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 Enquête Journalistique

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AuteurMessage
Anthony Osward
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Anthony Osward



 
▌Né(e) le: 29 Mai
▌Pays d'origine: Australie
▌Statut: 2ème année

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MessageSujet: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyJeu 23 Avr - 20:27

Il avait vu, et il devait savoir. Ou plutôt, on lui avait fait voir. D'Evendim lui avait fait voir. Et contre son grès. L'évènement des Tunnels de Cinnacrow avait eu beau être éprouvant, voire humiliant, le fait était qu'il ne pouvait pas faire semblant d'ignorer certains détails. Et quels détails. S'il ne nourrissait pas à ce moment là une telle haine contre Lyndis, il aurait bien admis que la Cinnacrow maîtrisait ce don à merveille, en lui ayant montré en lui ce que lui-même n'arrivait pas à faire émerger des méandres sa mémoire. Et il fallait à tout prix tirer partie de cette mésaventure. Ce qu'il avait revu lui apporterait peut-être les réponses aux questions qu'il se posait depuis plus d'une dizaine d'années.

Le symbole. Là était une piste que ni lui ni son père n'avait encore exploitée et qui pourtant pourrait se révéler très significative. Bien entendu, il avait aussi clairement imprimé dans sa mémoire les visages des deux ravisseurs. Même dix ans après, il serait capable de les reconnaître s'il les croisait. Mais à défaut d'avoir une quelconque chance de tomber sur l'un d'eux, il fallait faire autrement. Les photos restaient l'éternel dernier recours. Il n'avait aucun nom, aucun lieu, aucun moyen de les identifier autrement que par leur visage, leur qualité de mangemort, et à présent, leur symbole distinctif. La seule mine d'or, autre que les archives du ministère auxquelles il n'avait pas accès, restait la presse. Celle qui écrivait l'histoire dans ses moindres détails et dans laquelle Anthony s'était si souvent égaré, à force d'acharnement. Il n'y avait trouvé que des très maigres informations, mais à présent, il avait de quoi mieux cibler ses recherches.

C'est dans cette optique que le jour suivant l'épisode des tunnels, il se rendit dès qu'il put à la bibliothèque. Outre les énormes volumes soigneusement classés sur les étagères, on pouvait aussi y trouver les archives journalistiques et ce, depuis des années et des années. Il avait dans son sac les quelques pistes qu'il avait déjà pu recueillir dans certains quotidiens qui ne l'avaient pas mené bien loin. Il était déterminé à rassembler les pièces du puzzle au plus vite. La bibliothèque universitaire était énorme, mais en quelques secondes, étant un habitué de l'endroit, il arriva au niveau du bureau de la bibliothécaire, Miss Mirbel. A force, elle devait avoir l'habitude de voir sa tête.


« Bonjour. Je fais quelques recherches sur des évènements qui se sont déroulés il y a quelques années et j'aimerais avoir les archives de Juin-Juillet 1996 de la Gazette du Sorcier et du Sorcier du Dimanche s'il vous plaît. »

Il regarda autour. Aucune présence de Cinnacrow connue en vue. Ni d'Evendim, dont il ne voulait pas voir le nez se fourrer dans ses recherches, ni d'Anne, à qui il avait en revanche demander de venir. Il se mettrait dans le coin, histoire de ne pas être dérangé, et attendrait la venue de son amie.

« Ah, et peut-être Sorcière-Hebdo dans les mêmes dates, on ne sait jamais... »

Cet hebdomadaire avait beau parler de sujets palpitants sur la mode, la beauté et tout un tas de chose qui faisait jaser les sorcières, il y'avait toujours un recoin consacré à l'actualité. Il doutait pouvoir tirer quelque chose de Sorcière-Hebdo, mais à présent, tout était bon à prendre. Depuis tant de mois il n'avait pas eu de nouveaux indices quant à la disparition de son frère et à présent, il avait la chance inespérée de pouvoir concentrer ses recherches sur un objectif bien précis. Ce fameux symbole.


[Réservé]
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Octavie Mirbel
Bibliothécaire
Bibliothécaire
Octavie Mirbel



 
▌Né(e) le: 22 Novembre
▌Pays d'origine: France
▌Statut:

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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptySam 25 Avr - 11:53


Il n'y avait pas à dire : ce jour-là, Octavie n'était pas d'une humeur très joyeuse. C'est qu'il y avait beaucoup à faire, au milieu de cette immense bibliothèque et, n'en déplaise à certains présomptueux, on ne réglait jamais tout d'un coup de baguette magique. Celle de la jeune femme trônait sur son oreille dans un équilibre plus que précaire, tandis que celle-ci soulevait une bonne pile de volumes qu’il s’agissait d’examiner. Vous pourriez dire qu’elle aurait pu user d’un sortilège de lévitation, mais ce serait mal comprendre la logique d’Octavie. Quelque chose d’aussi précieux que des livres et d’aussi fragiles que d’anciens grimoires ne justifiaient pas, à ses yeux, un traitement aussi désinvolte. Elle passait donc, toujours échevelée, au niveau du comptoir quand une silhouette accrocha son regard. Elle s’arrêta brusquement, posa précipitamment les livres qu’elle avait en main, et maugréa en ramassant sa baguette magique qui avait embrassé les lois de la gravité. Elle se redressa ensuite et reconnut l’étudiant qui se tenait devant elle. Elle mit un instant à se rappeler son nom … Depuis son arrivée, les patronymes et les prénoms se bousculaient dans sa tête, et elle avait un peu de mal, parfois, à s’y retrouver. Ce qu’elle savait, en tout cas, c’était que ce visage lui était déjà quelque peu familier. Oui, c’était l’étudiant souvent assis dans le coin, là-bas, à compulser de gros ouvrages, ou plongé dans des journaux …


- Bonjour, puis-je vous aider ?

Elle le gratifia d’un sourire un peu gêné, ramena quelques mèches de cheveux derrière son oreille, et écouta avec attention la requête de l’intéressé.

« Bonjour. Je fais quelques recherches sur des évènements qui se sont déroulés il y a quelques années et j'aimerais avoir les archives de Juin-Juillet 1996 de la Gazette du Sorcier et du Sorcier du Dimanche s'il vous plaît. »

Quelques années, en effet … La jeune femme regarda l’étudiant avec curiosité. Il y avait quelque chose de légèrement impérieux dans sa voix : ce qu’il demandait semblait important. La bibliothécaire saisit une plume et nota les dates, se connaissant assez pour redouter quelque effet de son étourderie. Le jeune garçon, après avoir jeté un coup d’œil autour de lui, ajouta alors :

« Ah, et peut-être Sorcière-Hebdo dans les mêmes dates, on ne sait jamais... »


Il semblait en effet assez préoccupé. Octavie ne put celer la lueur de curiosité qui s’alluma alors dans ses yeux, mais elle tint sa langue. Comme si elle sentait que quelque chose de grave se passait là, et qu’elle ne devait être qu’une figurante, au mieux un adjuvant presque silencieux. Ces choses-là ne la regardaient pas. Elle accorda un sourire à l’étudiant.

« Je vais vous chercher ça tout de suite. »

Elle s’éclipsa un instant dans la salle des archives. Elle cueillit ça et là les journaux demandés et revint, sous un fardeau bien moins lourd que celui qu’elle avait sur les bras quand l’étudiant était apparu, mais non moins encombrant. Elle déposa le tout sur le comptoir et, saisissant sa baguette, qu’elle avait cette fois-ci sagement rangé dans sa poche, tapota avec chaque exemplaire qui se trouvait là. Elle releva un instant la tête, et lança d’un ton désinvolte :

« C’est bien fastidieux, avec autant de journaux, mais que voulez-vous, on est bien obligé … »

Une gerbe d’étincelles. Le jeune homme signa le registre où les références des gazettes et magazines venaient de s’inscrire en lettres violettes. Octavie lui tendit la pile de journaux.

« En vous souhaitant une bonne lecture … »

Le jeune garçon la remercia, et elle s’apprêtait à reprendre son labeur là où elle l’avait arrêté. Brusquement, sans étudiant en face d’elle, ses sourcils se froncèrent légèrement. Et tandis qu’elle s’attelait à sa tâche, il lui sembla entendre la porte de la bibliothèque grincer doucement sur ses gonds.

A croire qu’on ne l’avait pas encore assez huilée …



Spoiler:
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Anne Pattinson
A.C.A.I.I
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Anne Pattinson



 
▌Né(e) le: 18 Novembre
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyVen 19 Juin - 21:06

Ces derniers temps, l’horaire d’Anne Pattinson était très routinier. Même si elle avait adopté très tôt un comportement en apparence très adulte, ses études à Poudlard et à Durmstrang furent très mouvementées. Bizarrement, depuis son entrée en Irlande, sa vie était anormalement calme malgré les fantômes du passé ayant refait surface. Elle et Bryen se lançaient quelques piques à la sortie des cours, mais pas de provocation digne de leurs retrouvailles la première fois. À croire qu’ils avaient réellement maturés. Quant à Irina YuTitanov, Anne faisait son possible pour l’éviter. Au final, elle allait en cours, discutait avec Anthony pendant les repas et passait ses soirées à rédiger des parchemins. Sa vie sociale ne fut jamais bien grande, mais à présent que ses parents et son grand-père n’étaient plus, les seuls individus à lui envoyer des hiboux étaient sa cousine Ève, son elfe de maison et étrangement ce soir, Anthony Oswald. La lettre était très brève ; il lui demandait de venir le rejoindre à la bibliothèque dès que possible. Intriguée par la demande peu habituelle du Dorelly, Anne abandonna la rédaction de son travail d'Histoire de la magie et grimpa les étages la séparant de la bibliothèque, son sac à courroie sur l’épaule gauche.

Lorsqu’elle entra, la bibliothécaire lui adressa ses salutations auxquelles Anne répondit par son traditionnel signe de tête. Si Anthony était un habitué de la bibliothèque, on pouvait en dire autant d’Anne qui se faufilait entre les tables de travail comme un serpent entre les troncs d’arbres qui l’ont vu naître. Elle trouva son ami installé dans un coin de la pièce entre les registres d’animagus et une fenêtre donnant sur la forêt. Anne s’approcha et prit place sur la chaise en face de lui, accrochant son sac sur le dossier. Des vieux magazines jaunis étaient ouverts sur la table. La Gazette du Sorcier, Sorcière Hebdo… ? Il n’y avait là rien digne d’une bibliographie de recherche universitaire, alors qu’est-ce qu’Anthony fabriquait avec tous ces journaux ? Le nez de son ami quitta sa lecture tandis qu’Anne lui lançait un regard interrogateur.


" Qu’est-ce qui se passe ? Ce n’est pas dans tes habitudes de m’envoyer ce genre de hibou. "

À vrai dire, ils s’écrivaient bien quelques fois durant les vacances d’été, mais à l’école, jamais. Encore moins pour un rendez-vous urgent. Anthony n’était pas non plus du genre à s’attirer des ennuis. Premier de classe, pacifique mais assidu en sortilèges. Le profil parfait du futur Auror, en d’autres termes. Anne nageait dans le brouillard quant à la raison qui avait poussé son ami à lui demander si rapidement de venir le rejoindre à la bibliothèque, mais à coup sûr, c’était sérieux, elle n’avait aucun doute là-dessus. Anthony semblait prendre son temps, comme s’il pesait ses mots avant de s’exprimer.


" Que fais-tu avec tous ces magazines ? Il y a un rapport ? "


Anne pointa la pile de journaux du menton sans aucun signe d’impatience sur son visage. Anthony était de loin son seul ami, et il était arrivé bien souvent à Anne de songer que sans leur don commun de métamorphomagie, ils ne seraient que de simples connaissances, voire rien du tout. Sans cet élément déclencheur, qui sait le tournant que sa vie aurait pu prendre ? Elle respectait énormément Anthony, de même que sa soudaine incapacité à lui dire ce pourquoi il l’avait fait venir. Anne savait parfaitement à quel point une émotion pouvait se coincer dans la gorge, et contrairement à la majorité, elle préférait les renvoyer d’où elles venaient. D’ailleurs, si Anne était au courant de la date de publication de l’exemplaire de la Gazette du sorcier que tenait Anthony entre ses mains, le flux d’émotions qui lui tenaillerait l’estomac serait très certainement du même calibre que celui d’Anthony en ce moment même.



[Mieux vaut tard que jamais \o/ Désolée pour la réponse tardive =p]
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Anthony Osward
A.C.A.I.I
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Anthony Osward



 
▌Né(e) le: 29 Mai
▌Pays d'origine: Australie
▌Statut: 2ème année

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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyDim 21 Juin - 11:41

[Pas de problème, j'ai pas eu beaucoup de temps non plus dernièrement. :p Et Octavie merci beaucoup, c'est parfait! Wink ]

Anthony remercia poliment la bibliothécaire qui avait interrompu ses activités pour lui donner une pile conséquente de journaux de l'époque. Si là dedans il ne trouvait rien, il se demandait bien où il pourrait rencontrer le moindre indice. A part sur le terrain, sans doute. Mais quel terrain? C'était justement ça qu'il cherchait, finalement. Il fit léviter tout ça jusqu'à une table non loin et se mit à l'ouvrage, ouvrant d'abord les quotidiens les plus susceptibles de contenir le genre d'information qui l'intéressait, c'est à dire autre chose que Sorcière Hebdo dans un premier temps.

Il s'attaqua à une Gazette du Sorcier de juin 1996, annonçant à la une le retour officiel de Lord Voldemort, vu par Cornelius Fudge au ministère, suite aux évènements entre ses mangemorts et l'Ordre du Phénix. En grosses lettres, on pouvait voir : « Il est de retour! », devant une ancienne photo du Mage Noir, accompagnée d'une autre montrant une discussion entre Fudge, Dumbledore et Potter. En accroche, on pouvait voir en-dessous:


" Les avertissements de Dumbledore et de l'Elu n'étaient pas infondés. Ce matin, alors que Fudge et ses collègues entraient au ministère, un spectacle effrayant s'offraient à leurs yeux. Dumbledore venait de mener un duel acharné contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, qui, sous les yeux de tous, disparut en laissant certains de ses Mangemorts se faire prendre. Une bande d'étudiants ainsi que Harry Potter étaient aussi... (suite p.6) ".

Le problème avec cet événement était toujours le même. Il faisait de l'ombre dans l'actualité à un simple kidnapping d'enfant, qui plus est en Australie. L'opinion s'en fichait bien à ce moment là, cherchant plutôt tous les moyens possibles et imaginables pour protéger leurs proches. Anthony le savait bien et d'ailleurs, quiconque se trouvait dans cette université se souvenait de cette période sombre, jusqu'à l'ultime défaite de Voldemort. On continuait d'entendre parler de son retour des semaines et des semaines après, ce qui ne facilitait en rien ses recherches.

C'est à ce moment qu'Anne arriva. Il resta quelques secondes fixé sur la couverture affichant le visage cruel du Mage Noir, avant de répondre aux questions de son amie. Il ne savait pas trop par où commencer. Il s'était dit que faire part à Anne des évènements récents était probablement le mieux à faire. Elle était son amie après tout et elle en savait sûrement plus large sur Lyndis que la plupart des autres étudiants. En plus, en matière de magie noire et d'évènements louches, les Pattinson n'étaient pas forcément les derniers impliqués, d'après ce qu'il avait pu comprendre. Elle saurait peut-être quelque chose, qui sait?


« Oui, je... je fais des recherches sur... sur quelque chose qui, oui, a un rapport direct avec le pourquoi du hibou... »

Après avoir feuilleté rapidement le journal sans le moindre espoir de trouver autre chose que des objets de défense bidon, des récits et des clichés de l'ancienne domination de Voldemort avant l'évènement mystérieux du bébé Survivant, il le posa sur la pile des ouvrages déjà examinés et continua:

« Tu sais, hier, je t'ai raccompagnée jusqu'à ta salle commune et les wagons ne marchaient pas plus au retour qu'à l'aller. Donc j'ai continué à pieds et je suis tombé sur une autre Cinnacrow, et ex-Serpentard en fait. Lyndis d'Evendim. »

Il s'empara de la Gazette suivante, qui elle montrait le parchemin reçu par des millions de sorciers à l'époque. Les grands conseils du ministère pour la sécurité de tous. Il le feuilleta une nouvelle fois, histoire de, mais ne s'attendait pas à des merveilles de la part de ce numéro non plus.

« Tu sais comment elle est. Quand elle a décidé de s'amuser... Elle m'a provoqué en utilisant une mise en scène bizarre. Vu qu'on était dans les tunnels sombres, elle a utilisé un Lumos pour m'éblouir près du visage et me parler en même temps. Elle s'imaginait sûrement me mettre en position de faiblesse comme ça, et en montrant bien qu'elle savait exactement qui j'étais. Donc je l'ai désarmée. Bon j'y suis peut-être allé un peu fort en puissance par rapport à ce que j'aurais du, mais tu sais bien que j'aime pas qu'on me prenne pour un jouet comme ça. »

« Utiliser un système de mot de passe que seuls vos proches connaissent, posez des questions auxquelles eux seuls peuvent répondre ». Quelques explications de sortilèges de protection par ci par là. Bien pratique pour prévenir de l'enlèvement, mais ce qu'il cherchait lui, c'était les après de celui de son frère.

« Sauf que sans le Lumos, il faisait encore plus noir. J'ai tenté de la stupéfixer, et elle a profité du peu de lumière émis par mon sort pour... me lancer le genre de sort que je suis incapable de lancer, si tu vois ce que je veux dire. »

Il avait du mal à déballer tout ça aussi soudainement, alors que l'évènement s'était produit la veille. Il avait presque l'impression de revivre ces instants, sans avoir assez de recul pour clairement les analyser. Anne comprendrait sans problème ce qui était arrivé, elle savait bien de quoi était capable d'Evendim. En revanche, il n'y avait aucun lien en apparence avec les recherches qu'il était en train de faire. On se serait plus attendu à un bouquin sur l'occlumancie. L'explication se trouvait bien évidemment dans ce que Lyndis lui avait fait voir.
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Anne Pattinson
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Anne Pattinson



 
▌Né(e) le: 18 Novembre
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyLun 22 Juin - 20:03

Les bras croisés sur sa poitrine, Anne écouta le récit d’Anthony sans ciller, son traditionnel air de marbre sur le visage. Elle ne l’interrompit pas, le laissant narrer son retour des tunnels d’hier soir. Les sourcils d’Anne se froncèrent néanmoins lorsqu’il en arriva à évoquer la présence de Lyndis d’Evendim. Bien que partageant beaucoup de valeurs similaires, en plus d’un caractère semblable, Anne et Lyndis ne s’entendaient pas. Anne n’avait jamais cherché à en savoir plus sur la jeune islandaise, préférant à la place entretenir une relation de mépris avec cette dernière. La chose semblait réciproque, d’ailleurs. Son attaque envers Anthony ne faisait qu’une raison de plus à Anne pour que les choses en restent ainsi entre elles. Anthony poursuivit son histoire, visiblement mal à l’aise, s’arrêtant au moment où Lyndis devait avoir pénétrée dans sa tête.

" Oui, je vois. "

Anne décolla son dos du dossier de la chaise pour s’appuyer sur le rebord de la table, l’air songeur. Son regard vert émeraude s’attarda un moment sur les piles de journaux répandus devant Anthony. Des images de Mangemorts et de Dumbledore étaient éparpillés les unes par-dessus les autres sous des en-têtes à sensation forte. Incitée par le Ministère de la magie, la Gazette du sorcier avait consacré énormément d’efforts à nier le retour de Voldemort, à cette époque, mais une chose restait incohérente. Quel était le lien entre ces événements et ce qui s’était passé hier soir dans les tunnels de Cinnacrow ?

" Et à quoi te servent ces vieux journaux ? Tu enquêtes sur les d’Evendim ? "

Il n’était pas à exclure qu’Anthony puisse avoir retourné le sort contre Lyndis, et de cette manière avoir été apte à fouiller les pensées et les souvenirs de son attaquante. Du moins, avec les éléments qu’elle possédait, Anne ne parvenait pas à une conclusion différente. Qui plus est, les d’Evendim étaient loin d’être blancs comme neige en ce qui concernait la magie noire. Évidemment, les Pattinson, à un degré différent, étaient dans le même panier. Le grand-père d’Anne, jusqu’à sa très récente mort, n’avait jamais été un apothicaire dans le sens réglementaire du terme. Les antidotes de Viktor Pattinson étaient souvent les cures de poisons qu’il avait lui-même apporté sur le marché. Ses affaires et ses clients étaient aussi secrètes que douteuses.

Quoi qu’il en soit, si Anthony avait pu voir au sein de l’esprit de Lyndis, il était évident, rien qu’à le regarder, que Lyndis avait su mettre son nez dans la mémoire d’Anthony, et la connaissant, elle avait dû creuser pour déterrer ses pires souvenirs. Anne songea à Durmstrang où Anthony et elle vécurent une période assez sombre de leur adolescence ensemble. Anthony ne pouvait sans doute pas avoir de souvenirs plus ténébreux que ça. Il était un élève apprécié par les professeurs, au caractère serviable, expert en duel et caressant le projet de devenir Auror. Auror… ? À bien y repenser, Anne n’avait jamais cherché à savoir ce qui avait mené Anthony à un tel choix de carrière. Le sujet de conversation avait été trop futile pour elle, jusqu’à maintenant. Aurait-il perdu un être cher ? Un drame jamais totalement élucidé qui aurait poussé Anthony à prendre les choses en main. Paradoxalement, de ce qu’Anne savait, rien de tout ceci n’était arrivé dans la vie d’Anthony. Malgré tout, une zone d’ombre persistait.


" Qu’est-ce que tu ne m’as pas dit ? "

Anne sentait bien qu’il y avait quelque chose de plus. Le récit n’était pas terminé. Anthony avait autre chose à lui dire, ou à lui avouer. Anne croisa les jambes tandis que son regard se posait une nouvelle fois sur la pile de journaux avant de se reporter sur Anthony. Son cerveau tentait tant bien que mal de faire des liens, mais il était manifeste qu’il lui manquait des pièces du puzzle que seul le Dorelly pouvait fournir.

Et si Anthony cherchait à se venger de Lyndis ? Anne n’avait jamais subit de légilimen, mais elle était persuadée que si Lyndis ou n’importe qui venait à explorer l’intérieur de sa tête jusqu’à avoir accès à ses pires souvenirs aussi aisément qu’on peut fouiller dans une corbeille à papier, nul doute qu’elle voudrait faire payer cet affront au responsable. Si Anthony l’avait fait venir pour lui demander de l’aider, elle le ferait. Cependant, il était trop tôt pour affirmer quoi que ce soit. Son esprit ne faisait que créer des suppositions. La vérité, seule Anthony pouvait la lui dire. Il semblait réticent, mais bien décidé à aller jusqu’au bout.
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Anthony Osward
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Anthony Osward



 
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyVen 3 Juil - 18:41

Anne l'écoutait sans émettre aucun commentaire, semblant pensive et attentive à chacun de ses mots. Lorsqu'il évoqua les « talents » de Lyndis, Anne vit exactement ce dont il s'agissait, évidemment. Il n'y avait aucun quiproquo là dessus. Mais bien évidemment, après quelques secondes de réflexion, elle mit le doigt sur les éléments qu'Anthony ne lui avait pas encore dits. Il feuilleta un exemplaire de Sorcière Hebdo, histoire de, mais évidemment, ne vit rien d'autre que des conseils beauté et une interview exclusive d'un membre des Bizar'Sisters. Cependant, il ne pouvait pas éviter les questions ainsi pendant des heures. Après tout, il l'avait justement appelée ici pour lui dire, non?

« Je... j'ai besoin de faire quelques recherches sur le passé ouais. Mon passé en fait... »

Décidément, les mots ne parvenaient pas à sortir de sa bouche de la manière dont il aurait souhaité ne serait-ce que quelques secondes auparavant. Il s'était dit qu'en expliquant tout à Anne, elle pourrait l'aider, ou faire quelque chose au moins, même s'il ne savait absolument pas quoi. Finalement, il en venait à se demander s'il n'avait pas simplement eu besoin d'une confidente, inconsciemment. Pourtant ce n'était pas là son but premier, même si en y réfléchissant, il n'arrivait pas à s'expliquer pourquoi il l'avait fait venir aussi naturellement. Paradoxalement, les mots ne lui venaient pas naturellement.

La relation amicale qu'il entretenait avec Anne depuis maintenant quelques années ne paraissait pas toujours claire aux yeux du jeune Dorelly. Elle avait tout d'abord été due à leur don en commun, puis elle fut ensuite assez « professionnelle », jusqu'aux évènements de Durmstrang qui les rapprochèrent quelque peu. Cependant, qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre, ils ne savaient pas beaucoup de choses de leurs passés respectifs ou de leurs vies privées en dehors de l'université, connaissant vaguement leurs situations familiales, tout au plus. Et pourtant, ce qui troublait le plus Anthony dans cette amitié, c'est que l'un et l'autre semblaient se connaître par cœur, psychologiquement parlant. Il était l'un des rares avec qui elle s'entendait très bien, et ce n'était pas pour rien. Il savait souvent de quelle manière elle allait réagir dans certaines situations et il en était de même pour elle. D'ailleurs, au moment présent, elle sentait bien qu'il ne lui disait pas le principal.


« Ce que je ne t'ai pas dit... c'est qu'elle m'a eu. Elle est entrée dans mes souvenir... »

Il baissa la voix et s'approcha un peu d'elle, pour être sûr de ne pas être entendu des étudiants aux alentours:

« ... aussi profondément qu'elle l'a voulu. J'ai réussi à l'empêcher d'y aller très rapidement, mais elle a fini par arriver à ses fins. Enfin, j'imagine que tu sais comment elle est. Je dois pas être le premier, elle a une certaine expérience en la matière. »

Il marqua une courte pause. Anne était apparue dans ses souvenirs, maintenant qu'il y repensait. Peut-être était-ce pour ça qu'il avait pensé à elle? Impossible de savoir réellement...

« D'ailleurs... Tu étais dans ces souvenirs, elle a revu notre duel de Durmstrang, où on a fini à l'infirmerie. Puis, mon départ de Lumos, et... d'autres petites réminiscences. »

Ouais, d'autres petits détails... entre autres. Lui révéler ce souvenir, c'était révéler tant de choses à Anne. Il ne pensait pas que celle-ci lui en voudrait, elle était la première à garder toute sa vie privée pour elle, mais Anthony avait pourtant du mal à lui avouer cet élément passé de sa vie qui expliquait certaines choses de ses comportements présents.

« Et elle a fini par un autre souvenir... Un truc que... qu'elle devait pas voir. Tu sais j'ai... »

Là, il ne pouvait plus faire demi-tour, il était obligé de tout lui dire, ce que Lyndis avait vu mieux que lui ne pourrait le raconter à Anne. Ce qu'il n'avait jamais dit à quiconque d'autre jusqu'ici, d'ailleurs. Même Magic n'était pas au courant, mais Anthony n'avait pas vraiment ressenti le besoin de lui parler de ce genre de choses, jusqu'à présent, surtout en considérant les longues années qui les avaient séparés. Il garda les yeux baissés sur un Sorcier du Dimanche, le regard vide. Il devait être déterminé à présent, il n'y avait rien d'autre à faire. Il la regarda dans les yeux et lui annonça, non sans difficulté:

« En fait, j'avais un frère. Enfin, j'ai un frère... en fait, je ne sais pas exactement. »

Il avait prononcé ces mots très rapidement, à la hâte, comme pour abréger son calvaire.

« Et... Lyndis m'a remontré le jour où il s'est fait enlevé, sous mes yeux, par des sortes de mangemorts. J'étais encore petit à cette époque là... »

Il reporta son attention sur les journaux qui étaient décidés à ne rien lui apporter de nouveau. Voilà, il venait de lui dire. Maintenant, elle réagirait comme elle le voudrait, elle poserait les questions nécessaires, si elle voulait en savoir un peu plus. Lui faisait toujours mine d'être absorbé par le sommaire d'une Gazette du Sorcier. Il lisait vaguement les mots, qui étaient toujours les mêmes. Ses yeux slalomaient entre les Dumbledore, les Potter, les mangemorts, les Vous-Savez-Qui. Et pourtant, en plus petit, un autre mot attira son attention.

* Tiens... *
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Anne Pattinson
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Anne Pattinson



 
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptySam 18 Juil - 14:12

Le silence d’Anne vouait un mélange de respect et d’appréhension à l’évocation de ce qui était le pire souvenir imaginable dans la vie d’Anthony. Vie qu’elle avait crue sans tache d’aucune sorte, et pourtant sans doute Anthony imaginait-il l’enfance d’Anne parfaite depuis toujours. Une petite fillette blonde coiffée de jolis rubans dans une robe soyeuse hors de prix, chevauchant le dos d’un poney pur race sous le regard bienveillant de deux parents à l’allure prestigieuse en plein cœur d’un jardin long de plusieurs acres. La réalité était bien moins utopique. Anne avait effectivement eu un poney étant plus jeune, mais au lieu du regard bienveillant d’un père et d’une mère aimants, il y avait un grand-père. L’allure était toute aussi prestigieuse, sinon plus, mais le regard était sévère et dur. Vêtue d’un habit de cavalière, les cheveux tressés sous un casque, Anne apprenait l’équitation. Et à chaque fois qu’elle tombait en bas de sa monture, les traits de son grand-père se muaient en déception avant de lui ordonner d’un ton glacial de remonter en selle. Contrairement à d’autres familles très riches, les Pattinson n’engageaient pas de professeurs privés pour leurs enfants, mais se fiaient plutôt à un savoir qui leur était propre. Ne jamais dépendre de personne, telle était la règle d’or. Pour ceux qui doutaient du concept, Viktor Pattinson se faisait un fier plaisir à présenter sa petite-fille monter un cheval avec une aisance peu commune, ou Merlin sait quoi encore. La multidisciplinarité était inévitable à quiconque portait le nom et l’emblème des Pattinson.

Cependant, au grand jamais Anne ne serait en mesure de confesser les pires moments de sa vie comme le faisait Anthony. De ses moments de solitude aux événements de ses quatre ans. Les mots se coinçaient dans la gorge de son ami. Était-elle la première à qui il en parlait ? Anne avait pour principe de garder son passé pour elle. De toute façon, personne n’avait jamais demandé, ce qui était pour le mieux en fait. Devoir subir l’état de faiblesse dans lequel se trouvait Anthony équivalait à livrer son être sans carapace, et Anne ne se voyait pas lâcher un si précieux bouclier. Qu’il s’agisse d’un dragon ou d’un ami, il est indispensable de se protéger, car qui dit que l’ami n’aura pas un jour moins de conscience à frapper que le dragon ? Pour toutes ses raisons, dont elle puisait les plus grosses racines dans sa propre expérience personnelle, Anne se montra attentive et muette jusqu’à la fin. Son esprit tressaillit à la mention d’un deuxième garçon Osward. Immanquablement, Anne songea à la prophétie que lui avait un jour citée de mémoire un centaure à l’âge de douze ans. Jusqu’à présent, elle avait été persuadée qu’Irina Yu Titanov était l’autre personne de la prophétie, d’abord parce que le centaure l’avait dit, mais aussi parce que ses recherches ne concordaient avec aucune autre personne. Mais maintenant qu’Anthony lui parlait d’un frère enlevé il y a des années, elle doutait. Ce fut à son tour d’hésiter à parler. Pour quelle raison des Mangemorts enlèveraient-ils un enfant, si ce n’est après avoir eu vent d’une prophétie parlant de pouvoir inimaginable ? Et si le centaure s’était trompé ? Après tout, la divination était loin d’être une notion exacte.


" Ton frère et toi, étiez-vous jumeaux ? "

Elle voulait seulement s’en assurer, être certaine qu’il n’y avait aucune corrélation. Puis, pour dissimuler son angoisse quant à la réponse que lui apporterait Anthony, Anne prit l’exemplaire d’un journal choisi au hasard sur la table. Le numéro affichait en pleine page l’évasion massive d’une horde de Mangemorts de la prison d’Azkban. En-dessous de l’article étaient listés le nom et prénom de chaque évadés avec la photo d’arrestation de chacun, le tout accompagné d’une mise en garde pour les citoyens. Est-ce qu’Anthony tentait de dénicher l’identité du Mangemort qui avait kidnappé son frère ? Les yeux toujours rivés sur la page de journal, Anne demanda :

" Tu as une idée de ce qui pousserait un mage noir à enlever ton frère ? "

Anne n’était pas sans savoir la profession de journaliste de la mère d’Anthony, et celle d'Auror de son père, mais un mauvais article ne méritait pas tant d’attention de la part d’un fidèle de Lord Voldemort, et encore moins de Voldemort lui-même. Puis la Cinnacrow réalisa la soudaineté de la présence des journaux des années après le drame. Pouvait-il y avoir quelque chose de bon dans le légilimen qu’avait subit Anthony ? Ou dans la pratique de la légilimancie tout court ? Anne déposa le journal pour croiser le regard d’Anthony.

" Pourquoi ces recherches maintenant ? Tu t’es rappelé un détail ? "

Quelqu’un de normal aurait sûrement commencé par être désolé à l’égard d’Anthony pour avoir perdu un frère si jeune. Sûrement son unique frère, qui plus est. Mais pas Anne. Elle estimait cette confession, comme n’importe laquelle d’ailleurs, suffisamment exigeante émotionnellement sans avoir besoin d’en ajouter une couche. La pitié n’était qu’un outil de manipulation pour faire flancher les plus faibles. Anne se doutait qu’Anthony n’en voudrait pas, de même qu’il devait se douter qu’il n’en recevrait pas de sa part. S’il avait prit la décision de lui en parler à elle, c’était en connaissance de cause. Anne suivit du regard la bibliothécaire qui passait par-là pour replacer quelques ouvrages de botanique, se demandant s’il n’avait pas un autre moyen d’obtenir des informations sur le passé d’Anthony que par le biais des revues de l’époque. Anthony avait-il cherché à questionner ses propres parents à ce propos, ou bien n’osait-il pas ? Trouver quelqu’un était une tâche plus difficile qu’il n’y paraissait, et aucun secret n’était mieux gardé que celui d’un mage noir. Anthony zieutait toujours une page de journal jaunie quand ses yeux se mirent à lire un article en bas de page. Intriguée, Anne s’étira le cou pour mieux voir.


" Tu as trouvé quelque chose ? "
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Anthony Osward
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyMar 27 Oct - 10:22

Alors qu’Anthony prononçait non sans difficulté des phrases saccadées pour raconter son souvenir, Anne restait de marbre, sans compassion ni émotion visible sur son visage. Elle semblait écouter, tout simplement, de façon polie et respectueuse, comme souvent. Si Anthony avait décidé de le lui raconter à elle, ce n’était pas pour recueillir sa pitié. Ou plutôt était-ce justement pour ne pas avoir à en recueillir. Quiconque aurait réagi, d’une manière ou d’une autre, sur cet évènement marquant de sa vie. Au lieu de ça, Anne gardait une expression figée. Et avant même de chercher à en savoir plus, elle posa une question pour le moins étrange. Quel intérêt avait-elle à demander immédiatement si son frère était son jumeau ? Cela lui paraissait être une question futile, mais venant d’Anne, il ne pouvait se résigner à admettre que c’était le cas.

« Euh… Non, il était un peu plus âgé que moi. Pourquoi ? Tu es au courant d’une affaire d’enlèvement chez des jumeaux ? »

Il posa le journal ouvert à son sommaire qu’il tenait, tout en continuant de le regarder vaguement. Depuis des années, il s’obstinait à faire des recherches à chaque fois que le moindre indice se présentait à lui. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps, d’ailleurs. La dernière fois qu’il avait tenté d’effectuer des recherches aussi poussées était peu après son arrivée en école de magie. Le monde magique était nouveau à ses yeux et il avait eu l’espoir que les documents de l’école lui offre ne serait-ce qu’un infime indice sur ce qui s’était passé. Avec le recul, il s’était rendu compte que cette tentative était vaine. Son père travaillant au ministère, il avait forcément eu accès à des informations plus précises que lui.

« Mon père est Auror, tu sais, et il n’y a rien de pire pour un Auror que de voir sa famille mêlée aux conflits. Quand on ne peut pas affronter le sorcier de front, on l’attaque par derrière, sur ses points faibles. Malheureusement, ça a assez bien marché. On les a jamais retrouvé et, même si lui-même a du mal à l’admettre, il en est ressorti bien affaibli et moins vivace dans ses actions contre les forces du mal. Même si ça lui a donné une énergie dévastatrice dans les premiers mois, d’après ce qu’il a pu me raconter. »

Mais cette fois, c’était différent. Il détenait quelque chose que son père n’avait jamais eu, quelque chose que lui seul avait pu voir, il en était certain. Son père n’avait jamais su qui étaient ces deux mangemorts ni même de quel groupe ils provenaient. La veille, Anthony avait revu aussi précisément qu’il se pouvait la scène de l’enlèvement et sans même qu’il ne s’en soit rendu compte, un indice était enfoui au fin fond de son esprit depuis des années. Ce symbole ; un élément peut-être décisif qui pourrait le mener tout droit jusqu’aux ravisseurs. Encore fallait-il le relier à un organisme concret. Là était toute la difficulté, et donc l’utilité des média, qui vouaient en général un véritable culte aux symboles divers. Cependant, impossible de trouver quoique ce soit pour le moment.

« Ouais, un symbole sur la robe des mangemorts. Quelque chose que je n’avais encore jamais réussi à revoir. Là, le souvenir était plus que clair… Mais non, j’ai encore rien trouvé pour l’instant dans ces paperasses. »

Il soupira en reprenant l’exemplaire de la Gazette qui avait attiré son attention, ce qu’Anne ne manqua pas de remarquer en tentant de voir ce qui avait pu l’intriguer de cette façon. Il s’agissait en réalité d’une drôle de coïncidence. Le nom « Pattinson » apparaissait dans la section des faits divers.

« Oh rien, c’est marrant, y’a une histoire un peu bizarre concernant une famille Pattinson, mais bon…»

Il resta sans voix pendant un court instant. Il venait de tourner les pages pour se rendre à celles du fait divers en question. En fait, il ne s’agissait pas simplement d’« une » famille Pattinson. Il était écrit noir sur blanc le nom d’Anne Pattinson, une petite fille. Même si Anne ne s’était jamais vraiment étalée sur sa vie familiale, Anthony connaissait au moins le prénom de son grand-père qui lui aussi était cité. Tout concordait. Il n’y avait aucun doute possible. Ni coïncidence, d’ailleurs. La jeune femme qu’il avait en face de lui était bien la fillette victime de ce fait divers pour le moins sinistre.

" Nous ne connaissons pas encore les circonstances précises de cet acte. Il faut dire que les Pattinson ne sont pas des plus bavards. Tout ce que nous savons, c’est que dans la nuit de Dimanche à Lundi, la jeune Anne Pattinson, âgée de 4 ans, a été sauvée par son père des maltraitances de sa mère. Personne ne sait le pourquoi de ces violences soudaines, ni même ce qu’elle a pu faire subir à sa fille ; visiblement rien d’extrêmement grave car la fillette devrait sortir de Sainte-Mangouste dans peu de temps. Actuellement, Mme Pattinson est détenue provisoirement au ministère pour maltraitances sur enfant de bas âge. Inutile de préciser que Mr Pattinson obtient la garde complète et définitive de sa fille. ".

« Dis-moi Anne. Y’aurait pas quelque chose que toi non plus tu ne m’as pas dit ? »
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Anne Pattinson
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyVen 30 Oct - 1:03

Les journaux ne furent jamais une source fiable pour Anne Pattinson. On y racontait des opinions plutôt que de véritables faits. Le but du journalisme était de faire sensation. La vente, voilà ce qui motivait la publication de ces chiffons absurdes auxquels on osait sans remord accorder le titre d’articles. Les livres, en revanche, compensaient. Des textes sûrs, fiables. Qui le voulait ne se faisait pas publier. Chaque ouvrage de librairie devait fournir ses sources pour prouver le bon fondement de ses dires. Les sources journalistiques, quant à elles, n’étaient que trop vagues et peu précises. De ce fait, lorsqu’Anthony lui mentionna un étrange symbole inconnu, Anne se leva non pas pour ramener un magasine, mais un livre. Le titre était écrit en draconique. Anthony ne le comprenait pas, mais c’était une langue qu’Anne avait étudiée lors de ses cours de Relations Internationales. Elle ouvrit la première page, parcourant la table des matières d’un œil avisé.

" Non, je ne connais aucune affaire d’enlèvement de jumeaux. Je cherche une piste, le symbole en est une. À quoi ressemble-t-il ? "

Étrangement, de savoir qu’Anthony et son frère n’étaient pas jumeaux ne lui fit ni chaud ni froid. Constat, point. De ses doigts agiles, la Cinnacrow tourna les pages du vieil ouvrage dont les images semblaient dater de plusieurs siècles. Des gravures aux dessins à l’encre, on y trouvait également des symboles sculptés dans la pierre. Anne leva les yeux vers Anthony qui lisait silencieusement un article, mentionnant au passage un fait divers où on y racontait quelque chose sur une autre famille Pattinson. Le ton d’Anthony était détaché, néanmoins les muscles d’Anne se tendirent. Elle ne souffla mot sur la remarque du Dorelly, préférant de loin concentrer son énergie sur la recherche du symbole mystérieux du mage noir. Juste là, page trois-cent quatre-vingt-quatorze, l’image d’une étoile à dix branches était l’emblème d’un groupe de sorciers de nature obscure datant de deux siècles, et qui avait la réputation d’enlever des enfants en bas âge. Selon ce qu’en disait le livre, leur but ne fut jamais vraiment identifié, car trop de scientifiques ont des opinions partagées sur ce groupe de mages roumains aujourd’hui disparu. L’ennui avec les sociétés ou les groupes n’existant soi-disant plus était l’absence de confirmation de leur disparition. Anne, par exemple, croyais son passé disparu avec la mort de ses parents, mais voilà qu’Anthony demandait à savoir. Il avait lu l’article. L’ignorant, Anne retourna le livre pour qu’il puisse voir l’image qu’elle venait de trouver, mais le regard d’Anthony ne broncha pas, ce qui fit soupirer Anne dans un mélange d’irritation et d’énervement. D’un geste sec, elle se saisit de l’article qu’elle parcourut rapidement.

« … Mr Pattinson obtient la garde complète et définitive de sa fille. L’avocat de Mr. Pattinson a refusé tout commentaire à nos journalistes. Néanmoins, selon les dires, le renvoi de Jane Pattinson à son poste au Département des Mystères a eu beaucoup de poids dans le plaidoyer de son époux qui a intenté des procédures de divorce en plus d’une injonction permanente à l’égard de celle qui sera peut-être bientôt l’ex Mme Pattinson. Une affaire à suivre… »

Sa lecture terminée, Anne jeta le magasine sur la table comme on jette un vieux mouchoir, lançant un regard incrédule à Anthony.

" Sorcière Hebdo ? "

Le titre seul du quotidien était pour Anne un argument. La Gazette du Sorcier publiait des nouvelles de qualité en comparaison au Chicaneur, mais Sorcière Hebdo était le magasine à potins le plus odieux de toute la Grande-Bretagne. Le magasine publiait plus d’images que de textes, sans compter le prix modique auquel il se vendait. C’était indéniable, Sorcière Hebdo était l’apogée des détritus existant d’encre et de papier. Malgré tout, Anthony ne sembla pas convaincu, ce qui ne plut pas à Anne.

" Mes parents ont divorcés quand j’avais quatre ans. Je ne me souviens de rien, j’ai eu une commotion. Pour ce que j’en sais, le Département des Mystères est monté à la tête de ma mère. Elle était folle. Et elle est morte à présent. "

Après ces faits étalés sans émotion aucune, sinon de l’impatience, Anne souleva le livre pour forcer Anthony à y baisser les yeux.


" Maintenant, le symbole. S’apparentait-il à celui-là ? Où les mages le portaient-il ? "


Ce qu’Anthony ne comprendrait sûrement pas, c’était qu’Anne refusait de ressasser ses souvenirs. Quand même bien le voudrait-elle, les mots ne sortiraient pas. Comment pouvait-on raconter un pareil passé ? On ne le racontait pas, voilà tout. On le passait sous silence. On faisait comme si rien ne s’était passé. Le visage pâle d’Anne était redevenu celui de la jeune érudite qu’elle était, et ses yeux émeraude fixaient le symbole du livre comme si elle espérait y percer un mystère tandis qu’Anthony cherchait à percer son mystère à elle. Tout fini toujours par se dévoiler, suffit de savoir user de la bonne clef.
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Anthony Osward
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyMar 29 Déc - 21:01

Anne se leva pour aller chercher un livre cette fois, qu'elle n'hésita pas à imposer parmi les journaux en désordre sur la table. Des signes étranges y étaient inscrits mais Anne parcourut la table des matières et les pages en semblant comprendre de quoi il s'agissait. Au fur et à mesure qu'elle les tournait, les pages faisaient se succéder des images, accompagnées de description. Des images qui visiblement avaient toutes une représentation symbolique. Il décida de ne faire aucun commentaire supplémentaire quant aux jumeaux.

« Ben... Je l'ai vu exactement comme j'avais pu le voir à cette époque, c'est à dire caché dans une armoire à la porte entrouverte. Les types devaient se trouver à au moins trois mètres de moi quand j'ai vu leur symbole. Ça ressemblait à une espèce de cercle noir, épais... Mais pas parfait. C'est comme s'il possédait des petites pointes autour, comme dans un style tribal mais assez fin... Ça représentait sûrement autre chose vu de plus près, mais à cette distance, la vision globale qu'on pouvait en avoir c'était ça. »

Il avait le regard vague, porté sur le livre d'Anne, alors qu'il était dans ses pensées, tentant de reconstituer au mieux l'image du symbole dans son esprit. Oui c'était ça, il ne voyait aucun autre détail supplémentaire. Il reporta encore sa curiosité sur l'article concernant les Pattinson et il eut à peine le temps de lire la fin de l'article qu'Anne le lui prit des mains, sembla le lire l'espace d'un instant et le jeta vulgairement sur la table, comme un vieux chiffon sans importance. « Sorcière Hebdo », dit-elle simplement. Anthony comprit immédiatement ce qu'elle voulait dire. Il s'agissait d'un magasine pour les sorcières affamées de potins et tout ce qu'on y disait n'était pas vrai dans les détails. Mais il n'y avait pas de fumée sans feu. Cette histoire n'avait pas pu être inventée de toute pièce et visiblement cette fois-ci, la revue n'avait même pas osé extrapoler en admettant le manque conséquent d'informations. Anthony ne la lâcha pas du regard. Elle évitait de raconter quoique ce soit sur elle, encore une fois. Il voyait bien qu'elle esquivait toute occasion de s'étaler sur le sujet, il l'avait bien compris. Et elle avait du le sentir, car elle expliqua brièvement, en apportant finalement rien de plus que ce que disait le journal, mis à part qu'elle avait perdu connaissance.

« Et... tu vas me dire que personne ne t'a jamais raconté ensuite? Même pas ton père? »

Il était évident qu'elle en savait plus mais qu'elle était décidée à en rien ajouter. Mais Anthony, sans doute à la fois dans un élan de curiosité et d'inquiétude, ne souhaitait pas s'arrêter là. Pourquoi lui cachait-elle tant de choses, même des pans de sa vie aussi importants? Après tout il se connaissait quand même depuis pas mal de temps à présent. Et il avait pu voir, et même revoir récemment, ce que cela pouvait donner lorsqu'elle était bornée à dissimuler la vérité. Elle fit alors revenir le symbole au cœur du sujet. Seulement, il était sûr qu'ils ne perdraient pas de vue ce symbole, mais c'était moins certain en ce qui concernait cette étrange épisode de la vie d'Anne. C'est pourquoi il répondit très simplement, comme pour faire comprendre que la discussion principale des quelques minutes actuelles la concernait toujours :

« Brodé sur la robe, sur l'épaule. »

Il la regardait toujours avec insistance, inconsciemment. Il n'aimait pas quand elle avait cet air figé, qu'elle dressait comme un mur de glace autour de son esprit, n'en extrayant que le strict nécessaire, l'utile. Il avait l'impression, dans ces moments là, de la revoir lorsqu'il ne la connaissait pas encore. Froide, comme tous les autres pouvaient encore la voir lorsqu'elle ne les connaissait pas ou ne les appréciait pas particulièrement. Mais lui, il connaissait une autre Anne. Celle qui n'était pas forcément des plus extravertie, ni même chaleureuse, mais qui savait être sympathique et amicale, voire complice. Mais elle continuait de jouer sur les deux plans avec lui, et il ne pouvait s'empêcher d'en être agacé, à chaque fois qu'elle redressait cette forteresse, qu'elle affichait ce visage impassible.

Après tout, il venait de lui avouer l'un des souvenirs les plus douloureux de son passé. Et elle osait refuser formellement de lui raconter quoique ce soit, comme toujours. Il allait finir par croire que finalement, il était comme n'importe qui pour elle. Comme l'un de ces inconnus à qui elle ne portait que peu d'attention.
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyMar 22 Juin - 0:12

Anne n’appréciait guère la tournure que prenait cette conversation. Lorsqu’Anthony lui avait demandé de venir, elle était venue. Elle était prête à l’aider, à mettre le meilleur de ses capacités à son service s’il en réclamait le besoin. Elle mettrait un point d’honneur à donner tous ses temps libres pour percer le mystère de ce symbole. En revanche, ce qu’elle ne supportait pas, c’était l’indiscrétion dont il faisait preuve à son égard. Pourquoi insistait-il tant pour savoir ? La Cinnacrow avait beau avoir les yeux fixés sur le livre, elle sentait le poids du regard d’Anthony sur elle comme une pression grandissante. Qu’elle soit là n’était-il pas suffisant ? À quoi bon vouloir déterrer un passé sur lequel plus aucune action n’était possible ? Le partager ? Et dans quel but ? Afin de lire de la compassion se refléter dans les yeux d’Anthony ? Entendre des paroles réconfortantes ? Grotesque. Inutile. Anne n’avait pas besoin de ça, mais Anthony insista malgré tout, dépoussiérant de vieux souvenirs depuis longtemps abandonnés dans un recoin de sa mémoire, et ce fut plus fort qu’elle que sans prévenir le mur de glace qu’elle conservait si précieusement s’effondra.

" Parce que ton père t’a raconté, à toi ?! "

Ceux qui ne connaissaient pas Anne Pattinson ne pouvaient être choqués de la voir élever la voix. Anthony, lui, serait sûrement étonné, et satisfait quelque part, car sous le joug de tant de questions sur un sujet si sensible, elle ne tenait plus en place face à lui. Elle était sur la corde raide, le dos au mur, le regard tremblant. Si le père d’Anthony avait prit le temps de s’asseoir avec lui pour lui expliquer le pourquoi du comment, Jack Pattinson n’en avait jamais rien fait. Le sujet même était tabou. Maintenant en colère, contre Anthony, contre elle-même, contre l’univers tout entier, ses doigts lâchèrent le livre, et Anne resta de longues secondes immobile, en silence. Puis, contre toute attente, elle se leva de sa chaise et posa un regard amer vers Anthony.

" Suis-moi. "
Fit-elle d’un ton sans réplique.

Anne fit volte-face, laissant livres et magasines étalés sur la table de travail. L’histoire de la commotion était un mensonge, cependant elle ne pouvait pas dire à Anthony ce qui s’était réellement passé, ni à lui, ni à personne d’autre. Ces événements brisèrent son enfance en même temps que sa faculté à pouvoir le raconter. D’un pas rapide, elle quitta la bibliothèque, Anthony sur les talons, se refusant à toute explication supplémentaire. Ses souliers noirs résonnèrent dans les couloirs comme un compte à rebours. Ils grimpèrent l’escalier menant à l’étage supérieur et marchèrent jusqu’à la porte d’une salle dont Anne tira la lourde poignée de bronze. À l’intérieur, un tas de choses : instruments magiques, globes d’astronomie, chaudrons entassés, armoires remplies de fioles vides. Les élèves surnommaient cet endroit « L’entrepôt ». Tout un chacun pouvait, avec permission de son professeur, venir emprunter des objets, que ce soit pour un travail scolaire ou un projet personnel. La pièce, sombre par la présence d’une unique fenêtre de forme ronde, laissait planer une aura inquiétante de lieu abandonné. Anne se faufila devant une lourde armoire de chêne dont elle observa un instant les gravures avant de dégager la porte en poussant un vieux coffre qui l’obstruait. Lorsqu’elle l’ouvrit, la porte grinça dans un fort écho. Anne tira sur un socle, faisant place à ce qui ressemblait à une assiette de métal qu’Anthony reconnaîtrait d’un simple coup d’œil.

D’un geste lent, Anne sortie sa baguette magique et la porta à sa tempe droite. Fermant les yeux, elle en tira un filament argenté, à la fois scintillant et vaporeux, puis elle laissa sa baguette suspendue dans les airs, le temps que le souvenir glisse dans la pensive, et rouvrit les yeux. Autour de sa baguette, ses doigts auraient pu trembler, mais il n’en était rien. Alors même qu’elle était sur le point de dévoiler son plus grand secret, tout ce qu’elle ressentait était cette colère, ce cri intérieur dont elle ignorait complètement la source. Certes, la situation ne portait pas à rire, au contraire, mais parmi tous les sentiments dévastateurs, parmi la tristesse, la peur, l’appréhension, il n’y avait que cette colère qui la démangeait et l’envahissait.


" Vas-y. Regarde. "

La phrase sonnait comme un ordre, une manière pour Anne de lui dire qu’elle faisait ça pour lui, que si elle avait fait l’effort de se rendre jusqu’ici, il n’était plus question de rebrousser chemin sans y avoir vu ce qu’il y avait à voir. En même temps, une note de défi s’y décelait, comme si quelque part au fond d’elle, Anne pensait qu’Anthony n’oserait pas plonger dans l’un de ses plus douloureux souvenirs, peut-être de peur de ce qu’il pourrait y découvrir. Néanmoins il ne risquait rien, car celui qu’elle venait d’extraire de sa mémoire ne comptait pas parmi les plus mauvais. Ceux où son orgueil était touché, ceux où les blessures étaient trop profondes, elle ne saurait les partager.

Le souvenir contenu dans la pensine contenait un souvenir de l’enfance d’Anne, quelques jours après le drame survenu lors de ses quatre ans. Anthony réaliserait bien rapidement qu’elle n’avait pas eu de commotion. La scène débutait avec Anne qui, vêtue d’une délicate robe blanche, descendait pieds nus les marches de l’escalier central du manoir Pattinson sous le regard d’un elfe de maison qui l’observait du premier étage d’un œil vigilant. Anne faisait mine de l’ignorer alors que ce dernier la priait de remonter mettre ses chaussures avant l’arrivée de son grand-père. Ses cheveux blonds bouclés lui tombaient sur les épaules tandis que ses grands yeux couleur émeraude fixaient avec une curiosité enfantine la silhouette de son père dans la salle à manger. Celle de sa mère, de l’autre côté du comptoir, était à peine visible. Elle ne voyait le visage d’aucun de ses parents, néanmoins elle les entendait. Appuyant ses petites paumes sur les barreaux de l’escalier, Anne n’écoutait plus l’elfe de maison. Il n’existait plus. La seule réalité provenait de la dispute de ses parents dans la pièce d’en bas.


" Tu ne peux pas exiger de divorce, c’est si inconvenant. Que diront les gens ? "

" Je n’exigerai pas qu’un divorce, Jane. J’ai déjà demandé une injonction te concernant. Tu ne pourras plus approcher Anne sans risquer Azkaban. "

" Tu abuses ! Tu sais pourtant pourquoi je l’ai fait ! "

" Comme tu sais que j’étais contre ! Ton ventre en a déjà tué un, et tu cherches à assassiner l’autre sous la menace d’une prophétie ?! "

" Tu es si injuste… Je ne le voulais pas non plus, mais elle doit mourir, tu comprends ?! Si elle reste en vie, tu n’imagines pas combien de gens mourront ! C’est un sacrifice nécessaire. "

" Assez ! Tu en as déjà suffisamment dit. "

Dans l’escalier, Anne détourna subitement les yeux, serrant ses petits doigts autour des barreaux. Sa respiration se fit soudainement saccadée. Elle manqua une respiration et sa blessure saigna à nouveau. La plaie ne s’était pas encore refermée, et était par conséquent très sensible. Le sang imprégna violemment le tissu de sa robe. Se détournant de la dispute qui n’avait pas cessée, Anne remonta les marches vers l’elfe.

" Willy, ma robe est tachée. Va chercher la verte, grand-père doit arriver bientôt. "

Ce soir-là, son grand-père vint la chercher pour quelques jours. À son retour, sa mère n’était plus là. Ses affaires furent transportées chez sa sœur. Il n’y avait que l’odeur de son parfum qui s’éternisa dans le manoir avant de disparaître complètement. Anne ne comprit pas tout ce soir-là, cependant Anne pensait Anthony suffisamment intelligent pour comprendre son allusion précédente à des jumeaux, de même que ce qui avait motivée sa propre mère à attenter à sa vie. Les explications étaient là.

" Ne te sens pas obligé de dire quoi que ce soit. Tu as demandé à savoir, maintenant tu sais. "


Au fond d’elle-même, Anne espérait qu’il ne dise rien, qu’il ne pose aucune question et qu’ils repartent jusqu’à la bibliothèque sans un mot de plus. Ce serait pourtant mal connaître Anthony, car considérant la soif de savoir qu’il possédait, elle pensait la chose très peu plausible. Recevoir du soutient ou de la compréhension tenait pour Anne de l'inconnu. Si on ami en faisait preuve, elle ne saurait comment réagir, et s'en tiendrait probablement à son habituel comportement. Le passé d'Anthony n'était certes pas des plus heureux non plus, contrairement à ce qu'elle avait toujours cru. D'un geste machinal, Anne s'affaira à ranger la pensine dans l'armoire, l'esprit bourré de pensées troubles.
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Anthony Osward
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyLun 5 Juil - 23:50

Suite à sa réponse précise et brève, Anthony ne chercha pas à poursuivre sur autre chose le concernant lui directement. A vrai dire, il n'en savait pas beaucoup plus lui-même, mais c'était surtout qu'il ne pouvait se résoudre à lâcher Anne des yeux. Il avait déjà trop vu ce visage fermé, cette muraille infranchissable qui se dressait à la moindre tentative d'approche, aussi inoffensive soit-elle. Elle-même n'avait pas rebondi sur sa réponse, ce qui fit naître une atmosphère tendue comme il avait pu en connaître auparavant avec Anne. Seulement cette fois, l'issue ne fut pas la même. Anne n'avait pas l'air décidée à partir sans réponse et en le faisant culpabiliser d'avoir été trop curieux. Elle n'avait même pas reporté la faute sur une mystérieuse commotion, la raison qu'elle donnait à nombre de trous de mémoire qui ne lui permettaient pas de raconter son passé. Cette fois, il eut plutôt l'impression d'avoir vaincu ses remparts d'un souffle lorsqu'elle haussa le ton, semblant perdre un sang-froid qu'il l'avait toujours vu garder. Il afficha d'abord un air surpris, mais répondit très rapidement :

« Bien sûr, c'est mon père quand même... Et j'ai été directement concerné, évidemment qu'il m'en a parlé. »

Seulement, il savait que l'évidence chez les Osward n'en était pas forcément une chez les Pattinson. Les codes, les grands secrets familiaux, le sang, voilà ce qui primait. On pouvait sans problème cacher des choses au sein d'une famille, tant que cela permettait de ne pas être inconvenant. Cependant il n'eut pas le temps de trop réfléchir à cela. Elle lui demanda très fermement de le suivre, bien déterminée à faire quelque chose dont il n'avait pas la moindre idée. Après un vif coup d'oeil en direction des journaux laissés sans surveillance, il sortit de la bibliothèque derrière Anne et la suivit jusqu'à une pièce qu'il avait déjà eu l'occasion de visiter une fois, par nécessité en travaux pratiques. Anne semblait quant à elle être une habituée des lieux, car elle se dirigea directement vers ce qui l'intéressait : une pensine.

Anthony la regarda un instant. La situation semblait paradoxale. Elle refusait catégoriquement de raconter quoique ce soit à un ami de longue date, mais lui montrait sans prévenir un pan de sa mémoire, dans lequel il pourrait tout voir, sans la censure que permettait le récit. Mais finalement, ce n'était pas si surprenant. Dans l'esprit d'Anthony, Anne avait cette philosophie du « tout ou rien ». Même pour ce genre de choses, elle ne pouvait pas faire dans la demi mesure. Lorsque le fluide se mit à tournoyer dans la bassine, Anne lui ordonna de se plonger dedans, comme sur un ton de défi. Que croyait-elle? Qu'il allait se défilait alors qu'elle lui montrait pour la première fois ce qu'elle n'avait jamais osé lui raconter? Cela aurait été bien mal le connaître. C'est donc sans une once d'hésitation qu'il plongea la tête dans la Pensine et se sentit bientôt tomber sur ce qui semblait être le sol du manoir Pattinson. Luxueux en effet, il n'en avait jamais douté.

Il était en bas des escaliers et pouvait y apercevoir une fillette qui semblait écouter la conversation animée de deux adultes. Anthony s'avança pour mieux voir. Ce qui en ressortait était que la mère d'Anne avait tenté de la tuer à cause d'une prophétie et que son père décidait de la protéger en interdisant à la mère d'approcher sa fille. Il reporta son attention sur la fillette qui n'était autre qu'Anne. Elle parut secouée par ce qu'elle venait d'entendre et se mit à saigner, à cause d'une plaie qui s'était ouverte de nouveau. Le souvenir prit fin lorsque la petite fille donna un ordre à son elfe et tout devint flou juste avant qu'Anthony reprenne conscience de la réalité dans « L'entrepôt ».

Il pensait avoir compris qu'Anne avait eu un frère ou une soeur, mort avant l'accouchement aux dires de son père, et en conclut peut-être à un jumeaux, vu sa question dans la bibliothèque. Peut-être avait-elle eu besoin de savoir si lui aussi avait du subir la longue absence d'un jumeau. Mais évoquer ce sujet était compatir et il savait qu'Anne ne chercherait jamais ça, surtout pour une personne qu'elle n'avait jamais connue. Ce qui intriguait le plus Anthony était tout autre en réalité. Il ne se sentait pas obligé de demander des précisions, comme elle semblait le dire. En fait, il le voulait, tout simplement, et il ne se gêna pas pour ignorer ses derniers mots.


« Donc si j'ai bien compris, à moins qu'il ne s'agisse que d'un délire de la part de ta mère, une prophétie annonce que... tu vas tuer beaucoup de gens, c'est ça? »

Il semblait lui-même ne pas croire à ce qu'il disait. Anthony ne croyait pas beaucoup aux diverses techniques de voyance, ni même au fait d'enseigner la divination, mais il était forcé de reconnaître que dans le cadre des prophéties, il y avait eu rarement erreur. Cette forme de la divination avait à son sens une portée magique bien plus importante que la lecture du marc de café ou des feuilles de thé au fond d'une tasse.

Il fixa quelques instants encore la vapeur blanche et scintillante de laquelle il venait d'émerger et subitement il sut pourquoi il avait fait le bon choix de mettre Anne au courant plutôt que Magic, pour le moment. Cela tombait sous le sens, quand on y pensait.


« Anne... Je me disais... Enfin, on sait tous les deux que ta famille a pu être liée par le passé aux forces obscures et je me disais que si tu voulais bien accepter de voir le souvenir qu'a fait remonter Lyndis, tu pourrais peut-être y remarquer des détails, des visages ou autres qui te seraient familiers. Enfin, le genre de choses que je pourrais pas te décrire avec des mots. On sait jamais. »

Sans attendre de réponse de sa part, il porta sa baguette à sa tempe et comme Anne, un filet de vapeur argentée en fut extraite, avant d'être déposée au fond de la Pensine, faisant disparaître les images du souvenir de la jeune femme. Il regarda successivement Anne puis la Pensine. On commençait à y voir quelques images de sa chambre et d'hommes encagoulés.

« A toi de voir... »


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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyJeu 6 Jan - 0:05

Évidemment, la famille Osward différait grandement des Pattinson. Chez ces derniers, si les membres de la famille furent un jour unis, ce fût par les secrets et la masse de sentiments dévastateurs et refoulés. L’affection aussi, sans doute, mais de manière si subtile que le père d’Anne ne prit jamais la peine de s’asseoir à ses côtés afin de lui expliquer les raisons qui incitèrent sa mère à attenter à sa vie. La relation naturelle qu’Anthony semblait entretenir avec son père tenait du mystère le plus absolu pour elle. Sa réalité était si décalée de la sienne que même en voulant s’imaginer de quoi pouvait avoir l’air une journée banale au sein des Osward, son esprit ne parvenait pas à reconstituer pareille réalité alternative. Parfois, Anne se demandait comment, considérant son enfance versus celle d’Anthony, ils pouvaient tous les deux se rejoindre sur la même page.

" Je ne sais pas si je vais les tuer, mais je serai responsable de leur mort, oui. "

Anne fit une pause afin de sonder le regard d’Anthony qui ne semblait pas accorder grand crédit à l’art divinatoire.

" Un centaure m’a récité la prophétie quand j’avais douze ans. Elle comprend quelqu’un d’autre. Tu te souviens Irina Yu Titanov ? Absurde, je sais. Je n’y crois pas non plus. La prophétie mentionne deux êtres nés le même jour, à une année d’intervalle, et dont le jumeau a périt. Jusque-là le profil d’Irina concorde. La suite parle de l’union de ces deux êtres qui aurait pour conséquence principale la mort de tant de gens. Il y a aussi la possibilité d’une autre alliance apte à empêcher la précédente. J’ai songé au clan de magie noire à Durmstrang, au Ministère, à l’Ordre de l’Ouroboros, mais plus le temps passe, plus les possibilités m’apparaissent improbables. "


Sans quitter Anthony des yeux, elle soupira, ne parvenant pas à cerner l’utilité de partager la prophétie avec lui. Sa mère fût au courant, puis son père, et maintenant Anthony. Les deux premiers étant morts, était-ce le même sort qui attendait Anthony ? Et le centaure, était-il toujours vivant, ou la mort l’avait-elle fauché, lui aussi ? La prophétie était-elle en marche à son insu ?

Après un moment de silence, la voix d’Anthony vint briser le silence de l’entrepôt. Son ton hésitant fit relever la tête d’Anne qui déposa au même instant la pensine qu’elle tenait toujours entre ses mains. D’un geste habile, elle en retira son souvenir tandis qu’Anthony formulait sa requête. Sans attendre son accord, il déposa à son tour un filament argenté qui se mit à danser dans la pensine, remplaçant les images sombres du manoir Pattinson par une chambre d’enfant aux murs bleus. Plissant les yeux, Anne s’engouffra dans le souvenir, déjà mal à l’aise de constater que la chambre de ses quatre ans n’avait rien à voir avec celle que partageait le jeune Anthony et son frère.

Lorsque ses jambes touchèrent le parquet de bois de la chambre des garçons, Anne jeta un regard autour d’elle : une fenêtre, une armoire, deux lits, un coffre à jouets et un chemin de fer autour duquel Anthony et son frère se disputaient la locomotive de Poudlard. N’oubliant pas ce que lui avait demandé Anthony, Anne observait ce qui l’entourait avec vigilance, incapable de refréner une impression étrange de déjà-vu. Un objet étrange en forme de globe émettait de la lumière dans un coin tandis qu’à l’horizon, le soleil se couchait. Rien d’anormal, jusqu’à ce qu’une tierce personne au rez-de-chaussée en fasse tomber une autre inconsciente dans un bruit sourd. Aux aguets, Anne s’approcha de la porte alors que le cri d’une femme résonna à l’étage en-dessous. Le frère d’Anthony se leva aussitôt, figé devant la porte close. La Cinnacrow tendit l’oreille... Des voix résonnaient, mais elle ne pouvait mettre de nom sur aucune d'entre elles. De son vivant, son grand-père avait bien quelques relations au passé criminel qu’elle observa autrefois aller et venir au manoir, mais encore…

Soudain, une forme incandescente fit irruption dans la chambre et ordonna aux garçons de se cacher sur-le-champ. Par réflexe, Anne se tourna vers le jeune Anthony quand le jet de lumière – un Patronus à coup sûr -, éclaira le corridor pour ensuite disparaître tout aussi subitement. Le frère d’Anthony se rua sur ce dernier et le tira par la manche suite à l’ordre donné par ce que Anne devina être leur grand-père. Encore une fois, l’image de son grand-père à elle se trouvait à l’opposé du personnage paniqué du vieil Osward. Rien ne pouvait émouvoir Victor Pattinson Une intrusion dans le manoir familial n’aurait fait qu’attiser le regard déjà très perçant de son aïleul. Et pas une fois il n'aurait ordonné à sa petite fille de fuir ou de se cacher.

Anne n’entendait plus la voix du grand-père Osward. Les sorciers devaient monter à l’étage s’ils voulaient kidnapper l’aîné des deux frères. Sur le pas de la porte, elle fixait ses prunelles sur le seuil de la porte. Une voix rauque et nasillarde s’éleva : « Jason ? Y’a quelqu’un ? » Anne tourna son regard vers Jason, et d’un regard intrigué, fixa son visage affolé alors qu’il tentait de mettre Anthony à l’abri avant de se réfugier lui-même sous l’un des lits. Les hommes entrèrent finalement, tous vêtus de noir, l’air haineux. Le visage du premier homme semblait très quelconque malgré la cicatrice qui lui coupait le menton en deux effilures inégales, et pourtant... La blessure n’était pas récente. Quant au deuxième, Anne s’y attarda plus longuement. Ces cheveux blonds... Ces yeux verts à la fois amers et colériques... Anne avait la certitude d’avoir déjà vu ce regard quelque part. « Humanun Revelio Jason. » Le sortilège fit son effet et le garçon fut découvert, puis torturé. Anne détourna son regard pour se concentrer sur l’emblème que les sorciers avait sur l’épaule. À sa vue, son souffle se coupa, et sa surprise fut si grande qu’elle en émergea du souvenir avant sa fin.

Anthony, voyant son regard trouble, lui demanda ce qu’il y avait, mais Anne ne répondit pas. Elle fixait la pensine, interdite. Le souvenir d’Anthony rejoignait l’un de ses souvenirs à elle. Un très récent. La tour des Cinnacrow fut la première touchée, ce soir-là. Ne dormant pas, Anne réveilla les autres élèves de son dortoir lorsqu’une explosion se fit entendre tout en haut de la tour. Elle serra sa baguette entre ses doigts quand une deuxième secousse résonna entre les murs et elle grimpa l’escalier étroit en colimaçon qui menait en haut de la tour sans un regard en arrière. De la fumée s’échappait sous la porte. Que se passait-il de l’autre côté ? Anne la déverrouilla et l’enfonça d’un solide coup de pied. Le spectacle qui s’offrit à elle naissait du chaos le plus total. De la fumée à perte de vue, et des flammes noires qui mordaient même la pierre et la réduisait en cendres. Un rire se fit entendre, et un homme s’envola sur un balai. Anne lui lança un Stupéfix sans savoir si la cible fut atteinte. L’air se faisait rare, elle étouffait, forcée de tousser pour ne pas inhaler trop de fumée. Le feu prenait de l’ampleur, et sa visibilité diminuait. Elle leva sa baguette, mais avant de pouvoir lancer un autre sortilège, une main vint lui serrer la gorge et la plaquer sur le muret de la tour. Sa baguette roula par terre et une botte de cuir vint l’écraser avec force en riant. En guise de réponse, Anne soutint son regard avec hargne.


" Ne me fais pas de pareils yeux, c’est toi qui t’es jetée dans la gueule du loup. "

Incapable de répondre, Anne sentait à peine l’air traverser ses poumons. Qu’était-ce, un piège, une attaque, un règlement de compte ? Elle avait beau étirer son bras vers sa baguette, la botte la tenait fermement clouée au sol, et elle n’avait pas la force de se concentrer sur un autre sortilège informulé. Cette faiblesse la faisait bouillir de rage, d'autant plus que la situation semblait grandement amuser le mage noir. Sans prévenir, il la lâcha. Sonnée, Anne fut prit d’une forte toux tandis que son cou était libéré de la poigne de fer du mage noir, les flammes redoublant d’ampleur tout autour. Première arrivée, première servie. Elle se releva rapidement, lança un regard à sa baguette, ce qui provoqua un franc éclat de rire chez son adversaire alors qu'il se saisissait de cette dernière.

" Voyons voir si tu peux m'être utile... Légilimens ! "

" Protego ! "

Il ne s'attendait sûrement pas à croiser une élève capable de pratiquer l'occlumancie, d'autant plus qu'Anne savait contrer le sortilège de légilimancie sans en formuler le contre sort à voix haute. En d'autres termes, sans baguette magique. Et la mémoire lui revenait à présent. Le souvenir que venait de lui faire voir Anthony, elle l'avait déjà vu avant. Encré dans les souvenirs de ce même mage noir.

" Jason, vite, la deuxième tour ! "

Émergeant de son propre sortilège retourné contre lui, le dénommé Jason la gratifia d’un regard effaré avant de s'enfuir vers la tour de Dorelly. Ayant récupéré sa baguette, et sur le point de s’évanouir, épuisée, Anne distingua une forme vague à travers la fumée... Un cercle noir, orné de tache d’encre ou d’épines, et à l’une des extrémité, une tête de serpent. L’Ordre de l’Ouroboros.

L’air grave, les muscles de son visage se contractant, Anne plongea son regard dans celui d’Anthony.


" Ton frère est en vie. Je sais qui l'a enlevé, mais ça ne va pas te plaire. "

Ironie. Elle avait attendue toute sa vie qu’on lui dise cette phrase, et c’était à elle de la dire à Anthony. Le lui annoncer tenait de la corvée alors qu’il devait s’agir d’une bonne nouvelle. Jason était vivant et bien portant, n’était-ce pas merveilleux ? Non. Car Jason tuait des gens. Jason n’était plus ce qu’il avait un jour été. Le petit garçon du souvenir était mort, et l’homme qui le remplaçait possédait une lueur meurtrière dans le coin de l’oeil. Savait-il que son frère cadet se trouvait dans le château lorsqu'il l'avait attaqué ?
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyLun 10 Jan - 15:51

Alors il s'agissait d'une prophétie qu'Anne avait elle-même entendue par la suite. Sa mère voulait éviter la mort de beaucoup de gens en tuant sa propre fille. Mais quelle mère digne de ce nom était capable d'un tel acte? L'amour d'une mère ne valait-il pas de douter face à une prédiction? Décidément, la famille Pattinson avait des moeurs bien étranges. Son père était pourtant plus lucide que sa femme. Quoique. Etait-ce par amour pour sa fille ou par envie de voir cette dernière se hisser au rang des grands sorciers? Si elle devait tuer à outrance au point d'être inscrite dans une prophétie, peut-être allait-elle faire partie des plus grands mages noirs de tous les temps? Si c'était pour la gloire, donc, peu importe qu'elle doive tuer, et même tant mieux diraient certains. Cependant, Anthony ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait pu sentir dans la voix de Mr Pattinson toute la bravoure d'un père qui cherchait avant tout à protéger sa fille. Enfin, c'est ce qu'il osait espérer tout au moins.

Il n'accordait que très peu de crédit à l'art divinatoire, mais il fallait bien avouer que les prophéties étaient un domaine mystérieux bien à part. Nombre de prophéties s'étaient révélées vraies et celles-ci étaient répertoriées au ministère de la Magie, comme si elles revêtaient un caractère officiel. Anthony aurait voulu fermement démentir ce qui était prévu pour Anne, mais cela paraissait bien compliqué. Ce n'était pas comme si Anne n'avait jamais était encline à flirter avec les forces du mal et les personnages louches, et ce sans raison apparente. Avait-elle ça dans le sang ? Sans doute, mais était-ce au point d'en faire une fatale destinée ? Il espérait que non, ou alors l'affrontement deviendrait inévitable à un moment ou à un autre entre les deux étudiants, et cette fois il ne s'agirait pas que de simples duels d'entraînement.

Irina Yu Titanov. Une Serpentard qu'il ne connaissait que de nom et de visage, sans plus. C'était étrange qu'elle soit liée à Anne par cette prophétie étant donné qu'à présent, les deux jeunes femmes n'étaient plus en contact, enfin à ce qu'il en savait. Avec Anne c'était toujours la même chose, il ne pouvait pas savoir. Après, les hasards de la vie forceraient peut-être leurs chemins à se croiser de nouveau.


« Je dois te dire que je suis assez sceptique sur la divination, mais tout de même, une prophétie... Je ne sais pas si tu pourras savoir quelle union pourra contrer celle de la prophétie tant que tu ne sauras pas la nature de la première, qui te concerne. En tout cas j'espère vraiment que ça n'arrivera pas... »

Elle accepta à son tour de se plonger dans son enfance. Curieusement, elle en ressortit assez vite. De mémoire, Anthony pensait que son souvenir était nettement plus long, et le visage d'Anne semblait confirmer cela. Elle avait elle-même pris la décision de s'arracher à la pensine. Anthony ne put s'empêcher d'afficher un léger sourire. Visiblement, elle avait vu quelque chose qui l'avait interpellée. Alors elle avait reconnu l'un des ravisseurs, et il aurait enfin une piste! Un nom, un groupe, quoique ce soit. Mais ce qu'elle déclara était bien au-delà de tout ce qu'il avait pu espérer depuis le début de ses recherches.

« Tu... tu... sais? Tu veux dire, tu saurais où le trouver ? Tu sais qui sont ces deux hommes ? Rassure-moi, ce ne sont pas des Pattinson au moins ? Tu... vraiment ? Tu sais ? »

Savoir. Dire que c'était ce qu'il avait toujours cherché, depuis le début. Savoir pourquoi, qui, comment ? Tout savoir. Anne ne s'imaginait sans doute pas à quel point elle venait de le rendre à la fois heureux, excité et anxieux à la fois. Ça n'allait pas lui plaire? Peu importe, il s'y était préparé. Dites-lui seulement qu'il peut le retrouver vivant, et où. Il n'hésiterait pas à y aller immédiatement, quitte à risquer de se faire tuer par quelques mages noirs. Il avait confiance en ses talents de dueliste. Une confiance aveugle sans doute. Que pouvait n'importe quel homme contre une horde de sorciers malveillants ? Pas grand chose manifestement, quand on regardait le soir de l'invasion de l'Ordre de l'Ouroboros. Mais lui, il y avait survécu. Et il pourrait survivre à n'importe quoi. C'était dans cet état d'insouciance stupide et irréfléchi qu'il se trouvait à présent. Il n'attendait qu'une chose : qu'Anne lui déballe tout ce qu'elle savait, maintenant, tout de suite.
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyMer 23 Mar - 13:54

Les yeux émeraude d’Anne prirent rapidement une teinte foncée, presque noire.

" Comment oses-tu suspecter ma famille ?! Les Pattinson ne sont pas des voleurs d’enfants. "

De là à accuser les siens, il y avait une marge. Anne considéra Anthony avec sévérité. Il était vrai que sa famille entretenait une sombre réputation dans certains cercles fermés, mais le commerce humain ne faisait pas partie des nombreux talents obscurs des Pattinson. De toute manière, prônant le principe de l’héritier unique, la génération de sa famille s’arrêtait avec elle. Quant aux Blackley, du côté maternel, il n’y avait que sa tante, et Merlin savait que cette femme possédait un niveau d’aristocratie trop élevé pour se salir les mains dans de sales combines.

" Et je n’ai jamais dit que je savais où trouver ton frère. "

Anne répéta qu’elle le savait vivant, puis soupira avant de raconter à Anthony comment, le soir de l’attaque, son chemin croisa celui de Jason Osward. Elle n’omit aucun détail, pesant bien chaque mot. Le faible sourire d’Anthony ne tarda pas à s’effacer complètement de sur son visage, ce qui n’empêcha pas Anne d’aller au bout de ses explications.

" C’est l’Ordre de l’Ouroboros qui a enlevé ton frère, et il fait maintenant partie du clan. Si tu veux le revoir, tu devras d’abord les retrouver, eux. "

Traquer chaque piste, chaque indice. Remonter jusqu’à la source. Si Anthony était prêt à s’embarquer dans un tel périple, les risques promettaient de se succéder. Anne songea un instant que si quelqu’un lui aurait à l’instant apprit que son frère était non seulement vivant, mais membre d’une organisation telle que l’Ordre de l’Ouroboros, elle aurait cherché par tous les moyens de se joindre à eux. Elle ne pouvait cependant pas en dire autant pour Anthony. Anne n’avait qu’elle-même sur qui compter. Qu’un héritage brisé qu’elle ne savait comment utiliser à bon escient. Un manoir vide, que ses deux elfes entretenaient sans autre réel but que d’y tenir l’ordre.

" Que comptes-tu faire ? "

Dans sa voix, Anthony pouvait détecter qu’elle se disposait à l’aider. Elle devinait la tension que ressentait Anthony. Refuserait-il qu’elle s’en même à cause de la prophétie ? S’ils en venaient à entrer en contact avec un membre de l’Ordre de l’Ouroboros, Anne elle-même ne pouvait garantir de ses actes. Elle ignorait si Anthony avait l’intention de ramener son frère, mais elle s’imaginait mal Anthony les rejoindre, lui qui aspirait à une carrière d’Auror. La conclusion de cette histoire pouvait s’avérer catastrophique pour lui, car non seulement il n’était pas garanti qu’il retrouve son frère, mais si Anne s’en mêlait, il pouvait la perdre. Il y avait si longtemps qu’elle cherchait un nouvel objectif, un but à atteindre. La quête d’Anthony pouvait rapidement devenir la sienne, la porte grande ouverte sur cet avenir dévastateur auquel elle semblait destinée. Il espérait que ça n’arrive pas, que la prophétie ne se réalise pas, cependant, s’allier avec Anne doublait ses chances de retrouver Jason. En aucun cas elle ne tenterait de le convaincre qu’elle devait être de la partie. Ce choix lui revenait, et elle ne s’y opposerait pas.

" Le mage noir qui a interpellé ton frère lors de l’attaque possédait un accent russe. L’organisation est internationale. Je ne sais rien de plus. "

Maintenant, il savait. Anthony avait toutes les cartes disponibles en mains, et c’était à lui de jouer. À un détail près. Anthony ne saurait sûrement pas reconnaître son frère au premier coup d’œil. Le petit Jason terrifié sous son lit ne ressemblait en rien au mage noir qui l’avait attaqué en novembre dernier. Anne leva sa baguette magique sur sa tempe, prête à en retirer le souvenir au signal d’Anthony.

" Tu veux le voir ? "
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Anthony Osward
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyMer 23 Mar - 16:14

Il avait sans doute parlé trop vite, et les yeux de la Cinnacrow le lui confirmèrent. La famille d'Anne était liée à bien des histoires louches et il le savait, mais face à cette nouvelle il s'était un peu emporté et en avait presque oublié qu'il s'agissait d'un sujet qu'Anne ne prenait pas à la légère. C'était presque un sujet tabou d'ailleurs, mis à part les rumeurs, il ne savait pas grand chose, et encore moins de sa part à elle. Kidnapper les enfants n'était sans doute pas dans leurs habitudes, une préoccupation bien trop basse. Cependant, elle ne pouvait pas lui en vouloir ne pas savoir les pratiques de sa famille. Ce n'était pas comme si elle lui en avait dit ne serait-ce que quelques mots.

« Je... Ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu sais, on ne contrôle pas ce que font tous les membres de notre famille, plus ou moins proche d'ailleurs. J'en sais quelque chose. »

Son oncle à lui était sûrement l'un de ceux qui avait entraîné le kidnapping de son frère, en fuyant ceux qu'il avait rejoint pour trahir sa propre famille. Il était revenu en pleurant revoir son frère aîné, le père d'Anthony, implorant son pardon et sa protection. Anthony le haïssait.

Il avait moins de cœur que son père, visiblement, car ce dernier n'avait pas hésité longtemps avant de céder. Ce salaud avait débarqué en transplanant un soir, dans la maison de ses grands-parents, sans même se soucier du danger dans lequel il mettait toute sa famille par un tel acte. Il était poursuivi par le groupe de mages noirs qu'il avait rejoint; probablement l'ordre de l'Ouroboros, du coup. Il les avait d'une manière ou d'une autre informé qu'Osward avait un fils. Il trahissait sa famille, puis il trahissait son nouveau clan. Sa vie n'était que trahison. Et il débarquait là, sans scrupules, après des années d'absence et sans même savoir que son frère avait eu un deuxième fils. C'était sûrement ce qui avait sauvé Anthony le jour où Jason avait eu moins de chance que lui. Ils n'avaient pas soupçonné son existence. Il n'avait eu qu'à s'effacer et à pleurer en silence dans son placard pour être épargné.

Tout cela était donc l'œuvre de l'Ordre. Savoir que son oncle avait soutenu le genre d'idéaux prônés par ce groupe ne fit qu'augmenter la haine qu'il éprouvait pour lui. Mais peu importait. Ils l'avaient retrouvé et malgré les protections de son père, étaient parvenus à le supprimer. Le père d'Anthony n'avait jamais su qui était ce groupuscule car son frère était resté muet à ce sujet. Il voulait simplement qu'on le protège, point. Pas plus de questions. Et l'information était morte avec lui. A présent il savait à quel groupe appartenait son oncle, et maintenant son frère, mais il n'était pas bien plus avancé. Il en parlerait à son père, mais rien ne pourrait vraiment avancer. Il s'agissait d'un des groupes les plus recherchés du moment. Si le ministère ne parvenait pas à les retrouver, comment lui ou son père pourraient-ils faire mieux ?

Question rhétorique? Pas si sûr. Ils ne pourraient pas, répondrait n'importe qui. Mais Anthony voyait plus loin, et même beaucoup plus loin. Peut-être même beaucoup trop loin. Le ministère avait ses aurors, son efficacité et tous ses moyens, mais il avait aussi ses règles, ses conventions, et son caractère publique. On savait que le ministère pourchassait et on savait aussi qu'il ne tuerait pas sauf par nécessité. L'Ordre s'en méfiait, et l'attendait à tout moment. En certains aspects, le ministère était limité. Anthony ne l'était pas, et il agirait dans l'ombre, en dehors de tout encombrement d'ordre officiel. Au ministère, on était politiquement correct. Dans une université, on avait finalement peut-être plus de chance de croiser quelqu'un lié de près ou de loin à l'Ordre que dans une enquête officielle, où tous les boucliers étaient levés. Il ne savait pas par qui, par quoi, où, ni comment, mais il parviendrait à ses fins.


« Le retrouver, évidemment. »

Pour ça, il n'y avait pas à hésiter. Il n'en avait jamais été question. Depuis le temps qu'il attendait d'avoir un indice infime, voilà qu'il savait exactement qui étaient les ravisseurs. Restait à les trouver et ce ne serait pas une partie de plaisir. Anne lui donna alors les derniers éléments qu'elle pouvait apporter de ce qu'elle avait vu le soir de l'attaque. Internationale, il le savait... un « collègue russe »...il n'y avait a priori pas grand chose à en faire, mais sait-on jamais. Une idée lui trottait dans la tête depuis quelques secondes, mais il lui fallait trouver les contacts nécessaires et il ne serait pas aisé de les trouver. Mais il y parviendrait. Il était borné.

« Hein? Le voir? Oui! »

Ses yeux s'étaient mis à briller comme ceux d'un enfant devant ses cadeaux d'anniversaire ou un sapin de Noël. Il lui était totalement sorti de l'esprit la possibilité qu'Anne pouvait lui montrer de quoi elle avait été spectatrice, ce qui comportait évidemment le visage, la voix, les mots de son frère. Il reprit un peu son calme et ajouta :

« Oui... J'aimerais voir la scène du début à la fin s'il te plaît. Dès le premier instant où tu as pu apercevoir son visage. Jusqu'au mage russe, si tu en as vu quelque chose. Tout ce qui pourra m'être utile. Mais avant que j'aille chercher trop loin, j'aimerais que tu me répondes une bonne fois pour toute. Je ne dis pas que les Pattinson soient directement concernés. Mais est-ce que tu aurais eu le moindre vent de l'existence de l'Ordre auparavant, ou est-ce que ta famille a le moindre contact qui aurait le moindre lien avec ce groupe? Je veux juste être certain d'avoir le maximum de sources sûres. »

Car l'aventure dans laquelle il se lancerait serait sans doute parsemée de bribes d'informations floues et parfois sans valeur, sur lesquelles il serait difficile de s'appuyer.
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MessageSujet: Re: Enquête Journalistique   Enquête Journalistique EmptyJeu 9 Juin - 12:41

On ne contrôle pas ce que font tous les membres de notre famille ? Quel bel euphémisme… Les faits étaient là On n’y pouvait parfois rien du tout. Il ne suffit pas à Jack Pattinson de se dresser devant sa femme, à l’époque, pour la dissuader d’agir. Il recourut à la justice, et lorsque celle-ci devint inefficace, il se tourna vers la violence. Seulement, on ne s’en sort pas indemne, lorsqu’on s’attaque à une Langue-de-plomb. Dans le cas de son père, il sacrifia sa vie pour sauver celle de sa fille unique. On est tous portés à croire que la famille et le sang constituent un lien puissant. Anne le croyait, comme elle pensait également qu’un tel lien s’avérait tout aussi fort que fragile. Une trahison arrive si vite, tel un poignard dans le dos, ne laissant derrière rien d’autre qu’une rage amère. Anthony connaissait ce sentiment, et exprimait sa détermination à vouloir retrouver son frère. Anne hocha la tête en silence. Elle retira le souvenir de sa tempe et le glissa dans la pensine alors qu’une nouvelle fois, il associait sa famille à l’Ordre de l’Ouroboros. Anne soupira, plus de lassitude que d’agacement.

" Tu oublies que la seule famille qu’il me reste se retreint à mon oncle et ma tante, la mère d’Eve. Je peux te garantir que ma tante ne sait rien, mais je demanderai à mon oncle s’il est au courant de quelque chose. "

Quant à ses cousines, Anne savait que chacune d’entre elles ne se souciaient nullement des agissements douteux d’un groupuscule de mages noirs comme l’Ordre de l’Ouroboros. Son oncle Adam était le seul apte à savoir quelque chose à leur sujet. Après tout, affecté au bureau de l’Office des Portoloins, cela lui permettrait peut-être de connaître quelques détails susceptibles d’aider Anthony. Le nom d’Agatha ne lui serait sûrement pas inconnu. Anne lui enverrait un hibou dès ce soir.

" Voilà. "

Immobile, elle le laissa plonger dans son souvenir. Pour Anne, offrir un souvenir révélateur l’exemptait de décrire des événements particulièrement pénibles de son existence. Les narrer tenait pour elle de l’impossible. Les mots resteraient coincés dans sa gorge. Elle songeait surtout aux réminiscences de son enfance, celles de l’attaque étant loin d’être franchement douloureuses en comparaison. Anthony était la première personne à qui elle daignait dévoiler des pans de sa mémoire. Le reste du monde n’avait droit qu’à des bribes orales de ce qu’elle acceptait de révéler. Issue d’une aristocratie anglaise drastique et fière, Anne n’escomptait pas étaler sa vie à quiconque demandait à savoir. Les conversations à cœurs ouverts, très peu pour elle. Au final, rares étaient les élus qui pouvaient affirmer la connaître réellement, et Anthony Osward se rapprochait le plus de ce qu’on appelait une amitié. Lorsque ce dernier émergea une nouvelle fois de la pensine, la Cinnacrow récupéra son souvenir et lui adressa un regard.

" Il se fait tard, le dîner sera bientôt prêt. "

Anne rangea la pensine dans l’armoire une bonne fois pour toutes et s’avança vers le seuil de la porte, Anthony sur les talons. Elle s’arrêta deux secondes pour se retourner vers lui.

" Rien ne sortira d’ici. "

En d’autres termes, elle ne dirait pas que Jason Osward appartenait à l’Ordre de l’Ouroboros, et Anthony n’ébruiterait pas le passé qu’elle venait de partager avec lui. Anne savait qu’elle pouvait lui faire confiance, il le lui avait déjà prouvé, à Durmstrang. Cette fois, ce serait son tour, et ce dans quoi il allait s’embarquer allait être d’un tout autre niveau.

[Je crois que nous pouvons dire que le sujet est terminé \o/]
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