S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 Ce n'est qu'un début.

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Scott Duke
C.A.M
C.A.M
Scott Duke



 
▌Né(e) le: 16 novembre
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 8ème année

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MessageSujet: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptySam 31 Mar - 17:14

On lui avait dit qu’il pourrait sans difficulté la trouver ici, dans une loge particulière. Tout lui avait été indiqué.

Il n’en avait pas fallu plus pour que Scott Duke prenne le chemin du théâtre. L’air fier, le dos droit, il marchait calmement jusqu’à la tribune du Sir Jet. Après tout, il se le devait bien. À lui, comme aux autres. Il n’était pas n’importe qui. Lui, le seul et unique à recevoir une lettre qui avait été capable de sceller son destin. Il était passé, en quelques minutes, d’un né-moldu, détestant ses origines, haïssant ses parents, abhorrant sa vie, exécrant cette école. Il avait eu dans l’idée de terminer son année. Il le ferait. Il avait eu dans l’idée de s’enfuir loin. Aux Etats-Unis, peut-être. Il ne fuirait plus jamais rien. Il avait eu l’idée de bannir l’Europe de son vocabulaire. L’Europe, un moyen détourné de revoir un jour peut-être une famille arriérée. Une famille qui est la sienne, soit dit en passant, mais peu importait, parce que son destin était scellé. Il accéléra son pas, rentra dans le théâtre. On lui avait menti, il n’en était pas étonné, mais on ne l’y reprendrait plus. Il s’était fait dupé, lui, Scott Duke, cet homme réfléchi, cet homme intelligent. Et par qui ? Sa propre famille ? Propre, voilà un terme si peu convenable pour eux. Une famille dégoûtante, abjecte, nauséabonde. Voilà, rien que d’y penser, il commençait à se sentir mal, et pourtant, il continua. Infecte, écœurante, répugnante. Et il l’était, répugné, c’était le cas de le dire. Malsaine, fétide, corrompue. Il n’aurait jamais pu croire à quel point il avait eu raison sans cette lettre envoyée. Tellement corrompue et pourrie jusqu’à la moelle qu’on n’hésitât à lui mentir. On mentit à Scott Duke comme on mentit à un sot. Et ils l’avaient eu. Ils l’avaient tous eu, mais cela ne se reproduirait plus jamais. C’était une promesse faite à lui-même, et il avait une bonne raison à cela : Il était Scott Duke. Il était au cœur d’une prophétie, celle qui détruirait des empires, de part leur seul union. Il avait accepté de porter cette croix. Pas pour les autres, pas pour Anne Pattinson qu’il ne connaissait pas encore, mais pour lui-même. Il ne resterait pas bien longtemps un simple né-moldu, il en était persuadé. Les regards que les sangs purs pouvaient lui lancer ne lui faisaient ni chaud ni froid, et il avait attendu toute la semaine, depuis lundi, pour enfin croiser cette troisième année à Cinnacrow. Anne Pattinson. Celle qui, depuis sa naissance, vivait avec cette prophétie dans les bras, attendant de la réaliser. Elle n’attendrait plus bien longtemps : Scott Duke arrivait à elle.

Il allait se présenter, tout lui expliquer, du début à la fin, la famille détestable qu’il avait eu, son frère défunt dont il n’avait jamais eu connaissance avant de recevoir la lettre post mortem du grand-père d’Anne Pattinson, Viktor Pattinson. Hors de question qu’il lui fasse lire la lettre, celle-ci restait à Scott, à lui seul. Le symbole de sa renaissance, de sa future gloire à venir. Il acceptait de faire un duo avec Anne Pattinson, mais pas au détriment de sa propre vie. Sa propre vie : D’abord. Il allait réussir, il n’en avait jamais été aussi sûr qu’en ce moment même. Évidemment, il avait toujours su qu’il avait assez de détermination pour se sortir de ce gouffre sans fond dans lequel il était né, mais voilà que le destin lui ouvrait les bras, lui offrait la possibilité d’en ressortir encore plus grand qu’il ne l’était déjà.

Et pourtant. Il y avait cette histoire avec M… avec Man…

Il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas, plus y penser. Ils s’étaient mis d’accord, et aujourd’hui, ce soir, plus précisément, il ne devait penser à rien d’autre à lui, qu’à cette future vie qui se dessinait, fantastique, grandiose, majestueuse. Majestueuse comme le théâtre. Scott rentra dans la salle où se jouait Le Châtiment. C’était parfait pour lui, voilà un accord parfait avec son futur dessein. Il remarqua aussitôt Anne Pattinson, assise, contentrée sur la pièce qui se jouait devant elle. Il esquissa un sourire. La lettre avait eu raison sur le lieu où se trouverait Anne Pattinson, elle ne pouvait pas mentir, il ne cessait de le répéter, mais voilà la vérité : On ne mentait pas à Scott Duke. Il s’assit près d’elle, ignorant un instant la façon dont il traitait les autres, il ignorait la manière dont il agissait avec froideur, avec tant d’indifférence et d’antipathie. Il n’avait que faire de la pièce, il la connaissait déjà par cœur pour l’avoir vue de nombreuses fois. Il posa ses mains sur ses propres genoux, tournant la tête vers Anne Pattinson qu’il avait pris grand soin d’ignorer jusque là.

- La lettre de ton grand-père m’a enfin été remise. Il me semble que nous soyons liés dans un destin bien enrichissant, toi et moi.
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Anne Pattinson
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Anne Pattinson



 
▌Né(e) le: 18 Novembre
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyDim 1 Avr - 4:16

Les valets aux sortilèges était loin d’être une pièce convenable. De quoi se mêlaient ces domestiques ? Quel affront que de manipuler le destin de ses maîtres. Quelle aberration que ce script où le monde tournait à l’envers. Anne soupira d’agacement et quitta le théâtre après le premier acte, se jurant d’y remettre les pieds lorsqu’on y présenterait une histoire digne de ce nom. La jeune anglaise n’avait rien d’une fervente de l’art de la scène, seulement, le village de Bourg-en-Bière ne comptait que très peu de lieux fréquentables. Deux, en vérité ; le Lys Blanc où elle se rendait pour dîner en solitaire, et le théâtre, où elle exigeait une loge à elle seule. Son horaire ne changeait jamais. Le vendredi soir, elle allait prendre son repas au célèbre restaurant de fine cuisine française. On réservait sa table près de la fenêtre, adjacente au piano, et elle y restait jusqu’au coup de minuit, l’heure de la fermeture. Le samedi soir, elle se rendait au théâtre, seule également. Il n’y avait rien de plus irritant que les chuchotements des curieux en plein milieu d’une pièce, ce à quoi elle était immunisée grâce au confort silencieux de sa loge. Ce luxe avait son prix, une bonne somme à absorber, surtout pour une personne, puisque Anne ne permettait pas la présence de quiconque à ses côtés. Unique héritière d’une colossale fortune familiale, l’argent ne constituait toutefois pas un problème pour elle.

Ce soir, le théâtre repassait un classique : Le châtiment. Lorsqu’elle vivait encore à Londres, avant ses dix ans, son grand-père lui avait fait voir cette tragédie. Tout était comme dans son souvenir, mis à part l’absence d’une présence humaine à ses côtés. Anne lança un furtif regard dénué de toute émotion sur la chaise vide à la gauche de la sienne. La mort de son aïeul avait laissé un étrange vide dans son existence. L’attaque de l’Ordre de l’Ouroboros en avait fait tout autant. Anne les maudissait, tous autant qu’ils étaient. Sans eux, elle aurait pu avoir une destinée, mais Irina perdit la vie dans l’éboulement de la tour de Cinnacrow, et on retrouva son corps inanimé, sans vie, deux jours plus tard. Anne ne ressentit que de la colère face à la jeune russe qui s’était laissé tuer sans plus de résistance. Quant à l’autre victime, celui qui avait à coup sûr tenté stupidement quelque hors au-delà de ses capacités, Anne ne se permettait pas d’y penser. Elle avait fait une croix sur son passé et se retrouvait sans avenir. Anthony avait ses projets de retrouvailles avec son frère. Il avait encore de la famille, elle pas. S’il avait besoin de son aide, il savait où la trouver.

Alors que la lumière tamisée s’éteignait au plafond, Kerber, le roi gobelin de Ganka fit son apparition dans le coin droit de la scène. Une jambe croisée sur l’autre, les mains posées sur sa robe noire dotée d’un très sobre ruban vert noué autour de la taille, Anne suivait du regard le personnage principal énoncer d’éloquentes paroles en brandissant un sceptre taillé dans le bois. Elle n’attendait que la fin, le dénouement déchirant qui malgré tout ne faisait pas fléchir un seul muscle de son visage hautain. Au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient au compte-goutte, le récit se brodait autour des protagonistes. Anissia, alias Ania, entra en scène au même moment que le rideau de velours rouge derrière Anne s’ouvrit. Les yeux rivés sur le jeu qui se déroulait depuis bientôt une demi heure, elle ne remarqua la présence de l’intrus que lorsqu’il prit place dans le fauteuil vide à côté du sien. Son regard émeraude divergea vers l’impudent qui s’était de toute évidence trompé de loge. Le bougre ne bronchait pourtant pas d’un dixième de millimètre. Pire, il l’ignorait, à son aise. Anne s’apprêta à lui faire remarquer son manque de savoir-vivre lorsqu’il tourna enfin sa tête vers elle.


" Tu mens, mon grand-père est mort il y a plus d’un an. "

Qui croyait-il berner ? Il ne savait pas à qui il s’adressait.


" Tu vas devoir trouver autre chose. "

Elle détourna le regard, considérant le sujet clos. Kerber quitta vers l’arrière scène à cet instant inopportun, Ania sur les talons. Entracte. Agacée, néanmoins curieuse, elle soupira en accotant ses omoplates au dossier de son fauteuil, reconsidérant le jeune homme à l’allure calme et posée. Il n’avait pas l’air de plaisanter, mais rien n’était plus trompeur que les apparences.

" Qui es-tu ? "

Le toisant du regard, Anne en déduit qu’il paraissait âgé pour être un étudiant et pourtant elle ne lui donnait pas trente ans. Quel cercle fréquentait-il ? Elle n’avait pas souvenir l’avoir déjà vu quelque part. Sûrement pas un aristocrate, elle connaissait toutes les bonnes familles de Londres, et son accent était indéniablement anglais, tout comme le sien, elle l’avait détecté dans sa voix dès qu’il avait ouvert la bouche. Le regard d’Anne laissait transparaître sa méfiance, celle-là même dont il faut faire preuve devant un mystérieux inconnu, tout particulièrement lorsqu’il arrive à point nommé avec une destinée sur un plateau d’argent.
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Scott Duke
C.A.M
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Scott Duke



 
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyDim 1 Avr - 13:58

Il haussa un sourcil. Scott Duke avait bien conscience que Viktor Pattinson était mort, puisqu’il avait reçu une lettre post mortem. Quelle idiote elle faisait. Croyait-il qu’il viendrait jusqu’à elle pour lui mentir ? N’avait-elle donc aucune éducation, elle qui semblait avoir été élevée par un grand homme ? Ne comprenait-elle pas tout le courage qu’il avait dû mettre en lui pour venir jusqu’ici ? Ne voyait-elle pas qu’il n’attendait rien d’elle si ce n’était de mettre en marche la prophétie dans laquelle ils devaient s’unir tous les deux ? Il fronça les sourcils. Elle n’avait jamais entendu parler de Scott Duke, voilà pourquoi. Les élèves d’ACAII étaient si mal renseignés. Lui, il était en huitième année, avait vu de tout au sein de l’université, n’avait jamais parlé, ni critiqué, si ce n’était à haute voix, car il en avait pensé, des choses, sur les inepties des élèves de cette école d’aliénés. Il était toujours resté silencieux, ne s’était jamais mêlé à ces dérangés. La pourriture pouvait rester avec la pourriture, il n’avait rien à y faire. À croire qu’il avait oublié un point crucial, si peu négligeable, dans son raisonnement. Pour la deuxième fois de la soirée, il l’ignora, ou du moins, il essaya.

Il se mit à ricaner. Il devait trouver autre chose ? Mais n’avait-il déjà pas tout trouvé ? La lettre signifiait à présent tout à ses yeux, et Anne Pattinson lui disait de se trouver une autre excuse afin de venir l'accoster. Scott en était persuadé, à présent : C’était une idiote. Comment aurait-il pu rire sur un sujet tel que celui-ci ? Se moquer d’elle de la sorte alors réunis, le monde s’ouvrirait à eux et se prosternerait à leurs pieds ? Elle n’avait pas l’air de se rendre compte de tout ce que ça voulait dire, mais Scott, si. Il avait tout compris. Et s’il devait se coltiner une troisième année nommée Pattinson, et bien, il le ferait, et sans rechigner. Dieu merci, elle venait d’une noble famille, voilà qui pourrait donner un coup à la réputation de Scott, l'élever davantage encore, lui qui était né simple moldu. Elle était riche, cela se voyait, et son grand-père semblait avoir été un homme de sciences remarquable. Il n’hésiterait pas à rester avec elle, et ce pour toujours, s’il le fallait, parce que c’était ainsi que cela devait se passer selon la prophétie et jamais, au grand jamais, il ne se détournerait de celle-ci. Elle qui était capable de lui enlever ce poids sur ces épaules, celui d’une famille trop présente et pourtant jamais dans les bons moments. Anne Pattinson n’avait pas le choix, elle n’avait pas son mot à dire, et à partir d’aujourd’hui, elle allait devoir faire en fonction de lui comme lui allait faire en fonction d’elle. Ce n’était pas à proprement lui qui l’avait réellement décidé, mais la lettre était claire, et la prophétie tout autant, et Scott ne laisserait jamais cette occasion se présenter et la laisser partir aussitôt, parce qu’il n’avait pas réussi à l’attraper au bon moment, mais pour attraper l’occasion, il fallait attraper la Cinnacrow. L’entracte pris place, et il se rendit compte qu’il n’avait pas écouté un traître mot de la pièce. Peu importe, il la connaissait déjà, et pourrait y retourner dès qu’il le voudrait, mais ce soir, le châtiment ne signifiait rien, alors que leur avenir à tous les deux signifiait tout. Anne tourna à demi la tête vers lui, sembla le jauger du regard et Scott ne réprima pas un air hautain, levant les yeux au ciel, particulièrement agacé devant sa réaction et sa question. Elle lui demandait qui il était et voilà, il avait eu raison, comme toujours : Ces élèves d’ACAII étaient bien trop mal renseignés, tellement mal qu’ils ne reconnaissaient même plus leurs aînés. Bon gré, mal gré, il répondit, en n'hésitant pas à replanter son regard dans le sien :

- Scott Duke.

Davantage vexé qu’autre chose, Scott détourna le regard quelques secondes plus tard, trouvant un intérêt particulier à la scène encore vide. Il se devait de la convaincre, vraisemblablement. Il n’aurait pas dû avoir à le faire. Elle aurait dû le croire immédiatement. N’était-ce pas la première fois qu’un inconnu venait vers elle, lui faisant croire qu’il était celui avec qui elle devait s’allier pour que la prophétie se mette en marche ? Ça l’aurait fait rire si ça n’avait pas été aussi pathétique. En dépit de tout, il détourna son regard vers elle, tournant tout son corps à demi pour être à l’aise, et reprit la conversation là où ils l’avaient laissée :

- Il est hors de question que je te montre la preuve principale de ma participation à la prophétie. La lettre post mortem envoyée par Viktor Pattinson ne regarde que moi. Moi, et uniquement moi.

Anne Pattinson n’aurait jamais rien à y voir, n'avait pas à se sentir concernée, elle, née dans une noble famille. Jamais il ne lui avouerait sa descendance, parce qu’il en était bien hors de question. Il connaissait bien les gens, savaient malheureusement de quoi ils pouvaient être capable et il était inconvenable qu’il révèle à quelqu’un sa condition familiale. Certes, il était un né-moldu, ça, tout le monde le savait, il ne s’en cachait pas. Mais personne ne devait jamais connaître ses parents. Il esquissa un nouveau sourire, à présent dans ses pensées, il avait toujours douté de ses parents, et voilà qu’il avait bien la preuve qu’il avait toujours eu raison : Ils avaient été jusqu’à lui cacher l'existence de son jumeau, mort-né, certes, mais cela restait un mensonge terrible, celui qui le mettait d’ailleurs en plein cœur de la prophétie.

- Nous allons devoir nous allier, et tu n’en as pas le choix. Si tu veux que la prophétie se réalise, c’est avec moi qui tu devras voir, moi et seulement moi.

Lui, et seulement lui. Il était Scott Duke, il avait le menton fier, et il allait se rendre imbu de sa personne jusqu’à en vomir, s’il le devait, mais ça n’avait aucune importance, parce qu'il venait de se persuader être essentiel à ce monde.
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyLun 2 Avr - 14:48

À l’exception d’une tante du côté maternel, son époux et leurs quatre filles - cousines occupées à s’enliser dans l’oisiveté d’une vie aristocrate confortable et aliénante –, Anne n’avait plus de famille. Le manoir à Londres résonnait d’un silence aussi lourd que le marbre du carrelage. Les deux elfes y vivant entretenaient une demeure fantôme dans l’attente des brefs passages de leur unique maîtresse. Tous ceux qui savaient pour la prophétie possédaient une pièce tombale au-dessus de leur tête, alors par quel prodige cet individu, ce Scott Duke, pouvait-il avoir entre les mains une lettre de son grand-père décédé au cours de sa première année à l’université ? Il débarquait dans sa loge sans y être invité, prétendait détenir des informations transmises par Viktor Pattinson au sujet de la prophétie, et il pensait qu’Anne allait le croire sur parole ? Quelle naïveté. Il pouvait bien en rire, mais elle rirait la dernière.

" Pourquoi devrais-je me fier à ce que tu dis ? "

Il n’avait qu’une lettre comme preuve, et il refusait de la lui montrer. N’était-ce pas là la confirmation la plus criante de sa supercherie ? Il parlait de la prophétie, mais en connaissait-il seulement les vers ? Une année ne pouvait pas les séparer, c’était impossible. Oui, Scott Duke parlait à travers son chapeau. S’il pensait la berner parce qu’elle était plus jeune que lui, il réaliserait bien vite son erreur. Il pouvait ravaler ses grands airs, ça ne l’impressionnait pas. Il manipulait piètrement l’art de l’argumentation et jouait très mal ses cartes. Qu’il détourne le regard face à elle ne faisait que prouver qu’il n’avait pas ce qu’il fallait pour lui tenir tête.

" Je vais nous épargner à chacun de la salive. Dis-moi quelle est ta date de naissance. "

Insolente, Anne adopta un ton qui laissait deviner à son interlocuteur que peu importe la réponse qu’il lui donnerait, il allait se tirer une balle dans le pied. Pourtant, Anne aurait aimé accorder du crédit aux paroles de Scott, malgré ce qu’elle disait et malgré son scepticisme. Le seul doute qu’il pouvait y avoir, l’unique bémol à ce récit abracadabrant était que son grand-père pouvait bel et bien avoir orchestré cette lettre post mortem. Prévoyant comme il fut de son vivant, Anne n’en aurait pas été surprise si le destinataire de la soi-disant missive avait amené la chose avec un minimum de cohérence. Scott Duke ne se prenait pas pour n’importe qui, mais elle, elle n’était pas n’importe qui, et ça, il avait intérêt à le comprendre assez tôt s’il ne voulait pas que les choses s’enveniment.

" D’ailleurs, pour quelqu’un qui parle d’alliance, tu ne serais pas un peu égocentrique ? "

Elle le toisa du regard, étirant ses lèvres en un fin sourire provocateur. S’il était venu ici en la croyant déjà acquise, il se fourvoyait. Anne Pattinson avait toujours le choix. Elle ne laissait personne lui dicter sa conduite. Le seul être humain à l’avoir jamais fait sans frapper son entêtement, éraflant son orgueil sans qu’une seule fois elle morde en retour reposait au cimetière familial. Elle n’écoutait personne d’autre que son grand-père, et il était bien connu que les morts ne parlaient pas. Mais cette lettre, l’existence de la prophétie, comment Scott était-il au courant ? Que cherchait-il ? S’allier réellement avec elle ? Mais dans que but ? Sa richesse ? Il ne serait pas le premier à en vouloir à son héritage. Pourtant, à en juger par les vêtements qu’il portait, rien ne laissait paraître qu’il manquait de moyens.

Les lumières se refermèrent, les laissant tous les deux dans la pénombre tandis que la scène s’éclaira, les rideaux tirés, l’entracte ayant prit fin. Anne croisa les bras sans détacher son regard de Scott. Malgré ce qu’elle considérait comme un mauvais mensonge, cette alliance représentait un plus grand intérêt que la pièce qui reprenait sous leurs yeux. En réalité, il avait fait ses devoirs, et même s’il les avait faits mal, il était très sérieux dans ses propos. La raison de sa venue ce soir n’importait pas tant si ce qu’il lui proposait entrait dans ses cordes. Si tel était le cas, elle considérerait peut-être ce qu’il avait à dire. Il existait plus futé que Scott Duke, toutefois l’inverse s’avérait plus commun. Anne voyait là la possibilité d’accomplir ce pourquoi son grand-père l’avait élevé. L’an prochain, elle entrerait en études supérieures des projets plein la tête. Elle savait déjà dans quelle filière elle se spécialiserait. Tout ce qui lui manquait était un objectif autre que son gain personnel à petite échelle. Ambitieuse, elle voulait d’un plus grand destin que celui apporté par sa condition et son rang social. Anne voulait tout utiliser ce qui était en son pouvoir pour s’élever encore plus haut.

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Scott Duke
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyLun 2 Avr - 23:55

Pourquoi devrait-elle se fier à ce qu'il disait ? Au risque de se répéter, il était tout de même Scott Duke, de ce fait, pas n'importe qui. Pourquoi tant de méfiance, d'ailleurs ? N'était-elle pas heureuse de savoir que, de toutes les manières, la prophétie se réaliserait ? Elle le fatiguait avec cet air stupidement circonspect. Elle avait voulu le vexer ? Elle y était déjà arrivée alors que pouvait-elle bien chercher de plus ? N'était-ce pas suffisant ? Ça le rendait malade de se l'avouer, mais il allait devoir être plus clair, moins mystérieux, à son grand regret. Il venait de se rendre compte que ce ne serait pas si facile que ça, que cette idiote allait poser des embûches dans leur histoire à chaque fois qu'elle en aurait l'occasion alors que tout aurait clairement pu être plus simple si seulement elle avait été coopérative dès le début. Mais non, elle ne voulait pas être coopérative, visiblement, cela ne l'intéressait pas. Elle doutait ouvertement de lui, et c'était bien l'une des premières personnes à jamais l'avoir fait. Il n'aimait pas cela du tout, et en même temps, il se savait oublié de faire la part des choses, de jouer le jeu en quelque sorte, même si ça le dénaturalisait complètement, parce qu'il devait faire des choix pour son avenir, et la prophétie était tout ce qui avait pu lui arriver de mieux, et, malheureusement, pour cela, il lui fallait Anne Pattinson de son côté. D'ailleurs, il en perdit le fil, oubliant de répondre à sa première question mais aussitôt elle reprit la parole, lui demandant sa date de naissance. Tout avait été expliqué dans la lettre, le fait que ce n'était pas un problème que lui soit né le seize et qu'elle soit née un dix-huit, mais en avait-elle seulement connaissance ? N'allait-elle pas, de nouveau, lui mettre des bâtons dans les roues ? Il ne l'espérait pas, car il n'était pas sûr de pouvoir retrouver son sang froid aussitôt. Il s'était déjà vexé une fois, mais il ne supporterait pas une deuxième humiliation, le fait qu'elle ne sache pas qui il était l'avait profondément irrité, et, à présent très mécontent, il espérait ne pas avoir à subir un deuxième échec : Anne Pattinson ne connaissait peut-être pas son nom au début de leur conversation, mais il se promettait que plus jamais elle ne l'oublie, parce qu'il était sûr de lui, quitte à la coller, sans qu'elle en soit d'accord : À présent, il n'y aurait plus de Pattinson sans Duke.

Ah... Si seulement la prophétie n'avait parlé que de lui...

- Le seize novembre. Ne prends pas cet air sceptique, il m'agace.

C'était la vérité. Ça suffisait, cette vigilance idiote. Il n'était pas n'importe qui, et Scott Duke avait ainsi décidé de ne plus jamais essuyer d'échec, que ça lui plaise ou non. Deux jours d'écart et quelques années les séparant n'était pas assez pour que la prophétie ne se mette pas en marche, la lettre avait été particulièrement précise sur ce point, et si elle avait réussi à convaincre Scott, c'était évidemment parce que c'était la vérité. Lui qui vérifiait toujours ses sources avait fait quelques recherches sur les prophéties, trouvant dans de nombreux ouvrages que les termes n'étaient pas toujours - voire rarement exacts -. De ce fait, si la lettre avait été assez convaincante pour Scott, elle aurait pu l'être pour tout le reste du monde, même pour cette Cinnacrow de troisième année bien trop suspicieuse pour son propre bien.

Lui, égocentrique ? Allons bon ! Alors c'était donc ça ? Elle voulait le vexer, le rendre mécontent, elle allait presque y arriver, car Scott ne supportait pas qu'on l'insulte de cette manière, mais il se reprit rapidement, fit le vide dans sa tête, préféra l'ignorer, ne pas répondre. Il avait bien mieux à faire que de discuter de bêtises avec cette sotte. Pourtant, le spectacle reprit mais, bien incapable ne serait-ce que de comprendre ce qu'il se passait alors qu'il connaissait déjà tous les dialogues par cœur, il préféra réfléchir à comment réussir à la convaincre sans se brûler les ailes. Après tout, cela devait sans doute être possible. Non, en fait c'était possible. C'était un fait, évidemment. Scott Duke ne doutait jamais de lui, et il allait le lui prouver, à cette Anne Pattinson. Elle, elle était bien trop fière pour son bien, il lui fallait bien quelqu'un pour la faire redescendre sur terre, et Scott Duke, si humble, allait l'y aider sans problème. Il ricana discrètement, les yeux fixés sur la scène où les acteurs se mouvaient. Il ne comprit toujours pas ce qu'il s'y tramait, bien incapable de dire exactement la scène ni l'acte qu'ils étaient tous en train de jouer mais ça n'avait pas d'importance parce que ce qui était important, pour le moment, c'était lui-même et... Oui ça lui écorchait la gorge de le dire, mais en effet, il y avait également cette Anne Pattinson qui importait, car sans elle, pas de prophétie, et si il n'y avait pas lieu d'avoir une prophétie, alors il retrouverait son avenir terne, errant comme un idiot, comme tout ceux qu'il détestait d'ordinaire.

Alors, il trouva la tactique imparable. Il esquissa un sourire en coin. Oubliant les piques de la Cinnacrow, oubliant son passé misérable, regardant ainsi dans les yeux le futur qui s'offrait à lui. Sans tourner la tête vers Pattinson, il se mit à fredonner, comme s'il était devenu fou, en fixant toujours la scène, les yeux rivés sur l'actrice qui jouait Ania :

- Naîtrons à cinq années d’intervalle
Deux êtres de puissance égale
Réussissant où son jumeau échouera
Ils deviendront les héritiers du Serpent Roi
Destinés à suivre le parcours noir
Ou par la mort y trouver une échappatoire
Un empire s’écoulera de leur union
Destructible que par une seconde union
Sans quoi il n’y aura aucun retour en arrière
Au risque de déclencher une redoutable colère.

Qui aurait pu connaître la prophétie à part les principaux concernés ? Viktor Pattinson avait bien le droit de la connaître, c'était lui qui avait eu la patience sans faille d'élever une idiote sans nom. Il avait d'ailleurs tellement relu la lettre en long en large et en travers qu'il avait fini par l'apprendre par cœur, mais c'était tant mieux, parce qu'ainsi, sans que Pattinson femelle ne lise la lettre qui lui appartenait à lui et à lui seul, elle pouvait à présent avoir connaissance de ses connaissances à lui, justement. Maintenant, elle savait qu'il savait aussi. Maintenant, elle pouvait tout à fait le croire. Il connaissait la prophétie, elle la connaissait aussi.

Donc, CQFD : Plus rien ne pourrait plus les arrêter.
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyDim 15 Avr - 2:15

Croyait-il que parce qu’elle ne le chassait pas de sa loge, il pouvait se permettre d’oser lui donner des ordres ? Elle l’agaçait ? Tant mieux. Anne pouvait l’atteindre, et jusqu’à preuve du contraire, Scott Duke ne pouvait pas se vanter d’un tel exploit la concernant. Il était né le seize novembre et elle le dix-huit. Les dates concordaient, mais pas les années. S’il tenait tant à l’alliance qu’il lui proposait, il aurait dû s’en tenir à la vérité dès le départ au lieu de se présenter comme le second héritier de la prophétie. Un tel mensonge était trop énorme à proférer sans exposer une quelconque preuve. Scott ne démordait néanmoins pas de son désir d’associer ses forces aux siennes. Certes il était arrogant, insolent, détenteur d’une fierté mal placée maladroitement dissimulée sous un égocentrisme flagrant, mais la détermination qui animait son regard méritait qu’on s’y attarde. Rien de l’empêchait d’attendre le moment propice où elle se débrouillerait pour voir la lettre. La Cinnacrow pouvait reconnaître l’écriture de son grand-père d’un coup d’œil. D’ici à ce que cette opportunité se présente, elle avait tout à gagner à accepter l’offre de Scott. Sa vie pourrait prendre un nouveau tournant à la mesure de sa personne et de son ambition. S’il s’avérait qu’il disait vrai pour la prophétie, que la lettre existait véritablement, les proportions de leur avenir commun atteindraient des sommets sans précédents. Jusqu’à ce qu’elle obtienne cette confirmation, elle utiliserait Scott Duke à son aise, pour son propre intérêt. Ça allait être facile s’il croyait avoir besoin d’elle pour réaliser ses desseins. Anne esquissa un sourire hautain auquel s’ensuivit un ricanement de Duke.

" Qu’est-ce qui t’amuses ? "

Il ne répondit pas, les yeux rivés sur la scène du théâtre. Anne tourna la tête vers l’acte qui se déroulait entre la princesse de Ganka et un gobelin. Cela n’avait rien de comique. Elle reposa son regard sur le profil du jeune homme. Celui-ci entrouvrit ses lèvres, et contre toute attente, d’une voix lointaine, il récita de mémoire les vers de la prophétie. Anne se leva de son siège, cachant son incrédulité sous les traits de la méfiance. Elle le toisa du regard, impérieuse, s’assoyant d’une jambe sur le rebord du balcon près du fauteuil de Scott, tournant le dos à la pièce et à son châtiment. S’il jouait sérieusement, elle le ferait aussi, la conversation changerait de niveau.

" C’est étrange, dans la prophétie qu’on m’a adressé, il n’y avait qu’une année séparant les deux naissances. "

Son ton était condescendant, à la limite de la suspicion. Elle en arrivait à la conclusion qu’entre sa venue au monde et celle de Scott Duke, cinq ans les séparaient.


" Admettons un instant que le centaure qui m’en a fait part se soit trompé, tu as un plan ? "

Elle ne serait pas étonnée qu’il soit venu jusqu’à elle sans penser à ce qui s’en suivrait si elle acceptait de coopérer avec lui, ce qui n’était pas tout-à-fait chose faite encore. Qu’il ait mauvais caractère ne lui importait que peu. Si Scott Duke se révélait être un imbécile de premier ordre, ils auraient tous les deux un problème car Anne Pattinson ne faisait pas affaire avec les individus de cette espèce. Pas question qu’elle lui mâche tout le travail. S’il voulait s’allier à ses côtés, il avait intérêt à se montrer à la hauteur de ses attentes en prouvant sa valeur. La jeune anglaise l’écoutait avec une réelle considération pour la première fois depuis qu’il était entré dans sa loge. Libre à lui d’utiliser le temps qu’elle lui accordait à bon escient ou de le gâcher par de futiles élucubrations de bas étage. Cette soirée pouvait être le début de quelque chose de grand, il n’en tenait qu’à Scott de faire pencher la balance en sa faveur. Son statut viendrait en second plan. Sa vie et son passé n’intéressait pas la Cinnacrow, à moins que ces derniers soient utiles à la réalisation de la prophétie. S’il n’était pas trop bête, Scott l’avait déjà compris. Il aurait pourtant été tellement plus simple et efficace de lui tendre la lettre.

Pouvait-elle se fier à lui ? Il paraissait se vexer à la moindre remarque, mais Anne n’exigeait pas sa complicité, une bonne entente lui suffisait. Elle tenait seulement à ce qu’il lui démontre son potentiel. Son intuition lui disait qu’elle ne perdait peut-être pas son temps à écouter ce qu’il avait à dire, et ce même si l’altération de la prophétie relevait de la pure invention. Qu’il parle, elle était toute ouïe, réceptive à ses paroles. Il devait saisir sa chance car elle ne représenterait pas de si tôt. La Cinnacrow enregistrerait chaque mot, en pèserait l’ensemble et jugerait s’il convenait de prolonger l’entretien ou non. Tant de sorciers se croyaient en mesure d’accomplir de grandes choses et si peu d’entre eux y parvenaient. Anne savait qu’elle détenait les capacités pour se hisser dans le cercle des élus. La prophétie renforçait parfaitement cette certitude déjà acquise. Deux têtes valaient mieux qu’une, à condition que la nature des deux esprits puisse se rejoindre. Que visait-il ? Prudence, méfiance, vigilance constante. Rien n’était plus traitre que l’espoir. La prophétie lui avait déjà causé de nombreux torts irréparables.

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Scott Duke
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyMar 17 Avr - 12:10

Il la fixait alors qu’elle partit s’asseoir face à lui, sur la rambarde, et, sans la lâcher du regard, il l’écouta poser à haute voix son plus grand doute. Encore une fois. Était-il le seul à ne pas douter, ici ? Il n’avait pas interrogé une seconde, n’avait aucunement eu l’occasion de le faire, d’ailleurs, alors pourquoi n’en était-il pas de même pour Pattinson ? Après tout, elle avait eu connaissance de la prophétie bien avant lui, puisqu’elle était née avec celle-ci sur les épaules. Peut-être ne voulait-elle pas/plus en faire partie. Il espérait pour elle qu’il avait tort, parce que si c’était le cas, il se débrouillerait pour faire en sorte qu’elle s'accorde avec ses projets à lui, avec son consentement ou non. Après tout, une fois entraînée, elle ne pourrait rien refuser, non ? Elle n’allait pas quitter ce qu’elle avait elle-même engendré de part sa propre naissance. Cela ferait d’elle une lâche, et une vraie. Pattinson ne pouvait pas en être une, ce n’était pas possible. On ne peut être un lâche lorsqu’une prophétie menace de se révéler vraie, surtout si l’on fait indéniablement partie de cette prophétie, si ? Il fallait du courage, pour faire partie de cette prophétie, et même s'il n'avait pas ou très peu d'estime pour elle, il lui devait bien cela. Elle avait vécu au coeur de cette prophétie pendant des années, et seule. Elle était brave, au moins. Voilà tout ce qu'il lui trouvait, en cet instant.

- C’est ton grand-père qui m’a envoyé cette lettre, je n’étais pas au courant que nous n’avions pas précisément la même prophétie.

Il disait la vérité. Visiblement, Viktor Pattinson n’avait pas eu l’idée de lui expliquer que la prophétie qu’il lui avait envoyée et celle que Pattinson fille connaissait n’était pas la même. Première bêtise. Qu'avait-il essayé de faire ? Le mettre à l'épreuve, peut-être ? Il pouvait aussi tout simplement l'avoir oublié, après tout, il n'avait rien contre cet homme défunt, lui qui avait éclairé tous ses doutes les plus profonds pour y trouver la vérité. Secouant la tête pour remettre ses idées en place, il reprit :

- Ça ne signifie rien, cela dit. Et j’admets que te montrer la lettre que Viktor Pattinson m’a envoyé aiderait beaucoup, mais je ne peux pas.

Il ne voulait pas, aussi, ou toujours pas. C’était sa lettre, et son signe de pouvoir. Un jour, peut-être, se remettrait-il en cause, mais pas ce soir, la lettre n’était qu’à lui, et elle hantait ses nuits depuis qu’il l’avait reçue. Hors de question de la partager avec qui que ce soit, Anne Pattinson ou pas Anne Pattinson. La jeune femme avec qui il allait partager ce destin hors du commun ou quelqu’un d’autre. C’était non.

Et puis, n’arrivait-elle pas à le remarquer, qu’il ne mentait pas, qu’il n’avait, en plus de cela, aucune envie de mentir ? N’était-ce pas quelque chose qui se voyait dans les yeux ? Elle se croyait plus importante que lui, ne pouvait-elle pas déceler ça d’elle-même ? Il n’avait pas envie de rajouter quoi que soit, aurait depuis bien longtemps abandonné cette conversation stérile s’il ne s’agissait pas de quelque chose qu’il jugeait aussi important que sa propre vie, voire plus important, parce que sa vie n’aurait aucun sens, sans cette prophétie, maintenant que celle-ci était mise à jour.

Et finalement, là où il commençait à penser qu’il n’y avait aucun espoir de la persuader, qu’il allait simplement falloir l’obliger, elle le surprit. D’incrédulité, il écarquilla les yeux. Un plan… Mais, elle avait semblé détruire tous ceux qu’il avait construit en réfutant chacune de ses paroles, et maintenant, elle lui demandait s’il avait quelque chose en préparation. Oui, il en avait des milliards, par ailleurs, mais il en avait tellement qu’il n’arrivait pas à faire le vide dans sa tête, en trouver un si précis qu’elle ne pourrait pas le contredire.

- Grimper les échelons de la politique le plus rapidement possible, entre autre. Recherche de pouvoir, tu dois connaître, j’imagine.

Lui retourner la question semblait peut-être alors le meilleur moyen de la mettre en confiance, et pour cela, il avait conscience de ce qu’il fallait exactement faire. Depuis le début, elle s’était montrée bien suspicieuse, mais il avait seulement fallu que Scott récite la prophétie pour qu’elle se remette en question, alors, il lui demanda, placide :

- Quels étaient les tiens, avant qu’Irina Yu Titanov ne meurt ?
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyDim 29 Avr - 17:05

D’où son grand-père pouvait-il tenir l’information qu’il s’agissait de cinq ans au lieu d’une année ? Pire que ça, pourquoi son aïeul ne l’aurait pas mise au courant de sa découverte ? Prévenir l’autre soi-disant élu de la prophétie n’avait aucun sens. Scott Duke connaissait les vers par cœur, mais il en ignorait la portée et l’impact alors qu’Anne en avait subit les conséquences beaucoup trop tôt. Des années à ne pas comprendre ses parents, à essayer d’y déceler une logique. Son grand-père lui avait caché la vérité jusqu’à ce que son destin lui soit dévoilé par un centaure à ses douze ans. Viktor Pattinson ne nia pas être au fait de la prophétie, et dans les années qui suivirent, une faiblesse succéda à l’autre. Anne méprisait chacun de ces instants où elle ne s’était pas montrée digne de ce qu’on lui avait enseigné, ni assez forte pour se contrôler. Trop impulsivité, trop d’émotions vives, trop d’humanité. Maintenant, il n’en restait plus rien. L’Ordre de l’Ouroboros avait tout détruit sur son passage, ravageant ce passé qui l’avait rattrapé en quittant Durmstrang. La fatalité revenait pourtant, revêtant les traits de Scott Duke qui lui apportait une phrase altérée de la prophétie, tirant dangereusement sur la poignée d’une porte fermée à double tour, mais Anne ne laisserait pas les gonds de la porter céder. Cette fois, elle se maîtriserait, et une union solide pourrait en découler.

" Je crois que tu peux, mais ne veux pas. "

Elle le dit d’un ton sans réplique, n’attendait pas de confirmation ou d’infirmation de sa part. Son instinct lui disait qu’il ne mentait pas, mais coûte que coûte, elle comptait bien voir cette lettre. La méfiance se dissipa graduellement sur les traits de son visage, laissant place à un regard intéressé.

" Je n’ai pas attendue la prophétie pour avoir de l’ambition. "

Cette soif de pouvoir coulait dans ses veines. Anne était née dans la haute aristocratie anglaise. On esquissait les contours de son avenir avant sa venue au monde. En tant qu’unique héritière, elle se le devait à elle-même. Quiconque portait le nom de Pattinson ne se contentait pas de peu. Exigence, discipline et persévérance fondaient le leitmotiv familial.

" Mes plans sont toujours d’actualité, sa mort n’y a rien changé. "

Ainsi il connaissait l’existence d’Irina Yu Titanov. Russe à l’esprit aussi tordu que décalé, Anne avait toujours douté d’elle. Lorsque son corps sans vie fut retrouvé parmi les décombres de la tour effondrée de Dorelly après l’attaque, la jeune anglaise ne ressentit qu’un vide étourdissant. Ce qui lui restait de son futur, elle l’ignorait. Près de vingt années de vie pour ce résultat ? Quelle plaie… Anne devait tout reconstruire. Se faisant, elle cloîtra ce cœur qui la servait si mal en quarantaine, anesthésié. Ses blessures corporelles guérirent et son esprit prit toute la place. Si Scott Duke pouvait en faire tout autant, il y avait moyen pour eux de s’y retrouver.

" Je travaille sur l’élaboration de sortilèges capables de défier les lois créatrices de la magie. Peut-être te montrerais-je l’objet que je construirai grâce à eux. "

Chose sûre, Anne possédait les moyens d’arriver à ses fins. Elle achetait des ingrédients sans se soucier du prix et les entreposait dans une pièce cachée du manoir. Elle visait le MUM en Objets et Transports Magiques l’année prochaine. Tout n’était encore qu’à l’état d’ébauche, certains projets plus développés que d’autres. Anne expérimentait beaucoup, mais depuis l’automne dernier, l’une de ses idées se concrétisait de plus en plus. Celle-là même dont elle venait de faire part à Scott.

" Mais dis-moi, je suis curieuse, quel grade politique vises-tu ? "

Grimper les échelons pouvait se traduire de bien des façons. Il ne disait pas comment il comptait s’y prendre, ni ce qu’il ferait d’un tel statut. La volonté d’accéder au pouvoir ne servait à rien si on ne s’intéressait qu’à la luxure. Anne inspecta sans gêne l’apparence de Duke, sa posture, la hauteur de son regard, l’allure qui en dégageait. Il possédait un charisme semblable à son père. L’objectif qu’il se fixait était amplement réalisable, et elle connaissait déjà le ton déterminé donc il pouvait faire preuve. Elle le laissa lui répondre, détournant ses yeux émeraude sur la scène tout en bas, sans regarder ni même écouter l’échange des personnages. Elle voulait y croire. Correction, le croire. Faire la prophétie à deux, avec lui. Anne fronça imperceptiblement des sourcils à cette pensée.
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyJeu 3 Mai - 17:32

Anne Pattinson avait raison, mais quelle importance qu’il ne veuille pas plutôt qu’il ne puisse pas tout court ? On s’en moquait, personne n’y portait d’importance, le résultat demeurant quoi qu’il en soit le même. Pourquoi tergiverser autant sur ce point, ça ne voulait strictement rien dire. Cela dit, voilà un point qui lui prouvait qu’il avait peut-être réussi à rentrer dans la confiance de la Cinnacrow. Elle ne lui disait plus qu’il était un menteur – personne qu’il n’avait jamais été, d’ailleurs, autant mettre les points là-dessus aussi – mais se contentait d’énoncer simplement un fait anodin, ne demandant même plus à voir le papier. Dans un sens, cela confortait Scott. Peut-être avait-elle simplement pris conscience qu’elle n’en avait pas besoin pour le savoir lui aussi faisant partie de prophétie, l’intégrant visiblement sans mal vis à vis de Pattinson fille. Et c’était du bonheur à l’état pur, qu’il sentait couler dans les veines à l’instant même, de l’euphorie en boîte. Elle croyait sans qu’il n’ait besoin d’en prouver davantage sur son compte. Elle ne lui avait toujours pas demandé quelles étaient ses ascendances, mais était-ce réellement fondamental ? Viktor Pattinson ne lui en avait pas parlé, et la prophétie ne discutait pas non plus du fait qu’il fallait que Scott soit un sang pur également. Il allait bientôt être, lui qui était si mal né, dans une famille si inculte, celui dont tout le monde connaîtrait le nom avec Anne Pattinson. Plus il le pensait, et plus il appréciait ce nom qui sonnait joliment entre ses lèvres et dans ses songes. Il y avait tellement réfléchi, aussi. Jamais il ne s’en lasserait, il s’en promettait à l’instant.

Il savait ce qu’Anne lui disait. Évidemment qu’elle n’avait pas attendu la prophétie pour être ambitieuse, il en était de même pour Scott Duke. Avant même d’en avoir connaissance, il projetait déjà d’être un grand homme politique. Avec ou sans la prophétie, il avait la stature pour l’être, et l’esprit pour le devenir. La prophétie ne semblait que le conforter dans un futur qu’il savait possible, et qui se montrait à présent sur le point de se produire. Et cela grâce à Anne Pattinson, et à lui-même. Viktor pouvait bien être fier d’eux deux, ils feraient de grandes choses ensemble, Scott le savait bien, et il espérait qu’il en soit de même pour Anne. Anne, qui, visiblement, avait subi, il y a peu, un gigantesque coup dur en encaissant la mort d’Irina Yu Titanov, et c’était sans doute ce point là qui l’avait alors obligée à revoir son ambition à la baisse, même si elle se trouvait encore présente. Mais plus besoin de fléchir davantage, Scott était là.

Anne lui expliqua quelles étaient ses ambitions à elle. Scott esquissa un sourire en se rendant compte que certainement, il ne s’était pas trompé sur elle. Son désir aurait dépassé ses réalités, il fut un temps, mais ce n’était plus le cas à présent, car avec cette prédiction, il n’y avait rien de trop grand pour eux deux.

- Quel objet, exactement ?

Le sujet arriva de lui-même, bien naturellement. À quoi Scott aspirait dans ces desseins politiques ? La réponse était si claire dans sa tête qu’il se demanda presque pourquoi il ne l’avait pas encore dit, préférant être circonspect dans ses réponses, le plus bref possible, tout en étant le plus prudent possible. Et il hésita. Un quart de seconde, très peu de temps, à vrai dire, et pourtant. Fallait-il le lui dire, à elle ? Son projet n’avait rien d’inhabituel, il était fort ambitieux, évidemment, mais c’était bien le propre des ambitions elles-mêmes. Lui, il voulait simplement devenir ministre de la magie, celui d’Angleterre, alors qu’Anne construisait un objet à haute fonction magique. Les deux n’avaient rien à voir ensemble, et pourtant, Scott s’imaginait tout de même, qu’un jour peut-être, en plus de leur accord sur cette prophétie parfaitement taillée pour lui, lui et elle pourraient s’harmoniser sur leurs intentions communes.

- Ministre de la magie.

C’était dit. Qu’elle se moque, si elle le voulait. Scott avait conscience que c’était un choix de carrière particulièrement cliché où peu de gens réussissaient pleinement à faire carrière mais il n’était pas n’importe qui. Il ne l’avait jamais été, et ce depuis le début, et ce bien avant les paroles de l’oracle, et les écrits de la lettre de Viktor Pattinson. Scott espérait qu’Anne y voit là un moyen de faire bouger les choses plutôt que de s’élever juste pour se montrer. Il ne l’en savait pas capable, ne la connaissait que depuis peu, mais il avait espoir.

- Des plans pour nous deux, je n’en ai pas. Je n’en ai que pour moi, et j’en suis désolé. Cela dit, si la prophétie se voit vraie – ce dont je ne doute pas –, je serai le premier à faire en sorte que nos plans individuels ne fassent qu’un.

Il disait la vérité, et pire, c’était une promesse.
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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptySam 12 Mai - 3:44

Personne ne savait sur quoi elle travaillait puisque la jeune anglaise gardait jalousement l’avancée de ses recherches pour elle. La famille qui lui restait ne pouvait pas apprécier ce qu’elle faisait. Le seul souci de son oncle concernait son héritage et Anne était persuadée que s’il lui envoyait encore des lettres, c’était pour en voir la couleur. Quant à sa tante, celle-ci ne s’évertuait qu’à lui répéter à quel point il était inconvenant pour une jeune femme de son rang de vivre seule. En d’autres termes, elle lui parlait de mariage. À cette question, la réponse d’Anne restait négative. Hors de question de laisser sa tante lui trouver un mari comme cette dernière l’avait fait avec ses quatre filles. Cette offre, Anne la balayait du revers de la main. La vie de famille, elle y avait renoncée en y faisant une croix dès ses quatre ans. La magie avait toujours été son unique voie. Il n’y avait qu’à travers elle qu’elle pouvait s’élever, goûter le succès et atteindre le pouvoir. Et pas seule, non, plus maintenant. Scott Duke relèverait ce défi avec elle. Était-il trop tôt pour lui révéler la nature de l’objet sur lequel elle passait tous ses temps libres ?

" Une fois terminé, je te le montrerai. "

Patience, cet objet nécessitait encore de nombreuses modifications, mais puisque Scott Duke s’y intéressait tellement, elle ferait le test final avec lui. Quelle meilleure façon de lui démontrer la puissante capacité de sa création ? Anne ne lui en dirait pas davantage, et il dû le sentir car il ne posa pas de questions supplémentaires concernant le projet de la Cinnacrow. Ils passèrent de ses aspirations à elle à ses buts à lui, plus précisément son ultime ambition, celle de devenir Ministre de la Magie de leur pays natal à tous les deux : l’Angleterre. Elle aurait dû s’en douter. L’objectif à atteindre lui demanderait une détermination d’acier. Les autres candidats lui mettraient des bâtons dans les roues, même après les élections présidentielles.

" Ils fouilleront ton passé, déterreront de vieilles histoires que tu croyais oubliées en les dévoilant au grand jour, souvent déformées. Tes secrets seront mal gardées et on pointera tes faiblesses du doigt. Crois-tu être préparé à faire les sacrifices qu’il faut ? "

Elle se rappelait encore l’article de journal sur lequel était tombé Anthony en faisant des recherches à la bibliothèque l'an dernier. Un pur hasard. Le journaliste qui l’avait écrit à l'époque laissait en suspend de nombreux sous-entendus concernant les possibles raisons du divorce de ses parents. Les Pattinson parvinrent néanmoins à garder le secret au prix d’un scandale qui, grâce à quelques ficelles habilement tirées, ne fit pas la une de la Gazette du Sorcier. La réputation de son père en écopa malgré tout, l’obligeant à mettre les bouchées doubles afin de converser son poste et son honneur, la tête haute. Par conséquent, la question qu’elle posait à Scott n’avait pour unique but de vérifier s’il était au courant des risques auxquels il s’exposait car il ne suffisait pas de posséder le physique de l’emploi pour devenir Ministre de la Magie, mais s’il savait, s’il était prêt à tout, elle l’aiderait.

Bien qu’elle n’en laissa rien paraître, les mots qui sortirent ensuite de la bouche de Scott la déconcertèrent, la partie où il était désolé, tout particulièrement. Non seulement il s’excusait de n’avoir de dessein que pour lui, mais il assurait la fusion leurs objectifs respectifs en un seul tout. Pour la première fois en dix-neuf années d’existence, la prophétie lui apportait quelque chose. Anne voulait planter cette graine et la voir pousser, mais trop souvent on lui coupa l’herbe sous le pied. Il y avait toujours une infime chance que Scott ne songe qu’à l’utiliser uniquement pour arriver à ses fins, après quoi il se débarrasserait d’elle lorsque leur entente aurait porté ses fruits. Non, s’il lui offrait l’opportunité de réaliser la prophétie, Anne ne s’y jetterait pas sans police d’assurance. Si les intentions de Scott Duke étaient honnêtes, il n’avait aucune raison de refuser ce qui allait suivre.


" Serais-tu prêt à le jurer sous Serment Inviolable ? "

Anne s’éloigna de la rambarde de la loge, lui faisant complètement face, guettant sa réaction.

" Mon elfe peut effectuer le rituel… À moins que tu ne préfères revenir sur ta parole ? "

Croisant les chevilles, le tissu de sa robe atténuant le froid du marbre de la balustrade sur laquelle le bas de son dos prenait appui, la jeune anglaise attendit, son regard brillant d’une sérieuse provocation dans la l’obscurité ambiante.

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MessageSujet: Re: Ce n'est qu'un début.   Ce n'est qu'un début. EmptyLun 14 Mai - 14:31

Alors que son destin se dessinait, ici, au loin, presque tangible, réel, criant de vérité, Anne Pattinson souleva un point que Scott Duke aurait préféré oublié – non pas qu’il ne savait pas, il semblait bien savoir ce qui allait se produire lorsqu’il serait médiatiquement connu, mais il avait fait en sorte d’oublier, de le mettre dans un coin de sa mémoire dans un tiroir qu’il n’ouvrait jamais, préférant l’ignorer. Et elle en avait parlé. Elle qui commençait à lui faire confiance venait de lui rappeler quelque chose d’élémentaire : Rien ne serait plus secret. On connaîtra sa famille, et leurs penchants douteux, on saura tout, tout ce qu’il n’avait jamais voulu qu’on sache parce que ce n’était que des immondices. Des géniteurs tels qu’il en avait connu ne méritaient pas le terme de père et mère, et lorsqu’il serait sur le devant de la scène, littéralement parlant, on les pointera du doigt, assimilant Scott Duke à ces gens dont il n’avait de lien que le sang. Et là, l’horreur. Parce qu’il fallait mettre un mot sur ce qu’il ressentait et que tout le reste s’était effacé pour que l’atrocité de cette idée prenne le dessus. Il le savait, pourtant, il en avait eu connaissance, et voilà que tout se jetait sur lui, des idées atroces, mauvaises, du sang d’encre et des peurs bleues. Il détourna le regard, soudainement, murmurant à peine :

- J’ai, comme tout le monde, des choses à cacher. J’espère que nous pourrons remédier à cela grâce à la prophétie.

Et, révélation. Anne Pattinson lui faisait confiance à présent. Elle lui proposait le serment inviolable, que jamais Scott n’aurait l’idée de transgresser, quelque chose de sacré, de bien plus fort qu’eux-mêmes, que personne – jamais – ne pourrait mettre en doute. Il y aurait donc la preuve qu’ils seraient seuls contre le monde, les plus puissants, des intouchables face à tous ceux qui ont déjà été par le passé trop accessibles, ils deviendraient inaccessibles, encore plus qu’ils ne l’étaient déjà à eux deux. Tout marcherait parce que dès lors que l’on fait partie d’une prophétie, que l’on a sa propre part à l’intérieur et que tout est écrit, plus rien ne pouvait venir se mettre en travers de leur chemin. Déjà, au début, il le savait, mais la vérité s’approchait, si vite qu’il la voyait venir au pas de course, et bientôt, ils seraient liés, tous les deux, pour une éternité. Pas une promesse idiote, comme celle qui se laisse emporter par les flots du temps, s’unir devant Dieu par exemple, comme une mascarade. Le serment Inviolable n’aurait rien d’une mascarade, d’une tromperie, ce serait une vérité complètement authentique, franche, ici, tangible également, à toucher du bout du doigt, à s’avancer encore, l’attraper, la tenir dans sa paume, fermement. Il pouvait déjà sentir cette vérité entre ses doigts. Il hocha la tête, écoutant le reste de sa phrase, hocha la tête de nouveau, sans prononcer quoi que ce soit au début, alors qu’il restait fixé sur ses positions, prêt à ne jamais changer d’avis.

Il tourna la tête, détourna les yeux vers la pièce de théâtre qui touchait à sa fin, les derniers mots d’Ania résonnèrent dans la salle avant qu’elle ne s’effondre sur le sol. Scott la regarda mourir, les yeux vides, sans aucune expression sur le visage avant de se lever de sa place, adressant un regard à Anne Pattinson.

- Allons-y, tu es d’accord ?

Anne acquiesça et se leva à son tour. Scott sentit quelque chose qu’il n’avait connu que trop rarement dans sa vie dans son torse ; son cœur venait de manquer un battement et commençait une course effrénée, comme s’il avait recommencé à battre après s’être arrêté pendant très longtemps, présentant un nouveau cycle à celui qui, dès son plus jeune âge, avait inspiré à bien plus qu’à ce que ses parents avaient pu prévoir. Il attendit qu’Anne le devance pour marcher derrière elle, accélérant ses pas pour se mettre à son niveau, et, pris d’une nouvelle idée, il esquissa un sourire.

- Faisons-le maintenant, veux-tu ? J’ai une idée de l’endroit on ne peut plus symbolique, suis-moi, si tu le veux bien.

Il lui adressa un nouveau sourire, avança dans les rues de Bourg-en-Bière, direction les ruines, là où Irina Yu Titanov avait vécu ses derniers instants, symbole de renaissance, car même sans elle, la prophétie continuerait.

Toujours.



(Terminé.)
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