S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 La difficulté n'est pas de garder un secret, mais de garder secret qu'on garde un secret

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

La difficulté n'est pas de garder un secret, mais de garder secret qu'on garde un secret  Empty
MessageSujet: La difficulté n'est pas de garder un secret, mais de garder secret qu'on garde un secret    La difficulté n'est pas de garder un secret, mais de garder secret qu'on garde un secret  EmptyDim 1 Juil - 16:13

Sa robe pesait une tonne.

Elle la sentait se tendre vers le bas, elle percevait presque les craquements, et ça se déchirait tout doucement, très lentement, pour prendre le plus de temps possible histoire que Thèdes la sente sans qu'elle ne puisse rien y faire. Ça pesait si lourd, et elle avait l'impression de tomber de la moto alors qu'elle se cramponnait à Andrew, si fort, comme si elle allait tomber et comme si le poids de sa robe allait les faire chuter, et même écraser l'engin sur lequel Andrew et elle roulaient. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle avait mis cette robe-là, mais elle savait qu'elle ne savait rien, comme d'habitude. D'ailleurs, elle avait arrêté de compter le nombre de fois où elle se disait qu'elle ne savait rien. Pourtant, elle était douée en mathématiques, mais trop, c'était trop. La robe continuait de se déchirer, et Thèdes n'avait pas le cœur de baisser son regard vers elle ; elle avait les yeux plantés en direction de la route, ou c'est ce qu'elle essayait de faire croire aux autres - à elle-même - mais Thèdes fixait le casque d'Andrew. Il n'y avait rien à regarder, et pourtant, elle ne pouvait détourner le regard, trop occuper à fixer cette couleur jaune, criarde, qui, un jour lui avait plu. Elle avait le vent qui ne la gênait pas, là, la visières sur les yeux, mais ses cheveux claquaient dans son dos nu, alors que la robe s'abaissait encore et encore, laissant voir tout le haut de sa colonne vertébrale. Et ça la piquait, la foutait complètement, et pourtant, elle n'osait grimacer. Tiraillée par tout. Par sa robe, par le vent, par la route, par le casque d'Andrew. Elle avait du mal à réfléchir concrètement. Elle aurait aimé ne pas réfléchir du tout.

Thèdes était loyale. Loyale envers ses yeux, qui, décidément, ne voulaient pas quitter de vue le casque d'Andrew. Fidèle à ses pensées qui jamais n'allaient changer, ni évoluer. Elle aurait pleuré si elle n'avait pas été aussi concentrée. Du jaune. Jaune, jaune, jaune. Couleur de la trahison, et elle en faisait sa couleur préférée, cette couleur trop vive qui lui brûlait la rétine et qui lui arrachait la vue, mais elle n'arrivait pas à regarder autre chose. Thèdes était amorphe, mais ça lui arrivait plus souvent que d'habitude, ces temps-ci. Là encore, elle ne savait pas pourquoi, et n'avait pas envie de reprendre le même débat. Elle ne savait rien, point à la ligne. Il fallait penser à des choses futiles, à des couleurs tape-à-l'œil, trop voyante pour Thèdes, elle qui se cachait derrière ses notes et derrière Andrew. Andrew cassait les dents de tout le monde, pour elle. Il aurait frappé n'importe qui. Parce qu'il l'aimait, mais pas que. Parce que derrière des paroles vides et sans sens aucun, Thèdes avait beau frappé et injurié, elle ne finissait jamais le travail, pas comme Andrew qui continuait jusqu'à ce qu'il gagne. Thèdes n'avait pas l'envie, pas le temps d'aller jusqu'au bout des choses, et Andrew était bien d'accord pour le faire pour elle.

Cette couleur lui faisait entendre des cris dans sa tête et soudain, Thèdes fût prise d'un vertige. Elle pressa davantage ses mains sur l'estomac d'Andrew. Elle ne voulait pas tomber, mais elle ne voulait pas être mal à l'aise à ce point. Thèdes avait un problème avec les cris, et dans ses oreilles, tout hurlait. Il y avait le vent, et cette couleur, et il y avait sa robe qui pesait trop lourd pour elle, et c'était difficile à gérer. Thèdes était esquintée jusqu'à la moelle, et ça depuis un bon moment. Ça refaisait surface, quelques fois, alors qu'Andrew s'en allait, quelques heures à peine, quelques jours et quelques nuits. Thèdes ne faisait que des bêtises. Thèdes avait du mal à se cerner elle-même, lorsqu'elle était toute seule. En groupe, bien sûr, il n'y a rien de plus facile, trouver une place là où il y en a une. Créer un groupe à deux, un couple, fût plus facile que prévu, alors qu'Andrew lui laissa le champ libre sans même s'en apercevoir, alors que Thèdes pouvait se glisser sous les draps, dans le lit, et que dans les yeux d'Andrew, elle pouvait y lire qu'elle pouvait bien prendre toute la place qu'elle voudrait, et qu'il se contenterait du bord, mais seulement si elle était contre lui. Mais elle pouvait y lire plein de choses dans les yeux d'Andrew McAllen, plein de trucs sans importance pour les autres, alors qu'à Thèdes, ça signifiait le monde entier. Le lit, ce n'était rien, évidemment, mais elle pouvait tout prendre, et elle pouvait tout faire ; tout ce qu'elle voulait, parce qu'il était d'accord, toujours, et Thèdes s'était faite à ce train de vie-là. Elle qui, il n'y a pas si longtemps, prenait sans l'accord de personne se voyait tout accepter par Andrew, avait pris toute la place, comme Andrew lui avait dit de faire.

Jaune.

Mais vous ne pouvez pas comprendre à quel point c'est dur de prendre autant de place lorsque l'on est toute petite pour quelqu'un de si grand, pas sûre de soi face à quelqu'un qui a les reins solides, quoi qu'il fasse, artificielle, alors que la personne en face de vous est la plus juste et véritable que l'on est jamais rencontré. Thèdes était chancelante, l'avait toujours été, quoi qu'elle fasse, elle avait toujours marché sur des œufs, des mines, des choses qui se cassent, qui explosent. Elle avait du mal à marcher à côté d'Andrew. Andrew ne regardait jamais où il marchait, et Thèdes faisait attention. C'est les pavés, Andrew, tu sais que mes talons se coincent toujours dans les pavés. Elle ne mentait pas vraiment, mais elle se cassait tout le temps la figure, ces temps-ci. Et quand elle fonçait tête baissée, les obstacles, on les voyait moins, tout de suite. Allez courir avec des talons sur des pavés, vous. On ne peut pas marcher correctement si déjà, de naissance, on est bancale, si déjà, il se trouve qu'on est instable. Et à Thèdes, ça lui semblait difficile de se trouver une stabilité quand il n'y avait pas Andrew ; mais il n'y aurait pas Andrew, pas pour toujours, pas que pour elle. Et pourtant, elle y avait cru, vraiment, quand Andrew lui disait qu'il serait encore là, elle le savait qu'il le pensait, mais elle ne pouvait pas avoir la certitude qu'il le penserait encore l'année prochaine, dans cinq, dix, quinze ans, toute sa vie à elle jusqu'à la fin, au moins.

Quoi qu'il en soit, elle ne pouvait pas lui faire ça. Il n'avait pas à assumer ses débordements d'énergie, et sa mélancolie, et ses faiblesses, et son accablement alors qu'il faisait toujours tout parfaitement bien. Il méritait mieux qu'une fille qui, bien incapable de baisser ses yeux vers une robe trop massive, portant un fardeau trop lourd, observait un casque de moto qui lui avait plu, un jour, elle en était certaine. Le jaune lui faisait mal aux yeux, et elle en avait assez de le regarder, et pourtant, elle ne bougeait toujours pas.

Elle ne savait pas où Andrew l'emmenait. Il fallait respirer à deux, qu'elle lui avait dit. Je veux respirer avec toi, et que toi. Évidemment, Andrew cédait à tous ses caprices, tout le temps. À croire qu'il avait peur qu'elle se jette par la fenêtre du dortoir, s'il disait non, un jour. Peut-être qu'elle le ferait, elle ne savait pas. Instable, pas que ses jambes, et dans sa tête, aussi. Il fallait qu'Andrew dise oui, il fallait qu'elle ait des notes parfaites, il fallait que sa mère lui donne des nouvelles de la Norvège, il fallait que son père aille bien, il fallait que son cerveau soit plein, il ne fallait pas penser à Tejho parce qu'il y avait Andrew. C'était pénible. Il fallait qu'elle respire, et qu'elle se vide la tête, mais pas toute seule. Parce qu'il y avait eu du changement, et que Thèdes ne le supportait pas, jamais. C'était difficile à expliquer, pourtant, le vent lui hurlait dans les oreilles, et elle fronçait les sourcils avant de fermer les yeux, fort fort fort, parce qu'ils ne s'étaient pas fermés depuis longtemps, et que ça piquait, vraiment. Là, elle eut le courage de baisser les yeux, par vers sa robe, mais vers les tirets blancs qu'Andrew et elle dépassaient à une allure folle. Vision d'horreur. Andrew et elle, gisant par terre, en sang, parce que le poids de sa robe, trop important, les avait fait chuter. Andrew qui se relève, Thèdes non. Fin. Elle ne voulait pas de tout ça, mais elle y pensait quand même. Thèdes voulait respirer, pas mourir, mais elle n'arrivait pas, elle n'arrivait à rien. Il y avait quelque chose qui obstruait sa gorge, elle avait du mal à savoir depuis combien de temps elle retenait sa respiration. Elle ne se souvenait même pas avoir commencé. Un, deux, trois. Compter les lignes blanches qu'elle dépassait, ça faisait passer le temps, mais ça ne l'empêchait pas de réfléchir, à croire qu'elle pouvait facilement faire deux choses à la fin. Trente, trente et un, trente-deux. Sa robe craquait toujours, elle l'entendait. Cinquante, cinquante et un, cinquante-deux. Andrew qui ne se doutait de rien, concentré sur la route. Andrew qui était concentrée sur quelque chose qui n'était pas elle. Cent, cent un, cent deux.

Du bout des doigts, elle sentait la chemise d'Andrew se collait à son torse à cause du vent, et elle essayait de se concentrer là-dessus alors que, inévitablement, elle ne pouvait que remarquer le jaune qui lui vrillait les yeux.

Cent trente.

Il fallait qu'elle le dise à haute voix, que ça n'allait pas, et elle le fît. Elle n'entendit même pas sa propre voix, alors que la vent prenait toute la place, alors que le vent prenait sa place, comme un acquis, sans demander la permission, comme Thèdes avant. Elle lui disait à Andrew, ralentis, s'il te plaît, et laisse-moi descendre, c'est maintenant que je veux respirer, mais elle le murmurait, et elle ne faisait pas le poids face au vent. Ces derniers jours, elle ne faisait le poids face à personne. Elle avait acquiescé les propos de Laure, sans comprendre vraiment ce qu'elle avait pu lui dire. Elle s'était ramollie, alors qu'un étudiant lui avait demandé son chemin et que, sans le regarder, Thèdes lui avait aussitôt répondu pour être seule. T'entends, Annie ? Thèdes a parlé à quelqu'un sans qu'on l'en oblige, c'est dingue. Les bruits de couloirs lui donnait mal au cœur, et au crâne. Ça n'allait plus, elle s'en rendait compte maintenant alors que ça faisait déjà trop longtemps que plus rien ne marchait droit. Andrew marchait droit, comme d'habitude, et les événements avaient pris naturellement le pli d'Andrew mais Thèdes prenait trop de place, et maintenant, les choses changeaient. Malheureusement, comme d'habitude.

Sa robe, qui semblait prendre une tonne à chaque kilomètre, tirait sur son épaule, et lui arrachait la peau. Elle n'osait pas regarder, mais ça devait être tout rouge, et il faudrait soigner ça. Elle n'en avait pas envie, ça n'avait aucune importance, mais ça lui piquerait demain, et quand Andrew irait poser, demain, ses bras autour de ses épaules, qu'ira-t'elle dire ? Andrew, tu me fais mal. Jamais. Et pourtant, elle était toujours coincée, là.

« Andrew... »

Elle murmurait, il n'entendait pas, elle le savait bien, c'était normal, le vent couvrait ses paroles, encore une fois, et Andrew accéléra. Thèdes souffla doucement. Quatre cents, quatre cent un, quatre cent deux. Silence, que du vent, et du poids.

Des caractères, les unes à la suite des autres, formant des mots, formant eux même des phrases, formant une lettre, une lettre qu'elle cachait à Andrew, comme elle en avait cachées tant d'autres. Une lettre dans sa poche, qui crie plus fort que le vent, plus fort que tout. Qui hurle à Thèdes de sortir de cette poche qu'il découd de plus en plus, plus les secondes passent, plus le trajet s'éternise. À croire que le mensonge n'était plus vraiment sa bête noire, et s'était banalisée, avec le temps. Son cœur ne battait plus aussi vite qu'avant lorsqu'elle mentait, et elle ne tremblait plus. Il n'y avait plus aucun signe extérieure, et Andrew ne remarquait rien. Du moins, il semblait à Thèdes qu'il n'y voyait que du feu. Peut-être bien qu'elle se trompait, peut-être qu'il n'avait pas envie de savoir ce qu'elle lui cachait.

« Andrew ! »

Mille.

« Andrew, je veux rentrer. »

Elle voulait attraper cette lettre, et la lire vite pour laisser son sourire s'étendre de partout, partout sur son visage, jusqu'à ses yeux et la brûler ensuite, pour qu'Andrew ne sache pas ce qu'il s'y dise. Incapable de faire un choix, bien évidemment. Le seul mauvais choix est l'absence de choix. Évidemment. Et évidemment, c'était le choix qu'elle faisait. En même temps, c'était trop dur d'en faire, des choix. En recevant ces lettres, en les acquiesçant parfois, en y répondant tout le temps, elle avait pris que le tourment l'avait gagnée en même temps. Elle perdrait, dans les deux cas, et gagnerait dans les deux. Elle aurait voulu ne pas à avoir faire de choix.

« Andrew, je ne veux plus respirer l'air frais, ou j'en sais rien, j'ai mal à l'épaule, et je suis fatiguée, et je veux rentrer à la maison. »

Elle ne savait pas s'il l'avait entendue, et elle comptait sa mille cinq centième ligne blanche qu'ils dépassaient tous les deux. En serrant davantage son étreinte autour d'Andrew, elle ferma les yeux, en posant sa tête contre le dos d'Andrew. Il l'avait entendue, parce qu'il faisait demi tour, et que même avec les yeux clos, elle pouvait le sentir, parce que ça lui retournait l'estomac, mais elle en avait assez, de garder les yeux ouverts, et de fixer le paysage, et d'affronter la réalité en face. Les yeux fermés, c'était toujours mieux.

Le retour se fit rapidement, et Thèdes pensa qu'Andrew avait sans doute accéléré pour rentrer plus tôt que prévu. C'était nécessaire, il fallait qu'elle se repose, qu'elle se refasse un joli visage, et un sourire tout fait en toute occasion. Il fallait qu'elle dorme, parce qu'elle s'endormait déjà, là, sur la moto, et elle allait créer un accident, et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait juste dormir un peu, parce qu'elle y arrivait, et c'était sans doute la seule chose qu'elle faisait bien, ces temps-ci, si Andrew était là. Sauf que le secret la pesait, presque autant que la robe, et la lettre froissée qui se trouvait à l'intérieur d'une de ses poches. Ils arrivèrent bientôt à l'entrée de l'université et ils descendirent tous les deux de la moto. Thèdes ignora les regards comme les questions d'Andrew. Elle ne savait pas bien s'il posait vraiment des questions, d'ailleurs ou si elle entendait des voix lorsqu'elle s'imaginait Andrew lui parler. Elle ne voulait pas savoir. Et elle quitta rapidement son casque, le tenant d'une main alors que, sans attendre Andrew, elle avança vers l'entrée du château comme un automate. Elle savait qu'Andrew était derrière d'elle, pas vraiment loin parce qu'elle sentait une présence dans son dos, et pas une mauvaise présence. C'était celle d'Andrew et elle n'avait pas le cœur de lui dire de partir. Elle voulait juste dorm...

Nastassia la salua, un très léger sourire aux lèvres comme elle seule en avait le secret à l'entrée du château, dans le hall. Le sourire fit sursauter Thèdes si fort qu'elle crût que son cœur avait arrêté de battre avant de reprendre sa course endiablée. Nastassia sortit du château alors que Thèdes avançait toujours pour se trouver au cœur du château, et le regard d'Andrew se faisant de plus en plus pénétrant, elle se retourna, les sourcils froncés, parce que c'était là sa seule arme pour le moment, et que les regards noirs se voient même à la lumière faible des chandelles des tunnels de Cinnacrow :

« Pas de question, d'accord ? »

… Qu’est-ce qu’elle faisait dans les tunnels de Cinnacrow ? Elle fronça les sourcils en se laissant tomber sur le sol, sa tête contre ses genoux, ses bras la cachant du mieux qu’ils le pouvaient.


(Privé)
Revenir en haut Aller en bas
 

La difficulté n'est pas de garder un secret, mais de garder secret qu'on garde un secret

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤ :: •• ÉTABLISSEMENT •• :: » Rez-de-Chaussée :: Les Tunnels de Cinnacrow-
Sauter vers: