S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 Cette page sous la haine est figée... [PV]

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Calliope D'Eluage
M.U.M
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Calliope D'Eluage



 
▌Né(e) le: 23 Mars
▌Pays d'origine: France
▌Statut: 6ème année

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MessageSujet: Cette page sous la haine est figée... [PV]   Cette page sous la haine est figée... [PV] EmptyMar 21 Fév - 19:11

« D'autre part, les doxys... »

Elle se leva. Discrète et silencieuse, rapide et déterminée afin de regagner la sortie. Le professeur de créaturologie rappelait les caractéristiques des doxys et les mesures préventives à appliquer. Et peu importait, car elle connaissait le sujet par cœur. Elle avait lu maints livres à ce sujet et les avaient mis en pratique à une occasion déjà. C'était bien suffisant et elle n'allait pas rester dans cette salle de classe à perdre son temps. Tout du moins si elle en avait à perdre, autant le faire ailleurs. Elle poussa la porte toujours inaperçue en se confirmant qu'assurément, elle serait mieux dehors. La dorelly fit une halte à sa chambre, qu'elle partageait avec une quasi inconnue afin de se délester de ses affaires et de son uniforme. Les premières vinrent bientôt joncher le sol tandis que les secondes suivirent, troquées contre un jean noir où elle glissa sa baguette et une tunique bleu ciel un peu trop décolletée pour la saison , ce qu'elle compensa avec une veste courte. Un détour devant le miroir lui permit quand à lui de remonter ses cheveux en deux macarons lâche desquels des mèches parvinrent à s'échapper par la suite au rythme de ses pas. Elle ne tint pas rigueur de cela non plus. Étant donné la longueur démesurée de ses cheveux il était totalement impossible de les attacher convenablement sans y passer des heures et elle ne comptait pas s'attarder d'avantage à l'intérieur.

Où allait-elle ? Elle l'ignorait encore. Elle avait besoin d'air. Besoin d'air parce qu'elle était de ces personnes qui sont forcée de quitter leur cage doré de temps en temps. Besoin d'air parce qu'elle avait toujours l'impression de suffoquer depuis des semaines. Besoin d'air parce qu'assurément, elle était préoccupée et qu'au final c'était sans doute ce qui causait cette impression d'étouffement. Elle se mit à fredonner pour elle même, sur des chansons de ce groupe moldu qu'écoutait toujours son frère. Un nom banal sans importance. Pourquoi cet air alors ? Valérian. Omniprésent dans les pensées de la damoiselle, elle ne se rendait plus compte au final qu'elle revenait toujours à lui. Il lui manquait c'était certains. Elle ne l'avait presque pas vu dans les derniers mois et plus du tout depuis quelques temps. Parce qu'ils étaient bêtes tout les deux. Elle un peu plus que lui sûrement. Elle ne se rendait pas même compte que, plongée dans sa bulle, ses pas la guidait vers les plaines embrumées. Elle n'y était jamais allée. C'était sûrement le seul endroit pour lequel elle avait écouté les recommandations faites. Jusqu'à aujourd'hui. Elle marcha plus vite, comme pour fuir ses propres pensées.

Combien de temps s'était-il écoulé depuis son départ de cours, en début d'après-midi ? Alors qu'elle relevait enfin la tête pour regarder en face d'elle, il lui sembla que l'heure s'était avancée rapidement. A moins que ce ne fut ce brouillard autours d'elle, qui l'empêchait de porter son regard au loin. Étonnamment cette fois, elle s'en moqua aussi. Ce n'était pas comme si quelqu'un ou quelque chose allait lui sauter dessus. Ce n'était pas comme si elle était sans défense. Et à en juger le bruit familier dans le ciel, ce n'était pas comme si elle était seule. Son visage s'éclaira d'un frêle sourire, alors que son hibou piquait vers elle à toute allure, n'ouvrant grand ses ailes que pour se réceptionner sur son avant bras. Un regard suffit pour reconnaître le papier et il lui sembla qu'à ce simple aperçu un poids lui était ôté. Comme il pouvait suffire de peu parfois. Délicatement elle décrocha le message et le déroula.

« Calliope,
J'ai fais ce qui devait être fait pour nous protéger. Je t'interdis de te mêler de mes affaires. Nous comptons sur ta présence au mariage des McShane bien entendu. »

Elle relu le message. Une première fois et elle tourna la feuille, comme s'il y avait pu avoir une suite plus douce au dos. Une seconde fois, pour être certaine que le message lui était bien adressé. Une troisième fois, pour vérifier l'écriture de Valérian. Une dernière fois, pour être sûre qu'elle avait su lire par les trois précédente. Et le choc passa aussi sûrement que la douleur se raviva. Là dessuite, ça faisait mal. Sa poitrine était martelée, les mouvements de son cœur lui semblèrent accélérer à la même vitesse qu'on le comprimait. Quelques instants seulement, pour que cela passe. Quelques instants mais c'était comme si la brume alentours avait infiltré lâchement son esprit qui tournait dans le vague. Un seul mot. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi lui répondre de la sorte alors que c'était de sa faute à lui tout ça. Tout était sa faute. Elle sentit sa gorge se nouer. Qu'entendait-il par « mes » affaires ? Est-ce qu'elle n'était plus sa sœur ? Est-ce qu'elle ne méritait plus d'être au courant des événements ? Qui était ce « nous » ? Avait-il oublié que pour elle il n'y avait que « lui » ? Et pour lui qui y avait-il ? A qui pensait-il réellement lorsqu'il avait succomber au chantage ? A elle ? Sûrement pas si elle ne comptait plus. Elle n'avait plus l'air de compter, si ? « Ils » comptaient sur sa présence. Était-elle convoquée, en réalité, était-ce une obligation ? Elle n'aurait jamais manqué un événement de la sorte alors pourquoi le lui dire ainsi. Et surtout, pourquoi ce message avait-il l'air de ne pas répondre au sien ? Elle avait pris sur elle pour lui écrire. Et elle avait mentis en disant qu'elle voulait que son hiboux se perde, sur le moment. Pourtant elle se disait maintenant que ça aurait été bien mieux. Parce qu'elle avait été certaine d'avoir une réponse rassurante. Elle avait déjà imaginé la façon dont il l'aurait rabroué gentiment avant de lui dire à quel point il l'aimait et qu'elle était bête de croire à de telles inepties. Comme il le faisait toujours. Elle manquait de confiance en elle et il la soutenait depuis longtemps. Alors pourquoi pas cette fois ? Pourquoi cette brutale déchirure? Qu'est-ce qui avait changé ? Oui elle était partie mais ce n'était pas la première fois. Elle était partie et pour une bonne raison, parce qu'elle voulait le trouver. Inévitablement lui revint en mémoire le nom d'Ahnkïr. Tout était de leur faute en réalité et ce depuis des années. Au père, au fils. Le scandale, le chantage, la douleur, la haine. Les larmes. Elle se laissa glisser sur le sol.

"Tu as gagné Ahnkïr. Tu as fais tomber le frère, tu as fais pleurer la sœur. Que voudra-tu de plus à présent ? Rien je l'espère. Car si tu réapparaissais je ne répondrai plus de moi. "


Elle n'avait pas prêté attention à ce qui se passait autours d'elle. Parce qu'elle n'était pas en état d'être prudente. Parce qu'elle était dans un lieu perdu qui lui semblait désert. Parce que son hibou s'était logé sur son épaule attendant sa récompense et qu'il aurait fui face à une créature inconnue.

"Je vous déteste... tellement... tellement. "


Mais que tu es faible Calliope. Parce que tu n'as jamais su fermer ton cœur comme il l'aurait fallu. Parce que le regard des autres t'effraie au fond de toi et que tu ne te l'avouera jamais. Parce que tu joues toujours et que personne ne te connaît vraiment. Parce que tu es feu et glace. Parce que tu es aussi peu consistante que le vent sans en avoir son utilité. Parce que tu passes ton temps à fausser le jeu et que tu en a bien profité. Parce qu'il faut bien un revers à la médaille. Parce que la colombe tu l'as détruite. Tu pensais que perdre ta blancheur te rendrait enfin tes ailes. Et tu aurai pu t'envoler. Au lieu de ça tu as férocement planté tes serres dans un monde déjà pourri par le mensonge. Tu as toi même arrachés les ailes de cette colombe. Et regarde toi aujourd'hui. Tes yeux sont aussi ternes que son nouveau plumage. Tu n'as qu'une chose à faire pourtant... ressuscite la, ressuscite toi. Tu te pensais forte mais vois comme tu es misérable, car déjà j'entends ta réponse.

"Et pour qui la colombe reviendrait-elle?"

Ravalant un sanglot, elle se coucha sur le côté opposé à son familier qui émit un bruit. Elle le prit pour de l'impatience et se mit à chanter tout bas, laissant les larmes s'écouler de manière continue de son regard acier pendant que l'oiseau s'envolait aussi rapidement qu'une ombre approchait.

"Remember when the days were long
And rolled beneath a deep blue sky
Didn't have a care in the world
With mommy and daddy standing by
When "happily ever after" fails
And we've been poisoned by these fairy tales"

[End of innocence- Don Henley]



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Thomas Falkreath
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Thomas Falkreath



 
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▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 4ème année

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MessageSujet: Re: Cette page sous la haine est figée... [PV]   Cette page sous la haine est figée... [PV] EmptyJeu 19 Avr - 3:13

Les Plaines Embrumées. Grandes étendues grisâtres s’étendant à des kilomètres autour de Swyn. Une couverture parfaite, une protection naturelle labyrinthique où perdre son chemin était aussi aisé que perdre sa vie, à la condition que le premier ne soit pas retrouvé. La brume semblait vivre ici, constante, par-delà les saisons, par-delà les caprices du temps. Immuable entité immatérielle, elle était presque consciente, suivant à la trace les voyageurs qui pénétraient dans les plaines immaculées. En résultait généralement une perte de repères, le brouillard limitant la visibilité à quelques mètres seulement. À se demander si cette brume était réelle, ou une création d’origine magique par quelques sorciers ancestraux, peut-être même les fondateurs de Swyn.

Toujours est-il qu’il était là. Immobile, les jambes légèrement écartées, ses cheveux tombant devant son visage baissé et ses yeux fermés. Pas un geste, pas un mouvement, que ce soit de son corps ou de ses vêtements. L’absence de vent y était pour beaucoup, et le reste n’était que fruit de sa concentration. Il était parti à l’aube, marchant des heures pour se retrouver ici et vérifier précautionneusement que personne ne se trouvait aux alentours. S’il voulait s’entraîner, dans ce coin plat et désertique, il fallait qu’il fasse attention à ce que ses traits de magie ne puissent blesser d’éventuels voyageurs perdus. À présent, il se tenait là. Indomptable. Ses doigts serraient sa baguette, le long de son corps, si fort que ses jointures étaient devenues presque blanches.

La vie était calme en ce moment. Les jours se succédaient avec monotonie, identiques les uns aux autres. Les cours, les repos, les soirées, tout cela n’était au final qu’une succession d’heures ennuyeuses qui n’étaient rompues que par un sommeil plus embêtant encore quand venait la nuit. Mais malgré ça, le jeune homme aux yeux gris, de la même couleur que cette brume inaltérable, continuait de s’entraîner, dès qu’il avait un moment. Il faisait parti d’un monde de magie, et dans ce genre de monde, un incident était vite arrivé. Il étudiait la défense contre les forces du mal, après tout... Ce qui ne signifiait rien d’autre que le fait que les forces du mal étaient là, quelque part, tapies dans l’ombre, et qu’elles pouvaient frapper à tout moment. Si la société des sorciers avait besoin d’Auror encore aujourd’hui, c’était qu’ils avaient une raison d’être. Et Thomas aussi voulait découvrir sa raison d’être...

Il visualisait des ennemis imaginaires en son esprit concentré. Des mages noirs avançant dans le brouillard prêts à déchaîner toute leur magie démoniaque sur lui, des créatures de cauchemars reniflant son odeur et pistant sa trace pour venir lui arracher la gorge à coups de crocs ou de griffes. Il les imaginait, rictus sordide et sadique aux lèvres, ne répugnant aucunement à abattre le sorcier qui luttait de toute son âme contre leurs existences même... Et après quelques minutes encore où il fit s’avancer ces pions d’entraînements, il ouvrit les yeux, les faisant apparaître de toute la force de son imagination. Et il se mit à bouger. Levant sa baguette entre ses doigts, en appelant à la magie la plus élémentaire, qui pouvait se révéler aussi dévastatrice que les plus sombres rituels maléfiques. Il se mit à lancer ses sortilèges autour de lui, visant les fantômes que son esprit avait fait naître.

Il utilisait tout le panel de sortilèges qu’il connaissait, sans exception. Tous les sorts d’attaques, utilisant la défense de temps à autres lorsqu’il s’imaginait pris pour cible par ses ennemis éthérés. Les traits de lumière fusaient en tout sens, perçant la brume aussi sûrement que le couteau perce le beurre. Le jeune homme esquivait les coups fictifs, renvoyant les assauts, ripostant comme s’il jouait sa vie dans ce ballet spirituel. Abattant ses opposants les uns après les autres, sans jamais marquer de pause. Après tout, dans un combat à mort, le moindre relâchement signifiait la fin de tout...

Il continua ainsi pendant une trentaine de minutes, repoussant les limites de son corps jusqu’à tomber à genoux, vaincu par la fatigue. Malgré la sueur qui glissait le long de ses tempes, il affichait un sourire satisfait aux lèvres. C’était une belle session d’entraînement, une nouvelle fois... Au moins, il maîtrisait ses sortilèges, même s’il ne les avait que très rarement utilisé contre des adversaires réels.

Il s’accorda un long moment allongé dans l’herbe. Il devait retrouver sa respiration avant de revenir à Swyn. Il en était loin et après son intense effort, s’il repartait tout de suite, il tomberait d’épuisement avant d’arriver dans un endroit sûr. Après de longues dizaines de minutes, il se releva, et tourna les talons pour se mettre en marche. La brume l’empêchait de savoir quelle heure il était exactement, mais il se savait parti depuis des heures déjà, et il espérait ne pas être surpris par la nuit. Il récupéra son sac à dos, en sortant une bouteille d’eau qu’il but presque entièrement, avant d’essuyer son front de sa manche. Il était content de lui. L’absence de cours de la journée s’était avérée profitable, au final, comme à chaque fois.

Il marchait depuis presque une heure lorsqu’il s’arrêta net, tendant l’oreille, ses sourcils se fronçant doucement alors qu’il tentait d’identifier le son qu’il avait cru entendre. Après quelques courtes secondes, il s’avéra qu’il n’avait pas rêvé. Une voix, s’élevant très légèrement en direction de la droite, se faisait entendre. Elle semblait déclamer une douce mélodie, mais il n’arrivait à distinguer rien d’autre. Qu’était-ce donc ? Il dégaina sa baguette, à présent sur ses gardes, et bifurqua pour se diriger vers la source de cette étrange chanson. Après quelques pas, il entendit un bruit étrange. Il avait l’impression de reconnaître le cri d’un hibou, ou d’une chouette.

Les sourcils toujours froncés, sa baguette levée devant lui, paré à toutes éventualités, il avançait prudemment, agrippant de son autre main la sangle de son sac à dos autour de son épaule. Il parvint finalement à distinguer une silhouette allongée à même le sol. Une personne. Il ne voyait pas encore correctement, la brume toujours aussi opaque et grisâtre, mais il s’avança encore jusqu’à pouvoir détailler la personne allongée, qui lui tournait le dos. Il écarquilla les yeux. Il ne l’avait croisé que très rarement dans la salle commune de l’université et dans certains couloirs, et avait à l’occasion brièvement échangé une ou deux conversations avec elle, mais il l’a reconnu sans difficulté. Calliope.

Faisant encore quelques pas vers elle et son hibou, il rangea sa baguette, estimant qu’il n’y avait que peu de dangers que la jeune femme ne se retourne soudainement pour l’attaquer. La voyant prostrée sur le sol, il eut une seconde de panique. Et s’il l’avait touché avec un sortilège pendant son entraînement ? Il balaya vite cette idée. Cela faisait une heure qu’il avait commencé à marcher, et elle était donc bien trop loin pour avoir été frappé par la magie.

Il l’observa une seconde, passant devant elle, restant à distance tout de même pour ne pas l’effrayer. S’agenouillant à un mètre, il continua de la fixer. Elle semblait avoir pleurée et être en proie à un chagrin douloureux. Inquiet, le jeune homme s’approcha encore un peu, avant de laisser échapper, d’un ton doux et rassurant.

“- Calliope ?...

Il se voulait sécurisant, s’efforçant de ne pas lui faire peur.

“- Il s’est passé quelque chose, tu as été attaquée ?... Que fais-tu ici ?...

Il inclina légèrement la tête en la regardant, avant de soupirer d’inquiétude.

“- Je vais te ramener à Swyn, si tu veux... Je sais comment rentrer sans me perdre, dans cette brume... Tu veux boire quelque chose ?

Sortant de son sac la bouteille qu'il n'avait pas fini, il lui tendit d'un geste apaisant.
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Calliope D'Eluage
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Calliope D'Eluage



 
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MessageSujet: Re: Cette page sous la haine est figée... [PV]   Cette page sous la haine est figée... [PV] EmptySam 28 Avr - 10:36

“- Calliope ?... “

La mélodie cessa de filtrer entre ses lèvres. Ne pouvait-on pas la laisser seule, au moins une fois ? Une fois seulement où elle pourrait ne plus se cacher, une fois où elle serait sans masque et sans visage, une fois où elle pourrait s'abandonner à être chaque fois plus pitoyable que la seconde précédente, à pleurer si elle le voulait, à crier si elle préférait, à se blesser si cela la soulageait. Se sentirait-elle mieux si son sang vermeil entachait sa peau parfaite ? Elle se tourna de sorte à être sur le dos, pour voir qui lui parlait. Ses longs cheveux blancs sous elles étaient en contact direct avec la terre. Ils seraient sale, elle le savait. Jamais ils n'avaient été soumis à tel traitement. Elle passait tellement de temps afin qu'ils conservent leur éclat mais là, des brindilles s’accrocheraient peut-être pour l'embêter, et ils seraient gris à cause de la poussière. Oui, c'était sûr. Elle n'aimait pas qu'ils soient assombris, parce que le blanc c'était une belle teinte n'est ce pas ? Cela rehaussait le gris acier de ses yeux et la teinte de ses joues. Et tout allait alors, elle pouvait glisser des ornements d'argent incrusté de saphir bleu, ou de l'or jaune pour les assortir à ses tenues, des rubans mauves qui volaient au vent... tout. Mais là, elle mettrait des heures encore pour les ravoir comme avant et si elle en aurait presque explosé de colère en temps normal, dans l'immédiat elle s'en moquait. Parce que ça aussi, c'était à cause de Valérian. Elle devait avoir six ans lorsqu'il lui avait répété combien elle avait une chevelure magnifique, que cela lui donnaient l'air d'une princesse. Plus jamais elle n'avait laissé quiconque approcher avec un ciseau, plus jamais elle ne les avais coupé alors. Et ils étaient long. Et lorsqu'elle les attachait ils tombaient encore en de longues mèches. Et s'il trouvait ça beau alors elle aimait aussi. Et peut-être devrait-elle arrêter maintenant, puisqu'il devait s'en moquer. Et les raccourcir un peu, ou beaucoup. Les avoir court même. Pourquoi pas. Pourquoi pas...

“- Il s’est passé quelque chose, tu as été attaquée ?... Que fais-tu ici ?... “

Il se passe toujours des choses non ? Attaquée elle l'avait été, de loin, il y a des mois, sans le savoir et maintenant elle sentait l'effet du poison s'insinuer en elle. Voyez, comme on la rend malade. Il n'y a plus d'éclat dans ses iris, plus l'ombre d'un sourire sur ses lèvres. Elle ressemble à une princesse tuée trop tôt, après que les tortures aient eu raison de son bonheur. Elle fixait l'homme sans le voir, le regard vide. Et puis, qui était-il ? Elle fit l'effort de chercher dans sa mémoire. C'était difficile, de penser. Des tas de souvenirs lui venaient mais pas les bons. Son frère par ci, son frère par là, son père parfois, Lauréline souvent, son frère encore. Non, ce n'était pas les bons. Pas les bons. Elle fouilla encore, se rapprochant du présent. Elle l'avait déjà vu une ou deux fois en salle commune. Comment s'appelait-il déjà ? Elle n'avait jamais su retenir correctement les noms des gens qui n'étaient pas de la haute société. C'était un tord, elle le savait bien. Elle n'aurait pas dû les négliger ainsi, ce n'était pas volontaire qu'elle le fasse. Mais qui s'en souciait, de ce qu'elle voulait ? Ses lèvres s'entrouvrirent pour se refermer aussi tôt. Elle allait le vexer si elle le lui demandait. Fais un effort Calliope, cheveux rougeâtre, grand, cigarette souvent, ne parle pas tellement, je crois.

“- Je vais te ramener à Swyn, si tu veux... Je sais comment rentrer sans me perdre, dans cette brume... Tu veux boire quelque chose ? “

« Non... »


E
lle sentit remonter les larmes et ne pu les retenir. Elle ne voulait pas rentrer. Elle ne voulait pas que les gens parlent, montrant du doigt son visage rougis par les pleurs. Elle ne voulait pas qu'on la regarde. Pas comme ça. Et puis quelle brume ? Ce n'est pas grave la brume, Thomas. Elle n'a pas peur de ça. Elle a peur des monstres qui s'y cachent, prêts à la dévorer. Oui, Thomas, c'était son nom, ça lui revenait à présent. Le timbre sonnant à nouveau avait éclairé le moment où il le lui avait dis. Comme il devait se moquer d'elle intérieurement. Ils le feraient tous de voir la fille d'une si grande famille tombait honteusement dans un tel état de faiblesse. Elle faisait pitié, elle ne voulait pas, elle ne voulait pas, non.. Comme cela devait lui faire plaisir au fond à l'autre, d'assister à cela. Elle étouffa un sanglot pour articuler sur un ton amer.

«Tu peux le faire, crier sur tout les toits que tu m'as vu ainsi. Vous êtes tous les même. Je sais ce que vous pensez. Je sais ce qui se dit dans mon dos. Évidemment que je le sais, je ne suis pas sotte. Raconte donc à tout le monde, comme la fille des D'Eluage s'est ridiculisée devant toi. Je n'ai pas besoin que tu fasses semblant. Je mens assez pour deux. »

E
lle repoussa le bras qu'il lui tendait. Jamais elle ne s'abaisserait assez pour supplier le plumentine de ne rien dire. Tant pis, tant pis. Ne pouvait-elle pas mourir ici ? Ce serait une solution définitive à son chagrin. Elle détourna la tête vers la droite, fixant l'horizon voilé par le brouillard. Partir, sinon. Mais pour aller où ? Chez elle n'était qu'un mensonge, elle n'avait jamais eu de foyer. Ce n'était pas la même chose qu'avoir un manoir splendide n'est ce pas ? Se sentir chez soi, réellement... Chez elle c'était près de son frère mais il ne voulait pas d'elle. Il ne la voulait pas. C'était malsain, elle s'en moquait. Elle voulait ses bras, elle voulait qu'il la réconforte. Elle voulait le monde, Calliope. Son monde n'était que lui. Elle ne voulait pas le partager, jamais. Jamais. Ses doigts se crispèrent sur son bras, laissant de profondes griffures lorsqu'elle les descendit. Vas t'en Thomas. Pars. Pars.

« Pars.  Et arrête de me regarder... arrête, ARRÊTE! »

E
lle hurla le dernier ordre avant de se recroqueviller de nouveau sur elle même, répétant ses griffures qui laissaient des sillons ensanglantés sur leurs passage. Elle avait travaillé sa vie sur le mensonge et le paraître pour ne décevoir personne. Elle avait fais de son mieux. Elle avait consentis à beaucoup. Elle avait joué de son corps pour faire taire et si grand dieu, il avait fallu qu'elle aille jusqu'au bout elle l'aurait fais. Mais elle n'en avait pas eu besoin. Son corps était pur mais son esprit pourri. Le poison continuait de la manger doucement. La colombe allait noircir. La colombe se transformait, elle ne revenait pas. Elle paniquait devant cette perversion, la colombe. Elle ne voulait pas perdre sa couleur. Alors elle ne revenait pas. Elle l'abandonnait. Les larmes redoublèrent. Elle était folle, folle de douleur, de rage, de peine. Elle était seule dans le néant et elle n'avait qu'à se laisser porter. Encore, encore. Voguer vers l'inconscient. Loin des histoires de colombes et du théâtre de mensonge. Et elle se savait injuste envers l'homme ici présent. Il n'était pas partis. N'essayait-il pas de l'aider ? Peut-être qu'il n'était pas même au courant pour les scandales entourant sa famille. Mais elle n'était pas sûre, elle ne savait pas. Elle ne savait rien. Plus rien. Sa main cessa de massacrer son corps pour saisir le bras de l'homme qu'elle savait proche. Sa voix, brisée, lâcha une dernière phrase, mi ordre mi supplique.

« Reste en fait...»


O
ui, quitte à tomber si bas, elle pouvait bien demander cela. Il en avait assez vu pour ne rien voir de plus. Elle ne risquait rien de plus grave. S'étouffant dans le son d'un sanglot ravalé, son esprit lui criait de s'abandonner. Cette fois seulement, aujourd'hui. Et puis elle ferait comme si rien n'était arrivé, demain. Mais c'était demain. Aujourd'hui elle avait le droit de n'être plus rien. Elle avait le droit de n'être que Calli. De n'être qu'une enfant qu'on a forcé à grandir trop vite et qui se retournait vers le passé. Elle avait le droit d'être follement elle même. Juste une fois. Une fois. Mais pas seule, elle avait peur d'être seule, tellement peur.

« Je t'en pries... »



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Thomas Falkreath
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MessageSujet: Re: Cette page sous la haine est figée... [PV]   Cette page sous la haine est figée... [PV] EmptyLun 30 Avr - 14:36

Elle se mit à parler. Parler, parler encore, l’abaisser au niveau de ces autres dont elle parlait, ceux qui se seraient moqués, ceux qui auraient ri de la voir aussi faible, aussi folle, aussi fragile. Mais lui, il s’en moquait. Il ne connaissait pas Calliope, ne connaissait pas sa famille, ne connaissait pas son histoire. Mais il avait par contre un aperçu des souffrances contre lesquelles elle semblait se battre. Elle repoussa son bras, avant de se mettre à pleurer. Les larmes coulèrent, ravageant son visage déjà affaibli par la situation dans laquelle elle se trouvait. Tant de douleur se lisait sur ce visage habituellement angélique. Le jeune homme baissa les yeux, sans jamais cesser de la regarder cependant. Si elle n’arrivait plus à se battre, alors il se battrait pour deux. Il ne la connaissait pas, mais il sentait son coeur se serrer devant cette vision. Une jeune femme abattue et perdue, en larmes. Douloureuses larmes. Et douloureuses griffures, alors qu’elle s’acharnait sur ses bras, y traçant de longs sillons rouges. Elle lui ordonna de partir, de ne plus la regarder et se mit à hurler ses ordres. Il secoua lentement la tête, même s’il avait l’impression qu’elle ne le voyait pas.

Non, Calliope, je ne partirais pas. Tu as besoin d’aide...

Il était là, et s’il la laissait, il craignait qu’elle ne perde plus encore la raison. Et il ne voulait pas ça. Si le destin l’avait placé sur sa route à ce moment-là, alors qu’ils étaient seuls dans cette immensité brumeuse, c’était bien pour quelque chose. Elle continuait de se faire du mal, le sang dégoulinant le long de ses frêles bras autrefois immaculés. Puis, s’arrêtant soudain, elle tendit la main et saisit le poignet du jeune sorcier. Y laissant une marque rougeâtre. La marque de sa douleur. Et, d’une voix brisée, elle lui demanda de rester là. Une phrase qui sonnait comme un appel, une dernière volonté, et à laquelle il répondit par un hochement de tête. Encore une fois, elle ne parut pas le voir, ses larmes coulant toujours sur ses joues. Et elle rajouta une supplique, un “ Je t’en prie “ qui devait lui coûter si elle était aussi indépendante qu’elle en avait l’air, autant dans sa souffrance que les fois où il l’avait croisé en salle commune.

Ses doigts blanchâtres entouraient toujours le bras du jeune homme, et il baissa les yeux une nouvelle fois, les observant. Il leva sa propre main et la posa avec une infinie tendresse sur celle de la jeune femme. Pour l’apaiser, lui faire comprendre qu’elle n’avait pas eu besoin de le supplier pour qu’il prenne la décision de rester près d’elle. Il dota sa voix d’une délicate lueur d’espoir, avant de murmurer.

“- Je suis là, Calli. Je ne pars pas. Je te regarde...

Il la força presque à rompre sa poigne pour prendre la main dans la sienne, avant de la soulever doucement. La fixant toujours, prunelles grises contre iris de même couleur, à l’unisson, il glissa ses bras autour d’elle, et l’attira contre lui. Elle avait besoin de réconfort, de se laisser aller, de laisser la douleur s’évacuer, et il allait l’aider du mieux qu’il pouvait. Il ne la connaissait pas, mais il comprenait son chagrin. Lui-même ayant eu à subir beaucoup de mots dans son dos. Pas pour les mêmes raisons, sûrement, mais c’était la même souffrance. Marcher en entendant un murmure péjoratif suivre ses pas... Il lui caressa lentement les cheveux, la serrant doucement, avant de parler à nouveau. Il se voulait rassurant, protecteur, sécurisant. Parce qu’au-delà des peurs de l’étudiante, même le cadre ne prêtait pas à sourire. La brume s’intensifiait d’heures en heures, et il eut la désagréable sensation que la nuit se rapprochait...

“- Calli... Ecoute-moi... Je n’ai rien besoin de dire, rien besoin de colporter. Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas qui est ta famille. Je ne te trouve pas ridicule. Tu es juste vraie, et personne ne peut te reprocher ça. Tu peux te laisser aller.

Il parlait à voix basse, caressant sa chevelure et son dos en la maintenant contre lui, faisant attention tout de même de ne pas l’emprisonner entre ses bras, si elle voulait s’éloigner un peu.

“- Je n’ai rien à dire à personne. Je suis là. Je t’aide si tu le veux. Je ne partirais pas, parce que tu me le demandes. Ca va aller, Calli, je te le promets.

Il recula un peu pour la fixer dans les yeux et lui offrir un doux sourire.

“- D’accord ?

Inclinant la tête en conservant agrémentant son visage d’un nouveau sourire, il entreprit de frotter doucement les épaules de la jeune femme. La température se rafraichissait. Il la lâcha ensuite, fouillant à nouveau dans son sac.

“- Je crois qu’il serait judicieux tout de même que tu boives quelque chose. Et que nous allions ailleurs. Je peux te protéger de ce qui se passe dans le brouillard, mais nous serions mieux à l’intérieur... Surtout si la nuit arrive. Et si tu ne veux pas rentrer à Swyn tout de suite, et bien, je t’emmène ailleurs alors. Tu veux bien ?

Il ne devait de toute façon pas la laisser seule dans l’état où elle était. Touchante, la petite Calliope. Il ne savait pas ce qui causait pareilles souffrances, mais s’il pouvait y faire quelque chose, il le ferait. Pour une raison tout simple : la jeune femme avait été la première personne à lui parler, à le faire s’ouvrir un peu alors qu’il n’avait pas parler à quiconque depuis des mois en dehors de ses professeurs. Il se rappelait bien, que c’était la première qu’il avait rencontré en salle commune, alors même qu’elle n’y allait pas souvent. Et pour la remercier, il était prêt à la sortir de ce miasme de misère dans lequel elle semblait se trouver. Et, une nouvelle fois, il lui en fit le serment.

“- Je te promets de t’aider, Calli. De t’aider, et de garder le secret...
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Calliope D'Eluage
M.U.M
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Calliope D'Eluage



 
▌Né(e) le: 23 Mars
▌Pays d'origine: France
▌Statut: 6ème année

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MessageSujet: Re: Cette page sous la haine est figée... [PV]   Cette page sous la haine est figée... [PV] EmptyMar 1 Mai - 9:43

«Pourquoi... »

P
ourquoi restait-il ? Pourquoi quiconque serait-il resté pour elle ? Elle ne comprenait pas, ne comprenait plus rien, encore. Et elle ne voulait pas qu'il reste, ce n'était pas lui qu'elle voulait, pas lui. Elle se sentait terriblement mal, rongée par la colère. Elle avait envie d'arracher cette main qui la touchait si longuement. Elle n'aimait pas qu'on la touche. Elle se sentait salie, trop proche, bien trop proche. Elle voulait Valérian. Elle voulait son frère mais elle ne voulait pas non plus qu'on l'abandonne, que Thomas la laisse. Elle s'agrippait désespérément à lui, trop bien consciente que si elle reculait d'un simple pas dans l'immédiat, elle se serait écroulée. Et elle ne voyait aucun autre moyen, aucune autre façon de faire. Elle haïssait sa présence autant qu'elle en avait besoin. N'importe qui, n'importe quoi. Ne pas être seule. Même s'il se trompait, Thomas. Il se trompait, encore et encore. Elle n'était pas vraie, elle était une actrice. Elle ne savait pas être elle même. Et ce soir encore elle se voyait comme étrangère à ses propres yeux. Elle n'aurait jamais réagis ainsi, Calliope. Qui était cette fille qui s'abandonnait au désespoir dans les bras d'un sang mêlé ? Elle était tiraillée de toute part. Ce n'était pas elle, il ne fallait pas la laisser avec cette inconnue. Elle allait la manger alors non, elle ne voulait pas qu'il reste mais elle craignait tout autant qu'il parte.

“- Je crois qu’il serait judicieux tout de même que tu boives quelque chose. Et que nous allions ailleurs. Je peux te protéger de ce qui se passe dans le brouillard, mais nous serions mieux à l’intérieur... Surtout si la nuit arrive. Et si tu ne veux pas rentrer à Swyn tout de suite, et bien, je t’emmène ailleurs alors. Tu veux bien ? “


P
as d'eau, rien, rien. Sa gorge la brûlait, ce serait pire si elle buvait, elle le savait. Ce serait plus douloureux encore, elle préférait rester ainsi. Et les secondes, les minutes, le temps lui même n'avait plus aucune importance. Elle avait bien le droit de s'y perdre, elle n'aurait pas plus mal, elle n'aurait pas plus froid, le temps pouvait bien la dévorer crue même, elle le laisserait faire. Une fois, deux fois, grignoter, l'achever, il ferait bien d'elle ce qu'il voudrait. Pas de Thomas, il n'avait pas envie de rester ici lui avec la nuit arrivant. Mais elle aimait la nuit, la pénombre, elle n'avait plus envie de la lumière du jour, des doux rayons chauds sur sa peau. Elle aspirait au froid mortel, aux tremblements, aux morsures gelées. Même si elle savait qu'il faudrait rentrer un jour. Comment le faire ? Elle ignorait même comment cesser de pleurer. Comment se regarder après ça, que penser d'elle, comment agir. Faire comme si rien ne s'était passé. Oui, mais il fallait d'abord que ce soit du passé. Comment s'arrêter après ces heures. Tout ceci ne lui était jamais arrivé, comment les autres faisait, après avoir pleurer ? Pouvait-on l’assommer pour qu'elle se réveille dans son lit avec seule l'impression d'avoir fais un mauvais rêve ? Le plumentine le ferait-elle si elle le lui demandait ? Elle ne savait pas, elle ne savait rien, encore. Comment aurait réagis la D'Eluage avec des yeux aussi rougis et un corps si sali par les larmes, le sang, la honte ? Elle n'aurait pas eu à le faire car elle n'aurait jamais été dans cet état. Rien ne l'aidait, rien, rien, rien.

E
t malgré tout la réponse finit par venir seule. Elle n'avait plus rien à penser. Plus rien à pleurer, où était la colombe ? Plus de larmes pour elle, pas une trace, pas encore. Et elle avait mal à la tête, elle se sentait horrible consciente qu'elle ne devait pas être loin de la réalité. Sa main finit par venir essuyer les traces d'eau subsistante tandis qu'elle peinait à répondre à Thomas.

« Pas... à swyn... »


E
lle ne supporterait pas les regards qui finiraient de l'achever, s'il y avait encore une chose à éteindre en elle. Mais pire, on poserait des questions et les questions la hanteraient et elle ne pourrait pas dormir. Même si elle ne voulait pas dormir, de toute façon. C'était ainsi, elle ne savait plus ce qu'elle voulait ou non. Ses yeux glissèrent vers le sang de ses bras. Ca ne faisait même plus mal. Elle avait envie de recommencer, pour être sûr que ça avait pu être douloureux, se souvenir de ce que ça faisait. Elle hésita, mais sa main se posa seulement dessus, sans réitérer les blessures.

« Il ne faut... pas qu'ils... qu'ils voient... ça. »

O
n la dirait folle, on l'enfermerait peut-être dans une clinique pour les dégénérés. Et elle ne se sentait pas assez défaite pour supporter cela. Non, pas ça, s'il vous plaît. Elle voulait juste disparaître un peu, elle y retournerait demain ou après ou jamais mais pas ce soir. Pas ce soir... Jamais sonnait bien. Mais ce serait demain, si elle était présentable. Encore bien trop chamboulée pour être apte à choisir une route, elle tenta seulement quelques pas. Elle suivrait Thomas. Il la mènerait où il le voulait. La conduirait-elle à l'université qu'elle ne saurait pas s'y opposer, entièrement tributaire de lui. Elle lui jetait des regards paniqués de temps à autre. Parce qu'elle doutait de sa parole, elle avait peur qu'il parle. Qu'il raconte, qu'il rit d'elle. Il avait beau dire ce qu'il voulait, rien ne pouvait la rassurer ce soir. Mais elle avait encore ce poids sur le cœur qui entravait son corps et son esprit. Alors elle parla, elle. Terrifiée qu'il le répète mais incapable de se taire. Se libérer, un peu, un tout petit peu. Aussi pitoyable que pouvait être sa voix rompue, qui sonnait vide, terriblement vide de sens et qui avait tant de mal à passer sa gorge nouée.

« Je pensais qu'il m'aimerait toujours. »

M
ais elle avait tord, tout le criait dans sa tête. Elle était incapable de relativiser les choses même si au fond, elle se trompait sans doute d'avantage sur ses pensées actuelles qu'anciennes. Elle ne voyait que son abandon, la solitude qu'elle avait toujours crainte. Pour quoi vivre quand vous n'aviez personne à qui sourire ? Pour qui jouer les scènes sans spectateurs applaudissant ?

« Mais je ne suis qu'une permanente déception pour... pour Va... pour.. mon... frère»

E
lle ne pouvait pas le dire, son nom. Elle n'y arrivait pas. Pas là, pas maintenant. Et même lui donnait ce titre lui renvoyait toute sa douleur à chaque pulsation de cœur. Si elle avait pu être comme cette brume autours, omniprésente mais inconsistante, que nul ne touchait d'aucune sorte, oui, si elle avait pu... si seulement... Baissant à nouveau la tête elle acheva :

« Pardon, d'être ce fardeau... »

Je ne le serai pas longtemps tu sais ? C'est la seule promesse que je peux faire car la seule que je suis forcée de tenir. Mais ils avaient déjà tout fait pour la tuer, la colombe. Et je les ai aidé sans le vouloir. Que cherchent-ils ? Que veulent-ils que je sois ? J'ai peur tu sais, tellement peur. Mais je ne le dirai pas encore, pas à vous, pas à eux, plus à lui.
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