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 [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps.

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Celyn Creedpeur
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Celyn Creedpeur



 
▌Né(e) le: 27 Août
▌Pays d'origine: Ecosse
▌Statut: Direction

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MessageSujet: Re: [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps.   [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps. EmptyMar 30 Sep - 17:03

Il est des jours où l'on a l'impression d'en faire des tonnes, de ne jamais s'accorder le temps de respirer. Chez Celyn Creedpeur, c'était souvent le cas, elle avait donné ses cours du matin puis était partie dès 13h à une réunion d'historiens à Belfast et leur avait fait part de ses avancées sur le décryptage des parchemins retrouvés dans le Comté de Westmeath. Elle avançait lentement mais surement. De telles reliques n'étaient pas aisées à déchiffrer, mais elle y passait le plus clair de son temps libre, quand elle en trouvait. Elle savait également que la nouvelle professeur d'Ethnomagie et directrice adjointe devait arrivée dans la soirée, mais avec Sven appelé au Ministère de la Magie et Maela partie pour une semaine à une convention en Italie elle avait convenu par courrier d'un rendez-vous en fin d'après-midi, à dix-huit heures. Cela faisait une demi-heure qu'elle était rentrée de Belfast, et déjà, si vous la cherchiez, c'était le nez plongé dans les journaux du jour que vous la trouverez. Le tas de quotidien qu'elle recevait dépassait la dizaine, et elle se faisait toujours d'un devoir de tous les lire ou du moins les feuilleter pour consulter les articles des politiques, chercheurs et journalistes qu'elle connaissait bien. Celyn n'était pas intervenante dans le MUM journalisme pour rien, me direz-vous. L'écriture journalistique était sa deuxième passion après l'histoire, et il suffisait d'entrer dans son bureau pour le voir. Une pile bien droite se trouvait sur son bureau, et divers outils d'archéologue et chercheur étaient alignés sur sa table de travail. Sur la droite une haute étagère sur laquelle de nombreux ouvrages étaient rangés par ordre alphabétique, dans l'un des angles, un imposant coffre en bois sur lequel diverses figurines primitives constituaient l'une des rares décorations avec les quelques tableaux affichés au mur. A gauche, une cheminée, sur laquelle se trouvait un chandelier et un cadre étrangement retourné, rendant impossible d'en voir le contenu dans la plus grande discrétion. C'est pourquoi, jusqu'à preuve du contraire, personne dans l'établissement pouvait prétendre savoir de quoi il s'agissait.

Le lieu était sobre et sombre, traduisant parfaitement le quotidien de la directrice, toute à son travail et à ses recherches. Dans le tiroir de son bureau, elle avait également l'ensemble des dossiers des étudiants de l'université. Le tiroir était bien entendu enchanté pour que la quantité de documents puisse y tenir. Elle ne faisait pas dans les chichis inutiles, et le lieu n'avait pour seule couleur que deux rideaux vert-émeraude aux fenêtres, et le blason de Cinnacrow au-dessus de la cheminé. Cinnacrow qui était lui-même présent, l'un des rares tableaux du fondateur étant à jamais accroché dans le bureau du directeur de la maison en question. Cinnacrow était un homme fin, aux traits marqués et à l'aspect maladif, c'était ainsi qu'il était représenté, alors qu'il n'avait sur cette peinture que la trentaine passée...

Plongée dans ses journaux, disais-je, la directrice leva les yeux sur une montre à gousset posée dans un coin de son bureau alors qu'elle entendait de là le gong sonore de l'horloge de la Grande Salle. Il était dix-huit heures, pas de Miss Kalawei. Aux yeux de Celyn, la ponctualité était un signe flagrant de respect et de rigueur professionnelle, elle-même n'était jamais en retard et faisait même une fixation sur l'horaire. Chenoa Kalawei... c'était le premier nom qui lui était venu à l'esprit quand Cara Mansfield leur avait annoncé son départ. Cela faisait quelques années que le corps directionnel de l'établissement était resté inchangé, et c'était dire comment cette nouvelle les avait déstabilisés. Surtout que Miss Mansfield était de très bonne compagnie, passionnée et toujours prête à aider les autres professeurs et faire entendre sa voix. Elle faisait une très bonne directrice de relations internationales... Il avait fallu faire vite pour lui trouver une remplaçante, en cette période de l'année. En matière d'ethnomagie, Chenoa Kalawei était plus que reconnue, et c'était un article qu'elle avait lu quelques jours plus tôt, louant une fine analyse de la chercheuse sur la cohabitation des tribus magiques d'Afrique noire qui lui avait mis la puce à l'oreille. Sans grande conviction, ayant le souvenir d'une étudiante agitée mais toute entière à son domaine lorsqu'elles étaient toutes deux en relations internationales lors de leurs études, elle lui avait envoyé un hibou à sa dernière adresse connue. Elle avait très rapidement eu une réponse positive. Et c'était tant mieux pour tout le monde : la direction qui se voyait là enlever un épine du pied, les étudiants de relations internationales qui retrouvaient bien vite une directrice et un professeur d'ethnomagie, l'une de leur matière fondamentale.

Dix-huit heures dix, l'excuse d'un mauvais réglage de montre ne tenait déjà plus la route, et l'air de Celyn qui lisait avec de moins en moins d'application l'article de son confrère Dougherty devenait maussade. La première approche avec la future directrice adjointe n'était pas des plus positives. Elle aurait pu s'y attendre, ayant quelques réticences pour sa personnalité malgré une totale reconnaissance de ses capacités en ethnomagie. Elle ne se souvenait pas avoir été proche de Chenoa Kalawei, mais avait toujours pu débattre avec intérêt dans les diverses matières qui constituait leur filière commune. Elle espérait qu'il en serait de même désormais, afin de pouvoir harmoniser et mettre en relations leur programme.

Lorsqu'elle entendit enfin frapper à la porte, c'était limite si elle n'y croyait plus. A chacun sa conception du retard me direz-vous, pour Celyn, dix minutes était un maximum acceptable. Autant dire que ce fut avec une pointe d'irritation qu'elle accueillit la nouvelle venue :


" Vous pouvez entrer Miss Kalawei. Je constate que vous aimez toujours vous faire attendre, j'ose espérer que vous prendrez avec un peu plus de sérieux vos nouvelles fonctions. "

Le ton était donné. Était-ce la faute de Celyn si elle aimait que les choses se fassent avec rigueur ? Et puis, il ne s'agissait plus là d'une simple discussion entre étudiantes, elles avaient désormais toutes deux des responsabilités, c'était un engagement auquel il fallait se tenir.


Dernière édition par Celyn Creedpeur le Dim 2 Nov - 23:22, édité 5 fois
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Celyn Creedpeur
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▌Né(e) le: 27 Août
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MessageSujet: Re: [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps.   [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps. EmptyMer 22 Oct - 22:12

Celyn avait-elle une seule fois songé que le retard de Chenoa puisse être du à son arrivée précipitée, en cette même fin d'après-midi ? Non, pas une seule seconde. Pour elle, un rendez-vous était un rendez-vous, qui plus est professionnel, et lorsque l'horaire avait été fixé, il était impoli de revenir dessus. Il fallait savoir se plier à la ponctualité. Dans ce cas, c'est le premier élément de contact entre les deux interlocutrices. C'est donc l'un des plus importants. Le professeur Kalawei semblait toutefois l'ignorer. Le regard toujours assombri par l'attente qu'elle considérait comme intolérable, la directrice de Cinnacrow fixa un petit moment la nouvelle venue. Elle n'avait pas tant changé que ça, Celyn demeurait physionomiste, et retrouvait dans le visage de son ancienne camarade de relations internationales les mêmes traits, les mêmes sourires, les mêmes yeux remplis d'une malice insolente. Si l'ethnomage respirait la joie de vivre et un dynamisme à tout épreuve, à grand renfort d'habits colorés, l'historienne contrastait du tout au tout, l'allure plus sombre, les traits plus crispés, elle afficha même un air interdit en entendant Chenoa prendre la parole et la tutoyer le plus naturellement du monde.

Celyn ne tutoyait même pas Sven et Maela, avec qui elle travaillait dans cet établissement depuis quelques années désormais. Notre écossaise faisait partie de ces personnes qui, peu importe le contexte, utilise le "vous". Ce "vous" poli et distancié, ce "vous" qui désigne mais pas trop, juste ce qu'il faut. Jamais il ne lui serait venu à l'esprit de changer cela, et ceux qui la tutoyaient de façon injustifiée la faisaient grincer des dents. Elle esquissa donc un rictus à l'encontre du professeur Kalawei, mais ne fit aucune remarque. À quoi bon ? Si Celyn avait du mal à concevoir qu'avoir fait des études ensemble permettait une telle proximité, elle ne saurait le faire comprendre à son interlocutrice, dont la liberté de mœurs était légendaire. Elle n'ajouta rien non plus à l'excuse que lui fit l'autre femme.

D'un geste de la main, elle indiqua à Chenoa l'un des fauteuils en cuir fin, vert foncé. Celle-ci ne s'y assit pourtant pas, et poursuivit, toujours aussi à l'aise à l'oral qu'elle l'était dans ses jeunes années, quand elle n'hésitait pas à débattre sur des points particuliers avec les professeurs.


" Je l'espère. Vous pouvez vous douter que si j'ai fait appel à vous, c'est que je reconnais vos compétences dans le domaine de l'ethnomagie, vos travaux sont de plus en plus des références. J'espère néanmoins que vous vous représentez l'importance du rôle de Directrice de filière, qui va de paire avec celui de professeur. Je vous l'ai détaillé par courrier, mais si vous avez des questions précises, n'hésitez pas à m'en faire part. Les étudiants ont été mis au courant de votre arrivée, il vous faudra vous présenter au repas de ce soir. "

Le regard déterminé de Chenoa traduisait sans mal qu'elle prenait cette nouvelle fonction à coeur, et y mettrait toute la vivacité qui est la sienne pour accomplir sa tâche et faire face aux responsabilités. Celyn savait parfaitement cela, elle préférait toutefois secouer la jeune femme dès son premier jour à l'université, afin que celle-ci ne pense pas venir en terrain conquis. Avoir étudié à S.W.Y.N ne fait pas tout pour revenir en tant que professeur... les locaux du bâtiment central sont également bien loin des tribus indiennes, et la grisaille irlandaise peut rendre morose n'importe quel habitant des terres africaines. C'était un tout auquel Chenoa devait s'attendre. Sans parler de la multitude d'imprévus qui pouvaient se produire dans une communauté d'étudiants aussi disparates.

" Je n'ai d'ailleurs pas le temps de le regretter, même si cela s'avérait être le cas. Je ne peux que faire confiance à votre professionnalisme. Et vos étudiants feront de même. "

Miss Kalawei ne feignait pas son intérêt pour son nouveau poste, et déjà, enchainait les questions. Un léger sourire finit par apparaître sur les lèvres de Celyn, qui s'appliqua à répondre à chaque interrogation, non sans rouler des yeux à l'évocation de leur ancien professeur d'ethnomagie, à l'époque.

" Pour ce qui est du programme, une réunion avec les divers professeurs de la filière Relations internationales serait bienvenue afin d'harmoniser les contenus, et de voir ce qu'avait fait Miss Mansfield. Elle vous a laissé le plan du cours qu'elle avait débuté, vous le trouverez dans votre bureau, je vous le montrerais tout à l'heure. De mon côté, je vous suggèrerais de faire un pont avec les habitudes magiques orientales et asiatiques pour les première année, quand je vais leur évoquer les origines de la magie, pour les deuxième année, les pratiques d'Europe de l'Est, bien évidemment. Enfin, les magies d'Amérique pourraient se relier facilement au programme des troisième année. Je vous préciserais ceci dans les jours prochains si vous le souhaitez. Si vous êtes en mesure d'en assurer la sécurité, les portoloins sont recommandés. Nous constatons au fil des ans que les étudiants en sont friands, les choses ne changent guère, et la théorie, même dans une filière comme la nôtre peut lasser les plus indécrottables. Il y a un service de portoloins à Bourg-en-Bière, à l'annexe ministérielle. Vous trouverez bien vite, le village n'est pas très grand. "

Elle marqua une pause, et, se souvenant de quelque chose, ouvrit le tiroir de son bureau, et en sortit un épais cahier parcheminé. Son allure ne payait pas de mine, mais, ses pages étant enchantées, on pouvait y inscrire une quantité innombrable d'informations.

" Tenez, voici les dossiers des étudiants inscrits en Relations internationales, je vous conseille de les feuilleter quand vous en aurez l'occasion. Malgré leur nombre, il est toujours bon de pouvoir mettre un nom, une origine, une ancienne école ou une situation familiale sur le visage d'un étudiant. "

De la main, elle poussa le cahier tout en le retournant vers sa collègue.


Dernière édition par Celyn Creedpeur le Lun 10 Nov - 18:59, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps.   [Bureau Kalawei] Un nouveau nid pour l'oiseau indien. En attendant le printemps. EmptyVen 12 Déc - 18:27

Toute à son rôle de directrice accueillant une nouvelle collègue, Celyn ne se doutait absolument pas que son interlocutrice était en proie à bien des questionnements, elle qui donnait toujours l'apparence d'une personne s'accommodant de tout, ne craignant ni les difficultés ni les imprévus. L'écossaise non plus, ne les craignait pas. Dans l'urgence, il ne lui fallait jamais bien longtemps pour prendre les décisions adéquates. Adéquates ? Peut-être est-ce fort. Toujours est-il qu'elle fait des choix, même sous pression, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Les imprévus, elle aimait cependant pouvoir les éviter. Prudente et réfléchie, elle n'appréciait guère que son quotidien soit passablement secoué du jour au lendemain. Cela ne l'empêchait pas pour autant de s'adapter progressivement. Celyn Creedpeur faisait en sorte que l'image que l'on puisse avoir d'elle soit celle d'une femme et d'une directrice irréprochable, ne laissant rien au hasard et toujours consciencieusement appliquée dans ses fonctions. Le genre de personne en qui on ne trouve aucune faille, même en cherchant bien. Le genre de personne dont on ne sait rien en dehors des murs de l'établissement et de ses recherches. Le genre de personne dont en se demande, en riant (ou non) si elle a vraiment une vie hors de S.W.Y.N. Si vous le lui demandez, elle ne vous répondra pas, ne soyez pas si dupe.

Revenons à cette scène, dans le bureau de la directrice des Cinnacrow. Une situation pleine de contrastes, entre une directrice bien installée dans ses fonctions, et une nouvelle venant à peine d'arriver, ressentant un sentiment mêlé d'angoisse et d'excitation, entre une femme rappelant la fougue et les couleurs de l'exotisme, et une autre drapée dans un sérieux et une sobriété écossaise, entre celle qui sait ce qui l'attend, et une autre qui ne demande qu'à savoir et expérimenter. Celyn, se remémorant ses quelques conversations passées avec Chenoa Kalawei savait tout ça, du moins, le songeait. Chenoa n'était pas une personne qui attendait bêtement les bras ballants de voir les choses lui tomber sur le nez. Non, déjà elle questionnait, elle imaginait, elle réfléchissait aux meilleurs solutions pour animer son cours et le rendre intéressant auprès de ses étudiants. C'était un bon point. Les chercheurs ne sont pas tous bons pédagogues, dans ses études, l'écossaise avait maintes fois pu le constater, et voir que celle qu'elle avait appelé pour remplacer Cara Mansfield était aussi... concernée, par le poste qu'elle avait accepté la rassurait sur son choix. Choix dont elle avait quelque douté, rappelons-le.

Quand elle entendit le professeur Kalawei lui faire une remarque quant à la décoration de son bureau, elle inclina la tête, en signe de remerciement. Elle se doutait qu'il devait y avoir là beaucoup de politesse dans une telle observation. La décoration épurée et relativement sombre de la pièce ne devait nullement être familière à l'experte en ethnomagie. D'ailleurs, celle-ci l'expliqua par la suite.


" Merci bien. Rassurez-vous, vous aurez toute la liberté qu'il vous faudra pour décorer votre bureau à votre convenance. "

Le bureau de chaque professeur était bien souvent l'unique moyen de se faire une idée de comment pouvait être telle ou telle personne dans son intimité, si intimité il y avait dans un bureau. Et encore, certains ne supportaient pas apposer leur sceau décoratif dans un lieu de travail. Quelques professeurs ne changeaient nullement leur bureau, et préféraient s'installer à loisir dans leur appartement jouxtant par une porte invisible cette pièce dans laquelle ils accueillaient collègues et étudiants.

Le raffinement, mot évoqué par Chenoa était un terme que l'on accolait bien souvent à la directrice des Cinnacrow. D'aucuns en seraient flattés, Celyn, elle, prenait ceci comme une évidence. Si elle ne le disait pas il lui arrivait bien souvent de grimacer devant des fautes de gouts évidentes. Qu'elles soient vestimentaires ou décoratives. Par chance, parmi ses collègues, rares étaient ceux qui entraient dans cette catégorie, sauf peut-être Dalân O'Connelly et ses cheveux verts. Parmi les étudiants, cependant, un bon nombre avaient des accoutrements peu en rapport avec ce qu'elle considérait comme étant de l'ordre du bon goût. Maquillages excessifs, jeans troués, jupes vraiment trop courtes, couvre-chefs ridicules et couleurs de cheveux... clownesques. Depuis ses débuts dans l'enseignement, elle en avait vu passer dans tous les genres. Il lui arrivait de faire quelques remarques, mais n'était guère du genre à brider l'excentricité, même si elle ne la partageait pas. Les goûts divers faisaient l'hétérogénéité de la masse des étudiants, et ce n'était pas forcément un mal. Cela pouvait se comprendre que parmi ce nombre, certains fassent en sorte de sortir du lot.

Elle fut ravie de constater que Chenoa ne paraissait absolument pas perdue ou déstabilisée. Il y avait au contraire dans son regard comme une rage de faire ses preuves, de rencontrer ses collègues et étudiants. Elle paraissait avoir tout parfaitement assimilé. C'était une chose qui n'avait pas changé depuis l'époque où elles étaient elles-mêmes étudiantes. L'indienne s'adaptait vite et donnait rapidement l'impression de pouvoir être mise en situation. Avec succès ou non, mais les responsabilités ne l'effrayaient pas vraiment, du moins, c'était la vision qu'en avait Celyn. De nouveau, elle ne releva pas la flatterie à son égard. "Comme on pouvait en attendre de toi" ? La tournure était excessive. Que savait-elle de l'historienne à l'heure actuelle ? L'eau avait coulé sous les ponts depuis leur dernière discussion. Dans une situation semblable, Celyn ne se serait jamais permise un tel excès de langage. L'essentiel demeurait qu'elle ait tout parfaitement assimilé, cela évitait à la directrice de l'établissement des répétitions.

" Tant mieux, j'ose espérer que vous vous en souviendrez au moment adéquat. "

L'avantage, avec une interlocutrice telle que celle qu'elle avait en face d'elle était cette vivacité d'esprit caractéristique. L'évocation du programme et de ponts communs les avait lancé toutes deux dans une discussion passionnée (et sans aucun doute passionnante), sur les différents points d'ethnomagie et d'histoire de la magie qui pouvaient facilement se rejoindre. Telle qu'elle l'avait songé, Chenoa était une ethnomage experte qui n'avait nullement peur d'apprendre à ses étudiants des pans de magie complexes et rarement abordés. Celyn aimait cela. Elle appréciait les visions neuves sur des domaines de recherches magiques. Ayant étudié elle aussi l'ethnomagie, plus jeune, elle avait suivi les travaux de sa désormais collègue, et savait parfaitement de quoi il était question. Le choix de la Hongrie comme point de départ pour les deuxième année lui semblait bien, même très bien.

" La Hongrie ? Un point de vue novateur. J'aime cette idée. Je prendrais vos choix en compte pour mon introduction sur le chapitre d'Europe de l'Est pour les deuxième année. Nos étudiants sont parfaitement capables de se forger eux même un esprit critique et une vision objective quant à ce qu'ils étudient. S'ils n'approuvent pas votre méthode il sera d'autant plus intéressant de les voir faire leurs propres recherches pour étayer leur critique. "

L'écossaise aurait pu anticiper que sa réponse vis-à-vis des portoloins satisferait l'ethnomage, elle-même avait déjà réfléchi à quelques-uns de ses cours qui pourrait requérir leur utilisation. C'était un objet d'enseignement à utiliser avec parcimonie, mais qui ravivait facilement les esprits parfois endormis des étudiants. Ne sachant nullement ce que Chenoa avait en tête, Celyn s'empressa toutefois de répondre :

" Des intervenants ? Oh, bien entendu. Je partage votre avis concernant l'interaction qui, c'est mon opinion, est le maitre mot de la pédagogie universitaire. L'université doit être un lieu où le savoir n'est pas mâché aux étudiants qui l'assimileraient comme des niffleurs. Ceux-ci doivent juger par eux-même de ce qu'ils considèrent comme important ou non, comme pouvant faire objet de controverse ou non. Leur permettre d'avoir une pluralité d'interlocuteurs et par là-même de manières de dispenser son savoir est des plus intéressants. Je ne doute d'ailleurs absolument pas que vous ayez dans votre... important carnet d'adresse bien des intervenants de taille. "

Elle avait prononcé la fin de sa phrase non sans un soupçon d'ironie à l'encontre de la vie mouvementée de son interlocutrice, mais cela n'enlevait en rien le fait qu'elle venait de partager sa manière de concevoir ce que devait être l'enseignement dispensé à S.W.Y.N. Après une pause, elle compléta sa remarque :

" Toutefois, je pense qu'il serait préférable de réceptionner ces personnes aux cheminettes de Bourg-en-Bière, et non dans votre cheminée privée, celle que vous trouverez dans votre bureau. Dans une université de notre importance, vous comprendrez aisément que nous préférons ne pas faire entrer des gens de l'extérieur comme dans un moulin. Les bureaux des professeurs sont d'autant plus... sensibles, si je puis dire, qu'ils sont les seuls à avoir des cheminées pouvant mener sur l'extérieur. "

Laissant la nouvelle directrice de Relations Internationales consulter les fichiers de ses étudiants, elle esquissa un léger sourire à son étonnement.

" En effet, moi-même n'aurais pu le prévoir. Mais il faut bien se douter qu'un établissement de cette ampleur ne se gère pas... par magie et qu'il évolue au grè des aléas de la recherche magique. "

La femme aux longs cheveux bruns posa un regard distrait sur le fondateur de la maison de Cinnacrow confortablement installé dans son tableau, en train d'écrire, à sa table, puis reporta son attention sur Chenoa, toujours occupée à glisser ses doigts sur quelques unes des fiches des étudiants.

" Avez-vous d'autres questions auxquelles je pourrais apporter un éclairage ? Ou préférez-vous que je vous guide à ce qui sera votre bureau et vos appartements ? "
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