S.W.Y.N ¤ Someone Wants You Nuts ¤
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 Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]

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MessageSujet: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyVen 25 Nov - 19:50

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Andrew McAllen
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyJeu 1 Déc - 19:01

[Quelques jours plus tôt, soirée]

Deux heures qu’il faisait les cent pas en haut de l’observatoire, et elle n’était toujours pas là. Il avait commencé à compter les briques de la tour, puis avait tenté de repérer quelques constellations dans le ciel. Il pensait avoir trouvé Orion, mais Amalia n’était pas encore arrivée pour le confirmer. Il s’assied par terre, marmonna quelques airs. Une fois minuit passé, ses gestes se faisaient moins patients, et le regard qu’il jetait à la porte commençait à s’imprégner d’anxiété, mais il ne pouvait pas quitter son poste. Si elle venait, et qu’il n’était pas là ? Andrew alla ouvrir la porte et pencha sa tête au-dessus de la rampe de l’escalier en colimaçon. Aucun bruit de pas, ni aucun bruit tout court, en fait. Il retourna s’appuyer le dos contre la rambarde en cognant un caillou de son pied. Il l’attendit toute la nuit sans dormir, jusqu’à ce que les premières lueurs de l’aube fassent disparaître les étoiles.

[Lendemain]

Elle n’était pas venue, mais elle avait sûrement une bonne raison, il en était sûr. Andrew avait quitté l’observatoire un peu après l’heure du petit déjeuner, au cas où, et il passa en vitesse aux cuisines choper une tartine et un jus d’orange aux elfes avant de se rendre à son cours. Il somnolait à peine, les nuits blanches, il connaissait. Sur l’heure du dîner, il profita de la pause de deux heures pour aller à son appart de Bourg-en-bière pour prendre une douche et se changer. Il arriva à temps au château pour son cours de l’après-midi. Lorsque ce dernier prit fin, il passa par la salle commune et vit un nouveau « x » sur le dessus de la cheminée. Cette fois, en arrivant en haut de l’observatoire, il tenait dans ses mains une grande tasse de café, d’abord parce qu’il commençait à sentir la fatigue le rattraper, ensuite parce qu’il faisait plus froid que la veille. En prévision de la veille, Andrew décida de boire le café par petites gorgées. Bon, aussi parce que la salle de bain la plus proche se trouvait au deuxième étage, et que s’il loupait Amalia pour une histoire de café bu trop vite, ça n’allait pas le faire ! Il réchauffait donc sa tasse de temps en temps, à coups de sortilège informulé, lorsque le café devenait froid. Il se coucha sur le rebord de l’observatoire, les bras derrière la tête, et recommença à regarder les étoiles, faute d’avoir pensé à apporter de quoi tuer le temps en attendant Amalia qui, ce soir encore, mettait du temps à venir. Pourquoi n’était-elle pas venue la veille, d’abord ? Pour chasser le doute grandissant dans son esprit, Andrew se releva et dénicha cinq cailloux sur le sol avant de s’y asseoir. D’une main, il fit une figure de pont, et lança les cailloux dans les airs de l’autre. Il joua à son jeu d’osselets improvisé à peu près deux heures avant de se lasser pour de bon. Cette fois, lorsque le soleil se leva, il se rendit d’un pas trainant à son seul cours de la journée.

[Surlendemain]

Le menton appuyé au creux de la main, Andrew avait du mal à suivre. La voix du prof semblait provenir d’un rêve, ou d’un endroit vraiment très très loin. En quittant l’amphithéâtre trois heures plus tard, il grimpa directement dans la tour de Plumentine et se laissa tomber sur le lit d’Elias. Le Danish lui décocha un large sourire, amusé.

" Eh ben, Andy ! Tu me donneras son nom, j’espère ? "

Andrew balaya les paroles d’Elias d’un geste de la main, et tous ses sous-entendus qui venaient avec, ce qui fit rire ce dernier. Un bruit de choses qu’on ramasse précéda celui d’une porte qui se referme. Après avoir enfoui son visage dans l’oreiller, Andrew s’endormit dans la minute qui suivit. Après deux nuits blanches, il n’avait pas la force de tenir plus longtemps. Quand il se réveilla, neuf heures s’étaient écoulées. Elias n’était toujours pas revenu. Andrew rentra au village, acheta un truc à se mettre sous la dent en chemin et alla le manger chez lui. Il en ressortait une heure plus tard, les cheveux encore un peu trempé par l’eau de la douche. En arrivant au château, il n’avait qu’une idée en tête ; trouver Amalia. Le dîner de la Grande salle ayant déjà prit fin, peu d’étudiants s’y trouvaient encore. Il ratissa la bibliothèque, inventa un truc bidon pour justifier sa présence chez les Cinnacrow, mais elle n’était nulle part. Il songea à nouveau à l’observatoire, courut jusqu’à la cheminée où un nouveau « x » à l’encre invisible était marqué. Lorsqu’il monta les marches jusqu’en haut de la tour, une vague d’appréhension l’envahit. Elle le lui avait dit, que ça se produirait, et il n’avait jamais accepté de la croire. Son estomac se noua, lorsqu’il poussa finalement la porte, de peur qu’elle ne soit pas là, pour la troisième nuit consécutive. Erreur. Il entendit sa voix avant de la voir, elle, et la façon dont elle lâcha son prénom fit disparaître tous les doutes qui étaient nés lors des deux derniers jours. Elle n’en pouvait plus, et elle le disait avec une sorte de désespoir qui semblait lui venir des entrailles. Il avait pensé que ce serait simple, de se voir en secret. Que ça ne poserait pas problème, mais c’était faux. Le monde ne fonctionnait pas comme ça, et la réalité les rattrapait. Ils devraient faire un choix, tôt ou tard.

" T’es déjà allée au-delà des frontières de Bourg-en-bière ? "

Flashback
* * *
Andrew ne connaissait pas le nom du village, il savait seulement que des moldus y habitaient. Ce n’était pas la solution à leur problème, il en avait pleinement conscience, mais lui aussi, il voulait la voir en plein jour, ne pas devoir attendre la tombée de la nuit, ne serait-ce qu’une fois. La distance entre l’université et le village où Andrew voulait emmener Amalia rendait le transplanage impossible. Pas moyen d’y aller par voir maritime non plus. Il ne restait plus que la voie des airs. Andrew lui avait donc donné rendez-vous à la lisière de la forêt, vers midi. Il l’attendit dos à un arbre, les mains dans les poches. Lorsqu’elle arriva, Andrew sourit à la vue de l’assortiment de bonnet et d’écharpe de la même couleur. Le vert pastel lui allait bien. Vraiment très bien, même. Il enfourcha son balai puis l’invita à prendre place derrière lui, vérifiant qu’elle posait ses pieds au bon endroit de chaque côté. Une fois qu’il s’était assuré qu’Amalia se tenait bien, il tira sur le manche du balai et ils décollèrent. Par mesure de sécurité, Andrew zigzagua entre les arbres un moment, à deux mètres du sol. Il demanda à Amalia de lui dire lorsqu’elle ne verrait plus l’entrée de la forêt derrière eux, qu’ils puissent s’élever dans le ciel. Ils volaient depuis une dizaine de minutes, et le vent ne les ménageait pas. Andrew se concentrait sur son équilibre, jetant de temps à autre un regard vers Amalia dont il n’entrevoyait que la moitié du visage. Il avait déjà volé dans de pires conditions, mais voler à deux n’avait rien à voir avec un vol en solo. Une nouvelle rafale les bouscula. Les bras d’Amalia se resserrèrent autour de lui, et par réflexe, de peur qu’elle ait peur ou qu’elle tombe, il serra ses doigts autour de son bras contre lui. Au loin, il pouvait apercevoir le village qui grandissait à vue d’œil. Andrew fit piquer le balai pour descendre d’altitude. Ils atterrirent dans le boisé, tout près, et Andrew déposa son balai sur la branche d’un arbre, puis y lança un sortilège de dissimulation.

" Suis-moi, c’est par ici. "

Joignant le geste à la parole, il marcha un moment sur la mince couche de blanc, puis ils tombèrent sur un sentier bordé de pins enneigés. Sur le sol, des traces de carrioles ou de traîneaux indiquaient un chemin récemment emprunté par des passants. Devant Amalia, Andrew se retourna, marchant à reculons, sourire aux lèvres. Il ressentait une sorte d’effervescence à l’idée qu’ils allaient passer les prochaines heures à se balader ensemble en plein jour, devant plein de gens qui ignoreraient l’importance de leur présence, aussi moldue soit-elle. Le sentier se faufilait entre deux maisons, et débouchait sur la rue principale.

" Tu veux aller par où, droite ou gauche ? "

Le village était de ce qui avait de plus pittoresque ; un café sur le coin de la rue, un salon de barbier avec un cylindre bleu, blanc et rouge qui tournoyait sur lui-même. Un vieil homme portant un béret traversa la rue, accompagné de son chien. Il leur jeta un coup d’œil, les saluèrent en relevant son couvre-chef, et poursuivit sa route. Andrew échangea un regard avec Amalia. Quelle étrange sensation de subitement ne plus avoir de réputation aux yeux de tous.

" Qu’est-ce qu’il a pensé en nous regardant, tu crois ? "
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyVen 2 Déc - 15:24

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Andrew McAllen
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyLun 5 Déc - 19:55

Il n’y avait rien, dans le regard du vieil homme. Qu’une vague politesse face à deux étrangers, tout au plus. Et dans celui d’Amalia, il y avait tout ; le soulagement, la liberté, l’excitation d’être soudain une inconnue, et de ne plus avoir de compte à rendre. Le sourire qu’elle lui adressa lui donna l’impression qu’aujourd’hui, tout serait possible. Andrew n’avait pas ressenti ça depuis des années. Il se laissa imprégner de cette agréable sensation fourmillante, sans aucun doute plus enivrante que n’importe quel whisky. Un sourire en coin au visage, il aurait pu rester à savourer ce moment plus longtemps, mais un gamin du village initia un prodigieux lancé qui fit détourner le regard à Amalia. Le garçon s’excusa rapidement et détala à en courant. Andrew l’observa courir jusqu’au coin de la rue avant de se retourner vers Amalia qui, d’un coup de balle de neige bien visée contre l’épaule d’Andrew, venait cogner contre l’armure dorée du Plume à nouveau. Il leva les bras trop tard pour se protéger du projectile qui éclatait déjà en milles flocons sur son manteau. Son air surprit se mua en rire, et un frisson lui parcourut le haut du corps alors qu’un peu de neige fondait dans son cou. Il se pencha vers le sol, ramassa un tas de neige qu’il roula dans ses mains avant de s’élancer à sa poursuite.

" Attends un peu, tu vas voir ! "

Chaque rencontre avec Amalia, chaque question et chaque geste de sa part détruisait peu à peu le Plume, le faux en lui. Tout n’était plus que surface, et pas seulement avec elle. Il voyait le changement s’opérer partout autour de lui, sans vraiment se rendre compte qu’il ne pourrait bientôt plus mentir, pour se défendre, parce que ça se verrait, lorsqu’il voudrait déguiser la vérité. Si l’intouchable Plume disparaissait, l’atteindre deviendrait moins difficile, et ça, Andrew ne le réalisait pas encore. La balle de neige parée à attaquer, il rattrapait Amalia en courant vers elle avec insouciance. Celle-ci s’arrêta net, en plein milieu de la rue, et la balle alla s’écraser au loin devant elle. Mais qu’est-ce qu’elle regardait, avec cet air curieux ? Andrew la vit lever les yeux vers une dame, et elles échangèrent quelques mots avant qu’il les rejoigne. Comprenant qu’elle voulait acheter quelque chose, il lui adressa un clin d’œil pour la rassurer et fouilla dans la poche de son pantalon qui émit un bruit de pièces qu’on entrechoque.

" C’est combien ? "

La dame lui répéta le prix en euro et Andrew lui tendit le montant alors qu’elle faisait de même avec les deux cornets. Il en donna un à Amalia et remercia la dame qui leur souhaita une bonne journée. Sans savoir où ils allaient, ils firent quelques pas le long de la rue tandis que l’odeur des marrons chatouillait le nez d’Andrew.

" Ça sent drôlement bon ! "

Il en prit un entre ses doigts et, intrigué, répondit à retardement à la question d’Amalia.

" Aucune idée si j’aime ça, en fait, j’y ai jamais goûté. "

Un stand de marrons n’avaient jamais croisé son chemin avant aujourd’hui. Il devinait qu’il fallait les manger avec les doigts, ce qui le fit sourire, parce que c’était comme pour la pizza aux ananas lors de l’anniversaire d’Amalia le mois dernier. Amusé par le parallèle, il le partagea avec elle.

" T’as remarqué ? On mange jamais avec des ustensiles. "

Il rit, doucement, le marron toujours dans la main, et inspira longuement l’air frais de l’hiver, mêlé au parfum de liberté provisoire, le regard posé sur Amalia. Il était tellement habitué de la voir en pleine nuit, dans la pénombre de l’observatoire. Son visage éclairé par la lumière du soleil faisait ressortir ses pommettes dès qu’elle souriait. Il n’y avait plus de retenue, elle faisait ce qu’elle voulait, émerveillée par un village tout simple et campagnard. Ici, ils pouvaient agir comme tout le monde sans que ça choque qui que ce soit. Ils pouvaient marcher l’un à côté de l’autre sans devoir s’inquiéter d’être vus ensemble. Les regards des autres n’étaient plus une menace, parce qu’ils ne pensaient rien d’eux. Absolument rien. La seule chose qui importait était de s’amuser quelques heures, profiter d’un trop court sursis, le temps de tourner le dos à ce monde d’apparence jusqu’à la tombée du jour.

" J’ai qu’à croquer dedans, hein ? "

Le marron grillé ressemblait à une grosse noix, et Andrew n’avait pas la moindre idée de ce à quoi l’intérieur ressemblait, s’il y avait des noyaux ou pas, si tout était comestible ou pas. Il alterna son regard entre le fruit et Amalia. Dire qu’il avait toujours pensé que ses yeux étaient vert foncé. Lorsqu’ils se croisaient au château, il n’osait jamais la regarder plus de quelques furtives secondes, de peur que quelqu’un le remarque et pose des questions. Mais aujourd’hui, il pouvait s’attarder sur la vraie couleur, qui ressemblait davantage à un mélange entre l’olive et le marron clair, comme ceux qu’elle tenait au creux de son cornet. Un nuage passa devant le soleil, changeant aussitôt la teinte de son regard. Sans savoir pourquoi, peut-être parce qu’il se sentait tout bêtement heureux, en compagnie d’Amalia, dans cet endroit reculé d’Irlande, Andrew lui adressa un nouveau sourire, pointant du menton l’entrée d’un sentier de l’autre côté de la rue.

" T’as envie d’aller marcher dans le parc, après ? "

Une mère venait d’emprunter ledit sentier, avec ses deux jeunes enfants. Le parc paraissait immense, plein d’arbres formant un boisé encore plus denses que celui à l’entrée du village.
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyMar 13 Déc - 13:19

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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyJeu 15 Déc - 20:38

Soit, puisqu’il n’avait qu’à croquer dedans. Andrew hocha la tête, mais elle piqua un marron de son cornet avant qu’il ne puisse entamer un mouvement vers le fruit convoité qui se fit engloutir dans la bouche d’Amalia. D’un air faussement offusqué, Andrew ramena son cornet vers lui, protégeant le contenu d’une main, puis éclata de rire en retirant aussitôt sa main. Il ne comptait pour ainsi dire jamais, et si Amalia mangeait un marron, il n’en ferait pas plus cas que si elle en dévorait la moitié. Partager n’avait jamais été un problème pour lui, même petit. Là où les autres grands frères refusaient de séparer le dernier biscuit de la boîte en deux, Andrew le cassait en deux, et donnait la plus grosse part à sa sœur. Il laissa donc Amalia lui voler autant de marrons que son estomac pourrait en prendre, se saisissant de son tout premier pour le retourner entre ses doigts. Ses dents se posèrent au milieu du fruit et il croqua, séparant le fruit pour en observer l’intérieur. La chair était légèrement jaune, un peu comme celle de la poire, ou de certaines pommes, sauf que la texture était différente, plus pâteuse, en fait. Il sourit, puis avala l’autre moitié du marron.

" C’est bon, j’aime bien ! On peut les manger autrement que grillés ? "

Andrew en mangea un second, suivant du regard le mouvement de tête d’Amalia vers le sentier qu’il venait de lui montrer, à l’entrée du parc. Elle lui agrippa le bras sans attendre pour s’y diriger. Surprit par sa spontanéité, Andrew passa à deux doigts d’en échapper son cornet de marrons. Elle était vraiment différente, ici, comme si elle ne voulait pas perdre une seule seconde de ce courant de liberté passagère. Malgré lui, en voyant la largeur des sourires qu’elle lui offrait aujourd’hui, Andrew ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était beaucoup moins heureuse qu’elle voulait le croire, à l’université, ou en général. Par extension, il se demandait qui était la personne qui l’avait poussé dans la balançoire, petite, dans le souvenir qu’elle lui avait un jour raconté, et si cette même personne faisait toujours partie de sa vie, si elle contribuait-elle encore à son bonheur, ou bien n’avait-elle été indulgente que pendant son enfance, avant d’appartenir au passé ?

Dans le parc, il entendait les cris des enfants sans les voir. Pas parce qu’il ne pouvait pas, mais parce qu’il ne lâchait pas Amalia du regard. Voyant qu’il la suivait, Amalia lui avait rendu son bras pour prendre les devants sur le sentier qu’elle quitta rapidement, s’élançant sur la couche de neige qu’aucune botte n’avait piétinée. Il ricana, amusé de la voir si audacieuse, et lui emboita le pas, marchant dans ses empreintes en dévorant un nouveau marron chaud. Il traînait derrière, souriant, à l’aise. Elle arriva à un pin, et s’engouffra sous les branches. Andrew l’entendit rire au même instant qu’il vit des épines se faire secouer au-dessus de sa tête. Il ne bougea pas, levant les yeux vers la neige qui se déposait avec légèreté sur ses cheveux, son nez, ses épaules et quelques marrons. De sa manche de manteau, il essuya la neige fondue qui lui chatouillait le bout du nez et, donnant un élan à son pied, il souleva une couche de neige poudreuse qui couvrit les bottes d’Amalia comme une vague. Il ria à son tour, vengé, et suivit Amalia sous l’arbre en glissant un autre marron dans sa bouche, écoutant la nouvelle histoire qu’elle lui racontait.


" T’as un frère ? "

Étonné, ses doigts s’immobilisèrent quelques secondes au creux du cornet où le nombre de marrons diminuait. Il n’avait jamais cherché à savoir, ne s’en était même pas douté. La plupart des familles aristocrates n’avaient qu’un seul héritier, en fait. Était-il plus âgé ou plus jeune qu’elle ? Quel genre de frère était-il envers Amalia ? Comment s’appelait-il ? Andrew reposa le marron dans le cornet, croisant le regard d’Amalia qui venait de se retourner vers lui. Elle voulait savoir à quoi ressemblait son enfance, à lui aussi. La curiosité d’Amalia le touchait, même lorsque les questions ne donnaient pas de réponses qui portaient à sourire. Même lorsqu’un lourd silence s’installait, elle restait là, de son regard curieux et attentif. Andrew leva le visage vers les branches, en hauteur, ressassant quelques souvenirs de quand il était petit. Lorsqu’il trouva, il sourit et vint s’adosser au tronc de l’arbre, là où Amalia se tenait il y avait un instant.

" Je tenais jamais en place. Je rentrais de l’école et je courrais du port jusqu’à la maison. En chemin, je ramassais un bout de bois et l’agitais comme une baguette magique, parce que j’étais encore trop jeune pour avoir la mienne. "

D’une main, Andrew attrapa une branche séchée dans l’arbre et la dégaina, se tourna vers Amalia et l’agita devant elle comme une épée.

" Les chats du quartier devenaient des dragons et j’étais le plus grand sorcier du monde ! "

Il fendit l’air de sa branche et la planta dans la couche de neige à ses pieds en ricanant, reprenant une certaine contenance en lui tendant son cornet de marrons.

" Tu veux le dernier ? "

Andrew lui adressa un nouveau sourire quand quelque chose de l’autre côté des branches de pin attira son attention. Dans un murmure, il indiqua à Amalia qu’il y avait quelque chose, au loin. Il ne savait pas du tout pourquoi il se mettait à parler à voix basse, tout d’un coup mais, intrigué, il sortit de sous l’arbre, scrutant le parc devant lui, l’invitant à le suivre comme on invite quelqu’un à l’accompagner dans une chasse au trésor. Ses pieds renfonçaient dans la neige alors qu’ils s’éloignaient tous les deux du pin pour se rapprocher de ce qu’Andrew avait cru voir. Ils grimpèrent une petite colline qui dégringolait sur un large étang transformé en patinoire. Un pont courbé de pierres, permettait aux passants de traverser la marre gelée. La mère qui était entrée plus tôt dans le parc s’y trouvait, les mains appuyée sur la rambarde, encourageant ses deux enfants à garder leur équilibre sur leurs patins. Debout, les yeux fixé sur ce qu’on aurait dit des centaines de lucioles flottantes dans l’air, Andrew reconnaissait la magie moldue, de même que le mouvement scintillant qu’il avait entrevu derrière le pin. Les lumières chevauchaient les branches des arbres entourant l’étang. Andrew se mit à descendre la colline, se retournant à mi-chemin vers Amalia.

" Alors, tu viens ? "

Il lui fit un clin d’œil, un sourire en coin au visage, et se retourna pour arriver le premier en bas.
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyDim 25 Déc - 15:01

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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptySam 31 Déc - 17:15

Pendant un instant, Andrew chercha à lire entre les lignes. Voulait-elle éviter de parler de son frère parce que c’était un sujet épineux ? Est-ce qu’elle voyait le village moldu comme un le seul lieu de liberté possible ? Le seul endroit où elle n’était pas une De Lenn ? Qu’adviendrait-il de cette journée, lorsqu’ils seraient rentrés au château ? Oubliée, comme un rêve ? Et accepterait-elle d’y revenir un jour avec lui, ou bien était-il question de respirer un bon coup avant de retourner étouffer au fond de l’eau ? Elle finirait par se noyer, si elle ne battait pas les bras contre le courant pour remonter à la surface. Pire, la surface pourrait geler, un jour, et plus question de quitter les tréfonds marins, elle y serait enfermée. Et lui, qu’y pourrait-il à ce moment-là ? Faire fondre la glace, mais avec quoi ? Dans quel but ? Andrew dérivait, se perdait dans des pensées qu’il n’aurait jamais cru avoir, puis reporta son regard sur Amalia en hochant la tête. Ils parleraient de son frère une autre fois, ailleurs. Dans l’instant présent, il n’y avait qu’eux, cette colline enneigée, cette envie de voir ce qui s’y cachait derrière, et finalement cette impressionnante patinoire décorée de mille lumières. Andrew ne savait pas s’il se laissait emporter par le sourire d’Amalia et cette impression grisante de n’être rien de plus que lui-même, ou si finalement, ce village ne contenait que des choses amusantes comme des vendeurs de marrons en pleine rue et des patinoires illuminées en plein cœur d’un parc. Amalia lui criait du haut de la colline de l’attendre, mais il ne s’arrêta qu’au bas de la pente, le souffle court, comme un gamin qui venait de faire la course. Lorsqu’il voulut se retourner pour voir où elle en était, les paumes d’Amalia entrèrent en collision avec son dos.

" Woah ! "

Il récupéra son équilibre juste à temps, plantant solidement ses deux pieds dans la neige après avoir été bousculé par Amalia dont le rire résonna, naturel, sans retenue. Andrew parvenait presque à voir le genre d’enfant qu’elle avait été, jadis. Avant les leçons de bienséance et les regards désapprobateurs d’un caractère pourtant si vrai. À croire que les émotions contenues faisaient meilleures figures. Il ne comprenait pas. Pourquoi tuer ce qui est vrai pour se nourrir du faux ? La question ne prenait de sens que lorsqu’il l’appliquait à son propre parcours de vie. Andrew connaissait les raisons qui l’avaient poussé à devenir le Plume. Qui plus est, ce fut un choix, alors que pour Amalia, elle vivait une contrainte. Néanmoins, il sourit, en l’entendant rire. Ce n’était pas seulement le fait d’en être témoin qui faisait plaisir à Andrew, non. Elle riait aussi à cause de lui. Lui qui l’avait emmené ici, loin de toutes les ombres, dans un village dont il ne se rappelait même pas le nom, mais où ils pourraient être ce qu’ils veulent, sans que ça importe aux gens. Il se retourna vers la patinoire pour suivre le regard d’Amalia. Tout le monde se moquait éperdument de leur présence, même que personne ne semblait les avoir remarqué. Il hocha la tête, comme pour approuver le tout, puis reporta son attention sur Amalia.

" Tu l’es, maintenant, et je suis sûr que tu l’as déjà été avant aujourd’hui. "

Il sentait que malgré l’ivresse de la liberté, le bien-être ressenti pouvait lui faire un peu peur. Elle agissait différemment, osait prendre les devants. Peut-être allait-elle jusqu’à agir sans se poser de questions. Pour elle, c’était étrange, alors que pour Andrew, c’était un mode de vie. Personne ne l’avait jamais empêché de faire ce qu’il voulait, mais pour des raisons qu’il préférait laisser de côté, il se pliait souvent au moule du Plume alors qu’au fond, il n’en avait plus besoin. Il ne portait plus le pendentif non plus. Indéniablement, beaucoup de choses changeaient, cette année. La question d’Amalia attira son regard jusqu’à une enseigne de location de patins disponibles sur place. Elle s’y dirigea lentement et il l’imita, les mains dans les poches.


" Je me débrouille plutôt bien, et toi ? "

En vérité, Andrew savait très bien patiner, mais comme il n’avait pas enfilé de patins depuis quelques années, il préférait se donner de la marge plutôt que de raconter qu’il était doué pour se planter en mettant les deux pieds sur le lac gelé. À force de se tenir sur un balai, il avait développé un excellent sens de l’équilibre qui ne pouvait être brisé que par accident ou par une ingestion abusive d’alcool. Arrivés devant la cabane, une vieille dame les accueillit en rangeant un vieux roman aux pages jaunit sous le comptoir. Andrew demanda deux paires de patins en tendant le montant indiqué à l’aide d’une craie sur un petit tableau noir de prix au-dessus de leurs têtes. Il tendit sa paire à Amalia et déposa la sienne à ses pieds dans la neige. Il retira une chaussure, enfila le patin gauche, serra les lacets, et répéta la même chose pour le pied droit. Un banc aurait été apprécié, mais sans magie, il fallait faire avec les moyens du bord, soit se servir du mur de la cabane comme appui. Un tendit ses chaussures à la vieille dame et fit quelques pas jusqu’à la rive du lac où les lames des patins claquèrent contre la glace lorsqu’il atteignit la patinoire. Il lança un regard vers Amalia par-dessus son épaule, un sourire en coin.

" Et puis tu sais, tu peux faire ce que tu veux, ici, ça n’aura aucune répercussion sur demain. "

Sur ces mots, Andrew s’élança sur la patinoire. Voilà qu’il parlait sans réfléchir, encore. Il n’avait pas pensé à lui une seule fois, depuis qu’ils étaient entrés dans le village, et sa phrase ne faisait que démontrer à quel point il pouvait parfois s’oublier. Tout n’était pas réellement sans répercussion, mais c’était comme s’il se croyait capable de gérer tout ce qui pouvait leur arriver. Et puis que pouvait-il bien se produire aujourd’hui, qui mérite d’avoir une quelconque influence sur le jour qui suivrait ? Rien, assurément. Ce village était innoffensif en tous points. Andrew se concentrait sur le rythme des coups de patins, le mouvement de ses bras. Il glissait sans grande difficulté, mais sans vraiment être à l’aise. Puis ses mouvements se firent plus spontanés. Comme pour la bicyclette, suffisait d’en refaire pour en retrouver les réflexes. Il freina sous le pont, là où la petite fille avait rejoint sa mère, et agitait une minuscule mitaine aux passants sous ses yeux. Andrew la salua avant de repartir en sens inverse, revenant vers Amalia qui, entre temps, s’accoutumait plus lentement aux patins. Il s’arrêta devant elle, et en à peine une microseconde, il lui agrippa la main pour l’entraîner avec lui.

" Accroche-toi ! "

Déééécollage ! Andrew se mit à rire, resserra de sa main nue celle gantée d’Amalia. Lui, il n’avait rien prit d’autre que son manteau et une écharpe, et au fur et à mesure qu’il augmentait la vitesse, il sentait le vent lui glacer les mains. Ses cheveux ressemblaient à n’importe quoi, avec des mèches dans tous les sens, mais il s’en moquait, ça n’avait aucune espèce d’importance. L’ombre du pont les recouvrit alors qu’ils passaient en-dessus, puis la lumière revint une fois de l’autre côté. Andrew ralentit, fit tourner Amalia autour de lui, puis s’immobilisa comme un manège qui s’arrête après une course folle.

[Et bonne année o/]
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyMer 4 Jan - 14:08

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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyJeu 26 Jan - 18:05

Il rit en se passant la main dans les cheveux, lorsqu’elle se moqua. Ce qu’elle disait portait à sourire, mais deux autres choses ressortaient de ce commentaire pourtant tout simple. La phrase allait contre l’image sérieuse que dégageait habituellement Amalia. Les mots sortaient du moule et prenaient la forme qu’elle, elle voulait, et ça ne le choquait pas. Elle aurait pu jurer qu’il n’aurait pas réagit différemment. Il y avait aussi le compliment caché sous la moquerie. Ça lui faisait plaisir et le rendait à la fois mal à l’aise. Avant d’être un Plume, Andrew n’avait jamais éprouvé de gêne à en recevoir un. Même qu’il était plutôt fier de lui, à l’époque alors qu’aujourd’hui, sa réaction était toute autre. À force d’entendre les autres lui dire qu’il n’était rien de plus qu’un crétin, il y croyait, parfois. Il n’en connaissait pas moins ses forces et ses faiblesses, savait où se trouvaient les lacunes, mais le savoir ne donnait aucun pouvoir s’il n’y avait pas de volonté ajouté à la formule. Pas de magie, qu’une liste de constatations qui traîne, à moitié présente, comme une vieille chaussette perdue sous un canapé, et dont on ne se souvient l’existence qu’en tombant dessus en faisant le ménage, et si on pensait à nettoyer ce recoin. Entre ça et ceux qui lui épargnaient toute forme d’éloge pour soi-disant éviter qu’il se prendre la grosse tête, les compliments se faisaient une chose rare dans son quotidien.

" Il n’y a pas grand-chose à faire dans le Maine pendant l'hiver, et ma sœur est née quand j’avais huit ans. "

Andrew lui rendit sa main, la suivant du regard alors qu’elle s’avançait devant lui.

" Alors à part chasser les dragons et patiner, je jouais au Quidditch dans la cour arrière. Quoi qu’à mes dix ans, j’ai commencé à collectionner les cartes des joueurs. J’allais dépenser tout mon argent de poche de la semaine en chocogrenouilles pour avoir toutes les équipes sous la main. Mon père avait sa propre carte, je trouvais ça assez génial. "

En vérité, il avait été un gamin plutôt solitaire avant d’entrer à Salem et de connaître Alex. Il aurait bien demandé à Amalia ce qu’il en avait été de sa propre enfance, mais ça impliquait de parler de sa famille, alors il ne dit rien, et garda en tête l’image qu’il se faisait, soit une petite fille entourée de livres et de crayons à colorier. Mais il détail tout bête le tracassait, et comme ça n’aurait sûrement aucun lien direct avec son statut d’aristocrate et tous les autres De Lenn et les d’Orcy de ce monde, il décida de lui poser la question.

" T’as déjà eu les cheveux longs ? "

Par réflexe, son regard s’attarda sur les quelques mèches qui sortaient de son bonnet, puis il nota ensuite le mouvement à reculons de ses jambes. Elle se débrouillait plutôt bien, elle aussi, au point de savoir patiner à l’envers. Andrew s’apprêta à lui dire qu’il y était déjà arrivé il y a longtemps. Il entama même un geste pour se mettre de dos et essayer de voir s’il y parvenait encore quand un gamin se pointa dans son champ de vision à toute allure. Andrew freina pour ne pas lui foncer dedans au moment où le morveux bouscula Amalia et la tira en sens inverse pour la faire tomber. Fier mais froussard, il s’enfuit à toute vitesse en ricanant. Le premier réflexe d’Andrew fut de lui jeter un regard sévère que l’autre ne vit évidemment pas, ce qui le fit froncer davantage les sourcils. Il lança un bref regard autour de lui et agita rapidement sa main en direction du triple idiot en quête d’une nouvelle proie. Le sortilège informulé le frappa de plein fouet, le faisant trébucher lourdement sur la glace puis glisser jusqu’au bord de la rive où il atterrit dans un bruit sourd tête première sur un tas de neige poudreuse. Satisfait, Andrew se retourna et se pencha vers Amalia, un genou au sol, l’autre replié en angle droit pour y appuyer l’avant-bras.

" Rien de cassé ? "

Incliner son visage vers celui d’Amalia pour voir si elle allait bien ne fut d’abord rien de plus qu’un réflexe parmi tant d’autres, mais lorsqu’elle leva les yeux vers lui, une autre pensée lui traversa l’esprit et l’hésitation l’envahit. Il ne savait pas vraiment s’il en était surprit ou si au contraire, il s’y attendait. Plus important encore, est-ce que ça pouvait avoir des répercussions sur demain ? Pire encore, quel genre de demain pouvait-il en découler ? Elle devrait choisir, s’il se penchait davantage, et ça, il ne le voulait pas, parce qu’il voulait la garder dans sa vie, la revoir, lui reparler. Andrew ferma les yeux et détourna la tête dans la direction opposée et passa le bras d’Amalia sur son épaule. Il se releva, l’entraînant avec lui dans son mouvement, lentement, pour lui laisser le temps de retrouver son équilibre. Si jamais sa famille la reniait, il n’en serait pas la raison. Il avait fait son choix sans même la concerter, ni même lui laisser le temps de dire ou faire quoi que ce soit. Il hésitait beaucoup moins longtemps qu’elle. En même temps, il avait redouté ce qu’elle aurait pu penser de lui, s’il l’avait embrassé. Il se rappelait son anniversaire en novembre, ce regard lorsqu’elle n’avait vu que le Plume à travers ses intentions, et cette angoisse à l’idée d’un adieu basé sur un malentendu. Sa réputation lui collait à la peau depuis tellement longtemps que de faire la différence entre le vrai et le faux n’était pas une mince affaire.

" Tu veux aller t’asseoir ? "

Pas un mot sur les quelques secondes où son regard avait changé. Andrew ne cherchait même pas à savoir ce qu’Amalia avait pensé, admettant qu’elle se soit doutée de quelque chose, car il ne croyait pas impossible qu'elle n'ait rien remarqué, même si au fond, il n'en savait rien. Mais le temps suspendu durant lequel il avait prit une décision sans lui demander son avis était passé. Andrew ne voyait pas ce qu’il aurait pu en dire non plus. Il lui sauvait une hésitation de plus parmi tant d’autres, c’était aussi simple que ça. Sur les traits de son visage, il ne laissa rien paraître, peu importe l’expression qui s’y serait dessinée. Il n’attendit pas qu’Amalia lui réponde non plus, trouva un banc du regard et l’y conduisit, lui rendant son bras.

" Je vais chercher quelque chose à boire, je reviens ! "

Il partit dans la seconde, agitant la main pour lui dire de rester assise. À côté du prix de location des patins, sur le tableau noir, Andrew avait le souvenir d’avoir vu des prix pour des boissons chaudes. Il retourna donc d’un pas rapide vers la cabane où il trouva la vieille dame en train de tenir un mouchoir fripé entre ses mains, lisant les dernières pages de son roman.
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyLun 30 Jan - 18:23

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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptySam 4 Fév - 4:25

Ça ne datait pas d’hier qu’Andrew agissait quand ce n’était pas du tout nécessaire. Il disait toujours le mot de trop, ne ravalait jamais aucune phrase et ne cherchait pas à réfréner ses gestes ou ses envies. S’il était vivant, c’était pour vivre à fond, pas à moitié, telle était sa philosophie. L’ennui, quand on vit à cent à l’heure, c’est qu’on rate parfois un feu rouge, et ensuite il est trop tard pour s’arrêter. Pourtant, il y a moins d’une minute de ça, il s’était arrêté à temps, du moins c’était l’impression qu’il avait. Andrew avait évité de justesse un carambolage pas possible, mais il ne ressentait pas cette émotion qui accompagnait habituellement une bonne action. Au contraire, il marchait en direction la cabane, le regard troublé, incapable de deviner d’où provenait ce mélange de désappointement et d’amertume au fond de sa gorge. Il y avait autre chose, aussi, parce qu’il sentait qu’il avait bel et bien échappé au pire. C’était peut-être pour ça, pour faire passer sa frustration, qu’il avait lancé un sortilège informulé contre le gamin qui avait tiré Amalia au sol. Ça et pour lui rendre la pareille. Peut-être que ça n’y changerait rien, qu’il recommencerait malgré sa chute dans la neige, mais au moins, Andrew trouvait que c’était justice rendue. Pour le coup, il ne se sentait pas vraiment mieux, mais bon.

Andrew avait ignoré le geste d’Amalia lorsqu’elle lui avait signifié qu’elle ne voulait pas aller s’asseoir, qu’elle allait bien. Il devait bouger, et les boissons chaudes furent la première idée qui traversa son esprit. Le choix était très maigre, d’ailleurs ; chocolat chaud ou café. Peu tenté par le café, Andrew commanda un chocolat chaud pour Amalia, et un second pour lui. Il paya la dame qui prit l’argent sans compter, trop plongée dans son roman pour seulement prendre le temps de lui adresser un regard. Andrew s’en moquait éperdument. Il repensait au presque baiser, et avait du mal à croire qu’il n’était pas allé jusqu’au bout. Il ne savait pas ce qu’il ressentait, tout n’était que contradiction à l’intérieur. Il ignorait s’il voulait savoir ce à quoi Amalia songeait alors qu’il revenait vers le banc. Et puis à quoi bon ? Si elle avait eu envie de l’embrasser aussi, elle aurait pu le faire, mais elle était restée immobile à soutenir son regard le temps de quelques secondes. Sauf si elle avait été trop surprise pour réagir sur le moment ? Non, elles étaient toutes pareilles, et aucune n’était différente. Il le fallait, mais Amalia savait ce qu’il y avait derrière le Plume, elle l’avait vu. Que ressentait-elle exactement, à son égard ? De la complicité ? Étaient-ils liés par autre chose que le secret ? Que pensait-elle de lui, après tout ce temps ? Se méfiait-elle encore, depuis le mois de novembre ? Elle disait lui faire confiance, mais jusqu’à quel point ? Pouvait-elle le rayer de sa vie, si ça devenait nécessaire ? Pourquoi n’avait-elle pas bougé, lorsqu’il avait penché sur visage au-dessus du sien ? Elle n’avait ni avancée la tête, ni reculée. De l’hésitation, encore ? De la passivité, peut-être ? Avait-elle déjà embrassée quelqu’un ? De l’appréhension, peut-être ? De la peur, même ? Et Thèdes, dans tout ça ? Quoi, Thèdes ? Ben, Thèdes, quoi. Ça y est, c’était le bordel dans sa tête, trop de questions !


" Tiens, c’est un chocolat chaud. "

Il ne la regardait pas, préférait fixer ses mains, puis Andrew se laissa tomber à côté d’elle sur le banc. Il sentit le regard d’Amalia se poser sur lui. Du coin de l’œil, la voyait tourner la tête en sa direction. Il ne croyait pas à ce qu’elle lui disait. Elle n’avait jamais été une amie. Dès le premier soir, elle était devenue une confidente, et avant aujourd’hui, ils ne s’étaient jamais amusés ensemble. Ils riaient peu, tous les deux, d’abord parce qu’Amalia ne se laissait jamais aller, ensuite parce qu’il appréciait leurs échanges, et ce malgré le ton sérieux et parfois lourd qu’ils pouvaient prendre. Mais il voyait ce qu’elle cherchait à lui dire. À cet instant précis, la voix de Malloy résonna dans sa tête. Oublie-la, qu’il avait dit, c’est la cousine de d’Orcy. Ça n’avait que peu d’importance, à l’époque, pour ne pas dire pas du tout. Maintenant, la phrase prenait un tout autre sens, et Andrew n’avait pas écouté. Il ne voulait pas oublier, tout comme il ne pouvait pas oublier Thèdes, puis Lenna. Néanmoins, à la phrase d’Amalia, il hocha la tête.

" T’en fais pas, je ne recommencerai pas. "

Andrew serra sa mâchoire, baissa les yeux sur son propre chocolat chaud pour en boire une gorgée, et lorsqu’il reposa le gobelet, une photographie entra dans son champs de vision. Celle d’une petite fille aux cheveux tressés, à l’expression particulière, joyeuse, intriguée et amusée à la fois. Andrew déposa le chocolat chaud sur le banc et prit la photo d’une main, écoutant l’histoire qui venait avec l’image mouvante qu’il avait sous les yeux. Il la fixa un instant, examina les détails, parvint à reconnaître certains traits du visage d’Amalia, mais leva tout de même le regard vers elle pour vérifier. Chaque conversation était intime, mais aucune ne le serait davantage que celles partagées par le passé. Trop de risques. Putains de risques, oui ! En même temps, elle tenait à lui, et inversement, ça se voyait, et ils pouvaient tous les deux le sentir. Andrew esquissa un sourire en coin à l’adresse d’Amalia pout la remercier et rangea la photographie dans la poche avant de son manteau. Il prit une autre gorgée de chocolat chaud pour noyer dans le sucre ce qui restait d’amertume, puis il se leva et tendit sa paume ouverte sous le nez d’Amalia.

" On y retourne ? "

Il attendit qu’elle agrippe sa main et referma ses doigts autour. D’un équilibre incertain, ils firent quelques pas dans la neige folle et retournèrent glisser sur la patinoire. Andrew la tira vers lui pour lui donner un peu de vitesse et lâcha prise. Il la rattrapa en patinant à reculons, ce qu’il n’avait pas eu la chance de lui montrer un peu plus tôt. Il se débrouillait, mais pas aussi bien que sur un balai. Leurs pieds dansèrent sur la glace plus habilement que la première fois. De temps en temps, ils s’éloignaient l’un de l’autre. Andrew ne quittait pas Alia du regard bien longtemps, la regardait tournoyer alors qu’il longeait la rive en donnant de bons coups de patins. Il la vit ralentir puis s’arrêter sous le pont. Andrew vint la rejoindre.


" Ça te donne pas envie d’être ballerine ? "

En la voyant agiter ses bras sur la patinoire, Amalia lui faisait penser à un oiseau prêt à prendre son envol. Tiens, une mésange ? L’ironie le fit sourire, d’autant plus que jusqu’à la tombée de la nuit, elle serait libre, loin de sa cage dorée. D’un nouveau coup de patin, Andrew glissa hors de l’ombre du pont. Au contact de quelque chose de froid sur son nez, il leva la tête vers le ciel.

" T’as vu ? Il neige. "
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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyMar 14 Fév - 20:38

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MessageSujet: Re: Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn]   Et la glace fond sous les rires [Village près de Swyn] EmptyVen 2 Mar - 19:05

« Étrange courage fondé sur une estime de soi défaillante. Rarement vu un égo aussi fort et aussi faible à la fois. Fort car il se pense le centre absolu du monde, truffé de certitudes inébranlables, persuadé de penser toujours juste. Faible car il a un besoin dévorant que les autres distingue ses mérites, le rassurent sur sa valeur. Tel est le cercle vicieux des égocentriques : leur égo demande tant qu’ils finissent par avoir besoin d’autrui. Ce doit être épuisant. Il vaut mieux n’être qu’un simple égoïste. »

Malgré tout ce qui bouillait dans son crâne, Andrew changeait, il s’en rendait bien compte, il n’était pas stupide à ce point. Dans le cas contraire, il aurait déjà embrassé Amalia sans hésitation. Depuis le début de l’automne, il ressentait ces drôles d’impressions de déjà-vu datant du temps de Salem. Il ne sortait pas moins à la Pimentine ou au Corn Flex, mais il avait commencé à, comment dire, avoir envie d’autre chose,,sans forcément revenir à cette époque-là. Il parlait à des filles sans les draguer et sans toujours faire de sous-entendu douteux. Les relations basées sur la superficialité, c’était bien un temps, très bien même, il ne regrettait rien, mais il en avait marre, là. Quoi que pas tous les jours, parce qu’au fond de lui, ça ne lui déplaisait pas d’être populaire. L’attention de le gênait pas non plus, au contraire. Il était déjà connu de tout le monde, à Salem. Jouer dans l’équipe de Quidditch de l’école, en plus d’en être le capitaine, obligeait la masse étudiante à savoir qui était Andrew McAllen, et c’était pareil à Swyn avec les Cinq Plumes. Depuis qu’il était tout gamin, son père l’entourait de gloire. Bizarrement, Andrew gardait toute une partie de lui dans l’ombre, loin des yeux de tous. Une partie qui, à la lumière, n’aurait à coup sûr rien de glorieux. Excuser le Plume et ses imbécilités incessantes était une chose, parce qu’il faisait rire, que c’était un personnage. Pardonner quelque chose de vrai était une toute autre histoire.

Est-ce qu’Amalia l’excusait pour son écart de conduite, cette envie réfrénée juste à temps ? Il ne savait pas si elle venait mentalement d’hisser le drapeau rouge. Peut-être qu’elle remettait en question sa présence à elle, ici, avec lui. Quelque part, Andrew sentait que ça aurait pu être possible entre eux, autrement, et qu’elle ne lui aurait pas fait de reproche puisqu'il ne pensait pas d'emblée impossible que l'intimité qu'ils partageaient puisse conduire à plus. Bref, que ce n’était pas déjà voué à l’échec avant d’avoir commencé, parce que pour le savoir, il fallait essayer, tenter le coup et y croire. Après tout, il était sang pur, et il avait déjà fait ses débuts dans l’aristocratie française. La réception D’Eluage, où il avait accompagné la fille de l’hôte de maison, et maintenant Lauréline qui l’avait invité à son manoir en France à une soirée du même genre, après les fêtes. Mais quelque chose avait empêché Andrew d’aller plus loin. Peut-être que c’était seulement l’effet du village moldu, de l’isolement loin des regards connus et des murs de l’université. Qu’à cause de tout ça, Andrew s’était dit que c’était possible, rien que pour aujourd’hui, sans que demain ne compte dans la balance. Il ne comptait jamais demain, et Amalia, elle, ne voulait pas le voir venir. Il croyait plus que tout au futur, parce que tout était à écrire et à faire alors que pour Amalia, sa famille avait prit le soin de tout écrire pour elle. Pas étonnant qu’elle l’appréhende et qu’il l’espère.

Au final, Andrew ne savait pas, du moins pas avec certitude en tout cas, comment expliquer ce qui venait de se passer. Il y avait clairement trop de pourquoi dans sa tête, et encore plus d’absences de réponses, alors il gardait les yeux levés vers les nuages gris, regardant la neige tomber sans vraiment la regarder, pour occuper son regard en se donnant l’air d’être en train de faire quelque chose. Les flocons recouvraient lentement la patinoire d’un fin tapis blanc, de même que le tissu de son manteau au niveau des épaules. Il sentit Amalia se rapprocher, la voyait clairement dans le coin de son champ de vision. Les doigts d’Amalia attrapèrent les siens, s’y glissant jusqu’à ce que leurs paumes se touchent. Il sentait la pression entre ses doigts et en ressentait davantage l’importance. Depuis le temps, il avait apprit à saisir les non-dits qu’Amalia enfouissait dans chaque geste et chaque regard. Même qu’il parvenait parfois à finir les phrases qu’elle commençait, suivant sa pensée. Puis il l’avait vu sourire, vraiment sourire, pour de vrai. Sourire comme elle ne le pourrait jamais devant sa cousine et sûrement bien d’autres gens. Ils se connaissaient, sans masques et sans artifices. C’était sans doute pour ça, au fond, qu’il s’était arrêté avant de l’embrasser. Pour conserver le vrai, la confiance sans méfiance ni doute, incapable de supporter l’idée de perdre ce qu’ils avaient, comme si en réalité rien d'autre ne pouvait mieux les rapprocher.


" J’espère que t’arrêteras jamais. "

De patiner, de sourire, d’utiliser l’encre invisible. Surtout d’utiliser l’encre invisible. Égoïste, oui, mais pas tant que ça, et pas que ça. Égocentrique, aussi ? Probablement, non ?

" Un de ces jours, Amy, on reviendra. "

Promesse silencieuse d’une autre fois dans deux, cinq, dix ou vingt ans alors qu’il resserrait l’étreinte de leurs doigts, l’entraînant faire un dernier tour de patinoire avant de glisser sur le lac près de la rive glacée où ils iraient rendre leurs patins, sortir du parc, marcher à nouveau dans les rues pleines d’inconnus, là où personne ne se retournerait sur leur passage. Ils devaient rentrer, retourner dans le boisé pour récupérer le balai. Andrew savait d’avance qu’aucun des deux ne dirait quoi que ce soit sur le chemin du retour, déjà touchés par le cafard, comme en colère contre le temps qui s’écoulait injustement trop vite.

[Fin o/]
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