Jack, vêtue d'une robe fendue – ce qui est non négligeable dans la situation présente –, pour s'amuser et avec l'assurance de ses charmes, verse du Veritaserum préalablement demandé dans le verre d'Ekzael. Celui-ci, consentant, se prête au jeu – ne pouvant évidemment pas refuser.

Jack E. N. Lauwrence : Ekzael. Pourquoi est-ce que tu te maquilles ? Le fond de teint, tes ongles vernis… Pourquoi ?

Elle laisse ses mains glisser jusqu’à celle du jeune homme, pour mettre plus en évidence ces ongles accordés à la couleur de son gant.

Ekzael Ahnkïr : Hum ? Ohh. Ça. Mais… D’où vas-tu chercher telles futilités ? Mais soit. Mes cernes me rendraient plus effrayants, et puis, c’est très élégant, non ?

Jack E. N. Lauwrence : Et les bracelets ?

Ekzael Ahnkïr : Alors…

Ekzael se met alors à aligner ses bracelets sur son bras, dans un ordre apparemment significatif.

Ekzael Ahnkïr : Celui-là, c’est un cadeau de mes neuf ans, celui-là viens de ma première ‘‘histoire’’, ces trois-là, volés dans le coffre à bijoux de Mère, ils étaient beaux, tout argentés qu’ils sont…

Il se lance alors dans une liste descriptive de trois bonnes minutes. Ce qui semble ne pas retirer l’envie à la jeune femme de continuer son interrogatoire.

Ekzael Ahnkïr : Il y a aussi d’autres raisons pratiques, comme le fait que certains soient ensorcelés, comme celui-là qui…

Jack E. N. Lauwrence : Je sais, arrête toi. Maintenant, pourquoi cette androgynie ? Es-tu certain de n'être attiré que par les femmes ?

Ekzael Ahnkïr : Je n’ai pas cherché à être si androgyne. Enfin, pas autant. Bon, un peu quand même, mais, c’est élégant aussi, non ? Et puis, je suis attiré par ce qui a de l’intérêt à mes yeux, comme tous. Et ce qu’on appelle désir est plus facilement créé par des femmes, enfin, quelques-unes seulement.

Jack E. N. Lauwrence : Principalement, donc. Voudrais-tu par exemple passer une nuit avec Valek ? Il y a quelque chose entre vous d'ailleurs ? N'as-tu jamais rien éprouvé à son égard ?

Le Dorelly se lance un Silencio que la jeune demoiselle peine à retirer. L’effet de la potion semble dissipé alors que le sort, aussi, s’est estompé.

Ekzael Ahnkïr : Non, bien sûr que non. Et puis, peu importe, tu sais que c’est toi que je préfère avoir ici, dans cette suite.

Un brin de frustration arriva sur le visage de la demoiselle, mais rien qui ne leur permis pas de passer une nuit exquise.