S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 I've been wrong before | Bill

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Jillian Whitby
A.C.A.I.I
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Jillian Whitby



 
▌Né(e) le: 14 août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 2ème année

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MessageSujet: I've been wrong before | Bill   I've been wrong before | Bill EmptySam 17 Sep - 16:27

    « Hey you and me, keep on dancing in the dark
    It’s been tearing me apart, never knowing what we are. »


- Et donc ça s’appelle une boite en nuit ?
- De nuit, rectifia Jillian avec un sourire-réflexe, tentant de garder un équilibre relatif sur les pierres qui bordaient le chemin.
- Ouais pareil. Si je viens chez toi pendant les prochaines vacances tu me fera voir ?
- J'ai bien peur que tu ne partes en courant au bout de deux minutes.
- Je ne vois pas pourquoi, répliqua le garçon en fronçant le nez d'un air dédaigneux, C'est juste une grande salle pleine de moldus.
- Justement, répondit Jill en examinant les tuiles artistiquement superposées le long des toits alentours, Vous les sorciers vous manquez cruellement d'adaptabilité.

Jillian décocha un sourire railleur à l'autre Plumentine qui fit semblant de le frapper, et poussa d'un air désinvolte la porte du pub. Un bouffée d'air plus chaud et légèrement renfermé lui caressa le visage, et il n'eut pas besoin d'indications pour repérer la table bordée de plusieurs sorciers juvéniles, riant aux éclats, la plupart tenant par la hanse une haute chope débordant de mousse. La soirée devait avoir commencé une petite heure auparavant, le temps qu'il embrasse sa plante et qu'il arrive (sa stratégie actuelle pour les maintenir en vie était de les couvrir d'un amour débordant et mielleux à faire mourir les abeilles). Il reconnaissait déjà quelques personnes réparties ça et là, pendant qu'il saluait à la ronde. Il remarqua des plis au coin des yeux de certains, des contractions nerveuses à la commissure des lèvres, certains étaient agacés de le voir, d'autres lui adressaient un sourire poli, voir enjoué, et une bonne moitié de la table ne l'avait pas entendu. C'est dans cette moitié là qu'il repéra Porcelaine. En vérité il n'avait aucun mérite ; il ne connaissait qu'une seule personne pour porter des barettes de couleurs sur des cheveux sombres tout en n'étant pas une fille. A ce moment là, Jill s'était mordu la lèvre inférieure, un sourire radieux creusant ses joues, mais il n'en avait même pas conscience.

A vrai dire il était trop occupé à contourner le banc en essayant de ne pas attirer l'attention, chose qu'il faisait assez mal en temps normal, mais le fait que Bill lui tourne le dos l'aidait beaucoup. Il glissa la main dans les cheveux bruns, comettant au passage un génocide de barettes colorées, et se glissa sur le banc aux côtés du Cinnacrow, en poussant son précédent voisin avec une politesse tout sourire.

- Comment tu vas depuis la dernière fois ?

La dernière fois en question était certainement celle où Jillian l'avait apperçu de loin dans le parc et avait tenté de le rejoindre. Il n'avait jamais retrouvé le cinquième année ce jour là, même en utilisant un sortilège d'attraction. En fait il le soupçonnait de s'être accroché à un arbre quelque part...
Le coude posé sur la table, la joue posée dans sa main, il lui adressa un grand sourire, et dans un mouvement de poignet lui présenta du bout des doigts les barettes qu'il avait gardé contre ses paumes depuis qu'il l'avait décoiffé. Ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait à ses côté autour d'une table pleine de gens familiers en train de plaisanter. Il aurait du en sourire, hausser une épaule et enfouir sa tête de barbie sous exta dans une chope. Mais non au lieu de ça, ça le rendait fébrile, impatient, dix fois plus puéril. Il ouvrit la bouche, sans doute pour dire une énorme connerie, un de ces trucs qui faisait que Bill restait rarement plus d'une minute quinze en sa compagnie, mais une voix forte venant de sa droite le coupa et il tourna machinalement les yeux.

- Et donc le dernier à transformer directement sa cuiller en canari doit boire sa chope entière okay ?

La plupart de la table répondit dans une exclamation enthousiaste. Jillian eut à peine le temps de se faire la réflexion qu'il n'avait été bon en métamorphose et qu'il détestait les jeux à boire version sorcier avant que son tour n'arrive, et il marmonna quelques paroles inaudible en effleurant sa baguette sans sa poche. Sa cuiller se redressa, toussota en se couvent de plume et bientôt laisse entendre un petit chant grêlé. Il lui rendit aussitôt son aspect de cuiller en bois respectable avant que quiconque ne rôde son poussin de Tchernobyl.

    « Hey you and me, keep on trying to play it cool.
    Now it’s time to make a move, and that’s what I’m gonna do. »
    ( Let's light it up )
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Bill Jenkins
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Bill Jenkins



 
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MessageSujet: Re: I've been wrong before | Bill   I've been wrong before | Bill EmptySam 17 Sep - 22:51

- Cul-sec, Jenkins !
- Nan, tu rigoles ? Elle porte vraiment rien en dessous ?
- Regarde par toi-même, tu vois une trace de quoique ce soit ?
- Nan mais ça veut rien dire, ils font des sous-vêtements faits pour, maintenant. La marque magicnude est spécialisée là-dedans, ça marche très bi …
- Tu fais chier, Bill. Attends deux secondes. »

Vendredi, vingt-deux heures ; une poignée d'étudiants autour d'une table croulant sous les coudes et les pintes de bières mousseuses. Après une semaine de cours sur les relations entre les pays de l'orient et l'Irlande, l'interdiction de l'import du tapis volant et la protection des crabes de feu, le niveau de la conversation avait besoin de baisser et la gent masculine, majoritaire dans le groupe, s'y appliquait avec enthousiasme.

- Excusez-moi, Mademoiselle … ?
- Nan, tu vas quand même pas …
- Oui, jeune homme ?
- C'est un magicnude, que vous portez ?
- Pardon ?
- Non, rien, vous avez une très jolie robe.

La serveuse leur fit un clin d’œil et partit s'occuper d'une autre table. A côté de Bill, Matthew suivait son déhanché en tapotant nerveusement du talon sur le sol. En fait, il s'appelait Matthieu et venait de Bordeaux, mais étant en Irlande depuis bientôt quatre ans, son prénom avait largement eu le temps d'être anglicisé.

- Tu crois que je peux la serrer ?, fit-il sans la quitter des yeux.
- Toi, sûrement pas, moi peut-être.
- Hahah, très drôle, Monsieur Je traîne qu'avec des filles mais j'en baise aucune.
- Quand tu veux, je me la fais, protesta Bill.
- Si tu te la fais, je te paye ta conso jusqu'à la fin de l'année.
- Tu sais pas à quoi tu t'engages, mec.
- Aucun risque, répondit-il avec un rictus moqueur.

Il n'y avait effectivement aucun risque. Bill était un habitué de la Pimentine et connaissait déjà trop la serveuse pour tenter quoique ce soit avec elle. Elle portait de plus des talons et le dépassait presque d'une tête, ce qui ne lui plaisait que moyennement. Il s'apprêtait à faire remarquer à son acolyte que ses cheveux étaient pour couronner le tout teints et de toute évidence secs comme de la paille, quand une main se perdit dans ses cheveux à lui. Ses cheveux, ses sacro-saints cheveux, qu'il avait pris soin d'arranger ce matin avec une multitude de barrettes pastelles. Dans la suite logique des choses, il aurait dû se retourner, se lever et incendier copieusement l'individu. Il aurait tapé les poings sur la table, renversant au passage le trop plein de bière des chopes remplies à ras-bord, se serait fait houspiller par la moitié du groupe, Matthew aurait ri comme un damné et il les aurait laissé tous en plan pour refaire sa coiffure dans le miroir des toilettes. On ne touchait pas aux cheveux de Bill Jenkins, tonnerre ! Mais rien ne se passa comme prévu. Matthew ne rit pas, ou à peine, l'individu lui prenant sa place, et personne ne houspilla Bill, parce que Bill ne tapa pas ses poings contre la table, parce que l'individu en question c'était lui. Son petit cœur rata un battement.

- Comment tu vas depuis la dernière fois ?

Bouche ouverte, muet de désarroi, Bill mit quelques secondes à comprendre la situation. La Pimentine, la bière, Jillian, il y avait comme une sensation de déjà-vu, et ça ne lui plaisait pas du tout. Ou peut-être que si, et c'était précisément ce qui ne lui plaisait pas. Les tempes brûlantes, les joues écarlates et les doigts tremblants, il récupéra ses barrettes dans la main de Jillian qu'il fourra distraitement dans la poche de son jean. L'un de ses camarades de classe le sauva par bonheur d'une mort certaine par apnée trop prolongée en ayant la brillante idée de lancer un de ces jeux particulièrement stupides qui manquaient rarement à la Pimentine. Bill profita de cette occasion inespérée pour s'arracher au regard pénétrant du Plumentine en se retournant vers ledit camarade, un redoublant baraqué répondant au doux nom de Jason. Les quelques secondes qu'il mit à se remettre de ses émotions l'empêchèrent de se rendre compte à temps qu'il lui fallait sortir sa baguette magique et, avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, tout le monde avait changé sa cuillère en volatile plus ou moins réaliste. A côté de Jillian, Matthew ricana.

- Tu ne pourras pas y échapper, cette fois, Jenkins ! Cul-sec !

La panique qu'il avait réussi à contenir il y avait à peine quelques secondes pointait déjà doucement le bout de son nez. Il ne tenait pas l'alcool, il le savait, et la perspective de se retrouver une nouvelle fois ivre en compagnie de Jillian l’affolait outre mesure.

- Les mecs, vous êtes pas cools, j'ai pas ma baguette, tenta-t-il, désespéré de la tournure que prenaient les choses.
- Tu me la devais de toute façon ! T'as bien vu que j'avais raison, tout à l'heure …

Dur. Bill n'avait pas pour habitude d'être mauvais joueur, et rien ne l'énervait plus que quelqu'un qui se défilait à une soirée. (A part qu'on le décoiffe, évidemment.) Le regard appuyé des autres le décida. Évitant autant que possible les yeux électriques de Jillian, il prit une profonde inspiration et porta sa chope de bière remplie à ses lèvres. Quand il la reposa, il n'avait qu'une envie, s'enfuir à toutes jambes avant que ses douze litres de bière ne remplacent ses cinq petits litres de sang. Son corps se dérobant doucement à son esprit, il fit une prière silencieuse pour la protection de sa chasteté.
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Jillian Whitby
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MessageSujet: Re: I've been wrong before | Bill   I've been wrong before | Bill EmptyDim 18 Sep - 13:40

Il y avait quelque chose qui ne loupait pas, quand vous avez les cheveux rouges et des bouts de métal enfoncé sous la peau : on vous prend pour un anarchiste et un buveur de compétition. Or à part un refus doux mais borné de quelques conventions sociales, Jill n'avait pas l'âme d'un anarchiste. Quand à sa résistance aux boissons, elle était somme toute banale pour tout adolescent de son âge qui ne prévoyait pas de finir ses jours alcoolique. Cependant il aimait la bièraubeurre ; elle lui laissait sur la langue un gout doré et chaleureux, un peu, et lui donnait des picotement au bout des doigts. Très différent de ce que produisaient les breuvages de moldu qui faisaient plutôt son ordinaire en été. Aussi, bien que les jeux continuaient autour de la table, il n'avait pas besoin de perdre pour prendre une gorgée de temps à autre, tenant parfois ses cheveux dont le bout trempait dans la mousse. Tout cela le rendait doucement euphorique. Il aperçu du coin de l'oeil Jenkins, achevant son premier gage, et cilla en direction de la table. Dans un élan quasi chevalresque il laissa ses lèvres plongées dans la mousse et ne fit aucune blague, de bon ou de mauvais goût. La soirée serait longue, et sans doute divertissante s'il pouvait pousser à bout le Cinnacrow sans que celui-ci ne puisse s'enfuir à toutes jambes comme à son habitude.

En revanche... En revanche ce qui commençait à lui chatouiller gentiment les nerfs c'était le garçon qu'il avait écarté pour s'assoir. Il se penchait en avant, en arrière, pour regarder de l'autre côté de Jill et parler par dessus son épaule comme s'il avait été une vitre particulièrement opaque et mal placée, bien que sans animosité aucune. Cela l'irritait, sans qu'il ne dicerne précisément la raison. Il se pencha en avant, pour le plaisir d'oppresser parfaitement son voisin à barrettes et lui souffler à quelques centimètres de l'oreille.

- Comment il s’appelle déjà, l'ami qui était à côté de toi ? J'ai oublié son nom... ça ne commence pas par un N ?

Il ne serait pas tout à fait faux de dire qu'il se moquait éperdument de la réponse. Seul comptait le geste, en vérité, seul comptait tout ce qui pouvait arracher une grimace à Bill. Comme par exemple le chatouiller quand il regardait ailleurs, ou bien encore l'appeler, pour répondre à son interrogation par « Non, rien. » fendu d'un grand sourire. Ça et d'autres trucs que même des enfants de dix ans ne faisaient plus de nos jours. Il fallut que la silhouette de la serveuse passe devant lui pour renouveler sa bièraubeurre pour que le Plumentine se rende compte qu'il avait vidé sa première chope. Il arracha momentanément son regard de l'univers confiné de leur table pour se rendre compte que l'ambiance de l'endroit avait changé, et beaucoup de lumière passait par les fenêtres. La mousse, l'alcool poisseux et les plaisanteries venant de l'autre bout de la table formaient presque une petite bulle. Il n'était même pas certain que le rouge profond de ses cheveux soit visible de l'autre extrémité de la pièce. Sa joue rencontra l'épaule de Jenkins et s'y installa, un peu comme un chat de salon qui décide de faire de vos genoux son prochain fauteuil sans imaginer que vous puissiez avoir voix au chapitre.

- Cool soirée hein ?

Il semblait totalement faire abstraction du fait qu'il était à moitié allongé sur Bill, comme il semblait aussi mettre côté depuis leur rencontre qu'au moins trois années les séparaient. Trois ans d'existence pour une résonance si parfaite côté maturité, parfois la nature, c'était une plaisanterie. En tous les cas il squattait remarquablement son voisin, comme si tous les deux étaient -eh bien- amis. Mais parce qu'ils étaient les meilleurs amis du monde, non ? Juste que Jenkins n'était pas au courant.
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MessageSujet: Re: I've been wrong before | Bill   I've been wrong before | Bill EmptySam 15 Oct - 11:25

Plus les secondes passaient, plus l'alcool envahissait doucement ses veines, plus les circonstances se rapprochaient de celles de l'incident. Paupières closes, il se souvint. C'était un vendredi soir, les dernières lueurs du jour venaient à peine d'être avalées par la nuit, la température était douce. Quelques temps avant les vacances d'été, l'heure était à la fête. Les chopes se remplissaient et se vidaient à mesure que passaient les minutes, et Bill, au milieu de Jeffersons, de Daniels, de Sams, de Tracies et d'autres visages aux noms de séries américaines, planait depuis déjà longtemps dans l'euphorie des premiers verres. Un visage parmi les autres lui avait tapé à l’œil. Des cheveux rouges comme le chili con carne de son restau mexicain fétiche, des traits androgynes, une peau percée de métal, des iris bleues piquantes … Épicé. C'était le premier adjectif qui lui était venu en tête. Bill était un grand fan de ces plats colorés qui tuaient la moitié de vos papilles gustatives en une bouchée, et nombreuses étaient les fois où son estomac de britannique lui avait fait regretter sa gourmandise. Il ne savait pas résister à l'appel du piment ; il n'avait pas su résister non plus à l'appel de Jillian. Difficile de dire quel fut le signe qu'il perçut comme un appel, regard, sourire fugace ou battement de cils, la combinaison des trois peut-être. Il l'avait embrassé aussi naturellement qu'il aurait pris une bouchée d'agneau korma. Si naturellement que les premières secondes, personne ne l'avait remarqué. Le temps qu'il goûte aux saveurs de ses lèvres et qu'il se rende compte que cette langue et que ces yeux et que ces collants troués appartenaient à un garçon. Il était parti sans laisser le temps à la tablée de comprendre ; la porte s'était refermée derrière lui sur une demi-douzaine de regards éberlués et incompréhensifs. Et celui, toujours aussi bleu, de Jillian et son demi-sourire.

- Jenkis, femmelette, me dis pas que t'es déjà couché après une bière !

Le rire caractéristique de Matthew le ramena brusquement dans le monde réel. Les joues en feu, Bill se força à sourire avant de se retourner, envisageant à travers le flou tamisé du pub la porte qui menait à l'extérieur. Après tout, c'était ce qu'il avait toujours fait, fuir. Changer de trottoir, revenir en arrière, se cacher derrière un coin de mur, dissimuler son visage dans un livre, autant de tactiques qui marchaient plus ou moins bien et qui lui avaient évité jusqu'ici de rester trop longtemps avec Jillian. S'il s'y prenait bien, il pouvait aussi sortir d'ici. Il suffisait qu'il trouve une excuse. Son cerveau cessa toute activité quand une mèche pimentée vint piquer sa joue.

- Comment il s’appelle déjà, l'ami qui était à côté de toi ? J'ai oublié son nom... ça ne commence pas par un N ?

J'irai trouver au bout le contact, aussi loin qu'il le faut !
Et l'ooooonde de chooooooc propaaaaaage le messaaaaaage,
Et je quiiiiitte le sooooool, l'oraaaage se prépaaaaaaare.

- N … Nath … Matthew, il s'appelle Matthew.

Il se donna une claque mentale. Les bégaiements, les joues rouges, la tachycardie, c'était digne d'une pucelle dans ses premiers émois ; il fallait se ressaisir ! Personne ici n'avait été témoin de l'incident ; quelques uns en avaient eu au plus quelques retours, sans aucune preuve. Si ses pensées lui échappaient, il contrôlait encore ses gestes et le Matthew dont il était question lui fournissait une occasion en or de ne pas regarder Jillian dans les yeux. La situation n'était pas si catastrophique. Rien qu'il ne puisse endurer. Reprenant lentement contenance, Bill commanda une autre bière lors du passage de la serveuse pour faire bonne mesure.

Jason lança plusieurs jeux tout aussi intelligents que le premier ; Bill perdit plusieurs fois, dut terminer sa nouvelle chope, demander à une fille de la table voisine si elle prenait les chèques – ce qui lui valut une gifle sonore –, danser le moonwalk au milieu du pub – ce qu'il fit à la perfection – et appeler Matthew « Maître » pendant deux tours. La soirée suivait son cours, et il en oubliait presque la menace Jillian, la bière aidant. Il l'oublia même si bien qu'il n'eut aucune réaction quand ladite menace prit son épaule pour oreiller. Perdu dans la sphère embrumée de la table, il écoutait, et la musique de la respiration de Jill se faisait doucement une place dans son univers, recouvrant les rires et les chocs des pintes contre le bois.

- Cool soirée, ouais.

A ce moment-là, Bill était sans défense. Et d'une certaine manière, il gagnait la partie. La partie d'un jeu sans fin où le chat s'amusait à faire peur à la souris sans jamais passer à l'acte. Souris sans défense, c'était souris apaisée, c'était souris gagnante. Ou match nul, peut-être.

- Jenkins, un gage !, fit Jason d'une voix forte, faisant se retourner quelques personnes aux alentours.

Petite grimace de l'intéressé, pour la forme.

- A poil !
- T'es con, Matthew.
- Paye ta tournée ?, proposa un autre, grand blond dégingandé dont le nom ne revenait pas à Bill.
- J'ai pas un rond, mec, protesta-t-il en retournant ses poches pour prouver ses dires.
- Tu feras la plonge !
- Abuse pas …

Matthew se manifesta encore par son intelligence.

- La serveuse !
- Quoi ?
- T'as dit que tu la serrais quand tu voulais. Fais-le.
- J'ai pas dit ça … Et puis j'vais pas aller me la faire dans les chiottes et revenir, débile.
- Bon alors tu la chauffes, tu l'emmènes et tu vérifies si elle porte des sous-vêt' ou pas.
- Et je la plante là après ?, fit le Cinnacrow avec un rictus.
- Ben … Ouais.
- Adjugé vendu !, coupa Jason. Et pas de triche.

A la gauche de Bill, Jillian se redressa. Il n'en tint pas compte et termina sa pinte en songeant à son gage. Séduire la serveuse n'était pas difficile, elle l'avait toujours trouvé mignon et un « t'es joli, tu sens très bon » suffisait largement à la faire décoller. Il n'était cependant pas du genre à mener les filles en bateau ; c'était même une attitude qu'il détestait. D'un autre côté … C'était un moyen comme un autre de se refaire une réputation. Et puis il était à moitié ivre. Et puis il y avait Jillian, qui menait de loin au jeu. Et puis zut. Il était temps de marquer des points. Reposant sa chope sur la table avec force, il se leva.

- J'y vais.

Marina, puisqu'il est temps de donner un nom à la serveuse dont il est question, était devant le bar, aux côtés d'un homme qui de toute évidence l'importunait. C'était décidément trop facile. Sous les yeux indiscret de la table entière, il les rejoint, main dans les poches, avec cette marche ni trop lente ni trop rapide des gens confiants. Intrépide, il prit même le risque de poser une main sur l'épaule de l'homme.

- Excuse-moi, je te la rends dans deux minutes si ça t'dérange pas.

Ne lui laissant pas le temps de témoignant son désaccord, il prit la main de Marina, tout sourire, et l'entraîna quelques mètres plus loin.

- C'est qui ce vieux mec ? Il est pas un peu trop chauve, pour une jolie fille comme toi ?, commença-t-il, pour rester dans le classique.

De toute évidence soulagée d'un grand poids, elle leva les yeux au ciel.

- M'en parle pas, j'y ai le droit tous les soirs, à celui-là !
- Tu m'étonnes, fit-il, ça se comprend … Pourquoi tu lui dis pas d'aller voir ailleurs ?
- C'est anti-business, le patron apprécierait pas de perdre un client.
- Ah dur, continua-t-il en grimaçant. Et la technique du « désolée, j'suis déjà prise » ?
- Essayée vingt fois ! Mais ça suffit pas, il me croit pas …

Une lumière s'alluma quelque part dans le cerveau du Cinnacrow. Esquissant un demi-sourire, il plongea son regard bleu dans celui de la serveuse, brun.

- Je peux t'aider à apporter une preuve, si ça te dit.
- Comment tu veux que je prouve un truc pas v …, commença-t-elle, avant de comprendre l'allusion. Aaaah …
- Il nous mate depuis sa chaise, il voit tout ce qu'on fait, enchaîna-t-il pour abréger sa réflexion.
- Mais … Juste pour rire, hein ?

Bieeeeen. Une fille qui tenait à sa liberté. Bon point.

- Juste pour rire, répondit-il avec un sourire confiant. Il aventurait déjà une main près de sa hanche. Marina eut l'air de réfléchir quelques secondes encore. Sourit.
- C'est d'accord.

Elle prit elle-même l'initiative. Prenant la main de Bill pour la poser sur sa taille, elle se colla contre lui et joua le jeu. Juste pour rire. Le Cinnacrow exultait. A quelques mètres de là, il savait que toute la tablée observait la scène, Matthew et Jillian compris, le premier rêvant d'être à sa place, le second se rendant compte qu'il avait perdu son jouet, et la partie avec. Bill l'interrompit au bout d'une dizaine de secondes/minutes/heures – choisissez votre version préférée -, pas parce que la chose était désagréable, mais parce qu'il avait un gage à remplir. Caressant d'un doigt l'épaule de la jeune fille, il souffla à son oreille :

- Si tu veux être vraiment convaincante, je te propose la porte derrière toi. Surtout que tu risques des ennuis si ton patron te voit. Partante ?

Elle se retourna pour voir la porte en question et acquiesça. C'était dans la poche. A la vue de tous, serrés l'un contre l'autre, il entrèrent dans les toilettes de la Pimentine. Quand ils en ressortiraient, les cheveux savamment décoiffés pour l'une et les barrettes remises en place pour l'autre – faut pas pousser, hein –, chacun repartirait de son côté, Marina au bar, Bill à sa table, s'étant rendu mutuellement service. Bill avait du mal à se retenir de rire. La suite lui en coupa toute envie.

Les toilettes de la Pimentine avaient cela d'agréable qu'elles étaient plus propres que la plupart des toilettes de pubs. Si l'odeur n'y était pas florale, elle restait soutenable, et le sol n'avait pas encore eu le temps d'être dégueulassé par un mec trop bourré. A sa gauche, en face d'un miroir, Marina refaisait son maquillage.

- Tu sais, Bill, fit-elle en se retournant, quand je t'ai demandé si c'était pour rire … En fait, je sais pas pour toi, mais …

Elle s'approcha de lui, féline ; Bill se raidit.

- En ce moment j'ai pas de copain, et j'me dis … tu sais … On dit toujours que les filles qui couchent sans sentiments sont des traînées. T'en … penses quoi, toi ?

Sérieusement ? Il n'y avait jamais tellement pensé. Lui-même n'était pas fan des coups d'un soir, mais ne s'était jamais permis de juger les filles qui s'y complaisaient. Ce qui lui faisait peur, c'était que Marina, à présent toute près de lui, avait radicalement changé d'attitude. Elle ne jouait plus. A la base, Bill comptait simplement discuter avec elle quelques minutes, ressortir et donner raison à Matthew, parce que ça lui ferait plaisir et qu'il ne se poserait alors pas de question sur la véracité de ses dires. Déshabiller Marina n'avait jamais été au programme, coucher avec encore moins. Le hic, c'était que s'il la repoussait, elle risquait de se vexer, de sortir avec une sale tête et de tout foutre en l'air. Dans le meilleur des cas, il passerait pour un mauvais coup, dans le pire, pour un lâche menteur et mauvais joueur.

- Écoute, Marina ...

Elle releva la tête.

- … faut pas te formaliser du jugement des gens, c'est qu'une bande d'abrutis qui ne comprennent rien à la vie, tu vaux mieux que ça.

Il espérait qu'elle enchaîne sur le sujet et oublie son idée première. Il le fallait. Une seconde, elle eut l'air de réfléchir à une réponse. Une seconde, il crut que tout rentrerait dans l'ordre. Naïf. Elle l'embrassa. Tétanisé, Bill se mit à paniquer. Tout ça n'avait absolument rien à voir avec leur baiser public, entièrement joué ; elle était sérieuse. Il la repoussa légèrement.

- M … Marina, t'es sûre de ton coup ? Je suis pas …
- Ça faisait longtemps que tu n'étais pas venu à la Pimentine, Bill. Tu sais, depuis le début tu m'as tapé dans l'oeil. Tu ne vas pas me dire que je ne te plais pas, si ? Pourquoi tu m'aurais aidée tout à l'heure ?

Coincé. Lamentablement coincé.

- Si, tu me plais, évidemment – mensonge, mensonge, mensonge – mais …
- J'ai bien vu ton petit jeu, fais pas le timide … Laisse-moi faire.

OMFG. C'était tout ce qu'il pouvait penser. Il se retrouva soudain chrétien, priant intérieurement pour que personne n'ouvre la porte, et en même temps pour qu'on lui vienne en aide. Avant qu'elle ne s'intéresse à son jean, de préférence.
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MessageSujet: Re: I've been wrong before | Bill   I've been wrong before | Bill EmptyLun 2 Jan - 13:08

La torpeur initiée par la bière l'avait fait somnoler quelque chose comme quelques secondes ou plusieurs minutes. Il avait presque oublié sur quelle épaule il se reposait, mais trouvait l'odeur agréable en tout cas, et allait tenter un savant mouvement de joue pour s'installer encore mieux, ni vu ni connu j't'embrouille. Sauf qu'un autre Plumentine à l'autre bout de la table réclama un gage, et il réussi à se redresser sans laisser paraître son léger sursaut. Du moins il espérait. Ha oui, Bill, un gage, encore. Il roula ses yeux à l'intérieur de ses orbites, ce qui lui arracha un sourire, et couva Bill d'un regard qui aurait certainement semblé douteux à quelqu'un de sobre l'observant en pleine lumière. Les propositions de gages fusaient des deux côtés de sa tête. Lui-même en aurait proposé en temps normal, mais l'alcool doré avait trop infusé dans ses veine pour que son cerveau ne produise autre chose que des pensées interdites aux sorciers chastes et purs (et Dieu savait que la maturité sexuelle chez les sorciers était plus éloignée que celle des moldus). Il nota quand même que le dénommé Matthew avait à sa décharge quelques bonnes idées. Enfin jusqu'à celle de la serveuse. Quoiqu'au début ça lui avait arraché un rire, tout autant que l'air sérieux de Bill. Ey, il ne l'imaginait tellement pas emballer une fille avec succès. L'embrasser ? Il adressa à son reflet caché au fond de son verre un haussement de sourcil sarcastique avant que son voisin ne le fasse sursauter en assassinant la table avec sa chope.

Il imita le reste de la tablée en suivant Bill du regard, en se mordant la lèvre inférieure sans cesser de sourire et émettre un sifflement anticipant le râteau monumental que le petit Jenkins allait se prendre. Certainement, immanquablement. Peut-être. Ou pas. En bon crétin alcoolisé, il fallut de longues minutes à Jillian pour admettre que non, la fille ne semblait pas disposée à jeter Petit Bill, et que donc fatalement, ce dernier savait -peut-être- y faire avec les filles. Ce qui chamboulait toutes ses théories tiens. Jillian ne s’aperçut pas qu'il souriait moins et finit sa bière sans s'en rendre compte, comme s'il avait éprouvé le besoin de sa cacher à demi dans sa chope. Autour de la table, c'était la folie furieuse. On aurait dit un bar moldu un soir de coupe du monde. Tout le monde parlait fébrilement, avec un sourire un peu plus crétin sur les lèvres que la passion provoquée par le football. Jill, lui, était agité de pensées contradictoires. Il éprouvait d'un coup une grande lassitude, l'envie de retourner au château et de s'endormir dans le noir en écoutant du Placebo, ce qui ne lui arrivait que rarement tout de même. Ou bien se laisser envahir par l'irritation chatouillante et se lever, et rejoindre tout ce beau monde dans les toilettes. Mh. Ça ferait jaser. Certainement. Un peu. Mais il était trop fébrile pour rester assis. Il se pencha vers ses voisins les plus proches pour chuchoter avec un sourire entendu.

- Je vais voir essayer de jeter un oeil. Histoire de vérifier.

Il répondit aux murmures par un clin d'oeil complice. Jill s'éloigna de la table avant que quelqu'un d'autre ne se propose de l'accompagner, dans l'espoir d’apercevoir des morceaux d'anatomie inédits de la serveuse. Il eut tôt fait de traverser la pièce et s'immobilisa devant la porte quelques secondes. En fait il n'était pas très certain de sa capacité à ninjater à l'intérieur de façon tout à fait discrète, mais ce n'était pas comme s'il détestait mettre les pieds dans le plat de toute façon. La poignée tourna et il se glissa à l'intérieur pour refermer la porte au plus vite. La serveuse s'était purement figée en pleine tentative de viol. Jill referma la bouche qu'il avait ouverte pour lancer une petite pique à Jenkins, gêné. Il ne s'était pas vraiment attendu à ce qu'il se passe effectivement quelque chose dans ces toilettes, même si de toute évidence il y avait eu une très nette inversion des rôles.

- Woaw Jenkins, je ne pensais pas que tu arriverais jusque là.

Son sourire lui faisait un peu mal et avait un goût de rouille. La fille essayait manifestement de le faire déguerpir à grands coups de Regards Noirs mais Jill n'en fit rien, se contenta de la contourner en lui effleurant vaguement la hanche. Il prit ses poignets pour les retirer doucement des vêtements débraillés de Bill et attira le Cinna contre lui. Un sourire beaucoup plus naturel lui fendait les lèvres tandis qu'il passait un bras autoritaire autour de la taille de l'élève plus âgé qu'il était -éventuellement- sensé respecter.

- Je suis navré, fit-il en s'adressant à la serveuse, Ça fait un moment qu'on sort ensemble mais il a encore du mal à s'assumer.

Un sourire naquit au coins de ses lèvres quand elle se mit à battre des cils comme un papillon de nuit prit d'épilepsie. Pas qu'il détestait cette fille mais étrangement, quand elle avait disparu derrière la porte en compagnie de Bill, qu'elle l'avait embrassé, il s'était sentit. Légèrement oppressé. Peut-être que c'était ce qu'on ressentait quand on perdait une manche dans leur jeu, certainement même. Ce qu'il craignait était un peu confus, mais là, le Cinnacrow serré contre lui, il exultait intérieurement, même en sachant que Bill le haïrait pour ce qu'il allait faire. Jillian se pencha pour trouver les lèvres de l'autre élève, et y plaqua les siennes. Ce n'était qu'à moitié une mise en scène, après tout, n'avait-il pas fermé les yeux pour en profiter ? Bon, d'accord, il en avait très légèrement rajouté pour le spectacle aussi, il assait surement se faire massacrer pour avoir violé du bout de la langue l'intimité de Jenkins, mais très sincèrement... Ça valait le coup. La fille partit en trombe, mais sans lui mettre de claque au moins.
Il n'y avait plus qu'eux deux dans la petite pièce. Sans doute que Jill allait se faire atomiser bientôt, et aussi qu'il faudrait ressortir l'air de rien retrouver les autres et prétendre avoir été un peu macho pour avoir mis la jeune fille dans un tel état. En attendant il mordillait un bout d'oreille agrémenté de quelques mèches sombres avant de s'écarter et passer une main dans ses cheveux rouge sombres.

- Non ne me remercie pas, déclama-t-il sur un ton de fausse modestie, Se sauver la mise c'est ce qu'on fait entre potes.

Sans doute que la fuite de la serveuse ne serait que bien interprétée par leur tablée. Heureusement pour eux. Il espérait que Jenkins en était conscient et lui serait vaguement reconnaissant (peut-être, oui, non, même si je te donne un Kinder ?). Le Plumentine était passé en mode Lissage de Cheveux, réorganisant les précieuses mèches de Bill.

- Je pense qu'on peut sortir dans une minute, et ce sera un parfait timming, tu seras le héros de la soirée.
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