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 Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure.

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Calliope D'Eluage
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Calliope D'Eluage



 
▌Né(e) le: 23 Mars
▌Pays d'origine: France
▌Statut: 6ème année

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MessageSujet: Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure.   Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure. EmptyLun 28 Fév - 13:52

Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure. Mini_959254Manoir1


Outre les chambres personnelles de la famille D’Eluage, le manoir est mis à l’entière disposition des invités. Il faut cependant avouer que les longs couloirs ne sont pas particulièrement accueillant. Si les principaux sont vastes et comptent de beaux lustres sur leurs plafonds, d’autres quasiment jamais empruntés car menant à la partie inutilisée du manoir sont étroits et sans éclairages.

Parmi les plus importants, certains vous mèneront aux bureaux de Valérian D’Eluage et de son père. Ce sont deux pièces de taille moyenne et tout ce qu’il y a de plus banal les compose: support, papiers, dossiers de hautes importances. Tout les tiroirs sont bien sûr fermé par magie, on ne fouille pas ainsi dans les affaires de cette famille.
Une partie du manoir est composée de chambre d’invités. Sobrement décorées elles sont meublés au minimum, mais propose des salles d’eaux individuelles.

Certaines pièces sont restées vide, d’autre sont emplies d’objets magiques qu’il est déconseillé de toucher si vous ignorez ce à quoi ils servent. Certains sont de vieux portoloins, qui sait où vous pourriez vous retrouver? Excepté pour affaires, fatigue ou excès de curiosité, le reste de la demeure ne vous sera pas donc pas d’un grand intérêt. D’autre part, prenez garde à éviter l’elfe de maison des D’Eluage, qui risquerait de vous épier pour tout répéter à sa maîtresse.


Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure. Mini_313197Manoir3
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MessageSujet: Re: Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure.   Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure. EmptyVen 4 Mar - 21:28

Valérian était bien mesquin. Des hommes ‘‘indignes’’, dit-il. Ekzael voyait devant lui une masse de gens hypocrites, faux, répondant à des codes inutiles. Son père était surement méprisable, mais il n’était en rien différent des autres personnes présentes, sur ce point. Il avait su les prendre dans leur propre jeu. Le fils sourit. Sans doute avait-il été élevé par un être abject, vil, mais il le comprenait de plus en plus, grâce à ce scandale. Et il l’avait envoyé dans les griffes du ministère, là où il était désormais emprisonné, dans une cellule ou un bureau. Il n’était plus rien. Son sort actuel ne le souciait plus, il avait montré qu’il était plus que lui. Simplement. C’était à son tour de jouer.

Il sourit quand le jeune d’Eluage passa à ses côtés. Lui semblait déjà agacé alors que seulement la partie pouvait démarrer. La pression s’accumulait sur les épaules du Sang-Mêlé. Etre à la hauteur. Prouver qu’il peut plonger dans ce milieu qu’il exècre. Augmenter le niveau de difficulté. Le Joueur acquiesça simplement, sans dire mot. Il ne perdit pas de temps à se mêler à la foule, se dissimuler des regards, et ressortir discrètement par un couloir des plus étroits. Le Manoir était grand, les pièces ne manquaient pas, mais il savait où aller. Il ne comptait cependant pas prendre le chemin le plus direct. Il avait entendu son nom dans quelques conversations. Il s’assurait de ne pas être épier.

C’est au détour du dernier croisement avant le lieu de rendez-vous qu’il manqua de percuter une silhouette malingre. Un elfe de maison. Etrange rencontre. Celui-ci semblait perdu dans le dédale qu’offrait le manoir, comme étranger. A moins qu’il ne chercha seulement à observer la réception. Ekzael s’assura simplement de ne pas l’avoir effrayé, qu’il ne perde pas de temps dans des excuses incessantes que ces créatures se voyaient contrainte à débiter. Mais il était dérangé. L’elfe fixait son pendentif. Son regard reflétait à la fois l’admiration et la colère. S’il avait pu, il l’aurait arraché, cela ne fait aucun doute. La Tour argentée. Cadeau de Valek. Encore une énigme qui s’ajoutait sur le compte de l’islandais. Si seulement il pouvait l’oublier.

Il ne s’attarda pas à chercher une explication. Il entra dans le bureau. Une pièce plutôt simple. Plus que ne l’aurait imaginé le jeune Ahnkïr. Un bureau, quelques rangements et une bibliothèque. L’invité jeta un œil attentif à la collection qui ornait les étagères du jeune héritier. D’abord divers ouvrages de philosophie. Aucun de ses auteurs favoris, dommage. Mais il avait le mérite de savoir réfléchir. Ensuite, divers recueil pour confectionner des potions, rien de transcendant. Et enfin, l’art du Duel. Une imposante série de livres portant sur cette discipline se succédaient. A en observer la tranche, certains étaient surement inestimables, car très anciens. Mais il n’eut pas le loisir de les étudier de plus près, l’hôte approchait.

Ekzael se tenait droit, sérieux et souriant. Il ne prenait pas cette partie à la légère. Valérian prit place en face de lui, mais aucun des deux ne s’assit. Ce serait court, il le fallait. Le Dorelly agita sa baguette vers la porte. Personne d’autre ne devait entendre. Il se doutait qu’un tel dispositif existait déjà, mais il voulait s’assurer que son adversaire ne prendrait pas tout ceci à la légère.


« Beau discours. Qui aurait cru qu’un Sang-Mêlé réunirait si facilement tant de sang-pur, qu’il se ferait passé pour l’un d’eux, et réussirait haut la main, si je peux me permettre. »

Sa cible était lasse d’entendre toujours les mêmes choses. Il n’y avait là rien de bien innovant dans les propos du Dorelly. Ce dernier porta sa main à ses lèvres, retenant ainsi un léger rire.

« Ohh, Excusez-moi. Il est malvenu de dire cela en l’absence de preuve. Heureusement pour moi, j’en ai. »

Sa main sortit de la poche intérieure de son gilet deux enveloppes. L’une était banale, elle portait une inscription en finlandais. Ekzael l’a mis à l’écart. Il pointa sa baguette sur la seconde. Elle datait, le papier se faisait vieux, tâché par les années. Elle était vide de tout contenu, c’était là un message sonore qu’elle transportait. Un fragment du passé. Sous les ordres du bout d’ébène, elle s’anima, naturellement, pour délivrer son message. D’Eluage ne se trompa pas. C’était la voix de sa grand-mère, il y a près d’un demi-siècle.

Missy O'Dokun a écrit:
« Ma chère Muireann.
Excuse mon départ précipité de notre contrée si belle, mais je n’ai pas le choix. Je suis enceinte. Tad O’Dokun. Il est le père de l’enfant. Je vais l’épouser en France, là où aucun problème ne me poursuivra. Carey Oisín. Un Sang-Mêlé que j’ai rencontré il y a quelques années, il s’est rapproché de moi. Il me harcèle. Il veut reconnaître la paternité du petit. Tout n’est que mensonge.
Que d’histoires.
En espérant que ces mots ne soient pas des adieux.
Je t’estime toujours autant, ma chère amie. »

Le ton était sincère et monotone. Le message avait été fait rapidement. Aucun mensonge, aucune dissimulation n’apparaissait, même à une oreille critique. La preuve était parfaite. Le papier retomba sur la table, doucement. Celui qui l’avait apporté souriait, visiblement ravi. Il venait de gagner la crédibilité nécessaire. Il avait toute l’attention de son interlocuteur.

« Ceci est un faux. Une œuvre magnifiquement retravaillée d’une lettre de votre grand-mère. Elle était chez moi, dans les affaires de mon père. J’ai pris la liberté de protéger les modifications apportées. Elles seront indétectables, invisibles. Seul mon sang pourrait révéler et retirer ce verrou, et dévoilé la supercherie. Mais personne ne veut cela. Vous voulez redonner les lettres de noblesses à votre famille. Vous ne pouvez passer à côté de cette occasion. »

Il avait confiance. Il avait toutes les pièces entre ses mains. Et pourtant, quelque chose le gênait. Il se sentait pris au piège. Comme si tout avait été orchestré par son père pour que lui-même fasse l’offre à la famille. Comme s’il n’était lui-même qu’un pion sur l’échiquier paternel. Il était coincé. Et il aimait sa position. S’il était un jouet, il serait alors le plus captivant. Il serait le seul qui se déferait de ses liens pour en créer d’autres, nouveaux, puissants. Il haïssait Ange. Il l’admirait. Et pour lui montrer, il irait jusqu’au bout.

« Si je vous fais cette offre, vous devez comprendre à quel point j’apprécierai voir un Sang imposteur parmi les hauts rangs de l’aristocratie sorcière. Je n’aime pas les principes qui la régissent. Je vous proposerais bien une quelconque alliance, mais je crains que mes intérêts ne soient pas les vôtres. C’est pourquoi, je vous demanderai d’être juste mon mécène. J’ai certains besoins pour mes recherches, et quelques autres affaires. Vous connaissez la situation actuelle de mon père. Et je ne veux pas avoir recours à la famille de ma mère – pour l’instant. De plus, vous aurez accès à certaines informations, certains secrets qui pourraient m’être utile. »

Son visage ne montrait aucune faiblesse. Il dominait la partie, il le savait. Il n’avait plus qu’à achever sa démonstration. Toujours en utilisant sa baguette, il vit voler l’autre enveloppe, jusque-là ignorée. Les inscriptions se traduisirent d’elles-mêmes en anglais. The Truth. Les paroles de ce qui semblait être l’original. Car il était bien un mystère qu’Ekzael n’avait pas éludé, depuis le début. Il était habile pour le mensonge. Le message entendu pouvait alors très bien être l’originel. Mais aucun ne pouvait mettre en doute son esprit retord. Si l’offre venait à être déclinée, il avait forcément tout prévu.

The Truth:

« Retrouver votre nom en prêtant allégeance au fils Ahnkïr. Voilà une offre bien équitable, pour quelqu’un qui souhaite qu’on fasse confiance à la nouvelle génération.»

‘‘Le doute n’est pas permis dans notre monde.’’ C’est ce qu’il avait retenu d’un entretien avec une jeune demoiselle, elle aussi de la noblesse française. Il n’y aurait bientôt plus aucun doute. Il resterait le seul à connaître la vérité. Et c’était maintenant à Valérian de choisir pour le reste du monde, leur propre réalité.
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Calliope D'Eluage
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Calliope D'Eluage



 
▌Né(e) le: 23 Mars
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MessageSujet: Re: Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure.   Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure. EmptySam 5 Mar - 12:49

Ekzael Ahnkïr avait souri presque tout le long de la discussion. La situation avait visiblement à ses yeux quelque chose d’amusant, il jouait et la portée de cette histoire dépassait celle des histoires universitaire. Voyait-il ce petit insolent à quel point les enjeux divergeaient? Si Valérian avait été le genre de personne à regretter ses actes, il se serait reproché son manque de prudence. Il aurait dû fouillé tout les dossiers qu’il aurait pu trouver sur ce jeune homme, engager quelqu’un pour infiltrer Swyn si besoin, qu’importe tant que cela lui aurait apporté des informations sur l’invité. Il ne l’avait pas fais et il était désormais trop tard. Son père n’aurait certainement pas accepté une telle entrevue, peut-être aurait-il eut raison, d’ailleurs. Seulement si son fils tenait à changer certaines choses, il ne pouvait pas rester éternellement le spectateur impassible qu’il avait été et chacun de ses dires devaient être appuyé par un fait. Il prouverait qu’il n’avait qu’une parole, assumerait toujours ses actes, défendrait toujours les siens quelqu’en soit le prix. Refuser ce tête à tête aurait été prendre un inadmissible risque.

L’héritier D’Eluage avait haussé un sourcil lorsque l’autre avait employé sa magie mais n’avait pas bronché pour autant. Il savait reconnaître une intention d’attaque d’un geste sans intérêt. Il était concentré sur son interlocuteur, prêt à écouter avec le plus grand sérieux qu’on lui avait appris à avoir.
Ekzael parla. Était-il là pour rabattre les oreilles de Valérian avec des histoires que ce dernier avait déclaré ranger aux archives ce soir? Pendant des années il avait lu les journaux traitant inlassablement du scandale. Durant des mois il avait vu son père s’en rendre malade et sa mère jouer l’ignorante. Les deux se disputaient, tard dans la nuit et chacune d’entre elle, il avait dû descendre pour récupérer Calli, qui espionnait toujours. Si elle était encore un peu jeune pour tout comprendre, lui savait. Son père voulait connaître la vérité, sa mère niait la savoir. Quelle menteuse tu fais, Angélique. A vomir, tout cela avait été à vomir et il en avait eu assez. Avant même qu’un soupir ait pu accompagner son air las, l’autre avait enchaîné.
La suite se déroula dans la confusion. Malgré les années qui s’étaient écoulée, la voix de Missy était reconnaissable. Ce même accent irlandais, ce même timbre de voix qui ne trompait pas sur l’identité de la personne s’étaient échappés du morceau de papier. Seulement l’histoire lui était inconnue. Irréelle. Valérian fut réellement surpris de la qualité de cette falsification et plus encore de la tournure de la discussion. Que voulait ce homme? La patience le quittait peu à peu, l’étonnement l’envahissait mais rien de ces deux émotions ne transparut sur son visage à la façade soigneusement préparé à toutes circonstances. Une fois de plus, il opta pour le silence, l’invité n’ayant visiblement pas terminé.

A
i-je dis à toute circonstance? Au fond ceci n’est pas tout à fait vrai. Valérian était sonné. Pour la première fois de sa vie, l’espace de quelques instants, il perdit contenance. Le fils Ahnkïr s’était tut, il n’y avait aucun bruit dans la pièce et pourtant il lui sembla entendre la pire cacophonie possible. Son cœur martelait sa poitrine, son sang battait dans ses tempes. Toutes activités de ses fonctions cérébrales paraissaient s’etre achevées en même temps que sa lecture. Il ne pensait plus, ne réfléchissait plus. Quelques secondes passèrent, à moins que ce ne fut des minutes, des heures peut-être même.

"If I could I would let it go
Surrender, dislocate"

Et voilà qu’une chanson* s’invitait odieusement à la fête, l’empêchant définitivement de se concentrer sur autre chose que ses paroles.

"If I could you know I would
If I could I would let it go"



L
a voix reprit. Tais toi. Tais toi donc Ekzael. Ne sens-tu pas à quel point tu parles trop, pauvre insouciant? Vois, comme tu l’as énervé. Ah, réjouis toi donc, profite mais si tu ne connais pas ses limites il pourrait te les montrer... Appuie encore un peu sur ce qui l'insupporte, à peine encore et il sera hors de contrôle. Cela pourrait être ta dernière heure, qu’importe que ces sorts soient interdis, qu’importe si tu n’existes plus, qu’importe les conséquences...

"Desperation, Dislocation
Separation, Condemnation"

L
es Dieux quelqu’ils soient surent combien l’idée fut tentante pour Valérian. Tout le monde connaissait les sortilèges prohibés qui dans un état pareil, seraient si simple à utiliser. Il sortit sa baguette et une fraction de seconde hésita. Si peu de temps aurait pu suffire. Suffire à tout détruire. Il se tourna vers son bureau, posant ses mains sur le meuble. Un long moment lui fut nécessaire pour se calmer. Ô combien il se moquait d’être sang pur ou sang mêlé au fond puisque l’image seule comptait. Quelle lettre était la vraie, l’une d’elle l’était-elle, il était très probable que non. Peu importe, il avait saisit que le problème n’était pas là et cela l’avait plongé dans une rage noire tout juste maîtrisée, une haine comme il ne l’avait jamais connue. Il se mit à rire, ses nerfs le lâchaient. Un rire démentiel, à faire peur, un rire qui évacuait la noirceur de ses pulsions. Si jamais quelqu’un l’avait vu à cet instant, il aurait perdu toute crédibilité pour le restant de ses jours.

"Revelation, Intemptation
Isolation, Desolation"

L
orsqu’il se retourna vers Ekzael, ses yeux avaient perdu tout éclat naturel. En observant l’homme ainsi posté devant lui, il se remémora la scène, chaque parole, chaque oscillement de ton. Étant de nouveau capable de penser correctement, il articula, lentement, détachant chaque syllabe:

- Ton nom, Ekzael Anhkïr, sera écrit de ma main et enregistré de mes sens au même niveau que celui où se traîne la vermine.


R
eprenant un rythme de parole normal, comme si la dernière phrase avait permis d’achever l'évacuation de sa colère, il poursuivit, redevant le jeune homme qu’il était quelques minutes avant:

-Je suis cependant conscient que mes émotions n’ont pas leur place ici alors passons sur ma réaction. Tu es un bon joueur et une personne réfléchie, dommage que la qualité de ton sang ne te donne pas l’occasion d’être réellement écouté. Cela dit, rien pour moi n’est ici le témoin de la vérité. Rien ne me dit qu’une de tes lettres est réelle. Comment ton père aurait-il acquis une chose aussi personnelle? Non, j’en doute. Si tu n’avais pas de quoi faire tomber ma famille je t’aurai jeté dehors, toi, tes propos et tes morceaux de papier.

I
l s’interrompit un moment, réfléchissant. Si l’on mettait de côté l’aspect mensonger et manipulateur de cette scène, l’étudiant avait raison sur un point: aucune occasion telle que celle-ci ne se représenterait. Même s’il s’agissait d’un mensonge de plus, quelle importance? Après toute ces années passées à jouer la comédie, et toute celles qui allaient suivre, glisser un élément de plus au script du spectacle de marionnettes qu’ils représentaient ne changerait rien, puisque dans ce monde tout le monde n’était qu’un pantin au yeux d’un autre, cela importait peu d’être un pantin honnête. Ce que le finlandais attendait de lui n’était pas un problème sur le point matériel. De l’argent, sa famille n’en manquait pas et les affaires tournaient toujours, assurant régulièrement la rentrée d’importantes sommes. Ce qui troubla la raison de Valérian fut l’histoire des informations et des secrets. Il était simplement inconcevable qu’il trahissent les quelques personnes qu’il estimait de façon sincère. Cela se réduisait à une poignée de famille mais il était un ami fidèle déjà suffisamment torturé par le mensonge pour supporter l’ajout de la trahison à ses relations. Le second problème avait quand à lui frappé en plein dans sa fierté. Il allait être redevable de quelque chose au fils de celui qui les avait plongé dans tout cela. Allégeance disait-il mais Valérian ne servait que sa famille et ses intérêts.
Tout ceci n’était que du chantage, un engrenage sans porte de sortie. S’il acceptait il sauverait les apparences mais devrait quelque chose à Ahnkïr, il se verrait obligé d’accepter ses conditions et sa fierté serait réduite à néant mais à côté de cela, il se jouerait de la société entière qu’il fréquentait. Sang pur ou non, il y avait une chance non négligeable que les rumeurs soient au fond vrai. Missy avait toujours été si secrète à ce sujet, elle n’avait jamais rien démenti ni confirmé. Comme il rirait de ces gens si stupide qui aurait préféré croire en un leurre plutôt qu’en leur réelle valeur...

S
’il refusait... il détruirait des années de luttes contre la rumeur, son père n’y survivrait pas, leur fortune disparaîtrait, ils seraient disgracié aux yeux de la société magique et Calliope...

*Ô Calli, tu as toujours été le plus grand de mes problèmes... dans tes idéaux dépassés que dissimule ta douce mascarade tu es si vulnérable. Toi qui n’a jamais eu l’envie de jouer pour notre famille, toi qui semble si lasse de mentir alors que tu commences à peine à le faire... Imagines-tu un instant les soucis que tu me causes? L'insouciance de notre enfance est bien loin à présent, tu aurais du être plus prudente sur le choix de tes invités...*

L
a seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher ce soir était là. A côté de sa sœur, son honneur importait peu. Si comme les autres, elle croyait à cette lettre... Ekzael n’avait pas idée de ce qu’il venait d’apporter. Les affaires étaient une chose, les sentiments en était une autre. Plus que le salut définitif de sa famille contre sa chute, Valérian voyait là sa seule chance d’apporter un peu de liberté à sa si chère sœur. Il l’avait protegé de la cour autant qu’il avait pu malgré son jeune âge, il l’avait couverte dans ses propos effrontés, avait soigneusement répondu à chacun de ses caprices puisqu’elle ne semblait être heureuse qu’ainsi. Aujourd’hui il ne pouvait plus rien de tout cela, elle avait bien trop grandis pour être protégée, ses désirs étaient hors de porté des talents de Valérian. Il ne pourrait plus que répondre de ses fautes par des combats mais là, devant lui se tenait l’opportunité de la laisser s’envoler malgré tout ses défauts. Le fils D’Eluage releva la tête et dans une sérénité étonnante au vu de sa réaction précédente, déclara:

- Financer tes recherches ne sera pas un problème. Celà dis, puis-je tout de même en connaître l’objet? Satisfaire ta curiosité est une autre affaire par contre. Sache que je ne t’offrirai rien qui puisse compromettre une famille comme ton père l’a eu fait avec la mienne.

Un nouveau moment de flottement suivit ses dires. Il y avait une condition, sa condition et celle-ci n’admettrait aucune négociation, même la plus infime.


- Si j’accepte d’utiliser ta... preuve. La seconde doit bien entendu disparaître aux yeux du monde, mais plus important encore. Personne d’autre que nous deux ne devront être au courant de notre petit accord. Je ne veux pas que les gens se doutent que je te dois notre réhabilitation, ceci doit rester entre nous...

Il soupira doucement.


-...et Calliope ne doit rien savoir de tout cela.


"Let it go, and so fade away..."

*Bad, U2
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MessageSujet: Re: Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure.   Réception au manoir D'Eluage: Le reste de la demeure. EmptyDim 5 Juin - 22:08

Applaudissements. Comme on récompense un spectacle divertissant. Il venait de se lâcher. Lui qui dominait l’échange, tremblait d’excitation comme un enfant. Il s’était assuré l’allégeance d’une famille et la haine de son représentant. Une victoire totale. Ses lèvres s’étirèrent dans une expression qui n’avait plus rien de raisonnable. Ses mains claquèrent une dernière fois. Continuons la comédie, acceptons les conditions.

« Je veillerai à ce que personne ne sache. Après tout, je ne suis qu’un ridicule élève, pour votre monde si noble. Pour votre sœur, c’est à vous que revient le devoir de ne commettre aucune négligence. Je ne la fréquente pas assez pour me trahir à ses côtés. »

Ekzael retint un rire. Comme il serait drôle que cette douce Calliope apprenne la vérité. Mais plus tard. Quand tout aura le droit de changer. Pour l’instant, seules les recherches importaient. Et Valérian voulait les connaître. Soit, qu’il en ai la primeur, si le pion s’amuse ainsi. L’étudiant ramena à lui la lettre manuscrite. Effacer les preuves. La naïveté corrompt donc toutes les couches de cette immonde société. Un peu de poudre aux yeux, et on ne reviendrait pas sur ce point.

« Mes recherches dépassent légèrement du cadre des recherches envisageables à l’université. Disons qu’il existe des pans entiers de connaissances auxquels nous n’avons pas accès, à cause de règles éthiques discutables. Et pour ma part, j’étudie particulièrement nos limites physiques, nos sens face à la magie, et … »

De sa main gauche, il pointa sa baguette d’ébène sur son pouce droit. Un geste vif, et un semblant de lame spectrale incisa la chair. Une coupure superficielle. Quelques larmes pourpres s’agglutinèrent au bout du doigt. Elles chutèrent jusque sur le parchemin nommé Vérité. Le sorcier claqua des doigts. Le sang tourna au noir avant de s’embraser, spontanément. Des flammes argentées consumaient le papier.

« La puissance du Sang. »

Sa main portée à son visage, il parcourut de sa langue la blessure. Bientôt, la peau d’autres élèves subira ce sort, grâce à l’argent, l’outil suffisant. La démonstration était terminée. Il tourna le dos à son hôte. Il était temps de se dire adieu, maintenant. Ses pas le dirigèrent à la porte. Il ne prit pas la peine d’observer une dernière fois son nouveau pantin. Il posa sa main sur la poignée finement travaillée. Une perle écarlate entra en contact avec le métal. On put alors voir le sort de protection tombé en éclat sur le sol. Une pluie de fragments translucides, intangibles. Comme son propre sang révèlerait l’imposture, si Valérian tentait de le trahir.

« Me tenir informer des nouvelles de votre “Monde” me suffira dans un premier temps. Et ne vous avisez pas d’inverser les rôles. Vous êtes cette vermine. Imposteur. »

Il avait suivi au retour le même chemin hasardeux qu’à l’allée. Il arpentait les couloirs, observait les tableaux, et ne cessait de penser à ses futurs projets. Il voyait le manoir sous un nouveau jour. Une richesse que la famille partagerait avec lui. Elle appartenait désormais à la main du détestable Joueur. À mesure qu’il avançait, il comprenait, il évaluait. Il ne voyait plus rien pour commencer ses expériences. Rien. Personne. Il se stoppa net, au milieu d’un couloir apparemment désert. Sa main droite s’éleva pour couvrir son visage, son sourire. Ses yeux écarquillés perçaient entre ses doigts. Sa paume étouffa son rire, avant de se lever vers le ciel. Son regard se plongea dans la lumière trop intense des lustres du plafond.

« Vois, Père. Je me suis hisser plus haut que les Sang-purs eux-mêmes. Je suis entré dans leur jeu, et me voilà maître de la partie. Sois fier, Père. »

Il voyait déjà le succès avant même d’avoir entamer ses futurs projets. Il fit des couloirs l’écho de son rire dément. Lorsqu’il redescendit parmi la masse mortelle, il n’était plus seul, ici. Une jeune femme troublait ses instants de folie. Elle était plus jeune, de peu. Elle était surtout paralysée. Ekzael portait toujours son masque effrayant, ce rictus dérangeant. Son index se plaça sur sa bouche souriante, entrouverte. Elle devait se taire. Elle préféra retourner avec les autres. En silence, au moins.

« Tu as vu, Père ? On aurait dit Mère, plus jeune. »

Il secoua sa tête, se composa un visage plus sain. Il était beau de réfléchir à l’avenir, mais… Qu’allait-il faire, tout de suite, à la réception ? Il ne pouvait pas s’éclipser. Cela pouvait susciter certains soupçons, si quelques harpies voulaient chercher la source du Sang redoré des d’Eluage. Il hésitait. Il arriva pourtant à une impasse. Un croisement, plutôt. Un chemin vers les jardins, un autre vers la salle principale. Il n’avait aucune raison de choisir. Alors il attendit un instant. Et le Destin lui répondit. Un signe, un courant d’air qui fit voler une de ses mèches vers la gauche. C’est décidé, il prendra le couloir de droite.

« Bien, bien, bien. Maintenant, il ne me reste plus qu’une personne à surpasser. Dieu. Non ? »
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