S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 Hermance (Intrigue)

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MessageSujet: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyJeu 7 Juin - 18:42

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Hermance, France.




Hermance n'aimait pas être un tableau.

Déjà, dès ses premières années, elle avait montré son plus grand regret au fait de n'être qu'incrustée dans une toile, œuvre intemporelle, certes, mais sans grande liberté de mouvement. Obligée de tenir cette rose que jamais personne ne lui offrit, Hermance s'ennuie. Aucun jour ne semble déroger à la règle, d'ailleurs, puisque, pire que tout encore, on l'ignore. Hermance l'avait toujours su, savait depuis ses débuts qu'elle passerait sa vie à contempler plutôt que le contraire. On ne peut discerner, très honnêtement, si Hermance vous regarde, puisqu'elle n'est faite que de noir. Elle-même ne peut pas se voir puisqu’elle vit dans le noir, dort dans le noir, et se confond dans le noir, sa rose épineuse ne se fanera jamais, tenue dans ses doigts maigres et crochus, que lui a un jour dessinés le peintre.

Hermance rêve de grandes choses. Elle a beaucoup lu. Sa voisine, Juliette, lui a prêté tant de livres qu'il lui est impossible de tous les citer. Hermance aime lire, parce qu'elle ne peut pas s'évader de là où elle est, elle préfère vivre à travers les livres dont elle parcourt avidement chaque page. Hermance est romantique. Hermance est une Emma Bovary, mais sans mari. Elle a lu des histoires d'horreur, qu'elle n'a pas appréciés, parce que la nuit, lorsqu'elle ne trouve pas de lumière aucune, lorsque les couloirs sont glacés et noirs, comme elle se confond dans l'obscurité, des pensées étranges viennent à elle et il n'est pas rare qu'elle en tremble d'effroi. Les livres d'horreur ne lui conviennent pas. Elle a lu Edgar Allan Poe, elle a lu ses nouvelles, en a pleuré de peur, alors qu'elle imaginait chaque goutte de sang, et chaque cri. Et ce pauvre chat ! Elle en hurlait de terreur, alors que des chats noirs passaient près d'elle, à présent, surtout la nuit. Bien heureusement, Hermance ne boit pas, et a tendance à se dire que ce genre de livres ne sont que des sottises créées simplement pour effrayer les plus jeunes, tellement plus influençables qu’elle, qui vieillit, pourtant, sans que jamais personne ne puisse le remarquer, de jour en jour.

C’est pourquoi Hermance préfère les livres d’amour. La pauvre Hermance ne connaît pas l’amour autrement que dans les lignes des livres, ne peut concevoir l’idée d’aimer quelqu’un proprement. Hermance est amoureuse de l’amour. C’est qu’il le vaut bien, l’amour. Hermance aspire à vivre dans le monde de rêves dont parlent les romans à l’eau de rose qu’elle aime tant. Hermance aime les couchers de soleil, et le lac lorsque la lune pleine s’y reflète. Elle aime les grands paysages de verdure, les pique-niques, mais surtout, surtout, surtout, Hermance se plaît énormément à apprécier les neiges éternelles sans jamais en avoir vues.

Hermance se languit de n’être qu’un tableau. C’est difficile de jouer les héroïnes de roman lorsque l’on est qu’une esquisse, noire, de surcroît.

Hermance voudrait être grande, voudrait qu’on l’admire, voudrait qu’on l’aime.

____
Hermance hurla lorsque les lumières du couloir s’éteignirent trente minutes avant le couvre feu alors qu’il faisait déjà nuit noire. Hermance avait des pensées assombries, ses derniers jours - depuis une semaine, précisément, date d'anniversaire de la pluie de sang dans la grande salle, tous les tableaux étaient aux aguets, ce n’était un secret pour quiconque. Elle déglutit difficilement, serra davantage la rose entre ses doigts qui, coupés par les épines, se mirent à saigner. Hermance ne s’en rendit pas compte, préféra se mordre la lèvre jusqu’à ce qu’une goutte rouge vif à l’odeur de fer éclose et descende jusqu’à son menton. Hermance avait peur, mais savait bien qu’il fallait se faire discrète, ces temps-ci. Il y eut des bruits de couloir, des jeunes filles murmurant qu’il fallait vite rentrer. On ignore Hermance. On se fiche qu’Hermance soit en danger. Hermance n’est qu’un tableau.

Les bougies se rallumèrent toutes en même temps quelques secondes plus tard, et il sembla à Hermance qu’elles doublèrent toutes d’intensité. Les cris firent de même, mais pas ceux d’Hermance qui, interrogative, leva les yeux vers le haut de son cadre, dont tout le monde semblait terrifié. Hermance n’eut pas besoin d’en faire plus. Du sang, le même que celui qu’elle pouvait voir sur ses mains et sur son menton se propageait, lentement, avec appétit pourtant, engloutissant la peinture à l’eau dont elle était faite.

Hermance ne put qu’hurler encore avant de s’évanouir, disparaissant du tableau.




(Libre à tous, n'hésitez pas à y répondre.)
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Hildegarde Jensson
Professeur
Professeur
Hildegarde Jensson



 
▌Né(e) le: 17 décembre
▌Pays d'origine: Suède
▌Statut: Professeur

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MessageSujet: Re: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyVen 8 Juin - 22:22

Quitte ton bureau Hildegarde, allez, bouge toi. Qu'est-ce qui t'arrive, hein ? J'ai mal partout. Ça fait trois jours que j'dors super mal en plus. Tss, rien à faire. Autant que j'me lance encore des Revigor en boucle sur la tronche à c'niveau là. Pfff... J'irai bien faire un tour en balai tellement je m'emmerde. La fenêtre, regarder par la f'nêtre. C'est cool. Bon. Jamais pigé ce que les gens trouvaient dans la contemplation de l'extérieur : un rapide coup d'oeil d'ensemble suffit, nan ? J'vais sortir d'ici, ça sent la veracrasse morte.

En espérant ne pas croiser un Elfe de maison chiant au possible. A peine j'suis arrivée l'autre jour qu'il se ramène, m'parle. Comme si j'avais qu'ça à foutre. J'aurai bien dégainé la baguette, mais faut pas abuser non plus, j'ai de la retenue. Faudrait d'ailleurs que j'la prenne avec moi. Merde. Où est cette fichue baguette ?! Pas sous les papiers. Pas dans la valise. Pas près d'la fenêtre. J'me tâte. Oui, oui, j'me tâte, parfaitement. Ok. Fausse alerte, l'était à ma ceinture. J'ai la tête ailleurs ces temps-ci. Enfin bon, j'sors. J'irai voir si j'ai pas du courrier au passage. Oui, oui, en pleine nuit. Autant mettre son temps éveillé à profit.

Booon. Bientôt l'couvre feu, on va être peinard ! Toujours ça d'pris ! Woh ! Woh woh, d'accord, plus d'lumière. Bizaaaarrement, j'le sens pas. Lumos. Oh chouette, des bruits pas cools ! Nop, j'ai pas peur, ça m'agace juste profondément. Oh les cris dans la nuit, qu'est-ce que c'est chouette. T'as choisi l'bon moment pour enseigner aux jeunes Hildegarde, bravo ma grande. Ah. Nox. Bon, au moins on voit où on va. Et on va là où y'a du bruit... Oh bordel de gnomes chauves, c'pas vrai...

Ah ouais, non, mais là ça va bien les ragnagnas divines en boucle. Mais c'quoi c'foutoir encore..? Se frotter les temps et rester calme.

Non mais sérieusement, après la Grande Salle, on bousille les couloirs. Et les tableaux. Non mais, j'aime pas l'art, et j'me suis jamais vraiment bien entendue avec ces semblants d'humains qui squattent les toiles, mais là non, ça s'fait pas. Et puis, merde, ça pue en plus ! Merci les nausées, j'ai déjà donné moi. Va récurer tout ça, même avec des sorts... Et c'pas ceux que j'préfère. Bon sang, j'aurai besoin d'une bouteille de whisky Pur-Feu. Deux, deux en fait. Une pour maintenant, l'autre pour après. Non mais, j'le sais, j'le sais que j'vais pas dormir encore. Quelle merde.

Quelqu'un a vu queq'chose ? Pitié, des réponses efficaces...
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Elias Jensen
M.U.M
M.U.M
Elias Jensen



 
▌Né(e) le: 5 Octobre
▌Pays d'origine: Danemark
▌Statut: 5ème année

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MessageSujet: Re: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyDim 10 Juin - 22:33

Il y avait de quoi devenir dingue. Dingue. Vraiment. Cette université avait une réputation de longue date, un lieu prestigieux en matière d’études supérieures magiques, et en moins de deux ans, il avait vécu en ce lieu plein de trucs délirants… Une grève des elfes de maison. Bon, ça c’était plus fun qu’autre chose, même si cela soulignait combien la société magique avait encore beaucoup de mal à mettre sur un même pied d’égalité toutes les créatures qui la composent. Lui il était pleinement pour cette lutte, et n’avait pas trop râlé durant cette grève. Après tout, il la comprenait parfaitement. Mais après, bien après, les choses étaient devenues toutes autres, bien plus graves, plus sombres, plus malsaines. Il y avait eu l’attaque de l’Ordre de l’Ouroboros. Il y avait eu des morts. Tout ça sous le simple prétexte du sang. Là encore il était question d’inégalité de traitement entre les êtres vivants. Le sang. Le sang des impurs du point de vue de ces fous encapuchonnés, ceux qui n’étaient pas purs, ceux qui salissent le sang, ceux qui étudient dans une université où l’on se moque de savoir si le sang du voisin est aussi bleu que le sien.

Il y avait eu des morts. Il y avait eu la destruction. On avait fait mine d’aller de l’avant, de reconstruire, de continuer à vivre, mais quelque chose comme ça, lorsque l’on voit mourir des compagnons de maison, de promo, ça ne s’oublie pas. On se souvient. Toujours. Lorsqu’il se souvenait de cette période finalement pas si ancienne, Elias ne parvenait guère à contenir la rage qui montait en lui. Comment pouvait-on tuer sur un principe aussi archaïque ? N’y avait-il pas déjà eu mille preuves de l’égalité du sang ? De sangs mêlés ou de nés-moldus bien meilleurs en magie que des fils de nobles lignées ? Comment ce critère d’un autre temps pouvait encore mener à de tels massacres ? Tout cela le rendait fou. Fou de rage et de colère.

Et maintenant, voilà que la menace revenait. A l’intérieur même de l’établissement ! Comment cela était possible ? N’avaient-ils donc pas compris ? Cette pluie de sang était-elle bien, comme il le craignait, une mise en garde ? Devait-il croire les paroles de Mélite d’Orcy ? L’Ordre revenait-il ? Si c’était le cas, y était-elle pour quelque chose ? Comment ces mages noirs pouvaient exercer en ce lieu ? Quel était leur but ? Que comptaient-ils faire ? Les étudiants devaient-ils craindre pour leur sécurité ? Leur vie ? Voilà les questions qui tournaient en boucle sur toutes les lèvres depuis ce sinistre mardi soir, il y a une semaine de cela… Encore de quoi traumatiser les esprits. Des étudiants disaient déjà vouloir partir, quitter S.W.Y. N, aller étudier ailleurs… L’angoisse s’alimentait d’elle-même et Elias ne supportait pas ça. Il ne supportait pas devoir attendre. Attendre de comprendre. Attendre qu’il se produise autre chose ou que la direction parvienne à trouver les coupables. Beaucoup visaient déjà les sangs purs. Des noms circulaient déjà sur les lèvres, sans aucune justification. La tension était palpable. Il ne supportait pas ça. Ni cette ambiance, ni la crainte, ni l’impossibilité de savoir. Il ne savait rien. Il avait juste quelques mots qui lui revenaient sans cesse en mémoire, mais au-delà, du concret ? Rien.

Ce soir-là, un soir comme un autre. Il était allé boire un coup avec les Plumes dans un pub de leur connaissance à Bourg-en-Bière. Pas d’excès particulier, juste une bonne bière, une assiette de frites et des délires de mecs. Des discussions plus ou moins importantes pour essayer de détendre l’atmosphère en début de soirée… mais personne n’était dupe, et la pluie de sang était revenue sur le tapis. Chacun y allait de ses suppositions, de ses espérances aussi – « Mais non, juste un délire, quelqu’un qui testait un truc et voulait faire le show, faut pas voir le mal partout ! » - et de ses craintes – « J’vous dis qu’ça va recommencer. On était fous de croire que c’était terminé. C’est jamais terminé un truc pareil ». Puis ils s’étaient séparés aux alentours de 22h, rentrant à l’université pour les uns, des personnes à voir pour les autres. Elias avait prétexté avoir un truc à faire au Bourg, mais en avait juste profité pour errer dans les rues encore un peu fraiches, mains dans les poches, l’esprit au supplice. Trop de pensées. Vraiment trop. Il avait pris une dernière bière dans un autre bar avant de reprendre le chemin de S.W.Y.N.

Et maintenant, il prenait la direction de la tour de Plumentine, passant par des couloirs bien connus encore éclairés. Le couvre-feu n’avait pas encore sonné. Les directeurs avaient d’ailleurs rappelé à maintes reprises les règles de sécurité et les sanctions encourues en cas de non-respect. A croire que la psychose les touchait eux aussi. Il y avait encore des étudiants dans les couloirs, et il leva vaguement les yeux en croisant deux filles qui passaient par là en pressant le pas. Il allait dans l’autre direction et haussa les épaules. Il serait dans sa tour avant le couvre-feu.

Sauf si le hasard – s’il s’agissait bien de lui – en décidait autrement. Alors qu’il entendait approcher quelqu’un, les torches qui éclairaient le couloir s’éteignirent toutes d’un coup, brusquement. Lui, il avait deux de tension en matière de sortilèges et n’était pas du genre à dégainer sa baguette à tout va.

- Et merde…

Derrière lui, il entendit les cris des filles, devant, quelqu’un eut la bonne idée de lancer un Lumos. La lueur éclaira le visage de la nouvelle prof, Jensson. Il se souvenait de son nom parce que ça ressemblait à Jensen. Et puis elle est suédoise, ce qui n’est pas très loin du Danemark. Il ne la connaissait pas, il n’avait pas cours de duels, et vu comment il était une quiche en sortilèges… c’était pas plus mal. Il fit un pas dans sa direction, quand brusquement les lumières se rallumèrent. Comme si de rien. Le Plumentine se figea un instant, inspectant machinalement l’endroit, alors que la voix de la prof retentit. Les « ragnagnas divines ». Pas mal, l’appellation ! Dans un autre contexte, il en aurait ri. Mais là, alors que son regard vint se poser sur l’un des tableaux de ce bout de couloir, il ne souriait guère.

Il n’allait pas mentir, en règle générale, sauf quand ils lui adressaient la parole, il n’avait pas une passion secrète pour les tableaux de l’université. Mais il s’était habitué à leur présence. Y’en avait qu’il aimait bien, comme les deux amis journalistes assis à la table d’un café du 18e dans l’un des couloirs au deuxième étage, il lui arrivait de parler actualité avec ces deux-là, ils aimaient bien être à la page… Cependant, en cet instant, son regard fut naturellement attraper par le liquide rouge qui emplissait progressivement le tableau. Il s’en souvenait un peu, une jeune femme, l’ombre d’une jeune femme tenant une rose. Maintenant, c’était comme si un long rideau de toile rouge s’abattait sur elle, comme à la fin d’une pièce de théâtre. Il voulut faire quelque chose… mais quoi ? Sur le côté, la prof’ questionnait.

- ‘rien vu. … Putain, c’est quoi ça encore, sérieux ?

D’un geste, il effleura la toile. Une nouvelle fois, la consistance du sang. Il porta ses doigts à son nez. L’odeur de fer caractéristique du sang.

- Du sang. Ou un truc qui y ressemble. Encore.

Il tira sa baguette de sa poche et tenta un Recurvite sur la toile. Rien.

- … J’aurais essayé.
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Samuel Galaway
Professeur
Professeur
Samuel Galaway



 
▌Né(e) le: 3 janvier 1969
▌Pays d'origine: Irlande/Bretagne
▌Statut: Professeur

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MessageSujet: Re: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyMar 12 Juin - 15:48

Ce n'était pas tous les soirs que Sam se retrouvait à claudiquer dans les couloirs de l'Université. D'habitude à cette heure, il était chez lui, en train d'embrasser sa femme pendant que la petite Nolwenn déballait tous ses dessins de la journée sur la table devant lui. Mais ce soir n'était pas vraiment comme d'habitude. La fin de l'année lui fournissait bien plus de boulot que prévu et il avait du renoncer à ses soirées en familles pour la semaine.
Il soupira en raffermissant sa prise sur le tas de documents en tous genres qu'il tenait sous son bras. Il devait corriger les devoirs d'une classe de 1ère année, préparer les sujets d'examen pour les étudiants en fin de cycle et écrire un article important sur les évènements survenus dans la Grande salle deux semaines auparavant pour la Gazette du Sorcier et Le Sorcier Curieux, la petite gazette locale. Le problème étant qu'il n'avait pas assisté à ces évènements puisqu'il était chez lui.

Il leva son poignet gauche et jeta un œil à sa montre. C'était à l'origine une montre moldue de bonne qualité mais sans plus, à laquelle un ami horloger avait ajouté un second cadrant, sorcier celui-ci. Les deux cadrants se trouvaient côtes à côtes sur son poignet permettant de les consulter tous deux d'un seul regard. Ce qu'il lut à cette instant précis le fit jurer car si le cadrant moldu indiquait que le couvre-feu était pour bientôt, l'aiguille du second stagnait depuis le matin sur "en retard".

-Gast !Jura-t-il en accélérant le pas autant qu'il le pouvait.

Soudain, alors qu'il tournait pour emprunter un long couloir, toutes les lumières s'éteignirent. Il faillit en lâcher ses affaires et laissa échapper un nouveau juron.

-Gast ha Kaoc'h !!!

Pourquoi les soucis devaient-ils lui tomber dessus au moment où il en avait le moins besoin ? il maudit le sort qui l'avait mené dans CE couloir à cet instant PRÉCIS . Et puis l'instinct professionnel repris le dessus, ce qu se traduisait chez lui par une curiosité vive qui frôlait la témérité. Sa main libre tâtonnant contre le mur, il continua donc sa progression dans le couloir sombre en se demandant si cette étrange extinction des feux avait quelque chose à voir avec la pluie de sang sur laquelle il devait enquêter.

Les lumières se rallumèrent soudain et un nouveau regard à sa montre lui indiqua que seuls 30 secondes à peine s'étaient écoulées. Il cligna des yeux et entrevit des silhouettes devant lui. Des gens parlaient entre eux. Il boitilla jusqu'à eux et découvrit qu'il s'agissait d'un jeune homme, surement un élève et d'une femme plus âgée. Le garçon avait passé un doigt sur le tableau d'un rouge irréel qui ornait le mur devant eux. Du sang ... Cela ne pouvait signifier qu'une chose : son instinct ne l'avait pas trompé.

-Est-ce que vous savez ce que représentait ce tableau avant ... avant ça ? Demanda-t-il après avoir salué sa collègue d'un signe de tête et sans se rendre compte qu'il avait, involontairement, pris un ton de journaliste.
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Elizabeth Biswall
A.C.A.I.I
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Elizabeth Biswall



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MessageSujet: Re: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyMer 27 Juin - 11:05

Elizabeth revenait de la bibliothèque. Ce n'était pas une surprise : quand on la croisait dans les couloirs, c'était souvent parce qu'elle revenait de la bibliothèque. C'était une explication, aussi. Il n'y avait que de la bibliothèque qu'Elizabeth pouvait revenir, si peu de temps avant le couvre-feu. Elle n'aimait pas la nuit, encore moins dans les couloirs sombres du château. La jeune femme avait peur du noir, entre autres phobies. Quand les lumières s'éteignèrent brutalement, sans la moindre raison, elle était presque arrivée. Presque : pas suffisamment pour éviter la vague de panique qui la saisit aussitôt. Elle hurla, évidemment. C'était instinctif et toute rationalité avait quitté son esprit.

Cela ne dura que quelques secondes avant qu'un Lumos ne vienne éclairer le couloir, mais Elizabeth continua à trembler comme une feuille sans pouvoir formuler une pensée cohérente. Heureusement, les lumières se rallumèrent rapidement et le jeune fille tenta de se calmer tant bien que mal. Elle avait toujours été une excellente élève en divination et être douée pour cette matière impliquait de savoir faire le vide dans son esprit, non ? Elle se focalisa sur le dernier chapitre du livre qu'elle lisait, un traité particulièrement abscon sur l'évolution des sociétés magiques à la Renaissance, et peu à peu son coeur arrêta de battre trop vite. Elle reprit des couleurs et regarda pour la première fois ce qu'il se passait autour d'elle.

Un petit attroupement avait lieu autour d'un tableau. Elizabeth reconnut notamment le professeur Galaway qui enseignait les langues étrangères. Pas une matière au programme de Lizzie mais ça l'aurait intéressée. Pour lire, il valait toujours mieux maitriser la langue de l'écrivain, les traductions n'étaient jamais totalement conformes à l'esprit d'origine. Elle jeta un coup d'oeil au tableau et hoqueta, entre surprise et effroi. Le tableau était intégralement couvert d'un liquide rouge ressemblant fortement à du sang. Lizzie ferma les yeux. Elle préférait ne pas regarder, qui sait, peut-être qu'elle allait ouvrir les yeux et se rendre compte qu'elle était dans son lit douillet, bien au chaud, à l'abri de l'extérieur.

"Est-ce que vous savez ce que représentait ce tableau avant... avant ça ?"

Le professeur Galaway avait posé la question aux personnes autour de lui. Elizabeth ouvrit les yeux. Ce que représentait le tableau ? Elle le savait, bien sûr. Elle connaissait tous les tableaux du château. Les personnages peints étaient un objet d'étude particulièrement fascinant pour Lizzie. Qui leur donnait la vie ? Qui leur donnait leurs souvenirs, leurs envies, leur caractère ? On disait à Poudlard que, dans le bureau du directeur, se trouvaient les tableaux de chaque ancien directeur de l'école. Et ce n'était pas juste un tableau représentant leur aspect figé, comme chez les Moldus. S'il fallait croire les rumeurs, chaque tableau connaissait le moindre détail des souvenirs de la personne, ses relations, ses sentiments. Comment était-ce possible ? L'âme des directeurs morts errait-elle dans Poudlard en attendant qu'on peigne leur tableau ? Pouvait-on peindre plusieurs tableaux à des endroits différents ? L'identité du peintre était-elle importante ? Qu'est-ce qui empêchait les gens normaux de peindre leurs proches morts pour continuer à leur parler ? La police magique de peindre les victimes de meurtre pour savoir qui est l'assassin ? Tant de questions. Elizabeth connaissait bien ce tableau. Hermance. Un des personnages les plus fascinants de tout S.W.Y.N. Tant d'envies, tant d'espoirs, tant de craintes, tant de sentiments. Le peintre en avait-il eu conscience en dessinant les contours de la jeune femme à la rose ?

"C'était une... jeune femme, Professeur."

La timidité de Lizzie et son état de semi-panique ne pouvaient pas l'empêcher de répondre à une question posée par un professeur dont elle connaissait la réponse. Réflexe.

"Elle portait une rose dans la main. Elle s'appelait Hermance, elle était Française, je crois. Elle rêvait de quitter son tableau, de voyager, de connaître l'amour."

Elizabeth se tut, pensive. Elle laissa libre cours à ses réflexions pendant quelques secondes, avant de se rendre compte que tout le monde la regardait. Elle piqua aussitôt un fard qui rougit fortement ses joues et baissa la tête.
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Alexander Smith
A.C.A.I.I
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Alexander Smith



 
▌Né(e) le: 10 août
▌Pays d'origine: Angleterre
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyMer 27 Juin - 14:30

Pluie de sang. Le jeune homme ferma brusquement le livre qu'il était en train de lire. Ce n'était pas la peine ; ce soir, il serait bien incapable d'étudier. Depuis une semaine maintenant, il avait l'esprit embrouillé, ailleurs. Des années plus tôt, pour dire vrai. Il éprouvait des difficultés à se concentrer, et cela depuis la pluie de sang. Il ne s'était pas attendu à se retrouver à manger des travers de porc à l'hémoglobine... Bien que par chance il ne les avait pas avalé, réagissant avant de faire une bêtise -il avait quand même été assez lent pour se rendre compte que sa viande avait pris une couleur écarlate et qu'elle avait un goût bien trop ferreux pour avoir été préparé avec attention par les elfes.-. Bref. Ce n'était pas la question. La vue du sang l'avait brouillé, faisant ressurgir des souvenirs qu'il avait pensé enfouir au plus profond de lui. Il revoyait sans cesse son visage, partout où il allait. Il voyait ses yeux emplis de douceur qui lui manquait tant. Il aurait aimé en parler à quelqu'un, mais il en était hors de question. Il était Alex' Smith, le sorcier qui fait le con et qui est toujours de bonne humeur. Il était mal vu qu'il commence à jouer les dépressifs. Ce n'était pas dans son caractère. Mais ces derniers temps... Il se montrait plus distant, plus discret. Il prétendait que cela était du au stress des cours, et d'un certain point de vue, il n'avait pas tort. A force de sortir faire la fête, il avait accumuler un retard non négligeable dans ses devoirs et la pluie de la semaine dernière ne l'aidait en rien. Il tentait de travailler, mais c'était cause perdue. Il retenterait demain, en espérant qu'il serait plus productif.

Il sortit de la bibliothèque, emboitant le pas d'une étudiante qu'il ne connaissait pas. Les mains dans les poches, il laissa son esprit vagabondé, pensant à la prochaine cuite qu'il pouvait prendre. C'était bien plus fun d'être à l'université qu'à Poudlard. Plus de liberté. Plus de boulot aussi, mais c'était une autre histoire et il avait décidé de ne pas penser à ses cours avant le lendemain matin... Ou midi. Il avait étude des objets magiques le matin et jusqu'à présent, il ne pouvait pas dire que cela le passionnait. Non, il avait plutôt dans l'idée de se trouver une salle vide avant le couvre feu afin de pratiquer sa métamorphose. Il était persuadé qu'il était presque capable de devenir un Animagi ; il fallait qu'il s'exerce encore, mais il était à deux doigts de son but. Qui a dit que la métamorphose était du travail ? Osef. Pour lui, c'était une véritable partie de plaisir, même si la matière en elle même n'allait sans doute pas beaucoup lui servir en vue du M.U.M qu'il visait. Mais bon, la métamorphose, on ne peut qu'aimer ça. D'autant plus lorsque l'on est à deux doigts de pouvoir se transformer à volonté en un magnifique loup noir.

Il ne faisait absolument pas attention à où il allait. Inconsciemment, il avait suffit la jeune fille, mais venait seulement de remarquer qu'elle ne faisait pas partie de sa maison. Espèce de nul va, fais donc attention à ce que tu fais. Il ne savait pas où il était. Décidément, lui et le sens de l'orientation, cela faisait deux. Elle était où déjà sa salle commune ? Il n'eut le temps de se localiser. Les lumières venaient tout juste de s'éteindre brusquement, sans raison. Tient, bizarre. Il n'était pas du genre à paniquer, mais il crut que ses tympans allaient saigner lorsque la demoiselle poussa un puissant cri à faire pâlir un fantôme.

« Hey, du calme, c'est que de l'obscurité. »


Que de. Alex', tu crains parfois. Il se rendait bien compte que sa phrase n'était pas la meilleure. Il n'avait pas peur du noir mais il savait parfaitement que certaine personne en était terrorisé. Et qu'il n'était pas forcément des mauviettes ou des froussards. Il posa sa main sur l'épaule de la demoiselle, en signe affectif et fronça les sourcils lorsqu'il l'a senti trembler. Ah ouais quand même... Il dégaina -comme un vaillant cow-boy, yii-ah !- sa baguette magique, s'apprêtant à lancer Lumos. Apparemment, il n'était pas le seul à avoir eu l'idée ; il reconnut face à lui la prof de Duels, Jenssen ? Ou Jensson ? Il avait du mal parfois à retenir les noms de famille, et cela même s'il s'agissait de prof. Et qu'il avait cours avec elle toutes les semaines, accessoirement. Les prénoms, c'était plus simple. Et puis en ce qui le concernait, on ne pouvait pas dire que « Smith » était difficile à retenir. La lumière ne tarda pas à revenir et il poussa un soupir de satisfaction.

« Tu vois, y avait pas de raison d'avoir peur. »

Il offrit un sourire rassurant à la demoiselle, essayant comme il pouvait de racheter ses paroles. Il n'avait pas encore vu le tableau, ni toute l'agitation que ce dernier attirait. Il fronça les sourcils lorsqu'il daigna enfin porter son regard sur la toile écarlate. Un instant, son visage blêmit, mais il se ressaisit bien vite. Du sang, encore. Et ses fichus souvenirs qui reviennent avec, de quoi péter un plomb. T'as vraiment de la chance Alex', tu te trouves toujours là où il faut pas. Passant sa main dans ses cheveux, il évita le regard du prof qui venait de poser une question. Il avait pas la moindre idée de la réponse. Il faisait pas gaffe aux tableaux, il avait d'autres sujets de préoccupations. Se perdre dans ses pensées, par exemple. Heureusement une réponse fut donnée... Par la demoiselle à coté de lui. Il l'observa, clignant des yeux, l'observa encore avant de toucher son épaule du bout du doigt.

« C'est qu'elle a l'air humaine, en plus. »

Ce n'était qu'une taquinerie. Alex' oubliait parfois que plaisanter avec de parfaits inconnus n'étaient pas la chose à faire et que souvent, les gens pensaient qu'il était du genre à se moquer. Mais ce n'était pas le cas. Il s'amusait, tout simplement. Ce n'était certainement pas le moment mais au moins, il oubliait les souvenirs qui lui revenaient en mémoire. Il espérait juste que la demoiselle ne se vexerait pas pour sa petite plaisanterie réchauffée qu'il avait déjà entendu quelque part sans pouvoir s'en rappeler.
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MessageSujet: Re: Hermance (Intrigue)    Hermance (Intrigue)  EmptyDim 1 Juil - 15:21

Hermance ne sentit plus rien. Étrange constatation, puisque jamais elle n'avait senti quoi que ce soit hormis les coups de pinceaux que le peintre avait posés sur elle et qui l'avait doucement chatouillés. Elle avait légèrement ri, Hermance, alors qu'elle appréciait le toucher qu'on lui procurait, tout en étant malheureusement consciente que toute bonne chose a une fin. En effet, le peintre ayant enfin sa toile, la jeune femme se vit rapidement emmenée ici sans même qu'on lui demande son avis. Elle ne voyait plus, n'avait jamais pu concrètement voir quelque chose, mais c'était bien la première fois qu'elle ne s'en faisait pas vraiment à ce propos. Hermance avait les yeux clos. Hermance avait toujours les yeux clos, personne ne pouvait la voir les yeux ouverts. Et puis, quel importance ? Elle était noire, et Hermance ne pouvait voir que son tableau, que ses mains, noires, que ce fond, beige, qui lui donnait la nausée tellement elle ne pouvait plus le supporter. Hermance n'avait d'yeux que pour observer son monde, et non celui des humains.

Hermance était inondée d'un liquide, qui, bien qu'il ait déjà recouvert tout le tableau ne sembla pas s'arrêter de couler. Il lui sembla qu'elle perdit pied, bien qu'elle n'eût jamais eu de pieds, à son grand désespoir. On aurait dit que le liquide lui tombait dessus pour la noyer. Elle voulut sentir le liquide, comme dans les livres qu'elle avait lus où l'héroïne pose une fleur sous son nez pour en déguster le parfum, mais elle n'arrivait pas, elle n'y était jamais arrivée, et elle ne pensa pas un instant que ce jour viendrait, que ce jour viendrait encore moins aujourd'hui. Elle ne sentit pas non plus le liquide la toucher, d'ailleurs, alors qu'elle rassemblait ses esprits pour percevoir quoi que ce soit.

Hermance n'entendit rien. Voilà donc le sens qu'elle avait perdu, terrible. Hermance, déjà aveugle, se voyait contrainte de n'être qu'une plante verte à défaut de n'être qu'un tableau... Triste constatation.

Elle voulut hurler, d'une hurlement inhumain, faisant ressortir toute sa peur, faisant ressentir toute sa crainte, et elle y parvint. Au même moment, un message apparut à travers le liquide, les lettres semblant pousser ce qui sembla être du sang qui s'écarta sans problème.

"Pour absoudre les erreurs passées, le sang impur coulera."
Hermance ne le vit pas. Bien sûr, comme elle ne vit pas la fiole qui laissait tomber la dernière goutte d'un liquide rouge, derrière le cadre.
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