S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...

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Andrew McAllen
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Andrew McAllen



 
▌Né(e) le: 08 Avril
▌Pays d'origine: États-Unis
▌Statut: 6ème année

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MessageSujet: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyMer 7 Sep - 21:06

L’aristocratie ? Beurk ! Les filles sérieuses ? Prochaine question, s’il-vous-plaît. Regarder les étoiles ? Pas son passe-temps préféré. Du coup, Andrew racontait des blagues à une Dorelly de troisième année, jolie rouquine, une irlandaise du coin quoi ! Une heure auparavant, il l’avait accidentellement bousculé en sortant de la grande salle après le dîner, et de fil en aiguille, Andrew en était venu à l’accompagner jusqu’au foyer pour lui donner un coup de main avec son devoir de métamorphose. Ils transformèrent tous les fauteuils de la pièce en balançoires et en squattèrent chacun une. Vers la fin de la soirée, Andrew remarqua à deux reprises les joues de la Dorelly s’empourprer, mais avant qu’il ne puisse lui demander son prénom, une Cinnacrow débarqua pour tirer le bras de sa copine en vitesse jusqu’à la sortie. Andrew les regarda toutes les deux partir, l’une à contrecœur, le sourire aux lèvres.

Une fois seul, il se leva, redonna aux fauteuils leur forme d’origine et prit la direction de la salle commune en fourrant ses mains dans ses poches. Comme il était un peu tard pour se pointer à la Pimentine et encore trop tôt pour sortir au Corn Flex, Andrew décida de passer par la salle commune. Personne ne s’y trouvait, mais quelqu’un avait allumé puis abandonné un feu dans l’âtre de la cheminée. La nuit était fraîche, ouais d’accord, mais dans ce cas, pourquoi ne pas aller fermer la fenêtre restée ouverte, plutôt ? Andrew se redressa soudain et marcha de plus en plus vite jusqu’à la cheminée. À côté de l’horloge, sur le bois, il y avait un « x » tracé avec ce qu’il savait être de l’encre bleue invisible. Et l’encre devenait rouge sous l’effet de la chaleur, d’où les flammes dans la cheminée. Un sourire se dessina irrémédiablement sur le coin de ses lèvres.


" Amy… "

Elle utilisait leur code. Mieux encore, elle voulait le voir. Dans la seconde, Andrew sortit de la salle commune en courant. Il traversa à toute vitesse les couloirs déserts du château jusqu’au troisième étage et grimpa quatre à quatre les marches de l’escalier menant tout en haut de l’observatoire. Il ne savait pas pourquoi il se dépêchait autant. Franchement, pas la moindre idée, et rien à foutre du pourquoi, là tout de suite. Sauf que lorsqu’il ouvrit la porte, elle n’était pas là. À bout de souffle, il prit appui sur ses genoux, lançant des regards autour de lui dans l’espoir de l’apercevoir. Il ne l’avait quand même pas loupé, si ? Pas possible ! Il avait mis moins de cinq minutes à venir, et il n’était pas encore minuit. Andrew se passa la main dans les cheveux en soufflant, puis avança jusqu’à la rambarde. Il y posa les bras et les laissa pendre dans le vide avec nonchalance. La brise rafraîchissait l’air, signe que l’automne ne tarderait pas à se pointer. Ouais mais non, rien à foutre du temps qu’il faisait non plus.

Andrew se retourna pour s’adosser à la rambarde en fixant la porte de l’observatoire à demi entrouverte. Amalia viendrait, il le savait. Elle ne pouvait pas ne pas venir. C’était comme ça, une sorte de certitude à la con. Elle risquait pourtant plus gros que lui avec ces rendez-vous secrets, d’autant plus qu’elle n’avait à priori rien à faire avec lui. Pas plus qu’Elias avec Mélite d’Orcy. En même temps, Andrew ne gobait pas ces idées comme quoi chaque tranche sociale constituait un monde à part entière. C’était des foutaises. Il n’existait qu’un seul univers, sorciers et moldus confondus. Ouais, bon, ils n’étaient pas tous dans le même bateau, mais peu importe le nom qu’on donnait à ce monde, il restait le même. C’était pareil pour les prénoms. Andrew s’assit par terre, les coudes affalés sur ses genoux repliés. S’il s’était énervé contre Elias quand il avait tabassé d’Ollenburg dans la grande salle l’an dernier, Andrew comprenait un peu mieux son geste, maintenant. À cet instant, une pensée un peu dingue lui traversa l’esprit. Quand Amalia se fiancerait, parce qu’elle ne pouvait sûrement pas y échapper, allait-il faire comme Elias et aller foutre une raclée au type choisi par papa De Lenn ?


" J’dois vraiment être con "

D’une main, il ramassa un caillou qui traînait sur le sol. Il ne savait pas à quoi s’attendre avec Amalia, et ne voyait pas ce qu’elle pouvait gagner à s’intéresser à lui. Pas au Plume, mais à lui. Parce que bon, soyons sérieux, si Mélite apprenait qu’ils se voyaient, Amalia se retrouverait dans un merdier pas possible, justement et surtout parce qu’il était un Plume. Elle avait bien plus à perdre, et même s’ils avaient déjà convenu de s’ignorer s’ils se croisaient en public, le risque était toujours présent. Andrew lança le caillou au-dessus de sa tête et le rattrapa en plein vol. Pourquoi Amalia arrivait à voir autre chose que le Plume ? Thèdes y était parvenue, elle aussi. Ça n’avait rien d’un jeu et ça ne l’avait jamais été. Andrew continuait de jeter des regards vers la porte de l’observatoire où il envoya rebondir son caillou.


Dernière édition par Andrew McAllen le Jeu 8 Sep - 0:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyJeu 8 Sep - 0:20

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Andrew McAllen
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyDim 11 Sep - 4:23

Il y a quelques mois de ça, comme à chaque début de semestre, les élèves de première année étaient le sujet principal des conversations du dîner. À l’extrémité d’une table, les Cinq Plumes discutaient des dernières recrues arrivées le soir même.

-" Vous avez vu la grande blonde qui vient de passer devant Kalawei ? "
-" J’ai déjà un rencard avec elle Cool "
-" Sans déconner ? "
Rires.
-" Hey, regardez-moi ce canon, à la table des Cinna ! "
-" Oublie-la, Andy Very Happy "
-" Pourquoi ? C’est qui ? "
Sourire malicieux de la part de Malloy.
-" La cousine de d’Orcy. "

Il ne s’en rappelait pas, mais à ce moment, Andrew s’était étonné de la réponse de Malloy. Évidemment, rien qu’en regardant Amalia, n’importe qui pouvait deviner une famille noble fortunée derrière l’élégance qu’elle dégageait, mais il y avait autre chose. Aucune sévérité ne ressortait de son visage. D’un doux sourire, elle hochait poliment la tête à sa voisine de droite qui lui demandait de lui passer le jus de citrouille. Rien à voir avec le caractère hautain de Mélite d’Orcy. Un commentaire de Ted le tira de sa contemplation, et plus jamais Andrew ne s’attarda sur Amalia De Lenn dans les semaines et les mois qui suivirent… Jusqu’à très récemment. Un coup du hasard, une coïncidence inattendue, appelez ça comme vous voulez. Ils n’avaient rien à se dire, mais discutèrent quand même. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, Andrew sentait cette chose à la fois étrange et réconfortante s’installer entre eux. Une sorte de lien qui se tissait et dont il voulait recouvrir d’or pour ne pas lui permettre de se briser. Avant de se laisser, peu avant l’aube, il lui donna une encre magique invisible, lui jurant de venir la retrouver à l’observatoire lorsqu’elle l’utiliserait pour marquer une croix à côté de l’horloge au-dessus de la cheminée de la salle commune.

La semaine dernière encore, ils s’étaient croisés dans le hall sur l’heure du déjeuner. Andrew remarqua sa présence, mais ne lui accorda pas un seul regard. Quelque part au fond de lui, il s’enorgueillit de ce secret qui, il en était sûr, personne ne comprendrait. Lorsqu’elle passa près de lui, un sourire vint rehausser le coin de ses lèvres, et sans un regard en arrière, il rejoignit son assiette de macaroni à la table des Plumentine. Il attendait qu’elle lui fasse signe, et ce soir, elle l’avait enfin fait ! Une fois en haut de l’observatoire, il ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre. Ce qu’il fit, jusqu’à ce qu’elle pousse la porte. Il leva les yeux vers elle, et aussitôt, elle s’excusa. Mais de quoi ? D’être en retard ? D’hésiter, encore à l’instant même ? Amalia se livrait, vulnérable, et alors qu’elle prenait place à ses côtés, le seul réflexe d’Andrew fut de vouloir la protéger de la décision qu’elle venait de prendre, parce qu’elle la regretterait forcément un jour. Andrew se saisit de sa baguette magique et murmura un sortilège, parce qu’il voulait égoïstement qu’elle reste, et ce, malgré la question aux allures simples et à la réponse compliquée qu’elle venait de lui poser.


" Salveo maleficia "

Un voile d’argent les entoura, créant une sphère invisible atour d’eux.


" Personne peut nous voir, c’est un sortilège de protection. "

Il déposa sa baguette entre Amalia et lui avant de balancer avec nonchalance la tête vers l’arrière pour regarder les étoiles. S’il pouvait éviter de croiser son regard, elle ne verrait peut-être pas qu’elle venait de toucher, sans le savoir, un sujet enfoui qu’il n’évoquait jamais.


" C’est une longue histoire, mon patronus. "

Andrew fit une pause, prit une longue inspiration et ramassa un autre caillou qu’il fit tourner entre ses doigts.

" Je ne l’ai pas appelé depuis des années. Six ans, peut-être sept, j’sais plus trop. Il a la même forme que celui de mon arrière grand-père. Ça m’a toujours rendu fier, même si c’était un Mangemort, parce qu’il est mort en faisant ce en quoi il croyait. J’trouve ça un peu con, ces histoires sur le sang des sorciers, et j’me moque bien d’être un sang pur, si tu veux tout savoir, mais pour lui ça comptait, et il s’est battu pour défendre ça. "

Le nom de Wilfric McAllen était davantage connu en Europe, surtout d’où il était originaire, en Angleterre. Il n’avait pas été arrêté, il était mort au combat, dans un duel contre un sorcier appartenant à l’Ordre du Phénix qui le pistait depuis plusieurs mois. Mais l’histoire du patronus ne s’arrêtait pas là.

" Tu sais, mon patronus, il a la forme d’un serpent. "

Et Andrew savait qu’Amalia avait déjà vu son pendentif, le soir où il l’avait retiré de sous sa chemise pour l'enlever de son cou et le jeter par la fenêtre de la salle commune. Il ne le portait plus à présent, mais la forme de couleur argentée qui pendait au bout de la chaîne et qui dormait au fond d’un tiroir scellé par la magie depuis quelques semaines n’en restait pas moins celle d’un serpent. Par conséquent, son patronus ne lui inspirait aujourd’hui qu’émotions contradictoires et il n’avait pas tenté de lancer un Expecto Patronum depuis tout ce temps pour vérifier s’il parvenait encore à lancer efficacement le sort. Andrew n’avait jamais croisé ni même vu de Détraqueur de toute sa vie. Il savait faire le sort parce qu’il était au programme des ASPIC. Il l’avait réussi du premier coup, à l’époque, un patronus corporel tout beau tout neuf en forme de serpent ondulant autour de lui comme s’il nageait dans l’air.

" J’sais plus trop à quoi je pensais, sûrement à un souvenir d’enfance, avant que j’déçoive mon père en refusant une bourse en sport contre des études à l’étranger pour devenir Auror. J’suis pas sûr que ce genre de souvenir soit suffisant, aujourd’hui. "

Lâchant finalement les étoiles des yeux, il jeta le caillou par-dessus la rambarde derrière lui.


" T’arrives à lancer le sortilège, toi ? "

Il s’inquiétait davantage de savoir si une De Lenn pouvait répondre par l’affirmative. Un souvenir heureux et puissant, c’était pas forcément gagné. L’espoir fonctionnait aussi, tant que la pensée restait tangible et forte. Andrew jeta un regard en biais en direction de sa baguette magique sur le sol.
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyDim 11 Sep - 18:41

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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyMar 13 Sep - 14:20

Huit ans plus tôt


" Un patronus prend habituellement une forme animale correspondant à son sorcier. Ne vous en faites pas si vous ne réussissez pas du premier coup, ça viendra. Maintenant, à vos baguettes, et n’oubliez pas, vous devez penser à un souvenir heureux, quelque chose de fort, et vous y accrocher. "

À côté d’Andrew, Alex regardait sa baguette magique d’un air dubitatif, peu persuadé qu’un patronus pourrait en sortir. Pour les quelques sceptiques comme lui, le professeur Williams sonda sa classe en tapant sa propre baguette dans la paume de sa main, un tique qui ne le quittait jamais plus de dix minutes.

" McAllen, venez vers l’avant. "

Habitué de démontrer aux autres que le sortilège du jour n’était pas aussi difficile qu’il n’y paraissait, Andrew s’exécuta, puis s’immobilisa à la hauteur de son professeur qui indiquait à la classe le sort adéquat à utiliser. Andrew sortit sa baguette et en observa l’extrémité un instant. Tout le monde en fit autant, certains retenant leur souffle en voyant le garçon le plus doué du cours fixer sa baguette magique en silence. Un souvenir heureux, alors ? Andrew ferma les yeux et se laissa imprégner d’un souvenir. C’était le matin de Noël, sa mère apportait des tasses de chocolat chaud alors que son père venait de lui tendre le paquet contenant son premier balai. Assise sur la table devant lui, sa sœur s’agitait dans tous les sens, le sourire jusqu’aux oreilles, lui intimant de lâcher son fichu balai pour enfin ouvrir son cadeau. Ce souvenir en tête, Andrew lança le sortilège. Il parvenait à voir la lumière qu’émettait son patronus à travers ses paupières closes, mais il perdit rapidement sa concentration lorsque des murmures s’élevèrent autour de lui. Andrew ouvrit les yeux, et le serpent argenté qui ondulait au-dessus de sa tête le laissa tout aussi étonné que les autres. Le professeur Williams le remercia rapidement d’un visage interdit alors que le patronus s’évaporait dans l’air.

Lorsqu’il fit part de ses inquiétudes à son père à ce propos, en réponse à son hibou, Andrew reçu une vieille boite noire en métal accompagnée d’un mot de son père lui apprenant que son patronus était le même que son arrière grand-père. Pour satisfaire la curiosité de son fils, Isaac McAllen lui avait envoyé tout ce qu’il restait de cet homme, soit cette antique boite noire et le peu qu’elle contenait. Intrigué, Andrew vida le contenu sur son lit et observa d’abord méticuleusement chacune des photographies. L’homme affichait un mince sourire discret sur la majorité des clichés. Il y avait aussi un bout de parchemin jaunit sur lequel Andrew pouvait lire les résultats scolaires de son aïeul, que des notes optimales. Au bas de la feuille, il y avait le sceau de Poudlard, et plus à droite, l’emblème de la maison de Serpentard. Ruse et ambition, voilà ce que signifiait le serpent ! Soulagé que ça ne soit finalement pas un mauvais présage, Andrew se leva d’un bon pour aller le dire à Alex, renversant par la même occasion la boite de métal qui émit un cliquetis suffisamment étrange pour l’arrêter dans son élan. Un petit tiroir faisant office de double fond s’était cassé dans la chute. Andrew s’en approcha, et découvrit la véritable identité de son arrière grand-père, celle du Mangemort.


_____


Un sourire traversa le visage d’Andrew lorsqu’il vit la mésange prendre forme et s’envoler en laissant des filaments d’argent derrière elle. Comme Amalia, l’oiseau était attiré vers le ciel. Andrew l’écoutait raconter son souvenir. Encore cette euphorie à l’idée de s’envoler plus haut. Andrew se demanda si Amalia aimait grimper sur un balai. Il jeta un regard en biais vers Amalia, se disant que ce ne devait sûrement pas être approprié pour une jeune fille de son rang de voler comme ça sur un balai. Ou alors c’était comme l’équitation, et il y avait une technique, une façon de placer ses jambes. L’observatoire était devenu silencieux, chacun aux prises avec leur questionnement respectif sur l’autre. Au bout d’un court moment, Amalia lui saisit la main dans un geste ralenti. Toujours muet, Andrew l’observa faire, soulevant son bras pour suivre le mouvement. Elle lui fit tenir sa baguette, abandonnée un peu plus tôt sur le sol, refermant ses doigts sur les siens. La voix d’Amalia résonna doucement, mais la fin de sa phrase se perdit dans sa gorge. Andrew ramena sa baguette vers lui lorsqu’elle retira ses mains.

" Réessayer, hein ? "

Oui, peut-être. Même si c’était dur. Andrew savait qu’elle avait raison, mais à moins de croiser le chemin d’un Détraqueur dans les jours à venir, ce qu’il ne croyait pas possible, il repousserait sûrement ce moment à une date ultérieure. Amalia lui posa une nouvelle question reflétant la même crainte qu’il avait eue pour elle en lui demandant si elle pouvait invoquer un patronus. Si elle faisait référence aux autres Plumes, Andrew ne pouvait qu’approuver. Avec eux, ça oui qu’il riait, et plus que nécessaire ! S’il devait lancer à nouveau un patronus, ce serait avec un souvenir où Alex, Ted, Elias et Malloy apparaissaient. Si elle parlait des autres, c’était plus compliqué, moins sûr, mais pas avec tout le monde. Lauréline l’amusait beaucoup. Thèdes aussi, à une époque. Pour les autres, c’était bien souvent un rire contrôlé, celui du Plume. Malheureusement, pour toute réponse, il n’eut que le temps d’hocher la tête car Amalia enchaîna sur une autre question. Cette fois, il se figea. Comment faisait-elle ? Personne ne s’était intéressé à la forme de son patronus, ni à la façon dont il avait pu se retrouver avec le pendentif de la fille qui lui avait brisé le cœur avant de mourir. Un sourire au coin des lèvres, Andrew se passa la main dans les cheveux. Avait-elle un troisième œil, un sixième sens ?

" Tu poses de drôles de questions. "

Comment lui dire la vérité sans lui mentir ?

" Je l’ai repris, c’est moi qui le lui avais offert. "

La réponse plana un instant dans l’air. Andrew n’était pas certain qu’elle se contente de cette vague explication. Il ne savait pas non plus s’il voulait qu’elle insiste ou au contraire, qu’elle ne cherche pas à creuser davantage le sujet. Il l’observa, elle semblait hésitante, alors il prit les devants pour demander à son tour. Il parlait toujours à voix basse malgré leur isolement dans la bulle protectrice invisible. Leur relation encore indéfinie, leur conversation, tout devait rester secret.

" Dis, qu’est-ce que tu penses de ta cousine ? "

Andrew leva les yeux vers Amalia. Il n’était pas de l’aristocratie, ni de ces gens avec qui il fallait peser chaque mot par peur des conséquences. Cela n’empêcherait pas Amalia de choisir ses mots, il s’en doutait. Andrew ne cherchait pas vraiment à avoir une opinion sur Mélite d’Orcy. Contrairement à Elias, il ne l’avait jamais vu, et il s’en moquait bien, parce qu’elle s’était trop enfoncée dans le tourbillon de cette aristocratie qu’il méprisait tant. Amalia était différente. S’il posait la question, c’était pour mieux la cerner, elle. Il voulait comprendre son hésitation, le pourquoi de cette manie de ne jamais finir ses phrases. Pourquoi si peu de confiance en ses moyens alors qu’à côté, la grande Mélite d’Orcy en avait à revendre ? Tenez, encore cette colère qui montait, rien qu’à y penser.



Dernière édition par Andrew McAllen le Mer 14 Sep - 16:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyMer 14 Sep - 15:46

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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyJeu 15 Sep - 1:01

En devenant l’un des Cinq Plumes, Andrew McAllen s’était perdu lui-même, et c’était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Avant que ça se produise, il ne riait plus du tout. Alex avait cherché à le secouer plus d’une fois, sans succès. C’est en Irlande, peu de temps après avoir rencontré Elias, Ted et Malloy, qu’il était devenu quelqu’un d’autre, sans jamais vraiment laisser derrière lui ce pourquoi il avait traversé un océan entier. Il avait abandonné l'Amérique pour mettre de la distance entre ce souvenir et lui, et il avait échoué. Pire que ça, son pendentif ne quittait toujours jamais son cou, jusqu’à cet été où même de son tiroir, il le narguait sans cesse sur cette impulsivité passée qui le hantait. Chaque jour, il portait son fardeau, arpentait les couloirs de l’université avec une insouciance en laquelle il ne croyait même pas. Mais ce en quoi il croyait n’avait plus d’importance. Il ne se posait plus de questions, se contentant d’être celui qu’il voyait à travers les yeux des autres. En d’autres termes, il était devenu le plus séduisant imbécile de l’école, et plus il faisait l’idiot, moins on cherchait à le connaître. Il leur avait jeté de la poudre aux yeux à tous. À tous ! L’illusion était tellement parfaite que personne ne cherchait plus loin. Quelle bénédiction que ce jeu des apparences ! Mais comme tout illusionniste, Andrew espérait secrètement rencontrer, dans l’audience, ce spectateur perspicace qui saurait déceler le truc, distinguer le vrai du faux. Au grand jamais il n’aurait cru qu’Amalia De Lenn serait cette personne.

Andrew ressentait la même impression qu’elle, redoutait que la nuit ne disparaisse pour laisser place à une aurore qui annoncerait leur inévitable séparation alors qu’il y avait tant à se dire, encore ! Il oublia de lui faire part de ce sentiment partagé. Croiser le regard d’Amalia troqua son calme apparent contre une appréhension grandissante. Les questions fusèrent avec émotion, l’une après l’autre, et Andrew fronça les sourcils, soutenant son regard. Elle le comprenait trop bien, pour une étrangère. Oui, la peur l’étranglait, l’étouffait jusqu’à le faire suffoquer. Il la ravala, et pencha son visage au-dessus de celui d’Amalia. S’il lui expliquait, peut-être, alors peut-être, pourrait-elle mieux saisir la situation.


" Si je partais, là, maintenant, tu n’essaierais pas de me retenir ? Tu resterais muette dans ce silence si calme, si peu dérangeant à tes yeux ? Tu n’as vraiment aucun besoin ni aucune envie irrésistible de savoir, plus forte que ta propre volonté ? "

Parce que moi, oui ! Parce que moi, je saisirais ta main pour te garder à mes côtés, ne serait-ce que pour quinze minutes, une heure ou toute la nuit entière ! Ces mots, il ne les dit pas. Inversement, il espérait qu’elle pourrait les lire dans le timbre de sa voix, comme elle avait si habilement su voir au-delà de son masque rieur, la première fois qu’ils se retrouvèrent tous les deux seuls dans la salle commune. Ce n’était pas un test, qu’un espoir de fou. Il voulait croire qu’au fond d’elle-même, les réponses importaient. Andrew ignorait la place qu’elles pouvaient avoir dans l’esprit d’Amalia, mais égoïstement, il voulait qu’elles comptent plus que tout le reste, convaincu pourtant qu’une chose pareille tenait de l’impossible. Il ne voulait pas qu’elle se taise, jamais. Voilà qui il était ; le garçon qui voulait l’impossible. Andrew s’accrochait à son regard, cherchait à y lire ce que lui-même ne parvenait pas à lui dire. Elle baissa les yeux. Lentement, il appuya une épaule sur la rambarde, respirant à peine, tourné vers elle.

" Imagine un instant que je te demande de me livrer ton plus grand secret, le ferais-tu ? "

Il lui laissa un instant pour réfléchir.


"J’y pense sans cesse, mais j’crois pas que tu pourrais comprendre. "

Il ne voulait pas la vexer, c'était pas du tout l'idée. Il aurait pu lui mentir, mais alors sa présence ici n'aurait plus de sens. Personne ne savait, pas même Alex, et pourtant il considérait ce dernier comme un frère. En quoi Amalia était-elle différente ? Non, ce n’était pas la bonne question. Merde… Laquelle devait-il se poser, dans ce cas ? Andrew avait le bout des doigts glacé, ne s’en rendait même pas compte, trop préoccupé par ce moment qu’il avait tant de fois imaginé et redouté.

" Tu sais, il n’y a pas grand-chose à dire, sur elle. Je ne sais pas si le pendentif a déjà représenté autre chose de plus qu’un collier, à ses yeux. Je l’ai acheté dans une boutique à York, où je vis. Le bâtiment est à louer, maintenant. J’ai entendu dire que le joaillier avait fait faillite. C’était pas la ville idéale pour lancer son commerce, s’tu veux mon avis. Je le lui ai donné pour qu’elle réussisse son BUSE. Pour moi, le serpent a toujours été le symbole de l’ambition. L’ironie dans tout ça, c’est qu’elle n’a jamais passé ses examens puisqu’elle est… "

Andrew s’interrompit avant de laisser échapper un soupir et de conclure.


" Je l’ai récupéré après, en l’enlevant de son cou, tout simplement. "

À présent qu’il avait fait un pas en avant, le suivrait-elle ? Andrew ne savait pas quoi ajouter sur son patronus, persuadé que sa crainte de lancer le sortilège à nouveau était irrationnelle. Il n’y avait pas toujours de raison derrière un geste, non plus. C’était le cas de la réglisse dont elle faisait mention et qui n’avait été qu’une impulsion.

" Alors, c’est quoi la différence entre une De Lenn et une d’Orcy ? "

Avant ce soir, Andrew n’avait jamais poser un tel regard sur Amalia. Il espérait qu’elle relèverait la tête vers lui, qu’il croiserait à nouveau le vert clair au fond de ses yeux. Entre eux naissait quelque chose qui, il n’y a pas si longtemps, n’existait pas. À cela s’entremêlaient d’énormes risques de chaque côté, mais il était encore trop tôt pour les voir clairement. Tout en haut de l’observatoire, derrière la barrière invisible, le reste du monde appartenait à une autre dimension.

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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyJeu 15 Sep - 20:28

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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyDim 18 Sep - 1:51

Il n’avait aucune intention de partir, il voulait seulement l’entendre le lui dire, s’assurer qu’elle le désirait autant que lui. Dans un souffle, elle confirma tout, et l’intonation de sa voix emprisonna définitivement les pieds d’Andrew à ses côtés jusqu’aux fatidiques premiers rayons de soleil. Amalia ne répondit pas à son autre question, et en la voyant détourner le regard, Andrew supposa qu’il avait vu juste en devinant qu’elle se refusait à lui dévoiler son plus grand secret. L’idée qu’il puisse être ce si grand secret ne lui effleura pas l’esprit une seule seconde. Penchant plutôt pour une histoire de famille compromettante, d’autres questions se bousculèrent dans son esprit. Pour lui, il n’existait pas de familles heureuses au sein de l’aristocratie. Le bonheur y étant forcé, à moins d’être très chanceux, il fallait vivre sans pouvoir faire ses propres choix. Et surtout, surtout, ne jamais déroger de ce chemin tracé à l’avance par quelqu’un d’autre. Andrew ne s’offusquait pas du silence d’Amalia puisqu’il ne pouvait pas non plus lui révéler l’importance de son pendentif. Il aurait voulu lui raconter toute l’histoire, mais par où commencer, et quels mots utiliser ? Andrew ne connaissait pas assez Amalia pour comprendre la signification de ses gestes qui, il l’espérait, deviendraient un jour familiers. Peut-être alors se diraient-ils ce qui, ce soir, ne pouvait franchir leurs lèvres à tous les deux.

" Je ne le veux pas non plus. "

Articuler chaque mot lui donnait l’impression d’ajouter de la véracité à ses propos habituellement si légers. Il se releva en fourrant ses mains dans les poches de son pantalon, puis s’adossa contre le même parapet où Amalia venait de prendre appui. Le regard lointain, il l’observait alors qu’elle lui racontait ce qui la liait à Mélite, à savoir leur différence.

" Un pion, hein… "

Il ne parvint pas à dissimuler sa désapprobation aux vues de la situation dans laquelle Amalia se trouvait. En vérité, il était indigné pour elle. Comment pouvait-on lier les mains de quelqu’un comme ça ? Andrew ne comprenait pas l’importance de cette hiérarchie qui ressemblait à un abus de pouvoir injustifié. Jusqu’à sa présence à l’université, tout était calculé ?! Pourquoi les pères imposaient-ils un destin spécifique à leurs enfants ? Le sien avait fait pareil, et lorsqu’Andrew s’en était éloigné, plus une fois son père ne lui adressa la parole sans ce ton de reproche, cachant maladroitement l’amertume causée par la décision de son fils. À quoi bon avoir devenir parent, si c’était pour leur accrocher des ficelles aux poignets ? Andrew n’avait qu’une envie, couper celles d’Amalia pour la libérer de cette emprise. Se rapprocher de Mélite d’Orcy, mais à quoi bon ? Dans quel but ? Devenir une pièce essentielle de l’échiquier ? Ce n’était pas nécessaire. Il devait y avoir un moyen d’éviter ca. Il y avait toujours un moyen, mais il en savait trop peu pour trouver quelque chose.

" Que s’est-il passé, à Beauxbâtons ? "

Sa question se perdit dans le silence. Les mains d’Amalia se serrèrent sur la rambarde et elle se tourna vers lui. Ce qu’elle lui dit à ce moment-là le surprit. D’abord parce qu’il était le seul à s’insurger sans cesse contre les rouages de cette aristocratie dont il ne faisait même pas partie, et voilà qu’Amalia exprimait ce qu’il avait toujours pensé. Elle ne voulait pas être une marionnette, un pion dans un jeu où l’amusement était une affaire réservée aux marionnettistes, ou à la royauté, ce qu’elle n’était pas. Andrew ignorait tout de la Mélite d’Orcy dont Amalia lui parlait. Si Elias était parvenu à voir au-delà de son masque impassible, alors peut-être n’était-il pas trop tard pour qu’elle coupe ses propres cordes, mais Andrew en doutait. L’épisode entre Elias et d’Ollenburg à la grande salle lui semblait suffisamment éloquent quant au côté duquel elle se tenait. Il comprenait néanmoins ce qu’Amalia cherchait à lui dire, et hocha silencieusement la tête pour le lui signifier.

" Et si tu refusais de jouer leur jeu plus longtemps, il se passerait quoi ? "

Les rois ne peuvent pas quitter le trône, mais les pions ne sont pas indispensables, d’autant plus qu’il est facile de les remplacer. Qu’est-ce qu’un pion en moins, dans une partie d’échecs ? Pas grand-chose, au fond. Andrew vit Amalia frissonner. Il se tourna vers elle alors qu’elle remontait sa veste sur ses épaules.


" T’obliger à être un pion, ce serait comme forcer un poète à devenir soldat. "

Andrew sortit les mains de ses poches et les enveloppa naturellement autour de celles d’Amalia. Risquait-elle d’être déshéritée ? Sa cousine pouvait-elle aller jusqu’à la renier ? Était-il impossible pour Amalia d’être simplement considérée comme une fille et une cousine ? Plus important, pouvait-elle choisir une vie sans leur appui ? L’avait-elle encore, pour commencer, si son devoir était de retrouver ce lien perdu autrefois à Beauxbâtons ? Alors qu’il se questionnait, Andrew sentait progressivement la chaleur quitter ses paumes immobiles. Il jeta un regard à Amalia qui fixait leurs mains. Elle ne parlait pas, mais ses doigts étaient tendus. La rendait-il mal à l’aise ? Il lui était si normal de toucher les gens qu’il ne pensa que maintenant à son geste. Andrew ne jouait pourtant pas son rôle de Plume, Amalia devait sûrement s’en rendre compte, et malgré tout le contact semblait la mettre mal à l’aise. Comme la mésange, Amalia lui parut soudain sauvage, peu facile d’approche. Il venait de l’attraper en plein vol alors qu’il aurait dû tendre la main et laisser venir à lui. Il retira ses mains et les frottèrent l’une contre l’autre pour les réchauffer.

" C’est quand, ton anniversaire ? "

C’était à son tour de porter son attention sur l’horizon. Pensif, il se demanda ce qu’elle pouvait bien recevoir comme présent. Qu’est-ce que les aristocrates s’offraient, entre eux ? Fêtaient-ils seulement les anniversaires, ou était-ce trop sentimental pour des gens de leur rang ? Une lettre absente de toute émotion livrée par hibou suffisait-elle ? Mélite d’Orcy lui avait-elle déjà offert un cadeau ? Encore là, ils ne pourraient rien s’échanger d’autres que des mots. Un objet serait trop risqué, parce qu’il y aurait toujours quelqu’un pour le remarquer et demander sa provenance. Et s’ils mentaient ? Andrew laissa les questions se succéder dans son esprit sans chercher à les arrêter.

" Il y a autre chose que je voudrais savoir…"

Un sourire complice se forma sur son visage.

" De quelle couleur, tes murs ? "

Elle seule pouvait comprendre. Un arc-en-ciel de couleurs défila sous ses yeux. Il y mêla des tapisseries, se rappelant qu’elle vivait dans un manoir, s’arrêta instinctivement sur un ton violet, puis sur un rouge velours. Si personne n’essayait de les comprendre, ils le feraient tous les deux, sans eux. Sans attendre sa réponse, il enchaîna une autre question.

" J’me demandais aussi ce qui pouvait te faire rire, à part les balançoires ? "

Et si elle riait encore, maintenant qu’elle était devenue grande…
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyDim 18 Sep - 21:18

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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyLun 19 Sep - 21:42

Il comprenait Beauxbâtons, reconnaissait la différence énorme de situation lorsqu’elle la comparait à Swyn. Et encore une fois, il en voulait à Mélite d’Orcy de jouer si bien son rôle de patin. Pantin qu’on pouvait laisser libre de ses gestes parce qu’il ne lui viendrait jamais à l’esprit de questionner quoi que ce soit par elle-même. Voilà ce qu’elle était, et voilà ce qu’Elias devait tenter de briser depuis à peu près un an. Andrew n’avait jamais réellement prit le temps de discuter de ce sujet avec lui, d’abord parce qu’il croyait qu’une telle conversation serait aussi inutile que brève, ensuite parce qu’il sentait que ça ne le regardait pas. Elias leur avait déjà dit qu’il ne pouvait pas leur expliquer son problème avec d’Orcy, de toute façon, alors à quoi bon ? Dans tous les cas, la personne que pouvait être Mélite d’Orcy échappait complètement à Andrew. Pourquoi cet égard envers Amalia à Beauxbâtons, et pas ici ? Il ne savait pas comment obtenir les réponses sans la confronter, et s’il le faisait, non seulement il perdrait Amalia, mais on associerait son nom au sien, murmurerait dans les couloirs des propos aptes à entacher son honneur. C’était sans compter qu’il repartirait les mains vides, sans aucune réponse, ayant accompli plus de mal que de bien. Il s’en voudrait à coup sûr. Être sang pur ne suffisait pas pour aborder une De Lenn en public, surtout pas avec la réputation qu’il avait. Personne ne comprendrait, et tous tireraient la même et mauvaise conclusion, en l’occurrence qu’Amalia était la proie du moment alors qu’elle était tout sauf ça. Rien n’y ferait, et ce serait la fin. Andrew accepta donc de ne pas connaître les raisons derrière les agissements d’une d’Orcy, pour le bien d’une De Lenn. Après tout, son attitude à lui aussi avait changé, entre Salem et Swyn.

" Si t’es un pion, que tu veuilles jouer ou non n’a aucune importance, parce que lorsqu’ils te diront de bouger, d’avancer ou de frapper, t’auras pas le choix, Amy, parce que t’es sur l’échiquier. "

Il y avait tant de contradictions dans ce qu’elle lui disait. Elle devait se rapprocher de sa cousine, mais en même temps, elle n’avait jamais cherché à savoir pourquoi, ni dans quel but. Peut-être ne tenait-elle pas un rôle important, mais au fond, qu’en savait-elle, si tout ce qu’elle faisait était de chercher à éviter les faux pas ? Elle ne pourrait pas éternellement se cacher dans l’obscurité des cases noires dans l’espoir de se faire oublier. Amalia lui parla de son père, de sa peur de le décevoir pour ensuite rappeler à Andrew ce jour fatidique où il avait déçu le sien en lui annonçant qu’il abandonnait le Quidditch pour devenir Auror. Elle s’interrompit, sûrement parce qu’encore une fois, c’était difficile à expliquer, et que les mots ne parvenaient pas à se frayer un chemin jusqu’à ses lèvres, préférant sans doute mourir quelque part en chemin, alors il prit le relais.


" Mon père n’a jamais accepté ce que je suis devenu. Pas le Plume, ça il ne le sait même pas, mais la carrière d’Auror. J’crois qu’il espère toujours que je change d’avis et que j’arrête de gaspiller mon talent à l’autre bout du monde alors que ma vie et mon avenir se trouvent en Amérique, comme il dit. "

C’était il y a six ans. Andrew n’avait pas eu de nouvelles depuis. Sa mère et sa sœur lui écrivaient de temps en temps, mais pas un seul mot de son père. Le silence total. Pourtant, devenir Auror, ce n’était pas rien, comme ambition. Malgré tout, ça ne suffisait pas pour l’homme qu’était son père. Avait-il raconté à tout le monde que son fils suivrait un jour ses traces ? Andrew avait cru à ce destin, à une certaine époque, mais où était le mal à vouloir le changer en cours de route ? Son père n’était qu’un égoïste, et il en pensait tout autant du père d’Amalia.

" Je ne pense pas rentrer, de toute manière. "

Il y pensait depuis longtemps. Une fois ses études terminées, Andrew ne comptait pas retourner aux États-Unis. Il n’avait pas la moindre idée d’où il irait, mais comme on avait besoin d’Aurors partout, ça n’allait pas être un problème. Il chassa ces pensées, parce que c’était trop loin dans le futur, et qu’Andrew préférait de loin se concentrer sur l’instant présent, sur Amalia et la couleur de ses murs. Sa question la fit sourire. Essayant de s’imaginer une chambre aux murs beige recouverts de dessins, l’image qu’il s’en fit n’était pas très éloignée de la chambre de sa sœur lorsque, gamine, elle collait des tonnes de dessins et de photographies non seulement sur les murs mais jusqu’au plafond incliné au-dessus de son lit. Andrew enregistrait parallèlement la date du deux novembre dans un recoin de sa tête alors que pour la première fois de la soirée quelque chose sembla amuser Amalia. Il comprit qu’il s’agissait de son avis à propos des nobles dont elle faisait partie.


" T’es pas comme les autres aristocrates, justement, mais j’suis curieux, c’est quand la dernière fois que t’as mangé une pizza ? "

Il lui rendit son sourire, songeant qu’elle avait peut-être raison, et qu’il ne voyait que la part d’ombre de la bourgeoisie, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Andrew aimait la liberté, comme celle de voler sur un balai, parce qu’à ce moment-là, sa seule limite, c’était le ciel. Il ne voyait pas l’intérêt de s’enfermer derrière les barreaux doré d’une classe sociale qui ne faisait que se pavaner entre eux pour voir qui portait le plus beau masque d’hypocrisie. Ne pas dire ceci, ne pas agir comme cela et blablabla. Il ne pouvait s’empêcher de penser que l’aristocratie formait des esclaves de mœurs depuis longtemps dépassés. Il était toutefois rassuré qu’Amalia puisse voir au-delà de toutes ces idées préconçues. L’énumération des choses pouvant la faire rire ne fit que renforcer la conviction d’Andrew à ce propos. Il ricana lorsqu’elle en arriva à mentionner les jeux de cartes alors qu’elle disait ne jamais faire rire les gens.


" Ce que t’as dit sur les cartes il y a deux secondes, c’était marrant ! "

D’autant plus que c’était très vrai. Il ignorait à quoi pouvait jouer Amalia, mais il était prêt à mettre sa main au feu que le strip-poker ne figurait pas sur la liste. Quant au genre de questions qu’elle pouvait lui poser, l’avis d’Andrew était très arrêté à ce sujet.

" Tu peux me demander ce que tu veux. "

À ces mots, le silence retomba. Joyeuses ou pas, il savait que toutes les questions d’Amalia étaient porteuses de sens. Les réponses l’étaient toutes autant. Tout ce qu’ils se disaient avait de l’importance.

" À part l’Observatoire, tu veux dire ? "

La réponse lui vint spontanément. Il sourit, échangea un regard avec Amalia, chercha à citer d’autres lieux et… Non. Il ne pouvait penser à aucun autre endroit. Andrew avait des souvenirs partout, tant à l’université qu’au village de Bourg-en-bière qui brillait au loin. Certains étaient heureux, d’autres moins. Il y avait beaucoup de futilités dans le lot, d’histoires sans lendemain et de situations abracadabrantes. Andrew s’attachait davantage aux moments qu’aux lieux. Il fréquentait souvent la Pimentine, mais sans les autres Plumes, l’endroit n’était qu’un pub comme un autre. La bibliothèque l’ennuyait, et la salle de musique n’avait rien d’extraordinaire non plus.

" Ouais, que l’Observatoire, en fait. "

Il n’y avait pas de déception dans sa voix, bien au contraire. L’Observatoire, c’était leur refuge à tous les deux. Le seul endroit qu’il considérait un peu spécial, d’autant plus que si Andrew y venait seul, le coin où ils se tenaient en ce moment près de la rambarde nord aurait pour lui un sens que les autres ignoreraient, parce que c’était le lieu de leurs rendez-vous secrets.

" Tu crois qu’on se verra encore, après l’université ? "

La question semblait anodine, dite comme ça, mais pour ceux qui le connaissaient un minimum, le futur n’avait jamais été d’un grand intérêt pour Andrew. Sans un mot de plus, il glissa doucement ses doigts entre ceux d’Amalia en observant les nuages gris passer dans le ciel.
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyVen 23 Sep - 21:15

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Andrew McAllen
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyLun 3 Oct - 20:24

" On devrait pouvoir compter sur eux avant l’inverse. "

Ça n’empêchait pas le père d’Amalia d’être un homme bien, loin de là, et Andrew estimait lui-même beaucoup le sien. Malgré cette conviction, et surtout à cause d’elle, il serrait les dents parce que son père ne le comprenait pas. Si ce dernier pouvait accomplir tant de chose, pourquoi ne pouvait-il pas accepter que son fils veuille prendre un autre chemin que celui qu’il lui avait si bien tracé ? S’il préférait les routes sinueuses, lui ? C’était injuste, son père ne faisait que s’entêter, et ça le révoltait. Andrew s’énervait rien qu’à l’idée d’y songer alors qu’Amalia restait calme pour deux.

" Je sais pas comment tu peux tolérer tout ça. "

Il fixait toujours l’horizon, les sourcils froncés, jusqu’à ce que la voix d’Amalia l’incite à tourner la tête vers elle, détendant un peu les plis sur son front.

" Je ne le regrette pas, c’était ce que je voulais, et puis je rentre chez moi pour les fêtes de Noël, cette année. Ma mère est ravie. Pour mon père, j’en sais rien, ma sœur dit qu’il a un match important le soir du réveillon, mais qu’il fera son possible pour rentrer à la maison le lendemain. Je n’ai personne d’autre, là-bas. "

Il ne répondit pas immédiatement aux autres questions, il n’y avait jamais songé. Ça faisait tellement longtemps, et il y avait tant de « si » et de « peut-être » dans les suppositions d’Amalia qu’il lui était impossible d’être sûr de quoi que ce soit. Mais si son père ne lui en voulait plus, sa mère lui en aurait forcément touché mot dans ses lettres, et il n’y avait rien à ce sujet. Non, Andrew était persuadé que son père lui en voulait encore.

" Il m’a tourné le dos en ne pensant qu’à lui-même, alors oui, je lui en veux. J’avais seize ans, besoin de son soutien, et il me l’a refusé, alors j’ai apprit à faire sans, c’est tout. Et je préfère ça à une vie que j’aurais pas choisie. "

Le silence retomba, étrangement confortable, voire peut-être même chaleureux, comme les lumières du village qui brillaient au loin derrière eux. Quand Amalia le brisa d’un faible murmure, Andrew, lui, continua de rester muet. Que voulait-elle dire par répondre à moitié ? Il n’avait jamais été aussi honnête, révélait des choses qu’il n’avait jamais dites à personne, répondait à chacune des questions par une réponse sincère alors que le Plume qu’il était possédait un talent fou pour les éviter. Comment pouvait-il répondre à moitié alors qu’il avait déjà l’impression de trop en dire ? Qu’est-ce qu’il ne disait pas, et qu’Amalia voulait savoir ? De sa main libre, il s’ébouriffa brièvement les cheveux, embêté.

" C’est pas volontaire, j’le fais pas exprès. "

Ses réponses étaient peut-être trop brèves, il n’en savait rien. S’il essayait d’en dire plus, la prochaine fois qu’il ouvrirait la bouche, qui sait ? Andrew n’était pas habitué à de longues conversations, du moins pas comme celles de ce soir. Amalia venait de répondre à sa dernière question, son regard se levant vers lui à peine une seconde avant qu’elle ne le reporte sur l’horizon. Andrew y vit non pas une froideur de sa part, mais plutôt une crainte, dans ce regard fuyant. Le ton de sa voix était si neutre qu’Andrew ne parvint pas à croire à ce « non » qu’elle disait, et qui ressemblait tant à cette intonation de regret qu’elle prenait lorsqu’elle parlait de son père, ou de sa cousine. Il y avait un doute, une incertitude, comme si elle ne voulait pas vraiment y croire elle-même. Malgré tout, il ne chercha pas à l’interrompre, écoutant avec attention sa réponse jusqu’au bout. Amalia lui dessinait un futur qui ne lui inspirait rien d’autre qu’une accumulation de déceptions. Avait-elle si peu de foi en l’avenir ? Ce qu’elle disait ne lui plaisait pas, pas du tout. Comme un gamin, il avait envie de se jeter sur l’échiquier pour faire tomber toutes les pièces sur le côté, par terre, parce que les échecs, c’était trop chiant, et même pas drôle, comme jeu ! Mais pour une fois, il ne s’énerva pas. Andrew se rapprocha d’Amalia, comme si la proximité pouvait ajouter du poids à ses mots, contre ses mots à elle.


" Tu sais quoi ? Faudrait que je sois à moitié mort, pour ne pas venir lorsque tu feras un « x » au-dessus de la cheminée… Et j’ai déjà planté Malloy pour moins que ça. Je n’oublierai pas, et si tu ne peux pas venir, tu n’auras qu’à envoyer un hibou portant un « x » marqué à l’encre invisible sur un parchemin jusqu’à l’observatoire, et je saurai ce que ça veut dire. "

Il ponctua la fin de sa phrase d’un sourire confiant avant d’ajouter, pour démêler, certes à sa manière, toutes les contradictions qu’elle dressait devant lui :

" Droite ou gauche, on s’en fout, tant qu’on prend la même direction au même moment, y’a pas de raison qu’on ne se perdre de vue en chemin. "

Amalia lui avait dit ce qu’elle croyait. Maintenant, il lui disait en quoi, lui, il voulait croire. Andrew n’avait pas la moindre idée de ce dont l’avenir serait fait, mais il était le premier à penser que demain promettait d’être mieux qu’hier. Il n’avait aucun pouvoir sur le passé, et ce n’était pas faute d’avoir essayé de le changer. Peu de temps après avoir récupéré le pendentif, Andrew était entré par effraction dans le bureau du professeur Williams qui, il le savait, renfermait un Retourneur de temps. Grâce à d’habiles sortilèges, il avait contré le maléfice protégeant la cage de verre contenant l’objet magique, mais à peine glissait-il la chaîne en or autour de son cou que quatre sorciers, dont le professeur Williams et le directeur de Salem, le mobilisèrent avant qu’il ne puisse faire tournoyer le sablier. Andrew n’avait récolté aucune punition pour son acte, et il le devait à la compassion du professeur Williams qui rangea son Retourneur de temps dans un endroit qu’Andrew ne découvrit jamais. Aujourd’hui, il préférait vivre sur le moment présent, et mettre ses espoirs en demain, ou en mercredi prochain.

" Je viendrai. "

Andrew resserra inconsciemment ses doigts autour de ceux d’Amalia.

" Dis-moi… Tu parlais d’être mariée à un sang pur respectable, mais tu n’as rien dit sur ce que tu ferais d’autre. Tes études en symbolisme, c’est pas que pour te rapprocher de Mélite, ou pour te trouver un mari ? J’sais pas si tu t’en rends compte, mais tu ne parles jamais de ce que tu veux, toujours de ce que les autres attendent de toi. "

Il avait tout de suite su, rien qu’à la voir tirer les cartes devant les autres dans la salle commune, qu’elle aimait les arts divinatoires. Ensuite, elle lui avait parlé d’étoiles et de constellations, mais sa passion se destinait-elle à s’effacer quand le temps viendra, ou plutôt lorsqu’on le lui ordonnera, en lui disant que c’est assez, qu’elle en a profité plus que largement ?
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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyMar 4 Oct - 18:20

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MessageSujet: Re: D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi...   D'autres désirs et d'autres lois, une confiance en je ne sais quoi... EmptyMer 5 Oct - 1:48

Être parent, ça devait être pire que pas facile. Andrew était le premier à décréter que des gamins, il n’en voulait pas. Même chose pour le mariage. Pour éviter les prises de têtes, les promesses rompues et les déceptions qui laissent un goût aigre au fond de la gorge. Étrange paradoxe, pour quelqu’un qui croyait tant en la beauté du lendemain. Encore plus bizarre, lorsqu’on apprenait que son père et sa mère étaient mariés depuis près de trente ans. Mais dans la tête d’Andrew, tout n’était qu’une suite de raisonnements en l’air, sans véritable logique. Il se fiait à son instinct, suivait ses impulsions comme elles venaient, et plongeait, tête baissée. Il savait réfléchir, mais pourquoi faire compliqué quand il pouvait faire si simple ? La famille faisait justement partie de ce tas de choses beaucoup trop compliquées, alors il l’avait rayé de son futur comme il avait fait une croix sur sa relation avec son père. Et puis à force d’être considéré comme un idiot, il s’en servait, et utilisait cette excuse pour se justifier à droite et à gauche, ce qui ne l’aidait pas à raisonner. Être un Plume, c’était parler beaucoup pour de rien dire. À Amalia, il voulait raconter des choses qui comptaient, qui importaient, mais le Plume empiétait sur qui il était vraiment, ne lui permettant que des moitiés de vérités, des réponses à l’arrache, incomplètes. Pourquoi une si soudaine obstination ? Pour quelle raison vérifiait-il la poutre au-dessus de la cheminée chaque jour ? D’où lui venait cette ténacité ? Pourquoi tenait-il autant à la voir ?

" Parce que… "

Andrew se répéta mentalement la question, déconcerté par sa réponse inachevée. Les rôles s’inversaient, il ne parvenait pas à finir sa phrase. Pourquoi, demandait-elle. Voyons voir... Parce qu’elle s’était intéressée à lui, sans masque ni artifice ? Ce n’était pas tout, il y avait autre chose, il le sentait. Andrew retourna la question dans tous les sens. D’abord, il lui avait donné l’encre invisible, l’idée venait de lui, mais Amalia pouvait en toute liberté décider ne pas utiliser l’encre magique. Au fond, rien de l’obligeait à tracer le moindre « x » au-dessus de la cheminée. Andrew n’avait été que l’élément déclencheur. La suite, elle seule en décidait. Si elle l’avait voulu, l’encre aurait pu se retrouver au fond d'un placard, à l'abandon, prête à accumuler des couches de poussière, et cette soirée passée à l’observatoire n’aurait jamais existée. La réponse tomba enfin, franchissant ses lèvres telle une révélation.

" … Toi aussi, tu tiens à me voir. "

Sinon, que faisait-elle avec lui, au beau milieu de la nuit ? Elle pouvait lire un bouquin dans son lit à la lueur d’une bougie, ou dessiner des mains sur du papier blanc, si elle le voulait. Hors, parmi toutes les possibilités qui s’offraient à elle, Amalia avait décidé de le voir, et ce, malgré tous les risques. Andrew savait qu’à son réveil, demain, il repenserait à cette rencontre nocturne en haut de l'observatoire, et il y trouverait un côté surréel. Peut-être parce que quelque chose manquait à sa réalité, déformée comme le serait l’image d’un puzzle dont le dernier morceau aurait été égaré. Amalia retira sa main de la sienne, poussant Andrew à la remettre dans sa poche pour conserver la chaleur. Il soutint son regard, un sourire à la fois compréhensif et amer rehaussant le coin de ses lèvres.

" Je comprends ce que tu veux dire. "

Combien de fois lui avait-on répété qu’il exigeait l’impossible, qu’il ne savait pas ce qu’il voulait ? Parfois, il se le disait à lui-même. Du coup, Andrew préférait ne pas réfléchir, chasser les remarques agaçantes du revers de la main, ignorer les questions sérieuses et ainsi de suite. L’ennui était qu’Amalia le forçait à penser, à se souvenir, à raconter. De lui, elle n’exigeait aucune réponse, aucune promesse. Elle avait à son égard une curiosité particulière qu’il ne saurait définir, ni même expliquer. Une partie de lui trouvait l’attitude d’Amalia rassurante. L’autre moitié, révoltée par tant de détachement, souhaitait la présence d’une émotion capable de faire trembler sa voix. Il voulait apercevoir une lueur traverser son regard, quelque chose, n’importe quoi ! Comme si elle lisait dans les pensées, Amalia baissa son regard, et ses joues s’empourprèrent sans qu’Andrew n’en saisisse la raison, si raison il y avait. Le moment dura à peine un instant, mais son regard restait figé vers le sol. À quoi songeait-elle ? Quelles pensées traversaient son esprit, là maintenant ?

" Amy ? "

Elle entama un début de réponse, du moins lui sembla-t-il, puis elle s’interrompit pour lui dire au revoir. Andrew ouvrit la bouche pour protester, mais il se ravisa. Pour lui, rentrer dormir à l’aube relevait du quotidien. Amalia était différente. Elle risquait plus à se retrouver en sa présence que l’inverse. Andrew hocha la tête, prêt à la laisser partir, sachant qu’il la retrouverait au même endroit mercredi prochain. Connaître la date de leur prochain entretien avait quelque chose d’apaisant, car avant ce soir, il avait vécu dans l’attente d’un signe confirmant ce désir commun de se revoir.


" Pars la première, je descendrai dans quelques minutes. "

Amalia acquiesça en silence et s’exécuta. S’appuyant le dos contre la balustrade, Andrew la regarda partir sans un mot de plus. Nous disions donc… L’aristocratie ? Ouais mais non. Les filles sérieuses ? Vous pouvez répéter la question, s’il-vous-plaît ? Regarder les étoiles ? Il faudra lui rapporter son livre, la prochaine fois.


[Allez, dis-moi, il est quand, ton examen o/ ? Quoi qu'il en soit : sujet terminé !]
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