S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 Conséquences.....[Libre à tous]

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Pia E. Di Concetta
Infirmière
Infirmière
Pia E. Di Concetta



 
▌Né(e) le: 31 décembre
▌Pays d'origine: Italie
▌Statut:

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MessageSujet: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptySam 5 Déc - 17:59

{Cette situation a lieu environs trois jours après l’attaque de l’ordre de l’ouroboros. Malade, Personne valide proposant son aide, etc, ce sujet est ouvert à tous }


Le Chaos. Seul mot capable de décrire l’infirmerie . De la presque inactivité, elle est passée à la surcharge. Pia a même du céder son propre lit, en attendant que la situation se tasse un peu. De toute façon, elle n’a pas le temps de dormir. Luca lui avait promis qu’être infirmière dans une école, une université qui plus est, serait un métier des plus calmes. Il ne devait y avoir qu’au grand pire des cas des membres cassés. C’était vrai jusqu’à il y a trois jours. La voilà maintenant avec des blessés graves , certains sont encore dans un état assez critique mais tous ceux qui se trouve encore ici sont tirés d’affaire. Mais elle ne compte le nombre d’étudiants morts à l’infirmerie ou durant le trajet, ni ceux qu’elle a du déférer dans des hôpitaux magiques les plus proches. Immense Tohu Bohu aux odeurs de potions de Loneat et autre potions servant à soigner des blessures diverses. Pia finit par s’assoir dans un coin de la salle , sur la chaise qui lui sert d’habitude à jouer du violoncelle. Mais sa chère musique est en ce moment à oublier. Pour un certain temps, attendre que la situation se tasse un peu, avec chance, ce ne sera pas dans très longtemps. Le peu de temps libre qu’elle a, elle le passe à créer diverses potions de guérison. Elle a du faire appelle à ses camarades de promotions, notamment sa belle sœur pour obtenir tous les ingrédients dont elle a besoin. Allez trouvez des larmes de phénix dans le fin fond de l’Irlande. Ne parlons du mucus de veracrasses . Et Pia en passe.

Se souvenir de cette nuit exécrable. Elle s’était commencée comme n’importe quelle autre. Pia s’était couchée de bonne heure, après avoir légèrement taquiner son instrument du bout de l’archet. Juste pour la forme, rien de très édifiant, un enchainement de gammes et d’autre sons un peu étrange, se rapprochant de la mauvaise note. Elle était ensuite allée souhaiter bonne nuit aux quelques élèves qui dormait là. Une mauvaise grippe traine, ces derniers temps et des gens rappliquaient de temps à autre avec des quarante de fièvre. Ensuite elle s’était donc allongée et avait dormi du sommeil du juste. Jusqu’à un peu avant minuit, elle croit. C’était Violetta qui était venue la réveiller, lui miaulant dans les oreilles. Il y avait une inquiétude dans ses airs, d’habitude plus calme et joueur. Eden s’était donc levée, réprimant un soupir las. Puis il y avait eu un bruit de chute, de bris de verre, qui fit sauter sur place l’italienne. Son premier réflexe conditionné avait été de se recroqueviller contre le mur en tremblant. Et oui, son éternel courage refaisait des siennes. Elle ne bougea pas d’un poil ,pétrifiée de peur jusqu’à qu’un élève vienne la voir ,en disant qu’il faudrait qu’elle vienne voir parce que Jaymal Odan remettait ça. Jaymal Odan. Son simple nom fit revenir ses forces à la femme qui était bien heureuse que ce soit lui. Il recommençait à voler des médicaments et des potions curatives dans son placard. Les mains sur les hanches, l’infirmière commença un sermon qui ne fit aucun effet vu que ce cher fantôme commença à se plaindre de ses malheur et patati et patata à n’en plus finir. Pia avait finit par s’assoir sur un coin de lit, attendant que Jaymal décide de changer de victime et changer de salle surtout afin que l’on puisse dormir. Certains baillaient discrètement, les yeux embués de sommeil.

Puis Jaymal se tue. Il disparu sans un mot, dans son silence. Si certains étaient soulagés de pouvoir enfin retourner dormir, Pia avait tendu l’oreille. Depuis qu’elle le connaissait, Mr Odan , puisqu’elle le vouvoyait n’était jamais partit ainsi. Ce n’était pas bon signe. L’impression fut confirmé par un bruit d’explosion et des cris. Quelqu’un ouvrit une fenêtre et se pencha. Quand il referma , il était blanc comme un linge. SWYN était attaqué par des sorciers non identifiés. Pia avait alors fait signe aux élèves de se cacher dans l’ombre du contrefort de sa loge. Elle rappela ses chats qui accoururent et qui se blottir contre elle. Il n’y avait plus qu’une chose à faire. Attendre dans le silence, pour ne pas se faire repérer. Restez en vie, en attendant les aurors que les directeurs avaient surement appelé. Et Pia qui prenait tout sur elle. Elle n’avait pas mis de vert vendredi dernier, n’était pas passée sous une échelle, n’était pas allée dans une table de dix sept (ni de treize d’ailleurs). Elle n’avait pas cassé de miroirs, même pas fêlé un verre . Sa réflexion s’arrêta soudain. Quelqu’un était rentré à l’infirmerie. On se recroquevilla les uns contre les autres. Les plus courageux avait mis la main sur leur baguette respective. On retenait son souffle. La présence s’en alla, ayant surement cru, vu la précipitation de l’endroit que les occupants avait pris leurs jambes à leurs cous dans le couloir. Ici s’arrête les souvenirs de Pia. Il y a un énorme noir dans sa tête. Elle est probablement tombée dans les pommes , tant son cœur avait été mis à rude épreuve. Obscurité lancinante, silencieuse.

Puis des bruits, des voix D’abord, impossible de savoir ce qu’elles disent. Puis il y a cette vague de froid humide qui lui arrive sur la tête. Pia s’était redressée , brusquement, trempée. Une voix derrière elle s’était indigné « M’enfin, Dreamtrue! » Dreamtrue. Rêve vrai? Une jeune femme se tenait devant elle, immobile. Un seau vide à la main « Tu voyais une autre solution? » Un soupir se fit entendre et Miss Dreamtrue tourna les talons, murmurant que c’était à Miss Di Concetta de jouer maintenant, qu’il y avait eu suffisamment de mort comme ça et qu’il serait peut être temps qu’elle s’y mette. Les souvenirs étaient revenue à Pia en masse et elle s’était levée comme si elle avait été montée sur ressort. Au début, elle avait pensée pouvoir se débrouiller toute seule. Mais au bout de deux jour et d’une nuit blanche éreintante, elle s’était finalement rendue compte que cela serait impossible. Elle avait demandé à quelqu’un encore en état de lui rédiger des affiches. On recherche de la main d’œuvre à l’infirmerie. Quelque soit votre filière , on vous trouvera quelque chose à faire. Merci d’avance. En espérant que cela marche.

Maintenant Pia s’autorise une courte pause. Ses yeux la piquent, rien ne lui a permis de se reposer hier soir. La situation a beau redevenir plus calme, rien n’y fait. Elle attend ,l’Italienne, que quelqu’un de valide arrive. Si c’est un membre de la direction, Pia sentira le nuage de la colère au dessus de sa tête. Elle sait pertinemment que son comportement, la nuit d’avant, n’a rien eu de celui d’un adulte responsable. Son regard se perd dans le vague, cherchant ses chats. Vita dort profondément dans son panier, prés de la porte. Ara, lui , se cherche un compagnon de jeu. Elle cavale de la porte au couloir, du couloir à la porte, prés à venir dans les pieds de la première personne qui franchira l’entrée. Quant à Violetta, elle s’est assise en face de sa maîtresse, ,ne la quitta pas de ses yeux jaunes. Eden esquisse un sourire , elle tend la main pour lui caresser le haut de la tête. Geste accueillît avec un ronronnement de satisfaction . L’infirmière se redresse alors. On approche…..
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Jude Okamoto
Professeur
Professeur
Jude Okamoto



 
▌Né(e) le: 23 septembre
▌Pays d'origine: Micro-Japon en Angleterre
▌Statut:

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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyDim 6 Déc - 19:45

D'un côté la bouteille de saké et de l'autre, une assiette dans laquelle il ne restait plus que quelques graines de sésame grillées et une sauce semblable à du caramel. Les desserts avaient tous étés engloutis, venait le tour de l'alcool, bu à même le goulot. Pas moyen de se concentrer, de se distraire les idées, pas moyen de se perdre dans la carte du ciel qui lui faisait face ou de s'embrouiller les sens dans la fumée de la cigarette qui lui pendait au coin des lèvres. Pas moyen de sortir, non plus, tant que ça n'en finirait pas de brûler. Lâchement accoudé sur son bureau, Jude éleva son bras droit et le constata, une fois de plus, d'un air ennuyé. De la main au coude il était enveloppé dans une bulle d'eau, maintenue en place par l'astronome parce que c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour atténuer la douleur.

Les étoiles l'avaient retenu à l'observatoire trop longtemps, au point d'y oublier d'ouvrir les yeux et de s'endormir, mains derrière la tête, étendu de tout son - très - long à même le sol. Puis cela avait tremblé, tout cela, dans un bruit sourd venu de loin, en direct de la réalité. Jude s'était alors éveillé, redressé, et avait tiré sa baguette de la poche de son jean. Il s'était levé et avait descendu, jusque là. Et là, c'était tout sauf joli à voir; un tableau dont il se serait bien passé et auquel, malgré lui, il participerait. D'abord pour défendre une étudiante qui s'était pris un sort et qui s'en prendrait un autre bien vite, puis parce que c'est à lui, que l'un de ces mages noirs en voulut. Un premier duel s'était engagé, mais s'était tôt terminé et l'assaillant avait fini inconcsient au sol. Un deuxième n'avait pas tardé, duel qui s'acheva fort semblablement, d'ailleurs. Bien qu'il n'avait jamais été amateur de quelque genre combat qui soit, Jude s'était montré étonnament efficace. Évidemment... C'est qu'il n'y avait rien de très surprenant à cela pour qui le connaissait bien, très bien, peu enclin aux démonstrations de ses aptitudes magiques qu'il est. Vint par contre un temps de distraction qui ne fut pas sans conséquences. Un jet de flammes bleues fonça sur lui et il ne put s'en défendre qu'une fois touché. La réplique fut violente. Un aguamenti qui avala le mage avant de le faire prisonnier d'un bloc de glace qui le paralysa en d'éclatants craquements alors que l'eau gelée se resserrait sur ses membres. Un flamboyant emportement... De quoi se retourner en faisant mine de n'avoir rien vu. Mais bientôt après cet affrontement il y eut une accalmie, quand les Aurors se pointèrent enfin. Et etc...etc... Une longue histoire, tout de même.

Depuis, des flammes bleutées vraisemblablement intextinguibles dansaient sur l'avant de son bras droit en consumant sa chair à petit feu. Une impression de calciner et de pourrir à la fois. Il s'était dit que ça finirait par s'éteindre, mais non. Et maintenant, il regardait ses muscles fondre en se disant qu'il ne tarderait pas à se retrouver avec un squelette de bras. Drôle peut-être, mais appétissant, moins.
Il décida donc, avant que ses esprits ne soient trop engourdis par le saké, d'éteindre sa cigarette, de se lever, d'enfiler un veston et d'aller faire un tour à l'infirmerie.
La première fois qu'il se trouva devant les lieux, il fit volte-face et alla errer ailleurs avant que quiconque n'ait eu le temps de lui adresser la parole. C'était plein, là-dedans. Mais finalement, en constatant qu'il n'avait plus d'ongles et que les os de son petit doigt étaient visibles, il fit marche arrière et se lança pour une deuxième tentative.

Pas de chance, elle était là, comme si elle l'attendait et pourtant, à lui voir la tête, Jude se disait qu'il n'était assurément pas celui qu'elle voudrait voir. Un peu de sommeil ne ferait aucun tord aux cernes qui soulignaient ses grands yeux verts. Il regarda autour, n'osant pas s'approcher, espérant voir apparaître un assistant, quelqu'un, n'importe qui, mais elle l'avait vu, il était trop tard. Ou il serait trop tard, plutôt, s'il piétinait encore sur place. Il s'approcha donc, mains derrière le dos, des chats et de leur hôte.

« Bonjour... »

Distrait par les rangées de lits et les corps abîmés qui les occupaient, il laissa errer son regard un instant, avant d'en revenir à l'infirmière, hésitant. Cette femme avait déjà amplement de quoi s'occuper et lui ajouter un cas de plus était gênant.

« Hm... »

Il entrouvrit les lèvres, les referma, fronça les sourcils en baissant les yeux et finalement, après un discret soupir, se résout à parler, d'une voix basse et douce.

« J'ai un petit service à vous demander... Je vous dérange et j'aurais évidemment préféré éviter mais... Voilà, je n'arrive pas à éteindre ça. »

Jude, esquissant un rictus désolé, montra son bras en relevant un peu la manche de son veston trempé. De l'eau tournoyait toujours lentement autour de la chair amochée.

« C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ralentir la brûlure. Expliqua-t-il platement avant de poursuivre, du même ton tiède. J'ai cru qu'il ne s'agissait que de simples flammes bleues mais... Il haussa les épaules. Non. »
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Pia E. Di Concetta
Infirmière
Infirmière
Pia E. Di Concetta



 
▌Né(e) le: 31 décembre
▌Pays d'origine: Italie
▌Statut:

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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyJeu 7 Jan - 15:10

Maintenant que Pia se lève, elle s’aperçoit d’une présence. Quelqu’un. Etudiant ? Non trop âgés. Pia garde son sourire calme. Elle a reconnut l’ombre qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Le professeur Okamoto. Elle l’a aperçut, entrevue lors des repas. Ce genre de personne calme et agréable qu ‘elle apprécie . Elle continue à lui sourire, l’invitant à rentrer dans la pièce. Et lui s’approche, la saluant, hésitant encore. Elle se demande ce qu’il fait là. Blessé? Peut être. Ou encore est il venu aider. Ce que Pia aimerait que la seconde solution soit vrai, elle pourrait alors allé se coucher, chose qu’elle attend depuis longtemps mais qui lui est interdit, tout du moins par elle-même. Un service? Pia le regarde étonnée, elle ne comprend pas….jusqu’à ce qu’il lui montre son bras. Elle sursaute et retrouve peu à peu sa vivacité

« Buone Madre…. Pourquoi vous n’êtes pas venu plus tôt? Vous devez avoir un mal de chien….»

Ton de reproche mais surtout d’inquiétude. Parce qu’elle s’inquiète pour rien , cette infirmière. Enfin, si elle ne s’inquiétait pas sur le sort des gens et leur santé, qui le ferait. Eden lui fait signe de s’assoir sur la chaise qu’elle occupait auparavant et s’éloigne d’un pas rapide. En chemin, elle rencontre ceux qu’elle attendait enfin. La fille qui est à la tête du groupe des élève de Biologie dit qu’ils ont été retardé par les préparatifs du bal. L’infirmière hoche la tête , compréhensive, et lui indique une liste posée sur son bureau et un sac d’une vingtaine de kg , apporté le matin même par Irreale, la chouette de son frère. Elle leur dit après qu’il faut préparer en grande quantité des potion anti douleur et réparatrice, qu’elle a demandé au professeur de potion de leur laisser la salle vide. Hochement de tête en face d’elle. Cependant, tandis que les autres s’éloignent, sac , liste et livre en main, Pia retient la jeune fille. Elle lui demande si elle n’a pas vu Lyngheid frére et les élèves de Santé Magique. Réponse nette et simple. Pour les autres, elle n’en sait rien mais il paraitrait que Lyngheid soit somnambule. Tête peu convaincu de l’infirmière puis soupire. Qu’Est-ce que c’est que ce ragot encore? Comme si c’était le moment, les gens de Swyn ne changeront donc jamais…..

Enfin bref, revenons à nos moutons. A notre mouton alias le professeur Okamoto. Pia sort sa baguette, un livre de sort de guérison, une trousse, des fioles diverses et variées , de quoi faire un bandage et un foulard apparemment de bonne facture. C‘est Alessandra qui lui avait offert, il n‘a jamais vraiment servi, autant lui trouver une utilité maintenant.. Elle pose le tout sur une table et pousse celle-ci à l’endroit où elle a laissé son malade précédemment. Elle attrape un tabouret et s’assoit en face de lui


« Bien, commençons. Avalez moi ça, la douleur devrait s’estomper »

Elle lui tend une fiole au contenu peut engageant, rougeâtre avec des reflets violacés . En attendant qu’il s’exécute, elle pose le bras malade sur le bois de la table et feuillette son livre. Un sourire apparait sur son visage quand elle trouve. Non, ce ne sont pas des flammes bleus, ce sont des flammes bien plus particulières qui ne s’éteignent pas avec un Aguamenti . Non, justement, il n’y a pas de magie à proprement dite., juste un petit sort. Eden entoure la flamme avec le foulard. Elle étouffe simplement la flamme qui semble perdre de la vigueur. Elle attrape sa baguette et murmure alors quelques chose d’inaudible. Vielle incantation qui éteint toute flammes, quelques soient leur nature. Petit sourire de satisfaction de la part de l’infirmière. Un petit Finite se laisse entendre, petite mot simple, mais aussi sort permettant d’annuler l’Aguamenti . L’eau tombe lentement sur la table, ruisselle sur sa surface, un partie est absorber par le foulard que Pia essore. Elle dépose un onguent sur un bandage et entoure le bras du professeur avec , s’expliquant

« Cet onguent et le bandage éviteront les infections. Vous êtes venus trop tard pour un quelqu’onque sort de guérison, il va falloir donc régler ça avec une potion Loneat et une autre de cicatrisation rapide. Malheureusement, je n’en ai plus, il va falloir attendre le retour des élèves de tout à l’heure. Attendez donc ici. »

Sourire éternelle sur ses lèvres qui vient de se figer, à une pensée. Si le professeur Okamoto est blessé et qu’il est toujours là, en vie, c’est qu’il a dut se montrer héroïque, tout du moins un peu ….. Contrairement à elle, qui a été parfaitement inutile durant cette attaque. … Ara s’approche d’eux. Il apparemment décrété que le professeur Okamoto serait le compagnon de jeu tant recherché. Pia le siffle , avec réprimande, mais le chaton ne l’écoute pas ….. Bah …. Le professeur le chassera de lui-même si il devient insupportable …..
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Gabrielle E. Dimitrov
A.C.A.I.I
A.C.A.I.I
Gabrielle E. Dimitrov



 
▌Né(e) le: 13 Novembre.
▌Pays d'origine: Corée.
▌Statut: 3ème année

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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyMer 27 Jan - 20:57

Je la vois. Elle est là, étendue dans ce grand lit blanc, ses longs cheveux disposés inégalement autour de son visage calme, les paupières clauses et les traits sereins. Comme un enfant qui dort. Qui dort sans se soucier du temps qui passe et des blessures extérieures. Qui dort d’un sommeil sans rêve, plongé dans un néant paisible et confortable … Mais elle ne bouge pas, aucun souffle ne vient soulever sa poitrine. Et ce n’est peut-être pas plus mal. Le réveil est toujours douloureux. Toujours. Je ne me souviens plus depuis combien de temps je suis là, à regarder cet ange mort. Une seconde ? Trois jours ? Cent ans ? Je n’en ai aucune idée. Mes souvenirs s’effacent à mesure que le temps passe, ne laissant à ma mémoire que des bribes de l’instant présent. Et moi je ne sais même plus qui je suis et comment je suis arrivée là. Je pourrais être n’importe qui, Madame Mira, tout aussi bien que son mari ou son amant. Je préfère être l’amant, je crois. J’ai oublié. Une horloge sonne quelque part. Je sursaute, ou tout du moins en ai-je l’impression. La fenêtre s’ouvre. Quelle fenêtre ? Je ne sais pas, une fenêtre. Etait-elle là avant ? Sans doute. Les fenêtres n’ont pas pour habitude de se déplacer. J’entends un bruit étrange, de mauvais augure. Elle remue légèrement, alors que son visage se crispe. Les draps blancs se tachent de rouge. La fenêtre explose. Et moi j’explose avec elle.

Des sons, des images, se mirent à envahir son esprit sans même lui laisser le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait. Elle vit son frère, une chouette, des escaliers, du sang, un éclair de lumière, du flou, et puis un grand vide. Elle vit un homme encapuchonné de noir tendre sa baguette vers elle. Elle entendit un hurlement de douleur, et mit quelques secondes à comprendre que ce hurlement lui appartenait. Elle vit son frère, encore, et puis des yeux gris. Elle entendit le bruit du vent lui claquer aux oreilles, le crépitement d'un feu, le son d'une chute. Elle vit un halo de lumière, et puis plus rien. Ne subsistèrent que des sourds battements réguliers dont elle ne connaissait pas l'origine.

J'ai mal. Partout, j'ai mal.

Son coeur battait. Cognait contre sa poitrine. Vivant. Ses veines de nouveaux irriguées semblaient palpiter dans l'ensemble de son corps, ramenant chaque parcelle à la vie, avec son lot de douleurs. Elle avait mal, oui. Le réveil est toujours douloureux, toujours ... Mais était-elle bien éveillée ? Tout lui semblait si sombre ... Elle ne sentait que son corps, rien d'autre. Finalement, peut-être était-elle morte. Fallait-il qu'elle ait aussi mal ? Tout était flou, embrumé, incertain. Comme si elle n'était plus vraiment vivante, mais pas encore réellement morte. Il lui avait pourtant semblé un instant ...

Je veux retourner là-bas. Je veux mourir.

Pendant un instant, tout avait été si clair ... Toute cette souffrance, ces angoisses et ces peines, tout s'était envolé, comme si ça n'avait jamais existé. Comme si ça n'avait été qu'un cauchemar, que l'histoire venait juste de commencer ... Vierge de toute expérience, encore couvée dans un cocon de lumière. Sans peur. Sans colère. Juste du vide pour plonger. Mais ça n'avait duré qu'un temps. Le temps pour un coeur de s'arrêter et de se remettre à battre. Pourquoi ? Peut-être aurait-il fallu qu'il s'arrête pour de bon. Qu'il cesse. Qu'il laisse à sa propriétaire le temps de s'oublier ... Mais elle n'oubliait pas. Elle s'appelait Gabrielle Elisabeth Dimitrov, elle avait dix-neuf ans. Elle avait deux frères, ne connaissait pas son père. Ses yeux étaient bleus. Son âme était noire. Sa vie était grisâtre et terne, comme un jour de pluie. Comme deux jours de pluie. Et aujourd'hui, elle était morte.

Pourquoi j'ai mal ?

Parce que tu es vivante, Gabrielle. Elle était vivante, et c'était plus que douloureux. Pour qui, pour quoi ? Elle ne voyait rien, n'entendait rien, son monde se résumait uniquement à son propre corps qui ne demandait que la délivrance. Elle se crispa. Bouger. Elle devait bouger. Bouger, juste pour bouger, se sentir vivante pour autre chose que cette souffrance. Ses doigts furent les premiers à s'animer, très légèrement, suffisamment pour déclancher une nouvelle vague de douleur dans tout son bras. Ses lèvres se tordirent en un rictus. Elle tenta d'ouvrir les yeux. Ses yeux ... Pourquoi ne voyaient-ils pas ? Pourquoi ses paupières refusaient-elles le moindre mouvement ? Il y avait comme un voile épais qui les bloquait ... La gorge de Gabrielle se noua, alors qu'elle comprenait lentement qu'ils étaient recouverts par des bandages.

Je ne suis pas aveugle. Je ne suis pas aveugle. Je ne suis pas ...

Pourquoi tu pleures ?

Je veux mourir.

Elle sentit des larmes couler sur son visage. Ses lèvres frémirent. Sa voix éraillée mit du temps à percer, vague murmure à peine audible.

« La lumière ... Où elle est ? »

J'veux pas attendre la fin du tunnel ...
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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyJeu 28 Jan - 0:24

Assis sur un fauteuil, Tsume jouait négligemment avec sa baguette sans même regarder ce qu'il faisait. Ses gestes trahissaient une certaine nervosité qui ne lui était pas coutumière, mais qui n'aurait pour témoin que les murs de sa chambre.
Il ferma les yeux. Mais même ainsi il ne parvenait pas à se détacher des images douloureuses qui avaient envahi ses pensées. Il ne parvenait même pas à se concentrer sur l'ouvrage posé devant lui, un volumineux grimoire intitulé
Les Usages De La Magie Noire. Approfondir le sujet lui semblait nécessaire pour mieux comprendre le fonctionnement de la magie noire et ses possibilités, donc d'être plus en mesure de prévoir les modes d'actions qui pourraient être employés par les sinistres membres de l'Ouroboros noir, et de fait d'être capable de s'en protéger plus efficacement. Mais malgré ses efforts, la même scène lui revenait en boucle sans qu'il parvienne à comprendre pourquoi, comment ils avaient pu en arriver là.

Ce soir là, comme les précédents, il était assis ici même et étudiait studieusement. Rien ne laissait présager que quelque chose d'anormal allait se produire. Tout était parfaitement calme, à l'exception des bruits habituels. Il ne fit pas particulièrement attention à quelques craquements qui les dominèrent, ni à quelques cris qui les entrecoupèrent. Pourtant le brouhaha s'intensifiait. Il ne pouvait plus l'ignorer à présent. Il releva la tête, et écouta.

"Nom d'un chaudron !"
Il se précipita à le fenêtre, mais son orientation ne lui permit pas de voir ce qui se passait à l'extérieur. Il couru jusqu'au couloir, d'où il découvrit avec horreur le massacre. Sans perdre une seconde, il descendit dans les étages inférieurs, et dès que la hauteur le lui permit, il brisa une vitre et sauta depuis l'ouverture, pour ensuite courir jusqu'au lieu de l'affrontement. Le combat qui l'opposa à ces inconnus fut assez bref, du moins lui sembla-t-il. Quelques professeurs étaient là, mais ils se retrouvèrent emportés jusque dans le bâtiment principal. Peu de temps après, les Aurors arrivèrent. Il aurait voulu se joindre à eux pour poursuivre la lutte. C'était son rêve. Mais l'un d'eux le repoussa sèchement, et il n'eut d'autre choix que s'incliner. Inutile de se perdre dans un conflit interne, l'ennemi était en face...
Il en garde une belle amertume.
Ce n'est qu'un peu plus tard, lorsque tout se fut calmé, excepté les allées et venues vers l'infirmerie, qu'il prit conscience de l'étendue des dégâts. Les tours détruites, cette marque horrible sur le mur, l'abondance des blessés, et les morts. Les morts... Jamais il ne se le pardonnerait. Et le "vigilance constante", qu'en avait-il fait ?
Finalement, était-il vraiment digne de devenir Auror ? Ne ferait-il pas mieux de renoncer tout de suite ? Mais pour faire quoi...

Il n'arriverait pas à travailler. Il ne parvenait pas à faire abstraction de tout ça. Autant qu'il se rende utile plutôt que de rester là à ressasser inutilement des images sombres et sans issues. Et puis cela lui changerait les idées.
Sans qu'il soit possible de savoir laquelle des deux motivations en fut réellement la cause, il se leva et rangea sa baguette dans une manche de son sweater trop large, aujourd'hui gris foncé, comme ses idées. Cela faisait bien longtemps qu'il avait troqué sa robe de sorciers contre ce genre de vêtements, à son sens plus pratiques. Il lui arrivait cependant de s'en vêtir encore, à l'occasion ou quand la fantaisie lui prenait.

Il ne fit pas vraiment attention à ce qu'il trouva sur son chemin. Peut-être avait-il croisé quelques étudiants, ou un fantôme, ou bien personne. Il n'en savait rien. Il était perdu... ailleurs. Les portes de l'infirmerie, ou du moins ce qu'il en restait, le ramenèrent à la réalité lorsqu'il les vit devant lui. Un très léger haussement de sourcil passa sur son visage, mais pour lui encore, il n'y aurait pas de témoin. Sans se poser de question, il entra dans la pièce, qui paraissait plus petite qu'elle l'était tant elle était encombrée. Il y régnait une atmosphère étouffante, dont il devrait s'accommoder. Pas un seul lit n'était resté inoccupé.
Il n'y avait que deux personnes en état de marcher. L'infirmière, à qui il n'avait jamais vraiment parlé, et un professeur. Bien qu'il n'avait assisté à ses cours et n'avait jamais eu l'occasion de discuter vraiment avec lui, il le reconnu immédiatement. Son nom dont la consonance lui évoquait le pays d'origine de sa mère l'avait marqué, et il avait retenu le visage l'accompagnant. Ce dernier était assis et avait un bandage autour du bras. Conséquence du combat sans aucun doute. Lui-même en avait réchappé avec à peine quelques égratignures sans conséquence.
Il voulut s'approcher, arborant la même attitude fermée et nonchalante qu'habituellement. Seule de l'indifférence se lisait sur ses traits neutres. Mais avant qu'il fasse un pas de plus, quelque chose vint se frotter contre sa jambe, lui arrachant un haussement de sourcil interrogatif. Un chat... En fait, il y en avait un certain nombre dans la pièce. Il devait s'agir de ceux de l'infirmière, il avait entendu dire qu'elle en avait quelques-uns. Le moment était peut-être assez mal choisi pour cela, mais il se pencha, et après avoir laissé la petite créature sentir ses doigts et lui avoir gratté la joue, il la ramassa et la prit dans ses bras, tout en continuant à lui donner quelques caresses. La gardant avec lui sans plus réfléchir, il approcha des deux adultes. Mais une fois là, il se rendit compte qu'il ne savait pas quoi dire. Ni quoi faire... Il se retourna à peine en entendant les gémissements d'une blessée, restant lui-même silencieux et ne se sentant pas vraiment à sa place. Pourquoi était-il là déjà ?
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Tao Lyngheid
C.A.M
C.A.M
Tao Lyngheid



 
▌Né(e) le: 3 décembre
▌Pays d'origine: Norvège, République Tchèque
▌Statut:

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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyMar 2 Fév - 6:51

Ils ont la classe, avec leur uniforme et leur coiffe agencée. Et leur masque, lorsqu'ils se penchent au-dessus d'un abdomen qu'ils ont eux-même écartelé par la lame de leur scalpel. Et quand ils entrent dans leur temple, la salle de chirurgie, leurs précieuses mains dressées devant eux. Ils sont les maîtres, les dieux. On les habille, on attend leurs instructions, on se pend à leurs lèvres, prêts à tout pour eux. Ils ont la classe, les médecins dans les télévisions moldues.

Tao ouvrit les yeux. Ils vit d'abord ses godasses, des baskets d'adolescent au rouge roussi par le soleil, et son jean, banal, usé, comme son t-shirt à l'effigie des Weird Sisters, dont il n'aurait pu donner le titre de leur plus récent hit. Il redressa la tête. Il s'était endormi sur une chaise derrière un paravent, oublié dans un coin. Accoudé sur ses cuisses, il tint son visage dans ses mains et respira un bon coup. Hier était flou, comme un rêve. Hier était constitué d'une suite d'opérations exécutées machinalement. Il avait encore du fil dans la poche de son pantalon. Du fil... Ah oui, il avait suturé un type. Plutôt son bras. Une profonde entaille. La magie et la technique. Avec brio, il avait marié les deux. Les blessures guérissaient plus rapidement, les potions s'épuisaient plus lentement. À défaut d'être un bon sorcier, il ferait peut-être bien, après tout, un médicomage pas trop mal.
Sur sa chaise, dans son coin, Tao sourit. Ouais, un médicomage pas trop mal. C'était mieux que rien. Il découperait comme un moldu, irait à la source du problème, verrait de ses yeux les blessures, et sortirait sa baguette. L'un n'empêchait pas l'autre, non? Non, forcément. On ne peut pas compter que sur des potions et des baumes. Ce qu'il y a d'admirable dans la médecine moldue, c'est qu'un médecin peut arriver à sauver quelqu'un qu'avec ses mains. Si c'est pas de la magie, ça...
Les bras tendus vers le plafond, jambes allongées devant lui, il s'étira avant de se lever, d'un bond. S'il se levait maintenant, c'était pour longtemps. Derrière ce paravent, il y aurait les corps alignés dans les lits, les plaintes, les bandages souillés et la douleur, partout. Il y aurait les êtres écorchés à rassurer, les places à libérer, l'épuisement, la peur. J'ai vu ta soeur, elle va bien. Tao n'avait plus la peur, ni la fatigue, il avait seulement sa place, ici, qu'il se devait d'occuper. Il n'avait pas le choix. Des années plus tôt il l'avait fait, ce choix, en choisissant la Santé et en passant ses examens.

Il vit d'abord l'infirmière, lui adressa un hochement de tête en guise de salutation, un vague sourire. Il reprenait du service. Par où commencer? Tao s'approcha d'un lit dans lequel grimaçait un jeune étudiant. Ses deux bras étaient tenus dans des écharpes et il avait des côtes cassées. Il avait à peine dormi, depuis son arrivée à l'infirmerie, ça se voyait à sa tête. Il n'y avait plus rien à faire pour lui, sinon attendre que la potion qu'il avait ingérée plus tôt fasse effet. Mais l'attente pourrait être moins pénible. Aussi Tao le rejoignit-il avec un verre contenant un liquide violet.

- Pour t'aider à dormir.

L'étudiant but l'entiereté de la potion sans se faire prier. Tao déposa le verre vide sur une table basse, vit l'autre fermer les yeux et se tourna vers le lit voisin. Dimitrov l'avait échappé belle. Elle s'en sortirait, cela dit. Il y avait veillé. Ses mains vides, le temps d'une seconde, s'étaient rapidement vues chargées du cas de Gabrielle, quand on l'avait apportée, toute amochée qu'elle était. Il avait fait son possible, lui avait sauvé un oeil. Sur deux c'est quand même pas trop pire... Pareil pour les oreilles. Enfin, ça resterait à voir, quand elle se réveillerait.
Il faudrait changer le bandage de ses yeux. Tao passa de l'autre côté du lit et ouvrit le tiroir d'un meuble pour en sortir ce dont il aurait besoin pour la tâche. Mais il y eut... comme un soupir. La poitrine de Gabrielle s'était affaissée et ne se soulevait plus. La main immobile dans le tiroir, il attendit une seconde, le temps de prendre conscience.

- Merde.

Le bandage retomba au fond du tiroir, la main de Tao plongea dans la poche de son jean à la recherche du bout de bois qui devait ranimer le coeur. La baguette n'y était plus. Tombée par terre, derrière le paravent, en se levant tout à l'heure... Trop tard. Le temps filait déjà trop vite et les chances de Gabrielle avec. Plus le temps de réfléchir, juste de bouger, de faire quelque chose en disant que ça va fonctionner, même si on ignore qu'il n'y a que dans les télévisions moldues, que ça a vraiment des chances d'arriver comme on l'enseigne dans les cours. Tant pis.
Elle n'a ni pouls, ni respiration. Elle est plutôt morte... Pas tout à fait, pas encore. Tao se penche et embrasse la morte. Il lui pinçe le nez, lève son menton, et joue au prince charmant en lui gobant la bouche, pour lui prêter du souffle. Un peu de vie de ses tripes, en espérant que ça se rende. Après il faudrait lui masser le coeur, mais pour ça elle devrait être parterre. Il a déjà perdu du temps, ça devient vain, presque idiot. Il aurait fallut la mettre au sol avant. Non, ce qu'il aurait fallut c'est avoir sa baguette dans sa poche, et ne pas être seul dans un coin de cette confusion générale.

Le voisin ne dormait toujours pas. Sous ses paupières mi-closes, ses yeux cherchaient ceux de Tao et les trouvèrent finalement, alors que ce dernier était penché sur la morte. Non, pas tout à fait, pas encore, faut pas l'oublier. Il lui tendit sa baguette. Tao l'attrapa, souleva la chemise de Gabrielle et plaqua l'extrémité du bout de bois sur le coeur. Il siffla une formule entre ses lèvres et un jet de lumière concentrée, comme un éclair, piqua droit dans la poitrine, saisit le muscle cardiaque et l'arracha vivement à sa torpeur, impitoyable.

Tao rabaissa la chemise, vérifia le pouls, et se permit de respirer. L'étudiant tout cassé avait finalement succombé à la potion, Tao préféra garder sa baguette, au cas où. Il tira une chaise et s'assit au chevet de Gabrielle, posa ses bras sur le matelas et baissa la tête. La peur n'était jamais bien loin, en fin de compte, et glissait désormais sur son épine dorsale en une longue sueur froide. D'une main il trouva le poignet de Gabrielle sous le drap et, méfiant, garda deux doigts sur l'artère qui lui assurait que le coeur était toujours là. Il ignora la question qu'il entendit malgré lui. Cette fichue lumière... Qu'elle aille se faire voir. Il se pencha près de l'oreille de Dimitrov, parla doucement.

- T'es à l'infirmerie. T'as un bandage sur les yeux.

Il retira sa main et la porta, comme l'autre, à la tête de Gabrielle, pour défaire l'épais pansement.

- T'auras du mal à voir, au début. C'est normal. Et tu ne verras que d'un côté, mais tu n'as pas perdu la vue.

Ni la vie.
Ça y était, les larmes de Gabrielle voyaient le jour. Tao passa un linge imbibé de liquide sur ses paupières, pour les nettoyer. Puis sortit de nouveaux bandages mais ne les remit pas tout de suite. Lèvres pinçées il hésitait à parler, à admettre ce qui venait d'arriver, mais s'y résolut finalement. Elle devait savoir, après tout.

- T'es morte. Enfin t'as... Ton coeur a cessé de battre.
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Gabrielle E. Dimitrov
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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptySam 20 Mar - 21:38

A fermer les yeux sous son bandage, le cadavre a choisi la facilité. L'ex-cadavre, d'un côté. Le corps. On se demande s'il y a encore une âme, dans ce petit tas de chairs sanguinolentes. C'est moche. Ça gémit, ça se plaint, ça fait peur à voir. Quelle est l'utilité de traîner un cadavre dans une maison ? On n'est pas dans une maison, on est dans une infirmerie. Certes. La question reste la même, cependant. A cette subtilité près que le cadavre vit. Il y a de la vie dans ce cadavre ! Hourra. Un petit pas pour l'homme, un pas de géant pour l'humanité. Parce que Gabrielle, elle est born to be alive. Et toi, t'es born pour quoi ? Nan, en fait on s'en tape.

Il y avait comme un parfum dans l'air, un parfum douceâtre et âcre en même temps, qui piquait la gorge et faisait plisser le nez. Un parfum de sang, de drogues médicamenteuses, de morts. Un peu comme dans une infirmerie. Une infirmerie … Avec des infirmières. Ou des infirmiers. Et puis des chats, paraissait-il. Oui, l'infirmière était une folle de chats. Il y avait une histoire moldue qui racontait qu'une vieille dame quelque part en Amérique avait mis son chat dans le micro-onde pour le sécher … Bien sûr, le chat avait explosé. Bien sûr, la vieille dame avait intenté un procès au fabriquant du micro-onde, pour n'avoir pas précisé dans la notice ce genre de désagréments. Et bien sûr, elle avait gagné. Ce que le monde était bien foutu, tout de même … Peut-être que l'infirmière aussi, mettait ses chats dans le micro-onde. C'était pour ça, qu'elle en avait autant ? Elle avait des loisirs étranges, l'infirmière …

Gabrielle, tu délires.

Elle avait les ongles enfoncés dans la peau. Jusqu'à titiller les veines les plus courageuses pour les percer et en faire couleur le liquide vermeille … Jusqu'à extraire la douleur et l'extirper du corps agonisant, pour pouvoir enfin finir de crever tranquillement. Là, les ongles dans la main, les griffes dans la chair, et on se demandait qui céderait en premier, des ongles ou de l'épiderme. Ce qui était certain, c'était qu'aucun d'eux ne ressortirait indemne. Un peu comme à cette bataille, là … Quelle bataille ? Elle avait un souvenir de bataille. Un climat de peur, de colère, d'incompréhension. Qui donnait envie de pleurer, de se blottir dans un coin pour attendre la fin. S'était-elle blottie dans un coin, elle ? Elle n'en avait aucune idée. D'ailleurs, cette bataille avait-elle jamais existé ? Elle ne savait pas quand c'était arrivé, elle ne savait pas pourquoi, elle ne savait même plus comment. Mais quelque part au fond d'elle, quelque chose criait que c'était arrivé. Pour de vrai. Et ça faisait mal. Et ça faisait mourir. Et ça donnait envie de vomir ses tripes. Les trois en même temps, si c'était possible … Une voix vint troubler son monologue intérieur, étrangère, basse et brouillée par les sens encore faibles de l'ex-macchabée. Elle ne comprit pas un mot, ne chercha même pas à les déchiffrer. En revanche, elle sentit nettement une pression quitter de son poignet pour rejoindre ses tempes, et un poids s'envoler de son visage … Une lumière aveuglante traversa alors le barrage plissé de ses paupières pour lui soutirer un court gémissement de protestation. Alors elle était là, la lumière … Derrière ces bandages. A quelle occasion mettait-on un bandage sur les yeux de quelqu'un ? Trop compliqué de réfléchir. Trop mal pour faire quelque chose de compliqué. Laissez-moi tranquille … Et la voix, à nouveau. Les mots, à nouveau. Inintelligibles. Incompréhensibles. Gabrielle sentit quelque chose de froid couler de ses yeux, sans comprendre de quoi il s'agissait. Comment penser à des larmes, quand on n'avait pas pleuré plus de trois fois dans une vie ? Elle avait crié, hurlé, frappé, maintes et maintes fois, mais jamais pleuré. Deux fois, en fait. Deux fois dans toute sa courte vie. C'était peu, deux fois. Et la première chose à laquelle elle pensa, alors, c'était au sang.

« T'es morte. »

Ah. Il y eut un moment de silence, dans sa tête. Un moment qui ne dura pas longtemps. Le temps d'un « Ah », peut-être. Mais il y eut un moment de silence. Et puis l'évidence lui apparut soudainement pour le briser : La voix mentait. Elle avait mal, n'était-ce pas la preuve qu'elle était bien vivante ? Et puis ce qui cognait à ses oreilles, ce qui cognait dans sa poitrine, si ce n'était pas son cœur, qu'était-ce, alors ? Le doute la tiraillait, pourtant, malgré tout. Pourquoi la voix aurait-elle menti ? Elle n'avait pas l'air malintentionnée … Peut-être voulait-elle dire qu'elle était en train de mourir. C'est que ça ne l'aurait pas étonnée. Elle ouvrit la bouche, encore une fois, avant d'ouvrir les yeux. Juste avant. Le temps de pouvoir encore s'exprimer une dernière fois avant de devoir faire face à la réalité.

« Si possible … J'voudrais me réincarner en chat. »

Comme ceux de l'infirmière. Pour exploser dans un micro-onde. Elle ouvrit les yeux. Le monde lui sembla étrangement petit. Il en manquait un morceau. Il y avait beaucoup de blanc d'un côté, et beaucoup de noir de l'autre, sans transition aucune ; les deux étaient aveuglants. Et puis lentement, une forme se découpa dans la clarté vive, pour prendre progressivement l'aspect d'un corps, humain, trop flou cependant pour évoquer quelqu'un à Gabrielle. Elle referma les yeux.
Les débris de verre sont devenus poussières de rêve. J'ai vu l'horloge tourner, se faire engloutir par une ombre et disparaître. Il y a une petite table basse, surmontée d'un petit pot en terre cuite dans lequel grandit une petite fleur blanche … Un chaton sans visage s'est changé en flaque pourpre et a taché les pétales. L'Ombre a dévoilé ses dents de noirceur et a dévoré le monde. Ne sont restés que les lambeaux clairs qui me servent de peau.
La princesse aux cheveux noirs a disparu.
Tiens. Elle n'était toujours pas morte … Le temps semblait s'amuser avec elle comme un chat avec une pelote de laine. Cruel, le petit jeu … S'il vous plaît, si je dois crever aujourd'hui, j'aimerais que ça se fasse rapidement. On s'emmerde, dans le couloir de la mort.
Et garder les yeux ouverts, c'était trop fatiguant. De toute façon, il n'y avait rien à voir, tout était flou, alors pourquoi se battre contre ses paupières ? Ce qu'elle voulait, c'était entendre la voix à nouveau. Sentir une présence.

« Avant de dormir, ma mère me racontait toujours une histoire … »

Elle mentait. Sa mère ne lui avait jamais raconté d'histoires, c'était Isaac qui l'avait toujours fait. Des histoires de voyages et d'aventures, des contes de fées. Avec d'un côté les gentils, et de l'autre les méchants. Une petite bulle où les enfants ne grandissaient pas et où les adultes n'avaient aucune prise … C'était ce qu'elle demandait à la voix sans visage.

Un peu de rêve avant le grand départ.
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Tao Lyngheid
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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyMar 13 Avr - 2:42

Il pourrait faire ange. Il passerait les auditions à la prochaine annonce. « Dieu cherche des anges » ou mieux « Angel Idol », « Who wants to be an angel », « So you think you can fly? », « BigAngel (God is watching you!) », « Ange Académie »... Tao s'y présenterait en sarrau ouvert sur un caleçon bleu ciel décoré de nuages blancs. Avec un masque de chirurgien sur sa gueule de futur ange. Il leur ferait une petite danse de gogo boy en faisant tinter ses scalpels et en s'aspergeant de potions multicolores. Aucune sainte ne lui résisterait. Après, il ne resterait plus qu'à se jeter en bas de cette fichue fenêtre, et de s'assurer d'oublier sa baguette sur le rebord, au cas où au moment d'exploser au sol, quelques doutes parasites le prendraient. Être ange doit être tellement plus simple. Bienvenue au paradis, chérie... Satisfaction garantie, c'est Dieu qui le dit, ferait-il de sa voix suave. Fini les corps tout pétés, la douleur, les potions qui manquent, les maux sans remèdes et le parfum de la mort qui prend à la gorge, donne la nausée. Cette effrontée de mort qui se cache sous on ne sait quel lit, avec son sourire carié, ses yeux noirs, impénétrables, qui disent rien. Qui disent : ha ha me revoilà pour te rappeler que tu crèves un peu plus à chaque jour, toi aussi. Je ne t'oublierai jamais, t'en fais pas. Il l'attendrait de pied ferme. Non mieux, il la surprendrait au détour. Elle ne le verrait même pas venir.

Il regardait ses yeux. Les examinait sans la regarder elle, mais juste en regardant ses yeux. Comme un médecin qui regarde le corps, plutôt l'examine, sans voir la personne. C'est le truc, pour rester sain d'esprit. S'en tenir à ce qui est et ignorer ce qu'on pourrait deviner. Tao est nul aux devinettes, de toute façon. Tao est stupide, il le sait, son cerveau a poussé à l'envers, dans sa tête, mais qu'est-ce qu'il peut y faire? Rien. Alors il essaie que ça ne paraisse pas trop : il est beau et sympa. On n'y voit que du feu... Son sourire est comme un rayon de soleil, il aveugle. C'est pour ça qu'elle voyait rien, la pauvre Gabrielle. Mais Tao ne souriait pas vraiment, en fait.
Il épongea encore la peau rougie, les paupières enflées, les lèvres sèches... Redressa un peu le haut du corps de Dimitrov en glissant un oreiller supplémentaire sous sa tête. Il ne voudrait tout de même pas la noyer et devoir lui faire le bouche-à-bouche à nouveau, il risquerait de finir par y prendre y plaisir. Genre.

- J'vais voir ce que je peux faire pour toi, miss. Marmonna tout naturellement l'ange Tao.

Elle émergeait tout de même d'un trip « mort » assez intense, on pouvait l'excuser de vouloir se réincarner en chat. Ça devait avoir ressembler, voire être pire, que d'être revenu d'une anesthésie. Tao avait déjà eu le plaisir d'expérimenter cette puissante drogue du sommeil moldue, dans le cadre d'un laboratoire extra-scolaire mais tout de même relié à son domaine d'études alors... Bref, il comprenait totalement cette pauvre enfant malmenée par la vie et compatissait que trop avec son désespoir.
Blondinette (ainsi baptisée en attendant de découvrir son véritable prénom), un aide-infirmière aussi, passa dans l'allée centrale pendant que Tao, toujours au chevet de sa princesse presque cadavérique, versait dans un gobelet une potion jaunâtre à base du miellat de pucerons géants. Il interrompit sa manœuvre pour adresser à la plantureuse étudiante un sourire de type « comme c'est tragique cette histoire mais je tiens tout de même à te signifier que je t'ai vue ». Cela fait, il s'en remit à sa tâche, déposant le flacon sur la table et se penchant sur Gabrielle, gobelet en main. Elle souffrirait encore.
Mais pas tout de suite, sembla-t-il. Accoudé sur le matelas, Tao rabaissa le gobelet qu'il allait porter à la bouche de Gabrielle et haussa les sourcils, avant de céder au sourire goguenard qui tentait une percée sur son visage. Elle voulait une histoire. Indirectement du moins, c'est ce qu'elle lui demandait. Il pourrait toujours feindre qu'il n'avait pas compris l'allusion. Et qui sait, peut-être qu'au fond, elle n'en voulait pas d'histoire, et qu'elle ne faisait que partager avec lui un souvenir de son enfance...

- J'suis pas ta mère.

Il glissa sa main droite sous la tête de Gabrielle.

- Mais si tu bois un peu du truc que je compte te refiler, je t'en raconterai, une histoire.

Le gobelet se rapprocha, et se rapprocha encore des lèvres de sa future victime, jusqu'à s'y appuyer et...

- C'est pour contrer la mauvaise haleine.

Lentement déverser son contenu dans l'abîme.
Évidemment, le nectar en question n'avait rien d'un rince-bouche, mais devait plutôt engourdir la douleur, un temps. Le temps d'une histoire, le temps de s'endormir peut-être. Tao se débarrassa de son gobelet, retira sa main, et réfléchit.

- Bon... C'est l'histoire d'un... D'un type. D'un petit type qui était plutôt un genre d'enfant. C'était un prince et il s'appelait Prince. Il vivait seul dans un château immense dans une vallée où il faisait toujours gris. Un beau jour il se mit à pleuvoir et pleuvoir et pleuvoir... Et il plut tellement que la terre devint boue et que la boue s'écoula toujours en descendant vers le creux de la vallée, là où se trouvait le château de Prince et de sa famille, Roi, Reine, Princesse et... les Autres.

Super inspiré, le Tao. Il reste qu'il y prenait presque plaisir, confortablement avachi sur sa chaise (autant que possible), il insufflait même quelque semblant d'intonation à son récit improvisé.

- Cette même journée particulièrement boueuse, tous dans le château excepté Prince s'étaient réunis dans la salle du trône pour un tournoi de poker. Prince avait préféré monter en haut d'une tour afin d'y faire une sieste. Mais après quelques minutes seulement, il fut réveillé par une secousse qui ébranla tout le château. Genre violente. Avec des bruits d'éclats de verre et des cris... Paniqué, Prince se précipita dans les escaliers et les dévala à toute vitesse, même qu'il les déboula, pendant un temps. Il traversa l'étage des chambres, glissa sur la rampe menant au rez-de-chaussée et dut brusquement freiner sa descente. À ses pieds se trouvait une épaisse matière brunâtre et malodorante. Un lac de boue s'était déversé dans le château et en dépassaient, ici et là, des touffes de cheveux, des mains... Roi, Reine et les Autres avaient été engloutis par la vase. La pluie avait cessée, mais le royaume s'était transformé en véritable marécage. Même qu'éventuellement, des alligators y élurent domicile et se nourrirent des cadavres ensevelis. Lentement, mais sûrement, le château coulait, s'enfonçant un peu plus chaque jour dans la boue. Prince trouva refuge dans la plus haute tour et y traîna le plus de conserves possible. Il attendrait que le château s'enfonce dans son tombeau, en espérant, d'ici là, trouver un moyen de ne pas finir comme les siens.

Il soupira, se pencha vers Gabrielle.

- T'as envie qu'il crève, ou pas, le Prince?
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Gabrielle E. Dimitrov
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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptySam 17 Avr - 14:49

Merde. C'était pas agréable, de mourir. Vraiment. Ou alors c'était pas agréable de vivre. Elle ne comprenait que trop rien à ce qui lui arrivait, en fait. Et réfléchir était au dessus de ses forces. Il n'y avait plus qu'à attendre. Attendre que la douleur se taise, dans la mort ou par la force du temps. Qui était censé effacer toutes les traces, soit dit en passant. Mon oeil. Le temps ne faisait rien, si ce n'était laisser la plaie s'infecter. C'était un menteur, le temps. Gabrielle ne l'avait jamais aimé. Il lui avait volé ses années insouciantes d'enfant et ses cheveux courts. Il avait fait des traces sur son visage, ses bras, ses jambes, son torse, partout. Plus il passait, et plus elle le détestait. Mais ça ne l'empêchait pas de s'écouler lentement, traînant, seconde par seconde, lui arrachant à chaque fois un soupir de plus qui était un soupir de moins. Et au bout, la Grande Faucheuse l'attendait de pied ferme. Pétasse. Ça t'amuse de les voir se battre pour rester ici, hein ? Mais moi je m'en tape, tu vois, alors tu peux sourire, ça changera rien, j'ai pas peur. Et ça t'emmerde, et ça m'arrange. Gabrielle s'y était accrochée, à la vie, avant qu'elle ne lui joue un tour particulièrement vicieux. Depuis ses multiples trahisons, elle la boudait et se contentait de suivre le chemin que l'on voulait bien lui montrer. Rancunière, la Gabrielle. Il fallait dire que la vie n'avait pas été tendre avec elle. Alors qu'elle s'en aille … C'était comme le départ d'une amante encombrante. On sait plus trop si on en veut, alors on attend qu'elle lâche l'affaire d'elle-même pour se sentir soulagé ensuite. Drôle de métaphore. Et la mort, c'était quoi ? Sa maîtresse ? Celle que malgré elle, elle souhaitait rejoindre ? Oh, non … La vie, la mort, c'était du pareil au même. Toutes les mêmes putes. Dans les deux cas, elle se faisait baiser.

Pour lors, la vie s'obstinait à être la plus pénible possible, en infligeant à sa victime une souffrance supplémentaire. Merde, ce truc était vraiment trop infect. La morte – ou ex ou future morte, qu'est-ce que ça change – fit passer le tout tant bien que mal, prise de hauts-le-coeur entre chaque tentative, les traits tordus par une grimace on ne peut plus significative. Du miellat de pucerons géants … J'vous en foutrais, moi. Et puis le récit débuta. Il était une fois. Une histoire de Prince et de Princesse, de poker et de château plein de boue. Elle ne comprit pas tout, mais elle s'accrochait comme elle pouvait aux intonations basses de la voix. C'était apaisant. Dans un autre lieu et un autre contexte, entendre sans voir l'aurait paniquée, mais au point où elle en était, elle se foutait bien de ce qu'on pouvait faire d'elle. Et Prince, alors, dans l'histoire ? Devait-il vivre ou mourir ? Bonne question. Ça dépendait sans doute de son comportement tout au long de l'année. A coup sûr, il avait raté ses bonnes actions un jour, et ça allait lui retomber sur le coin de la figure. Mais il avait rien fait, Prince, il avait juste été pris dans un piège … Dans un ignoble piège. Condamné à mourir submergé par un torrent de boue. Il y avait plus sexy, comme mort. Plus honorable, plus classe … Merde, c'était con, de crever comme ça. C'était un peu comme finir en s'étouffant avec du miellat de pucerons. Gabrielle grimaça une nouvelle fois en songeant à cette idée et s'efforça de faire disparaître toute trace du breuvage écoeurant de sa bouche. Pauvre Prince, vraiment. Seul en haut de cette tour, entouré de boîtes de haricots en conserve …

« Il a pas appris à faire copain-copain avec les alligators, au cours de soins aux créatures magiques ? »

Aïe. Elle avait la gorge complètement arrachée. Plus rien ne marchait, ici. Allô mon corps, j'aimerais savoir pourquoi je ne peux pas bouger, et pourquoi j'ai mal comme ça. Votre correspondant n'est pas joignable pour le moment, veuillez laissez un message après le bip sonore. Marche ou crève, connard, mais choisis. Putain. Sauf que ce n'était visiblement pas à son corps, de choisir, mais à sa tête, qui ne demandait qu'un peu de repos pour pouvoir s'en sortir dans cet enchevêtrement de pensées incohérentes. Alors, t'as envie qu'il crève, ou pas, le Prince ? J'en sais foutrement rien, moi … C'est pas au Narrateur, de trouver la fin de ses histoires ? Et puis Prince, s'il a envie de vivre, pourquoi on le ferait crever ? Peut-être que Prince se posait des questions, du haut de sa tour. Peut-être que finalement, il n'avait pas tant que ça envie de survivre, là où tout le château avait péri. Sinon, il n'attendrait pas la bénédiction d'une pauvre fille plus bien vivante pour se tirer de là. Avait-il encore de la famille, dans ce monde ? Des êtres chers ? De quoi se raccrocher à cette chienne de Vie ? Un rêve, une ambition, peut-être. Ou peut-être rien. Gabrielle ouvrit les yeux, les referma. Drôle de sensation. Toujours ce pan blanc et ce pan noir. Les rouvrit. Une silhouette, vague, informe, lumineuse. Angel Tao. Merde, c'est fini, j'suis morte ? Elle avait les membres tout engourdis, lourds, sa douleur s'étant comme endormie. Engluée dans le miellat de pucerons. Dans la boue. Eh, Prince, sors de là. La Vie t'attends, dehors. Elle vaut pas la peine, mais y'a des gens qui comptent sur toi pour pas crever. Et puis dans le miellat de pucerons, nan, c'est vraiment pas cool. Ou la boue, c'est pareil.

« Il faut qu'il vive. »

Comme elle. Pour Isa et Alec. Un peu pour sa mère, aussi. Elle n'avait pas envie, mais elle devait le faire. Elle n'avait pas le droit de baisser les bras. Le Prince, elle aurait voulu qu'il crève, oui, mais ce n'était pas à elle de décider. On lui avait infligé la vie pour amante, et elle porterait ce fardeau jusqu'au bout, jusqu'à ce que la mort vienne la chercher. Pas question de tomber dans ses bras avant. Une quinte de toux la prit au dépourvu, la forçant à se redresser pour tousser dans sa manche, plutôt qu'à la tête d'Angel Tao. Allons bon, du sang, maintenant. Comme si c'était le moment. Le breuvage lui avait irrité la gorge. A moitié sonnée par cet effort trop brutal, elle se laissa retomber comme une masse sur le matelas. Ah, tiens, elle avait les yeux bien ouverts, maintenant. Avec toujours ce pan noir. Mais elle voyait un visage, pour changer. Sans halo de lumière, sans auréole dorée, sans ailes duveteuses. Angel Tao était un tricheur. Et Gabrielle Elisabeth Dimitrov était vivante, vivante et borgne. Mais ça, elle aurait tout le reste de sa vie pour s'en lamenter. Ses doigts s'agitèrent légèrement pour chasser la torpeur qui s'emparait d'elle. Pas maintenant, pas tout de suite. Elle fit du mieux qu'elle put pour regarder son faux ange dans les yeux, pas bien certaine de viser le bon endroit.

« Et il lui arrive quoi, à Prince ? Comment il fait pour s'en sortir ? »
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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyMar 20 Avr - 1:24

Un alligator, un étrange spécimen qui ferait un sac à main pas mal, sillonnait l'allée à la recherche d'une proie.
Tao évita son regard. Il s'agissait de ce monstre de bibliothèque qui n'avait probablement jamais vu autre chose que l'intérieur de l'université, ce type dont Tao continuait, année après année, à délibérément oublier le nom. Il l'évita mais l'imbécile, le futur grand médicomage qui ferait la une des magazines de santé magique pour ses incroyables découvertes, insistait. Comme le con qu'il était, il dardait sur Tao les globes énormes qu'il avait derrière ses binocles plus larges et épaisses que le fond d'une bouteille de pur feu. Et il haussait ses, plutôt son sourcil en le regardant d'un air supérieur. Mais qu'est-ce que tu fais là, espèce de bouffon incompétent! Même si tout le monde sait qu'un tricheur dans ton genre ne mérite pas sa place en tant que praticien de notre noble art, tu pourrais te rendre utile et nettoyer des flacons! Nul besoin d'ouvrir la bouche pour que Tao devine tout le mal qu'il pensait. C'était une évidence! Alors il ne restait plus qu'à sortir sa carabine et tirer l'animal. Bang! Dans la tête. Il parierait une jolie somme qu'il n'y aurait que de l'air, qui lui sortirait du crâne.
Faute d'arme à feu, il se contenta de se munir des ustensiles qu'un patient à côté de Gabrielle avait laissés dans son assiette, sur sa table de chevet. Couteau et fourchette en mains, il fit mine de déguster la souffrante, mimant, au-dessus de la couverture, la découper avant de s'en foutre un morceau dans la gueule. Tout en s'efforçant de traduire sur son visage le plaisir qu'il prenait à savourer son plat, il pensait toujours à Prince et les siens d'alligators.

- Prince séchait souvent les cours et il avait manqué celui sur les alligators.

Ce devait en être trop pour le mangeur de livres. Tao avait quand même posé ses lèvres sur la fourchette d'un autre, l'horreur... Aussi le prédateur reprit-il sa course, levant le menton et retroussant ses énormes narines. Les ustensiles retrouvèrent leur place. Ni vu ni connu. Comment il s'appelait déjà?

Et donc, qu'adviendrait-il de Prince... Gabrielle devait se pétrir les neurones, sous ses airs de revenante. Tant mieux, ça la réveillerait peut-être un peu et éviterait au Narrateur de faire tout le boulot. Il en avait raconter, des histoires, quand il était gosse et plus con encore. Quand il n'avait même pas besoin de penser à ce qu'il dirait, quand il n'empruntait jamais au grand jamais presque jamais ce détour souvent embourbé : réfléchir. Le temps des histoires qui expliquaient la vie à sa petite sœur, la première victime d'Angel Tao. Il l'avait instruite, sa Lae. Il lui avait révélé que les brocolis étaient des arbres du pays des lilliputiens, que les nuages étaient des pets de dieux, que les fourmis vivaient à l'intérieur des hommes et qu'il y avait parfois du trafic, dans les jambes ou les pieds, si on bloquait la route, que les premiers sorciers descendaient de Plutoniens, que les arcs-en-ciel étaient des pistes de décollage pour étoiles, que le piano était un animal empaillé, etc. De ces grandes vérités que l'école, les mamans et les papas osaient remettre en question. Tao s'était longtemps obstiné à les défendre, mais s'était finalement résolu à feindre de comprendre celles qu'on lui forçait entre les deux oreilles. Et maintenant, si Lae était si brillante, c'était grâce à lui. Bien que dans les faits, il ne se permettait de s'accorder un quelconque mérite, modestie obligeant.

Il vivrait. Prince le prince devait vivre. Et Tao devait finir son histoire. Il s'accorda une minute pour réfléchir, mais fut interrompu à mi-chemin par son public, qui s'était mis à tousser. Il aida Gabrielle à se redresser et plutôt que de lui taper bêtement dessus, il lui passait la main dans le dos, en attendant qu'elle retrouve son souffle. Lorsqu'elle eut repris une position allongée, attrapant un linge dans un tiroir, il essuya le sang sur ses lèvres. Cela fait, Tao remplit le gobelet d'eau à l'aide de la baguette empruntée à l'étudiant tout cassé. Il avait décidé qu'il oublierait de la lui rendre jusqu'à ce qu'il retrouve la sienne, ayant oublié qu'il se doutait l'avoir échappée derrière le paravent...

- C'est de l'eau. Bois. Et je te dirai ce qui arrive à Prince, marchanda-t-il sans réellement se montrer ouvert aux négociations.

Lentement, à coups de minces gorgées, il incita Gabrielle à vider le petit gobelet une fois de plus, puis s'en débarrassa et s'accouda sur ses jambes, menton sur ses poings, le visage à hauteur du sien.

- Les jours passaient, la chute du château, lente mais régulière, continuait et Prince demeurait prisonnier de sa tour et mangeait des haricots. Heureusement, il y avait une fenêtre. D'ailleurs, de cette fenêtre, il pouvait voir les alligators aller et venir, sans doute avides de goûter le dernier membre de la famille Royale. Bientôt, la fenêtre de la tour ne se trouva plus qu'à quelques mètres de la boue et, alors que Prince, accoudé sur le rebord, observait l'horizon en espérant y voir poindre un soleil torride, un alligator bondit sur la pierre et lui arracha une oreille en tentant sans doute de le décapiter. Prince hurla de douleur et manqua devenir fou, voyant venir sa fin, cette fois, si manifeste. Les alligators le dévoreraient en y prenant tous une bouchée. Ce serait douloureux. Il deviendrait complètement dingue avant de mourir. Pire qu'un doloris.

Ce pauvre gamin imaginaire. Sa fin s'annonçait tragique, malgré les indications de Gabrielle. Tao prit d'ailleurs un moment pour bien peser le drame de la situation, absorbé par son propre récit. L'infirmerie n'était plus l'infirmerie, elle était cette vallée triste et grise d'un pays sans nom, et il en était le peintre. Maintenant regarde, petite fille laide, je vais te dessiner un alligator, un vrai.

- Une nuit, une voix extirpa Prince de ses cauchemars éveillés. Hé ho! Hé ho! Reprit Tao en descendant sa voix d'un octave. Écoute, mes potes et moi, on est embêtés. Ta sœur, ta mère, ton père, tes serviteurs et tous les Autres étaient vraiment délicieux seulement, avec toi, il y a un truc qui cloche. Non seulement tu sens mauvais, mais tu goûtes mauvais. Alors on a quelque chose à te proposer. Sur ce, l'alligator céda sa place au Narrateur. Prince avait mangé tellement de haricots qu'il devait goûter le haricot et, les alligators étant carnivores, ils n'en voulaient pas. Cela dit, la boue était toujours là, partout autour. Prince, un peu moins désespéré, décida de faire confiance aux alligators et suivit leurs instructions. Avec le petit couteau qu'il utilisait pour ouvrir ses conserves, il découpa les cannes vides en différents morceaux de différentes grosseurs. Lorsqu'il en eu suffisamment, pouvant désormais plonger le bras dans la boue, il s'en servit comme d'une colle et appliqua les morceaux de métal sur sa peau, et même sur ses dents, de sorte que le jour où le marais commença à envahir la tour, Prince avait complètement disparu sous une armure métallique. Sans famille et sans royaume, il devint un alligator haricovore. On le reconnaîtrait au gris de ses écailles.

Tao baissa les yeux, un sourire au coin des lèvres, assez satisfait de son alligator haricovore. Prince n'avait plus besoin de lui, et Gabrielle non plus.

- Essaie de dormir.

Ce qui ne risquait pas d'être trop compliqué, avec du miellat de puceron dans l'estomac. Tao se leva et replaça les couvertures sur Gabrielle, l'en couvrant jusqu'aux épaules. Il rangea ses mains dans ses poches et jeta un coup d'œil autour tout en reprenant la parole.

- Je parlerai au gars de la réincarnation... Ça devrait passer, pour le chat. La plupart ont demandé à se réincarner en dragon ou en licorne, des bêtes dans le genre. On a même un aspirant alligator... En tous cas, on va bien s'occuper de toi. Tu peux dormir tranquille. À plus, Gabrielle.

Sur une dernière ébauche de sourire, Tao s'éclipsa. Il allait demander une pause, le temps de trouver sa petite sœur.
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Jude Okamoto
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MessageSujet: Re: Conséquences.....[Libre à tous]   Conséquences.....[Libre à tous] EmptyDim 23 Mai - 3:29

« Buone Madre…. Pourquoi vous n’êtes pas venu plus tôt? Vous devez avoir un mal de chien….»

Ah ça... Avoir mal... Ce n'était rien, se convainquait Jude en secouant lentement la tête de gauche à droite.

- Ça va...

Plus ou moins, mais l'inquiétude dans ces deux lacs que l'infirmière avait au-dessus du nez l'incitaient à laisser entendre le contraire. Il aurait pris un - ou deux - autres petits - ou moyens - verres de saké. Vraiment, en y réfléchissant, deux - ou trois - moyens-grands verres auraient fait l'affaire. Juste assez pour éteindre le feu, ou pour s'endormir et, par la même occasion, ne plus avoir mal. Traitement par le sommeil, et le saké. Il y avait cru, d'où le décalage. Il arrivait à retardement, pas comme une bombe mais, comme un cadran déréglé.
Entre deux tics-tacs, Jude se laissa docilement guider, soigner... Et pour toute démonstration du déplaisir qu'il éprouva à goûter le contenu de la fiole, il haussa un sourcil. Avaler fut pénible, mais il y parvint. Le liquide rougeâtre sema sur son passage un parfum amer, rêche, comme si on lui décapait la langue. Cette couleur-là ne lui inspirerait définitivement plus rien d'appétissant. Le orange ne perdrait pas sa place dans le palmarès de sitôt.
Pour remédier au drame qui s'opérait dans sa bouche, il tenta de distraire ses papilles gustatives en se plongeant dans une observation attentive des gestes de miss Concetta. Elle l'impressionnait. Elle savait ce qu'elle faisait, visiblement. Son bras était entre de bonnes mains. Il ne s'en inquiétait pas.

« Cet onguent et le bandage éviteront les infections. Vous êtes venu trop tard pour un quelconque sort de guérison, il va falloir donc régler ça avec une potion Loneat et une autre de cicatrisation rapide. Malheureusement, je n’en ai plus, il va falloir attendre le retour des élèves de tout à l’heure. Attendez donc ici. »

Il aurait dû se douter que ça se terminerait comme ça. Enfin, terminer... Pas encore, pas tout à fait, mais c'était prévisible. Avec tous ces blessés, les réserves de l'infirmerie devaient s'être épuisées en quelques heures. Il fallait forcément se réapprovisionner. Les élèves s'y collaient, apparemment, mettant leurs connaissances en pratique. Formateur, le drame...

- Merci beaucoup, Pia. Fit Jude en esquissant un sourire.

Il se dirigea vers une chaise près d'un mur, ne se doutant pas qu'on le suivait. Gardant son bras pansé près de son corps, il prit place, et on lui bondit dessus. Sur le pied. On s'en prenait à ses lacets défaits. Jude déplia le genou et le chaton, accroché à la chaussure, quitta le sol. Il répéta l'exercice une ou deux fois, jouant à l'ascenseur avec la boule de poil qui avait des comptes à régler avec cette pauvre godasse. Frappé d'une nouvelle idée, il remua les orteils, mais pas longtemps, parce que les petites dents acérées n'eurent aucune difficulté à percer le tissu. Aïe. Les chats, quand ils s'y mettent... Avec leurs pupilles tellement dilatées qu'on dirait des trous dans leur petite tête poilue de chasseurs. Jude opta alors pour l'immobilisme, en feignant une totale indifférence, ou en la retrouvant, plutôt. Le petit prédateur finit par aller voir ailleurs, le grand monsieur n'était pas aussi joueur qu'il l'avait espéré. En fait, Jude et les chats... Bof. Comme le reste, remarquez. Ça peut être mignon, un temps, une minute tout au plus. Mais il préfère les poissons. Tu les pêches, et tu les manges.
L'animal occupé ailleurs, Jude se pencha pour nouer son lacet mais, lorsque les bandages sur sa main apparurent dans son champ de vision, il s'interrompit. Hm, problème. Il soupira, se redressa et tapa du bout du pied. La boucle se fit d'elle-même. Un peu lâche, mais ça suffirait.

Le personnel de l'infirmerie s'affairait auprès des patients, on marchait vite, on échangeait quelques informations, on parlait « fioles », « potions », « traitements »... Il aurait pu aider, si ça n'avait été de sa main. Quoique, il n'était pas invalide, juste un peu moins habile, mais même si on lui avait demandé de contribuer, il se demanda s'il l'aurait fait. Comme ce type, un surveillant, qui devait s'être présenté pour donner un coup de main. Il avait l'air un peu perdu mais, pas trop amoché.
Alors quoi, Jude resterait assis là, à attendre que les potions arrivent? À attendre qu'on soigne son bras, pour ensuite repartir? Les flammes avaient disparues, il avait bu cette potion et ne ressentait plus autant la douleur, il avait toujours du saké sur son bureau... Et donc aucune raison d'encombrer les lieux plus longtemps, à son avis. Aussi se leva-t-il à cette pensée et, le plus subtilement qu'il le put, progressa lentement, comme quelqu'un qui ne fait que se dégourdir les jambes, par exemple, vers la sortie. Il s'en fallut de peu pour qu'il ne se mette à siffler en s'inventant des nuages au plafond.

- Je... Je vais faire un petit tour. Mentit Jude à l'adresse de l'infirmière dont il croisa malgré lui le regard en quittant.

Il s'éclipsa sans tarder. Le ciel lui avait donné rendez-vous à l'observatoire, pour discuter supernovas à travers les humeurs d'une cigarette.



Fumer... avec la main gauche. Il haussa les épaules.
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