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 Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]

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Esther Mustonen
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Esther Mustonen



 
▌Né(e) le: 31 décembre
▌Pays d'origine: Helsinki, Finlande
▌Statut: Professeur

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MessageSujet: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyLun 6 Fév - 3:38

Un souffle de vent vînt balayer la nuque tendue d'Esther alors qu'elle se frottait le front, concentrée. C'était un de ces samedis gris et pluvieux qui ne donnait envie que de se réfugier sous les couvertures de son lit, se prendre un bon livre, une tasse de lait chaud... sucré de miel et ne plus bouger. La neige de janvier avait laissé place à une pluie inadéquate, démoralisante, qui sans toucher personnellement la finlandaise, rendait sa journée morose. Elle fixa le ciel, délaissant par la même occasion les copies d'essai que ses élèves avaient rédigés. Elle ne l'avait demandé que pour vérifier le niveau de connaissance globale de ses classes, pour s'adapter. Arriver à la mi-janvier n'était pas une tâche simple et reprendre un cours qui avait, jusque là, était plus ou moins délaissé n'était pas une mince affaire.

Elle n'avait jamais eu de problème particulier à réfléchir durant des heures, à ne pas manger, à peine boire, tellement elle était prise dans l'une de ses recherches. Par contre, suivre le déroulement mental fastidieux et complexe de ses élèves était un travail beaucoup plus demandant. À ses yeux, ses étudiants semblaient réellement se compliquer la tâche, ils cherchaient trop loin une réponse qui se trouvait en fait directement sous leur nez. Ils n'avaient qu'à voir les faits, rien de plus.

Elle avait passé sa journée ainsi, le nez plongé dans leur parchemin à déchiffrer ce qu'ils voulaient réellement dire et lorsqu'enfin son horloge sonna, lui rappelant son devoir de professeur, elle déposa la dernière copie sur la pile des devoirs corrigés. La femme s'étira longuement, pour activer ses muscles endoloris, rester trop longtemps passifs. Elle rangea un peu, mais très peu, le bazar régnant sur son bureau, se leva, ajustant son veston de costard sur ses épaules, lançant, par réflexe, un dernier regard vers la glace, vérifiant qu'elle était décente et présentable.

Ainsi, vêtue de son veston, d'une simple chemise, légère et d'un jean ajusté foncé, suivant la longue ligne de sa jambe, elle chaussa ses souliers à talon, inséra sa baguette dans le petit étuis à sa ceinture, à cet effet, puis sortie de son bureau d'un pas assurément calme. D'un geste lasse, elle agrippa sa baguette, lançant un sortilège de son cru pour verrouiller la porte de son bureau et se dirigea vers son lieu de rendez-vous.

Une salle de classe vide faisait parfaitement l'affaire pour ce genre de situation. Elle aurait certes pu inviter son élève dans son bureau, c'était beaucoup plus privé et inspirait certainement plus confiance, mais vu le fouillis qu'elle adorait étendre un peu partout dans sa salle personnelle, elle voyait très mal un élève y entrer et la prendre au sérieux par la suite.

La jeune professeure avait en effet eu la tâche de donner quelques cours de rattrapage. Vraisemblablement énormément d'élèves n'étaient plus de niveau pour suivre des cours dans la prestigieuse Université de SWYN, mais la jeune Eleiakin, pour sa part, qui bénéficiait d'une bourse, ne l'utilisait simplement plus, mettant ainsi en péril sa scolarité, mais également sa sécurité.

Esther marcha lentement jusque dans la salle qu'elle avait réservée pour leur entretien. Imaginant déjà avec peine tout le travail qu'elles auraient à faire. La finlandaise avait pris conscience du cas de son élève, ayant parcourue son dossier scolaire. Rien ne serait simple, mais aucun défit n'était hors d'atteinte et la nouvelle professeure de duel prenait grandement son travail à coeur. La magie d'un sorcier était l'essence même de celui-ci. Sans être optimiste, elle savait que rien n'était impossible et, qu'avec beaucoup de volonté et de patience, elle arriverait sûrement à réussir quelque chose. Après tout, Miss Dreamtrue n'avait plus le choix maintenant...

Entrant doucement dans la salle, Esther d'un coup de baguette conjura une lumière chaleureuse et douce, contrastant avec la froideur du ciel de la journée. Dans le coin de la salle, un feu crépitait paresseusement et elle alla s'installer près de celui-ci, métamorphosant avec habiliter deux vieilles chaises de bois en de confortables fauteuils. Elle s'y installa puis attendit l'arriver de la jeune femme.

Seize heures douze... elle ne devrait plus tarder.



[HRP: S'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter ou changer dans mes propos, m'en faire part]
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Eleiakin Dreamtrue
M.U.M
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▌Né(e) le: 2 décembre
▌Pays d'origine: Afrique du Sud
▌Statut: 4ème année

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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyLun 6 Fév - 10:59

On avait décidé qu’on ne la laisserait pas tranquille avec ça. Missive claire et nette. Bien sûr, sous une forme des plus polies mais une fausse politesse. Quelque chose qui venait bouleverser son ordre établie, sa petite routine qui s’était construite au fur et à mesure à l’université. Dénuée de magie de sa part, elle n’en n’avait pas besoin après tout, elle était en économie ! Economie ! On n’avait pas besoin de magie en économie non ? Il suffisait pour sa part de jouer avec les chiffres et les langues, de comprendre pourquoi untel pouvait vendre quelque chose à un point et pas à un autre, établir des bases de cultures alors qu’on lui expliquait que tout tendait à l’uniformisation et la mondialisation des économies. Pas besoin de magie. Mais elle n’y réchappait pas. On lui avait mis sous les yeux un critère de taille : sa bourse. Cet apport qui lui était nécessaire ne serait-ce que pour payer ses frais de scolarités, surtout dans le contexte actuel où elle avait décidé en son âme et conscience de couper peu à peu les ponts avec sa famille, pour gagner en calme et perdre certaines inquiétudes. Ne plus se demander combien il allait falloir investir en réparation visible, combien faudrait-il qu’elle demande à des voisins bien attentionnés de lancer quelques réparo à droite et à gauche et combien surtout, ils resteraient à la maison avant de partir sur leur petit nuage de guimauve et de marshmallow (Non, de qui croyez-vous qu’elle tienne ça, n’est-ce pas), oubliant le côté matériel de la chose, auquel leur fille finissait toujours par palier. Nouvelle inquiétude : Combien de temps tiendra l’épicerie avant de faire faillite. Inquiétude chassée. Ce ne sont plus tes oignons pour un moment. Maintenant qu’ils n’ont plus personnes pour rattraper leurs catastrophes, parce qu’elle voit mal ses grand parents prendre sa place, ou encore la voisine, toute gentille qu’elle est, cette brave dame a quand même un travail. Cela aurait pu marcher. Si cela n’avait pas été Liam et Saskia Dreamtrue, les « héros » de ces péripéties.

Soupirs. Gros soupirs. Merlin, qu’est-ce que j’ai fait de ma baguette. Au bout de quelques mois d’inutilité, presque huit mois en fait, elle allait enfin tenter de servir à quelque chose. Encore faudrait-il qu’elle pointe le bout de son nez. Eleiakin sort une à une ses piles de vêtements, les pose au sol, cherchant désespérément l’étui de velours qui contenait la petit baguette en cèdre du Liban. Elle ne doit pas être loin, c’est évident. Elle doit être au fond de sa malle … ou d’un carton … ou dans un sac, oubliée et laissée à son triste sort. Et si jamais elle l’a laissé en Afrique du Sud ? Elei se mord la lèvre. Non, elle ne l’aurait pas oublié à ce point. On l’aurait retrouvée … renvoyée. Non, elle se souvient l’avoir mis précisément dans ses bagages. Ses souvenirs sont une notion étrange mais ça, elle s’en souvient parfaitement .Elle a bien tenter de « l’appeler » mais sans grand succès , si ce n’est une sensation de chaleur au bout des doigts de sa main droite .Doucement, une petite boule de poils vient se frotter contre ses cuisses alors qu’elle est assise au sol, dévisageant la masse de tissus qui se présente devant elle . Ses doigts fins passent et repassent dans le poil soyeux de l’animal et le petit moteur se met en marche doucement. Tu ne saurais pas où elle est ma baguette, toi, Pao ? Même pas un miaulement de réponse, juste toujours le petit moteur de ronronnement, bien heureux d’avoir satisfait un besoin pressant, celui de chasser une puce imaginaire de son pelage crème et chocolat. A moins que …

Elei se redresse, attrapant sa chatte dans ses bras. Celle-ci balance nonchalamment la queue, la quatre pattes en l’air, ses grand yeux découvrant peu à peu l’environnement. La jeune femme se rapproche de l’étagère et écarte un des lapins de porcelaines, servant de serre livres. Un petit bout de rouge de taffetas apparait alors, Alors, je t’avais caché là, au milieu de mes livres . Laissant l’animal reprendre possession du sol, elle écarte doucement livres et bibelots pour attraper délicatement l’étui, souffle pour en chasser la légère couche de poussière qui s’est accumulée avec le temps d’inactivité. Bon, j’ai la baguette. Elle range ce qu’elle a sorti, ne laissant dehors que son uniforme. Elle ne sait pas si elle doit le mettre ou s’habiller normalement. Au bénéfice du doute, elle troque ce qu’elle portait actuellement contre la chemise blanche, le pull sans manche qui arbore l’écusson de sa maison … Elle baisse les yeux. Elle doit leur faire bien honte, aux plumentines. Devoir aller à des rattrapages en sortilèges sous prétexte qu’elle n’arrive plus à faire sortir la moindre étincelle de sa baguette. Et les rares fois où quelque chose sort, c’est pour faire une catastrophe. Par peur de blesser qui que ce soit, ne connaissant pas la gravité de ses « erreurs ». Si, elle arrivait à faire une chose utile, de son point de vue. Bruler la couche de sucre sur les crèmes brulées. C’était tout ce que sa magie lui permettait de faire Elle avait abandonné peu à peu l’artefact et s’était habituée à son absence .On pouvait faire beaucoup de chose sans elle. Et quand elle était nécessaire, il suffisait de faire son plus beau sourire et de demander à une âme bienveillante de le faire à sa place en dernier recours. Chose que souvent, elle n’osait pas faire. La jupe. Qu’elle tira au maximum pour cacher ses jambes, définitivement bien laide à voir. Un collant blanc en guise de chaussettes. Ses ballerines noires. Elle repassa un second pull de couleur blanche à col roulé en plus en regardant par la fenêtre et rangea ce qu’on lui avait demandé dans sa besace. Puis toujours le même rituel, quand elle quittait la pièce. Elle embrassa le haut du crane de sa chatte, lui demandant de ne rien casser en son absence puis elle ferma la porte derrière elle.

Elle s’éclipse doucement de l’endroit, avançant vite dans les couloirs et les escaliers. Il ne valait mieux pas rester en dehors des pièces par ce temps, glaciale de surcroit. Elle n’avait pas vu l’été depuis un certain temps. Un détour par le foyer pour sortir d’un placard muffin chocolat et fruit ainsi que les thermos de thé préparés la veille pour l’occasion. Etant donné le travail demandé, il était probable que la soirée allait s’éterniser et à défaut de ne pas manger sa cuisine sous aucun prétexte, elle pourrait toujours boire du thé. Surtout, elle avait balisé son chemin pour aller au lieu de rendez-vous à partir du foyer et que changer son point de départ risquerait d’avoir pour conséquence de se retrouver ailleurs que l’endroit demandé. Ranger le tout dans le sac. Fermer les yeux. Les rouvrir .Aller tout droit puis atteindre doucement un couloir, la pièce. Toquer doucement avant d’entrer, les yeux rivés sur la femme. Elégante. Un reflet exact de ce qu’Elei aurait voulu devenir. Sûre d’elle. Silencieuse d’abord, elle sort les thermos de thés et la boite en fer où elle avait rangé les muffins et dont surement encore, l’odeur chaude et appétissante sort en effluves douces et agréables. Puis croiser son regard. Le regard dépareillés, perdu et interrogateur de la sud-africaine dans son regard bleuté, presque froid. Elle connaissait un regard comme ça. Un regard qui fut un temps avait été agréable. Un regard que maintenant elle n’attribuait à plus personne et qu’elle fuyait.

« Bonsoir … Je suis … Mon nom est … Dreamtrue... Eleiakin Dreamtrue. Je suis en cinquième année ici, à la … maison Plumentine, en M.U.M Coopération Magique Internationale… Je suis … désolée de vous faire perdre votre temps avec moi. »

Timidité. Peur. Remord. Un condensée de tout cela qui lui fait se tortiller les doigts contre la bandoulière de sa besace. Elle regrette presque avoir apporté une collation, de peur d’avoir tendu une perche pour une moquerie douteuse. C’est dans ce genre de moment qu’elle rêvait de se cacher, de détaler . D’avaler en une traite cette potion. Cette inconnue qui ne figurait nulle part, certainement pas dans son dossier scolaire et que peu de gens connaissaient. Envie de faire un écart et de détaler au grand galop .
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Esther Mustonen
Professeur
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Esther Mustonen



 
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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyLun 6 Fév - 18:18

Esther continua d'attendre calmement. Fermant les yeux, respirant doucement, ne prenant conscience que de la chaleur du feu, entourant chaleureusement la pièce. Ce ressourcer avant de telles épreuves était essentielles, être calme, poser et surtout de bonne humeur. Elle croisa délicatement sa jambe sur son autre jambe, le dos bien droit, déposant une main sur l'accoudoir de son fauteuil. Elle n'avait qu'à attendre. Puis elle se leva, toujours gracieusement, tout en sortant de sa poche une toute petite fiole, qui pourrait être d'une extrême utilité dans leur rencontre. Elle la déposa bien en vue, sur la petite table basse entre les deux fauteuils la laissant prendre la température de la pièce, sa couleur doré miroitant au gré du feu.

Lentement, à pas léger, la professeure se dirigea vers le fond de la pièce. Une armoire y était installée et elle l'ouvrit pour y ressortir un gramophone. Une petite ambiance avec de la musique en arrière plan ne serait sûrement pas de trop. Elle sourie. D'un coup de baguette le gramophone vola paresseusement jusqu'à la table basse et, pendant que cela ce faisait, Esther pris compte des quelques vinyles en présent. De vieux classiques...

Elle haussa les épaules, s'apprêtant à terminer son installation, mais un bruit à l'entrée attira son attention. Quelqu'un cogna discrètement, presque imperceptiblement. Esther cru même que ce ne fut que le fruit de son imagination, mais lorsqu'elle remarqua la porte s'ouvrir, elle sourit doucement et alla, par la même occasion déposer son vinyle de Simon & Garfunkel, elle plaça l'aiguille et aussitôt, tout bas, les voix raisonnèrent harmonieusement dans la salle.

Écoutant amusé la présentation d'Eleiakin, Esther hocha la tête et lui désigna doucement le fauteuil près du feu, invitant son élève à s'y installer.


- «Oui, bien sûr que vous êtes Miss Dreamtrue. Je n'ai de rencontre qu'avec vous, chez les plummentines, pour le moment, du moins.»

Car à la vue de la qualité des travaux de ceux-ci... elle aurait certainement quelque mise au point à faire avec certain élèves, s'ils voulaient continuer de suivre son cours.

Elle sourie doucement, puis leva ses mains à ses propres cheveux d'un blond doré, pour y faire un chignon, sophistiqué, en quelque torsade qu'elle fixa à l'aide d'un sortilège, fort pratique. Remarquant par la même occasion que son étudiante c'était apporté un repas, enfin, une collation. Elle la laissa donc s'installer patiemment, ne voulant en rien brusquer leur rencontre et s'installa elle-même dans son fauteuil.


- «La collation est une excellente idée. Votre pratique de ce soir vous demandera certainement énormément d'énergie, il est ingénieux de se munir de quelque chose pour se revigorer. Je vous suggère tout de même de ne pas trop manger, ni boire, avant. Qu'une petite bouché pour donner l'énergie nécessaire.»

La finlandaise sourie chaleureusement à Eleiakin puis appuya son coude sur le rebord de l'accoudoir. Se remémorant le dossier scolaire de la jeune femme en face d'elle. Esther ne pu que se résoudre, elle devait questionner la plummentine. Nul information n'expliquait clairement la raison de sa «non-pratique» de la magie, rien ne figurant la où elle avait cherché du moins et, malheureusement, les dossiers médicales ne lui étaient pas accessible. Qui plus est, volé des informations n'était pas des plus... charmant et poli. Ainsi, elle devait attendre de savoir ce qui avait mené Eleiakin à une telle situation.

- « Vous et moi savons donc ce qui vous amène ici. Le département des bourses est inquiet de vous non performance magique. Car vous savez comme moi que pour étudier dans une telle université, il est primordial de savoir usé de magie. Une bourse de l'envergure de la votre pourrait certainement aider un étudiant dans le besoin, qui lui, pratique couramment la magie. Car vous devez certainement savoir que, des études en économie, sont également accessible dans le monde moldu.»


Esther soupira. Faire la morale aux autres n'avait jamais été simple pour elle, elle détestait elle-même se faire dicter sa conduite, l'idée de devoir dicter celles des autres la répugnait, mais son rôle de professeure l'obligeait à passer pour la méchante dans l'histoire. Elle devait mettre dans l'ordre dans toute cette histoire.


- «Bref... tout cela pour dire que, toi comme moi, nous avons besoin de l'entière collaboration l'une de l'autre dans cette entreprise. »

Elle lança un regard entendu à la jeune femme en face d'elle. Il était primordial qu'elle comprenne que si elle ne voulait pas s'aider, elle pouvait toute suite, simplement, prendre la porte, faire sa valise et rejoindre une université moldu ne demandant aucune aptitude magique.
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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyLun 6 Fév - 22:11

Scarborough Fair envahit doucement la pièce. Elei ferme les yeux un instant, marque le rythme lent de la chanson. Elle la connait par cœur, l’a chanté mainte fois devant ses fourneaux, réfléchissant à quelle ou quelle épice elle allait ajouter prendre au plat. Ces derniers temps, le safran avait doucement coloré la plupart de ses plats, s’implantant doucement dans un gâteau de semoule moelleux et simple à faire. Il semblait bon. Semblait, seulement. Parce que, comme pour chaque chose qu’elle cuisinait, Elei n’avait jamais gouté. De peur de se décevoir elle-même et d’arrêter une activité qui dévorait à grandes bouchées la plupart du temps libre qu’elle possédait. Avec le dessin. Et avec le temps qu’elle passait avec les autres, sous forme de petite ombre bienveillante. Ce rôle, dans la grande pièce de théâtre qu’était l’université de SWYN. Son petit monde bien réglé comme du papier à musique, empli de relations plus ou moins bonnes, chacune unique à leur façon. Où chacun jouait son rôle, doucement. Cet immense bestiaire qu’elle avait construit dans son esprit, où chacun avec une symbolique qui lui était propre. Ce petit monde qui prenait vie dans ses carnets à dessin. Carnet qu’elle gardait précieusement prêt d’elle .Personne ne devait venir attaquer ce monde, le détruire peu à peu. Que ce soit à coup de truelle ou à coup de pioche. Sous peine de faire perdre ses repères, ses bases à son esprit malade, perdu. Ce qui la maintenait encore parmi les vivants, ce qui lui donnait encore envie de se tenir en vie encore un peu. Avoir un objectif, voir un peu plus loin que le lendemain. Tout ça lui était si compliqué. Mais on l’aidait.

Don Juan lui avait parlé de carnaval, d’hémisphère sud et de Rio de Janeiro. Avec son aide, elle avait pu se projeter trois semaines plus tard, prévoir ce dont ils auraient besoin. D’un traducteur pour commencer. Elle s’en chargerait, c’était sa part du travail. La personne qui étudiait les langues, c’était elle. Et même si elle n’avait aucune notion de portugais, elle s’arrangerait pour se rentrer dans la tête quelques formules, quelques phrases qui les aideraient lors de ce week-end. Week-end qui commençait à peupler ses carnets et ses productions, par leurs couleurs vives et chaleureuses, par les textures pailletée de plumes, par les rythmes rapides des percussions. Son premier carnaval à proprement parlé. Oui pas de chance pour elle, cette date coïncidait toujours avec le retour de son père en Afrique du Sud. A ces moments où sa famille se disloquait en cris et en larmes, en objets qui volent et en bris de verre. Où elle attendait, le visage neutre et inerte que cela passe. Qu’ils arrivent au stade chaotique de leur relation puis au stade euphorique. Qu’elle n’existe plus pour un temps, jusqu’au départ de son père. Que sa mère se souvienne brusquement de son existence. Qu’elle la cherche partout dans la maison, dans le quartier, dans l’arbre où elle avait l’habitude de se percher. Souvent là-haut en premier, parce que c’était l’endroit qu’elle affectionnait le plus pour attendre. Des excuses ensuite. Mais à quoi bon. Cela recommencerait la prochaine fois, après tout. Non, Halloween et Carnaval n’ont jamais fait partie de mon existence.

Ce monde, à partir du moment où elle était rentré dans la pièce, elle l’avait senti en danger soudain. Il criait à l’aide, envoyait des S.O.S de plus en plus régulièrement. Pourtant, elle n’avait rien à craindre, non ? La professeure était là pour l’aider, pas pour la démolir ? Celle-ci l’invite à s’assoir mais la jeune fille refuse, Si elle a besoin de partir, de prendre la fuir, elle aura besoin de rationaliser ses mouvements. Elle a pourtant tout fait pour se rassurer. Son carnet pas loin dans sa besace. Accompagnée de sa fiole de potion de transformation. Bien sûr, elle ne l’utiliserait pas. Pas devant le professeur. C’était pour après, sait-on jamais. Si elle avait trop creusé en elle-même. Le thé dans le thermos, pour se rappeler à sa « normalité ». Le thé et les petits gâteaux, c’était son utilité. Presque sa raison de vivre. Alors Elei observe, doucement le professeur .Se coiffer, de ses longs cheveux blonds, face à ses boucles courtes brunes. La collation ?
« C’est que …. Voyez-vous…je ne mange jamais ma cuisine … C’est un principe … Je me contenterais du thé . Les muffins sont pour vous …sans vouloir vous offenser »

Et puis de toute façon, cette collation, il est fort probable que son estomac ne la supporte pas , lui qui était habitué au minimum syndicale ou encore au strict vide, sans se poser de question . Son œil se porte un instant sur la fiole. Premier aura de panique. Toujours debout. Trahis par un pied qui s’écarte vers la sortie, discrètement. Le sourire du professeur commence à sonner faux dans sa tête, même si celle-ci ne doit avoir aucune arrière-pensée. La ramener à la réalité. SWYN est une université magique. Ton monde est magique. Tout ce qui est dépourvue de magie n’a rien à y faire. Tu l’avais reléguée au fin fond de ton esprit, cette phrase, n’est-ce pas. Sanglots qui lui tordent la gorge. Déglutissements difficiles. Etrangère à son propre monde, à sa propre normalité. Ne rien laissé paraitre, surtout ne rien laisser paraitre Esther était en train de détruire à coup de sorts violents ce qui la rassurait, la comblait, emplissait le vide laissé. Surtout ne pas pleurer. Ne pas montrer qu’elle est encore plus faible.

« Dans ce cas, il serait … plus judicieux d’offrir ma bourse et ma place … à quelqu’un d’autre de plus compétent que moi. Je n’aurais pas non plus les moyens financiers pour continuer des études dans l’enseignement moldus mais je … trouverais bien quelqu’un pour m’employer. Il parait que je ferais une domestique tout à fait acceptable. Et puis je ne manquerais à personnes. Vous allez perdre votre temps à tenter de m’enseigner quelque chose … pour laquelle je suis trop idiote pour comprendre et assimiler. Je ne sais même pas si je serais en mesure d’obtenir mon diplôme de fin de cycle. »

Dernières phrases dites à contrecœur. Je ne veux pas partir d’ici, je ne veux pas. Mais je n’ai pas le choix. Se convaincre de tout cela pour n’avoir aucun regret. Alors que dans son dossier scolaire, tout prouve qu’elle ment à Esther. Résultats plus qu’honorable dans la plupart des matières, mention spéciale pour les langues. Intégration parfaite à la vie de l’université, beaucoup de connaissances et de gens qui l’apprécie. Bonnes appréciations de la plupart des professeurs. Mais toujours cette même remarque. Manque cruellement de confiance en elle .
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Esther Mustonen
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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyMer 8 Fév - 1:41

La femme était restée assise. Continuant de regarder les réactions enchaînées qu'avait son élève. Elle la voyait, comme mentalement au pied du mur. Elle la voyait prête à bondir jusqu'à la porte au moindre faux mouvement que la professeure pouvait avoir. Son corps entier semblait tendu, à l'affût et ironiquement cela fit sourire Esther. Eleiakin avait énormément d'aptitude et de réflexe pour devenir une excellente duelliste, même si elle ne voulait pas l'admettre, même si ce n'était pas sa branche, il ne fallait jamais nier les talents naturels d'un corps.

Malgré tout, la Finlandaise n'était pas une personne dotée de patience naturelle. Cette jeune femme allait certainement la lui faire travailler et Esther n'aurait qu'à respirer calmement. Il n'y avait aucun choix, elle ne pourrait laisser partir la jeune femme, ça lui était mentalement impossible. Maintenant doté d'une idée globale de la plummentine, maintenant consciente de la grandeur du projet qui lui avait été donné, comment la laisser quitter cette salle... la laisser seule contre le rude monde sorcier?

Eleiakin était si statique devant elle qu'Esther osait à peine bouger. Elle porta son regard aux petits muffins, comme désolé pour eux qu'ils se fassent ainsi abandonner à leur triste sort et reposa son regard azure sur la jeune femme. Attendant calmement qu'elle s'exprime. Esther se rendait bien compte qu'elle avait manqué de tact sur le sujet de la bourse et de toute cette histoire, mais mettre un élève au courant d'une situation globale était indispensable, sinon comment saisir la gravité et la totalité d'une situation donnée?

Plus elle écoutait la jeune femme, plus Esther s'étonnait intérieurement par le peu de confiance qu'elle semblait avoir en elle. Peu? C'était léger... Elle n'en avait pas. Chaque mot, chaque insinuation, tout ce que la professeure disait était comme une attaque, pour enfoncer un peu plus Eleiakin dans les profondeurs de son abîme personnel. Lui parler serait comme passer son temps à marcher sur des oeufs, craignant de la vexer, de lui faire peur, de la brusquer. Pourtant, elle devait bien commencer quelque part. Il y avait un début à tout et il fallait faire le premier pas pour pouvoir faire les autres.

Une fois de plus, Esther inspira longuement, fermant les yeux. Le plus doucement dont elle en était capable, elle ré-ouvrit les yeux, cherchant le regard unique de son étudiante. Laissant ses mains sur ses genoux, elle dit, doucement, regardant avec sincérité Eleiakin.


- « Miss Dreamtrue, nous sommes justement ici pour que rien de tout cela ne vous arrive. Je veillerai, personnellement, à ce que vous puissiez continuer de jouir pleinement de votre bourse, mais pour cela, vous devez, un tant soit peu, avoir confiance en moi.»

Se retenant d'ajouter qu'elle devait également avoir confiance en elle, Esther fit légèrement pression sur ses jambes, se levant doucement pour allez à la fenêtre, faisant presque dos à la plummentine. Profitant de ce temps mort, réfléchissant à un plan d'action digne de ce nom... plan qu'elle ne trouvait pas. Vraisemblablement, il lui faudrait improviser sur ce coup. Lançant un regard ennuyé vers le ciel gris, elle se retourna complètement vers Eleiakin, lui faisant un petit signe.

- «Si vous voudriez bien sortir votre baguette. Je connais vos aptitudes en langues, vos bulletins sont tout à fait respectable et même, enviable pour certaine personne, mais je n'ai eu aucun compte rendu pour vos utilisations de sortilège.»

Esther garda ses mains bien en vues, évitant ainsi de stresser la jeune femme. Elle ne prendrait, elle-même, pas sa baguette. Il était inutile d'inquiéter plus qu'il ne le fallait Eleiakin et ses propres performances personnelles de magie n'était pas au sujet de leur rencontre. Elle désigna la petite fiole sur la table, celle au reflet doré, aussi grosse qu'un index, légère comme si elle ne contenait rien.

- «Peut-être pourriez-vous commencer à la base? Un Wingardium Leviosa, sur cette petite fiole?»

Elle posa son regard sur Eleiakin :

- «Prenez tout le temps dont vous avez besoin. Respirez calmement et détendez-vous, autant que faire ce peu... cela aidera votre essence magique à se concentrer à la bonne place...»

Puis elle attendit. S'appuyant légèrement contre le rebord de pierre de la fenêtre.
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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyVen 10 Fév - 21:02

Eleiakin tente de garder sa contenance, le sourire rassurant aux lèvres. Ne voulant ni décevoir, ni apitoyer. Ces derniers temps, les sanglots lui montaient facilement dans la gorge. Parce que la situation de certaines de ses relations était houleuse. Parce qu’elle ne voulait surtout pas inquiéter et donc se refusait à parler de manière symptomatique. Il fallait sourire, penser à autre chose. Si besoin était, s’occuper l’esprit du mieux qu’elle pouvait. La cuisine. La lecture. Le travail. La musique. Même si cette dernière avait tendance à la paralyser depuis peu. Scarborough Fair serait maintenant hors d’atteinte, parce qu’associer à ce moment. Que feras-t-elle quand chacun de ses morceaux favoris sera associé à un mauvais moment ? La musique devra disparaitre de son univers ? Ce serait triste. Trop triste. Une vie silencieuse, sans rien pour adoucir l’âme. Parce que la musique adoucit l’âme, n’est-ce pas ? Elle parle aussi un langage qu’Elei comprend mais ne parle pas. Qui lui met du baume au cœur, pour s’évader un peu. Perdre le poids de ses problèmes. Quand elle a reçu la missive lui demandant d’assister à ce cours, elle s’est immobilisée, un instant. Avant de chercher du regard sa vieille radio, de la mettre en route et de monter le son. Et fermer les yeux. Le calme du concerto pour clarinette, le second mouvement, l’adagio avait retentit dans la pièce. Du Mozart. Tristesse d’un morceau où elle avait pu mêler la sienne sans déranger personne. Mozart est mort depuis trois siècles au moins, il ne semble pas avoir de fantôme. Et la musique a une âme mais pas de corps ni d’esprit. Elle ne peut être ni offensée ni embêtée si quelqu’un s’y confit doucement. Laisse aller son vague à l’âme sans jamais gêner personne .Pas comme si elle le racontait à quelqu’un, possédant ses propres problèmes. Ayant ses propres intérêts, ses propres occupations. Pas de place pour ce qu’elle pourrait raconter. Parce que ce n’a pas d’importance, ce qu’elle peut raconter. Pas suffisamment pour qu’on puisse s’y attarder.

Elle relève la tête avant de la pencher aux dires d’Esther. Se détendre. Doucement. Parce qu’Esther devient rassurante. Elle ne la laissera pas tomber. Elle va l’aider. La regarder se lever, surveiller le moindre de ses gestes. Appréhension. Moment de silence... De calme. Baguette ? Elei sursaute, cherche son sac des yeux avant de s’apercevoir qu’il est encore sur son épaule. Confuse. Elle le pose au sol et c’est le contenu qui s’en échappe. Excuse sur excuse, joues rouges. Elei met sa baguette de côté à ses pieds tandis qu’elle ramasse ce qui s’est échappé de la besace. Le carnet à dessin sans fin qu’Ian lui a offert. Sa trousse faite de tissus , de perles et de breloques .La méthode de portugais qui a glissé un peu plus loin, qui est annotée , pages pliées , pages volante à l’intérieur . Un livre de cuisine consacré aux desserts originaux. Et des tas d’autres choses .Elle s’empresse dans ses gestes avant de se redresser et de fixer la fiole.

« La faire … voler ? Mais je... »

Elle n’ajoute rien, avalant ses paroles. Prenant sa baguette en main, elle ferme les yeux, tentant de se détendre. Penser à autre chose. Comme au moelleux chocolat cœur fondant caramel beurre salé dont elle venait de découvrir la recette et dont elle voulait absolument faire un prototype. Elle testerait ainsi les nouveaux moules spéciaux, achetés il y a un mois, ceux en silicone, en forme de petites maisons. Première étape. Penser maintenant à Pak Pao, qui allait encore se battre avec Shaam avant de venir se cacher dans les pieds de sa maîtresse. La petite chatte était absolument terrorisée par la vielle chouette hulotte. Celle-ci avait su s’imposer face à la jalousie de sa nouvelle camarade. Ou concurrente. Et dès que Pak Pao avait voulue jouer les dures, il lui avait juste fallu hululer fort et battre des ailes pour faire hérisser le poil sur le dos de l’animal et que celui-ci file en fusée sur un meuble. Il avait fallu une heure, l’absence de la chouette et le plus de gentillesse et de patience d’Elei pour la faire sortir de là. Cependant, elle semblait avoir compris le truc, pour se faire câliner et gratter et pour avoir le droit de dormir sur le lit. Aussi revenait-elle souvent défier la chouette du regard, prête à bondir .Cerf-volant est masochiste. Ou alors elle est très intelligente et a compris la cause à effet.

Calme atteint, Elei secoue la baguette avant de la stabiliser et de pointer l’objectif, formulant de manière distinct les mots demandés. Premier essai sans résultat. Même pas une sensation de chaleur au bout de ses doigts. Le second essaie fait se soulever la table. Le troisième essai pulvérise la fiole en dizaine de petits morceaux de verre et une flaque de liquide. Elei rouvre les yeux , panique totale .

« Je …. Je suis navrée … Je paierais les réparations … Je suis désolée …Quelle incapable je fais .. »
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Esther Mustonen
Professeur
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Esther Mustonen



 
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▌Pays d'origine: Helsinki, Finlande
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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyLun 19 Mar - 23:40

Esther restait calme. Toujours appuyé sur le rebord de la fenêtre, les bras croisés, elle fixait d'un calme qu'elle espérait communicatif, Elei. La jeune femme regardait son élève tenter de se détendre, de décompresser. Pourtant d'où elle était, la professeure de Duel réussissait à voir la mâchoire tendue d'Eleiakin, sa main crispée sur sa baguette, rendant ses jointures complètement blanches. La jeune femme n'appelait pas vraiment cela de la détente, mais après tout, il fallait y aller un pas à la fois. Chaque parcelle de confiance qu'Elei lui démontrait était un grand pas, Esther en était consciente. Elle la laissa donc faire, après tout, peut-être réussirait-elle?

À quelque mètre d'Elei, Esther respira un long moment. Elle savait que les blocages psychologiques étaient difficiles à contourner lorsque l'on perdait l'aptitude de lancer un sort correctement. Eleiakin n'aurait elle-même pas le choix, elle devrait un jour ou l'autre accepter ce qui lui arrivait, l'accepter à bras ouvert et décider de travailler en équipe avec ce qu'elle était. Se traiter de moins que rien, de sotte et se croire au-dessous de tous, n'était pas la bonne méthode pour reprendre du poil de la bête. Pourtant il n'y avait aucun remède miracle, la pratique était obligatoire.

À la sortie de son hospitalisation, Esther avait elle-même eu certaines difficultés à renouer avec sa baguette. Baguette avec une forte personnalité qui avait très mal accepté la défaite de sa maîtresse. Chaque sortilège lancé la ramenait brutalement aux événements passés, au moment où elle avait reçu le sortilège noir en pleine poitrine. Elle avait senti son souffle la quitter, quelque chose en elle avait été anéantie, le noir s'était emparé de son esprit et, durant plusieurs mois, Esther avait cauchemardé dans une chambre de Ste. Mangouste, comme possédé par la chose qui la grugeait de l'intérieur.

La jeune professeure secoua la tête, la chair de poule avait gagné son corps et elle prit de nouveau une grande inspiration. Ce n'était pas le moment de ressasser ses douloureux souvenirs, elle voyait Elei prête à lancer son sortilège et elle devait se concentrer sur ce qui allait se passer.

De fait, elle eue bien fait de se concentrer, car la petite fiole, à peine Elei avait lancé le sortilège de lévitation, avait explosée dans tous les sens, un peu partout dans la pièce, demandant à la jeune femme de se protéger légèrement le visage. Malgré elle, Esther sourit légèrement. C'était bon signe, très bon signe même. Elle fit un mouvement de main calme à Elei, lui indiquant de se calmer une nouvelle fois. Elle voyait la panique sur le visage de la jeune femme, elle était revenue à une vitesse fulgurante et Esther en fût peiné. «Y'en aura pas de facile» se dit-elle à elle-même, avant de sortir doucement sa propre baguette et de réparer la fiole, le liquide retournant paresseusement dans celle-ci.


« C'est très bien Elei, c'est excellent.»

La Professeure s'arrêta à une distance raisonnable de son élève et chercha à capter son regard, un doux sourire flottant sur ses lèvres. Elle s'attendait certainement à ce que la Plummentine la regarde outré, comme si elle était folle. Aussi le contact visuel, si elle l'acceptait, la convaincrait peut-être que c'était effectivement un grand pas.

« Vous m'avez prouvez que vous décelez encore d'une très grande puissance magique. Simplement, elle est brute, disparate et fait ce que bon lui semble car vous, et vous seule, pouvez la contrôler. Vous lui donnez pourtant le champ libre.»

Rangeant de nouveau sa baguette dans son étui, accroché à sa taille, Esther reprit sa place près de la fenêtre.

« Buvez une gorgée de jus de fruit, si vous ne voulez pas manger, vous n'allez tout de même pas vous empêcher de reprendre des forces grâce à un petit jus, n'est-ce pas?»

Du regard elle indiqua le pichet de jus, qui avait préalablement été installé sur la table par les elfes de maison de l'établissement. N'attendant pas le moindre mouvement de la part d'Elei, elle continua tout de même et sortie de sa poche une plume qu'elle déposa sur la table, jusqu'aux côtés de la fiole.

« Nous allons recommencer l'exercice, maintenant que nous savons qu'il y a toujours un excellent potentiel de magie en toi. Je te demanderais cette fois-ci de faire le vide dans ta tête, visiblement ce que tu tentais de faire pour te détendre... ne fonctionnait guère.»
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Eleiakin Dreamtrue
M.U.M
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MessageSujet: Re: Devoir de Sorcier [PV Eleiakin]   Devoir de Sorcier [PV Eleiakin] EmptyDim 15 Avr - 8:43

Le mouvement de main calme ne fait qu’aggraver la situation. Ce mouvement qu’elle avait interprété comme un « laisse-tomber » dédaigneux la fit reculer, ranger sa baguette comme l’aurait fait une petite fille pour cacher son erreur, sa bêtise. Elle voyait déjà tout s’écrouler. Son diplôme, les maigres espoirs qu’elle avait au sujet de son avenir en dehors de la domesticité. Après tout, avec le bon nombre de langues qu’elle connaissait, donc celle qu’elle connaissait de manière parfaite ou presque, de manière plus approfondis pour savoir aborder sans aucun problème tel ou tel sujet , pour avoir continué de la faire vivre , par la lecture pour l’une, par la correspondance pour l’autre .Elle avait toujours considéré le français pour une langue qui semblait tellement moins barbare quand elle était écrite, travaillée, mise en valeur par des gens qui savaient la manier , comme un magnifique sortilège . Les oies de Beaubâtons ne parlaient pas, à ses yeux, la même langue que celle qu’écrivait Baudelaire, Apollinaire, Hugo, La Marquise de Sévigné, Madame de La Fayette, Molière, Racine, Breton, Chrétien de Troyes, Vargas, Pennac,… Même et surtout d’ailleurs, à ses yeux, quand Arras décrivait un tableau, une œuvre ou s’attachait à l’un de ses détails avec attention comme l’escargot de cette toile ou encore, en plus grand, aux Ménines de Velasquez. Cela n’avait rien à voir. Les premiers attaquaient cette langue, la détruisait alors qu’elle avait tout pour plaire sous sa forme originelle. Les seconds s’amusent avec les mots, les font vivre, les entrainent, les font vivre. La langue française est faite pour être écrite. L’arabe est fait pour être dessiné. L’arabe égyptien, c’est celui qu’elle parle. L’arabe littéraire, c’est celui qu’elle, et que tout le monde d’ailleurs écrit. Elle a commencé à se familiariser avec d’autres arabes, celui du Maghreb et celui d’autres régions. Pour comprendre une langue, il faut l’entendre, savoir détecter ses sonorités, noter les similitudes, les différences, les mettre en évidence. L’arabe comme langue de parole. Ces deux langues là, en plus de ses langues maternelles, elle les maitrise, sait les utiliser à bon escient, elle les entretiens. Tout en travaillant leur pérennité. Elle peine encore à déchiffrer le russe et son vocabulaire reste limiter. Si elle continue à SWYN, elle saura faire encore d’immenses progrès. Elle peine encore à écrire le japonais, fichus kanji. Si elle reste encore, cela s’arrangera et cela permettra de déboucher sur un apprentissage du mandarin. Mais il lui reste encore des pages et des pages de calligraphies et d’exercices dans des cahiers d’écolier de primaire qu’elle fait venir via une société de commande et transport pour presque rien . On lui téléphone quand c’est prêt, elle envoi Shaam ou pique un hibou à la volière pour lui rapporter. Ou comment économiser les frais de transports onéreux des moldus. Reste l’italien qui est un mystère de progrès et de linguistiques. Quand elle le pratique dans un cadre professionnel et scolaire, elle est souvent obligée de faire répéter, de demander qu’on écrive, cette impression désagréable d’être une éternelle débutante. Pourtant, et ça commence à devenir récurant, quand elle s’enguirlande avec des natives et des natifs, l’infirmière en tête, les mots et les phrases se débitent seuls, sans presque aucune hésitation ni fautes. Une véritable énigme. Ai-je donc décidé que l’italien serait ma langue de colère ?

Elei regarde la fiole et son contenu se reconstituer et reprendre place sous un coup de baguette de la prof. Puis un regard d’incompréhension qui se mua en un regard froid, de colère. Cette furieuse impression qu’Esther se moquait d’elle. Qu’elle la prenait pour une gamine, qu’il fallait féliciter à tout bout de champ et à tour de bras. Ou pire encore, qu’elle avait pitié. Parce que voilà le dernier des sentiments qu’Elei voulait inspirer. La pitié, il n’y avait rien de pire que la pitié. Elle n’en avait pas, jamais besoin et n’en voudrait besoin. Comprenez son sentiment de mal être quand elle était revenue de son hospitalisation. Elle n’avait eu aucun mal à discerner ceux qui éprouvait une véritable affection pour elle et ceux qui avait le cœur sur la main de ceux qui faisait parce que c’était « à la mode » de l’aider, de prendre soin d’elle, de s’inquiéter. Puis il y avait ceux qui étaient intéressés. Il parait que Dreamtrue s’est mise à la cuisine pour le foyer. Ouaip, elle tient les stocks à jours et les remplis au fur et à mesure et en échange, les elfes ont intégrés ce dont elle a besoin pour les faire dans le budget. Et c’est bon ? Tu ne sais pas ce que tu rates. Elle fait, genre, sur demande ?… Cela, à la limite, cela ne la gênait en rien, cela lui faisait même plaisir. Il suffisait de demander, passer commande en quelque sorte. Il vous faut un gâteau pour un anniversaire ? Une fête en prévision dans votre salle commune ? Aucun problème. Elle se sentait tellement utile à des moments comme ça, sentiment qui lui faisait tellement défaut depuis un certain temps. Et puis, il y avait les derniers, ceux à qui elle inspirait de la pitié, ceux pour qui lui parler relevait de la bonne action. Ceux-là, elle s’était mise à les haïr. Et même haïr n’est pas assez fort pour décrire ce qu’elle ressent encore maintenant à leur égard. Ce sont des égoïstes, des hypocrites, des menteurs, des vantards ... Je ne suis pas une pauvre fille. Je n’ai aucune qualité certes mais je ne suis pas dépendante de votre bon vouloir. Je suis encore libre de mes pensées et presque de mes actes. . Alors Eleiakin ne croisa pas le regard d’Esther, loin de là, elle ne voulait pas le croiser, pour se refuser d’y voir cette pitié, cette mansuétude à son égard. Je ne veux pas qu’on me fasse la charité, je m’y refuse. Je ne suis pas encore tombée aussi bas et je n’y tomberais jamais. Plutôt mourir. Plutôt mourir. Esther aurait pu utiliser une autre tournure de phrase, une autre manière de le dire plutôt que celle-ci qui appelait à sa compassion, au mensonge aux yeux d’Elei. Non, elle avait choisi ça et c’est ce qui ferait perdre le peu d’estime qu’Elei avait pour elle.

Puis tout s’enchaine tellement lentement à ses yeux. Chaque mot comme un reproche, une fausse compassion, une évidence appuyée pour mieux blesser. Chaque phrase démontée dans son sens. Elle est sourde ou quoi ? Je lui ai dit que je n’avais pas faim, je n’ai jamais faim, jamais. Et si je mange trop, même après un effort, je serais malade. Je suis suffisamment affaiblie pour éviter que vous en rajoutiez une couche. Animal blessée dans sa chair, au plus profond de son âme. Pas de contrôle de magie ? A votre avis, même après mon rétablissement, pourquoi est-ce que j’ai immédiatement mis ma baguette au placard ? A votre avis ?! Parce qu’à chaque fois que je la secouais , il en sortait un étincelle ne donnant pas le sortilège voulu ou demandée à haute voix, formule clairement énoncé mais quelque chose de violent qui manquait de blesser quelqu’un et qui cassait à chaque fois quelque choses . Et elle avait beau essayer, rien y faisait. Alors, au bout de la troisième fenêtre cassée, de la sixième plume brulée, de la première personne blessée surtout, j’ai arrêté les frais, fin de la catastrophe. Si j’ai besoin d’un sort et que je n’ai pas le choix que d’utiliser la magie de cette façon, je le demanderais. Je suis dans une université magique, entourée de centaine de sorciers, il y en a bien un ou une pour me lancer le sort voulue non ? Surtout que souvent, c’est un simple reparo dont j’ai besoin, rien de plus et que ça leur prends cinq secondes. Et sinon, je fais sans. J’ai vécue jusqu’à mes 11 ans sans baguette magique, jusqu’à mes 18 ans pouvoir l’utiliser en dehors de l’école, il a bien fallu faire sans et je n’avais pas mes parents pour me lancer le sort voulu. Potentiel magique ? Je n’en ai aucun. J’ai beau être sang pur, cela ne fait pas de moi une reine de sortilège, jamais. Même quand je savais l’utiliser, je n’étais pas bonne. Alors arrêtez de me mentir, d’avoir votre compassion mauvaise et malsaine pour moi. Ce n’est pas nécessaire, je n’en ai que faire. Recommencer ?

« Non. »


Sans appel, si équivoque. Silence pesant. Le silence pour montrer sa colère. Le silence pour structurer un discours, pour savoir comment réagir. Comme confirmation de ce qu’elle pensait plus haut, c’est l’italien qui lui vient en premier à l’esprit. Des constructions de phrases aussi diverses que variées pour exprimer sagement et pudiquement sa colère, ne pas en montrer la cause réelle. Mais déjà son esprit s’embrume, s’embrouille de larmes, larmes de colère et de tristesse. Séance qui aurait dû l’aider, elle y a cru au final, tellement. On l’a encouragé, tellement. Don Juan, surtout. Elle savait bien que le voyage était aussi, en plus d’un bon moment à passer ensemble, un moyen voulu de lui donner un objectif, de la forcer à rester en vie et en bonne santé jusque-là, de lui faire donner le meilleur d’elle-même. Et ce cours de rattrapage était un des collatéraux sous-entendus. Comme un « cela te donnera une bonne raison d’y mettre tout ton cœur. » Je t’ai déçu, je suis désolée, Don Juan. Mais là, ça ne va plus, vraiment plus. Je ne peux plus rester dans cette pièce, elle m’étouffe tellement, de par son ambiance. J’en deviens claustrophobe. Il faut que je m’en aille. Que j’aille dehors, me réfugier quelque part. Mains crispées sur la baguette magique, au creux de sa paume, ongles qui entailles presque cette paume tends elle est serrée, fâchée, désespérée. Chercher quelqu’un qui la réconforterait sans poser aucune condition d’explication ni rien. Ian. Ian ne lui demandera jamais rien, il cherchera à savoir par un autre moyen et il ne saurait pas parce qu’il n’y aura personne pour lui en parler, pour lui dire. Mais où le trouver ? Où ? Avec Prei ? Et si c’est l’heure de la promenade de Prei ? Quelqu’un d’autre à gêner, à embêter. Lauréline ? Thèdes ? Il ne faut pas les inquiéter. Amalia ? Absente depuis tellement longtemps. Andrew ? Sur son nuage de barbe à papa et de guimauve rose bonbon, duveteux et mou à souhait, encore plus liquide que le caramel et que la ouate d’un rembourrage de coussin, un véritable nuage, celui qu’empruntent ses parents quand ils ont finis leurs sessions semestrielles de dispute où plus personnes n’existe pas même le fisc et les facture. Il ne faut surtout pas le faire descendre, il y a l’air tellement bien. Hayate ? Trop loin, Londres, ce n’est pas la porte à côté .Yume ? Absente. Pak Pao ? Elle ne suffira pas, cette pauvre chatte à calmer les larmes de sa maitresse. Shaam ? Entre deux livraisons de courrier. Quelqu’un. S’il vous plait, quelqu’un de confiance, j’en ai besoin vraiment. S’il vous plait.

Stop. D’abord l’effort, le réconfort ensuite. Structurée une pensée, maintenant, vite, rapidement. Allez Elei, ce n’est pas bien compliqué. Voix calme, posée mais aussi gelée que l’Alaska en pleine hiver polaire.

« Je vous remercie de votre aide et du temps que vous avez pris sur votre temps libre pour vous occuper de moi malgré tout le travail que vous devez avoir mais je me débrouillerais seule. Je ne sais pas encore mais je trouverais un moyen, en tout cas, suffisamment radical pour que nous n’ayons plus à nous croiser. Vous en avez suffisamment fait, je n’ai pas besoin de vous …. Si vous n’êtes pas contente, faite moi renvoyer mais trouvez-vous quelqu’un d’autre de plus crédule et stupide que moi pour pouvoir étaler votre mansuétude et votre pitié au grand jour. Très peu pour moi en tout cas, je n’en ai pas besoin, je vis suffisamment dans le mensonge pour en rajouter une couche. Pas la peine de redemander une convocation, je ne m’y rendrais pas. Si je perds ma bourse et ma place ici , je trouverais autres choses , tant pis . Les gâteaux et le thé sont pour vous, vous n’aurez qu’à rapporter les boites et la vaisselle au foyer ou la donner aux elfes, ils me la rendront. Adieu»


Elle ramasse son sac et le met en bandoulière sur son épaule. Elle tire une dernière fois son uniforme avant de tourner les talons et se diriger vers la sortie .
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