu souvent ; or, comme elle était plus jeune que lui manifestement, que sans doute ils n’allaient pas au même cours, cela ne pouvait guère s’expliquer que par une appartenance commune à une même maison.

Soit. Mais pourquoi diable le considérait-elle avec une telle insistance ? Avait-il quelque chose affaire avec elle ? Souhaitait-elle lui faire comprendre quelque chose ? Derrière sa cape, Abel esquissa une moue légèrement agacée : un mystère social était la dernière chose qu’il désirait éclaircir ce jour-là. La politesse cependant exigeait sans doute qu’il allât lui parler pour en avoir le cœur net et Abel était poli.

Il fit donc disparaître parchemin et plume dans un pli de sa cape, qu’il avait pris soin de modifier par des enchantements multiples et se dirigea d’un pas mesuré vers les deux jeunes femmes qui discutaient, incertain encore sur la manière de les aborder.

Il arriva finalement à leur hauteur et, après les avoir considérées tour à tour d’un regard perçant qui était peu fait pour mettre à l’aise, interrogea Calliope d’une voix toujours un peu cassée :


« Je vois, Mademoiselle, que vous avez l’amabilité de me considérer avec une certaine insistance et cependant je ne crois pas que nous ayons le plaisir de nous connaître. »

Cette entrée en matière, qui eût pu sembler, chez tout autre, l’annonce d’un flirt à venir, prenait chez Abel des accents si formels et si distants qu’ils refroidissaient toutes les ardeurs éventuelles et donnaient à ses propos la politesse précise, mesurée mais sévère des réceptions diplomatiques, dans lesquelles il est toujours difficile de démêler ce qu’une remarque contient de sincère amitié et de reproche voilé.

Sans tendre les mains, ni esquisser d’autre geste de salutation qu’une légère inclination de la tête, le visage d’ailleurs toujours à demi-dissimulé par sa lourde cape orientale, il acheva de se présenter.


« Je m’appelle Abel Weil. Je suppose que nous partageons la même maison. »

Enfin il posa son regard dans celui de Niki et ajouta, avec un zeste d’amabilité en plus :

« Je ne crois pas cependant que nous soyons dans le même cas. »
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Niki Okamoto
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Niki Okamoto



 
▌Né(e) le: 21 Mai.
▌Pays d'origine: Royaume-Uni
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: III. Se mêler à la population [Libre]   III. Se mêler à la population [Libre] EmptyMer 19 Oct - 15:13

A la place de cette fille, Niki serait déjà en train de rire de la maladresse de son interlocutrice.

Ce n’est pas forcément une bonne chose en soit, et ça lui a déjà attiré des ennuis, mais le rire est son réflexe principal face à toute sortes de situations, d’une chute dans l’escalier à une bonne blague en passant par une bonne note aux examens et une annonce de décès, alors ça n’indique pas forcément grand-chose sur leur différence d’attitude, sinon peut-être que Niki est probablement un peu plus décalée que son interlocutrice.
Mais ce n’est pas le genre de choses dont on juge en moins d’une minute, et Niki chasse cette réflexion saugrenue au profit d’un rapide examen. Celle qu’elle a renversé est plus petite qu’elle d’une quinzaine de centimètres, à la louche, mais ça, ce n’est pas vraiment une surprise –Niki ne connait pas encore de fille qui soit aussi grande qu’elle. Elle est plus pâle qu’elle, toute fine, plutôt jolie pour être honnête, avec une chevelure dont la blancheur lui donne un côté un peu éthéré. C’est le gris de ses yeux, cependant, qui frappe Niki et lui fait retenir un sourire en coin. Gris acier, c’est une belle couleur, et ça lui rappelle son atelier : double avantage.

La métisse s’abstient d’en faire la remarque cependant, d’une part parce qu’elle ne tient pas à passer pour une folle dès ses premiers instants en compagnie de ses futurs camarades de classe potentiels –encore que cette jeune fille a l’air plus vieille qu’elle- et d’autre part parce qu’interrompre quelqu’un en pleine phrase ce n’est pas très poli.


«Il semblerait que non. Cela dit il paraît qu’il est utile d’ouvrir les yeux quand on se déplace et tu viens de gâcher ma sortie.»

Elle se retourne vers l’une des tables –pas celle de Cinnacrow, une ou le jaune domine, mais Niki n’a pas pris le temps de retenir tous les détails sur les différentes maisons, elle avait d’autres choses en tête- ou quelqu’un semble lui adresser un sourire… vaguement narquois ? Niki s’attend presque à s’entendre faire des reproches lorsque la demoiselle se retourne mais, heureusement, cette dernière semble moins… pas en colère, n’exagérons rien. Disons, moins agacée que lorsqu’elle a parlé pour la première fois.

«Enfin je suppose que cela arrive à tout le monde au moins une fois. Toi non plus tu ne t’es pas fait mal?»

Niki secoue la tête avec entrain, ce qui achève de défaire sa queue de cheval, et c’est en ôtant l’élastique usé qui retenais ses cheveux auburn qu’elle répond avec un grand sourire :

« Non, non, ça va… j’ai la tête dure de toute façon, m’en faut plus que ça pour me faire mal ! »

La sorcière adresse un grand sourire à sa ‘collègue’ si toutefois le mot s’applique, ébouriffe ses cheveux pour leur faire perdre la forme pitoyable qu’ils ont pris dans l’élastique, et recadre son attention sur l’autre étudiante, qui semble vouloir se présenter :

«Je ne penses pas que nous ayons déjà été présentée. Je suis Calliope D’Eluage de la maison Dorelly. A qui ai-je l’honneur?»
« Niki Okamoto, je viens d’arriver à Cinnacrow… ravie de faire ta connaissance ! »

Bon, d’accord, il y a peut-être un peu trop d’exclamative dans l’intonation de sa voix, mais Niki, elle a du mal avec les points. Points d’exclamation, d’interrogation, de suspension, ça va, mais les points tout court, allez savoir pourquoi, elle a du mal à les prononcer. Et puis c’est tellement plus vivant, une conversation avec tout un tas d’accents qui montent et qui descendent au gré des humeurs… à moins bien entendu qu’il ne s’agisse d’une vague résurgence du japonais qui se fait reconnaitre comme il peut sous les mots définitivement européens… c’est fou comme deux ans dans un pays étranger peuvent vous changer.
En deux ans, Niki a appris à vivre selon d’autres habitudes, d’autres codes, d’autres accents, forts et sans appels, souvent abrasifs au premier abord, mais qui sont devenu sa seconde nature, sa seconde peau.
Elle a du mal à se faire de nouveau à cette fluidité du langage, à ces sons qui coulent tout seuls des bouches par opposition à ceux qu’elle a laissé derrière elle et qu’il faut extraire du fond de la gorge à coup de dents… Le japon, au final, c’est un peu l’enfer des oreilles délicates, si on peu dire, mais ce que vous appelez l’enfer, elle appelle ça ‘chez elle’ depuis deux ans déjà, adaptée avec une facilité déconcertante, et revenir dans cet endroit ou elle est presque née, reparler une langue qui a été la sienne pendant des années, mine de rien ça lui donnerais presque le cafard.

Mais ces réflexions ont duré trop longtemps déjà, et Niki se secoue intérieurement, se recentre sur Calliope. Son nom de famille lui dit vaguement –mais alors
très vaguement quelque chose, peut-être un nom connu… ça ne sonne pas très Moldu, comme nom, et Niki en déduit qu’elle doit venir d’une lignée de Sang Purs d’une manière ou d’une autre, mais au-delà de ça, vraiment, y’a pas, ça ne revient pas.
Oh, après tout, si c’est vraiment très important à ses yeux, Calliope le fera remarquer, pas vrai ? Niki, elle, ne compte pas laisser ce genre de chose influencer la conversation, et tant pis pour les faux pas diplomatiques –il faut dire que les lignées Européennes, elle ne s’y est jamais beaucoup intéressée, et ce ne sont pas les deux dernières années qui l’ont incité à s’y intéresser davantage.

Et puis de toute façon, ça n’est pas vraiment important dans l’immédiat puisque le regard de Calliope semble accrocher quelque chose derrière Niki, et cette dernière se retourne aussi.

Sauf erreur, celui qui a attiré l’attention de Calliope est un garçon, à priori plus âgé qu’elle et, en tout cas, plus vieux que Niki. Il semble, de loin, qu’il fasse à peu près la taille de la demi-nippone, à un ou deux centimètres près, et encore. La peau tannée, le cheveu sombre, lui non plus n’est pas entièrement européen, si toutefois il a des racines dans la région –S.W.Y.N. est une université réputée, et apparemment il n’est pas rare d’y croiser des étrangers. Il porte une… non, deux capes –originaire d’un pays chaud, ou juste très frileux ? Niki se sentirais presque trop peu habillée, avec l’étoffe légère de sa robe qui arrive à peine jusqu’à ses genoux- et son visage est enfoui dessous… un truc à cacher, ou juste pas envie de parler ? Excellente question à laquelle on trouvera peut-être… ou pas. Il a l’air de s’ennuyer, et Niki repense à une phrase qu’elle a lut quelque part : ‘La vérité, c’est qu’on s’emmerde profondément parce qu’on a plus rien à désirer.’
Elle ne sait plus ou elle a lut ça, et il est trop tôt pour déterminer si ça s’applique entièrement au nouveau venu, mais la phrase s’impose et reste scotchée à son esprit, et elle se demande si elle l’associera pour toujours à ce garçon un peu étrange, retranché derrière ses capes, ou si elle parviendra à s’en défaire une fois qu’elle le connaîtra mieux.

L’étranger –ou l’inconnu ? L’étranger, ça fait peut-être un peu xénophobe, mais d’un autre côté, Niki elle-même n’est pas complètement anglaise et ça se devine alors… et puis ce n’est qua dans sa tête, après tout, alors ça sera l’étranger, voilà.

Bref.

L’étranger, donc, semble remarquer le regard de Calliope et, quoi qu’on ne puisse pas vraiment savoir quelle tête il fait derrière le tissus qui masque la moitié de son visage –Niki croit percevoir un froncement de sourcil, mais elle n’en jurerait pas- il range ce qui semble être un parchemin et s’avance vers les deux sorcières :


« Je vois, Mademoiselle, que vous avez l’amabilité de me considérer avec une certaine insistance et cependant je ne crois pas que nous ayons le plaisir de nous connaître. »

Il a la voix rauque, comme s’il ne s’en servait pas souvent, et un accent que Niki n’arrive pas à placer, mais qui lui évoque le soleil d’été, quand il tape sur Tokyo… viendrait-il du sud, par hasard ?
Quoi qu’il en soit, on ne peu pas dire que le ton sur lequel il s’adresse à Calliope soit particulièrement engageant et, somme toute, c’est une chance que Niki ne se laisse pas facilement démonter par des attitudes moyennement engageantes, ou elle se retrouverait sans doute à regretter d’être revenue en Europe, attitude qui serait d’autant plus contre-productive qu’elle n’est pas prête de pouvoir retourner au Japon, que ce soit en vacances ou pour étudier.


« Je m’appelle Abel Weil. Je suppose que nous partageons la même maison. »


Heureusement pour l’ambiance du moment, il se montre déjà plus avenant quand il s’adresse à Niki elle-même.

Non pas qu’elle aurait démarré une bagarre ou quoi que ce soit du genre ici pour son premier jour –elle espère attendre un peu avant de faire la connaissance des individus les moins agréables de S.W.Y.N, tant qu’à faire, ça lui éviterais pas mal de frustration et, vu son état nerveux en ce moment, des bleus. Potentiellement un ou deux duels improvisés, avec ou sans baguette, mais elle ne pense pas que ça arrivera : les sorciers Européens sont, heureusement, moins rigides que leurs confrères asiatiques, et transgresser les codes sera certainement plus facile à faire ici qu’à KAPPA… ce qui l’arrange bien. Devoir à chaque fois justifier sa passion pour la mécanique, c’est agaçant, à la longue.


« Je ne crois pas cependant que nous soyons dans le même cas. »

« Pas si tu es à Dorelly, je suis chez Cinnacrow. » Elle adresse un sourire à Abel et poursuit : « Je m’appelle Niki Okamoto. Je suis en troisième année, mais je viens juste d’être transférée. »

Elle hausse les épaules en entendant ses phrases flirter avec l’exclamative… bah, ça sera sa petite signature auditive, un accent bizzaroïde parmi tant d’autre : dans une université magique on en voit toujours des vertes et des pas mûres, ce n’est pas Niki avec sa voix qui monte un peu trop haut ou ses vêtements trop légers pour la saison qui fera un choc à ses camarades de classe… Au pire certains la regarderont peut-être avec des yeux de hibou, mais ça ne servirait qu’à prouver qu’elle a au moins un petit quelque chose de remarquable.

Tranquillement, toujours souriante, elle enfonce les mains dans les poches de sa veste en cuir et attend de voir ou cette conversation va mener.

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Calliope D'Eluage
M.U.M
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Calliope D'Eluage



 
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MessageSujet: Re: III. Se mêler à la population [Libre]   III. Se mêler à la population [Libre] EmptyVen 21 Oct - 21:36

« Non, non, ça va… j’ai la tête dure de toute façon, m’en faut plus que ça pour me faire mal ! »

Calliope n’avait que peu donner l’impression d’écouter son interlocutrice sur l’instant. Après tout si elle s’était fait mal elle l’aurait fais remarqué avant ou bien elle aurait eu une quelconque mimique, une grimace, un indice de douleur. La dorelly avait sourit histoire d’avoir l’air rassurée et l’autre le lui avait rendu tout en agitant sa crinière rougêatre comme si de rien n’était. Que ce soit dû à son éducation ou aux trop longues heures passées à s’occuper de ses cheveux, la française avait du mal à comprendre un tel état de négligence, ne serait-ce que temporaire surtout qu’avec l’aide de la magie il n’y avait rien de sorcier. Sans jeu de mot. Pour quelqu’un comme elle qui possédait une longueur de cheveux aussi démesurée, les brosser de façon traditionnelle chaque jour demanderait bien des efforts et pourtant, elle serait prête à le faire. Elle évita tout de même de formuler ses pensées à voix haute afin de ne pas vexer l’arrivante et se concentra pour écouter la suite.

« Niki Okamoto, je viens d’arriver à Cinnacrow… ravie de faire ta connaissance ! »

Niki, puisqu’il s’agissait visiblement de son prénom, était donc de Cinnacrow. Soit. La française se moquait des histoires de maison. En revanche, la rouquine semblait avoir un degré d’expansivité légèrement trop élevé. S’en rendait-elle compte?

Alors que la Dorelly se mettait à observer le jeune homme, une expression de trouble se dessina sur son visage. Dans une réaction retardée elle demanda:


«Tu as bien dis Okamoto?»

Comme le professeur d’astronomie de l’université? Elle haussa un sourcil dans une expression sérieuse. Elle ne le connaissait pas spécialement, l’avait croisé quelque fois, assisté à un cours ou deux par curiosité sans doute, ainsi la ressemblance sur l’instant ne l’avait pas frappée. Quittant le jeune homme du regard alors qu’il s’était levé, elle reposa ses yeux aciers sur la demoiselle. Tout deux grand et élancé avec un petit côté désinvolte... Rien de très marquant pour quelqu’un ne connaissant que peu les deux mais pourquoi pas.

«Comme le professeur? Vous êtes de la même famille?»

Bien sûr, il y avait peu de chance pour qu’il en soit autrement avec un nom pareil. Swyn était grande mais tout de même. Calliope n’eut pas le temps d’écouter la réponse de la jeune femme. En effet, une voix inconnue elle aussi retentit toute proche.

« Je vois, Mademoiselle, que vous avez l’amabilité de me considérer avec une certaine insistance et cependant je ne crois pas que nous ayons le plaisir de nous connaître. »

Nouveau sourire amusé et regard involontairement provocateur, Calliope se tient très droite sur ses talons, comme si l’un ou l’autre pouvait la rendre moins petite à côté de ces géants.

« Je me disais justement qu’il y avait encore bien des gens que je ne connaissais pas et comme vous m’apparaissiez plus vieux j’en ai déduis que vous illustriez bien ma pensée.»

La demoiselle marque une courte pause.


«Si mon regard légèrement insistant vous a gêné vous m’en verrai désolée.»

E
lle poursuivait sur la lancée de politesse qu’il avait manifesté. Tout ce qui touchait à cet aspect cordial lui était connu et l’appliquer ne lui posait aucun problème. Cependant, quelles froides intonations comparés à Mlle Okamoto. Elle avait pour habitude qu’on témoigne un peu plus d’entrain à l’idée de lui parler. La Dorelly retint une moue boudeuse à cette pensée. Il aurait pu faire un effort, elle en faisait bien, elle. Nombreuses personnes lui inspirait des émotions négatives pourtant, afin de préserver sa famille, elle s’obligeait à garder le sourire et à faire comme si les habitants du monde entiers étaient tous ses amis. Bien sûr il y avait des jours où elle retenait mal son ironie, où ses expressions en disaient trop long sur ses pensées réelles et d’autres où elle sentait qu’à moins d’ignorer certains individus elle allait les gratifier d’un «silencio» immédiat. Ces détails mis à part elle était agréable.


« Je m’appelle Abel Weil. Je suppose que nous partageons la même maison. »

Weil. Contrairement à son autre interlocutrice ce nom là ne lui disait absolument rien. Sans doute sa famille ne faisait-elle pas partie du cercle fréquenté en dehors de l’université.

«Calliope D’Eluage. Enchantée... tout du moins je suppose.
-elle sourit à nouveau, peut-être plus sincèrement- Pour ce qui est la maison, je ne saurai l’affirmer à cent pour cent puisque vous n'avez vous même pas énoncé mais il y a des chances pour que ce soit le cas, d’autant plus si vous appartenez à la maison de la méduse.»

Elle replace à nouveau une mèche ayant décider de venir obscurcir sa vue et profite du moment où les deux étrangers se parlent pour regarder à nouveau vers sa table d’amis. Grand bien leur fasse, ils étaient de nouveau pris dans leur discussion et se désintéressait totalement d’elle. Ses yeux virevoltèrent d’Abel à Niki un instant.


« Puisqu’on en est à la partie présentation. Qu’êtes vous venus étudier à Swyn? Et toi Niki, tu étais où avant? Qu’est ce qui t’amène en Irlande?»


Calliope, curieuse? Bien sûr que non. «Juste ce qu’il faut», aurait-elle dit.

«Au fait, aucun d'entre vous n'est pressé j'espère? Enfin je veux dire, si vous avez mieux à faire... »

Elle haussa nonchalamment les épaules, comme si cette dernière question avait déjà une réponse bien précise pour elle.
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