« Heiiiiin, tu parles le gallois?! Fi hefyd! »
Tels furent les premiers mots qu’Arth adressa à Ian. Un mercredi midi du mois de Septembre, de leur deuxième année à Poudlard. Elle l’avait entendu s’exclamer en gallois après avoir reçu une lettre de son père. Comme si c’était hier. Elle lui avait présenté son frère, Alvin, et avait insisté pour qu’ils soient assis ensemble à touuuuuus les cours à partir de ce moment-là. Et bien qu’Ian soit réticent au départ – franchement, il ne lui ressemblait pas beaucoup, à l’époque – il s’y était accoutumé, puis avait réellement appris à apprécier son amie galloise pour ce qu’elle était. Depuis cette journée-là, il ne s’est pas passé plus que vingt-quatre heures sans qu’ils ne se voient, hormis durant les vacances d’été à la fin de leur deuxième été. Tous les autres étés après, ils les avaient passés ensemble. Il se sentait à la maison, chez les Wenlock. Et eux se sentaient tout aussi à l’aise, chez les Bale.

Mais les hormones et l’adolescence font leur travail sur le corps d’un jeune homme. Malgré cette sincère attirance qu’il avait pour elle depuis ses quatorze ans, ce n’est qu’en septième année qu’il réalisa qu’il était vraiment amoureux d’elle… Sept ans plus tard, nous voilà au même endroit. Des années, des conquêtes, des relations, des engueulades plus tard, ils sont toujours là. Lui l’aime, elle l’ignore. Mais peu à peu, cette frontière entre le flirt et les sentiments sincères semble de plus en plus floue. Le désir, l’envie, la jalousie, les caresses de moins en moins subtiles, les mots doux, tout cela rend la situation ambiguë au possible.

Finalement, Décembre arriva. Un aveu, une semaine sans se parler. Puis finalement, ce fut à elle de lui avouer ses sentiments. Il s'entendent à merveille, se connaissent plus que n'importe qui d'autre. Quelque part, Ian aimerait vraiment finir sa vie avec Arth, se bâtir quelque chose de solide pour le plus longtemps possible.

Mais le doute, le salaud, s'est pointé le bout du nez dans l'esprit d'Ian. Était-ce vraiment la bonne décision? Ne sommes nous pas juste faits pour être de bons amis? Et lorsqu'il lui exprima son questionnement, elle le prit mal et décida de s'exiler un moment au Pays de Galles. Qu'ils y pensent tous les deux, chacun de leur côté.

Elle s’est commencée au même moment que celle qu’il a avec Arth. Seulement, il lui fallut plus de temps avant d’acquérir la confiance de Wenlock mâle. Il avait eu une réticence à l’intégrer au duo, sans savoir pour quelle raison en particulier. Peur qu’il lui prenne sa place, simple timidité? Mais une fois les barrières tombées et les premiers rires partagés, ils sont devenus eux aussi inséparables, formant ainsi un trio solide, inébranlable.

On ne compte plus les beuveries, les soirées d’étude, les éclats de rire, les pleurs. Les week-ends au chalet des Bale à céder à un bain de minuit et les temps des fêtes dans l’une ou l’autre des familles sont des souvenirs mémorables, à chérir. Il le taquine souvent en lui disant qu’il est la perfection à un chromosome près – faisant bien entendu référence à Arth.

Bien que la nature de sa relation avec sa soeur ai changé durant les derniers mois, il n'en est pratiquement rien de celle avec Alvin; ils restent des meilleurs amis et tiennent l'un à l'autre autant qu'avant, sinon plus.

Leur amitié s’est d’abord construite autour de la musique; à deux reprises, avant même qu’ils aient commencés à se parler sérieusement, ils ont joué de la musique ensemble. Puis les conversations suivirent et bien vite, Ian vit en Ennis quelqu’un d’indispensable à ses yeux, une lueur claire et joyeuse. Elle a été là pour elle lorsqu’il en eut besoin – au deuxième anniversaire de la mort de son père, entre autre – et lui aussi a su être présent.

Elle lui a d’ailleurs confié, un soir de discussion intense, qu’elle était lycanthrope. Depuis, Ian garde son secret et fait le plus de choses possibles pour rendre cela plus facile pour elle – il prend des nouvelles avant et après les pleines lunes, il l’a déjà soignée, nourrie et habillée la deuxième fois après qu’elle le lui ai avoué et il lui a offert pour Noel un sac magique ultra résistant qui peut contenir tout son matériel – vêtements, nourriture, bandages, baguette – sans courir le risque de le briser pendant la transformation puis qu’il se métamorphose avec elle. En gros, il fait absolument tout ce qu’il peut pour veiller sur elle comme l’aurait fait un grand frère.

Depuis le tout début, que quelque chose se travaillait entre eux. L’attirance, d’abord subtile, se pointait le bout du nez de temps en temps; sourire sincère à l’arrivée de l’un ou de l’autre, moments de complicités, idées synchronisées, points en commun affichés plus que nécessaire, etc. Puis progressivement, plus la relation entre Arth et Ian devenait complexe, plus celle avec Amalia gagnait en profondeur. Elle était là pour lui prêter son épaule, pour écouter ce qu’il avait à dire, pour lui donner son avis en toute neutralité.

Jusqu’à ce qu’un matin de Décembre arrive, alors que la tension sur les épaules du Gallois était à son comble. Moment de faiblesse, de tendresse, gardé par les arbres à la lisière de la forêt. Baisers, caresses et plus encore sur un lit de feuilles mortes. Et quelques jours après, Ian avouait à Arth ses sentiments, elle le rejetait et ils se retrouvaient ensemble. Pas que Ian regrette le déroulement des choses – être avec Arth est, à ses yeux, la plus belle chose qui aurait pu lui arriver. Mais quelque chose en lui aurait apprécié pouvoir aimer Amalia comme elle le mérite.

Il en découle aujourd’hui une tension constante entre eux, encore plus s’ils se retrouvent seuls – chose qu’ils évitent consciemment mais qu’ils se retrouvent toujours à vivre. Mystère quant au futur de cette relation curieuse.

Elle s’est développée tout doucement, naturellement. Des sourires, des petites attentions, une envie sincère de voir l’autre heureux, du souci. Ils ressentent tous les deux le besoin de veiller sur l’autre, se sont supportés à travers plusieurs difficultés. Tout comme Ennis, il considère Elei comme sa petite sœur et ferait tout en son pouvoir pour l’aider, même s’il sait que la plupart de ses problèmes dépendent en grande partie d’elle. Il voudrait qu’elle mange plus, qu’elle aille plus confiance en elle et qu’elle voit à quel point elle est précieuse à ses yeux et à ceux des autres. Il aimerait bien qu’elle se laisse pousser les cheveux aussi, bien qu’il la trouve tout aussi adorable les cheveux courts.

Cela ne prit pas beaucoup de temps qu’Arabella et Ian avaient une confiance très solide l’un en l’autre, sans que cela puisse s’expliquer par quoique ce soit de concret autre qu’une empathie sincère pour ce que l’autre ressent. D’une façon tout à fait naturelle, Arabella s’est confiée à lui, surtout par rapport à la condition de sa mère. Lorsque son amie lui a annoncé que sa mère souffre d’Alzheimer, il s’est tout de suite senti appelé par cela, son propre père étant décédé d’un cancer généralisé. C’est donc régulièrement qu’il prend des nouvelles d’elle et qu’il veille sur elle, tentant de la guider tant au niveau de son cheminement personnel que familial. Elle sait qu’elle peut se confier à lui, peu importe ce qui la tracasse.