C’était un jour de fête, tout était parfaitement bien préparé… La décoration faisait penser à ces soirées mondaines, élégantes ou les invités portaient tous leur plus beau vêtements, ces soirées ou les petit fours passaient entre les gens et ou chacun pouvait se servir comme bon lui semble. Le style de soirée qui fini autour d’une longue table, assis en bout de celle-ci quand la cérémonie est en notre honneur. Le genre de soirée que Lauréline n’aimait pas, parce qu’elle mettait en valeur le côté aristocrate, qu’elle tentait de dissimuler le plus possible. Et il fallait avouer que pour ca elle était très douée !
Oui! C’était le genre de soirée ou l’argenterie était sortit et où il fallait faire bonne impression pour se faire accepter dans la société…

Lauréline se trouvait dans ses appartements, se préparant pour le soir qui arrivait à grand pas. Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour être prête et montrer à tous les amis fortunés de son père que la dernière des McShane entait enfin dans les rangs et qu’elle prenait part aux affaires familiales.

Cela faisait presque une heure qu’elle était là, assise devant le miroir à se laisser coiffer par – Silvio - le coiffeur de famille. Elle n’avait pas compté le nombre de coiffures que celui-ci avait testé en à peine 40min … 8 peut être 9 ! En tout cas, bien trop pour son pauvre cuire chevelue qui ne sentait à présent plus rien… !

« - Arrêtez de bouger Signorina McShane ! » dit-il d’un fort accent Italien

Lauréline lança un profond soupire de désespoir exaspérée par ses minutes défilants à toute vitesse et se stress montant peu à peu dans sa poitrine, cette coiffure pas encore fini... Elle se demandait comment allé se passer cette soirée si importante, comment les gens allaient ils la regarder elle qui n’avait jamais voulut prendre part de près ou de loin la dedans. Bien trop de question se bousculer dans sa tête, les choses auraient été tellement plus simple s’il avait été là. Là pour la rassurer, pour lui dire que tout se passerait bien et qu’elle s’en sortirait comme toujours parce que même si elle n’en voulait pas c’était en elle et elle ne pouvait bien évidement rien y faire. Un peu comme une tache de naissance, une marque à vie que l’on ne pouvait pas éviter. Un côté fataliste qu’il fallait prendre à la légère, car dans le fond ce n’était que peu important et cela ne changerait pas sa façon d’être, cela ne la changerait pas elle à proprement parler.

« - Mlle McShane ?! Il y a quelqu’un pour vous. »

Elle toisa son majeur d’homme debout à l’entrée de la pièce et compris de suite qu’il s’agissait bien évidement de Andrew.

« - Merci, Antoine ! Fais le entrer dans le petit salon, j’arrive. Bon silvio, cette coiffure ira parfaitement pour la soirée ! »
« - Ma no, signorina … »
« - Si si, je t’assure… ca devient long, ca m’agace et puis je m’aime bien comme ca ! »

Elle se leva et se dirigea vers le petit salon ou son ami se trouvait. Lauréline afficha fièrement un sourire en coin de lèvres, contente de le voir et rassurer par la même occasion. Elle l’avait invité à la soirée comme un service demandait à un ami proche. Depuis la fameuse nuit elle et lui n’avait pas vraiment retentés une quelconque soirée un peu comme si la destin avait tranché pour eux au final. Comme si la nature avait décidé elle-même qu’il ne fallait pas qu’il se passe quoi que se soit entre Andrew et elle. Ils ne croyaient pourtant pas au destin mais n’avait pas particulièrement retenté après cette dernière nuit. Dans la foulé Thèdes avait été mise au courant et ne leur avait plus parlé, Laure n’osait plus approché Andrew et avait testé de multiples choses essayant de ressentir à nouveau quelque chose. Se prouver à elle-même que malgré tous les évènements qui s’enchainaient elle était encore là, vivante ! Oui, elle avait demandé à Andrew comme un service, un service que l’on demande à un ami parce que l’on pense qu’avec lui cela se passera mieux. Elle n’avait pas envie d’être seule devant tous ses requins des affaires, se fichant pas mal de savoir ce qui pouvait bien se passer dans le monde tant que dans le leur l’argent fructifié correctement …
En le voyant là, debout dans la pièce elle ne pu empercher de lui adresser un grand sourire, relachant complètement la pression le temps d’une minute. Silvio lui avait ramené les cheveux que d’un seul côté - avec quelque pinces- laissant tomber ses anglaises rouges sur son épaule gauche. La coiffure avait beau être simplissime cela lui allait tellement bien, elle paraissait si féminine elle qui en général se contenter de remettre ses cheveux en arrière ou de les attacher rapidement pour ne pas les avoir devant le visage. Là, cette fois ci -malgré la simplicité- elle semblait être sur son 31!
Question vêtement elle n’était pas encore prête … La coiffure avait été la première étape, la suivante concerné la robe mais pour cela il lui restait encore une petite heure devant elle. Elle regarda Andrew et lui souhaita la bienvenue en Français.

« - Bienvenue en France, M. McAllen ! »

Elle savait Qu’andrew ne parlait que peu le Français, mais elle se devait de l’acceuillir comme tel! Un peu comme une coutume ou tout simplement comme un délire pour que ce dernier se marre et que ambiance puisse enfin s’instaurer.

« - Tu es arrivé tot, je ne suis pas encore habillée toi en revanche le costume te va bien !  » dit elle en reprenant une langue que ce dernier pouvait comprendre

«  Quelque chose à boire pour commencer la soirée en bon et du forme ? » lui dit elle en arborant son magnifique sourire angélique accompagné d’un regard complice

Il n’y avait qu’une chose que Laure appréhendait concernant Andrew… Le fait que ce dernier reste bouche bée en voyant les appartements de la jeune rouquine. Il savait qu’elle était aristocrate et il savait aussi qu’elle dissimuler ce coté à merveille. S’attendait il à tout cela?

Ahh, la France ! Andrew y était déjà allé une fois par le passé, pour assister à la réception D’Eluage. Cette fois encore, il accompagnait la fille des hôtes de la soirée, mais les circonstances n’étaient pas du tout les mêmes, bien au contraire. Lauréline l’avait invité non par pour qu’il lui tienne compagnie, mais par besoin d’une présence amicale et familière dans un monde qu’elle ne connaissait que trop peu. Même si elle était née dans un univers d’aristocrates, Lauréline n’avait rien de la jeune fille de bonne famille. Andrew avait accepté sur-le-champ de lui servir de point de repère. D’abord, parce que Laure était ce qu’il avait et qui se rapprochait le plus d’une amie, et ensuite parce que ça allait être amusant. Pas qu’il était au courant des usages, non, même pas. En fait, à part savoir danser et jouer la comédie avec brio, il ne pouvait compter que sur son sens de la débrouillardise. Enfin, ça et quelques trucs un peu débiles qui pourtant fonctionnaient à merveille et dont il avait promis de transmettre à Laure. La touche finale, c’était le costume. Andrew n’en possédait qu’un seul, tout noir, de la veste au pantalon, et c’était pareil pour les chaussures. La seule couleur se trouvait sur la chemise choisie pour ce soir, dans un ton de bleu foncé. Pour la cravate, il avait prévu un petit quelque chose de spécial, du coup il ne la portait pas encore, bien cachée au fond de sa poche, et le majordome qui lui ouvrit la porte de ce qui pour lui était un véritable palace ne se formalisa pas de cette absence, se contentant de lui souhaiter la bienvenue en français. Par politesse, Andrew inclina légèrement la tête, se présentant au domestique du manoir/château/palais.

" Andrew McAllen. Je suis là pour voir Lauréline McShane. "

Ceci étant dit, le majordome l’invita à entrer, enchaînant par la suite dans un anglais à l’accent tout pourri, lui demandant de le suivre dans le petit salon. À ce moment, Andrew se demanda s’il y avait aussi un grand salon, voire un moyen salon, mais se garda bien de poser la question. Une fois arrivé, on lui demanda de patienter dans la pièce un instant, ce qu’il fit. En même temps, ce n’était pas comme s’il avait vraiment le choix, donc bon. Le majordome repartit en sens inverse, le laissant seul dans la pièce. Andrew jeta un coup d’œil sur les canapés installés devant une immense cheminée de marbre blanc, décidément indémodable. Tout était d’un chic fou, des tableaux aux tapisseries. Même l’éclairage avait de la classe, quoi ! Tout était calculé dans la décoration. Admiratif, Andrew siffla après avoir fait un tour sur lui-même.

" Si ça c’est le petit salon, je veux même pas savoir à quoi ressemble le grand ! "

Au même moment, la voix de Lauréline s’éleva derrière lui. Il se retourna, tout sourire, ravi de la voir, lorsqu’il comprit qu’elle lui parlait elle aussi en français. Sans cesser de sourire, Andrew lui adressa un regard faussement suspect.

" Tu viens de m’insulter, avoue ? "

Il savait que non, mais c’était amusant de l’accuser. Connaissant Lauréline, il devait plutôt s’agir de salutations ou alors d’une vanne bien placée. Ils rirent tous les deux puis il s’approcha, esquissant un sourire en coin au compliment qu’elle lui fit, cette fois en anglais, sur son costume.

" Et toi, on te réserve quoi ? Une robe style princesse de la Renaissance ou un truc plus moderne du vingt et unième siècle ? "

En réalité, Andrew n’avait pas la moindre idée du sens de ce qu’il racontait. Il savait que certaines familles aristocratiques s’attachaient à de vieilles valeurs traditionnelles dépassées. Si tel était le cas des McShane, se dont il doutait quand même, Andrew supposait que les habits tiendraient alors de la même époque. Tout comme le marbre, il y a de ces vêtements qui ne doivent pas se démoder dans certains cercles de la société, mais au fond, il n’en savait rien, et il ne pouvait rien déduire de la coiffure de Laure non plus. Il passa un doigt sous une mèche bouclée de ses cheveux qui retomba aussitôt sur son épaule.

" C’est quoi l’équivalent français du whisky irlandais ? "

Quoi qu’à bien y réfléchir, s’enfiler de l’alcool fort si tôt en début de soirée, ça n’allait peut-être pas le faire. Andrew se ravisa.

" En fait, c’est pas le vin, la spécialité de la France ? Quelque chose comme un bon Bordeaux en bouteille vieux de cinq-cents ans ? "

Il demandait sans vraiment savoir, mais Lauréline comprenait. D’ailleurs, si le domaine McShane possédait plus d’un salon, il devait y avoir une cale creuse dans la terre, dans le sous-sol, où on pouvait entreposer des vins plus fantaisistes les uns que les autres. Du champagne aussi, parce que c’était classe, mais sûrement pas de la bière, parce que ça ferait trop vulgaire, sans doute. Qui sait si les McShane n’étaient tout simplement pas propriétaires d’un vignoble ? À ce stade, ça ne l’étonnerait même pas.

" Et puis tu devrais pas aller mettre ta jolie robe, avant de songer aux festivités ? Elle est de quelle couleur, au fait ? "

Inconsciemment, il avait mis ses mains dans ses poches, et le bout de ses doigts venait de frôler l’extrémité de la cravate.

Fini les soirées qui se finissent à pas d’heure, imbibé d’alcool et autres substances très peu recommandés. Fini les jeux d’alcool ou à trainer dans les bars tard le soir, attendant la fin de service du serveur pour finir le peu de nuit qui reste avec lui. Fini la fumette, fini l’esprit libre la rébellion contre sa propre famille, son propre père. Ce n’est pas ça la vie, ce n’est pas comme ça que l’on grandit, il faut assumer dans la vie, assumer le patrimoine familiale, les valeurs importantes, assumer le rang à tenir. Assumer même si en naissant il n’y avait aucun vœux d’établie, c’est un devoir pas un choix !


S’il y avait un code de conduite pour les enfants de bonnes familles il
serait ainsi :
- Tu ne fumeras point
- Tu ne vivra pas comme les gens simple
- Tu assumeras ton rang et tu te tiendras bien
- Un riche mari tu épouseras / Une fille de bonne famille tu épouseras
- Comme des moins que rien tu traiteras ceux qui ne sont pas comme toi
- Les nobles tu fréquenteras…


En un instant Lauréline venait de se rendre compte tout ce qu’elle devait assumer à présent, tout ce qu’elle devait mettre de côté. Elle se devait d’être droite et irréprochable à présent, plus le droit à un écart… Plus le droit d’être la salle gamine que tout le monde avait connue, la petit fille espiègle et malicieuse faisant les 400coups régulièrement … il fallait mettre tout cela de côté et faire apparaitre la nouvelle laure. Mais au final elle était comment la nouvelle laure ? Aimait elle toujours rire? Aimait elle faire la fête ? Et puis … Est-ce qu’elle était heureuse la nouvelle laure?! Heureuse de se mettre un peu de côté et de faire ressortir un paraitre qu’elle détestait tant simplement pour faire bonne figure et pour faire semblant de grandir .


Voir Andrew arriver fut un soulagement pour elle, pouvoir être elle-même au moins avec lui-même si ce n’était pas aux yeux de tous mais pouvoir ne serait ce que lui lancer un regard en quoi en guise de complicité pour qu’il comprenne si elle allait bien, si elle paniqué ou autre… elle ne demandait pas plus! Il semblait étonné par ce qui pouvait l’entourer. Elle n’était même pas encore arrivé qu’il avait glissé quelques mots concernant le salon. Elle se mit à rire discrètement pour ne pas être entendu et fit son apparition un sourire aux lèvres, à moitié habillé et tout simplement coiffé. Laure esquissa son second sourire lorsque ce dernier s’amusa à dire qu’elle insultait alors qu’elle venait simplement de le saluer dans sa langue maternelle. Avec lui elle n’allait pas s’ennuyer de la soirée, elle en aurait mis sa mains à couper tellement elle avait confiance en lui. Elle savait qu’il ne la laisserait pas tomber e qu’il lui changerait les idées. D’une parce que c’Est-ce qu’il savait faire de mieux et de deux parce que eux deux ça avait toujours été comme ça, ils étaient complices et puis ils se comprenaient facilement. Si facilement !

« une Robe Victorienne ?! Penses tu vraiment que je mettrais un vêtement d’une si vielle époque ? »

Elle se mit à rire de bon cœur, laissant tomber le stress et l’angoisse déjà présente

«  Non bien sur que non ! Elles font trop gothique. Tu verras bien ce qui est prévue »

Lui adressant un clin d’œil elle commença à servir deux verres dont un qu’elle servit à Andrew. Lauréline avait devancé son ami en lui offrant la spécialité de la région, enfin plutôt la spécialité familiale sortant tout droit des vignobles de son père.

« Je ne sais pas si on peut considérer cela comme l’équivalent du ‘sky, en revanche quand tu auras gouter cela … tu l’aimerais comme boisson à part entière »

Elle lui fit un clin d’œil en se dirigeant vers sa chambre pour se changer. Elle fit un quart de tour sur elle-même lançant ni vue ni connu un petit «  tu verras » et disparue derrière la porte.
Laure revint quelques minutes plus tard habillée d’une superbe robe blanche bustier coupé de travers, couvrant un côté et laissant l’autre sans tissue, juste recouvert de tulle noir . Un magnifique robe allant jusqu’aux pied ne permettant pas vraiment de voir - ou alors si peu - les talons assortis décorés de diamants.

Elle adresse un sourire à Andrew, se montrant enfin prête.
« Voilà la réponse à ta question »

L’heure du diner approché très rapidement, Antoine entra dans les appartements rappelant à ces jeunes gens que leur présence allait bientôt être demandé. Lauréline but d’un cul sec son verre de vin et inspira profondément avant de se mettre face à la porte.

« Quand faut y aller … Faut y aller »

Le plus dur serait de faire l’entrée dans le salon, le reste serait tellement plus simple. Eöl se chargerait des présentations, son père la mettrait en avant constamment et Andrew serait là pour lui rappeler qui elle est vraiment. Dit comme cela paraissait être un véritable jeux d’enfant… Ça en avait seulement l’air ! Quand laure mit un pied dans la grande salle de réception tous les regard se braquèrent sur elle, que dis je, sur eux ! Les chuchotements s’intensifièrent un peu plus, s’accordant parfaitement avec leur pas, plus ils avançaient plus les gens parlaient doucement. Que pouvaient ils bien dire ? Et puis à part jaser que savaient ils faire d’autre? Sa vie ne les regardaient pas tout de même !!

« Ha petite sœur ! Je suis content que cette robe t’aille correctement. Je vous présente Lauréline McShane héritière du domaine de France. Ainsi que … »

Lauréline allait pour présenter son ami quand celui-ci la devança. Elle se mit à sourire, contente de voir qu’il avait l’air de parfaitement bien s’en sortir. Eöl se pencha à l’oreille de sa sœur lançant à voix basse.

« Tu nous l’as trouvé ou celui-ci cette fois ?! »
«  Je ne t’ai pas demandé où tu avais trouvé ce qui te sert de fiancée, alors tu permettras que je garde pour moi ce qui me concerne »

Elle esquissa un beau sourire de façade, cachant son sarcasme et sa froideur à l’égard de son frère. Depuis la dernière fois elle lui en voulait toujours, il ne lui avait pas dit pour son mariage. Il n’avait pas prit le temps de lui dire parce qu’il pensait bien faire … il pensait.

« Andrew vient, il faut que je te présente encore à… »

Ils partirent tous les deux en sens inverse. Laure n’avait rien a dire à son frère, du moins pour l’instant. Elle se sentait obligé d’assumer ses obligations par sa faute et ça non plus ça ne passait pas alors si en plus il pensait pouvoir s’immiscer dans sa vie privé … Jamais. Lauréline et Andrew n’étaient pas ensemble pourtant ils avaient toujours parfaitement bien réussi à jouer le jeux comme par exemple au bal des sorcières. Certains avaient même perdu leur paris… Bien entendue, ils faisaient tellement vrais à jouer la comédie tous les deux qu’il était surement difficile de cerner le faux du vrai. Même la fille se soir là y croyait vraiment.

Stressait, Lauréline tenait sa pochette fermement dans sa main droite essayant de cacher son mal aise et paraitre le plus naturelle possible. Ce qui marchait, seul quelqu’un qui la connaissait bien pouvait voir que ce n’était que façade, qu’en réalité elle ne faisait qu’une multitude d’effort car ce n’était absolument pas le monde qui lui convenait. Elle semblait naturellement à l’aise, savoir quoi faire, comme faire comme si elle l’avait toujours fait. Laure avait cette capacité à pouvoir s’adapter de façon naturellement ou faire croire que le naturel était là. Une capacité du paraitre qui l’avait plusieurs fois tiré d’affaire. Personne ne voyait que ses sourires étaient faux, qu’elle ne voulait pas particulièrement être là, que ce n’était qu’un devoir qu’elle accomplissait et rien d’autre. Elle continuait de sourire parce qu’il le fallait, parce que c’Est-ce qu’il lui aurait dit, qu’elle ne pouvait pas laisser tout cela comme ca. Et que ce n’était qu’un mauvais moment à passer, ensuite elle pourrait faire ce qu’elle voudrait… Elle pourrait ou quoi qu’il en soit elle ferait ! Ce n’était juste qu’une soirée, une mauvaise soirée présentation à passer pour se montrer et se faire connaitre, qu’ils sachent qui elle était. Parce qu’elle n’était pas n’importe qui, un McShane n’est pas n’importe qui.

Lauréline McShane et Andrew McAllen étaient loin d’être des enfants de cœur. Ils ne se surnommaient pas succube et incube entre eux que pour le délire, il y avait un fond de vérité là-dedans. Ces dernières années, ils avaient mené un rythme de vie très similaire ; ne pas réfléchir, boire, faire l’amour à la vie et envoyer balader ceux qui n’y pigeaient rien parce que disons les choses comme elles sont, les coincés et le genre rabat-joie, ils n’avaient qu’à aller emmerder quelqu’un d’autre. Rien n’était pire qu’un lot de responsabilités, ce truc plutôt chiant que tous les deux ils voulaient éviter autant que possible. Pour Andrew, bien que de sortir avec Thèdes l’engageait à quelque chose, ça n’avait en aucun point l’allure lourde et irritante qu’il se faisait d’une responsabilité, bien au contraire. Son statut avait changé, et s’il lui paraissait aussi léger qu’une plume, celui de Laure avait des airs d’enclume. Une journée dans à jouer les aristocrates, c’était marrant, parce qu’il n’y avait pas de conséquences, mais agir en tenant compte de demain, et pas que pour soi-même, c’était un peu la merde. Le jeu des apparences contenait beaucoup de trop de risques pour être amusant, il l’avait observé lui-même. En fait, Andrew ne comprenait pas pourquoi tout comme Calliope, Lauréline ne pouvait pas laisser la succession des affaires familiales et compagnie à son frère. Quoi qu’il en soit, Andrew la soutiendrait, ça aucun problème, du moment qu’elle ne venait pas à se transformer en quelqu’un de complètement différent. Laure n’avait rien d’une princesse, et si on finissait par lui coller un mariage arrangé, Andrew comptait bien débarquer en pleine cérémonie pile au moment où le type en avant prononcerait sa phrase parce que pas question qu’il se taise à jamais en laissant Laure épouser un blanc bec d’archiduc de machin truc chose.

Il rit à sa suite lorsqu’elle critiqua les robes victoriennes et attrapa le verre qu’elle lui tendit, tout sourire, la regardant partir enfiler sa robe. En l’attendant, Andrew refit un tour du salon en buvant son verre à petites gorgées. Quelques minutes plus tard, la porte de la pièce s’ouvrit à nouveau, laissant apparaître la silhouette de Lauréline sur le seuil, prête pour la grande soirée. Admirant la tenue, le sourire d’Andrew s’élargit en un compliment muet qui se passait de mot. Il déposa son verre vide sur une table, s’approchant d’elle dans un silence que seuls ses pas contre le carrelage brisaient. La robe lui allait comme un gant, et c’était peu dire. Le contraste était encore plus frappant que Laure n’avait pas l’habitude de porter de pareils vêtements au quotidien alors que là, elle se tenait devant lui complètement transformée. Le vilain petit canard était devenu un magnifique cygne. Andrew glissa la main dans sa poche et en ressortit sa cravate. Échangeant un regard avec Lauréline, il toucha la robe du bout de sa cravate qui se teinta aussitôt d’élégants motifs noirs et blancs assortis. Andrew la noua vite fait autour de son cou, sous le col de sa chemise.

" T’es prête à leur en mettre plein la vue ? "

Le majordome revint leur annoncer qu’ils devaient y aller. Andrew tendit son bras à Lauréline et attendit qu’elle s’en saisisse avant de sortir dans le couloir menant à la salle de réception. La guider dans sa propre maison avait quelque chose d’amusant, lorsqu’on y pensait. Ils suivirent le majordome qui ouvrait la marche jusqu’à la double porte de ce qu’Andrew devinait être le super très grand salon de la mort qui tue. Le domestique tourna les poignées et les tira, dévoilant le couple qu’ils formaient aux yeux des invités. Le brouhaha des conversations cessa dans la seconde et tous les yeux se rivèrent sur eux. Andrew se pencha imperceptiblement vers Lauréline en regardant devant lui, murmurant très faiblement.

" Si tu sais pas quoi dire, tu dis « Certes », ce mot est magique, tu verras. Pour le reste, tu souris. "

La foule se mit à chuchoter sur leur passage, ce qui laissa Andrew totalement indifférent. Il pouvait s’agir de médisances autant que d’admiration, et en tant que Plume, il avait récolté des deux. De toute manière, ils n’étaient pas là pour lui, et Andrew n’était pas celui sur qui leur jugement se porterait. Lui-même souriant, suivant ses propres conseils, il jeta un regard vers Lauréline qui jusqu’à présent se maîtrisait parfaitement. Un type qui vint à leur rencontre, et à ses paroles, Andrew devina qu’il s’agissait de l’aîné des McShane. Eöl présenta sa sœur à la masse d’aristocrates présents, mais lorsque Laure en vint à faire de même pour Andrew, il fit un pas en avant pour prendre les devants.

" Andrew McAllen, futur Auror. Bonnejoûre. "

On vit quelques gens esquisser un sourire lorsqu’il tenta des salutations en français avec un fort accent américain. D’autres restèrent de marbre, visiblement peu impressionnables. Puis, sans plus de chichis, ils se mêlèrent à la foule, Lauréline lui présentant successivement plusieurs personnes, hommes et femmes, jeunes et vieux, tous proprement habillés de la tête aux pieds. Puis, une fille du même âge vint jusqu’à eux sans même dire qui elle était, un large sourire hypocrite au visage. Avant même qu’elle ne parle, Andrew comprit qu’elle devait faire partie de ceux qui attendaient que Lauréline fasse un faux pas.

" Lauréline, quel plaisir de te revoir, tu es splendide ! "

Elle n’en pensait pas un mot, ça crevait les yeux. Jalouse ? Envieuse ? Peut-être tout simplement fille unique, gâtée, plein aux as, et par conséquent chiante à souhaits. En plus d’être mauvaise menteuse, sa voix haut perchée avait le don d’irriter les oreilles, aussi.

" Mais qui est ce jeune homme, exactement ? Ne me dis pas que tu vas faire comme Eöl ? Annoncer ses fiançailles comme un coup de théâtre, quelle audace quand même. "

Sympa, la fille ne le calculait même pas. Il aurait pu être invisible que ça n’aurait rien changé. Devant la question, Andrew songea à l’anneau en argent qu’il portait à l’annulaire gauche et que Thèdes lui avait offert l’hiver dernier, avec une inscription en norvégien à l’intérieur. L’enlever pour la soirée ne lui était pas venu à l’esprit, habitué à le sentir autour de son doigts, à présent. Pourtant, il aurait presque dû s’attendre à ce qu’on aborde la question de la nature de leur relation, à Lauréline et lui. Lorsqu’il avait accompagné Calliope il y a un an, Andrew se rappelait avoir laissé sous-entendre avec grand amusement à la mère de Calliope qu’ils étaient ensemble, tous les deux. Cette fois par contre, c’était plus sérieux. Andrew tourna la tête vers Laure, un sourire exprimant la confiance qu’il avait en la réponse qu’elle allait donner à l’autruche en face d’eux.

Lauréline McShane, 7ans
Domaine de France


« Lauréline veut tu bien rester tranquille ?! Silvio n’arrive pas à te coiffer ! »

Les rire d’enfant s’entendaient dans la pièce, entre Laucian et Lauréline il était difficile d’avoir un peu de calme dans la pièce quand tous les deux étaient réunis. D’autant plus difficile

« Lauréline bon sang nous allons être en retard ! Laucian veux tu bien arrêter de distraire ta sœur ?! »

Il ne distrayait Laure que parce qu’elle le demandait, que parce qu’il voulait voir se figer un sourire sur son visage. Il n’était heureux que si elle rayonnait alors quoi de mieux que de l’embêter si cela pouvait la faire rire. Une fois prêt les enfants se tenaient la main en parfait petits enfants modèles et attendaient que leur mère descende avec eux. Eöl était toujours avec son père, bien plus grand que les deux autres et toujours prêt avant tout le monde.

Illenia s’installa devant ses enfants, leur arrangea deux ou truc détails et parla à voix basse

« Pas de bêtises, votre père est à l’honneur se soir. Et dès que l’on peut on ira à l’écurie donner à manger aux chevaux »

Il ne fallait pas plus pour donner le sourire aux enfants. La soirée allait être longue et Madame McShane savait pertinemment que pour des enfants cela était dur de rester sage, tranquille et d’accepter de ne pas bouger pendant plusieurs heures. Mais il savaient aussi que leur mère ne mentait jamais et qu’il suffisait d’être patient pour ensuite pouvoir s’amuser à nouveau et profiter. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, mais la récompense après l’effort était toujours la meilleure de toute.

Laucian prit la main de sa sœur en avança avec elle dans la foule arborant un sourire fière essayant de communiquer sa joie à sa sœur. Ce qui n’était jamais très compliquer !

~ Laucian ? Tant que tu es là j’aurais toujours le sourire alors tu ne partiras pas hein ?! ~

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C’était l’heure, l’heure de se montrer et d’en mettre plein la vue. L’heure de ne pas faire un faux pas, l’heure de … Il fallait y aller. Il fallait montrer au monde qu’elle était digne d’être une McShane et que malgré ses longues années d’absence, malgré qu’elle soit sans sont frère elle était capable de se présenter devant eux. Mais elle en aurait pas été capable seule, heureusement qu’Andrew était avec elle, heureusement qu’il était là pour la soutenir dans cette fosse aux lions prêt à vous déchiqueté par le moindres gestes déplacé, prêt à vous faire la peau et ne laisser de vous que les os s’il le faut.

La dernière phrase d’Andrew était tellement simple « Pour le reste tu souris » mais allait elle réussir à sourire, enfin ce n’était pas sourire le plus dur c’était surtout de réussir à faire croire aux autres que ce sourire est vrai, qu’il n’est pas fictif, présent pour ne pas laisser paraitre le dégout de cette société superficielle. Elle regarda Andrew un instant avant d’avancer, hocha la tête et sortit à voix basse un « certes » le sourire aux lèvres montrant à son amie qu’elle prenait note.

Il fallait maintenant entrer dans la fosse aux lions, et puis se présenter aussi, se faire connaitre. Il fallait faire un tour . Lauréline lui présenta son frère ainé à qui il s’empressa de dire qui il était ainsi que son français convenable accompagné d’un fort accent. Un frère ainé un peu trop curieux voulant savoir ce que faisait sa sœur chérie avec un tel garçon, sans préjugé bien entendu, comme si Eöl pouvait en avoir, des préjugés… quoi qu’il n’était pas très loin du caractère patriarcale alors il n’aurait rien eu détonnant à l’annonce de cette nouvelle. Ils partirent tous les deux dans la foule et croisèrent une jeune fille du même âge que Laure.

« Marie ! » dit elle d’un ton si peu enthousiaste et tellement faux.

« Quel plaisir également »

Ha mais que tu mens bien Laure! Cette pin bèche aux long cheveux blond remontés en chignon faisant de son visage celui d’une femme de 40ans n’était autre que Marie. Marie Joensen, fille d’un très célèbre financier de la famille Joensen, très grand ami de la famille pour son long bras tellement reconnu dans le milieu, ami de tous et pourtant si peu de réciprocité sincère. Un de ceux avec un très gros portefeuille permettant à une affaire familiale limite en faillite de survivre encore. Mais qui en échanges n’aura même pas la compassion d’un homme qui se dit son ami.

« Je te présente Andrew McAllen, mon meilleur ami. Et non ! Les coups de Théâtre je les laisse pour les gens qui ont besoin de ça pour se faire remarquer ! » dit elle d’un magnifique sourire sarcastique

Les ¾ des gens présent avait déjà entendu parler de Lauréline McShane, certains par rapport à l’histoire concernant la mort de Laucian - mort pour sauver sa sœur d’un flirt qui tourne mal - d’autre simplement par rapport au faite qu’elle était Lauréline, la jeune fille ayant renié sa famille et ses biens tout simplement pour suivre l’exemple d’une mère morte trop jeune sans dire au revoir à sa fille. Quant au quart qu’il reste, ils ne la connaissent que de loin, sans trop vraiment lui avoir parler, sans trop connaitre le son de sa voix et sachant pourtant qu’elle existe bel et bien, qu’elle est présente et que c’est une fille sensible. Son voyage est en réalité un secret de polichinelle, tout le monde sait que la raison de ce départ n’est rien d’autre que la mort de son frère.

Lauréline ne pensait pas en disant cela que Eöl, son frère, était de ceux qui avait besoin de se faire remarquer, ceci dit elle ne comprenait absolument pas son choix. Elle ne comprenait pas qu’il l’épouse elle, cette imbécile de Diane. Elle ne comprenait pas non plus que d’un seul coup son discours change, qu’il prenne autant place dans les affaires familiale, qu’il s’intéresse autant aux finances et qu’il veuille prendre épouse ! Elle n’avait pas compris et encore moins apprécié le fait qu’il ne lui en ai pas parlé à elle sous prétexte qu’elle refuserait. Mais alors s’il le savait pourquoi faisait il un tel accord?

Ayant marre de tous ces gens endimanchés, en culotte courte et autres frou-frou à robes de soirée elle attrapa la main d’Andrew afin de s’éclipser le plus vite possible.

« Viens, j’ai quelque chose à te montrer »

Elle l’entraina avec lui et partit en direction de la grange, refaisant la même chose qu’à son habitude petite : s’éclipser de la soirée et aller voir les chevaux. Elle y entra tout naturellement se dirigeant de suite vers sa jument Thaïs qu’elle n’avait pas vu depuis quelques mois maintenant. Elle commença à la caresser doucement pour ne pas qu’elle est peur attendant que Andrew s’approche.

« C’est bien mieux que ces gens en pingouins hein ?! »

C’est ici qu’elle se sentait le mieux, qu’elle se sentait elle! Elle n’avait qu’une envie c’est d’enlever cette robe de soirée, cette coiffure de petit fille sage et de pouvoir redevenir elle-même. Celle qui aimait rire, boire, faire la fête celle qui aimer profiter de chaque instant comme s’il pouvait être le dernier. Elle était toujours monter à cheval mais cela ne faisait pas partit des choses dont elle parlait, un peu comme la photographie… c’était rare comme sujet de conversation elle ne parlait pas tellement d’elle enfin de son passé. Elle en parlé mais qu’à certaines personnes, fallait il qu’elle se sente bien avec… Andrew en faisait partit.

« Je te présente Thaïs. » dit elle en continuant de caresser la pouliche

« Enfin on est pas venu ici pour cela … Avance un peu, au fond de la grange il y a un cadeau pour toi. Elle était à mon frère et … Ca ne lui sert plus vraiment là ou il est, alors autant qu’elle serve à quelqu’un »

Lauréline ne regardait pas Andrew en disant cela essayant de cacher la potentiel boule qui pouvait se former dans sa gorge. Elle parlait d’une voiture de sport rouge et blanche typique Amérique qui appartenait à son frère Jumeau, Laucian. Elle voulait l’offrir à Andrew en guise de cadeau d’anniversaire, il lui avait toujours demander d’apprendre à conduire et selon elle c’était l’occasion ! La voiture était cacher sous une bâche grise permettant de la protéger un maximum.

« Les clefs sont dessus aussi »

Embrassant le jument sur le bout du museau elle suivit Andrew d’un pas en retrait essayant de voir sa réaction.

À coup sûr, aux yeux de tous ces aristocrates, Andrew passait soit pour une attraction excentrique, soit pour le grand gaillard à garder le plus loin possible de leur progéniture féminine car il fallait bien évidemment protéger les pauvres brebis innocentes d’un vilain méchant loup. Un an plus tôt, il aurait sûrement laissé son regard s’attarder sur plusieurs nuques dégagées, trop longtemps pour laisser croire à des intentions honnêtes. Sauf que voilà, les temps changeaient, et ce soir, Lauréline avait toute son attention. Il esquissa un large sourire lorsqu’elle répondit à la dénommée Marie qui tourna les talons sans demander son reste, les lèvres pincées. Andrew se retint d’éclater de rire, échangeant un regard complice avec Laure qui lui attrapa la main pour l’entraîner ailleurs. Il aurait bien insisté pour qu’ils restent un peu plus longtemps, question de devoir et tout ça, mais le regard espiègle qu’elle lui lança chassa cette idée de sa tête dans la seconde. Comme deux gamins en fuite, ils quittèrent la salle de réception sans qu’on les remarque. Andrew la suivit, jetant de rapides coups d’œil autour de lui en chemin. Ils sortirent de la maison, se sauvant comme des voleurs dans la nuit jusqu’à une immense grange. Lauréline entra la première, Andrew sur les talons. Elle s’approcha d’un cheval, déjà plus elle-même qu’une minute plus tôt devant tous ces invités, et caressant le museau de l’animal. Andrew la rejoignit, souriant à la jument qui émit un bref hennissement.

" Hey, Thaïs. "

Il parla à voix basse pour ne pas la brusquer, passant sa main sur sa crinière. Puis, Lauréline lui annonça qu’un cadeau l’attendant au fond de l’écurie. Andrew haussa un sourcil, l’air amusé, récupérant son bras en se retournant.

" J’espère que c’est pas un cheval, hein, sinon Thèdes va m’tuer. "

Thèdes allait surtout mourir de peur rien qu’à l’idée. En fait elle n’aurait jamais mis un pied dans la grange et serait restée avec les pingouins à l’intérieur, ou alors elle les aurait attendu un kilomètre plus loin, lançant une chaussure sur la porte au bout de cinq minutes pour qu’ils se bougent à revenir parce qu’elle s’ennuyait. Bien sûr, en voyant la bâche grise recouvrit un truc plutôt massif, il balaya l’idée du cheval, déjà peu sérieuse dès le départ, lançant un regard interrogateur à Laure. Quelque chose qui avait appartenu à son frère et qu’elle lui léguait ? C’était quoi, cette histoire ? Elle ne parlait pas d’Eöl, alors… De son autre frère ? Quelque chose changea dans l’atmosphère, laissant comprendre à Andrew qu’il ne recevait pas n’importe quel présent. Qu’est-ce qui pouvait être aussi massif ? Lauréline lui mit la puce à l’oreille en parlant de clefs, mais ça pouvait pas être possible, c’était sûrement pas ce qu’il pensait. Andrew s’avança et tira un bon coup sur la bâche pour en avoir le cœur net. La toile grise glissa sur la paille alors que sa main en lâchait le coin, la bouche grande ouverte à la vue de ce qui se cachait en-dessous.

" Tu déconnes, là ?! Tu peux pas m’donner ça ! "

Andrew fit le tour de la voiture pour l’examiner sous tous les angles, de l’aileron arrière au logo d’étalon à l’avant. Et il n’y avait pas une seule égratignure sur la peinture ! Le rouge avait de la gueule comme c’était pas possible, tranchant avec le blanc. Putain, combien ça coûtait, un bolide comme ça ?! Laure avait perdu l’esprit, il ne pouvait pas accepter ça comme ça ! Il ne savait même pas conduire en plus, il n’avait pas le permis. Malgré tout, il ouvrit la portière, posant un pied à l’intérieur pour s’asseoir sur le siège du conducteur, son autre jambe restant à l’extérieur. Andrew agrippa le volant, posant sa tête contre le dossier, regardant devant lui un instant en fixant une route imaginaire avant de relever les yeux vers Lauréline, tout sourire.

" Non mais tu sens cette odeur de cuir ? Tu la sens ? "

Joignant le geste à la parole, Andrew inspira une bouffée d’air en gonflant ses poumons, expirant comme si c’était le meilleur parfum au monde. Tout gamin, déjà, il adorait filer à toute allure sur son balai. Dans un match de Quidditch, rien n’égalait le moment où il filait à une vitesse folle vers les buts, le Souafle sous le bras. C’était enivrant, cette sensation d’avancer à cent à l’heure, le visage dans le vent et à en juger par les indications sur le tableau de bord, cet engin allait même plus vite que son balai ! Génial, tout simplement génial ! Un bouton attira l’attention d’Andrew qui fronça des sourcils pour aussitôt écarquiller les yeux, lançant un nouveau regard stupéfait vers Laure.

" Elle est décapotable ?! "

Il hallucinait, c’était carrément la première fois qu’il voyait un modèle sport comme ça en vrai ! Andrew passa religieusement ses doigts sur les clefs dans le contact, hésitant.

" Tu sais la conduire ? "

À défaut de repartir avec, il pouvait faire un tour avec elle, non ?