S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 ...like a Lollipop [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Phillip Harker
M.U.M
M.U.M
Phillip Harker



 
▌Né(e) le: 11 Août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 4ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyLun 2 Jan - 5:36

Le Corn Flex.

Il avait entendu le nom de cet endroit assez régulièrement entre les murs de l’université. Un café/boîte de nuit/karaoké, le genre d’endroit où l’on trouve un peu de tout pour satisfaire les envies de tout le monde. Enfin, c’est ce qui était prétendu, les chances étaient que l’on ne pouvait jamais être complètement satisfait dans ce genre de lieux. Trop de mandats, trop de gens qui veulent trop de choses différentes. Phillip était un jeune homme difficile, dédaigneux et difficilement impressionnable lorsque l’on parlait de boîtes de nuits et autres endroits du genre. C’était peut-être l’expérience qui l’avait rendu ainsi; d’avoir été dans trop de boîtes l’avait rendu sélectif. Enfin, ça, ça lui collait à la peau, d’être sélectif, trait de caractère oblige. Il détestait se satisfaire des demi-portions, des restants, de ce qu’on lui forçait à prendre, consommer, vivre parce que le meilleur n’était pas accessible. Mais malgré tout ça, malgré cette idée qu’il avait dans la tête qu’il allait probablement s’emmerder comme cela ne se faisait plus. Passer du Ministry of Sound, du Fabric et du Club Aquarium à Londres pour arriver au Corn Flex, c’était une dure chute. Cependant, il avait cette envie qui le travaillait, cette rage, cette obsession. Il avait besoin de sortir de cette putain d’université, d’aller s’assourdir avec la musique, de boire, de danser, de se droguer. Il lui semblait que c’était sa seule option. Et puis tout le monde en parlait, ce ne devait pas être si déplaisant que cela… À voir. Peut-être allait-il rencontrer quelqu’un.

S’il y avait bien un endroit où le jeune homme se conformait à l’étiquette que l’on demandait de lui, c’était dans une boîte de nuit. Simple facette du personnage ou réel respect pour l’institution, c’était difficile à dire. Mais il appliquait toujours le code vestimentaire à la lettre, même plus, savait exactement comment se comporter avec les gens pour à la fois avoir ce qu’il voulait mais aussi éviter de se faire sortir par les gardes de sécurité; toujours aller au bar où une fille ou un homme gay travaille pour jouer de ses atouts afin de se faire servir en premier, ou flirter honteusement et réussir presque toujours à pouvoir glisser sa main dans le pantalon de sa victime avec son accord total. Ce n’est pas en restant poli et courtois que l’on obtient ce que l’on veut… Plus souvent qu’autrement, il faut se montrer fonceur, direct, sanguin, sans pour autant être trop insistant. C’est lorsque l’on insiste que les gens ont peur. Les relations jetables qu’il entretenait avec cette fille qu’il se tapait contre le mur crasseux des WC étaient entièrement adaptées à sa personnalité. On ne se connait pas, on ne s’implique pas. C’est là que ça devient dangereux.

À peine eut-il fait un pas dans l’établissement qu’il sentit une chaleur étouffante l’envelopper. Un petit sourire naquit au coin de ses lèvres, satisfait. Cette sensation distincte, mélange de la chaleur des gens qui dansaient et des « flaming shots » au bar, avait quelque chose de rassurant pour l’Anglais, d’une façon toute spéciale et tordue. Et puis, il s’était habillé en conséquence. Laissant son veston de cuir à l’entrée, Phil avait opté pour un jean foncé et un t-shirt à manches courtes à motifs tribaux, juste assez serré pour mettre sa musculature à son avantage. D’un pas confiant, il entra après avoir payé et se dirigea tout de suite vers le bar le plus près du plancher de danse. C’était une fille, une barmaid. Joie. S’accoudant d’un air désinvolte, une fesse à moitié sur un tabouret, il se pencha vers le comptoir puis leva les yeux en direction de la demoiselle. Brunette, cheveux mi-longs, belle poitrine - généreuse, plus jeune d’un an à peine, sans doute. Il la fixa un instant, la détaillant avec un tout petit peu de retenue puis sentit son regard se poser sur lui. Un sourire au coin des lèvres, et elle s’excusait auprès les autres clients pour venir s’adresser à lui. Bras contre le comptoir, serrant ses seins ensemble pour lui montrer un sacré décolleté. Elle cherchait son pourboire. Il lui demanda trois shots de téquila dorée, sa meilleure – deux pour lui et un pour elle. La belle accepta, comme prévu. Ils trinquèrent ensemble, il paya, lui donna un généreux pourboire et elle, pour toute réponse, lui disait qu’elle avait peut-être du temps libre après la fermeture. Et hop. S’il ne trouvait personne de plus intéressant avec qui finir la soirée, il avait toujours la jolie barmaid aux gros seins en plan B. La jeune femme sans nom retourna à sa besogne, le laissant seul avec son shot et un petit sac de plastique dans sa poche.

Le plus discrètement du monde, le brun sorti le sac de sa cachette et, à moitié sous le comptoir, en détailla le contenu. Il lui en restait deux pour la journée. L’Anglais leva les yeux vers l’horloge au-dessus du bar; minuit dix. Il soupira puis cacha les deux MDMA dans le creux de sa paume gauche. Tranche de citron entre les doigts de la droite, il humecta la bord du pouce gauche du jus de l’agrume acide, la déposa sur le bord shot pendant qu’il mettait du sel sur la partie humide de sa peau. Sel, citron, drogue dans la main gauche, téquila dans la main droite. Lèche le sel, fait tomber les capsules sur la langue, prend le shot en avalant les capsules, mord le citron. Mission accomplie. Ça lui prendrait dix minutes.

Trouver une proie en dix minutes, ça se fait. Il commanda en vitesse un mojito, en pris une gorgée et s’assied sur le tabouret, face au plancher de danse. Les gens se déhanchaient au rythme d’une chanson moldue qui avait été populaire il y avait quelques années – remixée à l’électro, c’était ce qui était populaire apparemment dans la pop récente. Sans avoir l’air ni d’un prédateur sexuel ni d’un tueur en série, et fouilla discrètement l’endroit du regard, ponctuant sa recherche d’une gorgée du cocktail ici et là.

Puis on lui sourit. D’un sourire qui ne mentait pas.



Dernière édition par Phillip Harker le Ven 3 Fév - 1:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyJeu 5 Jan - 16:07

Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds au Corn Flex, sans doute depuis sa rupture avec Andrew, lorsque Kai l’y avait traînée en lui faisant clairement comprendre qu’il n’était pas le seul garçon sur terre et qu’elle allait le lui prouver. Rien n’avait vraiment changé, en fait, depuis le temps. La décoration était toujours la même, et elle était toujours amoureuse d’Andrew et elle reconnut même quelques habitués à qui elle n’adressa pas un seul regard. Se disant que ce n’était pas comme ça qu’elle allait passer une soirée agréable, elle répondit quand même au salut d’une fille, visiblement déjà bien imbibée d’alcool par un hochement de tête. Voilà pour la politesse, étape suivante. Maintenant, il s’agissait de ne plus penser à rien. Elle y arrivait souvent, ces temps-ci, c’était une forme de relaxation qui avait le mérite de la rendre plus sereine, et c’était exactement tout ce dont elle avait besoin. Et finalement, parce qu’à cause du bruit ambiant et des gens qui ne cessaient de bouger autour d’elle, elle eut envie de partir immédiatement, de s’enfuir, s’échapper très loin, au port, comme souvent, s’asseoir face aux bateaux et attendre. Ca semblait une bonne initiative, ça aussi. Elle pourrait très bien mentir aux autres, leur dire qu’en effet, elle avait passé une soirée merveilleuse, personne ne lui dirait qu’elle mentait, même s’ils le remarqueraient tous. Elle adresserait un grand sourire aux autres, sans vraiment y croire, sans être convaincante mais tout le monde s’en ficherait bien, de toute façon : « Ma soirée ? Ah mais géniale ! »

Et puis, elle comprit pourquoi elle ne partirait pas, pourquoi elle ne mettrait pas un pied en dehors de la boîte de nuit avant d’avoir trouvé quelqu’un avec qui passer la soirée. Parce qu’elle le lui devait, et parce qu’elle se le devait à elle-même tout d’abord, et qu’elle avait croisé son regard, et qu’elle avait bien remarqué qu’il ne viendrait pas vers elle, parce qu’il avait besoin de temps, parce qu’il avait besoin qu’elle soit patiente. Thèdes n’avait pas envie d’être patiente, ni d’attendre, et si elle le faisait, c’était seulement parce que la personne qui le lui intimait était particulièrement importante pour elle. Et il riait. Il riait. Et s’il riait, il n’y avait aucune raison qu’elle ne rit pas à son tour, avec des gens qu’elle ne connaissait pas, dont elle oublierait l’existence le lendemain, au réveil, dont elle ignorerait les regards s’ils étudiaient à l’université, à qui elle ne parlerait plus jamais. Ca n’avait aucune espèce d’importance. Il fallait qu’elle rie, c’était tout.

Et en regardant un peu dans la salle, elle vit quelqu’un qui pourrait particulièrement la faire rire. Elle lui sourit franchement et s’avança vers lui à pas sûrs. Elle prit place sur la chaise à côté de lui et commanda trois shots de vodka qu’elle but d’une traite. Pendant une seconde et demi, elle se demanda ce qu’elle était en train de faire, une bêtise, sans doute, comme d’habitude, mais ça n’avait pas vraiment d’importance, elle s’en moquait bien assez, de faire n’importe quoi, personne ne lui disait jamais le chemin à suivre, de toute façon. Ils attendaient tous qu’elle se plante pour le lui dire, alors à force de se tromper, elle avait pris l’habitude, la gêne occasionnelle dans son estomac n’était plus si grande que ça, et elle vivait bien les conséquences, aussi difficiles soient-elles quelques fois.

« Nouveau ? »

Il fallait bien commencer la conversation quelque part, même si ça l’ennuyait déjà profondément, et elle dut se forcer à sourire. Elle ne savait pas si d’ici il pouvait la voir. Elle aurait bien aimé qu’il la regarde, quand même. Est-ce qu’il la regardait, là ? Elle n’allait pas tourner la tête juste pour ça, quand même. Il fallait qu’il sorte de son crâne, là maintenant tout de suite. Laisse-moi tranquille, Andrew !

« Je t’avais jamais vu, avant. »

Il était sorti de sa tête, et Thèdes fit un gigantesque sourire au garçon à quelle elle parlait. Il allait prendre très cher pour Andrew, ce soir, c’était décidé.
Revenir en haut Aller en bas
Phillip Harker
M.U.M
M.U.M
Phillip Harker



 
▌Né(e) le: 11 Août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 4ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptySam 7 Jan - 4:16

Elle était jolie. Constatation étonnante puisqu’elle n’était pas du tout le genre de fille qui l’approchaient généralement – ou celle qui attiraient son œil, l’un allait souvent avec l’autre. Mais il la trouvait quand même belle, attirante, dégageant une malice qui allait au-delà du petit air presque angélique qu’elle se donnait. Quelque chose d’envoûtant vibrait en elle, transparaissait dans ses iris noirs – il les voyait même à distance – et dans sa démarche gracile sans être aguicheuse. Non, définitivement; d’habitude il s’arrêtait à des filles plus en courbes avec l’air beaucoup moins classe qu’elle. Une fille facile, ça se voit. Et la jeune femme qui s’avançait vers lui n’avait absolument rien d’une traînée. Quelque chose le dérangeait, de tout cela. L’impression qu’il y avait quelque chose au-delà du flirt, au-delà du sourire qu’elle lui avait offert. Le sentiment que ce n’était pas ce qu’il pensait. Et à vrai dire, ce petit défi, cette incertitude lui donnait encore plus envie qu’elle l’approche. Plus que l’envie purement physique de tirer son coup, il aimait découvrir, jouer, embêter, provoquer. Qu’allait-il faire ce soir? Il n’en avait aucune idée, encore, mais cette fille le savait, elle. Elle avait cet air déterminé dans les yeux. Les lèvres de l’Anglais s’étirèrent en un sourire malin alors qu’il la regardait s’approcher et s’accouder au bar.

Trois shots de vodka, elle en avait dans le ventre. Ou au contraire, elle voulait se donner du courage. Phillip regarda encore un instant le plancher de danse puis, sans se retourner, tourna la tête pour venir regarder la demoiselle de plus près. Beaux yeux, petit nez, on aurait dit une poupée de porcelaine. Toujours cette impression qu’elle était beaucoup plus solide que ce dont elle avait l’air. Ça le fascinait, l’intéressait. Il voulait savoir. Le jeune homme porta la paille de son cocktail à ses lèvres et en pris une gorgée, reportant un instant son attention sur la foule de gens. Un type en particulier regardait obstinément dans leur direction, les sourcils froncés. Beau garçon, un peu plus petit que lui. C’était son genre de mec. Sauf que ce n’était pas lui qu’il regardait avec cet air à la fois curieux et frustré, c’était elle. Elle dont il ne connaissait pas le nom et qu’il n’avait pas l’intention de connaître. Ça aussi, ça compliquait les choses. À quoi bon se nommer si on ne fait qu’être un accessoire pour l’autre, quelque chose qui permet d’assouvir ses besoins – peu importe leur nature ? Il s’en fichait, de son prénom. Tout ce qu’il avait besoin de connaître était devant ses yeux.

Nouveau? Le Cinnacrow sourit sans répondre pour l’instant, observant encore la scène. L’autre type là-bas, elle, le type encore… Ah, c’était donc ça. Eh bien, pourquoi pas? Il adorait voir les airs furieux dans les yeux des gens qui le détestaient. De toute façon, ce n’était pas la première fois qu’on l’abordait pour cela. On ne pouvait pas se le cacher, il était beau gosse avec l’air particulièrement malveillant, grand et large d’épaules; tout pour enrager les prétendants trop entreprenants ou les ex-conquêtes. Enfin, il lui restait encore à voir si c’était vraiment ce dont il s’agissait, mais il y aurait mis sa main au feu. La brune lui parla encore ; elle ne l’avait jamais vu encore. Lui non plus ne l’avait jamais vu. Il ne passait pas beaucoup de temps à l’Université ou dans ses environs et se rendait - juste pour les cours et encore – et préférait encore rentrer en Angleterre le plus souvent possible pour ses loisirs, en terrain connu. Le brun tourna à nouveau la tête vers la demoiselle et dit simplement, sur un ton légèrement amusé :


« Bien vu, je suis nouveau… Mais ce n’est pas vraiment important, n’est-ce pas? »

Il croisa son regard, son sourire s’élargissant alors qu’il prenait une autre gorgée de son mojito. La dernière, maintenant il était vide. Embêté, Phillip se tourna vers le bar et attira l’attention de la barmaid d’un simple signe de la main. Trois shots de Jack Daniel’s. Pendant que son plan B préparait ses verres, l’Anglais jeta un dernier coup d’œil derrière son épaule et se pencha un peu plus vers l’étudiante, laissant ses lèvres s’approcher de son oreille. Première étape.

« Ce mec qui te regarde… C’est lui que tu veux rendre jaloux? »

Puis sans s’embarrasser de plus de politesse inutile, il prit entre ses doigts l’un des petits verres que la barmaid venait de déposer devant lui et en poussa un autre vers la jolie brunette, en la regardant sans les yeux. Toujours avec ce sourire aux lèvres. Malin, malsain.
Revenir en haut Aller en bas
Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyMar 10 Jan - 16:44

Ca n’avait pas d’importance. Non, ça n’en avait pas, et si le garçon au bar ne voulait pas lui donner son identité, c’était peut-être mieux. Elle ne s’en serait pas souvenue, de toute façon, et connaître les noms des autres compliquait toujours un peu tout. Tant mieux pour lui, au final, et tant mieux pour elle. Dire son nom ne faisait toujours ressortir que des mauvaises choses, et s’il en était de même pour celui assis à côté d’elle, oui, en effet, mieux valait qu’elle ne le connaisse pas non plus. Alors, elle hocha la tête. Bien, qu’elle avait envie de lui dire, je ne demanderai plus rien, c’est bon. Elle ne disait rien, ça recommençait, elle n’avait plus envie de parler, et elle se contentait d’observer les bouteilles en exposition derrière le bar. Et pourquoi pas boire encore un peu ? Ca n’aurait servi à rien, elle le savait bien, en fait, peut-être bien que Thèdes était faite d’alcool pour ne jamais ressentir ses effets. C’était drôle, son père aurait adoré. Ou pas. Non, peut-être qu’il n’aurait pas vraiment aimé, finalement. Tant pis, elle s’en moquait, ce soir.

Et puis, elle déglutit. Il avait franchi les limites de l’acceptable, selon elle, mais elle l’avait bien cherché. Elle était venue ici, elle n’avait pas voulu quitter l’endroit pour une raison quelconque, elle avait cherché à avoir un contact visuel, elle était venue s’asseoir à côté de lui, elle avait commandé des verres remplis d’alcool sous son nez. Elle ne pouvait plus reculer. Et puis au diable les codes, et les conventions, et les limites qu’elle s’était fixée. Sérieusement, comme si ça pouvait avoir une quelconque importance ce soir. Le garçon du bar s’en fichait bien lui, n’empêche qu’elle avait beau prendre toutes les bonnes résolutions du monde, elle peina à retenir un froncement de sourcil. Tant pis, peut-être bien qu’il allait croire que c’était à cause de ce qu’il venait de dire, et non à cause de la proximité. Parce qu’autrement… Il la regardait, vraiment ? Il devait mentir. Oui mais comment est-ce qu’il aurait pu savoir ? Elle avait oublié qu’elle devait l’oublier. Tant pis pour ça, aussi. De toute façon, son plan était déjà en marche et elle était bien incapable de l’abandonner à présent alors où était le problème ? Elle avait bien le droit de penser à ce qu’elle voulait, non ? Et puis, elle ne connaissait pas son prénom, et il ne connaissait pas le sien et tout irait bien. À moins qu’il essaie de lui donner un coup de poing parce que là… c’est sûr que ça irait clairement moins bien. Mais elle s’en moquait, au final. Des coups de poing, coups de pied, qu’il le fasse, s’il le voulait, la douleur se gérait tellement bien d’elle-même, et tout irait bien comme d’habitude, comme toujours. Parce qu’elle n’avait pas le pressentiment que ça allait changer, mais plutôt que tout devenait terriblement monotone, ces temps-ci et qu’elle ne pouvait rien y faire. Alors, comme une idiote, elle avait essayé de le repousser, ce pressentiment, et tant pis si c’était pas une bonne idée. Tant pis à tout, même, elle avait envie de dire, mais elle le disait déjà, alors elle préférait se taire.

Elle se retourna vers le jeune homme, de nouveau souriante.

« Je n’essaie pas de le rendre jaloux. »

Elle ne mentait pas, et si c’était le cas, ça se serait vu tout de suite. Elle était tout ce qu’il y avait de plus sincère, elle ne mentait pas. Elle ne mentait pas. Et encore moins sur lui.

Le shot de whisky arriva devant elle et elle se permit même de rire.

« Tu comptes me saouler ? Non parce qu’objectivement, tu perds ton temps. Je tiens l’alcool comme personne. »

Elle but le verre d’une traite et le reposa sur le bar sans faire attention au sourire qu’il lui lançait.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu cherches une fille pour la nuit ? Crois pas que je critique, je m’en fiche un peu. Juste c’est… L’endroit approprié, je crois bien, t’as bien choisi. »

Elle lui sourit de nouveau et commanda deux autres verres, n’importe quoi du moment que c’était fort et que ça l’empêchait d’être aussi passive.

« Cela dit, être assis n’est peut-être pas la meilleure idée que t’aies eue. Les jolies filles sont en train de danser, là. »

Elle retint de nouveau un sourire en buvant un nouveau shot.

« À moins que t’attendes qu’elles soient assoiffées et saoules pour aller leur parler, bien sûr. »

Elle redevenait elle-même, ça allait de nouveau.
Revenir en haut Aller en bas
Phillip Harker
M.U.M
M.U.M
Phillip Harker



 
▌Né(e) le: 11 Août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 4ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyMer 11 Jan - 23:57

Phillip retint un éclat de rire, se contentant de laisser ses lèvres s’étirer en un rictus à la fois amusé et intéressé. Cela faisait beaucoup trop longtemps qu’il fréquentait les bars pour ne pas savoir ce qui pouvait se passer entre un homme et une femme; les jeux entre jeunes gens étaient toujours particulièrement hilarants. Pour lui, c’était clair, net et précis ce qui se passait, alors qu’il posait ses yeux ambrés sur le mec à l’autre bout puis sur la demoiselle qui était venue lui parler. Ils se voulaient mais ils étaient tous les deux trop farouches pour l’admettre, trop orgueilleux. Des amis ou des ex, c’était certain. Ça sentait la mauvaise comédie romantique teintée de mélodrame. Ça puait les sentiments trop humains, c’était atroce… C’était dans ce genre de situations qu’il était heureux d’être moins sensible que la personne normale aux sentiments humains. L’amour, la compassion, l’empathie, le don de soi, la dévotion, la déception…? Très peu pour lui. S’il devait adhérer à des émotions, c’était sans doute quelque chose comme la colère et la fierté, et encore là. La fierté, il ne l’affichait pas trop et la vraie colère, il fallait vraiment l’avoir poussé à bout pour la provoquer. Tant qu’il obtenait ce qu’il voulait, il n’avait aucune raison de s’en faire, hm. L’indifférence était une arme puissante dans un monde où l’on tente de susciter des émotions à n’importe quelle occasion.

« Non, bien entendu, tu ne veux pas le rendre jaloux. Et moi je suis vierge, croyant et à jeun. »

Oh, on la joue farouche? C’était tant mieux comme ça; autant parfois il aimait l’avoir facile et se trouver une fille qui ne passait pas par mille chemins pour lui dire qu’elle voulait de lui, ce soir il était plus d’humeur à faire face à un défi, à quelque chose de stimulant. Et si vraiment la brune aux yeux noirs à ses côtés était là pour rendre son mec jaloux, ça s’annonçait bien. La provocation, ça lui plaisait franchement, même s’il finissait avec la gueule ensanglantée et un nez cassé, ça aurait sans doute valu la peine. Il se l’imaginait, les traits du visage du type au loin crispés de rage. Il sourit en coin en regardant la demoiselle boire le shot qu’il avait mis devant elle et lui dit sur un ton faussement théâtral :

« Moi, vouloir saouler une fille!? Je n’oserais jamais faire rien de tel, voyons. »

Puis elle réenrichit, une fille avec qui passer la nuit. No shit Sherlock, se serait-il permis de dire dans un autre contexte. Enfin, c’était pour ça qu’il s’était pointé pour commencer, évidemment. Le contraire aurait été dénaturé. Mais c’est que maintenant… Et vlan, dans les dents! Les capsules de joie faisaient effet, d’un coup, enlaçant de leur tendre étreinte son cerveau, lui envoyant ici et là des ondes de lumière, des ondes sonores. Il sentait la musique vibrer dans son corps, sa peau frissonnant juste d’être effleurée par l’air ambiant. Et surtout, il avait soif. Soif d’alcool et soif de contact. Mais il n’était pas encore certain des intentions de la belle au bar. Si ça se trouvait, il allait devoir attendre à la fermeture pour rejoindre la barmaid en arrière du comptoir. Il écouta vaguement la demoiselle parler, saisissant le sens de ce qu’elle disait mais trop envoûté par le timbre de sa voix contre ses tympans pour tout de suite. L’Anglais vint agripper le dernier shot de Jack entre ses doigts et le but cul-sec avant de demander à la plantureuse jeune femme de lui emmener un grand Jack and Coke. Triple, moitié moitié. Surprise, elle s’exécuta. Peut-être ne savait-elle pas que là-dessus, on peut boire sans arrêt sans ressentir quoique ce soit?

« Franchement, c’est ce que j’étais venu faire, oui. Et je préfère toujours observer le terrain avant de me lancer. Je scrute, je vise, j’évalue et je me lance. C’est toujours plus facile quand elles sont bien intoxiquées, on n’a qu’à les cueillir. C’est à peine si ce ne sont pas elles qui se lancent dans les bras des hommes qui viennent danser derrière eux. D’ailleurs, parlant de danse… »

L’Anglais pris une longue gorgée de son Jack and Coke puis, le gardant toujours en main, se leva de son tabouret et fit un pas vers le plancher de danse alors que sa main libre venait s’agripper doucement, presque sensuellement, à celle de l’étudiante.

« Tu veux montrer à ton mec que tu t’amuses, oui ou non? »
Revenir en haut Aller en bas
Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyVen 13 Jan - 13:15

« Je te dis que je n’essaie pas le rendre jaloux ! Tu crois que je mens, c’est ça ? »

Et voilà, elle était énervée. C’était toujours comme ça, quand on la contredisait, parce qu’elle se sentait toujours obligée d’avoir raison, juste. Les autres étaient en tort à chaque fois, c’était un fait, et il ne manquait pas à la règle, n’y faisait pas exception. Et elle avait beau se moquer de tout, elle ne pouvait pas se moquer de ça. Elle ne mentait pas, elle le savait, elle le savait parce qu’elle avait raison, une fois de plus, et que le jeune homme assis à côté d’elle pouvait bien être aussi intelligent qu’il le voulait, il n’était pas elle, n’était pas dans sa tête, ne savait pas à quoi elle pensait. Et ça l’agaçait, profondément. Il n’avait pas le droit d’avoir d’avis, de juger, parce qu’il ne savait pas et qu’elle savait, ça s’arrêtait là, c’était tout.

Et la phrase suivante lui fit froid dans le dos. Alors c’était une de ses techniques pour amadouer les filles, les faire boire, et son ton ironique n’arrangeait évidemment rien. Qu’est-ce qu’il comptait faire avec Thèdes ? Parce qu’objectivement, elle, elle ne voulait rien faire du tout avec lui. Et elle n’allait rien faire avec, d’ailleurs, c’était un fait, pas une promesse en l’air comme elle en lançait à tout bout de champ, elle le pensait réellement, il n’allait rien se passer. Rien de ce qu’il pouvait bien imaginer, du moins. Du coup, elle se mit à sourire, parce qu’elle aurait toujours les rênes, c’est elle qui déciderait toujours tout, quoi qu’il arrive, parce qu’elle était bien plus manipulatrice que n’importe qui, parce qu’elle savait doser, donner, et reprendre, et que c’était souvent ce que les autres oubliaient, lorsqu’ils jouaient avec le feu.

« Ce que tu me dis, c’est quand même particulièrement répugnant, mais j’imagine que ta conscience ne te rappelle pas à l’ordre… À moins que tu n’aies simplement pas de conscience. »

Voilà qui aurait clairement pu simplifier les choses, et pendant une seconde, Thèdes se demanda si c’était réellement le cas. À ses yeux, il n’était clairement pas assez réfléchi, il répondait à ses questions alors qu’il ne voulait pas de questions, il y répondait vraisemblablement sincèrement, alors qu’il ne voulait pas qu’elle le connaisse. Grand bien lui fasse, mais quitte à jouer le jeu, autant le jouer jusqu’au bout. Il ne savait pas jouer, pas à la mesure de Thèdes. Et au final, peut-être bien que Thèdes n’avait de mesure que pour une seule et unique personne, et cette personne voulait du temps, parce qu’il était idiot, et indécis, et embrouillé, et tiraillé. Mais oui mais voilà, c’était comme ça, et il n’y avait qu’Andrew, et peut-être bien qu’il n’y aurait jamais qu’Andrew.

Elle allait soupirer, se disant qu’elle avait failli à sa mission, qu’elle avait de nouveau pensé à lui quand le garçon du bar se leva et attrapa sa main. Réflexe stupide, elle se mit à rire froidement en retirant sa main.

« T’as toujours rien compris, c’est ça ? »

Elle posa ses mains sur le bar et s’y agrippa si fort que ses phalanges devinrent blanches.

« Tu sais quoi ? Va danser avec une de ces filles bien imbibées, et je viendrai te chercher quand j’aurais envie de partir d’ici. J’ai un truc à te montrer, de toute façon. »

Elle commanda de nouveau à boire, elle allait vraiment en avoir besoin.
Revenir en haut Aller en bas
Phillip Harker
M.U.M
M.U.M
Phillip Harker



 
▌Né(e) le: 11 Août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 4ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyDim 15 Jan - 6:00

Sa conscience. Quel concept étrange. Il y avait cru et il savait qu’il en avait une. C’était arrivé, quelques fois, avant, qu’elle tente de faire surface, qu’elle essaie de le réveiller et de le sortir de ses délusions. Mais il avait toujours trouvé une façon de la faire taire ou de l’assourdir suffisamment pour qu’elle ne soit plus qu’un murmure au fond de son esprit. En d’encore plus rares occasions, il l’autorisait à se pointer le bout du nez. Lorsque, par un miracle qu’il n’arrivait pas à expliquer, il respectait suffisamment quelqu’un pour l’avertir de s’éloigner, qu’il n’allait que lui faire du mal. Mais il n’avertissait qu’une seule fois. Les quelques fois qu’une fille lui avait sorti un truc du genre « Je te veux quand même, je suis forte, je peux garder la tête froide », cela s’était toujours fini en une crise de larme absolument affreuse et irritante. Et à ce moment-là, il les détruisait, leur donnait une vraie raison de le détester. C’est tellement plus facile se faire haïr que de se faire aimer. Et franchement, Phillip n’avait pas assez de temps à perdre avec l’humanité pour se donner la peine d’être apprécié. L’Anglais ne répondit donc pas à cette futile provocation, l’ignorant totalement pour passer à autre chose.

Putain mais qu’est-ce qu’elle avait, cette fille? Il commençait à saisir son genre, d’un coup. Et ça l’irritait maintenant, plus que n’importe quelle autre idée qu’il avait pu se faire. Et il n’aimait pas être frustré, pas dans une soirée comme ça. Cela ne correspondait pas du tout avec l’idée qu’il s’était fait de la soirée. Il devait entrer, trouver une fille, la faire boire un peu, danser, lui faire une proposition et passer une nuit d’enfer qui se terminerait, au bout de quelques courtes heures de sommeil, alors qu’il la renverrait chez elle en lui promettant de la recontacter. Ce qu’il ne faisait jamais ou presque. Là, ça s’égarait trop de son plan initial, de ce qu’il voulait. Il aurait été prêt à faire avec de la provocation pour agacer un mec qu’il ne connaissait pas, ça l’amusait presque autant. Mais là, elle devenait carrément capricieuse et se permettait de faire la princesse. Non merci. Le jeune homme lâcha brusquement la main de la brune, sourcils haussés dans un air aussi surpris que dégoûté. Il prit une longue gorgée de son Rhum & Coke, yeux levés vers le plafond alors qu’il réfléchissait à ce qu’il pouvait bien lui dire. Et rester plus ou moins poli. Plus ou moins. Une autre gorgée puis il abaissa son regard jusqu’à l’inconnue, le perçant. Il lui adressa un sourire, fendant.


« Ah oui, tu viendras me chercher. Et on fera comme tu voudras, oui, bien entendu, ce sera comme toi tu le décides, parce que ta volonté à toi, la tienne, vaut mille fois plus que celle du monde entier. Les gens sont à tes pieds, attendent ton signal. »

Sans gêne, pudeur ou délicatesse, Phil vint solidement agripper le menton de la peste entre ses doigts et approcha son visage du sien. Un autre sourire, plus sec et dément que le précédent.

« Ce que tu as à me montrer, tu le montreras au prochain pauvre idiot assez stupide pour te suivre dans tes délires de petite princesse précieuse, c’est clair? »

Il la relâcha aussi subitement qu’il l’avait attrapée et se leva de son tabouret. Il posa de l’argent sur la table, n’en laissant évidemment pas assez pour payer les consommations de la fille aux yeux noirs, puis fit un pas en direction du plancher de danse. Avant de s’éloigner, cependant, il se tourna à moitié vers elle et lui dit :

« Je le plains, tu sais. À peine dix minutes de conversation et je ne te supporte pas… Ne viens pas me parler. Ni ce soir, ni jamais. C’est mieux comme ça, crois-moi. »

Puis il disparut dans la foule. Cela ne prit pas beaucoup de temps avant qu’il trouve une fille suffisamment saoule et facile pour qu’elle laisse un mec se plaquer derrière elle pour l’accompagner dans sa danse. Longuement, langoureusement, bassin contre fesses. Une fois, seulement, Phil leva ses yeux en direction de la brune au bar alors qu’il murmurait quelques mots crus à l’oreille de la belle rousse avec laquelle il dansait.
Revenir en haut Aller en bas
Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyMer 18 Jan - 22:52

Il lui lâcha la main et elle ne pût s’empêcher de sourire. Il abandonnait si vite que la situation aurait pu être drôle si elle ne lui avait pas paru aussi pathétique. Elle assise dans un bar, une paire d’yeux dans son dos et un inconnu à côté d’elle à qui elle ne voulait même pas parler. Elle avait envie de partir, réellement, s’en aller très vite, et faire comme si elle n’avait rencontré personne, comme si elle n’était finalement pas sortie. Elle aurait vraiment voulu, mais il lui lançait tellement de piques, tellement de choses qu’on lui avait déjà dites qu’elle ne pouvait décemment pas se laisser faire. Partir, s’échapper, fuir ? Jamais. Elle ne le ferait pas, parce qu’elle avait un honneur, et aussi bas soit-il en ce moment, elle en avait toujours un, et c’était comme ça, et personne ne changerait ça, pas même l’inconnu. Bien sûr que c’était elle qui décidait pour les autres, ça avait toujours été comme ça, pourquoi ça changerait ? Il n’y avait aucune raison valable pour qu’elle change réellement, c’était idiot de penser qu’elle pourrait simplement penser à devenir différente sur ce point-là. Pourquoi faire ? Pourquoi devait-elle laisser les autres la guider quand elle était tout à fait capable de le faire non pas seulement pour elle-même mais pour tous les autres si ça lui chantait ? Elle allait lui dire tout ça, elle n’allait pas prendre de gants, elle allait tout lui déballer, lui expliquer que oui, c’était comme ça et pas autrement, et qu’il pouvait bien penser tout ce qu’il voulait, rien ne changerait. Elle avait l’intention de lui dire, réellement, mais il la prit de court en attrapant brusquement son menton pour lui faire relever les yeux. Elle avait envie de s’écarter violemment, mais elle n’était pas stupide, elle n’y serait pas arrivée, il était peut-être bien deux fois plus fort qu’elle mais jamais elle ne dirait que son emprise lui faisait mal, qu’il appuyait douloureusement sur ses os. Thèdes n’en montra rien, d’ailleurs, elle se contenta de le regarder dans les yeux et de l’écouter parler. Pourtant, elle ne put rien dire, rien prononcer lorsqu’il continua de lui parler. Et il lui lâcha le menton et Thèdes se fit violence pour ne pas se passer les mains sur son visage. Elle n’allait rien montrer parce qu’elle était douée à ce jeu-là et que c’était clairement tout ce qui comptait à ce moment.

Il s’éloigna et Thèdes se redressa sur sa chaise pour boire d’une traite le verre en face d’elle en se posant encore et toujours la même question. Est-ce qu’il la regardait là, maintenant ? Et pourquoi est-ce qu’il n’était pas venu quand le garçon du bar lui avait attrapée le visage, pourquoi est-ce qu’il n’était pas venu la défendre ? Il lui avait promis de toujours la défendre et il ne l’avait pas fait. Il lui avait promis d’être toujours là, et il ne l’était pas. Il lui avait promis que ça irait mieux s’ils attendaient un peu et rien n’allait mieux, il fallait le dire, inutile de se voiler la face. En y réfléchissant bien, peut-être qu’il n’allait tout simplement rien se passer plus tard, il avait failli à pas mal de promesses, et il en était de même pour elle, alors peut-être que voilà, c’était fini et qu’il fallait s’y faire et qu’il fallait boire un peu plus et faire n’importe quoi et importuner des gens et les pousser à bout et les rendre fou.

Elle allait le rendre fou, c’était décidé.

Elle se leva de sa chaise après avoir payer ses consommations, manqua de la faire tomber, tant pis, et s’approcha de la piste de danse pour chercher l’inconnu. Elle n’avait pas même pas fait attention à son physique. Même pas à son nez, ç’en devenait pathétique, elle devenait pathétique depuis qu’elle ne voyait qu’à travers lui. Elle leva les yeux au ciel, elle allait de nouveau le chasser de son esprit. Elle avait réussi une première fois, elle réussirait une deuxième. Finalement, elle le retrouva, collé une jeune femme tellement saoule que, pendant une seconde, Thèdes ressentit une grande peine pour elle qu’elle ignora très rapidement en s’approcha d’eux, tout sourire.

« Hey ! »

Elle interpella la fille qui, en entendant le bruit, ouvrit ses yeux qu’elle avait fermés en dansant.

« Désolée de te dire, mais je crois qu’il cherche un plan C, tu vois. J’étais pas la fille qu’il voulait, et la barmaid doit sans doute finir son service vraiment tard… Pas trop déçue d’être un troisième choix ? »

Elle lui sourit de nouveau, pas sûre qu’elle ait vraiment compris ce que Thèdes venait de lui dire, bon, tant pis.

«Depuis quand tu me donnes des ordres, toi ? T’as réellement cru que j’allais t’écouter ? Tu me fais rire. »

Elle rit, d’ailleurs, peut-être pas sincèrement, mais c’était un rire, et c’était déjà énorme.

« J’vais faire de ta vie un enfer à partir de maintenant. »

C’était dit, et elle n’avait jamais été aussi sérieuse.
Revenir en haut Aller en bas
Phillip Harker
M.U.M
M.U.M
Phillip Harker



 
▌Né(e) le: 11 Août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 4ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyDim 22 Jan - 7:54

La drogue faisait bien son effet. Alors que l’un de ses bras solides raffermissait légèrement son étreinte sur la taille de la demoiselle, son autre main glissait sans cesse contre ses hanches, ses fesses et le haut de ses cuisses. Le contact du tissu de son pantalon ultra-moulant était magique; il arrivait à sentir chacune des fibres du textile, s’amusait à la frotter sous des angles différents pour stimuler ses doigts au maximum. Et la musique, c’était incroyable. Il arrivait à entendre chaque variation de son électronique, chaque coup de basse dans son torse. Il sentait les parfums se mélanger puis se distinguer et chaque petite lumière colorée attirait son attention, de sorte qu’il dû fermer les yeux à un moment pour se concentrer à fond sur le corps qu’il tenait contre le sien. Mouvements de hanches, de bras, de doigts pianotant sous le tissu d’un haut tubulaire en tissu synthétique, moulant. Les fesses de la belle aux cheveux ambrés se frottant obstinément sur son bassin, comme si elle faisait exprès. Probablement qu’elle le faisait exprès, même. Elle était saoule, magnifique, vulnérable et elle s’en servait. Possibilité de conclure. Mais où? La ramener à un hôtel? Trop cher. À sa chambre? Pas envie d’avoir à la jeter dehors. Les W.C? Ah, tiens. Suffirait de jeter les gens dehors, de verrouiller la porte et de profiter d’elle contre le mur. Une histoire d’une vingtaine de minutes, le temps qu’il tire son coup, qu’elle jouisse et qu’ils se rhabillent…

Cette voix. Putain, il aurait tué pour ne plus jamais l’entendre, cette voix. Trop aigue pour être agréable, irritante, frustrante, enrageante. Son cœur se mit à battre plus vite dans sa cage thoracique alors qu’il ouvrait les yeux pour plonger son regard sévère dans celui de la sale connasse de peste. Mais qu’est-ce qu’elle faisait là? Il lui avait expressément dit de ne plus venir le voir. Jamais. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas l’entendre, la voir, la sentir près de lui. L’Anglais pris une grande respiration et sourit un peu trop largement à la tache aux yeux noirs. La politesse et le tact étaient peut-être des choses qu’il avait toujours considérées comme étant inutiles – overrated. Cependant, il ne se sentait pas tout à fait à l’aise avec l’idée de lui faire comprendre plus clairement ce qu’il lui avait déjà dit. Cela aurait impliqué des gestes, de la fermeté, de l’agressivité. Il lui était déjà arrivé, à quelques reprises, de frapper une femme. Une claque, pas de poing, ça c’était pour les tarés. Ou une poussée. Mais franchement, ce soir, il n’en avait pas envie. La drogue, étrangement, calmait ses impulsions. Et puis ce type qu’elle essayait d’impressionner ou peu importe ce qu’elle tentait de faire, vraiment. Et puis les autres gens. C’était mal vu, apparemment, de fermer la gueule à une fille qui ne sait pas se taire.

La jeune femme devant lui se tourna à moitié la tête pour lui jeter un regard interrogateur. Elle ne semblait pas avoir compris ce que l’autre folle lui avait balancé et c’était tant mieux. C’est qu’elle semblait vraiment sur le point de lui céder, celle-là. Phillip lui à adressa un regard désolé et la colla contre lui une autre fois pour lui souffler quelque chose à l’oreille, sourire aux lèvres. La rousse rit doucement et lui adressa un clin d’œil avant de se diriger vers le bar. Elle avait compris. La quittant finalement du regard, l’Anglais se retourna vers la teigne et fit un pas dans sa direction pour bien trôner au-dessus d’elle, le regard perçant, voire méchant.


« C’est presque triste de voir quelqu’un avec si peu de sens de valeur personnelle. Passer ta vie à faire chier la populace, ça te convient? C’est ton plan d’avenir, être une putain d’emmerdeuse? »

Il jeta un coup d’œil derrière lui; la rousse était toujours là, l’attendant.

« Franchement, mon temps est beaucoup trop précieux pour que je le gaspille à raisonner avec une pauvre idiote. Va te perdre ailleurs, sale teigne. »

Sans s’embarrasser de plus de politesse, Phil se retourna et approcha de la rousse au bar, passant sans gêne une main sur ses fesses.

En espérant que l’autre conne l’avait bien compris.
.
Revenir en haut Aller en bas
Thèdes Konstonhalu
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Thèdes Konstonhalu



 
▌Né(e) le: 27 juillet
▌Pays d'origine: Norvège
▌Statut: 2ème année

...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] EmptyJeu 26 Jan - 12:01

Elle avait l’habitude des regards noirs, son père lui en avait tellement lancée qu’aujourd’hui, l’effet était moindre. Il pouvait bien penser tout ce qu’il voulait, elle n’avait pas franchement peur de lui, qu’il la toise avec cet air mauvais, ce n’était pas pour ça qu’elle sortirait en courant du Corn Flex, ou qu’il s’approche d’elle, menaçant, elle ne ferait pas un pas en arrière. Tout simplement parce qu’elle en avait assez des pas en arrière, des remises en questions, des nœuds et de tout ce qu’il s’en suit. Elle n’en avait strictement rien à faire qu’il soit énervé contre elle, parce que ça l’amusait, à Thèdes, de voir à quel point c’était simple de tous les pousser à bout. Et il pouvait bien l’insulter ou lui cracher quelques vérités à la tête, ça ne changerait rien parce qu’elle n'allait pas rétorquer, même si elle avait envie de le faire, de lui dire que non, bien évidemment que non, ce plan de carrière n’était pas franchement fait pour elle puisqu’elle allait devenir un brillant médecin mais non. Non, elle allait se taire, parce que ça ne servait à rien de répliquer, et il pouvait bien penser tout ce qu’il voulait. Elle pensait avoir fait le pas en trop, cette fois, qu’il allait réellement s’énerver contre elle parce que c’est justement tout ce qu’elle attendait de lui mais non, il s’éloigna vers le bar et Thèdes souffla, pas de contentement mais de frustration. Elle perdait la main à ce jeu là, visiblement. Il y a quelques mois en arrière, elle aurait réussi brillamment son coup et voilà qu’aujourd’hui ça ne marchait plus. Qu’est-ce qu’elle avait perdu entre temps ? Sa hargne ? C’était particulièrement embêtant, ou alors peut-être qu’elle l’avait sous-estimé, peut-être bien qu’il lui en fallait un peu plus, mais elle n’avait pas du tout envie de plus.

C’était définitif, elle avait perdu de sa hargne, voilà.

Alors, elle le regarda simplement s’éloigner et resta plantée là. Peut-être bien qu’il valait mieux qu’elle sorte, à présent, tout était trop oppressant. Il faisait trop chaud et peut-être que c’était ce qui la rendait plus vulnérable qu’à l’ordinaire, mais peu importait, c’était le résultat qui comptait, et ça n’avait pas marché, et elle avait raté le coche, une fois de plus et voilà où elle en était. Elle avait l’habitude de penser que peut-être, à des milliers de kilomètres, ça hurle et ça s’entretue. Elle avait l’habitude de penser ça et de faire en sorte que les kilomètres s’évaporent pour que ce soit chez elle que ça se passe comme ça, elle était douée, en plus, mais plus maintenant. Et elle attendait que ça crie, et que ça s’entretue, mais rien. Que du vide. Alors elle tourna la tête et croisa son regard. Ça y est, elle avait oublié le garçon au bar avec le plan C. En même temps, dès qu’elle le voyait, elle ne pouvait pas penser à grand chose d’autre que lui, et ça aussi c’était une habitude, mais elle n’était pas partie. Elle s’était même renforcée avec le temps… Définitivement, elle avait perdu de sa hargne. Et le pire, c’est qu’elle ne le lâcha pas du regard. Elle soupira. Une promesse en l’air, encore une, voire vingt. Elle se l’était dit, elle avait pris une décision, c’était fini, elle arrêtait de parler de lui et qu’on la brûle vivante si jamais elle osait faire ne serait-ce qu’une allusion sur lui, non c’était bel et bien fini, il ne serait plus derrière ses mots, que ce soient de tout ou de n’importe quoi, il l’empoisonnait. Elle avait trop misé sur sa personne, elle s’était dit « Celui-là, ce sera de l’espoir », elle avait trop misé, elle n’aurait pas dû et voilà. Ce soir, elle le fixait, et elle pensait à lui. Beaucoup trop, clairement trop. Et elle soupira de nouveau, parce qu’elle aurait été capable d’aller le voir, là, maintenant, tout de suite, mais il y avait un environnement, des gens, une fille qui lui souriait plus qu’elle ne lui sourirait jamais. Tant pis.

Elle avait oublié son manteau au bar, tant pis aussi, il n’y avait rien d’intéressant dedans, au fond, et peu importait après tout, s’il s’en moquait bien, alors elle aussi. Elle mit quelques secondes avant de se rendre compte qu’il fallait vraiment qu’elle bouge, alors elle lui lança un dernier regard.

Et elle sortit.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



...like a Lollipop [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: ...like a Lollipop [Terminé]   ...like a Lollipop [Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

...like a Lollipop [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤ :: •• EXTÉRIEUR •• :: » Le Village de Bourg-en-Bière :: Le Quartier chic :: Le Corn Flex-
Sauter vers: